Soutenez le forum !
1234
Derniers sujets
» Fangs & claws | Raizen
Au bord des réflexions [Kuro] EmptyMar 5 Sep 2023 - 6:50 par Meikyû Raizen

» Dernier voyage solitaire vers l'avenir
Au bord des réflexions [Kuro] EmptyLun 7 Aoû 2023 - 23:31 par Chinoike Katsuko

» AOS et son futur
Au bord des réflexions [Kuro] EmptyVen 21 Juil 2023 - 3:05 par Yuki Misaki

» Higure Onkyou ✘ L'écho du crépuscule
Au bord des réflexions [Kuro] EmptyMer 31 Mai 2023 - 21:17 par Zaiki Minako

» La Revanche d'Hayashi ? [Yamiko]
Au bord des réflexions [Kuro] EmptyLun 29 Mai 2023 - 5:28 par Meikyû Raizen

» [Alerte] La Marée de Buntan
Au bord des réflexions [Kuro] EmptyMer 24 Mai 2023 - 19:24 par Imekanu

» [Mission D] Stand en Péril [Ryuma]
Au bord des réflexions [Kuro] EmptyMar 23 Mai 2023 - 16:40 par Nagamasa Ryuma

» [MinaYoshi] ✘ Carnet d'absence
Au bord des réflexions [Kuro] EmptyDim 21 Mai 2023 - 15:08 par Unagi

» [Mission B] Subarashiiiii [Equipe Zenmetsu]
Au bord des réflexions [Kuro] EmptyMar 9 Mai 2023 - 23:08 par Yuki Mamoru

» [Mission D] Théâtre du Silence [Kenpachi+Guest]
Au bord des réflexions [Kuro] EmptyLun 8 Mai 2023 - 14:27 par Ibara Keshi

Partagez

Au bord des réflexions [Kuro]

Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Dim 31 Mai 2020 - 22:43
Devoir patrouiller sur les remparts était certainement la corvée la plus binaire qui ait pu exister au sein d’un village shinobi. Un soldat de garde pouvait s’assoupir quatre heures d’affilée et se réveiller avant la fin de son quart sans que rien ne se soit passé, et d’un point de vue factuel, il n’aurait même pas failli à son devoir. A l’opposé du spectre, un Juunin expérimenté qui prenait son quart avec tout le sérieux possible et en gardant ses sens en alerte tout du long pouvait malgré tout se faire prendre en défaut pas un attaquant isolé ayant savamment préparé son approche, et la brèche de sécurité qui serait ainsi constatée après que l’incident ait été décortiqué par le Commandement lui serait imputée. Drôle de monde que celui des militaires et à fortiori des shinobis.

Le soleil au loin faisait darder ses derniers rayons dans le dos de l’Oterashi, qui gardait son regard rivé vers l’immensité à ses pieds et au-delà. D’une certaine façon, il ne faisait partie d’aucune des deux catégories décrites ci-dessus : pour lui, la meilleure façon d’éviter de se faire avoir consistait paradoxalement à penser à toute autre chose que la surveillance en tant que telle. Ses sens, bien sûrs, étaient aux aguets, son corps prêt à réagir à à peu prêt n’importe quoi, mais son esprit lui s’attardait sur des sujets tout à fait différents que celui de la patrouille. Des sujets, il fallait l’avouer, qui n’étaient en ce moment pas vraiment propices à une quelconque forme de relaxation ou de franche détente, étant données les montagnes de choses à faire et à entreprendre pour s’assurer qu’Iwa existerait encore d’ici quelques semaines ou quelques mois. Et pourtant, aussi paradoxal que cela ait pu être, le grand cratère qui disparaissait peu à peu dans l’obscurité en contrebas des chemins de patrouille lui inspirait quelque chose de beaucoup plus serein qu’il n’aurait du.

D’une humeur contemplative, et comme il le faisait souvent pour se donner un peu de mou ou simplement pour resserrer à moindre coût le maillage de surveillance, le Tellurique forma alors deux clones qui jaillirent de son corps sous forme rocheuse sans qu’il esquisse le moindre geste. Kyoshirô. Il ne l’avait que très peu connu. Un homme qu’on aurait presque pu dire hanté par le but toujours fixe et indéboulonnable de faire ce qui était le plus juste, et qui avait voulu épargner les vies iwajins jusque dans son dernier souffle. Un souffle pour le moins explosif. Un instant, Yanosa se retourna en laissant le soin à ses clones de contempler le vide, regardant de ses propres yeux la fin de l’astre solaire dans l’infini lointain. Lorsqu’il voulut se retourner, une silhouette attira son attention plus loin sur la crête qui composait la muraille naturelle du village. Immédiatement, l’Oterashi sut qu’il s’agissait d’un Genin : personne n’était assez fou pour venir faire du zèle si il n’y était pas obligé, et le Commandement n’affectait jamais deux gradés au même secteur. Un gâchis de ressources, selon eux, ce avec quoi Yanosa tendait à être d’accord.

Cette silhouette en particulier, il ne la reconnaissait pas. Son naturel curieux prenant vite le dessus, il s’approcha donc à pas mesurés, détaillant à chaque nouveau mètre parcouru les traits et la dégaine de l’individu, qui devait peu ou prou avoir son âge.

« Tiens… Voilà quelqu’un qui ne m’est pas familier. Je suis Yanosa, et toi… tu viens ici pour la première fois… je me trompe ? A moins que ce bandeau que tu portes soit dans cet état impeccable pour une autre raison que celle d’une promotion toute récente... »


@Kaichō Kuro


Dernière édition par Oterashi Yanosa le Ven 5 Juin 2020 - 17:53, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t5797-oterashi-yanosa-termine
Kaichō Kuro
Kaichō Kuro

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Lun 1 Juin 2020 - 5:35
Il y avait de ces journées dont on ne se remettait pas facilement. Des journées si mouvementées qu’on ne savait plus où donner de la tête. Pour le jeune Kuro, aujourd’hui était l’une de ces fois. Debout depuis l’aube, il avait répondu à une mystérieuse invitation de la part d’une Juunin pas comme les autres et au bout d’une courte rencontre arrosée de saké, c’était retrouvé enrôlé dans son équipe. Qu’est-ce que cela impliquait? Il ne le savait toujours pas, mais sa nouvelle sensei avait laissé sous-entendre que bientôt le jeune homme lui demanderait d’abréger ses souffrances plutôt que de continuer ce qu’elle avait de prévu pour lui. Davantage excité qu’effrayé par cette perspective, Kuro s’était entraîné la majeure partie de la journée, jusqu’à recevoir la visite d’un nouvel émissaire porteur d’une convocation. On l’invitait à se rendre dans les bureaux de l’intendance pour recevoir ses premiers ordres officiels. Maintenant qu’il était Genin, on l’avait bien prévenu que cela pouvait arriver à tout moment. Après tout, il était maintenant l’un des nombreux rouages nécessaire au bon fonctionnement de la complexe machine qu’était le village d’Iwa. Prenant à peine le temps de rentrer chez lui pour se doucher, Kuro s’était rendu au lieu de convocation où une dizaine d’autres Genin attendait en rang devant un officier grassouillet. Après plusieurs longues minutes qui lui semblèrent une éternité, on appela finalement son nom.
« Voyons voir…Kaichô Kuro… » L’officier fit parcourir son gros doigt boudiné le long de sa liste, puis il l’arrêta quelque part au milieu de la page. « Humm…Première affectation officielle… » Il écarta son regard du bout de papier pour scruter le jeune homme de haut en bas, l’air dubitatif. « Tu as de la chance, tu tombes sur le gros lot ce soir ; patrouille des remparts. Allez, suivant! »
Il ne fallait pas être particulièrement malin pour comprendre que l’officier avait annoncé l’affectation de Kuro avec une pointe de sarcasme. Nouvellement Genin, il ne s’attendait pas à se voir confier les tâches les plus intéressantes dès le début. Mais à entendre l’officier, celle qu’il avait décrochée pour la soirée semblait particulièrement pénible. Sur ce point, Iwa n’était pas si différente qu’Ame. Même s’il avait eu le privilège étant enfant d’être sous la tutelle du chef de leur gang, Kuro n’avait eu droit à aucun traitement de faveur de sa part. Il avait dû commencer au bas de l’échelle, faire les poches des passants comme tous les autres gamins entrant dans le groupe. Aucune étape n’avait pu être brûlée. Et ici, dans la hiérarchie shinobi, c’était visiblement la même chose, le Kaichô l’avait compris bien assez tôt. Lors de son arrivé au village, il avait cru pouvoir se négocier un passe-droit et un laissé-passé express vers la vie de ninja à cause de son âge, mais les instances décisionnelles l’avaient envoyé balader en rigolant. Résultat, il avait dû se coltiner tout le cursus académique en compagnie de gamin dont il avait deux fois l’âge. Génial. Heureusement pour lui, grâce à son acharnement et tout son travail, il avait été capable d’en comprendre les rudiments plutôt rapidement et c’est après quelques mois seulement qu’il avait été capable de graduer. Ce soir-là, Kuro avait l’impression de se retrouver de nouveau à l’Académie. En rang à ses côtés, la majorité des autres Genin étaient de jeunes adolescents. L’un d’entre eux, un gamin aux yeux étrangement blancs, ne semblait même pas avoir atteint la dizaine. D’un naturel décontract et nonchalant, le Corbeau n’était absolument pas affecté par cela. Au contraire, il trouvait plutôt amusant d’entendre les murmures des autres Genin à son égard, des murmures qu’il ne pouvait que très bien comprendre grâce à son don.

