Les mémoires de La Meute [Clan Inuzuka/Hokazuka]

LES MEMOIRES DE LA MEUTE

Préface :

L'an 196 scella le destin du clan Inuzuka, aussi surnommée La Meute, et marqua sa fin. C'est à cette période que les premières pages de cet ouvrage furent noircies. Après cette nuit de pleine lune, les survivants aux crocs se dispersèrent dans Hi et dans le reste du monde, notamment à Hayashi. Un seul d'entre-eux eut le courage de rester sur les lieux du drame, il se voulait être le gardien de leurs mémoires, il est l'écrivain de ce livre et il se surnomme 'Le Chroniqueur' (PNJ).

Jusqu'en l'an 203, tout comme le clan, le recueil était perdu avec son maître aux fins fonds des forêts de Hi. La Meute faisait partie des vestiges du passé, et ses anciens membres se terraient comme des rats, apeurés par le monde contemporain. L'avènement de l'Empire et la conquête de Kumo à laquelle participa le Fidèle, le plus puissant des Inuzuka, réhabilitèrent notre nom au sein du pays du Feu. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre, ameutant les âmes encore fidèles à La Meute.
C'est à ce moment que la jeune Hokazuka Iyashi (PNJ) retrouva sa terre natale, Hi, et son passé douloureux. Avant de rejoindre la capital impériale Urahi, elle fit un détour par les lieux du massacre. Là, elle découvrit notre fameux journal, abandonné à même le sol. En réalité, il fut perdu par son auteur qui fuyait la venue de la jeune femme.

Aujourd'hui (hiver 204), le manuel est entre les mains d'une jeune Inuzuka, Sakka (PJ). Fière de ses origines, elle cherche à gravir les échelons du Teikoku pour donner à son nom les lettres de noblesses qu'il n'a finalement jamais eu. Elle donne rendez-vous à ses frères et sœurs Hokazuka et Inuzuka dans ce qui fut de tout temps leurs chez-soi, les luxuriantes forêts de Hi no kuni. Ils devront mêler tradition et modernité pour se tailler une place de choix dans ce monde qui change.

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Description :

Illustration:

Le grimoire porte les signes distinctifs du clan Inuzuka, à la fois végétal et animal. Le devant et le dos sont en chêne massif avec des coins en surépaisseur ; le tout recouvert d'un cuir de taureau, à la fois solide et rigide, teinté en bleu. Un crâne de loup taillé dans des cornes de béliers est fixé sur le plat avant, affublé de bois de cerfs, leurs proies favorites. Pour terminer, deux canines de sangliers, orientées vers le bas nous rappelant le sigle du clan, sont accrochées sur les coins inférieurs du plat avant. Deux cordes serties de perles d'ivoire et de crocs servent à la fois de marque page et de fermeture.
Cette mise en valeur sans équivoque nous rappelle l'amour de la chasse qu'a le clan Inuzuka. Leurs proies favorites sont utilisés pour la confection de l'ouvrage : les bovins, les porcins, les ovins et finalement, les meilleures : les cervidés.

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Organisation :

Quand on ouvre la couverture en se saisissant du crane, après la page blanche, un sommaire nous indique comment s'organise le livre : D'abord une introduction sur sa raison d'être. Puis s'enchaînent quatre chapitres : 1. La vie du chroniqueur, 2. Les traditions du clan, 3. Les arcanes du clan, 4. Les personnes importantes. D'après le sommaire, le chapitre 3 n'est pas terminé, et le 4 pas encore commencé. En effet, des pages sont laissées blanches à la fin de chacun d'eux, comme si ils devaient être complétées au fil du temps. La conclusion vient noircir la dernière page du bouquin, elle nous délivre les regrets de son auteur et son regard sur l'avenir.

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Introduction :

Une nouvelle lune se dresse au dessus de moi, de son œil blanc inquisiteur. Cela fait huit jours et huit nuits que je vis parmi nos morts. Huit jours qui me parurent comme une éternité, j'ai l'impression de perdre la tête, je me sens seul, où est ma meute ? Ceux qui sont toujours debout ont choisis de fuir. Partir, c'est mourir un peu, j'ai choisi d'écrire ses lignes pour vivre d'avantage. Coucher ses mots, c'est comme hurler sans bruit.

J'ai éteint les feux, j'ai traîné leurs corps dans la boue et je les ai rassemblé, hommes et compagnons. Le groupe a toujours été notre force. J'ai monté chaque pierre une à une pour les recouvrir d'une sépulture, à la lisière du bois. Puis j'ai planté devant eux le crâne d'un bélier, la seule proie qui ne fuyait jamais devant nous. Soyez aussi fiers ! Enfin, sur un rocher drapé d'un linceul, j'ai érigé un autel où je viens chaque jour les célébrer. Mais je suis seul à les honorer...

Depuis des années je conseille nos chamanes. Aujourd'hui je suis vieux, je rédige cet ouvrage non plus pour vivre, mais pour que notre mémoire survive.
Vous trouverez ici mon histoire et donc celle du clan, nos traditions, nos pouvoirs et nos représentants.

Puissent-ils ne jamais tomber dans l'oubli...

