Shîto, une ville qui semblait plutôt récente, encore plus qu'Iwa. C'était impressionnant de voir de telles constructions et surtout une aussi dense. Il y avait les examens qui avaient commencer et ce n'était pas encore mon tour. J'avais décidé de rester quelques temps dans l'auberge dans laquelle j'étais hébergé, j'étais plutôt stressé à vrai dire. J'avais passé plusieurs heures accroupi à réfléchir sur ce qui allait m'arriver. Devais-je vraiment me torturer à ce point ? Je ne savais pas trop à vrai dire, je n'avais aucune information mise à part que c'était un examen. J'espérais réellement qu'il y aurait plusieurs Iwajins dans mon groupe parce qu'au moins je savais que je pourrais leur faire confiance, en tout cas plus qu'aux autres pays. J'avais des doutes sur mes capacités, enfin pas dans ma maîtrise de mes techniques, mais plutôt sur le fait que peut-être, mes techniques de clans ne suffiront pas pour mon épreuve. Dans tous les cas, je devais me changer les idées si je ne voulais pas finir par mourir de stress.

Je suis donc sorti de l'auberge le premier soir, je voulais aller boire un petit coup. Seulement un verre parce qu'à vrai dire je ne tiens pas beaucoup l'alcool et j'aimerais être en forme si je passe ma première épreuve demain. C'est pour cela que j'avais choisis d'aller dans une des échoppes les moins peuplés pour ne pas être facilement influencé par qui que ce soit. Je pensais à ma soirée un peu trop... alcoolisé avec Chef Koga et Feng. J'avais fini la tête à l'envers et le lendemain je n'avais pas bougé du lit. Je ne voulais pas que ceci m'arrive ici même si je savais que ça me permettrait de réellement oublier ce fichu examen. Je me devais de réussir et c'est pour ça que ça me prend réellement la tête.

L'échoppe en question était spécialisé dans les ramens de toute sorte et il n'y avait pas énormément de place. Nous pouvions au maximum être cinq, tous côte à côte sur des tabourets. Là j'étais sûr de ne pas être tenté par quoi que ce soit. "Bonsoir !" Je m'assois tout à droite, il y avait déjà quelqu'un tout à gauche et je ne la connaissais pas. Je commande un bol de ramen au porc pour commencer avec un saké. Le commerçant qui s'occupe de l'échoppe semblait avoir une cinquantaine d'années et travaillait seul. Il avait l'air de savoir ce qu'il faisait et en attendant je bois mon saké cul sec. Je pose le verre à l'envers en remerciant le chef. Une fois servi je commence mon bol avec envie et surtout avec plaisir, il faisait très bien son travail, comme je le pensais. Je me régalais totalement, ne prêtant aucune attention à mes alentours.

Le soleil se mettait à se coucher, le soir avait commencé. Il était maintenant sûr et certain que je ne passerais pas aujourd'hui, peut-être demain. Si j'avais plus d'information, je pourrais me faire un peu plus plaisir ce soir, mais ce n'est pas le cas. Sauf que ces ramens m'avais donné soif alors je finis par commander un deuxième saké et ce serait le dernier. Heureusement pour moi je venais d'un grand clan assez riche alors j'avais pu commencer un deuxième bol de ramen au porc.

Résumé:

Je pourrais aller le rejoindre, cet homme qui m’a proposé de venir ici, ou plutôt qui m’a convaincu. Enfin, en une phrase ça a été fait. Il lui a suffi de dire que c’était par-delà les frontières du pays de la foudre. Le voyage, c’était un chose qui me motivait, puis cette histoire d’examen m’avait réellement intéressé, même si en vue de ce qu’il s’est passé aujourd’hui, ce fut… Catastrophique… Soupirant en repesant au fait que les trois mecs m’avaient laissé seule uniquement parce qu’ils sont un peu susceptibles… Bref, une blague débile et voilà qui lâche un partenaire. Vive la solidarité. Et là, comment dire que je n’ai pas du tout envie d’aller voir Daisuke qui risquerait d’être ravit de cette histoire pour me faire encore la morale. Sauf que je ne suis pas d’humeur à me faire encore sermonner pour un soi-disant manque de savoir vivre avec les autres. Ok, je manque un peu de politesse, mais de là à dire ça… Je soupire alors que j’imagine déjà les paroles du trentenaire à mon égard. Il m’gave alors même qu’il n’est pas en face de moi là. Sérieux, je ne sais pas comment il fait !  M’enfin dans tous les cas, j’ai réellement envie de prendre tout mon temps pour rentrer et l’affronter. Je devrais peut-être trouver une planque pour ce soir ? Ouais, c’est une bonne idée. Mais comment dire que j’ai aucune idée d’où trouver une pseudo aide possible pour fuir le juunin de Kumo.

Bien que… Tournant un peu la tête, je repère un restaurant de ramen. Une odeur délicieuse s’en échappant. C’est une bonne idée pour repousser les confrontations et possiblement trouver une solution à mon dilemme non ? Je n’en sais rien. Soupirant un peu, je prends quand même cette initiative, au pire ça me retarde un bon moment. Pourtant, une fois à l’intérieur, remarquant déjà la présence de trois hommes, j’esquisse un léger sourire en reconnaissant l’un deux. Daedra. L’un des trois idiots qui m’a laissé seul. « Monsieur susceptible ! » lançais-je alors en m’approchant de lui en glissant mes bras autour de ses épaules sans aucune délicatesse. Me collant maintenant à lui en mode bien chiante, comme je peux l’être. Puis toute façon, il ne va pas râler pour un câlin non ? Ok, je le dérange quand il mange, lui faisant un peu renverser de ses ramens sur la table devant lui, voir même sur ses cuisses ? Je n’en sais trop rien, mais c’est un peu ma petite vengeance pour m’avoir laissée seule.