Lorsque l’officie eut terminé de distribuer les affectations, il chassa la troupe de nouvelles recrues et tout le monde rompit les rangs. Sa patrouille commençait dans peu de temps, et Kuro devait traverser la moitié du village pour se rendre à son point de surveillance : l’Œil du cyclone. Lui qui comptait prendre le reste de sa journée pour se la couler douce, ses plans tombaient royalement à l’eau! Cabriolant d’un toit à l’autre avec une fluidité sans faille, le Corbeau atteignit sa destination un peu avant la tombé de la nuit. Commençait alors ce qui s’annonçait comme une longue soirée. Si les consignes étaient des plus simples - surveiller les remparts – il n’y avait là rien de palpitant. Allait-il vraiment passer sa soirée entière à surveiller l’horizon par-delà les murs à la recherche d’intrus qui ne viendraient jamais? Soupirant à cette idée, Kuro s’installa au sommet de la crête qu’il devait surveiller en luttant pour ne pas s’endormir debout.

Au bout de ce qui lui sembla une éternité à fixer le vide devant l’horizon, le Genin fut surpris par quelqu’un qui s’approchait. Sursautant, il se redressa par instinct, espérant à tout prix qu’il ne s’agissait pas d’un supérieur venu le surveiller pendant sa première ronde. Tout, mais pas un chaperon se disait-il. Grand et élancé, il s’agissait d’un homme à la chevelure rougeoyante et sa carrure laissait paraître qu’il avait à faire avec un shinobi tout comme lui. Sans passer par quatre chemins ou se faire attendre, l’homme se présenta aussitôt.
« Belle observation. C’est si évident que ça que je n’y connais rien? » répondit-il, souriant, et se grattant le dos de la tête. « 20 ans et tout juste Genin. Pathétique, non? » ajouta-t-il presque aussitôt. « Moi c’est Kuro. »
De quelle genre de compagnie serait ce Yanosa? Kuro ne pouvait rien prédire pour l’instant. Mais chose certaine, cette rencontre déterminerait si cette fin de soirée serait un enfer ou non. Attendant d'avoir réponse à ses questions, il sortit de sa besace une cigarette qu'il alluma aussitôt.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t9338-kaicho-kuro-100-termine
Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Lun 1 Juin 2020 - 13:41
Tout juste Genin. Voilà qui expliquait pourquoi le visage du jeune homme ne lui évoquait aucun souvenir. Yanosa avait autrefois passé énormément de temps à l’Académie, même après avoir obtenu son bandeau de Genin, mais chemin faisant ses diverses obligations l’avaient mené à passer de plus en plus de temps à d’autres endroits, à s’entraîner ou à opérer de façon tout à fait inadéquate avec les contraintes spatiales de l’Académie Hashira, et il n’y passait depuis que de façon épisodique. L’auto-affliction dont fit preuve le pas si jeune promu arracha un léger sourire en coin tout à fait éphémère au guerrier de pierre, qui se remémorait non sans revivre quelques uns de ses souvenirs les plus douloureux ses premiers pas au village et sa propre accession au grade de simple soldat. Vingt ans. Il n’avait pas été, à l’époque, vraiment beaucoup plus jeune lorsqu’il avait terminé son cursus préparatoire. Mais avant de revenir sur ce point, Yanosa tiqua en haussant un sourcil.

« Fumeur… ? Tu aurais tout intérêt à abandonner cette habitude, Kuro. Si ta vie ne tient qu’à ta capacité à endurer, un jour sur le terrain, et que ton adversaire est en tout point ton égal… c’est ce qui te fera céder avant lui. »

Moralisateur, il l’était certainement, sitôt que cela concernait la vie de l’un des éléments du village. Car de la vie d’un soldat dépendait celle du Tout dont il faisait partie, et ce n’était pas le penchant du Tellurique à considérer tout Iwa comme une extension de son propre corps qui allait aider à atténuer d’une quelconque façon cette doctrine. Pendant un instant, fixant l’horizon qui sombrait dans l’obscurité, Yanosa ressassa ses souvenirs, en particuliers ceux de la bataille contre les mercenaires endoctrinés par Mamushi. Il avait combattu un tout petit kilomètre au sud de cet endroit. Il se souvenait encore de son plaisir, dans le creuset torride du combat, à frapper et frapper encore les envahisseurs… Un plaisir qui s’était figé dans le temps, gelé dans l’espace, lorsque l’explosion du Yondaime avait retenti.

« ...Il n’y a, en tout cas… rien de pathétique dans ce que tu es, Kuro. Pas que je puisse en juger en tout cas. Je n’étais pas beaucoup plus jeune, lorsque j’ai eu mon bandeau. C’est d’ailleurs le lot… de tous ceux qui viennent ici pour changer de vie… n’est-ce pas ? » dit-il en faisant darder un regard presque inquisiteur vers le jeune brun.

Fumer était une mauvaise habitude comme une autre. Peu de shinobis, toutefois, la contractaient tout en grandissant lovés dans la rigueur militaire d’un village tel qu’Iwa.

« Mais le passé est le passé. Ton présent et ton avenir sont ici, maintenant. Iwa comptera sur toi, tes coéquipiers compteront sur toi, et le meilleur moyen de s’accomplir soi-même, d’éviter de se sentir « pathétique » comme tu dis, reste de s’entraîner sans relâche et de se donner à fond. »

Un chemin, un voyage dont il ne se souvenait que trop bien. Des obstacles, il y en avait eu, qui lui avaient même paru insurmontables à l’époque. Il en aurait presque ri aujourd’hui, si ce n’était pour la situation quasi-désespérée dans laquelle ils se trouvaient à cause du Dieu Singe et du Chapelier.

« Et parlant de se donner à fond… comment est-ce que tu t’y prendrais, dis-moi, pour surveiller au mieux ces remparts, hm ? Bien sûr, on peut scruter et scruter encore, des heures durant, mais un groupe ou un individu bien préparés peuvent facilement passer outre de simples scans visuels, fussent-ils opérés avec zèle et application... »

Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t5797-oterashi-yanosa-termine
Kaichō Kuro
Kaichō Kuro

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Mar 2 Juin 2020 - 3:52
Sa main ne quitta sa poche qu’une seconde, le temps de retirer sa cigarette de ses lèvres pour briser le rouleau de cendre qui s’accumulait à son embout. Aussitôt fait, il la reporte à sa bouche et s’empressa de remettre ses mains gelés dans ses poches. Les soirées du nord devenaient bien froides dès que l’astre solaire cachait le bout de son nez derrière l’horizon et Kuro ne se faisait toujours pas à la sensation glaciale qui lui rongeait les os chaque fois. Le jeune homme resserra le col de son manteau et replaça son foulard pour limiter les dégâts. Il n’avait pas besoin des commentaires des autres pour savoir que fumer le tuerait bien un jour, si ce n’était pas d’engelures, se serait surement d’une saloperie aux poumons.
« Hum..Tu marques un point. Mais comme on dit, les vieilles habitudes nous mènent la vie dure. En espérant que je puisse compter sur mes autres attributs pour gagner dans ce cas. » rétorqua le jeune homme avec humour.
Tout comme son interlocuteur, Kuro amena momentanément son regard vers le cratère en contre-bas des remparts. S’il avait entendu les histoires sur l’évènement qui avait eu lieu non loin, c’était la première fois qu’il montait jusqu’ici depuis son arrivée au village. La vue était des plus perturbante, il y a peu dire. Un immense crevasse, là où il y avait autrefois la vie…Kuro ne pouvait que commencer à imaginer tout ce qu’il y avait ici avant l’incident. Une chose que ses cours d’histoire de l’Académie lui avait appris, c’est à quel point les Iwajins étaient des gens résilients. Depuis sa création, le village shinobi ne semblait avoir vécu que des drames, attaque après attaque, mort après mort. Et pourtant, tous et chacun était toujours debout, prêt à se sacrifier pour ses camarades et pour le village. L’ancien criminel devait se faire à cette idée maintenant qu’il avait rejoint les rangs, comme un bon petit soldat. Chez lui, c’était chacun pour soi, si un camarade était trop faible pour continuer, on l’abandonnait sur le bas-côté pour sauver sa propre peau.