La sépulture:

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Conclusion :

Nous, qui chassions par tradition et dans le plus pure respect de la nature, avons été massacré comme du vulgaire bétail dans son enclos. Ce qui fait la force du loup, ça n'est pas son agilité, ses griffes ou ses crocs, c'est La Meute. On peut être brûlé vif mais renaître de ses cendres. Si tu lis ces derniers mots, c'est que l'espoir n'est pas perdu.

Toi, qui l'a parcouru du début à la fin, rassemble nos congénères, ceux d'ici et d'ailleurs. Soit le hurlement qui les ameutera tous. Soit l'alpha qui les guidera tous. Réveille la bête qui sommeille en eux. Mais n'oublie pas la chose la plus important : Plus jamais de laisse autour de notre cou.

Nos parents, nos frères, nos sœurs et nos enfants sont là, partout autour de moi. Permettez leurs de passer dans l'au-delà, ils vous donneront la force pour continuer. Honorez-les et veillez-les pour redonner un sens à notre existence.

Pour finir, si tu continues ce recueil, ne trempes pas ta plume dans un encrier, mais dans la vie. Écris un nouveau chapitre à notre histoire.

Remarques:

Chapitre I – La Meute du Feu

Aussi loin que nos récits familiaux remontent, ma famille proche a toujours été aux côtés de nos chamanes. Depuis le début j'oserais dire, il y a plus de 200 ans. A notre origine, les hommes se battaient comme des chiens enragés, toujours un mâle plus sauvage que les autres pour s'affirmer. Il n'y avait ni cohésion ni groupe. Or, ce qui fait la force du loup, ça n'est pas sa vitesse, ses crocs ou ses griffes, mais la Meute. Sans union, nous étions voués à l'extinction.
Jusqu'au jour où une femme les domina tous, non pas par la force, mais par l'esprit. D'un point de vue philosophique, l'Homme n'est pas un animal. Consciente que la frontière est mince entre eux et la race sauvage, cette Inuzuka les dompta tous par son intelligence et devint la première chamane. Dans ce monde baigné de magie, une femme serait plus sage pour la survie de la Meute. Depuis ce jour, cette tradition ancestrale perdure.

Cela fait maintenant deux siècles que mes ancêtres et leurs descendants conseillent nos cheffes. A vrai dire, dans cette bande de sauvages, l'écriture et la littérature ne sont pas des loisirs qui passionnent. Ma lignée a cette particularité : nous n'avons pas d'animaux sur qui compter, seuls les mots sont nos compagnons. Cette singularité nous plaça directement auprès de nos dirigeantes pour les aider à appréhender le monde extérieur, un monde bien différent du notre. Nous étions en quelques sortes leur bras droit, formant ainsi le couple d'alpha qui dominent le clan, même si nous n'avons pas vocation à commander.

Mes ancêtres ont connu bien des défis à relever, je regrette ne pas avoir su triompher du miens. Je ne saurai oublier l'année 196, celle de tous les dangers. Le seigneur zélé Araho Masao somma le clan Inuzuka de le suivre dans sa folie destructrice. A cette époque, d'autres familles ou clans comme le notre décidèrent de fuir ces terres de malheur. Je conseilla alors à la 17ème chamane Inuzuka de rester, à près tout, nous sommes ici chez nous. Cet énième conseil fut le dernier que je prodigua... Car il entraîna l'extermination de la Meute et la fin du clan Inuzuka. Offensé par ce refus, le seigneur du Feu envoya ses troupes une nuit de pleine lune nous anéantir.

Aujourd'hui, moi, je suis toujours là, alors que je ne devrais pas... Trop craintives pour laisser des traces, les chamanes ne nous laissèrent jamais le droit de coucher sur le papier des écrits à propos du clan. Elles voyaient ça comme des indices laissés à d'autres pour nous traquer. Alors nous, les conseillers, utilisèrent la parole comme héritage. Notre lignée a ainsi conservé en sa mémoire, celle du clan Inuzuka. Nous sommes les gardiens du savoir de la Meute. Et j'en suis l'unique survivant.

Alors pardonnez-moi pour ce que je suis en train de faire, je vois cet affront comme une chance de me racheter. J'ai commencé ce livre il y a six ans, huit jours après cette fameuse nuit. J'ai d'abord écrit quelques mots, puis le temps s'écoulant, j'ai fabriqué une couverture, puis je l'ai organisé, etc… Bref, six années durant lesquelles personne n'est revenue. Je suis seul, je suis vieux et je sens que la fin est proche. Écrire m'a permis de survivre. J'espère que cette ouvrage sera retrouvé et que qui de droit en fera bonne usage.

Mais avant de vous quitter, je dois vous rappeler ceci. Lors du massacre, nos hommes, nos femmes, nos enfants et nos compagnons morts au combat n'ont pas connu le rite funéraire ancestrale. J'ai certes érigé une sépulture en leur mémoire, mais mes seules prières ne suffisent pas. Leur esprit n'a pas commencé de nouvelle vie dans l'au-delà, ils errent perdus entre deux mondes. Ils sont nos ancêtres, ils doivent veiller à la prospérité et l'harmonie de notre famille. Si vous lisez ces mots : montrez leur le chemin de l'au-delà. Sans cela, un renouveau est impossible.

Ceci étant dit, le sort me rappelle à lui. Il est temps pour moi de mordre une dernière fois la vie.

Inuzuka Aishi
alias Le Chroniqueur

Remarques:

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