C'est après plusieurs jours de trajet à travers les fôrets d'Hi que la délégation Iwajin était enfin arrivée à bon port quelques dizaines heures avant, laissant le soin au Yaken de s'installer dans ses quartiers au cœur de Shitô. Il n'avait pris que peu d'effets personnels et les seuls qui étaient vraiment voyants pendouillaient à se ceinture allègrement voguant au gré de ses pas entre les bâtiments faits de bois. Il avait entendu dire par certains gueux qu'ils avaient été construits par le clan Nageyarina, dont Kõga avait croisé un membre quelques semaines auparavant. Les mains dans les poches d'un haori ample traditionnel targué d'un ouroboros barré d'une croix biseautée ornant le dos du tissu, brodée de blanc, il se démarquait de la fange, sa bouteille de saké à la main, un vulgaire fond étayant un peu le fait que le samuraï pouvait encore la porter à ses lèvres.

De là, on pouvait le croire bien différent de cet homme, car il était foncièrement déçu du peu d'action qu'il avait vu aujourd'hui, les différents examens étant d'un ennui presque mortel pour la plupart. Il s'attendait à du sang et des larmes, de la peine et des efforts surhumains. Il n'eut que quelques personnes bien plus vieilles que lui toujours Genin qui peinait à jeter des bouts de bois filiforme à vingt mètres.

Bientôt ses pas et son alcoolémie qui frisait presque un état qu'on ne pouvait pas qualifier de sobre l'emmenèrent vers une petite échoppe qui ne se targuait de rien comparé à certaines autres qu'il avait pu côtoyer lors de ses voyages. Cependant il avait bien vite appris que ces petits troquets recelaient de bonnes rencontres et de plats encore plus succulents, même si pour l'heure, il tenait d'abord à recharger son stock de liqueur désormais vide. Quelle ne fut pas sa surprise quand il vut le petit Hyûga nommé Takashi qu'il avait croisé à l'Okonomiyaki des jours plus tôt, la scène se finissant dans les mêmes vapeurs lui montant au nez. Pour lui signifier sa fierté de le voir ici, il s'approcha de lui sans un bruit par derrière et le gratifia d'une grande tape au milieu du dos, le poussant accidentellement dans son ramen en éclaboussant au passage ses voisins. « Oï Takashiiiii-kun ! Tu m'as l'air en pleine forme ! C'est un masque au ramen ? C'est à la mode au Pays du Feu ? Change rien t'es un gagnant mon grand. » Il avait l'air persuadé du bienfondé de ses propos et après lui avoir sourit il se tourna vers la petite assemblée composée d'un rouquin balafré qui dévisageait le Genin de son village et une femme qui avait sûrement son âge s'affairant à enlacer un homme, ce qui n'avait étrangement pas l'air de lui plaire.

« Yo à vous aussi les gaijins ! » Assez enclin au dialogue, ce qui était extrêmement étrange quand on connaissait son rapport au reste de l'humanité en temps normal. Mais ce soir il avait l'alcool heureux et ne pensait enfin plus à Ao, son échec et cette foutue mission.

Le temps d'un espace il fixa celui qui semblait être un Jônin avec un extrême sérieux, ôtant de sa face ce rictus satisfait comme pour lui faire comprendre que dévisager le garçon accroupi était une mauvaise idée, puis scanda au tenancier de donner à tous de quoi boire, jetant une poignée de pièces sorties de sa poche en guise de paiement, certaines tombant dans le bol de ramen de l'autre sabreur présent.

UNE SOIREE PAS SI SOLITAIRE

— Takashi, Daedra, Asura, Ryuka, Koga & Chôgen

Complètement perdu. Le pauvre Chôgen ne connaissait pas du tout le village, présent que depuis une journée dans son enceinte, impossible de reconnaître les bâtiments, les quartiers. Il faut dire que l’alcool ne l’avait pas du tout aidé, son état était si pitoyable qu’il se servait de temps à autre du fourreau de son sabre pour le mettre contre le sol et ne pas tomber. « CHÔGEN, QUEL EST VOTRE PROFESSION ?! » criait-il tout seul dans la rue. Il arrivait même à faire un monologue et se donner des réponses. « TSUCHIKAGE, TSUCHIKAGE »

Mais le plus intéressant est sûrement de savoir d’où il pouvait venir, avant d’être perdu. Passant le début de la soirée avec son cadet, les deux Nagamasa ne savaient vraiment pas quoi faire pour s’amuser. Alors, autant boire pour changer cette situation.

Durant plusieurs heures, les deux frères avaient eu l’occasion de terminer trois grosses carafes de saké. Il faut dire qu’une quantité de ce genre avait suffit pour les faire partir les deux dans un autre monde. Mais l’ambiance commençait vraiment à devenir un peu nul dans cette maison de bois que les dirigeants de Shito avait donné au clan Nagamasa pour le séjour dans le village. Il était donc temps de partir à la découverte de Shito, voir ce que ce village peut offrir de bien.

Ils venaient de sortir de la maison en bois, mais Chôgen venait de se rendre compte qu’il n’avait pas son bandeau ninja. Il regarda son frère qui l’attendait au niveau de l’entrée, titubant, arrivant difficilement à tenir sur place. « J’reviens dans dix, ouais vingt, bon aller non, dans trente secondes, je suis là, jvais chercher quelque chose. » Il était vite parti dans sa chambre pour récupérer son bandeau d’Iwa, mais au moment de retrouver son frère devant la porte, il n’était plus là. Le Gunjiteki regardait partout, à droite, à gauche, commençant même à crier son prénom. Mais aucun signe de lui.