En tant que capitale commerciale du Yuukan, Iwagakure était une véritable terre d’accueil. Le village était donc composé d’une masse hétéroclite, aux apparences et aux appartenances variées. Yanosa lui dépeignait le village comme un grande famille, où chacun pouvait compter sur les autres. Pour l’instant, Kuro ne se sentait pas encore tout à fait à l’aise dans cette famille, préférant adopter le rôle du petit frère rebelle et solitaire. Marqué par son enfance dans les rues d’Ame et de Murashigure, il préférait encore la compagnie de dame solitude et il avait du mal à faire confiance à autre que lui-même. Petit à petit cela viendrait. Tranquillement il faisait son nid à Iwa.

La discussion prit ensuite une tournure d’intéro surprise. Le gradé cherchait-il à le déstabiliser ou avait-il vraiment le cœur à l’enseignement? Le Kaichô décida de se prêter au jeu, après tout, qu’avait-il de mieux à faire? Maintenant qu’il avait de la compagnie, il comptait bien en tirer profit pour que le reste de sa surveillance soit un peu moins morose. Réfléchissant quelques secondes à peine, il répondit à la question du Chûnin d’instinct :
« Hum…C’est vrai que la vue est un sens qui peut facilement se faire berner. Surtout par un ennemi habile… » dit-il en réfléchissant. Ce sens pouvait non seulement être déjoué par le subterfuge, mais également par l’agilité et la rapidité d’un intru ou d’un groupe le moindrement coordonnée. Et avec les possibilités qu’offraient la manipulation du chakra, qui sait, peut-être que quelqu’un se tenait droit devant eux, habilement déguisé sous l’apparence d’une roche grâce au Henge ou d’une illusion. « J’imagine que le plus simple serait de baser sa détection non pas sur un seul sens, mais bien sur plusieurs d’entre eux. Comme l’ouïe par exemple. » Sur ces dernières paroles, Kuro joignit ses mains pour former le signe incantatoire de l’oiseau – Tori – afin d’amener son chakra jusque dans ses oreilles pour amplifier les capacités de son système auditoire. Il se concentra un court instant avant de se retourner vers son compagnon et de reprendre la parole. « Il y a un oiseau, probablement une chouette qui a fait son nid dans la corniche quelque part juste là derrière nous…Et j’entends les couinements de ce qui semble être un petit rongeur quelque part en contrebas dans le cratère. »
Le Genin rompit de suite son signe incantatoire, brisant par le fait même sa technique de détection. Comme à chaque fois depuis qu’il avait mis au point cette technique, lorsque son ouïe redevint normale, ses oreilles bourdonnèrent d’inconfort, comme si sa tête passait momentanément sous l’eau. La sensation désagréable estompé, Kuro fit de nouveau face à Yanosa. Il ne s’attendait pas du tout à l’impressionner, sa technique étant après tout dès plus basique.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t9338-kaicho-kuro-100-termine
Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Jeu 4 Juin 2020 - 15:42
Kuro ne releva pas la remarque sur son passé. Le jeune homme, qui appartenait sans doute à la même tranche d’âge que l’Oterashi, devait avoir vécu un certain nombre de choses avant d’atterrir entre ces murs et de faire ses premiers pas dans le monde des shinobis. Au choix, les choses en question devaient donc être d’une banalité indigne même d’une conversation telle que celle-ci, ou bien le tout fraîchement promu Genin faisait preuve d’une pudeur tout à fait contrôlée. Yanosa était d’un naturel très curieux, et appréciait particulièrement déduire les choses par lui-même en fonctions des éléments qu’il avait à disposition. Pour l’heure, il ne disposait toutefois pas de grand-chose pour mener ce petit jeu avec Kuro, mais ce n’était pas grave : tout venait à point à qui savait attendre. Le plus important, pour l’heure, demeurait que le jeune homme ait accepté sans broncher les remarques du Tellurique sur son rôle au sein du village : peut-être le laïus éculé ne lui avait-il fait ni chaud ni froid, mais ce serait de toute façon par les actes qu’il aurait à l’avenir l’occasion de démontrer où se trouvaient ses priorités.

Il put d’ailleurs commencer à prouver son investissement en entamant une réflexion sur la problématique que venait de lui poser Yanosa concernant la surveillance des alentours. Et sa première piste s’avéra être effectivement correcte.

« Un autre sens, oui. Tout à fait. Mais ce n’est pas donné à tout le monde de... »

Le Tellurique s’interrompit, observant le mudra formé par Kuro et percevant son chakra qui commençait à s’agiter dans son corps. Il fronça les sourcils : quel genre de démonstration pouvait donc fomenter le Genin, qui venait tout juste de sortir de l’Académie ? Yanosa eut sa réponse quelques instants plus tard, continuant à observer du coin de l’oeil les agissements de son interlocuteur.

« ...Ooh… Je vois. Tu es donc capable d’augmenter ton acuité auditive… J’ai déjà connu quelques mercenaires qui étaient capables de le faire. Des Yasei, des shinobis mi-homme mi-bête qui arrivaient à canaliser leurs atouts animaliers. C’est donc ce que tu es, Kuro… ? A moins… qu’il s’agisse d’un autre pouvoir dont je n’ai pas connaissance. On est jamais à l’abri d’être surpris, n’est-ce pas. »

Par curiosité, Yanosa étendit à son tour ses sens, sans user de mudra pour sa part, afin d’aller sentir les vibrations ténues provoquées par le rongeur que Kuro semblait avoir repéré. Il ne s’agissait pas d’une esbroufe, conclut-il rapidement en arrivant à isoler les mouvements de la petite créature au milieu des innombrables autres sources de vibrations sismiques. Avec un talent pareil, qu’importe son origine, le nouveau promu allait certainement pouvoir se trouver une place de choix au sein des forces opérationnelles du village, si ce n’était même au sein du Sazori. Jetant un coup d’oeil en direction de l’énorme cratère où Kyoshirô avait trouvé sa fin, la présence d’un banal rongeur dans cette cuvette artificielle lui parut tout à coup fortement ironique.

« Cultive bien cette capacité, Kuro. Elle pourra non seulement te sauver la vie… mais aussi celle de tes coéquipiers. Si ton corps arrive à suivre, évidemment. »

Tournant légèrement les talons, Yanosa manifesta son intention de s’en retourner à une autre portion du chemin de ronde.

« Si tu veux un jour t’entraîner au combat, n’hésite pas à venir me trouver au Dojo des Assimilateurs. On pourra alors voir ce que tes dons peuvent valoir en situation... »


Dernière édition par Oterashi Yanosa le Dim 7 Juin 2020 - 13:38, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t5797-oterashi-yanosa-termine
Kaichō Kuro
Kaichō Kuro

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Dim 7 Juin 2020 - 4:22
À l’horizon, l’astre solaire finit par disparaître derrière les montages, projetant ses derniers rayons sur les deux énergumènes ainsi que sur l’immense cratère qui les accompagnait. Maintenant, seul la lueur des lanternes et des torches disposées tous les quelques mètres tout au long de la muraille ne les éclairait directement. Avec les derniers rayons solaires, disparaissait également le chaleur réconfortante et naturelle du jour. Kuro tira une ultime et longue fois sur sa cigarette avant de faire mine de la tirer à ses pieds. Mais au dernier instant, à mi-geste, le jeune homme stoppa net. Il se souvient alors des dernières paroles de sa nouvelle sensei, Luna : « Le mégot que tu as jeté avant de rentrer, je le ramasserais à ta place. Si tu ne veux pas perdre une main dans un avenir proche. » Il écrasa plutôt l’embout de son mégot contre la pierre froide du mur avant de l’enfiler dans l’une des poches de son manteau.

