village break

« Bordel, t’es vraiment atteint comme gosse ! » Lui hurla le Jônin en faction devant la grande porte de Kirigakure no Satô tandis que Kyûsei fronçait les sourcils à s’en obstruer la vue. La main de l’adulte sur son front ne changeait rien à sa vision de la chose, c’était un fait avéré.

« Puisque je vous dis que c’est le Mizukage en personne, sa majesté royale en personne, le Cavalier de Feu qui m’a demandé de sortir du village cueillir des tulipes pour sa mère-grand. Elle est très malade, voyez-vous et seules les violettes de la Cascade Namida peuvent la sauver ! Vous êtes un monstre sans coeur, ma parole. » L’homme ne le crut pas un seul instant, et pour cause. Tout sur le visage de la Balance transpirait le mensonge et son incapacité chronique à garder son sérieux finit de terminer sa chance déjà inexistante de tromper la vigilance de l’homme.


Après une minute où ce dernier se contenta de l’ignorer, les bras croisés, sa nouvelle stratégie en tête, il revint à la charge. « Bon, j’avoue. Je suis peut-être bien un Genin. » D’abord, installer une relation de confiance. « Moi c’est Kyûseishu, mais tu peux m’appeler Kyûseishu. » Il ne perdit pas d’aplomb et ne se démonta pas bien que son interlocuteur regardait dans une direction totalement opposée. « On m’a raconté que y a des bandits à la cascade Namida, c’est mon devoir de shinobi d’aller les déloger ! » « Pas d’ordre de mission, pas de sortie. Et ton information est fausse, au fait. »

Il expira tout l’air contenu de ses poumons, prit un air blasé et commença à tourner les talons.. Avant de taper son meilleur sprint vers le grand mur d’enceinte pour l’escalader à la seule aide de ses mains mais n’avait-il pas fait trois mètres qu’une main le saisit par le col.

« Arrête tes conneries. Progresse et deviens Chûnin si tu veux rentrer et sortir comme tu le désires. » Ce fut les derniers mots de l’inconnu avant de reprendre son service qui ne consistait certainement pas à s’occuper de garnements animés d’intérêts les dépassant.

Ses mots tombèrent dans l’oreille d’un sourd mais il avait cependant raison. Aucune de ses tentatives n’était très développée. Accroupi sur ses talons, la Balance réfléchit alors à un meilleur moyen..

Le précédent nuage avait eu la forme d’une pinte, et celui encore d’avant d’une poire. Oubliant là ses idées et envies de cocktails, Zoku essayait de trouver la ressemblance qu’il pourrait associer avec ce nouveau cumulonimbus qui le surplombait. Déjà plusieurs heures qu’il s’était installé sur ce toit afin de profiter d’un moment de calme pour se détendre. Les pattes derrière sa petite tête, le mammifère masqué observait inlassablement le ballet de ces cotons célestes. Il en avait vite eu marre cependant et c’était la raison de son jeu du qu’est-ce.

Alors qu’une tête de lapin géante flottait au-dessus de sa personne, son exercice de paréidolie fut perturbé avec le même désagrément qu’un vol de moustique prêt de l’oreille en pleine nuit. Il tâcha d’en faire abstraction mais l’agitation s’avérait plus forte que l’esprit. La faute à sa patience non légendaire. Et non existante surtout. Il ruminait avant de se décider à se lever. De sa petite taille, il prit place au bord du toit où il s’était réfugié. Non loin des remparts du village, il pouvait voir les shinobis effectuer leur ronde. Ça ne semblait pas venir d’eux. Il fit un peu le tour, ouvrant l’œil vers les ruelles un peu désertiques, mais sans résultats.