C’est donc après ce moment qu’il termina perdu dans le village. Il regardait dans chaque maison, commerce, restaurant, peu importe le bâtiment. C’est alors qu’il venait de le voir rentrer dans une petite échoppe. Sans perdre une seconde, il se mit à courir pour rattraper son frère, mais dans sa course, il venait de se prendre les pieds dans le tissu de son haori et éclater les caisses de bois à l’entrée de l’échoppe. « Koga, AIDE MOI ! J’me fais attaquer ! »

J'étais en train de déguster mon deuxième bol de ramen quand l'homme qui était là avant moi engagea une conversation. Ce jeune homme blond me demandais si je venais bien d'Iwa et c'était effectivement le cas, tout comme je me doutais qu'il venait de Kumo. Je n'avais pas pour habitude de laisser passer les détails et je voyais très vite les bandeaux de tout le monde. "Oui je viens d'Iwa, enchanté, vous semblez bien fatigué, vous avez passé votre épreuve aujourd'hui ?" J'espérais ne pas remuer le couteau dans la plaie, je n'étais pas là pour m'embrouiller avec les autres villages.

Notre conversation fût vite coupée courte par un homme bien plus âgé que nous. Cet homme avait la même couleur de cheveux que la plupart des Borukan, bien roux. Il ne semblait pas du tout de ce clan par contre, déjà il venait de Kiri au vu de sa tenue de Jônin. Il ne le savait peut-être pas, mais même si je regardais mon bol, je voyais son regard. Il avait décidé de me fixer, mais cela ne me dérangeais pas plus que ça, au vu de ma façon de me tenir, j'avais l'habitude. Qui plus est, il venait de Kiri, il ne me connait absolument pas.

L'échoppe se remplit bien plus vite que prévu quand une jeune femme aux cheveux verts vint attraper le Kumojin par le bras en ne manquant pas de renverser un peu de son bol tout en l'insultant gentiement. J'avais un sourire à ce moment, car ça me rappelait encore une fois ma première rencontre avec le plus jeune Nagamasa. En tout cas les beaux yeux verts de la Kumojin étaient magnifiques, oui, en tant que Hyûga, j'aime regarder la couleur des yeux des gens que je rencontre.

D'un coup, je prends une grosse tape dans le dos qui propulsa ma tête dans mon bol. Avant de pouvoir m'énerver, car cette situation m'énerve au plus haut point, j'entends une voix que je connais. C'était lui, Koga, que faisait-il là lui ? Je vais encore finir complètement torché s'il est là, je ne dois pas ce soir... Je m'essuie le visage et le regarde avec un grand sourire. "Oï Koga-dono, je vais vous montrez que je peux réussir mes épreuves, vous allez être fière de moi." Allait-il seulement entendre ce que je lui dis puisqu'il semblait fixer du regard le rouquin. Surtout, vu son amicalité, à sa manière bien sûr, il ne devait pas être à deux verres de Saké. J'allais réagir d'une manière ou d'une autre quand soudain une autre personne finie par arriver. Elle arriva au sol en ayant détruit des caisses en bois et en criant, il demandait de l'aide à Koga.

C'est une fois que je vois son visage que je lâche mon bol de ramen de mes mains qui fini par se renverser à mes pieds, c'est-à-dire sur Chôgen-sensei. Je le regarde sans trop savoir quoi dire, je venais de rencontrer mon futur sensei pour la première fois, il semblait encore plus bourré que Koga et j'ai renversé la moitié de mes nouilles sur lui. Sans une ni deux je saute devant lui et regarde dans la rue s'il y a bien des assaillants, mais il semblait n'y avoir personne. Je me retourne pour tendre ma main vers notre Gunjiteki. "Je vais vous aider à vous relevez Chôgen-sensei et désolé pour les ramen..." J'avais un peu honte de ce que je venais de faire, quelle belle première impression donnée.

Ignorant les autres protagonistes présent pour l'instant dans l'échoppe, je me concentre sur le Kumojin avec qui j'étais à l'examen. Enfin, c'est un bien grand mot étant donnée que je me suis retrouvée seule alors que ce la sont jouer entre mec de l'autre côté. M'enfin, j'ai assez ruminé sur ça tout à l'heure, je ne vais pas recommencer maintenant. Surtout que je le provoque un peu et qu'il me présente des excuses en quelque sorte ? Sauf qu'il est interrompu et pas de la façon la plus charmante. Un énergumène pire que moi qui débarde également ici. Je ne savais même pas que c'était possible. Dévisageant donc les deux iwajins, je reste un peu perplexe avant de murmurer à l'oreille de  Deadra. "Me dis pas qu'il y a quelque secondes, on ressemblait à ça." Soufflais-je parce que j'ai un peu l'impression de voir un remake de ce que je viens de faire, mais version, un peu moins classieux. Prenant cependant un peu à la légère les salutations de cet homme, je me contente d'un geste de la main. Mon expression laissant facilement comprendre un "non, mais c'est quoi ce boulet ?" Il empeste l'alcool en plus. A croire que tout les hommes ninja ont cette satané habitude de boire.

Rapidement le Kumojins termine quand même sa phrase. "Ouais, bah fallait y penser avant d'y aller à trois d'un côté. J'suis partie la première et aucun de vous n'a suivit et je suis sûre que c'est uniquement à cause de la p'tite insulte que j'ai lancé. Si une seule insulte suffit à te faire, toi ou les autres réagir comme ça, bonjour l'esprit d'équipe que vous devez avoir." Critique ouais, surtout que moi, j'en avais aucunement fait preuve à ce moment là. j'aurais pu fermer mon bec et suivre le choix final, sauf que la patience et moi, ça fait clairement deux.