Contrairement ce à quoi Kuro s’attendait, Yanosa fut relativement surpris de le voir exécuté une technique de détection comme la sienne. La remarque du géant ne pu faire autrement que de flatter l’égo du jeune homme.
« Des shinobis mi-homme, mi-bête? » lui répondit Kuro en toute perplexité. « C’est la première fois que j’entends parler d’une telle chose. » Un autre que lui aurait pu être surpris par l’idée d’une telle possibilité, mais si le jeune Genin avait bien découvert une chose depuis qu’il était shinobi, c’était que les possibilités offertes par le chakra était presque infinie. « Si une telle chose est possible, c’est que les possibilités offertes par le chakra sont encore plus incroyables que je ne le pensais! » ajouta-t-il, révélant ainsi sa nature de novice en matière d’art ninja. « Mais ce n’est pas ce que je suis, non. Mon chakra est, semble-t-il, lié à une nature très rare, le son. Je suis encore loin d’en maîtriser toutes les subtilités, mais cette petite technique est l’une des choses que j’ai apprise à faire grâce à ce don. »
Si augmenter ses facultés auditives avait été l’une des premières choses qu’il avait développer instinctivement en apprenant à maîtriser son chakra, Kuro savait qu’il n’avait fait qu’effleurer toute l’étendue des possibilités. Et il n’était là question que de son don unique envers l’Onkyôton. Ses mentors de l’Académie lui avaient également enseigné moult autres arts shinobis, certains pour lesquels le jeune homme excellait plus que d’autre. Ninjutsu, Taijutsu, Genjutsu, Sensorialité…Le Corbeau avait devant lui un grand nombre de flèches à mettre à son arc s’il le désirait, il devait simplement choisir lesquels lui convenaient le mieux. Mais pour l’instant, il préférait ne se fermer aucune porte.

« J’y compte bien! Je commence à peine à explorer tout le potentiel des arts ninjas et je n’aspire qu’à les développer davantage. » dit-il en remontant un peu son écharpe pour mieux protéger son cou du froid naissant.
Il s’agissait même de sa plus grande priorité pour l’instant. Kuro en oubliait même pratiquement la raison première de sa venue à Iwa, celle de trouver trace de sa mère et de sa famille. Dès le début de son entraînement à l’Académie, il s’était enfin senti à sa place, pour la première fois depuis très longtemps. C’était alors ouvert à lui tout un monde de possibilités qu’il avait fini par oublier. Très jeune, le Kaisho rêvait comme tous les enfants de son âge de devenir un shinobi, maîtrisant terre et mer et accomplissant des prouesses remarquables. Mais lorsque son potentiel pour le contrôle du chakra s’était avéré totalement inexistant, son monde tout entier s’était écroulé. Il avait fini par oublier ce rêve et à accepter son sort, jusqu’au jour où il s’était réveillé au lendemain de la Résonance avec de nouveaux pouvoirs et un immense potentiel à exploiter…L’Académie et son parcours jusqu’à présent lui avait permis d’entrouvrir la porte des possibilités qui s’offraient à lui, mais maintenant que Luna l’avait recruté dans son équipe et lui avait promis de le façonner, Kuro se sentait prêt à défoncer cette porte à grand coup de pied pour avancer et se développer comme jamais auparavant.

Si le Chûnin devant lui paraissait visiblement être un shinobi d’expérience, son invitation à lui rendre visite pour un entraînement au dojo des Assimilateurs ne lui fit aucunement peur. Yanosa était fort probablement un shinobi très talentueux et un adversaire redoutable. Mais Kuro n’en avait pas peur pour autant. Son sang bouillait à l’idée d’un jour affronter en duel quelqu’un de plus fort que lui.
« Je compte bien prendre cette invitation au pied de la lettre ne t’inquiète pas! » Alors qu’il répondait à cette invitation, Yanosa fit mine de vouloir partir. « Tu pars déjà? » dit-il en observant l’homme à la chevelure écarlate tourner les talons. « Hum…c’est vrai, nous devrions faire notre boulot et surveiller cette muraille, n’est-ce pas? » ajouta-t-il en tournant son regard vers l’horizon. « Quelques conseils peut-être pour passer le temps et rendre cette mission moins pénible? Je ne te cacherai pas que la patience n’est pas l’une de mes vertus. » répondit-il en rigolant, ce tournant de nouveau vers Yanosa.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t9338-kaicho-kuro-100-termine
Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Dim 7 Juin 2020 - 23:05
La faculté de Kuro à percevoir avec tant de précision les sons qui pouvaient lui parvenir ne lui venait finalement pas du tout d’une quelconque parenté animale. A l’en croire, le Genin n’avait même auparavant jamais entendu parler de ce genre de personne, les Yasei. Fruit du hasard ou non, il se trouvait qu’au contraire, Yanosa en avait croisé et affronté plus qu’à son compte, ce qui lui donnait certainement une perception très commune de ce pouvoir. En ce qui concernait le jeune homme envoyé surveiller cette section des remparts avec lui ce soir-là, son acuité auditive provenait en tout cas d’une « simple » nature de chakra combinée comme il en existait beaucoup, et avec laquelle il était certainement né. Le Son, purement et simplement. En y pensant, le Tellurique jugea cette capacité peut-être potentiellement plus dévastatrice et insidieuse que bien des facultés liées au règne animal que pouvaient canaliser les Yasei : là où il y avait de l’air, il y avait du son, et si la faiblesse face au Fuuton était de visu assez évidente, la force inhérente de ce pouvoir avait de quoi laisser songeur le théoricien confirmé qu’était l’Oterashi.

« Hm.. ! Tu n’as pas idée… de ce que le chakra peut engendrer de merveilles », avait-il répondu alors à Kuro quand il avait manifesté sa surprise en apprenant l’existence des homme-bêtes.

Alors qu’il commençait à tourner les talons en accueillant avec plaisir l’entrain du Genin quant à sa proposition d’entraînement, Yanosa stoppa net en se tournant de deux tiers lorsque son interlocuteur s’étonna de son départ. La réponse à sa question, il la trouva évidemment de lui-même, et il n’avait s’agit en réalité que d’une tentative de prolonger un échange qui, si il n’avait rien de profondément exceptionnel, rompait effectivement la monotonie d’un exercice tel que celui de la patrouille de nuit. En écoutant les dernières paroles du sonique, l’Oterashi ne put s’empêcher d’arquer un sourire en coin, qui fut perceptible pendant deux bonnes secondes avant de disparaître.

« Je n’ai jamais été un modèle de patience non plus, tu sais. La patience… elle s’apprend, Kuro. Quel que soit ton tempérament, tu n’as pas vraiment le choix, en fait. Car sans elle, viendra inévitablement le jour où ton manque de contrôle te mènera droit dans le piège de l’ennemi, que ce soit d’ailleurs au cours d’un combat… ou de jeux de pouvoir plus obscurs. Manquer de patience… m’a valu un an et demi de coma, et a failli me coûter bien plus encore. »

Planté là, encore investi dans leur conversation alors que son corps tendait déjà à partir dans l’autre direction pour exécuter un balayage sensoriel dans la zone plus au nord-ouest, le Tellurique se demanda un instant si il avait, véritablement, un conseil à donner à Kuro pour que le côté à priori rébarbatif de leur mission se fasse moins pesant. La vérité, c’est qu’il n’avait qu’un seul conseil à donner, et en le donnant à Kuro, le guerrier de pierre se contenta de fixer l’horizon obscur.

« Le temps passera plus vite… quand tu choisiras de l’utiliser à ton avantage. Tu as la chance de posséder un don inné qui t’autorise des performances sensorielles exceptionnelles : profite donc de ce temps qui t’es donné pour le cultiver, expérimenter,.. Seule ton impatience à ce que ton quart se termine rendra cette mission pénible, de même que seule ta volonté peut faire en sorte de faire taire cette voix paresseuse qui veut s’insinuer en toi à chaque instant…

Plonge-toi dans le travail, Kuro. C’est un ordre.
 »

Il avait prononcé ces derniers mots avec ce qu’il fallait de fermeté mais aussi de sympathie pour que le message soit clair aux oreilles très aiguisées de Kuro. Ce dernier pourrait devenir un soldat tout à fait incontournable sur certaines opérations si il apprenait et s’exerçait suffisamment : comme Yanosa avait du le faire des années durant, ne lui restait qu’à produire les efforts, la masse considérable d’efforts, qui le mèneraient à ces sommets.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t5797-oterashi-yanosa-termine
Kaichō Kuro
Kaichō Kuro

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Sam 13 Juin 2020 - 21:20
Ce qui s’était annoncé comme une soirée longue et exaspérante s’était transformé en une session de mentora improvisée. Le Corbeau n’était pas habitué à ce genre de générosité, lui qui avait grandit dans un milieu où la règle du chacun pour soi primait sur pratiquement tout. Là, le Chûnin offrait ses conseils et commentaires à Kuro, pourtant un parfait inconnu pour lui, comme on pourrait le faire avec un collègue de longue date ou un frère. Cette amabilité et cette générosité, commune à beaucoup d’Iwajin, le surprenait toujours et mettait encore mal alaise le jeune homme même après tous ces mois.

