Changer d'air

Automne 203 – On y est presque !

Le kumojin et la hijin traversèrent d'un pas hâtif la ville, direction l'Assemblée Calcinée. Certes, le bureau de la Régente se trouvait à côté du lieu de l'examen chûnin, mais il leurs restait peu de temps avant le démarrage de la seconde phase. Sakka souhaitait qu'il signe le registre, avant cette ultime épreuve. Qui sait ce que les organisateurs pouvaient bien leurs réserver pour la suite ? Il pourrait bien changer d'avis entre temps.

« Ne traînons pas, je dois me reposer avant de reprendre l'examen de moyenne classe demain. Mais je souhaite absolument t'accompagner pour tes premiers pas parmi nous. »

* J'espère que ça va bien se passer. Je ne sais pas si l'Empire à l'habitude de recruter de nouveau partisan directement dans les rangs kumojins. Si les rebelles apprenaient ça, il serait dans de sales draps. *

« Je pense que, même si tu t'engages auprès du Teikoku maintenant, tu devrais garder ton bandeau jusqu'à la fin de l’événement. C'est trop dangereux pour le moment. Même si nous sommes bien implantés dans la ville. Je regretterai qu'il t'arrive quoique ce soit. Tu pourrais partir avec les délégations shinobis à la fin de tout ça. »

La soldate s'inquiétait pour Syoto. Son choix semblait honorable, si elle savait, mais il était à la fois risqué. Des patriotes de la Foudre y verraient un acte de haute trahison et pourraient attenter à sa vie. Il valait mieux faire profil bas et rester muet. Pourvu que l'administration impériale, au sein de Kumo, n'avait pas d'agent infiltré. Elle était fière, mais le stress montait, elle en devenait presque parano.

Pour la seconde fois de la journée, Sakka pénétra l'Assemblée Calcinée, mais par une autre entrée. Les locaux semblaient avoir été nettoyé, comparé aux couloirs noirâtres de l'épreuve numéro une. Dès l'entrée, un bureau, derrière lequel se tenait un lieutenant impériale, faisait barrage. Les demandes à la Régente étaient si nombreuses, qu'il fallait faire le tri.

« Bonjour lieutenant, où se trouve le bureau de la régente ? » demanda sans détour la soldate.

« La Régente ne reçoit plus pour le moment. Quant bien même elle le ferait, tu n'es pas accrédité, soldat ... » dit-il sur un ton condescendant.

« A force de rester assis derrière ce bureau, ton cerveau s'est ramolli Teikokujin. Au lieu de critiquer ma place dans notre armée, demandes moi plutôt ce que je fais avec ce kumojin ! »

« Que faites-vous ici dans ce cas ? » asséna-t-il sans hésiter.

L'Inuzuka souhaitait rester discrète sur ce qui allait se jouer. Elle ne faisait confiance à personne, même plus à ces camarades de l'armée.

« As-tu entendu parler de la rébellion ? Il paraît qu'elle va frapper durant l'épreuve numéro 2, demain. Et ce gars aurait des infos ! » mentit-elle pour brouiller les pistes.

« Oh, je vois. Madame Hokazuka n'est pas disponible, mais vous pouvez rejoindre le bureau d'à côté, une gradée de l'armée va vous recevoir. » chuchota-t-il pour ne pas ébruiter la fausse rumeur, les lieux grouillant de kumojins.

Sans tarder, le duo s'approcha du fameux bureau dans un couloir à l'écart, mais se rendit en réalité à la porte d'à côté, sur laquelle pendait un écriteau 'Recrutement'. L'enfant toqua deux fois avant de passer la tête par la porte-entre-ouverte.

« Bonjour, c'est ici pour rejoindre l'Empire ? »

Hrp:

-Non c'est le bureau des plaintes. Sais-tu lire Teikokujin?

Une cigarette en bouche, les jambes croisées sur le bureau, se balançant sur la chaise en bois l’apatride releva la tête hors de son journal. Se relevant en un bond, une main dans sa chevelure azure toisant les nouveaux venus. La gueule décharnée, qu'elle ne cachait plus, l'absence de peau tout le long de sa mâchoire, la fumée s'échappant de toute part de son visage. Et malgré tout un rictus mauvais, une grimace qu'elle ne cachait pas. Son katana à la ceinture, une main sur le pommeau, avant d'hausser les épaules et d'inviter les deux inconnus à rentrer dans le bureau, qu'il était bon de profiter des avantages de la montée en grade. Ne plus appartenir à la masse sans identité des sbires, être à mi chemin entre le pouvoir et les pions, c'était déjà ça, en deux fois moins de temps que sous les couleurs de la foudre, elle avait montée en grade en utilisant autre chose que la défiance. A présent, à présent donner des ordres était son passe temps. Se venger de ceux l'ayant emprisonnée, maintenue avec des chaînes invisibles, une pensée pour son rouquin favoris ou qu'il soit dans le monde. Régner, dicter la conduite et imposer la volonté de l'Empire. Qu'importe si la révolte grondait, ajouter de l'huile sur le feu n'était pas un problème bien au contraire, défendre ses idéaux et sa nouvelle patrie, non son nouvel employeur. Maintenant, couper des têtes ne suffisait plus il fallait également en attirer d'autre pour la gloire du Feu. Tirant une bouffée de cigarette, s'asseyant sur son bureau, les jambes dans le vide. Un silence, laissant la tension monter et les premiers jugements se faire alors qu'elle se complaisait en observant celui qui portait encore un bandeau de la foudre. Un traître? Il ne serait pas le premier ni le dernier, et cela c'était une preuve suffisante que doucement l'Empire profiterait de l'assimilation de Kumo.