La suite s'enchaîne assez rapidement, la chute, la fausse alerte, le retour de Daedra à l'intérieur qui pourra facilement constaté que j'ai posé mes fesses sur la chaise qu'il occupait précédemment. Mais là, je suis surtout occupée à rire. A me moquer de cet homme pas capable de tenir sur ses jambes et qui s'est littéralement étalé de tout son long devant nous en prétextant n'importe quoi. Puis, le pire, c'est la façon dont mon collègue Kumojins à cru à cette information.

Par contre, ce qui casse réellement l'ambiance, c'est l'autre grincheux là, qui se plaint au lieu de rire de tout ça. "Hey papy, décompresse un peu et rigole plutôt de la scène au lieu de crier au scandale pour quelque nouille." Lui lançais-je accoudée maintenant à la table en fixant le Kirijins maussade. Et c'est là, que je me rends compte qu'en réalité, j'ai bien fait de faire le choix d'aller à Kumo et non pas d'un l'un ou l'autre village, quand on en voit les représentant, ça ne vole vraiment pas haut...

Satisfait de la réponse de Takashi, le Chien Errant continua de rester droit et aussi fier que son état le lui permettait, ignorant le blasphème de la Kumojin bien qu'il l'avait entendu, comme si il préferait ignorer toute chose négative ce soir. Il fallait aussi avouer que pour la deuxième fois il venait de mettre le visage du genin dans son bol de nourriture encore chaud, l'appréciation était donc tout à fait justifiée.

Alors qu'il attendait la tournée quelques secondes après l'avoir commandée, il se rappela grâce à un fracas et une voix familière ce qui l'avait emmené dans ses rues bondées pour vagabonder. Comme souvent il était avec son aîné et Gunjiteki d'Iwa dans un avant-projet digne de leurs soirées mémorables à Tetsu no Kuni. Aussi si ce n'était plus éméché de lui, sa propension à l'alcool n'étant pas celle aux herbes, le Tsuchikage en devenir s'écroula dans des caisses derrière eux, le fracas de la chute attirant toutes les attentions tandis qu'il se sifflait son premier verre d'une traite, comme s'il avait voulu se cacher.

Le balafré sembla s'en prendre ensuite au samuraï et bien qu'il soit pourvu d'un sabre qui semblait, ne serait-ce qu'à sa garde de très bonne facture, ce qui attisait son envie de le défaire en combat singulier, Kõga resta incroyablement flegmatique. « Bah voyons l'rouquin, en voilà une façon de parler aux étrangers. On dirait que ta matronne n'était pas non plus de bons conseils hein ? » Il se retenait de lui mettre à lui aussi une large tape sur l'épaule pour ne pas provoquer plus de discorde, mettant un terme à sa réponse pour se tourner vers son frère, perdant cet air taquin pour afficher une petite mine faussement inquiète. Il faudrait plus qu'une chute pour accabler un Nagamasa. Le plus jeune s'approcha de lui et tendut une main salvatrice pour qu'il se relève. « Te voilà ! Je te défendrais bien mais je crois que l'agresseur s'est échappé.. » Il émit un rire franc, content de pouvoir faire marcher son homonyme tout en finissant de lui accorder un bras auquel se raccrocher après quoi il décida de s'installer sur un des sièges et d'attraper une bouteille derrière le comptoir, versant son contenu dans deux coupes dont la sienne. « Tiens ça ira mieux après ça ! » Curieux de voir jusqu'où il pourrait pousser l'habituel sérieux de Chôgen pour en rire plus encore, ce dernier couvert du ramen de celui qui se prétendait son élève, la soirée ne faisait que commencer...

La petite aux cheveux couleur algue semblait les juger tous, et se permit même une remarque teintée de vérité envers le Kirijin. Il n'avait que faire de l'avis des autres ninjas, ne prenant en compte que la vraie attitude qui compta jamais ; celle qu'on adopte sur le champ de bataille. Être jugé sur autre chose ne l'affectait donc pas le moins du monde.

UNE SOIREE PAS SI SOLITAIRE

— Takashi, Daedra, Asura, Ryuka, Koga & Chôgen

Moment de honte, qui venait de couvrir Chôgen de moquerie et regard plutôt étrange. Ou encore comment donner une très mauvaise image du village de la roche aux autres ici présent. Pas d’excuse, mais une bonne raison d’être dans cet état. Le samouraï n’avait pas du tout l’habitude de boire autant, ce qui ne l’aide pas du tout dans cette situation. Mais après tout, se noyer dans l’alcool doit être quelque chose de plutôt classique pour un homme qui vient de perdre sa sœur, qui vient de perdre la personne la plus importante à ses yeux.

Avachi, au sol, dans cette caisse de bois qu’il venait d’éclater, il n’arrivait même pas à reconnaître les visages des personnes qui étaient venues pour l’aider. Enfin l’aider... est-ce que se prendre un bol de ramen sur la tronche était vraiment d’une grande aide ? Étrangement, il faut dire par contre, le visage de celui qui avait fait ça, il l’avait bien reconnu. « Ah, bah, c’est la moindre des choses après ce que tu viens de me faire Takashi-kun ! » venait-il de lui balancer sur un ton légèrement agressif. Il venait de se révéler avec l’aide de son élève, même s'il n’arrivait pas très bien à se tenir sur ses jambes. « Je vais bien t’en fais pas petit homme. » Une phrase qui venait de partir pour l’homme qu’il ne connaissait pas, qui voulait l’aider dans un geste de bonté.

