Le trajet retour avait paru bien plus long que l’aller. Déjà car il n’y avait pas l’excitation de l’événement attendu, mais bien au contraire elle était pressée d’arriver pour débriefer le sommet, et surtout pour que Kiri puisse rendre sa décision au plus vite à propos de la coalition. A l’aube encore fraîche de cette matinée, son regard aperçut les côtes de Mizu no Kuni, et il ne restait alors plus beaucoup de temps avant que le port ne soit visible à l’oeil nu.

Une grande respiration de cet air marin si familier plus tard, la voilà qui découvrait ce sentiment de retour à la maison tant attendu. Elle devait absolument voir Saji, mais il n’était pas à 30 minutes près, et la Heidan fit un petit passage par l’enceinte de son clan pour annoncer son retour, mais aussi pour se refaire une petite beauté. Le voyage en bateau était assez éprouvant, et elle n’avait surtout pas envie de se présenter au Mizukage de façon disgracieuse.

Une fois rafraîchie, la voilà qui se rend au palais de la brume d’un pas déterminé. A l’entrée, elle se contente de passer devant l’accueil sans vraiment s’arrêter.

“Je dois voir Saji de façon assez urgente.”

Elle arpentait les couloirs en direction du bureau du Mizukage, jusqu’à arriver à cette fameuse porte à laquelle elle toqua. Une fois l’approbation entendue, elle entra dans la pièce avec un petit sourire aux lèvres.

“Je suis de retour, agréable surprise, n’est-ce pas?”

Dit-elle avant de s’approcher du bureau où elle dépose un rapport résumant le sommet de façon assez factuelle: les forces en présences, les représentants et leurs accompagnants, leur position. Un chapitre comprenait évidemment toutes les informations recueillies sur l’homme au chapeau ainsi que sur toutes les informations dévoilées par le Saint Père. Et enfin la proposition de coalition et tous les détails associés.

“Voilà un résumé de tout ce qui s’est dit sur place. La réunion était un peu chaotique à cause des règlements de compte entre l’empire du feu et les ex-Kumo. Je pense avoir dignement représenté la brume en apportant un petit peu d’ordre dans ce sommet.”

La jolie blonde s’assoit alors sur une chaise en face du bureau du Mizukage muet.

“Je te laisse prendre connaissance de ce dossier, et tu pourras me poser des questions par la suite? Pour information, nous sommes attendus pour une réponse. Nous pourrons envoyer une missive directement sur place, Aditya s’y trouve encore.”

Dit-elle, friande de savoir ce qu’il allait penser de cette affaire de coalition.

Plusieurs jours sont passés durant lesquels la délégation kirijine dirigée par Kaya avait été envoyée au sommet shinobi afin de représenter les intérêts du village de la Brume en lieu et place de sa personne, ne pouvant faire un tel voyage alors qu’il vient à peine d’être intronisé. Il avait d’ailleurs pu consacrer ces quelques derniers jours à travailler sur la gestion ô combien chargée du village, ses missions, la sécurité, et des affaires quotidienne nécessitant sa présence. Et outre le travail administratif, sa seul présence représentait la garantie aux habitants que l’Ombre veillait toujours sur eux.

Il fut rassuré d’apprendre que la Heidan était retournée saine et sauve de son ambassade en territoire étranger, et en compagnie des dirigeants des autres factions du Yuukan, sans avoir l’assurance que ce sommet ne se terminerait pas dans un bain de sang comme ce fut le cas pour celui de Tetsu. Mais cela ne fut pas le cas, à en juger par l’état de sa conseillère qui frappa à la porte, sans s’arrêter devant la réception puisque le rapport qu’elle devait remettre au chef du village était effectivement, très urgent. Le nez dans les papiers, il invita la personne derrière la porte à entrer et fut heureux de voir qu’il s’agissait bel et bien de la Sanjikan, lui accordant une petite boutade en préambule.

“C’est déjà une bonne nouvelle… Bon retour parmi nous Kaya.”

Après quoi il la vit s’approcher avec le fameux rapport qu’elle déposa sur la table où s’étaient déjà entassée une foule de documents… C’était bien la seule fois où il était enthousiaste à l’idée de recevoir de la paperasse supplémentaire.

“Voyons voir…”

L’objet du Sommet international convoqué par Mokkô était bel et bien de discuter de l’Homme au Chapeau, et de la menace qu’elle représentait pour le Yuukan. Il est fait état de son pouvoir de maîtriser le temps, qui explique qu’il puisse “annuler” des techniques en les rembobinant, “voler” des pouvoirs en volant les années de maîtrise de sa victime, ses téléportations ne seraient qu’un arrêt de la perception du temps pour le laisser agir. Ainsi il avait profité de l’attaque sur Hikari pour s’emparer du pouvoir du Dieu des éléments, et le rapport remis par le major Aditya trouvait sa réponse…

D’autres informations avaient été partagées par les forces en présences, notamment la cheffe du Fukkatsu sur le fait qu’un rituel spécifique usant d’un livre du chef des fanatiques et d’un Meikyû avait permis de sceller le Dieu dans le corps de l’Homme au Chapeau. Une remarque intéressante avait été faite par Kaya et un Hayai Taishi sur les agissements mystérieux de cet être censé être si surpuissant. Est-il vraiment leur ennemi? Que cherche-t-il à accomplir exactement en voulant ainsi gagner en puissance? Il y avait aussi une étrange coïncidence du fait que des lieutenants de l’Homme au Chapeau avaient fait partie du Shoshikidan afin d’unifier le pays de Hi et équilibrer les forces, peut-être dans le but de prévenir cette menace justement? L’hypothèse que le criminel le plus dangereux du Yuukan soit complice de l’Empire a été néanmoins rapidement réfutée par le porte-parole de l’Empereur, en prétendant que l’Homme au Chapeau serait déjà là pour les tuer si c’était le cas…

Une récapitulatif fort instructif fut ensuite délivré par un dénommé Meikyû Raizen, reprenant depuis l’éveil du Dieu du Désert et l’intervention de Mamushi, une lieutenante de l’Homme au Chapeau justement, puis la libération des prisonniers dénonçant la perfidie des seigneurs, libérant les Fanatiques et libérant une horde de prisonniers sur le Yuukan. Il avait visiblement été très attentif aux moindres apparitions de l’Homme au Chapeau “l’ennemi des shinobis et non du monde”, jusqu’à relever les détails de ses prises de parole à savoir ce “quelqu’un” dont il chercherait à les sauver.

Il maîtrise le temps, il est capable de “voir le futur”, alors pourquoi n’avait-il pas arrêté le Sommet International s’il était au courant? A moins que le secret avait été si bien gardé par tous les intervenants que même dans le futur il n’avait pas eu connaissance de ce sommet? C’est une possibilité… Ou bien c’est que ce sommet fait justement partie de ses plans et qu’il souhaite justement les voir apprendre le scellement et chercher les Dieux pour lui?

Comme le révèle Mokkô, la faille de l’Homme au Chapeau serait la même que pour tout ninja, puisque lui aussi aurait besoin de chakra pour exécuter ses jutsus… Mais avec un dieu scellé en lui, ne venait-il pas justement de palier à cette faille? Pas encore suffisamment d’après les dires de l’invité surprise.

L’un des grands coups de théâtre de ce sommet fut l’apparition du Saint-Père, le chef fanatique qui avait été décapité après le scellement du Dieu des éléments par l’Homme au Chapeau qui l’avait visiblement trahi afin de préserver le secret du scellement, alors qu’il avait promis aux Fanatiques à la libération de Wasure qu’il les aiderait à libérer les Dieux. Ironiquement, c’est le pouvoir de l’Homme au Chapeau qui le sauva de la mort, en liant sa tête à son corps à l’aide du pouvoir d’un rouleau Jiongu dont il s’était approprié le chakra. Il avait avant cela gagné une maîtrise d’une vingtaine d’années grâce au temps offert par son “allié”, dans le même principe que les techniques des “printemps” apprises par ses Lieutenants.

Le fait que l’Homme au Chapeau ne puisse intervenir autant qu’il voudrait s’expliquerait par la nécessité de puiser dans de grandes quantités de chakra, et qu’il chercherait à emmagasiner suffisamment de chakra en absorbant les autres dieux pour pouvoir obtenir la puissance qu’il désire. Son objectif final serait donc de trouver ces dieux, qui sont au nombre de Neuf, dont le neuvième apporterait un chakra illimité - celui que convoite le plus l’Homme au chapeau logiquement. Mais était-il possible de sceller deux dieux dans un même homme? Pour le Saint-Père c’était impossible, mais étant donné le caractère imprévisible de leur ennemi, on ne pouvait en être certain.

Si l’Homme au Chapeau avait besoin de chakra au point qu’il ne puisse utiliser ses techniques qu’à des moments espacés dans le temps, que faisait-il pendant ces temps de repos? Où est-il? S’il est vulnérable au repos, peut-être est-ce leur seule chance de le vaincre: de le traquer et de le neutraliser lors de ces intermèdes. Mais si tel était le cas, pourquoi les lieutenants qui l’ont déserté n’en ont-ils pas profité?

Une nouvelle révélation du Saint-Père permit de relier les apparitions des dieux selon un ordre précis, chaque réveil d’un Dieu permettait donc de réveiller le suivant. Le Dieu du Désert à Kaze, le Dieu des “terres glacées de l’Est”, le Dieu de l’Eau à Mizu, le Dieu Singe à Iwa, et le Dieu des éléments qui a été malheureusement scellé… Les quatre Dieux restants sont toujours endormis, sauf que le réveil du Dieu des éléments aurait normalement produit un indice quelque part dans le Yuukan, sur le Sixième.

Cette information permettait d’expliquer les apparitions de l’Homme au Chapeau, pourquoi il avait libéré les Fanatiques et pourquoi il envoyait ses lieutenants libérer les Dieux les uns après les autres… jusqu’à arriver au Neuvième Dieu, le Dieu Renard qui lui offrirait le chakra en quantité illimité.

Malgré toutes ces connaissances, il leur manquait encore les moyens de sceller et combattre les Dieux, Mokkô expliqua qu’il s’agissait d’une technique interdite connus de certains élus seulement: les Derniers Gardiens dont le Saint-Père et le moine font partie, et qui ont pour tâche de sceller les Dieux s’ils venaient à être libérés par des personnes malveillantes. Naturellement, ce savoir avait de bonnes raisons d’être interdite puisque d’aucuns pourraient s’en servir à leurs fins personnels. Ces Gardiens seraient localisés dans tous les pays du monde, il ne resterait plus qu’à les chercher pour qu’ils leur enseignent ces kinjutsu.

Une limite se présenta au scellement du dieu dans un être humain, à savoir le fait que celui-ci ne saura se servir que d’une partie de son pouvoir, comme pour la Déesse, alors que l’Homme au Chapeau pourrait augmenter sa maîtrise sur une infinité d’années.

Ensuite, les noms des Derniers Gardiens: Mokkô à Hayashi, Suzuri Wo de Kaminari, Meikyû Manako à Kaze, Saya Yoshirô le Conservateur à Kiri… Mais d’autres manquaient encore dans la liste.

Enfin, la journaliste Ohana qui était présente lors de l’événement de Wasure prit la parole pour rappeler l’existence d’un fragment de cristal sur Wasure renfermant la “peur” ou du moins une trace de chakra de l’Homme au Chapeau, permettant de le retrouver où qu’il se cache. Mais surtout, la proposition d’une Coalition et d’une trêve temporaire entre les différentes factions. Iwa et le Teikoku avaient accepté, et Kaya a naturellement donné sa propre position sans s’engager, selon la consigne qu’il lui avait donné.

Il referma le dossier après une lecture rapide lui permettant de mettre en perspective l’actualité du Yuukan, de mieux saisir les tenants et aboutissants concernant la menace de l’Homme au Chapeau. Et il avait désormais une idée de la missive qu’il allait écrire.

“Ton rapport est… très complet merci.”

Que sa réponse soit alignée ou non avec celle de Kaya, elle avait rempli son rôle dans la participation au Sommet et en lui rapportant des données cruciales pour sa prise de décision, tel était le but de cette délégation. De récolter des informations, pas pour faire de la politique. Un principe fondamental du Kyôi qu’il avait l’habitude de suivre, même en tant qu’Ombre.

“Hormis ce que chaque participant a apporté comme renseignement au sommet, tout ce que l’on sait maintenant sur l’Homme au Chapeau, les Dieux et les Derniers Gardiens, aurais-tu remarqué des choses qui soient intéressantes sur les forces en présence, as-tu eu l'occasion d'échanger avec eux?”

L’obsession du détail était une caractéristique assez forte chez le Nobuatsu, curieux de mieux connaître les personnalités des individus qui ont été choisis ou se sont imposés comme les chefs de leur faction respective et qui auront certainement un impact important sur les événements à venir.

“Un Dernier Gardien dans nos geôles... Je crois que c’est grâce à lui que nous avons réussi à sceller le Dieu de l’Eau. Mais nous ne sommes pas les seuls à avoir affaire à un Dieu dans notre pays.”

Il pense évidemment aux révélations sur l’ordre numéraire des Dieux, et le fait que celui des “terres glacées de l’Est”, le Deuxième avait été réveillé.

“Quant au Dieu des terres glacées de l’Est, je ne vois aucun autre pays que Yuki qui correspondrait à cette description. Et comme pour le reste, grâce à ton équipe, nous avons réussi à ouvrir la voie pour découvrir le Deuxième Dieu, peut-être se cache-t-il du côté du volcan en activité… J’enverrai prochainement une équipe pour investiguer l’intérieur du pays. Il se peut qu’il en faille plusieurs.”

Telles sont les deux principales informations qu’il tire de ce sommet, et bien sûr, tout ce qui a été rapporté sur l’Homme au Chapeau, sa faiblesse et son objectif final, la Coalition qui permettra peut-être de le retrouver avant qu’il ne mette la main sur le Neuvième Dieu.

“Nous pourrions demander au Complexe de mettre au point un programme intensif pour enseigner le Fuinjutsu à des personnes de confiance qui apprendront les techniques interdites, nos équipes de scellement ont été fortement diminuées par la Seconde Résonance. J’en ferai part au Directeur à son retour de mission.”

Il prit une grande inspiration.

“Bon.. J’ai une lettre à envoyer je crois.”

Le dossier était assez complet pour qu’il doive le digérer en plusieurs minutes. Kaya l’avait laissé se plonger dans ces données, gardant les jambes croisées et en profitant pour observer si ses mains avaient besoin d’une nouvelle manucure, par exemple. Elle resta impassible jusqu’à ce qu’il sorte de son silence. Enfin, presque, quand on savait ses moyens de communication.

Après l’avoir remercié par rapport à ce dossier, il avait voulu savoir si elle avait vu d’autres choses. Peut-être moins techniques, moins directes. Et c’était un domaine dans lequel elle aimait bien s’aventurer, du coup la cheffe des Yuki fut assez contente qu’il lui pose la question, qui se traduit par un petit sourire malin avant de lui répondre.

“Oui, évidemment. Pour Iwa, leur représentante avait l’air jeune. Presque trop jeune pour être à ce type de réunion. Et ce postulat fut confirmé par sa façon d’agir et de s’exprimer. C’est une personne profondément droite et utopique à mon sens. Des qualités remarquables faisant d’elle une “bonne personne”, mais du coup… ça la rend exploitable, je pense. Son jeune âge et son caractère la rend assez naïve, et je pense qu’au besoin, on peut y trouver une faille.”

Kaya n’était pas une mauvaise personne non plus, mais elle était pragmatique. Et elle savait que les gentils étaient surtout ceux qui n’avaient pas encore eu de grande désillusion, en général.

“Sinon… Il est clair qu’entre l’empire du feu et les ex-Kumo, les tensions sont très vives. D’ailleurs, je pense que cette histoire de traité de paix ne plaît à ceux qui voulaient reconquérir leur territoire. D’ailleurs, celui qui représentait l’empire du feu, Kôsuke… Il ne m’inspire pas la plus grande confiance. Il était clairement malicieux quand il parlait du sujet de Kumo. Je ne lui accorderait pas une confiance aveugle, loin de la.”

Elle se laissa un petit instant de réflexion, essayant de se remémorer des points intéressants de personnalité.

“Je ne suis pas sûre de l’avoir mis dans le rapport, mais la personne nommée Suzuri Takara était très dubitative quant au sujet de la réunion. Le fait même que l’Homme au Chapeau soit un ennemi commun semblait être remis en question. C’est pourquoi je pense que de même, il faudra se méfier au niveau de la coalition.”

La jolie blonde tourne le regard un instant, et remarque une bouteille d’eau ainsi que des verres disponibles sur une petite commode non loin du bureau.

“Tu permets…”

Dit-elle en se levant avant de prendre deux verres, des fois que lui aussi ait une petite soif avec toutes ces discussions.

“De l’eau, peut-être?”

Elle remplit alors un verre - ou deux s’il acquiessait - avant de continuer.

“Nous avons pu échanger avec certains, d’ailleurs. Aditya avec Toph d’Iwa, moi avec Raizen, ex-Kumojin, et Taishi, désormais Nukenin mais son nom nous est bien connu. Mon objectif est toujours de donner une image assez positive de la brume. Même si par la suite on doit prendre des actions plus controversées, pour le moment j’essaye de nous montrer sous notre meilleur jour. D’ailleurs, Raizen devait avoir une entrevue avec le Mizukage pour donner son point de vue sur ce qui s’est passé à Kumo avec l’empire du feu. Je pense que c’est très intéressant d’avoir des informations à ce sujet et … J’en ai profité pour le ramener avec moi. Inja avait accepté cette entrevue, j’espère que tu n’y es pas opposé. Il est seul et ne représente pas une réelle menace par conséquent. Je le fais résider dans une chambre d’invité au quartier Yuki, au moins il est sous surveillance.”

Elle espérait qu’il avait été mis au courant de ce sujet par son prédécesseur, sinon, au pire, il pouvait refuser et elle demanderait à Raizen de quitter le village en lui fournissant une voie de retour.

“Pour le reste, à propos de Yuki no Kuni, je suis entièrement d’accord. Notre avant poste sera bien utile, et il me semble que ça sera le point de recherche prioritaire. Pour l’enseignement du Fuinjutsu, je trouve que c’est la voie à suivre aussi. D’ailleurs, ce fameux Raizen est un véritable expert dans cet art. Peut-être pouvons nous lui demander de nous aider à enseigner ce type de technique en échange de notre hospitalité?”

Après tout, un échange était donnant-donnant, alors autant profiter de tous les atouts disponibles, qu’ils soient de la brume ou simplement sur leur territoire.

“La lettre? Je te fais confiance, et je pense que nos points de vues se rejoindront. Si ce n’est pas le cas, je soutiendrait sans faille la brume tout de même.”

Les informations fournies par le rapport écrit de sa conseillère lui avaient permis d’assimiler rapidement ce qui avait été dit lors du sommet, ce qui le rassura sur son choix de l’avoir envoyé sur place pour le représenter. Elle avait rempli son rôle et avait su donner une image différente de ce que les autres pays avaient l’habitude d’imaginer des gens de l’Archipel - qu’il s’agisse d’un peuple belliciste ou peu civilisé, il était convaincu que les talents de diplomate de la Yuki étaient amplement suffisants pour combler l’absence du Mizukage. Finalement, la présence de ce dernier n’avait pas tant d’importance dans la mesure où il lui fut permis de prendre une décision a posteriori. Si Kaya ne s’était pas engagée, elle avait néanmoins le droit de prendre une position auprès des forces en présence qui ne sauraient peut-être pas si Kiri rejoindrait définitivement la Coalition.

En réponse à sa question sur les détails qu’elle aurait pu observer au cours de la réunion, la diplomate dressait le portrait des différents chefs de faction parmi lesquels une jeune représentante à Iwa, un porte-parole de l’Empereur à Teikoku qui ne se privait pas de provoquer les Kumojins sur leur village annexé. Tout un florilège de noms dont il n’avait jamais entendu parler si ce n’est celui de Hyûga Toph dans la cinquième édition du Kunaï émoussé, et celui d’Uzumaki Sazuka, dans le Bingo Book de Kiri. Kaya se montrait particulièrement méfiante envers le représentant de l’Empire et semblait tout aussi méfiante qu’une certaine Suzuri Takara quant aux objectifs de la Coalition, dont le postulat de départ est que l’Homme au Chapeau est leur ennemi commun et qu’il cherche à obtenir le pouvoir du démon à neuf queues.

“Je suis d’accord qu’on ne devrait pas prendre tout ce qui y a été dit pour argent comptant. Enfin… Avons-nous vraiment le choix? Nous ignorons trop de choses - et les autres factions aussi je suppose, pour refuser de rejoindre la Coalition.”

Bien sûr, cette mise à disposition des savoirs anciens des Derniers Gardiens aux villages cachés leur permettra d’acquérir la puissance des Dieux, mais il n’y avait pas besoin d’être un devin pour voir à quel point cette perspective pouvait être dangereuse pour l’humanité… Certains semblaient s’y être opposé assez sévèrement en rappelant la responsabilité des dirigeants, mais sans être vraiment écoutés. La dirigeante d’Iwa dont le coeur semblait être aussi pur que le lui a décrit Kaya, était la seule avoir fait le serment de ne pas se servir du pouvoir des Dieux comme une arme contre les autres factions, cela ne semblait pas être le cas pour les autres dirigeants, restés assez évasifs et s’engageant à respecter la trêve pour rejoindre la Coalition.

“Non, je te remercie.”

Il laissa sa conseillère se servir vu pendant qu’il se reposa davantage contre le dossier de sa chaise, croisant les mains devant lui. Elle lui citait les personnes à qui elle et Aditya avaient eu le loisir de parler en privé, et que conformément à ce qui était convenu avec son prédécesseur le Rokudaime, Meikyû Raizen ferait le déplacement jusqu’à Kiri pour une visite diplomatique. Un spécialiste du Fuinjutsu comme le reste de sa lignée, il pourrait éventuellement apporter sa connaissance en la matière pour les éclairer comme il l’a fait au sommet.

“J’allais justement te demander s’il comptait toujours avoir cet entretien, sachant qu’il y a eu cette convocation inattendue à Hayashi où vous avez eu l’occasion d’échanger. S’il souhaite toujours rencontrer le Mizukage, alors qu’il vienne. J’aurais aussi des questions à lui poser.”

Laissant calmement l’air frais caresser son visage, le commençait tout juste à s’acclimater au territoire Mizujine. Tel était donc Kiri, cité qui abritait la fameuse Kaya. Ne pouvant s'empêcher d’avoir un léger sourire aux lèvres alors qu’on lui annonçait qu’il était invité à ouvrir la porte pour rejoindre la réunion qui avait lieu, il devait avouer qu’il espérait secrètement que l’atmosphère soit un peu plus chaude à l’intérieur. Après tout, Kiri n’était pas connu pour sa température très réconfortante si on veut. Fortement différent de Kaze et de Kumo, deux endroits mariant la chaleur et l’humidité, Raizen se confrontait à cet antipode qu’était le froid.

Ayant toutefois prévu le coup suite à son séjour à Joheki, il s’était donc vêtu en conséquence. Entrant dès lors dans la salle dans laquelle il était tant attendu, un long manteau ressemblant presque à une cape flottait sur ses épaules. Si ses manches voilaient ses tatouages, ses mains étaient toutefois porteuses de symboles révélant son appartenance au clan Meikyû. Autrement, l’arrière de sa cape représentait le signe du Fukkatsu tandis que sur son épaule gauche se situait le bandeau portant l’emblème de Kumo.

Suffisamment parlant pour que personne n’ait de doute sur son identité, il se courba légèrement en guise de respect devant l’homme qui accompagnait la Sanjikan avant de relever la tête. Il fit un léger sourire à Kaya pour la remercier avant de prendre la parole.

-Tout d’abord, j’aimerais vous remercier de prendre le temps de me rencontrer. J’aimerais d’ailleurs en profiter pour vous féliciter pour votre prise de position au sein de Kiri et pour votre tout premier contrat avec un des piliers de ma terre natale. J’en profiterais aussi pour remercier Kaya d’avoir répondu à ma lettre au regard des circonstances et de m’avoir permis d’entrer à Kiri.

Souriant légèrement, Raizen afficha un air plus sérieux afin d’éviter toute interprétation de prétention. Décidant dès lors de passer à la vitesse supérieure, il toussota légèrement :

-Vous savez probablement déjà qui je suis, mais pour la peine. Mon nom est Meikyû Raizen, fils de Kaze, mais j’ai vécu la plupart de ma vie adolescente et adulte à Kumo.

Marquant une pause, il poursuivit :

-Yondaime Sazuka ne pouvant être présente puisque seule ma présence étant autorisée, je me présente donc devant vous. J’aimerais que nous puissions discuter des événements s’étant produits à Kumo en lien avec le Teikoku et de la plus grande menace qui se profile. Évidemment, je me tiens à votre disposition pour tout autre sujet dont vous voudriez aborder.

Fixant l’homme en question, Raizen en avait suffisamment dit pour le moment sachant qu’il était hors de question qu’il mentionne son titre. Le tout ne le qualifiait pas. Prenant ainsi le temps de se présenter sous les aspects pertinents pour qu’ils puissent passer aux choses sérieuses, il se demandait quel était l’homme derrière la direction de Kiri. Quel était cet homme que la Sanjikan représentait dorénavant et mieux encore, quelles étaient ses ambitions ? Trahissant sa curiosité en plissant légèrement ses iris, il était clair que Raizen était impatient de voir à quel type d’homme il avait affaire. En effet, cette réunion risquait d’être intéressante.

Les échanges avec Saji étaient toujours dénués de superflu. C’était une grande qualité, qui plus est en tant que Mizukage, de ne pas perdre de temps sur des futilités. En tout cas, son analyse lui paraissait tout à fait juste. Ne pas rejoindre la coalition ne faisait pas vraiment sens pour Kiri, tant les bénéfices qu’il y avait à en tirer étaient grands. La Sanjikan fut ravie d’entendre que Kiri allait donc faire parti de cette dernière, ce qui était son choix personnel.

Enfin, après s’être servie un verre d’eau, le sujet de Raizen vint sur la table. Et encore une bonne surprise, il souhaitait le rencontrer. Heureusement, car elle avait pris la décision seule de le ramener au village. Au pire, elle n’aurait eu qu’à le faire partir assez vite. Sa maîtrise du fuinjutsu était évidemment un atout, surtout en ces temps ci où tout le monde parlait de sceller des Dieux.

“Eh bien justement, il est à l’accueil normalement, il suffit de le demander, et il pourra se présenter.”

La dame de glace se permet donc de sortir brièvement du bureau pour demander à un membre du personnel de prévenir Raizen qu’il était attendu. Une courte minute plus tard, le voilà qui entrait dans le bureau. Elle lui fit un petit sourire pour lui souhaiter la bienvenue dans ce bureau si particulier, avant qu’elle ne s’écarte légèrement sur le côté pour lui laisser la parole.

Sa présentation fut bien amenée, comme d’habitude venant d’un homme dont l’intellect n’était plus à prouver. Parmis les ninjas assoiffés de sang dénués de réflexion, Raizen faisait figure d’exception.

“Je te remercie d’avoir fait le déplacement, j’espère que cette rencontre sera mémorable. Par ailleurs, je pense que celui qui a le plus d’interrogations sur toi va mener le bal des questions.”

Dit-elle en faisant clairement référence à Saji, le laissant diriger la conversation avec Raizen dès à présent.

Quand on parle du loup. Le héros de Kaze, celui dont elle avait recommandé la rencontre venait de faire son entrée dans le bureau provisoire du Mizukage. Ce dernier resta assis, les mains jointes posées sur la table, attentif à la présentation de cet homme chaudement habillé et dont le portrait avait été elliptiquement dressé par sa conseillère via le rapport sur le sommet. Il était aussi l’instigateur de cette visite diplomatique à Kiri, proposition à laquelle son prédécesseur avait répondu positivement, à la condition de ne laisser que le Meikyû pénétrer à l’intérieur de la Cité de la Brume. En l’absence du chef de son groupe, il était le porte-parole de leurs intentions et le seul intermédiaire avec lequel le Rokudaime avait accepté de discuter en raison de la confiance qu’avait placé Kaya en cet homme depuis le tournoi de Kaze.

L’homme au bonnet qui le salua avec respect commença par les remercier d’avoir accepté la rencontre, félicitant Saji pour la conclusion d’un accord avec la Banque Sabaku qui avait été repris par le Kunaï émoussé, et naturellement de l’avoir autorisé à entrer à Kiri, sachant que les relations avec Kumo n’étaient certainement pas au beau fixe avant qu’ils ne se fassent conquérir par l’Empire. Aussi n’était-il pas vraiment enclin à accorder l’hospitalité à des shinobis d’un village caché dont le chef s’était déclaré hostile vis-à-vis de la Brume dans leurs derniers échanges épistolaires. Cette visite diplomatique exceptionnelle était donc peut-être la seule chance pour le Meikyû d’éclaircir enfin la position du groupe qu’il représentait vis-à-vis de Kiri, et réciproquement.

“Enchanté Raizen, fils du Vent. Nous parlions de vous à l’instant. Un honneur que d’accueillir le héros de Kaze à Kiri, j’espère que votre voyage depuis Hayashi n’a pas été trop fatiguant.”

Le ton derrière le masque ne se voulait ni trop amène, ni trop acrimonieux, il échangeait simplement des politesses avec son invité pour prendre la température, avant qu’ils n’abordent directement les sujets relativement importants sur lesquels il était curieux d’avoir la perspective du Meikyû, puisque celui-ci avait non seulement assisté à tous les derniers événements où l’Homme au Chapeau s’est manifesté - d’après le rapport où il a partagé ce qu’il savait depuis l’éveil du Dieu du Désert jusqu’à l’attaque du Temple d’Hikari, il allait donc sans dire qu’il était bien placé pour apporter son expertise sur la question. Son interlocuteur souhaitait également discuter de Kumo, de la conquête par le Teikoku, il s’agissait d’informations contextuelles qui intéressaient aussi le Nobuatsu.

“Le rapport de Kaya fait effectivement mention de la présence de Sazuka portant le titre de Yondaime Raikage, vous pourrez aussi lui adresser mes félicitations, quoiqu’il lui reste encore à reprendre Kumo, c’est avant tout le peuple qui incarne le village. Et le peuple j’imagine, l’a reconnu comme nouvelle Ombre. Quelle a été la réaction des Impériaux face à une telle annonce? Avez-vous aussi déclaré être représentants de Kumo et non du “groupe de Kumojins” qui vous accompagnent dans votre effort? C’était très osé de se présenter ainsi au Sommet… Je suis aussi ravi d’apprendre que les choses sont resté civiles, sachant ce qu’il s’était passé à Tetsu il y a trois ans, et le fait que l’on convoque les représentants de deux factions ennemies, toutes les conditions étaient pourtant réunies pour que cela finisse dans un bain de sang.”

Il tourna la tête vers la Sanjikan qu’il était ravi de revoir saine et sauve. Son retour était le signe qu’il y avait peut-être de l’espoir après tout, étant donné que tous les participants avaient l’air d’accepter le fait que l’Homme au Chapeau était une menace plus grande pour le monde que leurs querelles sur le Grand Continent.

“Curieux que l’Homme au Chapeau ne se montre pas non plus à ce Sommet vous ne trouvez pas? Lui qui est censé voir le futur, être le maître du temps. Cela peut signifier deux choses: soit il n’est pas aussi omniscient qu’il veut le faire croire et qu’il ignorait l’existence du sommet en raison de son caractère secret - quoique je doute que cela empêche l’information de se répandre s’il l’apprend dans une vision du futur mentionnant la réunion, soit ce que nous faisons lui profite justement et qu’il ne voit aucune raison d’intervenir, et nous ne serions ainsi que des pions sur son échiquier pour retrouver le neuvième Dieu. Qu’en pensez-vous? ”

Par “vous”, il entendait à la fois Raizen et la Yuki qu’il invitait aussi à intervenir dans la conversation ou rebondir sur les propos de leur invité, rappelant encore une fois à quel point son conseil était précieux pour lui. Au moins dans cette rencontre à huis clos, ils avaient l’opportunité de se parler sans subir de remarques désobligeantes de la part d’un autre représentant ou de voir le fil de la conversation leur échapper à cause du monologue des participants au Sommet.

“D’ailleurs… Votre groupe a-t-il finalement décidé de rejoindre la Coalition? En dépit de la trêve qui était imposée?”

Etant donné que comme Kiri, il faisaient partie des participants n'ayant pas donné de réponse définitive au moment du Sommet.

Observant calmement le nouveau Mizukage, Raizen devait avouer ne pas vraiment savoir à quoi s’attendre ou plutôt à quel genre d’individu il s'adressait. Simplement, il avait confiance en sa relation avec Kaya pour se dire que cet homme en valait la peine. Autrement, celle-ci aurait fort probablement défendu et pris le contrôle du village à titre de Kage selon lui.

Ainsi, dès les premiers instants, il fut rapidement en mesure de conclure que cet homme n’était pas né de la dernière pluie. Au contraire, il avait eu droit à un résumé suffisamment précis pour aller droit au but et faire progresser cette discussion sans plus de contexte qu’elle aurait pu demander. Bien que le tout aurait très bien pu être associé à un résumé des plus vivides et complet, il était clair que l’homme qui se présentait devant lui n’avait rien à envier à qui que ce soit. 

Fronçant légèrement les sourcils, cette impression ne lui était pas étrangère. Au contraire, il avait étrangement l’impression de discuter avec son propre compagnon : Spero. Observateur, malin, direct et vif, Nobuatsu semblait avoir l’oeil pour les éléments clés, l’oeil du corbeau.

Bien que prématuré dans la conversation, Raizen était aussi curieux que sur ses gardes. Après tout, dépendant les intentions de celui-ci, tout pouvait très bien se passer comme mal tourner au regard du profil qui se présentait devant lui. Ainsi, il allait jouer sa meilleure carte pour l’occasion, celle que le Fukkatsu prônait depuis le début : l'honnêteté. Après tout, la renaissance dans le mensonge n’était ni viable, ni dans les plans…

-Le voyage s’est bien passé. Par chance, j’ai eu l’occasion de naviguer avec une personne originaire de Mizu à plusieurs reprises. Ainsi, les turbulences de la mer ne me sont pas étrangères et quoiqu’il arrive, je savais que je pouvais compter sur Kaya.

Lui offrant un léger sourire, était-ce de coutume d’être intrigué du mal de mer qu’autrui pouvait ressentir ? Fort probablement sachant que naviguer en bateau pouvait être difficile pour les plus accoutumés. À vrai dire, si ce n’était d’Umeka qui les avait préparés à de tels voyages, Raizen serait probablement tout juste en train de se remettre de son voyage.

-Avant de commencer, je tiens tout de même à souligner que je n’étais pas le seul à Kaze. Bien que les autres soient un peu moins connus, sans eux, nous ne serions pas arrivés à une telle conclusion, nous ne serions pas les ‘’Héros de Kaze’’. Je tiens aussi à vous prévenir que je risque de parler beaucoup au début à des fins contextuelles.

Il était important pour lui de rendre à César ce qui appartenait à César sachant qu’il avait beaucoup d’espoir en cette discussion. Après tout, c’était le moyen idéal de poser les bases de ses valeurs dès le début et d’être totalement transparent, surtout qu'il comptait ...introduire avec détails la suite des choses.

-Pendant que nous étions justement en réunion à Hayashi, des lettres ont été diffusées à Kaminari faisant mention de la montée de Sazuka à titre de Kage soutenu par un groupe de Kumojin haut gradé s’étant exilé après la conquête de Kumo par le Teikoku. Portant le nom de Fukkatsu, ce groupe dont je suis le chef sous la direction de Sazuka a pour vision d’incarner le symbole de la renaissance, symbole qui va bien au-delà de simplement regagner les terres Kumojin. L’identité Kumojin survivra quoiqu’il arrive et nous voulons nous assurer que le peuple Kumojin ne perde pas espoir sachant qu’il n’est pas facile de vivre sous le même toit qu’un peuple venant de leur faire la guerre dans le but de se venger. Perpétuer le cycle de haine et de discorde est le choix qui a été pris lorsqu’ils ont conquis Kumo… mais j’y viendrais après… C’est donc pour cette raison que nous nous sommes présentés à titre de Kumojin sous la Yondaime Sazuka pendant cette réunion, puisque c’est ce que nous représentons.

Soupirant légèrement, Raizen savait pertinemment que les minutes à venir allaient être longues. Toutefois, elles étaient nécessaires maintenant que la conversation était entamée. Ne lâchant plus du regard ses deux interlocuteurs, il était concentré plus que jamais, ce qui donnait soudainement l’impression que son aura s’était changée.

-Le message distribué un peu partout à Kumo résume un peu ce que je vous ai dit, mais il est important de noter que nous ne nous prêchons aucunement la voix des armes et de la guerre. Notre but n’étant pas de perpétuer les erreurs commises par nos prédécesseurs, c’est justement ce qui nous a poussés lors de la réunion à proposer une paix entre le Teikoku et Kumo sachant que la réunion aurait pu mal tourner. C'est aussi pour cette raison que la lettre expliquait le contexte ayant causé tout cela, incluant l'aide apporté par nos prédécesseurs contre le Soshikidan, tout comme l'erreur commise par fierté. Cette lettre invitait aussi les Kumojins à prendre conscience de l'implication possible de l'Homme au chapeau...avant même le sommet. Il était toutefois préciser qu'il était inutile pour le moment de faire preuve de violence contre le Teikoku sachant qu'ils sont possiblement eux-même manipulé par le contexte...

Les laissant digérer ce résumé, un léger sourire pris naissance sur les lèvres de Raizen, signifiant que le plus important restait à venir.

-Pour le moment, en dehors d’une trêve temporaire, nous sommes toujours en attente de leur réponse suite à la réunion, mais il faut savoir qu’il n’y aurait rien eu de mieux pour représenter la coalition que la fin de cette situation et un réel partenariat... pas une brève alliance ou une fausse paix.

Laissant un silence planer pour leur laisser le temps de voir où il voulait en venir, Raizen était certain que Saji et Kaya savaient ce qui risquait de faire suite à cela.

-Et c’est justement une des raisons pour lesquelles l’homme au chapeau ne s’est pas forcément présenté selon moi. Cela n’en valait pas forcément la peine puisqu’il y avait encore un ou des points de discorde suffisamment important pour que cette coalition ne représente pas forcément un danger pour lui ou plutôt, qu’elle lui soit quelque part utile à un certain degré…

Soupirant, Raizen eut un sourire, cette fois-ci beaucoup plus vif et assuré. On pouvait dès lors voir qu’il était plus qu’en accord avec le Kage surtout qu’il avait tout le contexte qui venait en accordance.

-Donc, je pense que malgré nous, nous sommes plus ou moins tous des pions et qu’il se sert justement de nos conflits pour détruire le monde Shinobi comme on le connait. Après tout, mon ancien chef d’équipe, l’Akahoshi Hisao l’aurait confronté à Ame. Or, l’instant d’après, ma partenaire d’équipe se serait confrontée à lui à Hi en l’espace de quelques minutes pour sauver Araho Daiki. À Hikari, alors que nous étions en mission diplomatique à Hayashi, nous avons été forcés d’intervenir pour protéger les moines, mais il était trop tard. Toutefois, au même moment où Kumo se faisait envahir, il était déjà au courant. Il a même été le premier à nous l’annoncer… L’alerte Wasure n’était qu’une autre démonstration visant justement à fragiliser la confiance de la population sur les différentes infrastructures comme nous les connaissons.

Haussant les épaules, il poursuivit :

-S’il avait voulu s’infiltrer dans cette réunion, il l’aurait fait au regard de la faible sécurité qu’il y avait. Or, à quoi bon le faire s’il y avait matière à discorde à la base et à s’entretuer comme vous l’avez souligné ? Bien que dommage, je ne pense pas que le Teikoku le réalise. Il est vrai que Yamanaka Rei est l’ancien élève de l’homme au chapeau, mais bien qu’ils ont voulu positionner la rupture de liens entre les deux individus, ils gardent tout de même le même objectif, Rei qu'il a sauvé à Ame, Araho Daiki qu'il a sauvé à Hi tout juste après. Daiki est d'ailleurs celui qui pris le temps de le révéler son dégoût pour le système shinobi lors de la réunion des Daimyos et maintenant l'Empire. Tous vont dans la même direction, celui que portait à la base le Soshikidan : détruire le système shinobi comme on le connait pour le meilleur ou pour le pire. L'empire a pour seule nuance de le faire en étant le contre-poid des villages shinobis...avec tout ce que ça implique derrière...

Ne lâchant pas l’intensité de ses paroles, il décida de conclure :

-Avez-vous eu l’occasion d’entrer en contact avec eux d’une quelconque manière ? Quelle est l’impression et le message qu’ils vont ont donnés ? Je suis curieux de savoir ce que vous pensez à ce sujet tout comme votre point de vue de toute cette situation au regard des événements liés à Hi et au Soshikidan.

Décidant de ne pas du tout sauter aux conclusions, Raizen s’arrêta à ce stade :

-Le fait que nous tentions respectivement d’aider sans pour autant mettre en péril notre propre situation réduit notre aptitude à réellement être soudé et construire une confiance solide au sein de la coalition. C’est ce qui la rend fragile à mon avis...

Observant Kaya l’espace d’un instant, il allait révéler quelque chose qu’elle ne savait pas, du moins pas aussi directement.

-Bien que les gens ont cru que nous avions refusé la coalition, nous avons posé comme condition qu’elle soit basée sur la confiance et l’entraide et que le tout commence par une restitution de la situation entre le Teikoku et Kumo au regard des litiges actuels. Autrement, il serait difficile de prétendre avoir un semblant de confiance en prétendant avoir oublié une telle situation qui subsiste encore aujourd'hui... Nous sommes pacifique, mais pas irréaliste, ni naif.

À bien y repenser, ce pari avait fortement été osé, mais ils viendraient à en comprendre le lien :

-Ceci peut sembler totalement hors contexte voire même égoïste, mais j’ai encore du mal à comprendre de quelle manière nous sommes supposé affronter un tel homme si nous sommes unis vers un but, sans forcément l’être totalement au final..

Posant cette fois-ci directement une question à Kaya puis à Saji, il poursuivit :

-Vous n’êtes pas obligé d’y répondre, mais après une telle réunion, pouvez-vous dire avoir la confiance suffisante pour collaborer avec vos pairs de la coalition sans devoir vous méfier et prendre les précautions nécessaires derrière ?

C’était une question plus ou moins ouverte ou plutôt fermée, mais elle soulignait tout de même ce qu’il évoquait.

-Nous avons donc accepté d’aider la coalition. Toutefois, nous sommes toujours en attente de la réponse du Teikoku au regard de notre proposition sachant qu’un conflit est loin d’être ce dont nous avons besoin en ce moment. Cependant, Kumo restera et demeura notre priorité sachant qu’à ce jour, bien que dormantes, les aptitudes des Kumojins seront aussi importantes que ceux du reste du Yuukan.

Alors qu’il semblait avoir terminé son tour de parole, il souligna un autre élément.

-Face à un tel adversaire, je doute qu’il soit possible de triompher en présentant une coalition telle qu’elle l’est en ce moment. Nous risquons fort probablement de nous faire balayer du revers de la main par un tel ennemi. Je suis plutôt du genre à croire que c’est une situation où il faut accepter d’y aller avec tout ou rien… sachant que même avec tout, rien n’est garanti. Sachant que nous devons faire face à un surhomme et des Dieux… je peux vous garantir qu'après avoir vu deux dieux à l'oeuvre que nos chances sont minimes, mais possibles... Or, les moyens de bord seront plus qu’insuffisant, rien que pour confronter les dieux. Je n’ose imaginer l’homme au chapeau et ses lieutenants... C'est justement la raison pour laquelle, je ne crois pas aux moyens de bord ni à une coalition fragile. Le pragmatisme est nécessaire, mais le danger que pose l'homme au chapeau est trop gros pour n'y aller qu'à moitié.

All-in ou rien...

-Donc, que pensez-vous de cette situation et de cette éventualité que nous soyons tous des pions sur un échiquier ?


Raizen croyait-il qu'il n'y avait aucune échappatoire ? Pas vraiment. Toutefois, il prenait le temps de sonder l'avis de ses deux partenaires de discussion Kijin. Cette discussion risquait d'être intéressante...

Un accueil chaleureux, c’était déjà une bonne chose pour que les discussions s’amorcent de façon positive. Saji n’était pas un tyran comme Kiri avait pu connaître, et c’était clairement un avantage lorsqu’il s’agissait d’entamer des dialogues, surtout avec des représentants de façons adversaires ou tout du moins non alliées à la brume. Il commença par s’interroger sur la présence de Kumo au sommet et surtout à la forme qu’ils avaient donné à leur présentation. Elle ne pouvait effectivement que partager le soulagement que cet événement ne se soit pas transformé en grand bain de sang. Elle aurait été au premier rang, un peu trop proche du danger.

Le regard de Kaya oscillait entre les deux hommes présents dans la pièce, et celui représentant Kumo décida de répondre de façon on ne peut plus précise, comme à son habitude. Il savait manier les mots, et n’aimait pas vraiment bâcler ses réflexions, ce qui donnait souvent des monologues assez conséquents comme il avait pu le faire au sommet. Certaines personnes pouvaient probablement ne pas apprécier ce type d’intervention, mais dans ce cas c’était très appréciable. Il était ici pour ça, après tout.

Il expliquait clairement les événements impliquant Kumo et l’empire du feu, comment ils en sont arrivés à se présenter au conseil en tant que Kumojins à part entière malgré l’invasion. La Sanjikan buvait ses paroles sans l’interrompre, se contentant de quelques hochements de tête pour confirmer son attention envers son récit.

Ensuite, il partagea son point de vue vis à vis de l’Homme au Chapeau et de son caractère omniscient. A vrai dire, Kaya s’était déjà posée les mêmes questions qui parvenaient exactement des mêmes interrogations. Elle trouvait elle aussi que quelque chose n’était pas entièrement logique. Raizen continua sur sa lancée et donna des arguments intéressants qu’elle ne pouvait qu’approuver. S’il avait voulu être là et intervenir, il l’aurait fait d’une manière ou d’une autre.

“Je suis d’accord avec vous. Quelque chose n’est pas vraiment logique. Pour moi, il était évidemment au courant de cette réunion. Comment parler de caractère secret lorsque nous sommes plus de vingt à y être? S’il n’était pas ici, c’est soit qu’il n’y voyait aucun intérêt, ce qui rejoint l’idée selon laquelle il ne considère pas ce sommet comme dangereux pour lui, soit qu’il a un allié dans l’assemblée lui permettant d’avoir des oreilles sans se montrer. Ce n’est pas impossible vu les liens que certains ont pu avoir avec lui par le passé. En tout cas, je pense qu’il faut partir du principe qu’il peut être au courant de la totalité de nos actions.”

Sur la question des rencontres avec l’empire du feu, elle préférait laisser la parole à Saji. Bien que conseillère et en charge de la diplomatie, il avait une plus grande légitimité pour divulguer ou pas des informations, même si à ce sujet, elle savait Kiri bien pauvre.

“Agir sans aucune méfiance? C’est un peu utopique, je pense. Les relations seront cordiales je pense. Et personne n’aura à se méfier tant que l’objectif n’empiète pas sur les intérêts de chaque village. Mais il est évident que chaque personne apprenant des Kinjutsu par exemple sera listée par chacune des forces en présences, par précaution. En tout cas, pour la réalisation de cette mission commune, je ne pense pas que ce soit un frein majeur, même avec une petite méfiance.”

Enfin, la petite révélation de Raizen concernant leur réponse à la coalition fit apparaître un petit sourire sur le visage de Kaya qui hocha la tête en sa direction. Elle était à la fois heureuse et un peu vexée qu’il ne l’annonce que maintenant. Cachotier, pour quelqu’un qui parlait de confiance !

Puis vint la question de la coalition face à ce redoutable adversaire. Kaya avait un angle d’attaque face à cette question un peu différent, qu’elle exprima de façon très simple et concise.

“A-t-on seulement le choix ou un autre solution viable? Attendre ne fait qu’aggraver la situation et réduire nos opportunités face à lui à mon sens. En l’absence d’alternative plus viable, je ne vois pas d’autre solution que de joindre nos forces sans retenue dans cette coalition.”

Les questions du Nobuatsu fusèrent à l’adresse de leur invité du Fukkatsu, avec la même dextérité que le tranchant de sa lame quand il croise le fer, il préfère quand les discussions touchent précisément au but afin de mieux comprendre les intentions des uns et des autres. Après tout, il était en présence d’un représentant d’une organisation, elle-même issue d’un village caché qui il y a quelques années seulement nourrissait une certaine hostilité à leur égard, il n’avait donc toutes les raisons pour poser des questions pour mieux comprendre en quoi leur position aurait pu changer envers Kiri, si ce n’est le fait qu’ils étaient désormais en position moins favorables qu’ils ne l’étaient depuis que l’Empire les avaient privé de leur village.

Le Meikyû se lança alors dans une mise en contexte visant à mettre en lumière le point de vue de son organisation, l’identité qu’ils défendent en ayant fait de Sazuka le Yondaime afin de montrer qu’au-delà du village, Kumo n’était pas réductible à un lieu, mais bien à un groupe de personnes défendant des valeurs et un héritage commun, et ce en incarnant la résistance ayant pour but de reprendre leur terre des mains de l’envahisseur. Une intention qu’ils ont déclaré par le biais d’un tract dans les rues de l’ancienne Shitaderu en parallèle du Sommet à Hayashi. Il s’agissait avant tout de redonner espoir au peuple, et de proposer une possible paix entre les peuples, sachant que le peuple Teikokujin était peut-être lui-même sous une possible influence de l’Homme au Chapeau.

Tiraillé entre la trêve du Sommet et la volonté de reprendre leur village, le Fukkatsu semblait forcé de se contorsionner dans son discours et prendre une position pacifique, si tant est que le Teikoku abandonne ses droits sur Kumo. Le scénario idéal pour que l’organisation récupère le village et que la trêve soit respectée. Tant que la situation demeurait incertaine ou que la Coalition était fragilisée par le conflit d’intérêt entre Teikoku et Kumo, l’Homme au Chapeau n’avait nulle raison de s’inquiéter. Cela pouvait effectivement expliquer qu’il ne soit pas intervenu, ou qu’il l’ait indirectement fait par l’intermédiaire du porte-parole de l’Empire, même si le Nobuatsu avait également d’autres noms en tête. Ceux sans qui cette recherche des Dieux pouvant profiter à l’Homme au Chapeau n’aurait jamais eu lieu… Il répondit spontanément et de manière concise à sa question sur le Teikoku.

“Une délégation teikokujine est arrivée il y a quelques mois pour dialoguer avec nous. Il aurait été mal avisé de ma part de refuser une rencontre qui m'a permis d’en apprendre plus sur eux, surtout s’ils comptent faire partie de la Coalition n’est-ce pas? Difficile de se faire un avis tranché sur des personnes qu’on ne voit pas, et si cela permet de maintenir un climat de confiance où nous sommes soudés, cela ne fera que profiter à la Coalition.”

Le Nobuatsu ne voyait aucune raison de cacher la visite du Teikoku à Kiri à celui dont le mot d’ordre était la transparence… Ce n’était qu’un juste retour des choses, aussi modeste soit-il, envers leur invité qui leur avait fait part de ce qu’il savait sur l’Homme au Chapeau et son expérience avec les Dieux. Et comme il l’affirmait avec conviction, une entente entre les factions ne pouvait être totalement efficace sans se comporter comme de véritables alliés, en restant honnêtes les uns envers les autres, quoiqu’une certaine part de méfiance pouvait naître au sein de la Coalition. Un point pertinent qui fut soulevé par le héros de Kaze et qui reçut une réponse lucide de la part de Kaya, il était naturel que chaque faction craigne que les autres n’emploient les Dieux à mauvais escient… C’était justement l’une des questions cruciales qui n’avaient pas encore été abordées lors du Sommet, peut-être parce qu’il était trop tôt pour prendre une décision ou que l’atmosphère n’était pas encore propice à ce genre de débat? Quoique la question a été abordée de manière passagère par le Fukkatsu vers la fin de la réunion.

“Comme pour Kiri, les autres participants se reposent probablement sur le même degré de connaissance de la situation, qui se résume essentiellement à des témoignages comme le vôtre, Raizen, ou à ce que nous ont révélé les Derniers Gardiens. Nous ne sommes pas sûrs encore d’avoir tout vu de notre ennemi, et pourtant il serait plus coûteux de rester les bras ballants. Et comme je le disais plus tôt à Kaya, nous n’avons pas le choix de participer à la recherche des Dieux, néanmoins, nous avons le choix d’en déterminer les conditions. Un système qui garantirait que cette recherche des Dieux visant à vaincre l’Homme au Chapeau ne devienne pas une course aux armements menaçant d’attiser les rivalités.”

D’après les informations données par le Saint-Père et le daimyô d’Hayashi, les Dieux procureraient des pouvoirs qui varient d’un Dieu à l’autre, mais des pouvoirs qui risquent d’offrir une puissance nouvelle à quiconque se le verrait sceller en lui. Les Dieux étaient destinés à devenir des armes, des armes contre l’Homme au Chapeau, mais rien ne disait que demain, ses armes se retourneraient contre eux. Fallait-il élaborer un système permettant d’avoir un équilibre des puissances en répartissant l’attribution des Dieux de façon équitable parmi les factions? Il n’y avait pas de doute dans l’esprit du Nobuatsu qu’il fallait statuer sur cet aspect avant d’aller plus loin, dans une prochaine réunion qui précédera les premiers scellements de Dieux.

Quant au Fukkatsu: sûrement allaient-ils manquer l’opportunité d’apprendre auprès de Mokkô ou du Saint-Père, mais ils auraient peut-être l’occasion de se voir transmettre l’enseignement par l’un des shinobis de la Coalition.

“Etant donné que votre réponse au Sommet est restée équivoque, je soupçonne que la Coalition ne vous laissera pas l’intégrer immédiatement avant que la situation à Kumo ne trouve une issue, quelle qu’elle soit. Si jamais vous êtes accepté parmi nous, il serait hypocrite de notre part de pas faire tout notre possible pour partager au plus tôt les techniques de Kinjutsu avec vous d’autant qu’il serait dans l’intérêt de tous que vous participiez à l’effort et permettez d’avancer ensemble dans la recherche et le scellement des Dieux.”

Sur ce point, ils étaient d’accord: à quoi bon se lancer dans une Coalition sans s’engager complètement?

Environ tous aligné sur la question de l’homme au chapeau et du fait qu’il n’avait pas vu l’intérêt de se présenter à la réunion pour de bonnes raisons, Raizen ne pouvait qu’agréer face aux réalisations de ses interlocuteurs. Voyant déjà la discussion progresser assez rapidement, il se voyait rassuré bien qu’il ne s'attendait pas à moins des Kirijins. Il savait Kaya brillante. De ce fait, s’attendre de moins de la part du dirigeant qu’elle représentait aurait été relativement triste.

S’enchainant ensuite d’une découverte, Raizen devait avouer être curieux de savoir ce que la délégation Teikojin avait pu leur raconter. Au final, il était rassuré qu’ils passent à travers un tel processus. Cela voulait fort probablement dire qu’ils ressentaient la nécessité de se justifier. Or, il aurait préféré savoir cela en amont, bien que le détour qu’ils avaient fait à Iwa s’était révélé inutile et couteux. Se maudissant de ne pas avoir fait cavalier seul pour se rendre à Kiri, il était trop tard pour regretter les décisions du passé, surtout qu’il n’avait eu aucune valeur ajoutée à Iwa.

Vint ensuite, une suite d’information aussi constructive que annonciatrice de la suite. Bien qu’il n’était pas forcément fanatique de ce qu’il venait d’entendre au regard de la coalition, Raizen ne pouvait s’empêcher de trouver les infrastructures politiques lourdes. À croire que le tout avait même eu un impact sur cette organisation plus ou moins abstraite qu’ils formaient… Or, il allait s’assurer de clarifier les choses à ce sujet, mais chaque chose en son temps.

-Nous sommes donc alignés sur le fait qu’il est fort probable qu’il sache que nous nous sommes réunis. Ensuite, je suis tout à fait en accord avec le fait que nous devons agir quoiqu’il arrive. Garder un registre des apprenants de Kinjutsu sera très important tout comme le fait de donner sa confiance est nécessaire. C’est le concept même d’un partenariat et de réciprocité :

Observant Saji, puis Kaya, il annonça ce qu’il entendait par là :

-Or, pensez-vous vraiment être en mesure de sauter réellement à pieds joints sans retenue dans cette alliance au regard de votre discussion avec eux, de la coalition et de la situation actuelle ? Je dois admettre éprouver une crainte par rapport à l’établissement d’une confiance déguisée car le moindre doute peut mener une nation à agir égoïstement à l’encontre de la coalition pour son propre bien-être. Un tel geste pourrait marquer notre perte collective à l'échelle du Yuukan.

Tournant la page sur cela, il ne continuerait plus de discuter d’un tel sujet sachant que c’était passé. Le but de Raizen n’était plus d’avoir raison. Il avait possiblement trop longtemps pourchassé ce but, à tort ou à raison bien que le tout oeuvrait dans la finalité d’améliorer la situation pour se rapprocher d’un contexte possible et supérieur.

-Par exemple, si Iwa ou Kiri décidait de prendre les devants ou de ne pas faire confiance à un autre village et de tenter de sceller son Dieu sans communiquer ou pour se sécuriser en amont, ceci pourrait déclencher une réaction en chaîne qui pourrait mettre un village ou une région en danger… Il faudra donc beaucoup de confiance, mais aussi s’assurer qu’elle est mutualisée.

Faisant une brève courbe, il revint à son sujet de prédilection, décidant d’être un peu plus concis et direct par rapport au reste :

-Quoiqu’il en soit, je vous remercie de l’hospitalité dont vous faites preuve par rapport à l’apprentissage du Kinjutsu. Bien que je trouve cela déplorable de devoir passer un niveau d’approbation supplémentaire pour la Coalition, je pense que ce genre de formalités pourront attendre à la reprise de Kumo. En fonction de la décision de Kosuke, nous en saurons davantage sur leurs réelles intentions sachant que continuer dans les circonstances actuelles n'est pas viable. Je doute que la frustration des Kumojins puisse être retenu bien que nous ayons mentionné de ne pas faire appel à la violence pour le moment. Le plus important reste toutefois que la possibilité d'un affrontement affectera bien plus que les deux partis concernés, mais bien tout le Yuukan au regard des grands enjeux auxquels nous faisons face. Nous avons donc besoin de la force de tout le monde. Or, compter sur celui-ci pour qu'il pose les bonnes actions demeure utopiste bien que la balle est dans son camp surtout que nous ne savons pas s'ils sont manipulés sans le savoir par l'homme au chapeau.

Puis, vint enfin la partie décisionnelle et de réciprocité :

-Pour vous témoigner de notre désir de collaborer, au moment où nous discutons, Sazuka est à Mizu en train de démanteler un réseau d’information sur Mizu découlant d’une mission passée.

Regardant Kaya, il était important pour lui de préciser quelque chose :

-Il y a quelques années, je n’étais qu’un genin, donc aucunement au courant de cela lors de notre rencontre Kaya. Toutefois, je pense qu’il serait intéressant d’initier d’une quelconque manière nos relations avec Kiri. Je suis conscient que dans l’état actuel des choses, vous n’avez aucun intérêt tangible à faire un partenariat avec une nation prise en otage. Toutefois, dans la situation actuelle, je pense que nous pourrions tous bénéficier d’une paix quelconque et que le meilleur moyen est de consolider nos relations.

Prenant quelques secondes pour leur laisser le temps, Raizen avait fait un pas vers l’avant en leur annonçant qu’eux aussi étaient prêts à faire à tendre la main.

-Je pense toutefois que seuls et sans aucun appui, qu’il nous sera impossible d’atteindre un tel résultat dans la paix au regard des derniers échanges suite au sommet. J’aimerais donc vous demander s’il serait viable pour nous de s’allier dans la mesure du possible et de recevoir votre appui dans les circonstances actuelles sachant que la notion d’équilibre me semble importante et propice à ce qu’une situation de confiance s’installe au sein des différents membres de la coalition, mais aussi au sein du Yuukan.

Raizen n’était pas du genre à forcer ses alliés à faire quoi que ce soit. Il ne leur demandait pas d’envoyer une armée envahir Kumo ou quoi que ce soit du genre pour le moment. Il leur présentait tout d’abord l’objectif et s’il réalisait l’intérêt, ils pourraient discuter des moyens sachant que la relation qu’il proposait ne concernait pas uniquement la libération de Kumo, mais bien la préservation du Yuukan dans le contexte politique actuel. Après tout, cet enjeu reprenait le dilemme du prisonnier. En absence de garantie, certains pouvaient opter pour la décision la plus sécuritaire alors que s'aligner sur des objectifs similaires était suffisant minimiser la perception de risque et opter pour la solution la plus optimale. Or, contrairement à ce dilemme, personne n'avait intérêt à tricher sachant que les conséquences seraient fatales. Si le Teikoku était bel et bien de leur côté, ils avaient intérêts à coopérer, comme Iwa, Kiri et eux. N'aimant pas les dilemmes aux conséquences fatales, pour lui, c'était pourtant le cas sachant qu'ils n'avaient aucune idée de la totalité des pouvoirs de leurs opposants.

Saji commença par lui dire qu’ils avaient aussi reçu une délégation du Teikoku. Au moins il avait été honnête et se justifia sur le fait qu’il n’y avait aucune hostilité déclarée entre Kiri et le Teikoku. Il avait été dans son droit le plus total, et Kaya se contenta de lui faire un petit hochement de tête pour lui indiquer qu’elle trouvait sa prise de parole tout à fait adéquate. Il n’avait pas besoin de son approbation, en soit, mais elle préférait lui signaler tout de même.

Raizen, lui, avait beaucoup à dire sur la coalition et surtout sur la confiance qu’il fallait avoir pour que cela fonctionne. Il avait plutôt raison sur le fond. Les domaines touchés étaient assez sensibles, et les villages allaient devoir être transparents pour que tout fonctionne bien. Ou tout du moins, ils devraient être assez transparents pour que les doutes ne s’installent pas. Mais Kaya avait déjà exprimé son pragmatisme à ce sujet. Elle pensait que malgré tout, la nature égoïste des hommes reprendrait le dessus à un moment ou à un autre.

“Tu as raison, la confiance sera la clé de voûte de la coalition, et vu le défi qui se présente à nous, il me semble évident de dire qu’elle sera assez fragile. Cependant, pour instaurer une confiance et une transparence mutuelle, est-ce qu’il ne serait pas intelligent de mettre en place des ambassadeurs? C’est à dire qu’un représentant d’une autre faction pourrait s’établir dans un village afin de faire son propre retour des actions d’un autre membre de la coalition. Alors certes, dit comme ça, ça prouve que la confiance n’est pas vraiment la, mais au final, ne serait-ce pas une solution viable?”

Ce n’était peut être pas le moment de faire ce genre de proposition, mais elle venait d’avoir l’idée et la trouvait viable, alors autant la partager. Surtout que ça répondait plutôt bien aux inquiétudes de Raizen vis à vis de la confiance, et à celles de Saji vis à vis de la force que pourrait gagner un village grâce aux Kinjutsu.

Enfin, Raizen proposa ni plus ni moins de s’allier avec Kumo. Mais au final, n’était-ce pas ce que proposait déjà la coalition? La dame de glace fronça un peu les sourcils, prenant un air de réflexion. Elle avait du mal à comprendre l’intérêt d’une telle alliance actuellement. S’ils prenaient part à la coalition, alors ils seraient de facto alliés.

Faisant un pas vers l’avant en direction de Saji, la blonde fit au contraire un pas vers l’arrière pour leur laisser le champs libre. Elle était certes diplomate, mais son rôle était de conseiller, pas de décider. Son regard glacial se porta alors sur Saji, afin d’essayer d’anticiper sa réaction. Mais avant qu’il ne puisse prendre une décision ou autre, elle décida tout de même de poser une question. Après tout, c’était ainsi qu’elle allait le conseiller.

“Nous allons être alliés par le biais de la coalition, non? Si tel est le cas, je ne vois pas tellement l’objectif. C’est une paix à long terme que tu essayes de mettre en place? J’ai l’impression que cela présente ta méfiance vis à vis de la coalition, car tu anticipes déjà le fait qu’elle disparaisse pour faire revenir les tensions entre les villages.”

Ce n’était dit avec aucune animosité cependant. Elle qui avait un ton parfois froid avait essayé d’être le plus factuelle possible, essayant de comprendre un peu mieux cette démarche.

Ainsi Kumo avait tenté d’espionner l’Archipel, voire les activités de Kiri dans le passé. Cette révélation ne semblait pas retenir l’attention de la conseillère autant que la proposition d’alliance de Raizen qui la fit intervenir avant que le Nobuatsu ne donne sa réponse. Il était plutôt difficile d’en vouloir à quelqu’un qui n’était encore que genin à l’époque et n’avait pas eu connaissance de ce réseau d’information, ainsi il se retint de faire des suppositions hasardeuses et préféra acquiescer sans faire le procès de l’ambassadeur qui était venu avec l’intention de renouer les relations avec la Brume.

Si leur village avait des vélléités hostiles à leur égard dans le passé, en attestait la lettre de la précédente Raikage, il semblerait que ce ne soit plus le cas aujourd’hui. Il est possible que le “changement de situation” de Kumo les ait fait revenir sur leur inimitié avec Kiri et la volonté de la Sandaime de les déclarer comme ennemis encore plus prioritaires que l’Homme au Chapeau. Le fait qu’ils reconnaissent ce dernier comme une menace bien plus forte pourrait expliquer cette reconsidération diplomatique.

Quoiqu’il en soit, Saji évita de se montrer virulent envers leur invité qui ne savait peut-être pas tous les détails de l’opération d’espionnage. D’autant qu’il insistait ne pas avoir de responsabilité dans cette manigance, qui était probablement alignée avec la volonté de leur précédente Raikage d’annexer Mizu après s’être attaqué à Hi? Le Nobuatsu garda cette pensée pour lui-même avant de montrer sa reconnaissance envers le diplomate des terres de la Foudre.

— Merci pour ce geste de bonne foi, Raizen. C’est bien le signe que de l’eau a coulé sous les ponts depuis les derniers échanges entre nos villages, même si je serais curieux d’en savoir plus sur les intentions de votre ex-Raikage derrière ce réseau d’espionnage. Je retiendrai surtout que vous souhaitez sincèrement consolider les relations avec la Brume.

Une concession qui n’avait manifestement d’autre but que de permettre une alliance entre les deux factions rivales. Même si le héros de Kaze avait démontré par cet échange que le Mizukage n’avait pas eu tort d’accepter la visite diplomatique avec ceux qui les menaçaient plus tôt de déclencher une guerre à cause d’une querelle sur les déserteurs entre Iwa et Kiri, et la traîtrise du daimyô de l’Eau.

— Je rejoins l’avis de Kaya (outre son idée des ambassadeurs) sur le fait qu’il est peut-être précipité d’envisager une alliance bilatérale sachant que nous serons potentiellement alliés par le biais de la Coalition, cela risquerait non seulement d’être superflu mais aussi pourrait créer de la suspicion auprès des autres pays qui ne verront peut-être pas une telle alliance de deux grandes puissances d’un très bon oeil. Cela pourrait entraîner un mécanisme de défense de la part des autres pays qui à leur tour chercheront à s’armer ou à agir de leur côté. Comme vous l’avez justement souligné, il nous faut rester honnêtes les uns envers les autres afin qu’un “semblant de confiance” soit au moins là pour préserver l’équilibre encore fragile sur lequel repose la Coalition.

Il ne faisait que reprendre les points sur lesquels ils étaient en commun accord. L’implication de Kiri dans une querelle qui concernait Teikoku et Kumo sans consulter le reste de la Coalition ne pourrait se faire qu’au prix d’une détérioration de la confiance des autres pays. S’il s’avérait que l’Empire avait brisé les accords du Sommet, ce n’était pas seulement à Kiri d’intervenir, mais à l’ensemble de la Coalition de convenir des sanctions ou comme la journaliste du Kunaï émoussé le suggérait, de condamner ceux qui ne respecteraient pas leurs engagements.

— Sachez que notre rencontre a été fort édifiante et me prouve qu’il y a des raisons de collaborer afin de protéger le Yuukan de sa plus grande menace ayant jamais existé. Je vous renouvelle aussi mon intention de favoriser l’intégration de votre groupe (avec ou sans Kumo) au sein de la Coalition. Si la méfiance a été de mise jusqu’ici, je ne serai pas contre l’idée de rencontrer votre chef quand la situation entre Teikoku et votre groupe sera finalement réglée. Ceux qui briseront les engagements pris au Sommet devront nécessairement répondre de leurs actes, et puis… Si l’on considère que vous n’êtes pas encore de la Coalition…

Pouvait-on considérer que les engagements s’appliquaient tant pour le Teikoku que pour le Fukkatsu? Pas vraiment.

Alors qu’il venait de terminer un lot de parole qui noya possiblement le poisson, suite à la révélation sur laquelle Kaya ne prit pas le temps de rebondir, il eut légèrement l’impression que l’ambiance avait changé. Bien que basés sur peu d’éléments, ils étaient bel et bien en phase de fermeture des discussions et consensus commun, un procédé qu’il ne connaissait que trop bien.

Un peu comme Iwa, mais de manière différente, Kiri préférait investir dans les fondements mêmes de la coalition pour représenter leur alliance contre leur plus grand ennemi. S’arrêtant quelques secondes, il commença à y réfléchir, se demandant s’il aurait pris un risque pour une nation avec qui les liens n’avaient pas forcément toujours été très cordiaux… puis il décida de s’arrêter. Poursuivre sa réflexion n’avait aucun intérêt sachant que ce qui était dit avait déjà été dit. Analysant dès lors la marche de manoeuvre qu’il avait, il décida de rebondir sur les quelques points mentionnés.

-C’est bel et bien une certaine paix à long terme que j’essaye de mettre en place, ou du moins entre les villages sachant que certains Daimyos se révolteront une fois la menace de l’homme au chapeau éradiqué au regard de leurs craintes face à la prise de pouvoir des villages. Pas tous bien évidemment, mais pour avoir déjà remonté le danger que représentaient les créatures divines, ils ont préféré écouter Araho Daiki déblatérer sa haine pour les villages shinobis. Pour ce faire, je ne suis pas certain que la coalition soit l’unique pierre fondatrice nécessaire puisqu’elle est encore fragile pour le moment.

Tournant la page, sur cette question, ce que Raizen pensait était dit.

-Par contre, je comprends votre prise de position. De plus, je considère toutefois que l’idée d’ambassadeurs est très ingénieuse, mais peux parfois s’avérer délicat. Il faudrait que la coalition se pose sur leur cadre de travail et leur fonction puisqu’être entre deux partis même en oeuvrant pour un but commun peut parfois être chose difficile si l’un des deux partis menace d’une quelconque manière l’équilibre de l’autre. Mais, c’est très ingénieux. Généralement, c’est le genre d’élément qui existe pour consolider un partenariat…

Ce que Kaya proposait était une très belle voie diplomatique pour les gens de tous les villages impliqués. Brillante, elle était surement suffisamment stratégique pour hésiter à proposer le tout au regard des doutes et questionnements que cela pouvait susciter. Malgré tout, il préférait ne pas émettre de conclusion prématurée.

-Pour le moment, bien que la coalition soit une belle alliance, je la considère incomplète puisqu’il serait intéressant d’instaurer un certain… symbole d’échange ou chaque nation pourrait en plus de s’aider, bénéficier des compétences et aptitudes respectives de leur partenaire. Or, sachant qu’elle est actuellement cadrée autour poursuite des Dieux, j’ai peur que le côté commercial et développement soit délaissé, d'où ma proposition.

Or, il était trop tôt sachant qu’il ne mettrait pas en danger leur plus forte alliance pour une alliance fragile dans le but de pouvoir, à un certain degré de chance, récolter les fruits plus tard. Pourtant, il y avait bel et bien un intérêt. Entre les Kirijins connus pour leurs sabreurs et la forge Kumojin, il y avait moyen d’avoir un partenariat excessivement intéressant, sans oublier les alliances entre l’institut scientifique et celui de Kiri s’ils en avaient un. Qui plus est, depuis son séjour, il avait pris le temps de visiter leurs terrains d'entraînement. Représentant une force suffisante pour le convaincre qu’ils pouvaient possiblement aider Kumo, Raizen gardait pour lui le fait qu’il aimerait envoyer quelques équipes à Kiri pour accroître leurs aptitudes. Après tout, le voyage forgeait la jeunesse et au regard des pertes qu’ils avaient subies, il était fort probable que la puissance de leurs effectifs soit...très faible. Autrement, le Teikoku aurait déjà été éjecté. Or, il préférait garder cette pensée pour lui pour le moment sachant qu’on n’achetait pas la confiance des gens, elle se créait et se cultivait puis menait à la création de valeur.

-J’aimerais vous en dire davantage sur la mission, mais je ne connais pas plus de détails sur celle-ci. Peut-être que ce pourrait être intéressant pour une prochaine rencontre ? D’ici là, j’espère que la situation des Kumojins sera régulée afin de poursuivre une discussion dans un autre cadre. Je pense aussi que la rencontre entre vous et Yondaime Sazuka sera fort intéressante. Je vous promets, elle ne parle pas autant que moi. Or, jusqu’à ce que tout cela soit résolu avec le Teikoku et/ou la Coalition actée, considérez que je suis reconnaissant d’avoir pris le temps d’être à mon écoute et de me faire confiance. J’aimerais par le fait même remercier Kaya qui par son biais et sa confiance a permis la réalisation de cette réunion. Votre hospitalité est quelque chose que je n’oublierais pas Nobuatsu Saji et Yuki Kaya.

Sur ce, il se tenait à disposition au cas ou ils voulaient rebondir sur ses propos ou poursuivre leurs questions. Sans quoi, il serait remercié et son séjour à Kiri s’arrêterait là pour le moment, comme quoi la situation avec le Teikoku était plus problématique que prévue. Bien qu’il était pensif à l’idée qu’une nouvelle puissance avait réussi à effacer en totalité leur force notoire, il demeurait conscient que former un partenariat en l’espace d’une conversation était impossible, sauf s’il y avait des motifs communs plus que valorisants. Or, ce n’était pas pour autant que les idées qu’il avait semé ne porteraient pas fruit. Malgré tout, seraient-ils vivants pour que cela arrive ? Se courbant légèrement en guise de salutation respectueuse il comptait accorder aux deux kirijins le droit de parole, sans quoi, il serait surement remercié.

La réunion progressait d’une manière saine et rapide, sans rencontrer de réel point de blocage. C’était assez rare pour être souligné. Après avoir exposé son point de vue, elle laissa la parole et portait toute son attention au Mizukage, dont l’éloquence, bien qu’un peu particulière de la part d’un muet, était une qualité qu’elle appréciait chez lui. Il était souvent calme et ne parlait pas pour rien dire. Chaque parole était réfléchie, et cela était toujours appréciable, surtout qu’en occupant le poste de Sanjikan. En effet, elle n’avait pas à rattraper ses paroles, au moins.

Il était en majorité d’accord avec ce qu’elle avait avancé d’ailleurs. L’alliance n’était pas une mauvaise idée, en soit, mais le timing n’était peut-être pas le bon vis à vis de la coalition. Méfiance et conflits d’intérêt n’étaient pas vraiment des éléments à insérer dans un groupe déjà assez fragilisé par une confiance plutôt faible entre ses propres membres.

Cette fragilité était d’ailleurs ce qui semblait préoccuper le plus Raizen. Cette coalition qu’il allait pourtant intégrer n’allait pas être parfaite, loin de la. Ce n’était même pas l’objectif en fait. Il fallait juste que les alliés se fassent assez confiance pour cohabiter et mettre en commun leur forces pour défaire l’Homme au Chapeau, rien de plus. Effectivement, cette coalition n’allait probablement pas aller bien plus loin que cela, même si c’était une belle opportunité de tisser des liens plus forts et durables.

“A vrai dire, je pense aussi que l’aspect économique ne sera pas au centre de cette coalition. L’échange de techniques et d’apprentissages sera un peu plus présent, notamment grâce aux Kinjutsus, mais il ne faudra pas s’attendre à ce que les villages dévoilent leurs techniques les plus secrètes. C’est une question de sécurité qui sera bien difficile à transgresser.”

Elle était donc d’accord avec lui, mais au fond elle considérait cette alliance comme un rassemblement surtout militaire. Leur but était de défaire un ennemi commun, le reste ne serait que du bonus, si toutefois ils y arrivaient.

Enfin, Raizen semblait conclure leur échange en leur parlant d’une éventuelle seconde rencontre et de leur entrevue future avec Sazuka. La diplomate n’avait d’ailleurs pas pu s’empêcher de sourire suite à sa remarque sur le fait qu’elle parlerait probablement moins que lui. Un trait qu’il était difficile d’égaler et de surpasser.

“La confiance était réciproque, car tu as toi aussi accepté de te rendre dans un village sans connaître réellement ses intentions. Tu aurais très bien pu te retrouver prisonnier dans les geôles. Mais tu as accepté ce risque pour venir nous rencontrer, et j’apprécie la confiance que tu m’as apporté. Cette rencontre était enrichissante, et peut-être que la prochaine en sera tout autant.”

Les classiques remerciements, mais pour autant sincères. Car mine de rien, un Kumojin à Kiri n’était pas quelque chose de banal, et quand on connaît le passé des villages cachés, il était tout de même assez risqué de faire un tel voyage. Même s’il avait une grande confiance en Kaya. L’avantage était qu’elle était assez haut gradé pour garantir sa sécurité au niveau du village.

“Pour ma part, je n’ai rien à ajouter sur le sujet.”

Dit la jolie blonde avant de reculer d’un pas à son tour. S’il n’y avait pas d’autre sujet à aborder, elle considérerait cette entrevue comme terminée. Elle se demandait juste si Saji voudrait débriefer ou non de cette rencontre.

Se levant aux mots de conclusion de Raizen et de Kaya, l’Ombre de la Brume serra la main à son interlocuteur avant de lui souhaiter un bon voyage. S’ils étaient de parfaits inconnus avant que cette fatidique visite n’ait lieu, ils étaient désormais de bonnes connaissances en dépit de la concision de ces échanges autour de sujets brûlants de la Coalition. Les us et coutumes des Sabreurs consistent à apprendre de l’autre en croisant la lame, or ici il n’était question que de mots, qui avaient tout autant d’impact que les coups. Globalement satisfait de cet éclairage plus consistant sur ce que le Meikyû savait de cet ennemi qu’il n’avait jamais rencontré lui-même, il lui suffisait de se projeter à travers les longs monologues du diplomate de Kumo afin de mieux cerner les enjeux qui entouraient les problèmes d’actualité.

— Nous nous reverrons, je suis sûr, en espérant que la prochaine fois j’aurais l’occasion de rencontrer votre Raikage, mais je comprends que les circonstances actuelles de Kumo nous y empêchent. Je vous souhaite bon retour, héros de Kaze, que le vent de l’Archipel guide votre traversée!

Le Kumojin à la langue bien pendue venait de tirer sa révérence, montrant sa compréhension vis-à-vis de la position de ses interlocuteurs à l’idée de tisser dès maintenant une alliance bilatérale en plus de leur relation au sein de la Coalition. Bien que l’idée soit attrayante, la nécessité ne paraissait pas encore évidente pour le village de la Brume qui s’était engagé dans cette proto-alliance dont les fondements n’étaient pas encore sûrs. S’il y avait bien un point sur lequel il s’accordait avec le Meikyû, c’était bien le fait qu’il n’y avait aucun intérêt à laisser trop de liberté à chacun des parties de la Coalition, au risque de les voirs se lancer dans une course aux kinjutsu et aux bijuus, qui ne ferait qu’amplifier les tensions préexistantes.

Il fallait laisser le temps au temps… Quoique celui-ci jouait manifestement contre eux, ils étaient face à un adversaire qui le maîtrisait, et anticipait chacune de leurs actions. Leur seul moyen d’espérer prévaloir sur un tel ennemi était de faire le meilleur choix possible en toute circonstance. Après que leur invité s’en soit allé, Saji fit comprendre à la Heidan son souhait de s’entretenir encore avec elle en privé en tournant simplement la tête dans sa direction.

— Il parle beaucoup, je dois l’admettre. Mais nous n’avons perdu notre temps, cela a au moins le mérite d’avoir éclairci nos relations avec Kumo et de potentiels échanges à venir, grâce à tes efforts.

Il sortit une lettre qui était intercalée entre deux pages du rapport que Kaya lui avait remis, la déplia afin d’en lire le contenu qui avait le mérite d’être assez concis. Il était question d’un échange qui avait eu lieu entre la capitaine de la Kenpei et l’Intendante d’Iwa autour d’un possible développement des relations Kiri-Iwa. Une initiative qui suscita l’intérêt du Nobuatsu, se grattant la tempe alors qu’il en fit part à Kaya.

— Quant à la lettre de ton protégé: Aditya. Il est fait mention de la volonté de l’Intendante de discuter d’éventuels accords commerciaux entre nos villages, nous en profiterions aussi pour avoir leur opinion sur la Coalition. Nous pourrions tirer parti de l’examen chûnin pour inviter des ambassadeurs d’Iwa et de Kumo (si jamais le Fukkatsu venait à le reprendre) et ainsi voir fleurir des opportunités pour le village. Organiser un événement international nous permettra d’attirer les prospects vers nous, au lieu d’aller les chercher nous-mêmes aux quatre coins du Yuukan. Ce sera l’opportunité de s’entretenir pour la première fois avec Iwa et mettre à jour nos relations. Quelle position penses-tu que nous devrions adopter?

Il était naturel pour le Mizukage de consulter la Sanjikan sur tous ces sujets d’importance, il avait aussi en tête une mission qu’elle serait la seul à pouvoir remplir étant donné les aptitudes en Ninjutsu dont elle pouvait s'enorgueillir, en plus d’être une diplomate hors pair.

— Autre chose. Mokkô s’est porté volontaire pour enseigner le Kinjutsu à des personnes suffisamment proficientes en Ninjutsu, voire qui sont maîtres dans ce domaine. Je pense que tu es la plus à même de l’assimiler et d’apporter le savoir-faire à Kiri, même si j’aurais préféré que tu restes disponible pour les missions diplomatiques, nous trouverons quelqu’un qui fera office de porte-parole pour communiquer sur les sujets de la Coalition lors du prochain Sommet à Hayashi où sera abordé le sujet de l’intégration de Kumo, de l’acceptation des indépendants dans la Coalition, et enfin la localisation du quartier général. Quel est ton avis là-dessus?

La conversation avec Raizen était donc finie, et Saji le remercia avant de lui serrer la main pour conclure cette rencontre fort intéressante. Kaya n’avait pas grand chose à ajouter à cette entrevue et il était donc à son tour de remercier le Kumojin de sa visite. Malgré leur rapport un peu particulier, elle restait évidemment très professionnelle et le salua comme elle l’aurait fait pour un simple inconnu, d’une révérence traditionnelle puis d’un petit signe de la main.

“Merci d’avoir fait ce long trajet pour cette entrevue. En attendant ton départ, ton hébergement au sein du clan Yuki est toujours d’actualité. Kiri est enchanté d’accueillir un Ninja de ton acabit.”

Le regard qu’elle avait échangé avec le Mizukage avait été assez explicite et elle savait qu’elle n’accompagnerait pas leur invité jusqu’à la sortie du bâtiment. D’un discret clin d’oeil, elle avait montré sa compréhension de la situation et attendait sagement que Raizen sorte, seul, de la pièce.

“Oui, ce n’est pas la personne la plus concise du Yuukan. Mais au moins, nous avons les informations et leur détails. En plus je suis d’accord sur le fait que cette rencontre a été enrichissante.”

Cependant, après Kumo, il allait être sujet d’un autre grand village: Iwa. Aditya, son ancien élève, avait eu une discussion avec la représentante de ce village qui semblait ouverte aux négociations. Le plan de Saji pour développer ces relations était très bien élaboré et semblait sans failles. D’ailleurs, un petit sourire s’était affiché sur le visage de la Sanjikan.

“Je trouve ce schéma d’action tout bonnement impressionnant. Et je l’approuve, évidemment. Cependant, vis à vis d’Iwa, nous devons être extrêmement précautionneux. Je me rappelle encore, alors que je n’étais qu’une Genin, quand nous les avons attaqué, chez eux, sur leurs terres. Que les raisons soient bonnes ou mauvaises, chacun aura sa version opposée. Du coup, ils nous voient encore comme un ennemi par nature. Je pense qu’il va nous falloir être conciliants, quitte à ne pas être toujours honnête.”

Enfin, il lui parla de la suite de ce sommet avec l’apprentissage des Kinjutsu. Celui lié au Ninjutsu devait avoir comme candidat les personnes les plus expérimentées dans ce domaine, et elle en faisait partie. Mais effectivement cela voulait dire qu’elle ne pourrait pas honorer de mission diplomatique durant son “pèlerinage”.

“Si je suis la plus à même à apprendre cette technique, alors je ne peux pas refuser. Pour la diplomatie, Aditya peut très bien prendre ma relève temporairement, il a mon entière confiance, et c’est assez rare pour être souligné.”

Elle pousse un petit soupir lorsqu’elle réfléchissait aux autres questions abordées, avant de continuer.

“Si on devait donner une ligne directrice pour le prochain sommet, je pense qu’on devrait se positionner pour une coalition forte. Donc accepter le rapprochement de Kumo et des indépendants, même si je suis personnellement plus pour l’un que pour l’autre… Pour le lieu du quartier général, il faudrait un endroit assez neutre, et placé de façon à ce qu’il soit assez proche des lieux identifiés comme prochains fronts, si on arrive à les déterminer. A vrai dire, je n’ai pas de solution parfaite pour ce dernier point.”

Elle n’avait pas de solution, mais elle ne trouvait pas non plus ce choix crucial comparé à celui d’accepter ou non d’autres membres dans la coalition.

Le débriefing entre le Mizukage et la Sanjikan se termina sur un échange sur les derniers sujets en date, à savoir l’apprentissage des kinjutsu et la diplomatie avec Iwa, dont une partie serait gérée par lui-même. Un ambassadeur de la Roche allait accompagner les genins à l’Examen international de la Brume, qui serait justement l’occasion de montrer que Kiri attachait une forte importance aux valeurs shinobis, qui était ce qui les liait avec Iwa et Kumo. Quoi de mieux au final qu’un examen animant l’esprit de compétition sans pour autant se déclarer la guerre? Plus qu’un simple événement, c’était une manière de montrer qu’une nouvelle ère était en train de commencer, au lendemain de la Coalition.

Un geste qui à défaut d’effacer le conflit avec Iwa après le Sommet de Tetsu, viserait à démontrer qu’une page a été tournée depuis et que la seigneurie avait changé, le village de Kiri aussi. Bien que son intention ne soit pas de courber l’échine face à une faction rivale, il était surtout question d’apaiser les tensions afin de tourner son attention ailleurs. Ainsi ils auraient besoin de beaucoup de diplomatie pour réussir à instaurer ne serait-ce qu’un simulacre d’équilibre entre des puissances telles que Kiri, Iwa, Teikoku et Kumo. La ré-intégration de cette dernière allait d’ailleurs être le sujet de la prochaine réunion.

La Yuki affirma sa position positive quant à l’intégration de nouveaux alliés au sein de la Coalition, confortant le Nobuatsu dans sa décision. En revanche, elle ne semblait pas convaincue pour le quartier général, laissant la réflexion au Nanadaime de proposer un lieu suffisamment “neutre”. Symboliquement, Hayashi était le pays où avait lieu le Sommet, et donné naissance à la Coalition. Cela lui semblait logique d’établir une base d’opérations là-bas, quoique le pays du Bois était relativement excentré par rapport à l’Archipel.

— Je ne pense pas qu’il y ait un pays idéal pour y établir le quartier général, mais comme tu dis, il faudrait qu’il soit neutre de préférence, afin de ne pas avoir l’air d’avantager l’une des factions de la Coalition.

Son intérêt se porta ensuite sur la rencontre qu’il allait avoir lors de l’Examen international de la Brume, afin de discuter des relations entre Iwa et Kiri, en parallèle de la visite diplomatique d’Aditya auprès de l’Intendante.

— Lors de la tenue de l’Examen, je devrais rencontrer ce fameux Taishi dont tu m’as parlé dans ton rapport du Sommet. Que pourrais-tu me dire de plus sur lui?

Bien qu’elle l’ait mentionné plus tôt de manière elliptique, peut-être avaient-ils déjà discuté de sujets qu’il serait utile de poursuivre dans leur prochain entretien. Ou bien des détails notables sur l’homme en question, sa personnalité, ses moeurs, tout ce qui pourrait l’aider à faciliter l’échange. De la même façon que l’on effectue avant d’éclairage avant de passer à l’action lors d’une mission, le Nobuatsu était du genre méthodique.

— A ton retour de l’apprentissage du kinjutsu, tu formeras le reste des ninjas à Kiri au Ninjutsu interdit, de la même manière qu’Aditya sera chargé d’enseigner le Scellement après les pourparlers avec Iwa. Pour ce qui est des techniques de faction, j’ai engagé le développement d’une technique de sensorialité avec Shitekka, une technique de communication secrète qui facilitera nos opérations je l’espère.

N’ayant plus rien à aborder, à moins qu’elle ne veuille apporter son éclairage sur un autre sujet, il lui souhaita un bon retour sur les terres du Bois, alors qu’elle en était à peine partie.

— Sur ce, je te souhaite bon retour à Hayashi!

Le numéro 1 de la Brume semblait d’accord avec elle à propos de l’emplacement du QG de la coalition, même si tout comme elle il n’avait pas d’idée précise à communiquer. C’était assez délicat après tout, il y avait énormément de paramètres à prendre en compte et il semblait presque impossible de trouver le compromis parfait qui ne froisserait personne.

Enfin, il n’était pas nécessaire d’aller plus loin sur ce sujet, surtout qu’ils n’étaient justement pas les seuls décideurs. Ils avaient les idées claires par rapport aux caractéristiques de ce lieu, et le choix se ferait avec le reste de la coalition.

Toujours dans le domaine de la diplomatie, après la rencontre de Raizen, Saji allait rencontrer Taishi. C’était assez amusant, car il semblait à chaque fois rencontrer des personnalités qu’elle avait côtoyé. Autant pour Raizen c’était elle qui avait organisé, mais pour Taishi c’était du pur hasard semble t’il. Elle l’avait rencontré au sommet effectivement, après la grande réunion. Enfin, c’était plutôt lui qui l’avait abordée d’une façon assez peu conventionnelle, et il s’en était suivi une soirée assez étrange, mais agréablement dépaysante.

“Sur Taishi? Eh bien je pense qu’il cache bien son jeu derrière un masque d’humour assez présent. Il ne faut pas tomber dans le panneau et le considérer comme le ninja talentueux et intelligent qu’il est.”

Elle ne peut alors pas s’empêcher d’afficher un petit sourire amusé sur son visage.

“Si jamais il devait y avoir des négociations et qu’un petit coup de pouce pour le mettre à l’aise était nécessaire, son point faible se trouve clairement au niveau de la gente féminine. C’est un grand amoureux des femmes, et il ne s’en cache pas plus que ça. Un bon alcool et une jolie femme peuvent facilement l’influencer.”

Qui a dit que la diplomatie n’était que honnêteté? Le but était d’arriver à ses fins, peu importe les moyens.

“Il s’est présenté à moi comme un indépendant, et semble avoir une image assez terne de la brume que j’ai tenté de raviver. Il a encore le Kiri sanguinaire en tête et semble malgré tout encore avoir des liens avec Iwa, sinon il n’aurait pas pu assister au sommet. Il était aussi bien curieux sur certains sujets comme celui du Dieu de l’eau. J’ai été la plus évasive possible sur ce point, d’ailleurs. En tout cas, je pense que ses intentions sont plutôt bonnes, en général.”

Un portrait rapidement dressé et honnête qui aiderait le Mizukage à aborder sa rencontre le plus sereinement possible.
Il évoqua ensuite l’apprentissage de la technique interdite qu’elle allait acquérir en retournant à Hayashi. Depuis quelques temps, son temps à Kiri était assez limité et cela n’était pas pour son plus grand plaisir. Mais sa position l’obligeait à avoir ce genre de déplacements quand la situation lui demandait.

“Très bien. J’approuve aussi l’idée de communication, c’est souvent l’un des points faible de nos déploiements sur le front.”

Elle fait alors une petite révérence presque sérieuse, avant de commencer à se tourner vers la porte de sortie.

“Merci. Bon courage à toi aussi.”

Dit-elle avant de finalement s’éclipser après cette réunion fort intéressante. Plus elle traitait de sujets avec Saji, plus elle l’appréciait, ce qui n’était pas le cas de tous les Mizukage de la Brume.