S’aidant de son ouïe développée, il capta finalement ce qui l’incommodait. Un peu plus loin, en contrebas, au pied même des remparts, un jeune homme se prêtait à un curieux spectacle. Il tentait d’escalader la paroi mais se retrouvait rapidement le fessier par terre. Il ne pouvait pas s’empêcher de faire du bruit. De là où il était, le mammifère bicolore remarquait d’autres personnes à côté qui dévisageait cette énergumène. Cette dernière menait une entreprise tellement folle que personne ne s’interposait. Il n’y avait aucun risque qu’il y arrive certes. Mais il dérangeait la sieste du raton-laveur.

Descendant très rapidement en usant de ses talents de shinobi, Zoku débarqua directement dans la place, à bonne distance du trouble-fête. Les mains, ou plus exactement les pattes, sur ses minuscules hanches, il toisa l’intéressé de ses billes noires avec un mépris non dissimulé.

- Dis ça te dérangerait d’être plus discret, y en a qui bossent leur hibernation ici. Alors tu te tais ou je te tais, pigé ?

village break

Alors en plein monologue intérieur sur la meilleure façon d’appréhender ce problème et de le solutionner, son flot de pensée discontinu et abrupt fut interrompu par une voix fluette et étrange. Regardant aux alentours, il ne perçut personne de prime abord. Voilà que son échec l’avait rendu fou ? Il ne put se résoudre à l’hypothèse que son esprit ait une telle voix cependant.

Un peu plus loin se tenait un raton-laveur pas plus haut que ses habituels congénères muets. Les propos tenus venaient-ils de lui ? Un animal qui parlait. Peut-être un Kuchiyose ? Est-ce que cela importait ? Bof, aux yeux de Kyûseishu plutôt intrigué par ses propos.

« Drôle d’endroit pour hiberner tu crois pas ? Puis m’semble pas que ça hiberne les bêtes dans ton genre d’abord ! » Pas vraiment sûr de ce qu’il disait, il fronça ses sourcils blonds tout en pointant un doigt accusateur sur lui.

« T’es tout petit… Ca doit être facile pour toi de sortir non... » Un air maléfique s’afficha sur le faciès de la Balance, tordu de vice et d’idées en tout genre. Puis il reprit son air habituel. « Si tu me prends en élève de ratojutsu, alors je m’engage même à t’aider à trouver la paix que tu recherches, ragondin-san. »

Effectivement, la destinée ne l’avait mis sur sa route que pour arriver à son but, il en était sûr et certain. Ce petit être mystérieux devait avoir bien des secrets. Certes, il avait l’air méprisant mais peut-être avait-il un bon fond après tout. C’est sur ça qu’il comptait capitaliser. Et aussi sur le fait qu’il ne le laisserait plus jamais tranquille, aussi tenace que déterminé à essorer l’animal jusqu’à qu’il ait transmis tout ce qu’il savait. Dans le crâne dur de Kyûseishu il était persuadé que son espèce était fourbe et capable de se faufiler partout alors…

Voilà que le Yasei se retrouvait face à un pseudo zoologiste spécialiste du comportement hivernatoire de la faune de Mizu no kuni. Il n’était même pas sûr du terme ceci dit. Laissant cet insignifiant doute de côté, il ne lâcha pas des yeux l’énergumène. Il se permettait de lui signaler que l’endroit n’était pas le mieux choisi pour se mettre en repos le temps de la période hivernale. En plus de ça, il osait le pointer du doigt. Malpoli.

- On montre pas du doigt Simplet, Maman a déjà dû te le dire. Et le jour où t’auras les poils et tous les soucis qui s’y rapportent, tu l’ouvriras sur le meilleur endroit où pioncer !

Un petit haut-le-cœur saisit la gorge du raton-laveur qui réprima une remontée acide. La petite boule de poils de l’après-midi était toujours la plus désagréable, surgissant au moment où on s’y attendait le moins. Cette désagréable épreuve passée, il ne manqua pas la remarque du petit génie à qui il faisait face. Le Q.I de 143 s’était vraisemblablement fait une profonde réflexion pour se mettre à sa place et envisager ainsi la possibilité de se faufiler discrètement dehors.