-Ton nom Kumojin, dit moi pourquoi je devrai t'engager, je ne parle même pas de la confiance dans un contexte un peu plus que tendu. Dit moi Kumojin, pourquoi devrais-je croire que tu es prêt à trahir ta patrie et les tiens, ne serais-tu pas un infiltré tentant de glaner des informations sur l'honorable Empire? Dit moi Teikokujin, te porteras-tu garant de cette âme égarée si jamais je venais à l'engager dans nos rangs? Si il commet une faute, si il pêche ou trahis es-tu prête à en assumer les conséquences et ce qui en découlera? Qu'importe votre âge, qu'importe vos passés je m'en fous royalement, ce qui compte c'est la valeur que tu ajouteras à la volonté du Feu et ce que ton éventuel futur camarade est prête à miser sur toi. Il n'y a pas de retour en arrière, tu t'engages tu restes avec nous pour le meilleur et pour le pire. Et l'horizon n'annonce que le pire.

Quittant de nouveau le bureau ou elle était assise, pour se mettre à la fenêtre et observer en contrebas la foule et le village. Elle avait fait partie des rangs de la foudre, mais personne ne lui ressemblait. Personne ne connaissait ce qu'elle avait endurée et la patience dont elle avait fait preuve avant de quitter au moment opportun les rangs de Kumo, et le sacrifice de plus pour rentrer dans les rangs de l'Empire. Jun avait presque tout perdue, et elle ne possédait pas grand chose. Maintenant si, une position, un statu qu'elle entendait faire respecter. Recruter des nouveaux soldats était une chose, s'assurer de leur loyauté une autre. Et pourtant, n'importe quel jour si le vent était défavorable elle était prête à tout abandonner de nouveau, mais en attendant il fallait respecter les règles et ce que demandait l'Empire avant d'offrir quoi que ce soit. La décision se ferait rapidement, il n'y avait pas beaucoup de questions à poser ou matière à réfléchir pendant des heures. Concis, et efficace comme elle aimait ces entretiens journaliers, torturer un peu le nouveau venu avant de lui imposer son futur code. Une armée c'était comme ça que ça fonctionnait, des différences s'effaçant devant les choix de l'avenir, aujourd'hui les deux shinobis appartenaient à des corps de métiers différents dans pas longtemps ils seraient peut-être camarades.

-Si demain, tu devais affronter tes anciens frères d'armes, douterais-tu? Si demain tu devais choisir entre ta camarade ici présente et un Kumojin, laisserais-tu tes émotions te submerger? Le doute n'est plus permis. L'Empire demande une dévotion entière, de ton corps et de ton esprit. Es-tu prêt à faire le nécessaire?

Dernière édition par Nakamura Syoto le Mer 11 Mar 2020 - 23:10, édité 2 fois

Les deux comparses traversaient le bourg de la cité dans le but de rallier les quartiers de la Régente. Sur le chemin le Nakamura préférait se murer dans le silence chose rare qu’il fallait souligner, lui qui était en temps normal très expressif et cette fois-ci il faisait le choix du mutisme. L’homme ne prêtait pas réellement attention à ce que pouvait bien lui dire l’adolescente, se focalisant essentiellement sur la communication non verbale de Sakka qui en disait long sur elle. Son œil aguerrit descellait des signes de nervosité chez la soldate, ce qui lui paraissait étonnant, parce que ce n’était pas elle qui subirait l’interrogatoire de la Régente mais bien lui. Pourquoi se mettre dans un tel état pour un simple entretient se questionna-t-il. En tout cas l’air soucieux qu’affichait la jeune fille l’intriguait énormément, parce que tout deux ne se connaissaient pas jusqu’à aujourd’hui et il n’y avait pas de raison à s’en faire, à moins qu’elle s’inquiétait des conséquences de son acte. Si c’était bien de l’inquiétude concernant son envie de rejoindre l’Empire, la fillette devait absolument effacer ses doutes. Le flavescent savait parfaitement ce qu’il faisait, ce n’était donc pas une décision prise à la légère.

Arrivés à l’Assemblée calcinée le jeune Kumojin cessa brutalement d’analyser son acolyte du jour pour observer les lieux. Son regard se posa sur le sous-fifre posté devant une certaine porte, pourquoi celle-ci en particulier ? Après avoir jeté un vif coup d’œil des environs, cette porte était la seule à être gardée et en toute logique cette dame se trouvait de l’autre côté. Le subalterne leur indiquait que cette dernière n’était disposée à les recevoir. Sans se décourager la dresseuse ensuite devant une autre porte sur laquelle on pouvait distinctement voir « recrutement » affiché dessus.

Une fois à l’intérieur de la pièce, une femme au physique peu attrayant se trouvait assise sur le bureau. Ne supportant pas l’odeur que dégageait cet objet de la mort, l’homme se mit à toussoter à trois reprises. Il essayait par politesse d’écouter ce qu’elle avait à lui dire mais comme à son habitude il perdait toute concentration, parce qu’il n’avait qu’une envie c’était d’écraser cette foutue cigarette.

Dans un premier temps il était désireux de projeter une image provocante, pour cela il glissa les mains à l’intérieur des poches de son pantalon. Il attendait patiemment que cette inconnue finisse son interminable discours. Quel dommage lui qui pensait que l’Empire innovait dans son système de recrutement, il était déçu à un tel point qu’il lâcha un soupire. Le flavescent se disait qu'il aurait pu répondre à ces questions par écrit, il ne voyait pas l’intérêt d’être en présentielle pour rétorquer à ces nombreuses interrogations. Mais bon fallait faire avec.

Ensuite, lorsque la fumeuse acheva son speech le Nakamura s’avança vers elle pour lui retirer des mains cet objet purement cancérigène. Le kumojin écrasa la tige sur le meuble de travail puis fit de nouveaux quelques pas vers elle dans le but de lui adresser des mots doux à l’oreille

« Tu vas me faire le plaisir de ne plus souffler ta merde en ma présence. » dit-il sur un ton calme et glacial à la fois.