Mais l’odeur de la nourriture venait d’arriver au niveau de ses narines. La faim venait de l’emporter. C’est en entrant dans l’échoppe qu’il venait de découvrir de nouveaux visages. En avançant un peu, il resta bloqué devant la jeune femme qui était présente. Face à face avec elle, il ne pouvait même plus bouger, ne savait pas quoi dire. Réaction assez étrange de sa part, mais il restait planté la, en la regardant. Ses pensées commençaient à le trahir, un filet de bave commençant à couler le long de sa bouche. Finalement, dans cet endroit, il y avait quelque chose de plus intéressant qu’un bol de ramen. « Salut ma jolie, tu m’offres à manger ? » Un sous-entendu ou un bol de ramen, difficile à dire, vu l’état du samouraï, qui sentait l’alcool tellement fort qu’on aurait pu le sentir à plusieurs mètres à la ronde.

Cette échoppe devenait un vrai foutoir, plus le temps passait et plus le bordel ce cumulait. Le chef de l'échoppe était si content de voir son établissement affiché complet qu'il n'osait pas rouspété pour toutes les bêtises jusque-là, mais est-ce que ça durerait réellement longtemps ? Par contre, un détail qui aurait pu échapper aux autres ne passa pas inaperçu pour moi, pourquoi cet homme avait des bouches dans la paume de ses mains ? Serait-il un Chôkoku ? Pourquoi était-il à Kumo et pas à Iwa ? Mes pensées fûrent coupées courte quand le Jônin de Kiri provoqua Koga. Etait-il fou ? Parler de cette manière au Nagamasa était une idée totalement stupide, peu importe les années qu'il pouvait avoir.

C'est la belle jeune femme qui répondit en premier aux paroles du rouquins avec un bon vieux papy lancer dans sa phrase. J'étais tombé où là ? Je venais tranquillement passer une soirée tranquille en solitaire et je me retrouve avec un Chôkoku quin'est pas d'Iwa, une Kumojin qui à des lames dans la bouche, un vieux rouquin voulant foutre la merde puis mes deux... Compatriotes. Ils étaient tous les deux complètement torché et la réponse de Koga pour Asura me laissa penser que l'échoppe allait juste être réduit en cendre. Nous avions deux shinobi maniant le Kenjutsu se lançant des piques et il y avait dedans un Kirijin qui ne semblait pas commode, mais surtout Koga...

Pourtant la blague de celui-ci me fit rigoler, il me moquait publiquement d'un des membres du Triumvirat sans aucune gêne. On voyait bien que c'était son frère, mais du coup était-ce dû à lui que Chôgen était complètement arraché ? Le connaissant il était bien capable d'engrainer cette situation et tout me laissait croire qu'il allait rendre ça encore pire. Cependant, celui qui devra être mon futur professeur venait d'avoir un comportement... irrespectable. Il venait de clairement parler comme un beauf en manque à la Kumojin. J'avais l'impression de voir un chien en rûte cherchant femme en chaleur. Le problème c'est que cette jeune femme semblait assez hargneuse et sa réponse risquait encore d'engendrer des choses immondes. D'un côté j'ai envie de leur dire de pas faire les malins car ils parlent à un des ninjas les plus important d'Iwa, mais d'un autre ce serait arrangeant que personne ne le reconnaisse.

Je m'interpose directement et me met entre tous les petits groupes. Il y avait derrière moi les deux Kumojins et devant moi le Kirijin ainsi que les deux frères Nagasama. "Koga-dono s'il te plaît..." C'était la personne que je connaissais le plus ici et je pouvais me reposer que sur lui pour tenir son frère. Vous vous rendez compte ? Comptez sur Koga pour m'aider dans ce genre de situation, jamais je n'aurais pensé que ce serait possible. Je lance des pièces au chef pour commander un plat au Samourai qui semblait avoir faim. Je finis par me retourner pour m'adresser en premier lieu à la jeune femme. "Je suis Hyûga Takashi et je voudrais m'excusez du comportement de mon sensei." Puis mon regard ce tourne vers le blond. "Ravis de voir qu'il y a des Chôkoku ailleurs qu'à Iwa." Je n'en dirais pas plus à ces deux-là pour le moment.

Je finis par me tourner vers le plus vieux d'entre nous. Le Kirijin. "Je ne pense pas que ce soit le lieu pour se battre, si vous avez des problèmes à régler avec mon compatriote, je vous demanderais de faire ça ailleurs. Avec tout le respect que je dois à un Jônin, je vous le demande sincèrement." Bon bah voilà, je venais de faire tout ce que je pouvais pour éteindre toutes les flammes qui devenaient de plus en plus des bombes. Je finis par retourner à ma place d'origine en redemandant un plat de ramen, ils m'avaient tous fatigués.

Un soupire franchit mes lèvres alors qu’il me rétorque assez rapidement estimé être le seul à avoir eu l’esprit d’équipe tout à l’heure. Je me demande où il a pu l’avoir son esprit d’équipe étant donné que je me suis retrouvée seule. Il a dû le rêver ou je ne sais quoi ? Enfin, je n’ai pas le loisir de rétorquer quelque chose d’autre dessus étant donné que l’on est interrompu par l’arrivée fracassante de deux iwajins. Dévisageant en quelque sorte les deux nouveaux protagonistes, je reste en grosse partie silencieuse, me contentant simplement de quelque petit commentaire si et là. Puis finalement de piquer la place de Daedra quand celui-ci cherche à aller aider l’Iwajins qui s’est étalé de tout son long. Le blond revient d’ailleurs assez rapidement et s’installe simplement sur la chaise à côté de moi. Je soupire en voyant son manque de réaction. Ennuyant. Mais il n’empêche que je ris un peu du comportement des Iwajins. Parce qu’il faut reconnaitre qu’eux, ils sont loin d’être ennuyant. Surtout le dénommé Koga qui propose un nouveau verre d’alcool à l’autre iwajins déjà complètement imbibé qui entre enfin réellement dans la place.

