Depuis mon retour du village de pêcheur où j’avais conçu mon propre navire, je n’avais fait qu’une et une seule chose, passer le plus de temps possible avec ma famille, avec celles qui m’étaient chères… Kuu chan, Seina chan et bien sûr An-Chan… du moins jusqu’à avant leur départ pour la suite des opérations du Fukkatsu ; Opérations auxquelles il avait depuis longtemps été décidé que je ne prendrais point part. Ce fut un déchirement de les voir partir, mais aussi un soulagement de savoir que les choses étaient en place et qu’elles allaient bon train, je ne pouvais espérer pour une qu’une et une seule chose, que tout se passe pour le mieux.
Quelque temps passa et un évènement dans cette courte période manqua de grandement faire vaciller ma résolution ; les premiers mots de Seina chan : « Mama… » Comme si la voir jour après jour et sentir son petit corps contre le mien n’était pas suffisant pour faire fondre le semblant de glace que j’essayais de construire autour de mon cœur, il fallait maintenant qu’elle se mette à parler pour d’autant plus me garder près d’elle. Peu de personnes parmi nos civiles de Kumo gakure comprirent mes larmes ce jour-là, mais à voir celle sur la joue de Kumiko… je compris qu’elle ressentait au moins autant de fierté que moi, mais tout autant de peine à savoir que s’approchait le jour de mon départ.

[…]

Peu importe ce que l’on pouvait en dire, peu importe, ce que je pouvais en penser, ce genre de séparations étaient toujours douloureuses, j’étais sûre de les revoir un jour ou l’autre, mais après toutes ces pertes, après tout ces au revoir, tous ces adieux… me résoudre à laisser derrière moi ce qu’il me restait de famille était… des plus difficiles.

C’était sur le quai dudit village que je me trouvais, j’avais profité de l’hospitalité de Joheki pour me faire des rations de survie et du village qui m’accueillait toujours avec beaucoup de déférence de quoi survivre à d’éventuelles catastrophes en mer. Mais plus important encore que tout ceci, était ce que j’espérais n’être que des au revoir à mes filles. Comme si elle comprenait ce qui se passait, Seina chan ne cessait de pleurer, hurlant à chaque fois un peu plus fort, des cris qui bien entendu me déchiraient le cœur, mais que je me devais d’ignorer. Kuu quant à elle me regardait avec une drôle d’expression, elle semblait presque aussi résolue que moi, ferme et sure d’elle… n’eût été les larmes qui couraient sur ses joues, j’aurais presque fini par croire qu’elle était plus résolue que moi.
La dernière qui eu pareil traitement de faveur fut nul autre qu’Ume chan, la petite soeur d’Anzu… fort heureusement elle avait bien guéri depuis que je l’avais… « délivrée » de ses parents, il restait certes les séquelles de ce que lui avaient fait subir ses géniteurs, mais à l’instar de sa soeur aînée je pouvais finalement voir poindre dans sa personnalité une lueur d’espoir. Ne serait-ce qu’aujourd’hui, pour mon départ elle était beaucoup plus expression. Bien entendu sans pour autant en être émue aux larmes, mais c’était déjà beaucoup mieux que l’espèce de coquille vide qu’elle était à l’époque. Je la prise un long moment dans mes bras, avant de rapprocher Kuu de la petite :

- … et rappelez-vous toutes les deux, vous êtes bien plus fortes que vous ne le pensez, je suis sure que si vous restées ensemble, rien ne saurait vous terrasser… Continuai-je sur un air que je voulais encourageant. soit forte pour pouvoir soutenir ta soeur dans un futur proche Ume chan, et toi … soit forte aussi bien pour Seina, que pour moi… on se reverra bientôt, très très bientôt… assure-toi de bien lui apprendre qui est sa mère d’ici là … continuai-je en ayant détourné le regard vers la petite Akahoshi. et toi… ne fatigue pas trop ta soeur, je suis sure qu’elle aura besoin d’autant de soutien que tu auras besoin d’elle… gardant ma petite dernière contre moi un bon moment, la dorlotant un peu pour l’amener à se calmer… je la reposai à contrecœur dans son landau une fois le silence revenu.
Quelque mots pour les civils, commerçants et prestataires de servies qui me devaient soit la vie, soit une fulgurante prospérité lorsque nous étions encore à Kaminari avec lesquelles j’avais presque une relation de patronne à employés, je finis par embarquer sous les au revoir de ma famille… ce bateau m’emmènerait loin d’eux, très très loin des yeux, mais j’espérais, non priait de toute mon âme que ma destination ne les emmène point loin de mon cœur… Alors que s’éloignait mon embarcation, la seule que je pouvais me permettre pour apaiser la douleur de tout un chacun… c’était de sourire.. de sourire… pour mes filles que je garderais dans mon cœur… quoi qu’il m’advienne.