L’homme de vingt-trois ans prit place dans le fauteuil de la maîtresse des lieux, cet acte serait perçu comme de la provocation, effectivement ça l’était. Il voulait tester les nerfs de cette dame qui semblait détenir un poste à responsabilités. Après tout pourquoi ce serait le seul qui serait examiné, elle aussi devait passer sous le contrôle, afin de voir si elle méritait vraiment d’occuper ses fonctions.

« La moindre des choses ce serait de se présenter n’est-ce pas ? Parce que je ne sais rien de toi, et pourquoi tu aurais le droit d’en savoir plus sur moi ? Mais bon comme je suis gentil… Je vais te donner les raisons de ma présence ici. »

Il laissa un silence pesant s’installer puis reprit la parole.

« Commençons depuis le début. Je me nomme Nakamura Syoto, Genin du pays des nuages. Ma présence ici n’est pas anodine du fait que votre Empire et moi-même partageons le même objectif qui est la paix. Comme le sais surement il y a un vent de révolte qui souffle dans le village, à mes yeux il est primordial d’apaiser les tensions pour qu’il n’y ait pas de dommages collatéraux. Je parle ici des villageois si tu n’avais pas encore saisi. La sécurité des citoyens passe avant toute chose. La querelle qu’il y a entre Kumo et le Teikoku ne m’intéresse pas le moins du monde, je ne sais pas qui est fautif dans cette histoire et je ne veux pas le savoir. Mais une chose est sûre c’est que les deux parties sont autant responsables l’une que l’autre. Et pour être franc avec toi, il ne faudra pas compter sur ma présence lorsque les conflits deviendront violents et pour quelles raisons me dirais-tu ? Je ne suis sur cette terre pour blesser ou retirer la vie de personnes sous un prétexte de paix éphémère. Imaginons deux situations. La première mon village retrouve sa liberté et la seconde où c’est vous qui mettez fin à nos espoirs. Dans le premier cas, une fois vaincu ne désiriez vous pas prendre votre revanche ? Et dans le second cas, pensez-vous vraiment que les Kumojins baisseront les armes après s’être fait assujettir ? Peu importe les deux hypothèse le conflit sera sans fin. »

Le borgne se releva du fauteuil pour faire quelques pas afin se positionner au niveau de la dresseuse tout en s’adressant à l’inconnue.

« L’Empire offre la possibilité de parcourir le Yuukan par le biais de l’unité coloniale et c’est celle-ci qui me conviendrait le mieux. Tout ce que je souhaite c’est m’enrichir des autres cultures et préserver l’équilibre fragile de ce monde. Je n’ai certes pas compétences particulières à vous apporter mais au moins je suis désireux d’apprendre. C’est peut-être ça que devrait faire l’Homme, ouvrir son esprit et découvrir d’autres horizons. En tout cas c’est comme ça que je vois les choses. Ah j’y pense, ça ne sert à rien de vouloir m’éliminer sur le champ. N’oublie pas que je participe à l’examen Chûnin, et que si je venais à disparaitre certaines personnes se poseraient des questions et l’image du Teikoku serait encore plus entachée. »

Sur ces mots il laissait échapper un sourire narquois. Très brillant, le Kumojin avait très bien préparé son coup, il savait pertinemment que cette inconnue ne prendrait pas le risque de l’abattre froidement. Sinon l’Inuzuka aurait suspecté la disparition soudaine de celui-ci et au fil du temps elle n’aurait plus donné sa confiance à ce système bancal qu’était l’Empire, et pire encore, elle se serait ralliée à la cause Kumojine. Première d’une très longue liste de soldats et supérieurs Teikokujins qui ouvriraient les yeux sur les agissements de leur Empire adoré. A présent il attendait de voir la réaction de la responsable du recrutement.

Lun 2 Mar 2020 - 22:01

Automne 203 – Un instant de vérité

A peine avait-elle posé sa question, que Sakka se vit rétorquer une question rhétorique. Le recruteur était donc une recruteuse, dotée d'un caractère, semble-t-il, acerbe. N'étant alors qu'un simple soldat, l'enfant ne répondit pas outrageusement, respectant la hiérarchie, chère à l'Empire. Les deux participants à l'examen pénétrèrent dans le bureau. La porte se referma, l'entretien commençait déjà, sans même les présentations abordées.
Cette femme au physique attrayant, mais à la gueule cassée, avait sans doute un passé lourd et douloureux. Sa place dans cette nation semblait méritée, mais elle ne comptait jouir d'une quelconque notoriété. Sans énoncer son nom, elle entama sans ménagement un véritable interrogatoire. Son dialogue était à l'opposé de la volonté de la régence actuelle, qui se voulait ouverte et réconciliatrice. Là, elle assommait le jeune Syoto de questions, l'accusant même de trahison.

* Moi qui croyait qu'un kumojin voulant rejoindre nos rangs serait le bienvenu … Je me trompais. Adieu les ryos. *

< Elle a raison. Elle ne le connaît pas, elle ne peut pas l'attendre avec la fleur au fusil. Il est normal qu'on le secoue un peu pour voir ce qu'il vaut. >

Jun n'allait pas être déçu de ce qui allait suivre. Sakka n'avait pas prêté attention au comportement nonchalant de son nouveau compère, les mains dans les poches. Puis soudain, alors que la recruteuse attendait des réponses, il s'avança vers elle et lui ordonna d'éteindre sa cigarette. Certes, la fumée goudronneuse irritait les narines des deux Inuzuka, autant, ils n'auraient pas osé agir de la sorte.

* Putin, à quoi il joue ce con ? On vient de passer des heures à débattre de l'Empire et de Kumo, il voulait vraiment nous rejoindre... Et là, il fou tout par terre avec son comportement d'enfant pourri gâté. *

Silencieuse, non, bouche bée, Sakka n'en revenait pas. Okay, Syoto avait clairement dit qu'il ne voulait pas être dans le moule du parfait petit soldat, qu'il avait une vision et des objectifs différents de Sakka. Mais jamais elle n'aurait imaginé qu'il se comporte de la sorte. Elle oscillait entre la gêne et la colère, serrant ces poings. Elle acceptait parfaitement qu'il soit différent, après tout, c'était dans les gènes de l'Empire. Mais elle ne pouvait laisser passer ce manque de respect. Syoto se repositionna à ses côtés.