Fronçant les sourcils devant la scène qui se déroule maintenant. Un pseudo conflit qui semble vouloir éclater entre le kirijin aussi joyeux qu’une porte de prison et les iwajins. Cela risque d’être assez amusant, sauf que le sabreur manque cruellement de respect… Enfin… Respect. On en parle là de l’Iwajin qui vient de constater ma présence alors que son élève tente de calmer le jeu. Je penche la tête en fixant le blanc avant de lui rire simplement au nez, tandis que mon compatriote est assez rapidement pour lui proposer son bol. J’apprécie assez bien l’intervention de mon confrère et le remercie d’un signe de la tête. « Je m’en occupe. » Soufflais-je alors doucement, posant ma main sur l’épaule du blond alors que je me lève de mon siège pour m’approcher doucement du samourai blanc.

Mon regard posé sur lui, esquissant un léger dégoût à cause de l’odeur d’alcool qu’il porte sur lui, je me fiche clairement du regard que les autres hommes présents peuvent poser sur moi. C’est uniquement l’iwajin qui me fait front qui m’importe. Ignorant même le Kirijin qui propose maintenant son bol à Takashi. Une fois au niveau de l’homme, je relève un peu la tête, celui-ci étant plus grand que moi, comme la plupart des personnes que je rencontre. Mais je m’en fiche. « Quitte à faire une proposition à une femme. » Commençais-je doucement en posant mon index sur son menton pour la contrainte doucement a refermé la bouche et arrêter de manger. « Sois sûr de pouvoir réellement la combler. » L’informais-je alors avant de poser ma main sur son entre-jambe, faisant une pression avec ma main dessus. « T’as tellement bu que même la plus sexy des femmes au monde ne pourrait pas te faire bander. » Lançais-je alors avant de saisir son service trois pièces et le serre légèrement. Non pas pour lui faire réellement mal, mais pour qu’il prenne conscience de ce que je viens de lui dire. Bien que ce soit une bien grande supposition que de croire qu’il est réellement capable de comprendre ce que je viens de dire. Vu comment il est ivre… Ce n’est pas certain. Relâchant alors ma prise légère sur ses parties, je continue de le fixer m’écartant quand même un peu, ne supportant pas cette odeur trop alcoolisée. Heureusement pour moi, il ne s’est pas vomi dessus à cause du trop-plein.

Devrais-je avoir honte de me comporter comme cela ? Probablement, mais au final, je ne suis pas du genre à me soucié réellement de l'image que je peux avoir. On me provoque, je réponds juste. Et cela, peut importe que ça déplaise ou non. Je suis comme ça et je ne compte pas changer.

Debout et dôté d'une plus fière allure, son aîné s'illustrait peu par ses actes, qu personne ne pouvait blâmer pour autant. À l'imbibation égale, aucun des gens de ce bar n'aurait ne serait-ce qu'arrivé jusqu'ici sans s'évanouir ou régurgiter son repas. Cependant il ne s'orna pas plus de possibles louanges quand le samouraï se comporta ainsi avec la jeune demoiselle du pays des Nuages, laissant sous-entendre son appétence pour bien des choses, provoquant dans l'assemblée des réactions diverses et variées. Le jônin se contenta de souffler brièvement du nez sans juger son sang et sa chair, bien conscient des besoins d'un homme et ceux de celui-là de se détacher du responsable qu'il était en temps normal. En somme, l'opportunité était ici toute trouvée en la personne aux cheveux verdoyants qu'il dépassait d'une tête voir plus.

D'un coup d'oeil il remarqua ce que Takashi et son dôjutsu avait pisté depuis son arrivée ; le blond possédait sur ses mains deux organes buccaux que son état lui permit d'imaginer dans de multiples situations cocasses et j'en passe, l'utilité guerrière de ces dernières prévalant finalement dans son esprit. Qu'est-ce qu'un manieur du Bakuton faisait ici, et de surcroît à Kumogakure. Visiblement ledit Hyûga fut hilare de la petite comédie du ninja, qui n'atteignit pas son frère, trop embrumé par les vapeurs pour accepter un verre de plus ; ce qui était une bonne chose en connaissance de cause.

Il fut sommé par le Genin d'essayer de calmer son frère et sa seule réponse fut un sourire narquois qui en disait long, qui communiquait son envie de lâcher la bride invisble en permanence liée autour d'un poteau de devoirs et de civisme. Ses pupilles blanches vinrent aussi se poser sur Ryüka pour s'excuser du comportement de l'aîné Nagamasa, ce qu'il trouvait inutile malgré le bien fondé de telle action. Soit, c'était son droit, tant qu'il n'était pas forcé de partager cette responsabilité, le fait que la jeune fille soit une étrangère dans tout les sens du terme pour eux n'aidant pas à sa réponse qui n'allait point tarder. À l'annonce du nom Chôkoku, il lança un regard au blond expatrié, semi-froid. Il n'aimait pas Iwa, mais pas non plus les traîtres. Cependant il ne savait rien de lui et évita de le juger trop vite. Même quand il vint offrir ses ramens à Chôgen pour illustrer une pensée que tous avaient sûrement saisi, il ne broncha pas, attrapant seulement le verre préparé pour son frangin et l'ingurgita à la suite du sien, requinqué.

Dans l'intervalle, le Genin sommait maintenant le rouquin de partir se battre ailleurs. Se battre ? Kõga avait presque oublié le Kirijin et son trésor du curiosité tranchant, mais il vint le lui rappeler. « T'occupes, Takashi. Tout va bien se passer. » Se voulant rassurant au point qu'il était presque évident qu'il se moquait d'un tel combat, plus par ego que pour simplement mésestimer le possible opposant, il se tourna ensuite vers l'homme debout qui venait d'offrir son repas.

Il venait d'essayer de le piquer, et peu enclin à se faire manipuler par de telles manœuvres pour lui donner ce qu'il voulait, son sourire fut bref tandis qu'il se mettait à parler. « Je suis beaucoup de choses. Cependant je ne suis pas de ce bord-là, je vais donc éviter de m'en servir avec toi, balafré ! » Il entama un rire ironique, ayant compris qu'il pointait vers sa lame mais donnant une toute autre signification au doigt pointé vers sa taille.

Sans attendre quelconque réponse il glissa sur ses talons dans une agilité féline témoignant de ses capacités d'homme éméché pour arriver en face de Daedra tandis qu'il posait un coude sur le comptoir. « Bien sûr, la cheffe de ce clan, Yatsuari réside chez nous, ainsi que beaucoup d'leurs membres. Viens faire un tour à l'occas', dis que tu viens d'ma part ! » D'un clin d’œil pour appuyer son invitation sans même donner toutes les informations liées à sa personne, il était pourtant sérieux -autant qu'il le pouvait dans son état.

Alors qu'il s'apprêtait à parler au Kirijin pour continuer avec ce mélodrame passablement drôle, la petite Kumojin se mit à exercer une pression sur les parties intimes qui lui fourniraient un jour des neveux en prenant de court les sous-entendus de son frère. Elle doutait des possibilités de l'étalon et il connaissait presque à l'avance sa réaction.

Satisfait de la tournure des choses il lança un grand rictus moqueur à l'aîné puis s'adossa à côté de la nouvelle place de Takashi, un verre à la main, pas décidé pour un sou à bouger d'ici pour aller agiter son épée sous le nez du sabreur, pour l'instant.

UNE SOIREE PAS SI SOLITAIRE

— Takashi, Daedra, Asura, Ryuka, Koga & Chôgen

Moment de honte. L’alcool est-il vraiment une excuse valable dans une situation pareille ? Difficile à dire. Le pauvre samouraï, qui ne bois pas si souvent que ça, était dans un état si pitoyable qu’il n’arrivait même pas à suivre tout ce qui se passait autour de lui. C’est un rire très franc, sortant droit du cœur, qu’il envoya à ce Kumojin qui venait de prendre la défense de cette somptueuse créature en face de lui. « Il est gentil le chevalier blanc, mais c’est pas à lui que je parle. Elle est assez grande pour se défendre, tu as vu ? » venait-il d’envoyer au Chôkoku sur un ton assez sec, sans même prendre une seconde pour le regarder.

Connaissant son frère, surtout dans un état aussi second, il se doutait bien qu’il n’allait pas laisser quelque chose du genre passer. Après tout, cet homme est sûrement la plus grande gueule d’Iwagakure, alors quand un Kirijin commence à lui manquer de respect, ce n’est même pas étonnant qu’il commence à lui faire du rentre-dedans. Mais à sa grande surprise, il venait d’être bien plus calme qu’il ne l’aurait pensé. Réaction vraiment étrange provenant de Koga, pour une fois qu’il ne saute pas sur quelqu’un pour juste une phrase mal placé, c’était comme un exploit à ses yeux. « Tu deviens trop gentil mon frère, tu vas faire quoi après, lui offrir un verre et partir avec lui main dans la main ? » Il regardait son frère avec son regard ahurit et moqueur, un large sourire se dessinant au bord de ses joues.

C’est alors que la beauté kumojin s’approcha de Chôgen. Lui, commençait a sourire, croyant avoir réussi quelque chose avec ses paroles, rigolant intérieurement en pensant à ce Chôkoku. Son doigt venant ce posé sur son menton, pour fermer sa bouche, il venait de comprendre que finalement, il était vraiment loin du compte. Il faut dire qu’elle possède un sacré tempérament la petite. C’est quelque chose que le Gunjiteki de son côté n’avait pas du tout vu venir. D’une poigne de fer, elle venait de lui broyer ses parties, tout en l’humiliant de ses paroles, presque blessantes pour lui, au vu de son état d’ébriété. Il était en train de se retenir de toutes ses forces pour ne pas hurler comme une fillette, pour ne pas avoir encore plus honte. Son visage venait légèrement de rougir, son poing serré à s’en casser les doigts. Elle venait tout simplement de briser sa fierté. Ivre, certes, mais pas idiot.

La regardant s’écarter de lui, il la suivit pour la rattraper par le bras et la faire tourner pour qu’elle se retrouve de nouveau en face de lui. Ses yeux rougeoyants venaient de s’apposer sur son visage, mélange de haine et d’une envie de vengeance au fond de son regard. Malgré qu’il avait un certain mal à rester sur place, ses sens étant totalement déstabilisés par la boisson, il avait quand même réussi à reprendre un air beaucoup plus sérieux. « Dis-moi, je vois que tu as une grande bouche, mais tu ne sais que parler ou alors tu es capable d’agir aussi ? La parole au-dessus des actes, c’est vraiment facile je trouve, ma p’tite. »

Entre toutes ces bêtises, je ne savais plus où mettre mes yeux. Sur ce couple entre un bourré et une fille qui a pas froid aux yeux, le rouquin et le samourai le moins bourré ou le pauvre jeune blond qui, comme moi, n'avait rien fait, rien demandé. Je finis mon bol de ramen et finis par payer ma note au chef sans plus jamais dire aucun mot aux autres personnes présentent ce soir. Je n'avais réellement pas envie d'assister encore une seconde de plus à ce spectacle affreux alors je commence à sortir de l'échoppe en ne disant qu'une seule chose.

"Merci d'avoir gâché ma soirée les ploucs."

Je pars sans me retourner, sans aucun regrets. Je n'avais pas vraiment envie de me faire une encore plus mauvaise image de mon sensei en le voyant empirer son comportement envers une jeune femme. Et puis honnêtement, je savais que ça allait forcément partir en couille entre Koga et le kirijin, même si l'envie de voir le plus jeune frère des Samourai se battre était présente, je ne voulais pas que ça arrive ce soir.

J'étais déçu, je voulais passer une soirée tranquille et je me suis retrouvé au milieu de clowns ou des violents. Je n'avais pas envie de vivre en partant de chez moi, pourquoi ma première rencontre avec des villages différents n'était pas géniale, mais que voulez-vous, on ne peut pas toujours bien tomber. Un à un ils étaient peut-être tous génial, mais tous ensemble, un désastre. Dans tous les cas, j'aimerais beaucoup revoir cette fille, elle avait l'air d'en avoir dans le crâne et ne se laissait pas faire. Les femmes de caractères me font craquer je pense. Je rentrais tranquillement à l'auberge en repensant également à mon sensei, j'espérais vite le voir dans de vrais conditions, voir la vraie personne qu'il est. Quand au Chôkoku, il ferait mieux de venir discuter avec mes compatriotes dans un meilleur moment, là c'est dangereux. J’espérais également que Koga n'allait pas user de son sabre contre le Kirijin, nous n'étions pas là pour tuer des shinobi. Dans tous les cas, il fallait que j'arrive à dormir ce soir...

Ma main posée sur le service trois pièce de l'Iwajin, je ne me fais pas prier pour exercer une pression dessus avant de prendre la parole pour le provoquer et finalement me reculer. Mon regard restant rivé sur lui un instant, me délectant de ses expressions faciales. Il a voulu me provoquer, voilà ce qu'il récolte. M'écartant ensuite, pour retourner près de mon confrère Kumojin, je soupire quand je me fais retenir par le blanc, pivotant sur mes pieds pour lui faire à nouveau face, je n'ai même pas le temps de répondre que Daedra à déjà prit la parole, m'arrachant un petit rire. "Tu voulais peut-être que je fasse autre chose ?" Soufflais-je en me libérant de sa poigne pour m'approcher de lui, glissant ma main sur son torse, esquissant une caresser légère pour laisser mes doigts glisser ensuite un peu sous le vêtement de son pantalon. Provocant davantage l'homme. "Quelque chose comme cela ?" Relevais-je alors le regard, me stoppant quand même pour ne pas choquer les plus chastes présent ici dans l'échoppe. "Sauf que tu vois, je ne suis pas une chienne. Je saute pas le premier venu et encore moins, ceux qui ne savent pas se retenir de baver comme si nous, les femmes, n'étions que de vulgaire morceau de viande pour vous." L'informais-je alors, posant ma main sur son torse pour le repousser en arrière et retourner me coller à Daedra pour ennuyer le blond, bien plus appréciable que les Iwajins et le kirijin présent. Et oui, je viens réellement de penser à un compliment à son égard.

Parlant d'Iwajins, le dénommé Takashi tente de prendre la fuite et je fronce les sourcils. "Hey ! Si tu pars, tu veux pas prendre ce chien avec toi ?" Lançais-je en pointant le baveux du doigts. Manquant réellement de respect à cet homme, tout comme lui vient de m'en manquer. Et j'en ai rien à foutre de pouvoir m'attirer les foudres de l'un ou l'autre. Ils veulent jouer la provocation, j'aime ce jeu, alors pour sur que je saute dedans à pieds joint au risque d'avoir des emmerdes ensuite. Bien que dans un sens, il serait dommage de créer une sorte d'incident diplomatique à cause d'une soirée dans un petit restaurant bien trop étroit. C'est pour cela que j'apprécie l'intervention du Chokoku. "Ouais, j'suis majeur, mais j'aime pas le sake." L'informais-je alors en grimaçant un peu.

HJ : Asura m'ayant dit qu'il répondrait l'autre jour, mais comme on a toujours pas de réponse et que demain ça fera 10 jours, je me permets de passer son tour.

Pas ou peu de réaction de la victime de sa prose et du détournement de situation, en soit rien d'assez amusant pour qu'il se mette à continuer la joute, poursuivant dans son idée de continuer de se murger aux côtés de la petite troupe plus joyeuse que morne, même si Takashi semblait vexé.

Il ne connaissait personne ici à part Chôgen et le Hyûga, et le premier des deux semblait aux prises avec la petite femelle de Kumo sans aucun moyen de détourner son regard et le reste d'elle, ce qui le conforta dans l'idée que sa présence ne lui manquerait pas. Quant à Daedra, il avait entendu son invitation mais n'avait pas pris la peine d'y répondre. Soit, il ne pousserait pas le vice plus loin, même si son histoire pouvait être intéressante en creusant un peu. Attrapant une bouteille derrière le comptoir d'une main qui laissa tomber les pièces nécessaires à la payer, il la fourra dans son haori large et se décida à un plan d'action.

D'un pas décidé, il tourna les talons, laissant le bistrot derrière lui sans dire au revoir à personne, sauf peut être à son frère. « C'est plutôt toi qui es d'humeur à prendre une main et devenir un tantinet trop gentil.. Amuse-toi bien, à plus tard vieux. » Il tapa sur la garde de Rengoku fraternellement puis le dépassa, prenant la route que le jeune brun avait emprunté avant lui, ses grandes jambes lui permettant de le rattraper.

« Alors, infidèle, on part sans dire au-revoir ? » Un sourire semi-ouvert sur sa dentition accroché au faciès, il tapota son épaule, être traité de plouc lui semblant impossible de la part de son jeune ami. Où allaient-ils aller après cela, la question restait en suspens, mais Kõga n'avait aucun soucis à vadrouiller un peu dans son état, l'air qu'il inspirait le tirant de sa torpeur passagère dûe aux spiritueux.