A croire que le raton n’était pas le seul à trouver le temps long, cloîtré entre ces murs d’enceinte immense. Sa dernière escapade dehors lui avait valu des sanctions, il ne recommencerait pas, trop avide qu’il était par l’argent. Surtout que là il n’était pas en mission. Par conséquent, l’amende serait totalement à sa charge et non pas une simple retenue sur son revenu pour accomplissement de mission. Il avait donc laissé tomber l’idée de sorties impromptues. Et celui qui lui faisait face semblait dans la même impasse. Ou plutôt se retrouvait-il au pied du mur. Littéralement.

Zoku s’approcha suite aux propos du Simplet qui l’intriguait. Il fit quelques pas pour grignoter la distance les séparant. Il ne résista pas à l’envie de partager le fruit de ses réflexions mentales précédentes.

- T’es un petit génie toi. On peut rien te cacher. Parfait je vais t’enseigner mon savoir alors. Première leçon…

Zoku avait pris une pose solennelle en levant un doigt griffu vers les airs. Ayant ainsi toute l’attention de son interlocuteur, il pouvait maintenant compter sur l’effet qu’il préparait. Il bondit avec hargne sur le visage du malheureux. Le faciès du raton n’avait plus rien à voir avec précédemment. La rage lui tirait les traits alors qu’il s’en donnait à cœur joie pour griffer l’impoli garçon.

- PLUS JAMAIS TU ME TRAITES DE RAGONDIN FACE DE LEGO !

village break

Kyûseishu ne put retenir un froncement de sourcil quand la bestiole réprimanda son éducation et cita sa mère. Elle était sûrement mieux où elle était mais il n’était pas du genre à sortir de ses gonds au moindre mot prononcé à son encontre, même si cela ne lui tira qu’une vision du passé qu’il préférait laisser derrière lui. Derrière ces murs, elle avait trouvé le trépas ; pourquoi cherchait-il à y retourner ? Sa nature le laissait parfois lui-même perplexe. Rien qui ne le découragea néanmoins.

De plus il devait apprendre les arcanes de sa race alors il se contenta de déglutir en avalant une éventuelle réponse tranchante. Il pouvait bien dormir là où il le désirait après tout. Kyûseishu tira une moue un peu dégoûté en l’entendant se racler l’oesophage ainsi ; quel étrange animal, assurément.

Le Genin laissa donc son interlocuteur au pelage zébré de couleurs s’approcher sans bouger d’un pouce, toujours accroupi sur la pointe de ses pieds, les mains dorénavant dans ses poches. « Faudrait savoir je suis un génie ou un simplet. » Passant à côté de l’ironie potentielle de son propos, il lui adressa un air mystérieusement interrogatif, son visage s’éclairant tout du moins d’une lueur flambante quand il parla de lui enseigner ce qu’il désirait ; il ne manqua pas de ressentir une vive curiosité, tel un brasier au fond de ses entrailles, enfin !

Les négociations avaient eu l’air mal parti mais cela tournait en sa faveur.

Suivant son petit doigt du regard, la Balance trouvait finalement -ses habitudes dégoûtantes et son langage ordurier mis à part- la petite bête assez mignonne. Peut-être manquait-il de câlins. La vie de raton-laveur n’était sûrement pas facile…

En un souffle, ladite bête se retrouva au contact de son faciès, ses pattes arrières accrochées par ses griffes au niveau de sa gorge tandis que ses petits membres supérieurs se mettaient en branle. Ses petites griffes lui lacéraient le visage avec vigueur tandis qu’il avait son petit visage déformé par la rage collé à lui. « AAAAAAAAAAHHHHHHHH[...] » Hurla-t-il en se roulant par terre tout en tirant sans succès par ses petites cuisses pour le décrocher. « Yameteeeeeeeeee ! Un Tanukiiiiiiii ! Oniii-des, lâcheeeeeeeeeeee-moooooooi ! » Continuait-il de hurler en courant vers le mur pour frapper sa tête et donc l’animal contre les pierres.