« Il semblerait que nos parcours puissent se ressembler plus que je ne l’imaginais…Mon impatience m’a également couté une année de ma vie. » dit-il tout en restant volontairement vague.

Le prix de l’impatience et de son immaturité, Kuro était également très bien placé pour les connaître. Il en avait fait les frais il n’y a pas si longtemps encore. Et ce prix resterait ancrer dans sa mémoire pour toujours. La solitude, le désespoir, la détresse, qu’il avait ressenti…Seul au fond d’un cachot sombre et humide, avec comme seul compagnie les rats et les blattes qui s’arrachaient les miettes de pains qu’il laissait au sol. Et lorsque les miettes n’étaient plus, c’étaient ses orteils et ses doigts que ces visiteuses créatures s’arrachaient dans l’espoir de pouvoir en croquer quelconque morceau pour se rassasier. À cette pensée un frisson parcouru son épine dorsale. Plus jamais. Kuro n’avait personne d’autre à blâmer que lui-même pour ce long séjour en prison. Les autres l’avaient bien prévenu et son mentor s’était montré plus qu’insistant. Sans chakra, il n’était, à l’époque, qu’un moins que rien et réservé aux vulgaires tâches de bas étage. Son égo, son impatience et son besoin de demeurer au centre de l’attention l’avait poussé à commettre l’acte le plus stupide de tout sa vie. Il en avait payé les frais.

Reste que, le genre de patience dont il était question aujourd’hui n’était pas du même acabit aux yeux du Genin. Malgré tout, il absorba les conseils du gradé comme une éponge. Ce dernier poursuivit alors son monologue sur un ton plus autoritaire et de réprimande. Kuro devait changer sa vision de sa mission, retirer les œillères qu’il s’imposait lui-même. Profiter du temps qu’il lui était impartie pour contempler l’horizon derrière les remparts afin d’affuter son don, s’entraîner et se perfectionner. Prenant aussitôt une posture plus droite, plus militaire, comme on lui avait enseigné à l’Académie, le Kaicho acquiesça l’ordre de son supérieur.

« Je m’y mets tout de suite, à vos ordres patrons. » rétorqua-t-il en se raidissant encore davantage.

Le Genin délaissa son compagnon de patrouille pour poursuivre sa ronde. On lui avait confié la surveillance des remparts longeant l’imposant Œil du Cyclone. La zone était plutôt large, mais il s’agissait de l’endroit idéal pour pouvoir se concentrer et pratiquer ses facultés, les bruits ambiants étant bien moindre qu’à l’Académie ou nulle part ailleurs en ville. Quelques mètres plus loin, jugeant qu’il se trouvait maintenant presqu’au centre de la portion de muraille, Kuro enjamba la corniche pour s’y installer en tailleur. Il joignit ses mains pour former le symbole de l’oiseau tout en inspirant profondément pour joindre à leur tour son énergie corporelle et spirituelle. L’énergie résultante de se mélange, son chakra, se dissipa dès lors à travers tout son corps, Kuro tentant d’en contrôler les flux le plus habilement et adéquatement possible. S’il ne parvenait qu’à en contrôler une faible partie à la fois, cette petite part lui était suffisante pour l’instant : le Genin la dirigea vers son appareil auditif, comme il l’avait fait il y a quelques instants en guise de démonstration. Instantanément, ses tympans se mirent à vibrer, capter, intercepter le moindre son des alentours.

Alors qu’une goûte perla de son front, le jeune homme relâcha son signe incantatoire. Il pouvait faire mieux. Reprenant une grande inspiration, il répéta l’exercice. Encore et encore. Essayant à chaque fois d’entendre un peu mieux, un peu plus loin.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t9338-kaicho-kuro-100-termine
Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Mar 16 Juin 2020 - 10:18
Lorsque Yanosa évoqua le temps qu’il avait perdu, le Genin non loin de lui sembla tiquer, comme revivant un passé pas si lointain et pas franchement agréable. Ses paroles, quelques instants plus tard, confirmèrent les vagues soupçons que l’Oterashi en était venu à se formuler à l’encontre du jeune homme : lui aussi avait perdu une quantité substantielle de temps, et si la coïncidence s’arrêtait là, il n’y avait pas mille hypothèses à envisager quand il s’agissait de perdre une période aussi longue de sa vie. Et si ce n’était pas la cause d’un coma, comme c’était le cas pour le guerrier de pierre, alors…. Alors peu importait, au fond. Kuro n’avait pas besoin de savoir qu’il savait, ou du moins qu’il soupçonnait avec un certain degré de certitude, de quoi avait été fait son passé. Comme il le lui avait dit, c’était le présent qui importait, et ce qu’on y faisait pour s’assurer de l’avenir que l’on désirait voir se réaliser.

Lorsque le Genin sonique se raidit en réponse à l’ordre donné par Yanosa, ce dernier le regarda à nouveau un bref instant, comme saluant sa ferveur. Beaucoup de shinobi exécraient la hiérarchie, et il avait été le premier à faire partie de ceux-là à l’époque de son instruction militaire. Il avait toutefois appris sa valeur, et ne pouvait s’empêcher d’éprouver des sentiments partagés lorsqu’il constatait que d’autres parvenaient plus rapidement que lui à s’adapter à l’obédience martiale. Était-il envieux ? Aurait-il aimé les critiquer pour leur obéissance aveugle, les remuer comme il savait si bien le faire pour cultiver en eux un caractère apte à prendre les pousser vers leurs propres décisions ? Sans doute… un mélange des deux, paradoxal et antithétique.

« Parfait. Au travail. »

Il s’éloigna le long du chemin de ronde. Son clone, resté éloigné à son poste d’origine, s’en fut d’autant plus loin en voyant son créateur de rapprocher. Loin de se baigner dans l’hypocrisie de certains grands maître issus de l’arrière-pays, Yanosa était le premier à suivre ses propres conseils, et lorsqu’il fut de retour en position, se plaça en tailleur contre le sol de roche. Et, jusqu’au coeur de la nuit, il ne fit plus qu’un avec son élément, emmagasinant par tous les sens possibles les informations qui lui parvenaient : chaque vibration, chaque petit choc engendré par un petit animal, chaque silhouette de chakra aussi ténue soit-elle qui se dessinait dans son esprit… Le monde n’était alors plus qu’énergies à la fois dissonantes et harmonieuses lorsqu’elles étaient vues de façon plus large et plongé dans cette quasi-transe, le Tellurique n’eut aucun besoin de compter les heures pour parvenir à la fin de son quart.

Lorsqu’il fut relevé de son poste à environ quatre heure du matin, il aperçu plus loin Kuro qui suivait le même chemin que lui en redescendant en direction du coeur du village. Yanosa n’était pas fatigué : au contraire, lorsqu’il sortait de ce genre de session de travail durant lesquelles il devait rester plutôt statique et concentré, il avait tendance à avoir la bougeotte. D’un pas lourd qui aurait tôt fait de trahir son approche aux oreilles affûtées de Kuro, il s’approcha de lui.