« J'accepte que tu ne combattes pas la faction adverse, car tu risquerais de mourir. J'accepte que tu nous rejoignes, alors que tes idéaux sont avant-tout individuels. J'accepte de t'aider à grandir en tant qu'Homme, en rejoignant l'unité coloniale avec toi. Mais je refuse de te suivre dans ton insubordination. Les soldats de l'Empire sont libres, je te l'ai déjà dit, mais ils sont d'abord respectueux et honorables. Je ne pourrai me porter garant de toi si tu ne présentes pas tes excuses. »

L'Inuzuka apprenait à gérer son impulsivité animale. Dans ce cas, elle essayait de la canalisée envers l'indomptable Syoto. Le blondinet devait comprendre que son comportement n'était pas digne d'un homme, et qu'il mettait en porte-à-faux sa nouvelle amie, s'il la considérait ainsi. Et Sakka voulait en avoir le cœur net. Elle ne pouvait pas se permettre un écart, pas en plein examen chûnin, les enjeux étaient trop important. Alors soit il s'excusait et reprenait l'entretien dignement, soit Sakka regarderait par la fenêtre, ignorant tout ce qui se passerait dans cette pièce.

Elle se retourna vers la porte, la ferma à clef et demanda à son loup de se poster devant. Puis, elle se replaça à côté de son 'ami' et attendit sa réponse.

En patientant, elle fixait dans les yeux l'interrogatrice, la priant de faire preuve de retenu. Elle n'avait, certes, rien à prouver à qui que ce soit, mais en tant que lieutenant de l'Empire, elle se devait de montrer l'exemple. Rien que pour la soldate, respectueuse de son grade, Jun pouvait patienter un instant. Le temps de laisser à Sakka de voir la vérité en face.

Mer 4 Mar 2020 - 17:55

Clap, clap et clap.

Des applaudissements, les mains de Jun faisant échos à son visage aussi radieux que possible. Une parodie de sourire sur sa gueule décharnée, tandis qu'elle continuait de tirer sa cigarette ses iris carmin fixant le plafond du bureau. Continuant pendant quelques secondes, laissant le silence comme seul témoin de ses actes. Puis elle s'arrêta, tapota de sa main droite le bureau derrière elle, observa la situation et son environnement, et tira de manière nonchalante sur son tabac, et dès lors. Dès lors qu'elle reposa son regard sur le shinobi de la foudre, les fantômes et démons du passé reprirent possession de son corps une fois de plus. Se fixant droite, sa stature aussi raide qu'un piquet, ses pupilles se dilatant comme celles de ses alliés à sang froids, puis lentement son corps convulsa, des émotions contraire combattant à l'intérieur de sa personnalité. La haine, la rage et la colère submergeant petit à petit chacun de ses muscles, pourtant elle continuait de souffler des bouffées de tabac, pourtant rien n'avait encore changé en apparence. Pourtant, pourtant rien ne resterait impunis, fixant dans le blanc des yeux l'insolent, l'insecte osant l'insulter dans son domaine, là ou elle était Reine les insultes ne passaient pas. Il était temps, temps d'enfin faire un exemple et de montrer à sa camarade verte les conséquences des agissements de chacun. La rage, vint afficher un voile devant ses yeux, sa gueule béante s'ouvrit dévoilant ses dents taillés comme des lames, sa gueule cassée laissa échapper des sons gutturaux, puis un rire cristallin et fin, elle riait aux éclats à en pleurer. La situation s'y prêtait, qui était-il donc pour ainsi dicter les règles? Se croyait-il impuni? Avoir de la confiance et de l'égo était une chose, se croire assez important pour agir en toute impunité une autre. Elle n'était plus soldat de la foudre, elle n'appartenait plus à cette armée, elle était dans le camps des occupants et lui devait apprendre sa place. Ce chien, non même le canidé de l'Inuzuka était plus respectable, ce cloporte défiait ouvertement son autorité. Elle voulait voir ses tripes se répandre sur le sol, Jun voulait apercevoir la peur dans ses yeux. Elle obtenait toujours ce qu'elle souhaitait et aujourd'hui rien ne changerait, ayant finit de tirer sur son mégot elle le jeta dans la direction du malpropre.

L'instant d'après elle était face à lui, sa lame sous sa gorge, ses iris aussi petit que cela fusse possible pour un être humain le toisant de toute sa taille. Une main maintenant la lame devant sa carotide, l'autre ayant attrapé dans son élan le mégot. Soufflant la fumée de sa cigarette sur le visage de l'éphèbe, elle se retint d'écraser le restant de sa cigarette sur son front, Joo Jun errante et déserteur, apatride ne laisserait pas un inconnu lui manquer de respect. Jamais, jamais plus quelqu'un ne lui dicterait sa conduite! Rompre le silence de mort et la scène, elle se retenait presque.

-Inuzuka, tes propos ont été entendus. L'Empire saura valoriser les soldats comme toi, fidèles à ses valeurs et ses notions. Mais si tu interfères dans ce qui suit, je ne distinguerai plus l'allié de mon adversaire, je te remercie d'avoir prit des précautions et remarque avec joie que nous sommes sur la même longueur d'ondes.

Un ange passe.

-Supplie moi, misérable, met toi à genoux et implore ma mansuétude. Prie moi d'épargner ta vie misérable cafard. Toi qui te crois intouchable, je ferai sauter ta tête avant que tu puisses dire Examen, je mutilerai ton corps et l'exposerai ouvertement à la vue de tous. Je me fous de la révolution, je me moque de ton peuple. J'ai déserté cette nation, tuer un faible de plus ou de moins ne m'empêchera pas de dormir. L'Empire vivra, toi c'est moins sur.

Son corps entier tremblait, s'excitant à l'idée de le torturer. Non, de le tuer, ou peut-être les deux. Qu'importe les retombées, qu'importe ce qui suivrait, elle saurait trouver les mots justes. Elle saurait compter sur le témoignage de sa comparse pour appuyer la véracité de ses propos. Ce qui importait, c'était la suite imminente, ce qui comptait c'était de savoir si elle ferait couler un sang Kumojin aujourd'hui ou non.

Qui était-il pour ainsi prétendre avoir le dessus sur elle?

Spoiler:

Jeu 5 Mar 2020 - 20:03

La tournure des évènements était très intéressante…

Son amie du jour prit l’initiative de tourner le loquet de la porte pour les enfermer dans le bureau, malgré qu’il se retrouvât piégé avec trois Teikokujins, il ne put s’empêcher de sourire. Il était plutôt satisfait de la situation, au moins personne ne pourra venir faire capoter sa future admission dans l’Empire. Quiconque qui se serait retrouvé à la place du Kumojin aurait affiché une once d’inquiétude, mais lui absolument pas, il était confiant. Pourquoi une telle assurance ? Il était en infériorité numérique… Il ne connaissait rien des capacités des personnes présentes dans la pièce… Et si les choses tournaient mal le jeune homme n’aurait aucune chance d’en sortir indemne, alors pour quelles raisons était-il si décontracté ?

Agacer les individus était sa principale spécialité et encore plus lorsqu’il avait quelque chose derrière la tête. L’androgyne voulait connaître le tempérament de la personne dont il n’avait toujours pas l’identité. Était-elle le type de personne à se faire marcher dessus ou bien à sortir de ses gonds ? L’intuition du jeune homme lui indiquait de suivre la deuxième option.

Encore une fois son intuition ne l’avait pas trompé, puisque la responsable du recrutement entra dans un état second ce qui confirma ses doutes. Deux psychopathes dans la même pièce cela ne sentait pas bon. La perte de contrôle de la responsable ne l’intimidait pas, pour une raison très simple : lui non plus n’était pas seul dans sa tête. Effectivement, le Nakamura avait un trouble de la personnalité et donc abritait dans son esprit deux entités. La première se nommait Gin, elle possédait certes un prénom masculin mais appartenait bien au sexe opposé. Celle-ci était une habile chapardeuse et une séductrice hors pairs. Kira lui était le second, sans doute le plus dangereux des trois. La séquestration et l’assassinat étaient ses domaines de prédilections, il aimait souffrir et encore plus faire souffrir ses ennemis avant de leur ôter la vie.

D’un battement de cil le blondinet perdit de vue Smoke-woman et à l’instant d’après elle se tenait tout près de lui ce qui le fit sursauter. Le jeune homme ne s’attendait pas à une telle rapidité de la part de la femme aux poumons noirs. Profitant de l’effet de surprise la femme plaça soigneusement une lame sous la gorge du Nakamura, l’obligeant à être sous son joug. On dirait bien que le rapport de force s’était inversé. Qu’allait-il faire à présent ? Bien que menacé par l’objet contondant, il continuait de sourire puis s’adressa à la dresseuse sans quitter du regard la folle furieuse.

« Je t’ai fait une promesse tout à l’heure au bar, sache que je tiendrais parole. Tes idéaux sont semblables aux miens et je ferais en sorte de te venir en aide. »

Cette fois-ci il s’adressa à Smoke-woman.

« Tu m’as eu… Je ne peux que te féliciter pour ça. »

Sur un geste lent le flavescent plaça son index sur la pointe de la lame non pas pour la repousser mais bien pour s’entailler le doigt. Quelques gouttelettes de sang perlaient ensuite sur la place métallique, elle voulait du sang la voilà servit. Le blondinet avança le doigt éraflé au niveau de sa bouche, passant ainsi plusieurs coups de langue dans l’unique but de stopper le saignement. A peine qu’il eut fini de se lécher le doigt que cette garce lui envoya de la fumée en plein visage. L’odeur néfaste le fit tousser à de nombreuses reprises et n’ayant pas la possibilité de mettre ses mains devant la bouche, il ne pouvait pas contenir les postillons qui allaient se déposer sur le visage de son agresseur. Après tout elle méritait bien quelques crachats dans la face.

« Cesse de faire l’enfant veux-tu… Je n’ai pas de temps à perdre avec ces enfantillages. Range-moi ça et va t’asseoir pour que l’on discute comme des adultes civilisés. » dit-il calmement.

Le sourire sur son visage s’effaça pour laisser place à un regard très sérieux.

« On passe un marché ? Je me dévoue corps et âme pour l’Empire tout en m’abreuvant de savoirs et une fois que j’aurais acquis toutes ces connaissances, je vous les donnerai. Et ensuite tu pourras me tuer. C’est plutôt honnête comme marché. Alors tu acceptes ?»

Pourquoi proposer un tel contrat ? C’était de la pure folie…

Dim 8 Mar 2020 - 18:08

Automne 203 – Un monde de fous

La scène qui allait suivre, Sakka ne s'y attendait vraiment pas. A première vue, Shiroi, son loup blanc, était le seul animal présent dans cette pièce. Et pourtant, le comportement de cette femme se rapprochait de celui d'une bête, une bête malade... Puis quand elle ouvrit la bouche, elle afficha ces rangées de dents pointues et affûtées telle un mâchoire de requin. S'en suit un son carnassier puis un rire maléfique. Le poil du canidé, pourtant froid et malicieux, se dressa. Clairement, elle faisait froid dans le dos. L'Empire était riche de sa diversité, mais de quelle diversité parlons-nous ?

* Ça n'est ni humain, ni animal … C'est quoi cette chose ? Un tel être comme recruteur, l'Empereur veut-il construire un asile de fous ? *

En un éclair, cette femme, ou cette chose, Sakka ne savait pas comment la nommer, se retrouva nez à nez avec Syoto, se tenant debout à coté de notre enfant. Une légère bourrasque vint balayer la pièce, témoignant d'un déplacement surnaturel. Sakka tourna la tête et vit le bout d'une lame, à quelques centimètres de son doux visage. Elle était placée sous la gorge du kumojin, le menaçant du moindre écart.
Heureusement pour la soldate, la gradée semblait l'avoir en bonne grâce. Le corps de Jun tremblait, on devinait clairement la frénésie qui l'emportait et n'importe qui aurait été terrifié face à un monstre comme ça.

* Ne dis rien, ne bouge pas. *

Néanmoins, c'était sans compter sur le comportement nonchalant de Syoto. Il la félicita pour ses compétences … Il joua même de cette position inconfortable pour faire couler le sang, chose que la kunoichi aurait bien voulu faire, mais de façon plus abondante. Il ne tremblait pas face à ce monstre. Qui peut ne pas avoir peur d'un monstre, si ce n'est un autre monstre ? Il est vrai que pendant leur précédent entretien, il avait laissé échapper un rire, de la même nature que celui de Jun ? A cet instant, Sakka se sentait bien seul, un frisson lui parcourait l'échine.

Le flegmatique la pria d'aller s’asseoir et de cesser ces enfantillages... Il n'avait donc aucune gène... Naturellement, l'Inuzuka lui donna un coup de coude, pour lui signaler qu'il allait encore trop loin. Ce geste, en apparence anodin, fit frotter sa glotte contre la lame, incisant la peau horizontalement. Une fois encore, le sang coula, sous la forme d'une nappe et disparu dans le col de sa tunique. A cause de cette entretien, le garçon serait marqué à vie d'une cicatrice. Certains y verront un signe d'avertissement à son égard. Une mauvaise décision, et il aurait la tête séparée du tronc...

« Inutile de nous promettre quoique ce soit. Tu ne rejoins pas l'Empire sous conditions, c'est ton choix, à toi et à toi seul. Nous ne te contraignons pas. Par contre, ton comportement est une nouvelle fois à la limite de l'acceptable. Je te le répète une énième fois : libre mais honorable. Tu souhaites peut-être nous tester, te voilà servi. Maintenant, restes à ta place, celle de soldat. Soit patient, compagnon. »

* … Ou elle risque de nous massacrer tous les deux, dans sa furie meurtrière. *

Cette sensation, cette envie de meurtre, Sakka et Shiroi la sentaient à plein nez, elle émanait de cette femme. Par ces mots, Sakka espérait l'avoir apaisée. D'abord, elle ambitionnait de sortir d'ici en vie, un exploit si cela arrivait. Puis, elle aspirait à rentrer chez elle, après cette dernière épreuve. Les vertes forêts de Hi lui manquent, Kaminari est trop sec.

Mer 11 Mar 2020 - 17:00

-Fut un temps, j'aurai arraché ta carotide avec mes dents, et probablement laissé mes pulsions achever de transformer ta carcasse en une masse informe, une bouillie sanguine que j'aurai donné aux chiens les plus enragés. Mais il y a une différence maintenant, mon corps crie au meurtre mais l'esprit reste intact, quand tu fais preuve d'insolence assume en les conséquences. Tu veux énerver un puissant? Ne fuis pas, ne te cache pas derrière des mots en feignant d'avoir prévu tout ça ou faire preuve de nonchalance. Assumer mes actes, c'est ça que doit avoir comme mentalité un soldat du Teikoku, même celle qui t'a ramener dans ce bureau se range de mon côté. Il y a l'intimidation que je dégage volontairement, il y a néanmoins une preuve d'intelligence que je ne desselle pas en toi. Qu'est ce que l'Empire en a foutre des promesses d'un Kumojin souhaitant se ranger du côté des vainqueurs? Tu crois qu'on est une putain de colonie de vacances? Tu parles d'adultes, le seul gamin que je vois ce n'est pas l'Inuzuka qui faut preuve de maturité étonnante, non le seul pisseur c'est toi Kumojin. Tu crois que j'ai besoin d'attendre tes fumisteries pour t'ôter la vie? Je pensais avoir été assez limpide, je me délecterai de ton dernier souffle quand je le déciderai, ma loyauté en l'Empire ne m'empêche pas de faire mes propres choix. Tu ne m'amuses plus Kumojin, ta camarade tente de te sauver et c'est elle que je devrai récompenser, recommander pour qu'elle prenne en galons. Car même devant une situation tendue, elle te dit qu'il est encore temps de la fermer et de rentrer dans le rang.

Personne n'est impressionné avec un peu d'hémoglobine et une mise en scène, presque pathétique. Personne ne baisse subitement son arme quand on lui intime alors qu'on en est en position de faiblesse, de ce constat Jun en déduit la triste vérité. Il parle beaucoup, n'agit pas, il montre les dents mais ne va pas jusqu'au bout de ses convictions, et en cela ils sont différents. Participer aux pires exactions alors qu'elle n'était rien à Kumo, et qu'elle était faible Jun n'avait jamais dit non. Une pensée pour Suzuri Tegami qu'elle sortirait de taule maintenant qu'elle en avait le pouvoir, une pensée pour Nara Kansei lui ayant apprit que l'être humain était complexe et que finalement pour défier ouvertement la hiérarchie il fallait s'assurer de pouvoir la combattre. Fuir Kumo, éviter la prison qui l'attendait à son retour d'Hayashi, c'étaient une suite de choix l'ayant conduite aujourd'hui à se retrouver dans ce bureau, à montrer aux êtres inférieurs qu'être sombre ou fou ce n'était pas juste le premier degré et des changements de personnalité. Si maintenant Rie intervenait et lui ordonnait de se ranger, Jun n'obéirait pas et pourtant l'Hokazuka était avec Yamiko ses seules connaissances pour qui, pour différentes raisons elle était prête à offrir sa vie. Elle maintenait la lame sous la gorge du malandrin et laissa un silence suivre son discours, l'Inuzuka jouait l'apaisement en allant dans sa direction probablement par crainte que par convictions et l'autre continuait de jouer les héros. Il n'y gagnerait rien, voulait-il seulement gagner? Son insolence était-elle destinée à faire autre chose que la mettre hors de ses gonds? Reculant doucement de trois pas, du bout de sa lame immaculée elle touchait la glotte du jeune idiot. Une grimace sur son visage, l'agacement sur sa gueule.

-Inuzuka, es-tu encore d'accord pour te porter garante de cet individu? Malgré ce qu'il vient de provoquer, si cela ne tenait qu'à moi sa tête aurait déjà été mise sur une pique devant ce bureau. Mais la crainte et la violence sont inutiles, surtout quand c'est tout ce qu'il recherche. Je vais t'ignorer Kumojin car tu ne vaux pas mon attention, tu n'as rien comprit aux valeurs de l'Empire, tu prends l'armée pour une occasion de voyager hors des frontières du Teikoku et tu ne seras jamais digne de confiance. Tu veux troquer ta vie contre des valeurs, ça ne marche pas comme ça tu commences en bas de l'échelle c'est l'inverse qui t'attends, je vais corriger ta camarade. Tu es libre de chacun de tes choix, ceux que tu viens de faire et ceux qui t'attendent comme je suis libre des miens néanmoins n'oublie pas une chose, la liberté disparaît plus vite qu'elle se créer. Aucun soldat n'est libre, il obéit à ses supérieurs et à sa hiérarchie et il ne sort pas du rang. Je me fous que vous me trouviez folle, excentrique ou barbare, la vérité est que je suis surement plus clémente que la plupart des mes homologues du même rang. La diplomatie semble sied à l'Inuzuka, je préfère la franchise et la spontanéité mais certainement pas la débilité que tu sembles te vanter. Ta collègue t'avais dit de t'excuser, je n'ai toujours rien entendu, ta collègue disait que tu pourrais ne pas combattre les tiens et elle était dans le faux. Si une guerre éclate, tu feras ce qu'on t'ordonne. Déserte même à ce moment là, je m'en contrefous mais si tu te fais choper...Je serai là et cette fois il n'y aura aucune clémence. Tuer mes anciens compatriotes ne me dérange pas, j'espère que ça sera de même pour toi. Maintenant à genoux, excuse toi et je contacterai le capitaine de la coloniale, refuse et tu partiras d'ici avec un membre en moins. C'est la dernière fois que je me répète.

C'était comme ça l'armée, marche ou crève, obéir ou mourir. Rentrer dans le rang, sans faire de vagues jusqu'à être à une position l'ou on se sait plus ou moins hors d'atteintes des intrigues internes et des jalousies. Et lui, lui n'avait rien de tout cela au contraire il ne faisait qu'incarner ce qui causerait des problèmes à l'Empire et donc à Jun. Si on remontait à celui qui l'avait recruté, on viendrait lui poser des questions et c'était hors de questions. Rester loin des emmerdes lui permettrait de prospérer. Cette Inuzuka, était destinée à de grandes choses si elle restait en vie et loin des ennuis aussi.

Finalement elle n'avait pas vraiment perdue sa journée.

Dim 15 Mar 2020 - 20:16

Le soupire que le Nakamura venait de lâcher montrait à la fois son agacement et sa lassitude. De plus, le coup de coude que l’Inuzuka lui porta dans le but de le faire taire, ne servit à rien car le blondinet était d’humeur bavard et souhaitait éclaircir bien nombre de sujet.

« Ecoute la mocheté, il y a plusieurs points que je dois éclaircir parce que je vois que tu n’as pas encore saisi certaines choses. »

« Pour commencer, à aucun moment j’ai dit ou fait quelque chose qui s’apparentait à de la lâcheté comme tu l’as si bien dit. J’assume pleinement mes actes et si ça devait se refaire je le referai avec plaisir. Et qui te dit que l’Empire sera le grand vainqueur dans cette histoire ? Il ne faut pas se voir trop beau parce que la chute risquerait d’être terrible. Certes, vous avez plus ou moins le contrôle sur Kumo mais il ne faut pas omettre que le village possède des alliés de taille, Iwagakure no Sato par exemple. Les avez-vous pris en compte dans l’équation ? Et qui sait peut-être qu’il y a des Kumojins éparpillés dans le Yuukan et qu’ils ne laisseront pas leur patrie aux mains d’un Empire bancal. Cette partie-là n’est que supposition. »

Il continua son exposé toujours sur un air hautin.

« De nous deux c’est toi l’abrutie malheureusement. A quoi bon avoir une Unité Coloniale si son but premier n’est pas de voyager ? Il me semble que pour conquérir d’autres terres, il faut partir en expédition et une fois sur place tenter de rallier le peuple local à la cause du Teikoku. Mais bon tu ne dois pas être au courant des choses puisque tu ne bouges jamais de ton bureau, à moins que tu sois inutile pour les autres unités ?...

Le jeune homme ne pu s’empêcher de rire aux éclats lorsque la femme laide énonça les contraintes liées au système de l’Empire.

… Tu as vu comment tu t’adresses à tes subordonnés ? Le fait que tu sois son supérieur hiérarchique ne te permet pas de lui parler de la sorte, tu ne t’adresses pas à un chien à ce que je sache. Bon pour son cas ça ne marche pas mais bref tu as compris où je voulais en venir. A moins que j’te fasse un dessin ? Certaines personnes ont besoin d’explication plus imagées et c’est peut-être ton cas qui sait. Et puis dit moi de quelles valeurs tu parles ? Je suis persuadé qu’une bonne partie de vos effectifs sont soit remplis d’infiltrés ou alors de mercenaires. Donc à quel moment vous pouvez fédérer un groupe aussi hétérogène ? J’aimerai bien le savoir hein. Ça tombe bien que tu parle de l’obéissance j’allais justement souligner ce point. Ne confonds pas obéissance et aveuglement parce que ce sont deux choses bien différentes. Bien entendu que les subordonnés doivent rendre des comptes à leur supérieurs mais dans une certaine limite, je vais m’expliquer ne t’inquiète pas. Nous sommes des être doués de conscience, jusque-là tu arrives à suivre, chaque Homme a sa façon de voir les choses et je trouve ça complètement aberrant que l’Empire nous oblige à faire quelque chose qui ne correspond pas à nos principes ? Parce que suivre des ordres qui ne sont pas en liens avec mes convictions, c’est très peu pour moi. Je suis certes instable mais je reste tout de même droit dans mes bottes. Donc si jamais je venais à rejoindre le Teikoku, sache que jamais je ne suivrais vos consignes à part si c’est pour le bien commun. Pour t’aider, je fais références encore une fois au peuple. »

Une fois son discours prononcé, le jeune Kumojin recula dans plusieurs pas pour ne plus être sous le joug de la lame.

« Mes excuses tu peux te les mettre bien profondément où je pense. Jamais je ne supplierais une personne comme toi. Mais je ne suis pas contre un entretien avec le capitaine de la Coloniale, je pense qu’il serait plus légitime à me recevoir que toi. »

Sam 21 Mar 2020 - 14:51

Automne 203 - Servir avec honneur ?

Malgré le fait d'être en binôme, le duo Inuzuka se sentait seul à face à ses deux énergumènes. Difficile de trouver sa place aux côtés d'un monstre et d'un fou. Sakka est du genre têtue, mais là, elle était tombée sur deux spécimens. Aucun d'entre eux ne voulait lâcher l'affaire. La recruteuse n'avait cure du blondinet, tandis que lui, défiait sans cesse son autorité. A la place de la soldate, j'aurai moi-même du mal à faire un choix. Si tant est qu'il faille en faire un. Les deux parties échangeaient vivement, s'envoyant à la face arguments et contre-arguments, tous deux persuadés d'avoir raison. De nos jours, on aurait cru à un match de ping-pong verbal.

* Rejoindre l'unité coloniale ? Elle a raison, ça n'est pas un camp de vacances. Avancer comme motif qu'elle permet de voyager, même si on aime cela, est un peu léger je l'avoue. Je comprends que cette monstruosité fasse preuve de méfiance. Cela lui donnerait l'occasion de s'enfuir à tout moment. Rejoindre le camp des vainqueurs ? Il a raison, avec cette rébellion, nous sommes loin d'avoir définitivement gagné. Il ne choisit pas le camp des plus forts.
Mais il vient d'évoquer un point auquel je n'avais pas pensé. Des kumojins en dehors de la ville, prêts à la reprendre ? Ça veut dire que les rebelles ne sont pas seuls ? Nous serions assiégés de l'intérieur, mais aussi de l'extérieur ? J'imagine que les plus anciens du Teikoku présents ici sont au courant... *

« Impossible de se battre sur deux fronts en même temps ? Nos forces sont divisées entre Kaminari et Hi... » chuchota l'enfant, une façon d'éclaircir ses idées.

* Il faudrait trouver un moyen d'accès discret pour franchir les remparts, nous permettant de fuir si ça tourne mal … Je compte bien me battre pour cette ville, irais-je jusqu'à donner ma vie ?
Mais pour tenir, nous aurons besoin de tous nos hommes, le moindre soldat sera le bienvenu. Il est temps de mettre un terme à cette mascarade. *

Sakka s'approcha du bureau derrière lequel se trouvait les deux belliqueux. Elle ne manifesta aucun signe d'agressivité ou d'agacement, plutôt un peu d'inquiétude. Manifestement, elle comprenait que l'armée impériale avait besoin de se structurer, ces deux-là en étaient la preuve. Qui de cette gradée ou de ce genin avait raison ? Elle n'avait pas tranché. Elle savait juste ce qui les attendait, à tous les trois. Les bras le long du corps, droite devant le bureau, elle répondit posément à la question de Jun :

« Je me porte garante de cet individu. » annonça-t-elle, malgré le fait qu'il ait refusé de présenter ses excuses.

* C'est une tête de con, mais tu l'as provoquée. Je considère que vous êtes tous les deux en tord. Un recruteur, pour mener un interrogatoire, doit parfois acculer son interlocuteur, mais de façon plus stratégique, pas seulement en lui rentrant dans le lard. Quand à toi, Syoto, on ne t'a certainement jamais appris à la fermer quand il le fallait, tu aurais du la boucler depuis bien longtemps. Je saurai à quoi m'en tenir, à présent. Cette cicatrice à ton cou sera là pour me le rappeler. *

« Vous n'ignorez pas les rumeurs au sujet de cette rébellion. Dégraisser leurs rangs pour grossier les nôtres n'est pas La Solution, mais c'est une réponse parmi tant d'autres au problème qui se posera bientôt. Certes, je n'ai pas déniché le plus intelligent d'entre-eux, mais il servira bien à quelque chose. » avoua-t-elle, les paumes de mains vers le ciel, comme si elle priait d'avoir raison.

* Ne m'en veut pas Syoto, mais c'est une façon de me venger, à cause de toi, ma journée aura été plus compliquée que prévu. *

« Avant que vous ne me fassiez la réflexion, je sais très bien qu'il ne se battra pas. Mais nous aurons besoin de bras pour évacuer les civils, ou tous autres postes de soutien. Vous lui trouverez bien une tâche suffisamment utile pour qu'il fasse ses preuves. » proposa l'enfant, optimiste.

Elle prenait le risque, un risque non calculé car elle ignorait les réelles motivations du blondinet, mais la priorité de la soldate était ailleurs. Servir l'Empire et le protéger, voilà ce à quoi elle pensait sans cesse. Elle considérait que l'appui d'un ancien Kumojin, en valait la peine...

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Tags
Recherche avancée