« T’es censé être un symbole de chance alors pourquoi tu m’arraches la gueuleeeeee ! » Visiblement son insulte l’avait mis dans une situation inconfortable.

La hargne si singulière et prévisible du raton-laveur avait pris le dessus. Il ne s’était pas retenu très longtemps avant de sauvagement attaquer l’énergumène qui avait confondu sa race avec celle du ragondin. Non pas qu’il avait une haine particulière envers cet autre mammifère. Seulement le fait d’être dénigré une nouvelle fois, en se basant sur son totem, le mettait hors de lui. Comme d’habitude, une querelle éclatait à cause de lui. Enfin, plutôt à cause d’un inconscient mal élevé qui confondait les races. Le genre d’erreurs qui fait tâche.

Les coups de griffes pleuvaient mais sa cible avait décidé d’une tactique bien particulière, mais pourtant efficace. Il se montra astucieux lorsqu’il se précipita vers le mur pour s’y frapper la tête. Ou du moins écraser le polymorphe sous ses coups. Le dos de l’animal encaissait tant bien que mal les coups alors que l’impoli hurlait pour qu’il cesse. Après plusieurs coups de boule dans le mur, Zoku réagit de manière tout aussi intelligente que celui qui avait voulu le déloger de son crâne.

Bien que sonné, il attendit un nouvel élan de la tête de sa victime pour se mouvoir précipitamment à l’arrière du crâne lorsque ce dernier s’avança brutalement pour se fracasser contre le béton. Comme si cela ne suffisait pas, Zoku avait pris soin de prendre son impulsion peu avant l’impact pour augmenter la vitesse du choc et se libérer de cet affrontement physique. Le coup ne serait pas dangereux ou mortel, comme ceux encaissés par le mammifère masqué. Mais il y aurait de quoi le sonner et lui faire perdre le bon sens l’espace de quelques secondes. A condition qu’il l’ait un jour trouvé.

Le dos courbé après les frappes déterminées de l’énergumène, le Yasei se passa une patte du mieux qu’il pouvait pour essayer d’apaiser la douleur. Il fixait son interlocuteur d’un œil mauvais où sa haine restait bien gravée. Seulement elle devait attendre que sa tête se soit stabilisée, qu’elle arrête de tourner, et que le moindre pli de sa colonne vertébrale ne le fasse pas souffrir atrocement. Bien conscient qu’il serait idiot de réitérer sur l’instant, Zoku quitta son enveloppe charnière d’animal pour récupérer celle du shinobi. Ce dernier s’assit contre le mur d’une habitation à proximité. Le dos plaqué sur la paroi pour essayer d’apaiser la douleur, il restait concentré sur l’auteur de son mal.

- Y a pas à dire t’es un givré toi. Tu m’as détruit le dos espèce de barjo ! Deuxième leçon : trouves toi un cerveau.

village break

Au début, la sensation du petit coussin poilu et griffu qui rebondissait contre son front n’était pas désagréable, jusqu’au moment fatidique où l’animal comprit son petit jeu et grimpa plus haut, au sommet de son crâne. Entraîné par ses pattes et sa propre force cinétique, le pire arriva et violemment, il frappa de son front le béton dans un seul et unique coup qui résonna jusque dans ses os.

Perdant appui sur ses jambes, il tomba les fesses en premier sur le sol peu meuble, les mains sur la plaie engendrée qui suintait d’un peu de sang. Il était d’ailleurs plus énervé par lui-même que le petit mouvement malin du raton-laveur.

Sa voix sembla venir de plus loin que ce qu’il avait prévu et semblait la même à quelques détails près. Sa vue obstruée, il regarda tout autour de lui à ses pieds sans retrouver le Yasei ; mais il l’entendait alors il ne s’était pas enfui, c’était déjà ça.

« J’ai besoin d’un maître pas d’un cerveau, allez Tanuki-san ! » Il était prêt à passer outre ce petit incident comme si de rien était si ça pouvait l’aider dans sa quête. La douleur un peu estompée, il laissa une seule main sur son front et regarda aux alentours sans trouver personne correspondant à la description du mammifère. Étrange, il venait de parler…

Bien sûr ! En tant que Tanuki, rien d’étonnant à ce qu’il change de forme. Plissant les yeux, dont l’un d’eux se voyait gêné par le sang qu’il essaya de faire disparaître avec la paume de sa main, il s’approcha à pas de loup d’un vieille dame passant par là et la renifla. Elle sentait le parfum bon marché ; ce n’était sûrement pas lui camouflé.

Quelques mètres plus loin, un homme pourvu d’un bérêt le fixait avec un air particulier. Généralement, cet air se lisait sur le faciès des villageois après qu’il ait infiltré leur poulailler à moitié nu, cassé leur établi ou autre. Pas de doute, le Tanuki avait prit la forme de cet homme.

Sans se décontenancer, il s’approcha donc. « Gomen pour votre dos mais j’imagine que vous êtes super solide alors ça va le faire, hein ! » Il lui adressa un grand sourire, exempté de la peur qui pouvait le ronger lors de son assaut. « Si il faut me faire pardonner alors dites-moi quoi faire. J’ai vraiment besoin d’apprendre. »

Malgré les évènements, Zoku s’amusa de voir son mystérieux assaillant le chercher du regard après s’être presque remis de cet affrontement pour le moins original. Il en alla même à le chercher auprès d’une vieille femme qui passait par là. Un petit sourire narquois orna le visage du trentenaire avant de disparaître lorsque leurs regards se croisèrent. Il l’avait reconnu cette fois. Il s’empressa de venir à son niveau afin de réitérer sa demande d’apprentissage. Décidément, le raton-laveur se retrouvait impliqué dans de plus en plus de demandes du genre ces derniers temps. D’abord Octofille et maintenant cette énergumène. Le monde ne tournait plus rond.

L’irrépressible envie d’envoyer bouler ce garnement le titillait. Mais il était encore plus intrigué par sa détermination à tirer un enseignement de sa part. Pourtant le Yasei n’avait rien d’un professeur. En gardant le même début, on pouvait l’associer au terme « profiteur » et la ressemblance s’arrêtait là. Il se voyait mal apprendre quoique ce soit à ce garçon, d’autant qu’il ne semblait pas polymorphe lui-même, comme en témoignait sa réaction une fois le change-forme perdu de vue.

Néanmoins, l’esprit retors et machiavélique du polymorphe vint planter une idée dans son petit crâne perfide. Le genre de pensée qui laissait place à un projet pour se concrétiser très prochainement. Il voulait se faire pardonner ? Il n’allait pas être déçu de sa demande. Peinant à se relever, Zoku passa une paume dans son dos en même temps qu’il regagnait une position verticale, même si quelque peu voûté par la douleur. Il observa attentivement son vis-à-vis, prit le temps de réfléchir sur la démarche avant de se lancer.

- Bon si tu tiens à te faire pardonner, on devrait pouvoir trouver un arrangement. Et c’est le genre de service qui t’apprendra forcément quelque chose. Suis-moi et pas de questions pour le moment je te prie.

Sans même attendre de réponses de son interlocuteur, le Yasei prit la route qui menait à son domicile. Du moins son cabanon où il récupéra un livre abîmé qu’il n’avait jamais ouvert. Un ouvrage qu’il avait cru rare et qui s’était avéré une contrefaçon. Il n’avait rien pu en tirer et il s’était fait à l’idée que cette breloque lui servirait éternellement d’étagère. Aujourd’hui, il lui trouvait un sens et un intérêt. Il quitta son foyer pour continuer sa route parmi les rues adjacentes avant d’en retrouver une qu’il connaissait déjà. Une ruelle où il avait fait la connaissance d’un monde à part ainsi que des « compatriotes ».

Il repéra, malgré la pénombre de cette impasse, l’entrée du fameux tunnel. Un trou à peine plus gros qu’un être humain, là où les autres se terraient. Zoku disposa son ouvrage non loin de l’entrée, un peu enfoui sous des poubelles pour ne pas éveiller des soupçons. Puis il remarqua un coin parfait où ils pourraient se cacher. Il se métamorphosa lui-même en raton-laveur pour prendre moins de place. Il désigna le coin de sa griffe avant de s’y loger. Puis il commença à murmurer :

- Maintenant on attend. Dès que tu vois une bestiole comme moi, en plus moche bien sûr, tu lui fonces dessus et tu maîtrises ce petit saligaud, pigé ?

village break

Finalement l’homme-raton eut l’air conciliant et ne le congédia pas, ce qui termina d’illuminer le faciès déjà solaire du jeune énergumène sans bandeau ninja. Kyûseishu n’était certes pas le plus malin des shinobis, mais il ne comptait pas lâcher sa proie sans avoir eu ce qu’il désirait et elle semblait finalement décidée à le lui donner. Du moins, il y croyait dur comme fer. Pourquoi un Tanuki mentirait, après tout ?

« Wakata, Tanuki-sensei. » Avec un sérieux collégial, presque religieux, il emboita le pas au Yasei avec énergie en se retenant de la moindre interruption orale bien que l’envie le démangea. Allaient-ils emprunter un passage secret et s’en aller dans Mizu no Kuni chasser les prédateurs naturels des ratons-laveurs ? Autant de questions sans réponses qu’il mâchait avec le goût amer de l’attente.

La première escale fut dans un baraquement et il attendit avec autant de patience que possible son accolyte de la journée qui semblait occupé à chercher quelque chose qu’il trouva finalement. Un grimoire secret, héritage de sa race millénaire ?! Un totem d’immunité pour l’examen Chûnin à venir qu’il mériterait en suant sang et eau ?

Il ne tint pas compte d’à quel point l’état de son logement fut piteux. Leurs pas les emmenèrent finalement dans une ruelle miteuse et toujours muet, baillonné par l’ordre explicite de son mentor, il continua de le suivre, sans la moindre appréhension. Sans qu’il ne comprenne pourquoi, il plongea son objet dans les détritus, ce qui fit lever un sourcil à Kyûsei, l’oeil hagard. C’était de moins en moins clair…

Mais il n’eut pas le temps de réfléchir plus que Zoku avait repris sa forme animale, sous ses yeux ébahis. L’ordre ne laissait place à aucun doute. Il hocha la tête et la tourna vers le trou ridicule avant de, de nouveau, fixer le raton mystérieux.

« C’est ok ! Mais pourquoi le truc dans les poubelles et pourquoi vouloir attraper un comme toi ? T’as qu’à rentrer et dire bonjour, la violence résout pas tout ! » À se demander si ce n’était pas lui le professeur. Mais il s’accroupit et attendit, les fesses sur ses talons qu’un autre tanuki se montre. Étaient-ils si nombreux à Kirigakure no Satô, dans l’ignorance totale de ses élites ?

Quelques minutes passèrent et enfin, un animal passa son museau puis sa tête de l’ouverture. Sans attendre, prenant appui sur ses membres inférieurs, il surgit de l’ombre ambiante pour le saisir par ses pattes avant afin de ne pas subir le même supplice que plus tôt. Ceci fait, il tomba sur ce dernier de tout son poids et tourna le visage vers Zoku dans l’attente d’une réaction ou d’une réponse…

En quoi cela allait-il l’aider à faire le mur, déjà ?