« Tu es en vie, et le village tient debout : j’imagine que c’est la définition d’une mission accomplie. Il y a un bar, à Iwajuku… qui sert de la viande séchée avec ses boissons. Si tu veux m’y accompagner, tu es le bienvenu. »

Sans attendre la réponse du jeune brun, Yanosa continua à avancer pour se diriger vers le bar en question. Il y avait toujours de l’animation, là-bas, et à cet instant précis, c’est ce dont il avait besoin quoi qu’il arrive.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t5797-oterashi-yanosa-termine
Kaichō Kuro
Kaichō Kuro

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Dim 21 Juin 2020 - 3:27
Toujours perché sur sa rambarde, Kuro entendit les pas lourds de son compagnon s’éloigner avec une clarté incroyable. L’écho des pas s’estompa peu à peu, laissant place aux autres bruits ambiants : crépitements des torches, souffle du vent, picossements des oiseaux…

Le Kaisho répéta son exercice avec machination, enchaînant les profondes respirations, les signes incantatoires et les déplacements de son chakra. Les répétitions durèrent de longues heures, jusqu’à ce que Kuro ne parvienne plus du tout à malaxer ses énergies internes. À bout de souffle, il se laissa tomber vers l’arrière, roulant sur son épaule, pour réattérir sur ses pieds en bas de la rambarde. De nouveau sur le circuit du rempart, il en profita pour se dégourdir les jambes un peu. Rester immobile aussi longtemps lui avait courbaturé les muscles de tout le corps. Qui plus est, toutes ces heures de semi-méditation et de concentration intense sur les environs sonores lui avaient bousillé l’esprit. Après s’être une nouvelle clope, il décida de faire quelques rondes à pied pour se changer les idées. Le Genin avait toujours été habitué de se donner physiquement, après tout, il s’entrainait depuis son plus jeune âge pour survivre dans les rues d’Ame. Mais l’effort que lui demandait le mélange de son chakra lui était totalement nouveau et même incompréhensible. Pour lui, cette exercice s’apparentait plus à une forme de médiation poussé qu’à un véritable entraînement. En sueur et courbaturé comme s’il venait de courir un semi-marathon, le Corbeau réalisait aujourd’hui à quel point il avait tort. Au bout de quelques tours, durant lesquels il en avait profité pour grignoter un peu et vider sa gourde d’eau, Kuro retourna s’installer sur sa rambarde pour reprendre ses observations.

Ce qui sembla être une éternité plus tard, Kuro sentit une petite tape sur son épaule. Ouvrant les yeux, il remarqua un autre Genin derrière lui, venant prendre la relève de la ronde. Les cieux étaient toujours noirs, mais une fine ligne orangé se dessinait tout au long de l’horizon. Le jeune homme usa de son écharpe écarlate pour essuyer son front dégoulinant de sueur tout en quittant son perchoir. Il salua la relève d’un simple geste de la main avant de se diriger vers la sortie. À mi-chemin du grand escalier, il fut interpellé par le Chûnin qu’il avait rencontré plus tôt. Ce dernier le félicita pour une mission bien accomplie avant de l’inviter vers un bar du coin pour manger un morceau et boire un verre. Kuro était plutôt du genre solitaire et boudait souvent la compagnie des autres, mais les grondements infernaux de son estomac le convinrent autrement.

« Bière et viande séchée, ça me semble une bonne idée. Je meurs de faim en plus. » dit-il en s’esclaffant. « Je te suis! » ajouta-t-il en emboitant le pas au Chûnin. Kuro le laissa le guider vers le centre-ville, silencieux dans un premier temps, reprenant toujours ses esprits après avoir usé d’autant de chakra. « Merci pour le conseil de tout à l’heure. Je n’ai pas vu le temps passer finalement. » lança-t-il en brisant le silence du petit matin.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t9338-kaicho-kuro-100-termine
Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Dim 21 Juin 2020 - 13:51
« Bien. C’est que mes conseils ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. »

La blague était sortie avec à la fois une telle décontraction et une absence totale d’engouement qu’il aurait été possible de douter de sa visée réelle. L’Oterashi, capable d’humour ? Assurément, mais cette facette de son caractère avait fini avec le temps noyée sous des couches successives de traumatismes et d’endurcissement de son coeur en réaction, sa carapace et son insensibilité latente devenant jour après jour toujours plus proche de la Terre dont il tirait son pouvoir. Il était sans aucun doute toujours humain, mais semblait dériver aussi lentement que sûrement vers quelque chose de tout autre.

Dans l’obscurité du matin hivernal, Yanosa conduisit quoi qu’il en soit le Genin fraîchement promu jusqu’à l’établissement dont il lui avait parlé, se murant dans un silence qui laissait clairement entendre que c’était bien leur destination qui lui importait davantage que d’échanger des anecdotes peu ou pas intéressantes avec le ninja sonique. Du moins, pas tant qu’ils ne seraient pas installés et servis. L’établissement visé par le duo, qui affichait avec une fierté somme toute mal placée les lettres de son enseignes sous la forme de néons criards, fut bientôt en vu. « Lard Tea Show ». Le guerrier aux cheveux rouges ne s’était jamais attardé sur ce nom loufoque et assez vide de sens, quand on considérait que les boissons servies étaient en grande majorité des cocktails et des alcools forts. Oh bien sûr, on pouvait également y commander du thé, mais les serveurs accueillaient le plus souvent ces commandes avec un sourire en coin qui voulait tout dire.

Avec l’aisance de l’habitué, se complaisant dans la fraîcheur mordante du matin qui avait le don de garder ses sens en éveil, Yanosa s’installa le premier à une table en terrasse, adoptant une position qui lui permettait de facilement observer les ruelles alentours et les bâtiments plus grands qui pointaient dans le lointain. Tout cela, songea-t-il, pourrait avoir disparu d’ici quelques mois. Et ce, même si leur plan encore en cours d’élaboration se déroulait sans accroc. Triste pensée pour certains : nécessité pragmatique pour lui. Kuro eut très vite rejoint le Tellurique à la tablée, âme encore ignorante des enjeux qui se jouaient tout autours de lui, et un serveur au teint pâle et fatigué arriva à reculons pour prendre leur commande.

« Un plateau de viande pour trois. Et une montagne nacrée pour moi. »

L’Oterashi laissa Kuro demander ce qu’il voulait et une fois le serveur reparti, plongea son regard de braise dans ses yeux, son coude appuyé sur l’accoudoir de son fauteuil afin de laisser sa tête reposer au bout de ses doigts.

« Kuro. J’espère que tu es bien conscient… qu’avec une faculté comme la tienne, beaucoup de personnes vont vouloir t’exploiter pour arriver à leurs fins. Et si ce que je m’imagine de ton passé est correct… j’espère aussi que tu auras la présence d’esprit et la lucidité nécessaires… pour ne pas aider n’importe qui. On se comprend ? »

Une pause, pour laisser le Genin réagir. Pour laisser leur commande arriver, également, un moment durant lequel aucun des deux protagonistes ne voudrait certainement prendre la parole pour ne pas être écouté par le serveur.

« Dis-moi, qui est ton Sensei, Kuro ? »
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t5797-oterashi-yanosa-termine
Kaichō Kuro
Kaichō Kuro

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Lun 22 Juin 2020 - 3:00
Les deux hommes marchèrent en silence dans les rues tout autant silencieuses du petit matin d’hiver. Le rouquin l’entraina vers une partie de l’Iwajuku qu’il ne connaissait que très peu et plus particulièrement vers un établissement de boisson qui lui était totalement inconnu. Lard Tea Show…Un bien curieux nom se dit le Genin tout en y pénétrant à la suite de son compagnon. Ce dernier semblait connaître les lieux à la perfection, s’enlignant avec une droiture totale vers une table de la terrasse. L’établissement semblait à la hauteur de son douteux sobriquet, c’est-à-dire ni trop classe, ni trop crade. On devinait que l’heure de la fermeture approchait au nombre réduit de la clientèle, ne demeurant à l’intérieur que quelques ivrognes installés directement au bar, si près de leur poison. À peine le jeune homme s’était-il installé en face du Chûnin qu’un serveur blafard, vieux, las et fatigué s’approcha à demi-pas vers eux, les maudissant probablement de s’être présenté si prêt de la fermeture. Une fois que Yanosa eut passer commande, Kuro lui emboita le pas.

« Un seul plateau pour moi, et une demi-bouteille de votre saké maison. »

Le serveur repartie aussitôt en se trainant les pieds. Kuro jura même l’avoir entendu marmonner quelques insultes une fois les talons tournées. À cet instant, il espérait que la nourriture et la boisson qu’on lui avait promises seraient d’une bien meilleure qualité que le service qu’offrait le petit bonhomme. Tandis que les deux ninjas attendaient avec une impatience grandissante leur commande, Yanosa entama la discussion. Pour quelqu’un qui à première vue semblait strict et sérieux, son compagnon était, finalement, fort sympathique. Pourtant, Kuro ne pouvait pas s’empêcher de trouver quelque chose d’étrange dans ses manières bienveillantes. D’abord ses conseils, puis maintenant une mise en garde…Peut-être prenait-il simplement son rôle de supérieur à cœur?

« Ma faculté est-elle si exceptionnelle que ça? » dit-il se laissant retomber jusqu’au fond de son siège. « Je veux dire…Tu m’as parlé d’homme-bête, j’ai vu des géants capable de produire du magma, des guerriers capable de ne faire qu’un avec les éléments… » Il marqua une pause, soupirant. « Je sais bien que le don ne fait pas tout…C’est le shinobi qui est derrière et qui le manie qui en fait la force…Mais parfois j’ai l’impression que certains ont une longueur d’avance uniquement grâce à la nature de leur capacité unique. » Soupirant une nouvelle fois, Kuro laissa tomber sa tête contre son poing, lui-même soutenu par son coude qui reposait sur la table. « Je me suis déjà fait manipuler une fois… » ajouta-t-il en faisant référence à son ancien mentor et père adoptif. « Une fois de trop. Je ne compte pas me faire berner une seconde fois. » Il absorba le commentaire de Yanosa sur sa vie passée, mais n’y ajouta pas de précision. « Mon ancienne vie est derrière moi. Je ne compte pas y replonger de sitôt. »

Kuro affirmait ses mots avec une demi-assurance. Il comptait bien sur sa nouvelle vie de shinobi pour se tenir droit et se réformer, mais les tentations étaient nombreuses pour retomber dans ses vieux vices. Il s’agissait pour lui d’une lutte interne perpétuelle. Avant que le colosse ne puisse rétorquer, le serveur les rejoint, toujours l’air aussi épuisé qu’à leur arrivé. Les mains bien pleine, il s’avança en titubant vers la table des deux shinobis, manquant de tout renverser sur leur tête à plus d’une reprise. Le Genin aida l’homme à se décharger en attrapant d’une main son saké et de l’autre l’un des plateaux de viande, juste avant que ce dernier ne laisse tomber le reste dans un tintamarre cinglant sur la table.

« Une certaine Ito Luna, elle est Jônin. Tu la connais? » répondit-il finalement à la dernière question de Yanosa. D’un même coup, il se versa un verre et le porta à ses lèvres pour prendre une petite gorgée.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t9338-kaicho-kuro-100-termine
Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Lun 22 Juin 2020 - 13:42
La modestie dont fit preuve le shinobi sonique avait cela de touchant, pensa Yanosa, qu’elle n’était pas basée sur les faux semblants habituels derrière lesquels se cachaient ceux qui refusaient simplement d’accepter le poids de leurs responsabilités. Kuro était différent, frais, nouveau comme un sou neuf. Son pouvoir, il le découvrait de façon génuine de jour en jour, apprenait à l’apprivoiser, et n’avait certainement pas encore compris toute sa portée et l’ampleur qu’il pourrait prendre dans sa vie. Et c’était bien pour palier cette zone de floue potentiellement dangereuse que l’Oterashi avait voulu s’entretenir avec lui, dans un contexte moins formel qu’une patrouille.

« ...Chaque shinobi qui naît avec une faculté particulière… se trouvera plus haut dans la chaîne que celui qui n’hérite que de sa seule volonté, effectivement, dit-il en portant un morceau de viande séchée à sa bouche et en le mâchant promptement. Je suis le premier à pouvoir en témoigner : pendant des années, je n’ai eu que mon Taijutsu… et j’ai du vivre avec mes frustrations, jour après jour. Mais, tu omets un point fondamental dans ta réflexion, Kuro. »

D’une main nonchalante, le Tellurique attrapa son cocktail d’un blanc laiteux aux allures faussement douces et en but une gorgée, sa gorge se serrant sous l’implosion nerveuse provoquée par la liqueur à l’intérieur.

« ...Car chaque shinobi qui naît avec un pouvoir qui lui est propre ouvre automatiquement les portes d’horizons nouveaux et en apparence infinis. Chacun d’eux… spécialisés dans leurs domaines… deviennent des armes si affûtées qu’ils se doivent d’être respectés et jaugés de façon appropriée. Tu ne tiendrais certainement pas cinq seconde contre moi dans un pur échange de coups au contact. Pour autant… pourrais-je t’empêcher d’espionner à une distance faramineuse un échange confidentiel entre moi et mon Chef de Section, si tu entraînais ton don de la bonne façon… ? Il y a fort à parier que non.

Il y a bien des arcanes que tu pourras développer et maîtriser via l’Onkyôton... Mais la capacité seule d’intercepter des informations à si grande distance te confère déjà une niche particulièrement prisée, sois-en sûr. Et seul ton échec à mobiliser les efforts nécessaires dans ton entraînement t’empêchera d’occuper cette niche.
 »

Un autre morceau de viande, suivi de la même façon par une gorgée de la montagne nacrée, ce cocktail qu’il appréciait tant. Les saveurs, en bouche, se mariaient de façon presque symbiotique.

« Ne pas vouloir se faire avoir ne suffit pas pour éviter de devenir le pantin d’un autre. Il n’y a rien de performatif à l’énoncer… Mais, j’entends ce que tu dis. Et je t’encourage… à affûter ton raisonnement au moins autant, si ce n’est plus, que ton ouïe. »

En vint le moment où le jeune Genin repenti énonça le nom de son sensei, qui était loin d’être étrangère à l’Oterashi. Luna. Une Assimilatrice Inkuton redoutable au sabre, et aux opinions bien tranchées. Mais pas que…

« Luna, hein. Oui, je la connais. Assimilatrice, tout comme moi. Nous ne formons pas un clan à proprement parler, mais… nous avons un Dojo en ville. Tu l’as peut-être remarqué : la cime d’un arbre géant jaillit de son atrium. De par notre nature, nous faisons souvent de très bons partenaires d’entraînement : n’hésite pas à y passer si tu souhaites tester certaines de tes limites... »

La main de Yanosa alla attraper deux nouveaux morceaux de viande, s’offrant ainsi une mastication plus franche et goulue que les précédentes. Cet établissement n’était vraiment pas à classer au michelin, mais son gérant connaissait vraiment bien son affaire pour ce qui était de l’affinage du gibier.

« Dis-moi, en parlant de ça : dans quelles disciplines tu te sens le plus à l’aise, hormis la sensorialité, hm ? »
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t5797-oterashi-yanosa-termine
Kaichō Kuro
Kaichō Kuro

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Sam 27 Juin 2020 - 19:58
« Hum…Oui je vois ce que tu veux dire. »

Il est vrai que Kuro avait toujours eu en tête l’association entre la puissance d’un individu et sa force brute. Étant issu d’un milieu violent et criminel, cette association avait toujours été des plus naturelles pour lui. D’autant plus qu’à l’époque il ne connaissait pas toute l’ampleur des pouvoirs du monde shinobi. Mais ce que Yanosa lui révélait aujourd’hui était une vérité que le jeune homme avait occulté depuis toutes ces années…La puissance d’un shinobi ne se résumait pas à la force des ses coups. Mais bien à sa polyvalence et à son utilité. Tous n’étaient pas des combattants légendaires capable de faire trembler la terre à la fendre en deux sur des kilomètres. Tous n’étaient pas capable de convoquer la puissance d’un volcan ou d’une tempête tropicale. D’autres étaient plutôt de véritable force tranquille, littéralement. Capable de détecter le pet d’une mouche à plusieurs kilomètres de distance, ou bien capable de se dissimuler si bien qu’être capable de s’effacer aux yeux d’un individu situé à quelques centimètres à peine. En ce comparant aux autres, surtout envers les plus expérimenté que lui, Kuro oubliait souvent ces facteurs. Levant son verre, il remercia d’un geste silencieux le Chûnin pour lui avoir rappelé que rien n’était déterminé d’avance.

« Une Assimilatrice? » Le terme piqua la curiosité du Kaisho. La nouvelle sensei s’était faite bien cachotière sur ses facultés lors de leur rencontre. À dire vrai, elle n’en avait pas glissé un seul mot. Tout ce que Kuro avait pu glaner comme information était son habileté à maîtriser le sabre, et ce uniquement à cause des deux épées qui ne quittaient jamais sa fine taille. « Est-ce que tu la connais bien? Mis à part son sens de la droiture plus que strict, elle m’est encore très…mystérieuse disons le comme ça. Ma rencontre avec elle a été très courte. »

Même si la jeune femme était demeurée très distante avec lui, Kuro s’était indéniablement senti connecté avec elle. Pourtant, sur le papier, les deux individus semblaient aux antipodes. Lui, un ancien criminel sur la voie difficile de la rédemption, elle, une fervente défenderesse de la justice et d’une droiture spartiate. Le Corbeau n’avait qu’une envie, celle de découvrir ce que lui réservait la Jônin dans les prochains jours.

Kuro imita son interlocuteur en s’emparant à son tour d’un nouveau morceau de viande qu’il avala en entier à quelques bouchers à peine. Son ventre gargouillait de plus belle, lui réclamant davantage de victuailles afin d’être rassasié complètement. Il se farcit un deuxième morceau avec une aviditié digne des plus grands gloutons avant de faire descendre le tout avec une grande gorgée de saké chaud.

« J’ai longtemps vécu sans la moindre oz de chakra…J’ai toujours été du type bagarreur cependant. Donc mon entraînement s’est naturellement porté vers le Taijustu…Et même si je suis pour l’instant très limité en termes de Ninjutsu à cause de mes faibles réserves et ma novicité en manipulation de chakra, je ne me débrouille pas trop mal en illusion. » répondit-il en se servant un nouveau verre.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t9338-kaicho-kuro-100-termine
Oterashi Yanosa
Oterashi Yanosa

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Sam 27 Juin 2020 - 23:35
Le jeune homme, qui était au demeurant certainement de la même tranche d’âge que l’Oterashi, sembla plutôt réceptif et compréhensif vis-à-vis du discours que ce dernier venait de lui servir. Kuro avait les neurones là où il fallait, il y avait peu de doute là-dessus : ce qui restait en quelque sorte en suspend, c’était son allégeance fondamentale, ainsi que sa volonté de porter ses talents au niveau nécessaire pour réellement apporter sa pierre à l’édifice d’Iwa. Ses connaissances sur ce monde nouveau pour lui viendraient, quant à elles, petit à petit, à l’image de l’explication que Yanosa dut se résoudre à donner concernant les Assimilateurs, à la vue du Genin un peu perdu à la mention de ce « clan ». Finissant donc de mastiquer un nouveau morceau de viande, le Tellurique l’interrompit un bref instant d’un geste de la main.

« Une Assimilatrice, oui. Inkuton, pour être précis : l’encre. Le pouvoir d’assimilation ne s’apprend pas : il s’impose par la génétique. Chaque Assimilateur… est lié à un élément, qui peut être simple, comme le feu, l’eau, le vent,… ou plus complexe, comme c’est le cas de Luna. Certains… peuvent ainsi s’assimiler à du métal, du cristal,… ou à de la lave. Nous ne sommes pas des utilisateurs de Ninjutsu ordinaires : nous SOMMES, notre élément, viscéralement et fondamentalement. »

L’Oterashi laissa l’imagination de Kuro faire le reste, peu enclin qu’il était à fournir des détails trop précis et exhaustifs quant aux possibilités extraordinaires que conférait cette capacité, et profita de la coupure pour boire plusieurs gorgées de son breuvage à l’apparence faussement doucereuse.

« Hm. Je ne la connais pas tant que ça. Mais, tu as raison… la justice est son credo, et elle n’en déviera certainement pour rien au monde... »

De son propre aveu, Kuro ne l’avait pas encore beaucoup côtoyée : dans un avenir proche, cependant, il n’était pas à exclure qu’il ait vent d’agissements plus spécifiques concernant Luna, des informations que l’Oterashi pourrait, éventuellement, extraire du Genin sans avoir à trop forcer. Ces petits jeux l’ennuyaient profondément, mais si c’était le prix à payer pour unifier les forces d’Iwa comme il le fallait, alors ainsi soit-il.

« Ta réserve… Ta réserve, Kuro, restera la même toute ta vie. Seul le contrôle que tu exerce sur ton chakra te permettra d’en affiner l’usage et d’en faire davantage compter chaque goutte au fil du temps. L’illusion… un domaine assurément très porteur, pour toi. Si tu ne sais jouer d’aucun instrument, je te suggères de t’atteler à quelques cours du soir : on peut toujours avoir besoin de quelqu’un qui puisse à la fois s’infiltrer ET neutraliser des cibles sans verser le moindre sang.

Je ne pourrai rien t’apprendre en la matière cependant. Et je pense que Luna est amplement qualifiée, avec sa maîtrise du sabre et des arts Bushido, pour te former au corps-à-corps. Tu es entre de bonnes mains.
 »

D’une traite, l’Oterashi termina son verre, se complaisant dans la morsure implacable de l’alcool dans sa gorge et le long de son œsophage. En reposant son verre, il remarqua que son plateau de viande séchée était déjà arrivé à son terme. L’aube, bientôt, allait pointer. D’un geste souple, il se leva alors de son fauteuil.

« Tu entendras peut-être des choses contradictoires les premiers temps, venant de tes supérieurs. Ce sera d’abord à toi de faire le tri et d’affûter ton jugement. Fais confiance à ta sensei, bien sûr… mais cultive ton sens de l’opposition. Mieux vaut deux personnes en violent désaccord… que deux imbéciles du même avis qui foncent tête baissée dans l’erreur.

A bientôt, Kuro. 
»
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t5797-oterashi-yanosa-termine
Kaichō Kuro
Kaichō Kuro

Au bord des réflexions [Kuro] Empty
Dim 28 Juin 2020 - 16:41
Décidément son compagnon de repas et de boisson était une personne fondamentalement bienveillante. Il y allait d’un conseil à l’autre, répondant avec précision aux interrogations de Kuro sans broncher ni critiquer sa nature de novice. Son explication sur les assimilateurs donna des frissons aux Genins. L’idée de ne faire qu’un avec un élément était à la fois impressionnante et effrayante. Il devait nécessiter une force mentale et physique incroyable pour ne pas se perdre dans son élément et demeurer stable. Luna l’impressionnait soudainement bien plus.

D’une même parole, Yanosa lui confirma que même pour ses collègues gradés sa sensei était une personne mystérieuse et empreinte de mystère. Il aurait décidément beaucoup à apprendre sur elle et d’elle. Mais il ne pourrait vraisemblablement pas couper les coins ronds et il devrait attendre de la côtoyer en personne ou qu’elle ne s’ouvre d’elle-même. Luna avait clairement l’avantage pour l’instant puisqu’elle avait pu consulter son dossier shinobi, contenant les moindre détails de son lourd passé et de ses aspirations.

Kuro écouta silencieusement son compagnon continuer de déblatérer. Ses conseils et ses paroles étaient précieux, mais la fatigue, mélangé au froid hivernal et à l’alcool, voilait son esprit. Il se contenta s’acquiescé et de prendre note mental de toute cette information tout en continuant de dévorer son plateau de viande. Tous deux terminèrent en même temps (à noter que le Yanosa avait engloutit l’équivalent de trois plateaux à lui seul alors que Kuro n’en avait manger qu’un) ce qui mit fin naturellement à leur rencontre. Le Chûnin se leva et pris la direction de la sortie tout en saluant et lançant un dernier avertissement au Genin.

« À une prochaine rencontre Yanosa-san. Merci pour tous vos conseils. » répondit simplement le jeune homme au Chûnin qui quittait maintenant l’établissement.

Kuro demeura installé à table quelques longs instants, observant d’un regard vide et emprunt de fatigue le soleil qui se levait doucement derrière la silhouette des bâtiments et des montagnes au loin. Il y avait encore tellement de variables inconnus dans ce monde qu’il découvrait un peu plus chaque jour. Six mois maintenant qu’il avait commencé à le découvrir et, pourtant, l’Ébène ne commençait qu’à peine à entrevoir la pointe de l’iceberg. Quelqu’un de moins résiliant aurait probablement tout abandonné depuis bien longtemps. Mais pas lui. Il ne pouvait pas. Il se devait de le faire. Pour elle. Maintenant seul, il extirpa de sa poche la lettre chiffonnée qui ne le quittait jamais pour la relire une millionième fois. Il la connaissait maintenant par cœur, capable de la réciter de mémoire sans même la regarder. Mais la toucher et, surtout, poser son regard sur la signature griffonnée au bas de la page était un véritable baume au cœur.

Le Genin termina son verre d’une traite avant de se lever pour quitter les lieux, alors que le tenancier le chassait finalement car l’heure de la fermeture était venue. Un homme sage serait allé retrouver les bras de morphée comme Yanosa, mais pas lui. Il avait encore beaucoup à faire aujourd’hui, le sommeil attendrait. Aujourd’hui serait peut-être la bonne. Aujourd’hui serait peut-être le jour où il la retrouverait.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.ascentofshinobi.com/t9338-kaicho-kuro-100-termine

Au bord des réflexions [Kuro]

Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Réflexions
» Réfléxions ; Ft Reiko
» Réflexions sensorielles
» Réflexions Chaotiques [Solo]
» Combats et Réflexions [Kyusei]

Ascent of Shinobi :: Territoires de la Terre :: Iwa, village caché de la Roche :: L'Œil du Cyclone
Sauter vers: