| fête privée; Yanosa, MLC | Nagareboshi Ema Avatar © : Zero Two ▬ Darling in the FranXX. Expérience : 973
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| | Mar 18 Fév 2020 - 4:07 | | fête privée; Les pires missions, hein ? Voilà ce qu’il faut pour réussir à retrouver la confiance du village ? C’est un accord qu’elle a accepté, mais elle se demande si ce n’est pas à regret. Surveiller une fête privée, pour empêcher les gêneurs d’y accéder et s’assurer que tout s’y passe bien. Ema pourrait contester la casquette d’agent de sécurité qui lui est posée sur la tête, mais, au fond … C’est ce qu’elle est, non ? Les ninjas, grands protecteurs des civils. La Rose soupire. Sera-t-elle nourrie, au moins ? Après tout, c’est la moindre des choses. Se racheter une conscience, c’est une chose, mais il faut être gentil avec les gardiens ! Enfin. En théorie. Ses prunelles turquoises balaient la missive avec une grande attention. Pour cette mission, Ema est accompagnée de la jeune Mowaru. Son nom fait sonner quelques cloches dans sa mémoire. Bien que les images soient très floues, noyées par d’innombrables réminiscences désagréables, elle parvient à voir un visage. Une crinière plus sombre que la sienne … Rouge ? Avec des yeux de la même couleur. Et un sourire indélébile. Le genre de mimique greffée sur le visage, qui ne le quitte jamais. Une véritable pile électrique, d’une douceur que seul Tenzin a égalé à ce jour. Un sourire mélancolique étire ses lèvres. Tenzin. Le moteur. C’est pour lui, qu’elle est là. C’est pour lui qu’elle redevient la grande, forte et belle Ema. Celle qu’il a connue. C’est une longue route, sinueuse et pleine d’embûches, mais c’est celle qu’elle a choisi d’emprunter. Un poil plus joyeuse, la Rose se met en route pour les plus riches quartiers du village. Les maisons là-bas sont gigantesques, décorées du jardin au sous-sol. Extravagantes, elles font de nombreux envieux, notamment chez les plus pauvres civils. Ceux qui n’ont pas réussi à percer les secrets du commerce sont tout en bas de la hiérarchie, tout en bas de leurs quartiers, dans des maisons qui contiennent à peine leurs familles. Au fond, ce n’est pas si surprenant que certaines personnes tentent de s’introduire dans de telles bâtisses. Combien de sculptures trouvées ici suffiraient à en faire déménager la plupart ? Ema soupire doucement. Elle arrive devant la maison. Le Soleil commence à peine à décliner, teintant le ciel de douces teintes roses et orangées. Pour être certaine d’être efficace, la Tsuchijin a décidé de venir plus tôt, ne serait-ce que pour faire un tour du propriétaire. Les alentours, d’abord, pour trouver les entrées les plus secrètes, celles dont on ne parle jamais mais qui existent toujours. Elle s’intéresse à tous les détails qui pourraient la troubler, pour s’assurer du bon déroulement de cette première mission depuis son retour. Autant mettre toutes les chances de son côté. Faire du bon travail, au-delà de travailler pour travailler. Après son premier tour très rapide, la crinière rose constate avec dépit que Mowaru ne s’est toujours pas montrée. En retard ? Quelque chose cloche. La rouquine n’est jamais en retard, plutôt en avance, quelles que soient les circonstances. C’est un souvenir que le temps n’a pas altéré. Ema ne saurait expliquer pourquoi, mais elle est légèrement mal à l’aise. Que faire, si elle ne se présente pas ? Peut-être a-t-elle eu un empêchement ? Peut-être ne viendra-t-elle pas ? Mais pour quelle raison ? Iwa n’est pas un endroit réputé pour ses attaques, bien qu’elle en ait essuyé quelques unes récemment. Le calme est d’actualité. Alors, où se trouve Mowaru ? Ema se met au milieu de la pièce, dans l’expectative. Elle espère, au fond, que sa partenaire se présentera. Régler cette mission seule n’est pas un problème, mais ce ne sera pas aussi agréable. Ou simple. Elle soupire. Cette réintégration commence bien. - Spoiler:
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| | | Oterashi Yanosa Avatar © : Ghostblade (Ghostblade) Expérience : 5173
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| | Jeu 2 Avr 2020 - 15:02 | | L’équilibre. Une notion importante, s’il en était. Un concept après lequel tout à chacun pouvait courir pour espérer avoir une vie saine et… et bien, équilibrée. Seulement voilà, quand il s’agissait de contrebalancer un moment un peu trop agréable par un autre bien moins désirable, il était rare de s’y plier sans rechigner. C’était un peu ce qui se passa ce soir-là pour Yanosa qui, après être revenu de sa mission précédente et avoir réglé ses comptes avec sa famille et avoir pris un peu de repos, s’était vu attribué une nouvelle affectation ô combien moins captivante et intéressante que la précédente. Et, comme cela commençait à être une habitude pour lui, il s’agissait à nouveau de remplacer un autre soldat au plus vite, afin que la mission puisse être menée par une main d’oeuvre suffisante. Mais à la lecture de la missive expresse qu’il avait reçu de la part du Commandement, l’Oterashi voyait mal comment ce genre d’opération pouvait nécessiter plus qu’un shinobi qualifié.
Ema Nagareboshi. Une kunoichi qu’il ne connaissait pas, mais probablement une Genin : il ne voyait pas d’autre explication quant au fait qu’elle avait besoin d’un renfort pour se charger de cette tâche qu’il jugeait, pour parler franchement, de tout à fait ingrate. Surveiller une soirée privée… Il était à présent, dans les faits officiels, le PDG d’un société de commerce réputée, et pourtant le voilà qui allait devoir jouer les malabars à la soirée d’un riche marchand, dont la fortune ne devait certainement représenter qu’un maigre dixième de la sienne. Cette facette de la mission le faisait sourire, malgré tout : il n’accordait aucune importance à l’argent, au-delà de son utilité pour soutenir les efforts militaires et potentiellement politiques d’Iwa, et les jeux de pouvoir entre riches le laissaient d’un marbre froid et vaguement amusé. Cette mission, il devrait la remplir quoi qu’il en soit, mais il n’était pas dit qu’il n’en profiterait pas pour faire savoir sa façon de penser à l’hôte de la soirée s’il en avait l’occasion.
Remplaçant donc sur le pied de guerre une kunoichi du nom de Mowaru, Yanosa s’habilla de façon décontractée comme il en avait l’habitude, un large pantalon marron, une tunique de kimono un tantinet plus claire et passablement abîmée et des bottes utilitaires. Il ne prit même pas la peine d’emporter sa ceinture d’équipements shinobis avant de partir et se hâta de rejoindre la résidence indiquée dans la missive. Lorsqu’il y parvint, il se contenta de montrer ladite missive au « service de sécurité » à l’entrée du petit domaine sans leur adresser un mot et leur passa à côté, sans que la moindre tentative soit faite pour l’empêcher d’avancer. Ils étaient facilement impressionnables, songea-t-il alors : c’était donc comme si la porte était grande ouverte, dans les faits. Les invités n’étaient apparemment pas arrivés, le crépuscule pointant tout juste le bout de son nez : au loin en haut de la pente qui menait à la demeure principale, une bâtisse qui datait de l’époque où toute cette cité s’appelait encore Rokkusu, il aperçut une silhouette caractéristique qui entrait à l’intérieur. Elle arborait des cheveux longs et rosés, et son accoutrement laissait peu de doute quant à sa qualité. Ema, sans aucun doute. Il s’approcha d’elle sans ralentir et sans faire dans la discrétion le moins du monde et apparut soudainement dans son champ de vision par le flanc droit.
« Hey, Ema c’est bien ça ? Moi c’est Yanosa. Je vais remplacer Mowaru sur cette… mission. Si on peut appeler ça comme ça, dit-il en lui tendant négligemment la missive qu’il avait reçu et qui prouvait tout cela, las de devoir se justifier dans ce genre de circonstances.
Les « gardes », à l’entrée, on va pas franchement pouvoir compter sur eux : ils filtrent rien du tout. Si il y a des indésirables qui débarquent, il peuvent aussi bien arriver par l’accès principal. Ah, voyons ça », dit-il soudainement en voyant un membre du personnel passer à côté de lui, un plateau de petits fours dans les mains.
Sans attendre la moindre autorisation tacite ou non, il préleva deux petits fours du plateau et en mit un en bouche, proposant vaguement l’autre à sa collègue.
« Honnêtement... si t'as autre chose à faire que rester ici à perdre ton temps, je t'encourage à te libérer. Pas la peine qu'on soit deux pour remplir une tâche aussi minable. Allez, va, je dirai que tu es restée sagement à ton poste à l'entrée tout le long de la soirée dans mon rapport. » |
| | | Oterashi Yanosa Avatar © : Ghostblade (Ghostblade) Expérience : 5173
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| | Mar 14 Avr 2020 - 13:07 | | La jeune Ema ne s’était pas tellement faite prier : après que l’Oterashi lui ait assuré qu’elle ne risquerait aucune sanction en quittant son poste et qu’elle n’aurait qu’à fournir un rapport raccord avec le sien, elle avait quitté les lieux sans demander son reste. C’était pour le mieux, songea Yanosa, qui trouvait déjà la soirée suffisamment déplaisante sans avoir en plus à gérer les éventuels errements d’une Genin. Cette mission, pour son niveau de compétence, était une vaste farce… mais cela n’allait pas l’empêcher de la mener à bien en se divertissant le plus possible.
Examinant les lieux plus avant en récupérant au vol quelques amuses bouches supplémentaires, ce qui eut le don d’agacer les serviteurs du domaine, le guerrier tellurique prit toute la mesure du gigantisme et du luxe du bâtiment principal et de ses environs. La masure n’avait rien à envier à celle de ses parents, dans les hautes terres de Tsuchi, mais pêchait d’après lui pour son manque de végétations ornementales. Ils étaient, après tout, en plein coeur du village de la Roche : difficile de faire pousser autant de variétés de fleurs et d’arbustes ici que dans les territoires plus fertiles du grand ouest. Ces considérations mises de côté, le Chûnin retourna dans le grand hall où l’effervescence était à son comble, tous les derniers préparatifs se mettant progressivement en place dans une ambiance de panique étouffée. Le maître des lieux, ce riche marchand dont il ne connaissait même pas le nom, devait avoir un sacré tempérament pour mener ainsi ses gens à la baguette et leur imposer une telle pression, même en ne se trouvant pas dans les parages. Yanosa jeta un œil à la grande horloge du hall : l’heure approchait et, très bientôt, les lieux fourmilleraient de courtisans et de négociants en tous genres.
Le Tellurique regagna donc l’extérieur et créa deux clones de roches dans la plus grande décontraction, leur accordant un regard entendu sur leur objectif. Le premier se dirigea donc droit vers l’entrée principale, où les malabars non-shinobis qui gardaient l’entrée auraient selon lui bien besoin d’un renfort digne de ce nom. Le second commença sa ronde autours de la masure pour surveiller dans le feutré tous les accès officieux et les points faibles des clôtures qui délimitaient la propriété, sondant les vibrations tout autours de lui pour qu’aucun mouvement ne lui échappe. Yanosa, le vrai, resta simplement à l’entrée du hall pendant un instant, observant au loin les limites du domaines et les lumières du reste du village. Le crépuscule était sur eux, à présent. Qui savait ce qui pouvait se passer de bien plus important et vital au-delà de leurs murs, au-delà de leurs frontières. Des choses, il n’en doutait pas, autrement plus critiques que cette soirée absurde et ringarde.
Son premier clone arriva à l’entrée une petite minute plus tard, croisant nonchalamment les bras en s’adossant à un pilier en retrait des deux gardes conventionnels pour avoir un œil sur tous les individus qui allaient commencer à déferler avec dignité par cet accès.
Le second, lui, entama sa ronde en scrutant les zones d’ombre, sans détecter pour l’heure la moindre présence autre que celle des quelques domestiques dans son dos à l’intérieur du bâtiment.
« On va bien se faire chier, je le sens. Pas vrai ? » dit-il en essayant d’attirer l’attention d’un majordome sur le côté, dans l’entrée du hall.
Celui-ci ne lui accorda qu’un regard hautain et méprisant, auquel l’Oterashi répondit par un franc sourire tranchant et décontracté. Il n’imaginait pas, songea-t-il, à quel point le mépris que lui éprouvait pour tout ce cirque supplantait le sien au centuple. |
| | | Oterashi Yanosa Avatar © : Ghostblade (Ghostblade) Expérience : 5173
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| | Mar 14 Avr 2020 - 14:39 | | A l’entrée principale, les nantis et autres privilégiés bien dotés avaient commencé à affluer et à remonter l’allée qui menait à la demeure proprement dite. Les toges étaient richement décorées et colorées, les sourires niais et hypocrites au beau fixe, et le premier clone de Yanosa veillait au grain en étudiant les faciès de chacun, tâchant de repérer si l’un ou l’autre des convives paraissait encore moins honnête que la moyenne locale et mûrissait un quelconque plan qui n’était pas en adéquation avec la soirée. Bien sûr, toutes les armes étaient proscrites, mais ce travail-là, les deux gardes semblaient s’en charger avec plus ou moins d’efficacité en tenant un inventaire des quelques rares dagues et épées qu’ils prélevaient et gardaient de côté dans un box prévu à cet effet.
Tout allait « pour le mieux », compte tenu des circonstances, jusqu’à ce qu’un hurluberlu accoudé à une femme un peu gênée se présente en titubant jusqu’au portail. Le double de Yanosa tiqua et, voyant les gorilles engagés par l’hôte ne rien tenter à l’égard de l’individu, soupira longuement en se décrochant du pilier auquel il était resté adossé.
« Pas de soirée pour vous, lança-t-il en s’interposant et en refoulant passivement par sa stature l’homme clairement saoul. - De quoi… Hééé mais attendez là, je DOIS y aller ! Ishitaka, il m’attennnnnd, là… - C’est non. - Vous… vous allez avoir des problèèèèmes… ! Do.. Donnez moi, votre matricule ! Hups ! - Avant que vous insistiez encore plus, sachez que j’ai le droit d’employer la force. Réfléchissez bien. Autant que possible. »
Échaudé, l’individu semblait à peu près assez sensé et pas assez saoul pour ignorer le sérieux de cette dernière remarque. Braquant un doigt accusateur et à priori déterminé vers le visage de l’Oterashi, il tourna les talons sans demander son reste. Le double du Chûnin n’en entendit pas moins les insultes et les esbroufes proférées par le nigaud sur le chemin qui allait le mener vers le centre ville.
Le second bunshin de Yanosa de son côté poursuivait sa patrouille, pour l’instant sans détecter la moindre présence autre que celles des invités qui commençaient à affluer dans la coure arrière de la demeure et à l’intérieur de celle-ci. Se cachant parmi les quelques reliefs sans vraiment le laisser paraître, celui-ci s’amusait presque à observer et analyser le comportement des convives qu’il apercevait au loin, détaillant les gestuelles grossièrement amenées et les déplacement savamment calculés de ces gens uniquement intéressés par le paraître, le profit et leur richesse personnelle.
Le Tellurique, le vrai seul et unique, lui, prenait pour ainsi dire un bain de foule. Sans vergogne, s’attirant tous les regards possibles, notamment de la part de ceux qui l’avaient déjà remarqué à l’entrée du domaine, il prenait un malin plaisir à s’afficher dans sa tenue simpliste, voire carrément rustique, en plein milieu de la salle de réception principale. A tel point que son objectif sous-jacent, bientôt, fut rempli sans effort, tandis qu’il brandissait une main imposante en direction d’un nouveau plateau de petits fourres. Le majordome, le même auquel il avait lancé sa pique un peu plus tôt, approcha de lui par le flanc et lui tapota maladroitement l’épaule.
« Excusez-moi, monsieur… Sir Atsukushi vous fait mander à l’étage, dans son bureau. Il aimerait s’entretenir avec vous. - Et bien, qu’il vienne. Je ne vais quand même pas quitter mon poste ! Répondit il avec un excès de zèle dans lequel transpirait l’ironie sardonique. - Monsieur ne comprend pas… Sir Atsukushi veut que vous veniez, maintenant. - Sir Atsukushi, Sir Atsukushi… Vous voulez me faire croire que c’est un chevalier, votre type ? Ce qu’il faut pas entendre… Écoute bonhomme, j’ai bien compris ce qu’il veut ton petit maître : si il trouve que je fais tâche dans son petit cirque, il n’a qu’à venir me le dire lui-même. Ça changera pas grand-chose à la finalité… mais il aura prouvé qu’il a un minimum de caractère au moins. - … Vous n’êtes pas raisonnable, monsieur. - Non. Non effectivement. Raisonnable ça a jamais été mon style. » |
| | | Oterashi Yanosa Avatar © : Ghostblade (Ghostblade) Expérience : 5173
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| | Mar 14 Avr 2020 - 15:32 | | A l’entrée, la vigilance des deux gardes conventionnels commençait à péricliter à vitesse grand V, à tel point que ce n’était même plus tellement les convives tardifs qui arrivaient qui attiraient le plus l’attention du bunshin de Yanosa, mais bel et bien leur attitude à tous les deux. Progressivement, ils s’étaient mis à bavarder entre eux, à détourner leur attention des nouveaux arrivants jusqu’à même tourner le dos à certains sans leur accorder un seul regard. Faisant leur boulot à leur place, le double de l’Oterashi scruta avec d’autant plus d’acuité les invités pour déceler la présence d’armes, qu’elles soient blanches ou d’une autre nature. Et le moment où il dut intervenir pour combler une faille dans le système, fatalement, ne tarda pas : il attrapa fermement le poignet d’une dame richement vêtue, écartant derechef les plis de sa tunique pour révéler un tanto tout aussi richement décoré en dépit de ses protestations. Sans y porter plus d’attention, il décrocha le tanto et l’envoya négligemment dans le box.
« Vous êtes malade !!? Porter la main sur moi comme ça ! Vous vous prenez pour qui ?! - Allez profiter de la soirée madame. Avant que je trouve une raison de vous refouler. »
Vexée mais à priori non coupable de quoi que ce soit, la marchande reprit son chemin en direction du domaine où la fête battait déjà son plein. Pendant ce temps, le bunshin de Yanosa se rapprocha vivement des deux gardes et adressa sans aucune retenue une tape sur le haut du crâne du premier, avant de réserver le même sort sur le côté de la tête du second qui, même en ayant vu venir la menace, fut incapable de réagir. Les deux hommes se raidirent sur le champ, prêts à se battre, le regard dur et chargé de colère bouillonnante. En croisant le regard froid de Yanosa et en constatant qu’il ne reculait pas d’un seul pouce, ils revirent toutefois rapidement leur ambition à la baisse et se contentèrent de soutenir son regard.
« Vous êtes là pour faire un boulot, alors faites-le, ou je vous jure que vous retrouverez plus jamais de job après cette soirée. On s’est compris ? »
La menace ne souffrait d’aucun commentaire, et ce ne fut qu’après un court instant de réflexion, le temps pour leurs hormones et leur niveau d’adrénaline de redescendre, que les deux hommes acquiescèrent sans un mot.
Au fond des jardins, dans le recoin sans doute le plus nivelé et le moins en vue de toute la propriété, un peu de piquant semblait pointer le bout de son nez pour le second clone du Tellurique. Figé à l’abri des regards derrière un massif rocheux, celui-ci venait en effet de percevoir des vibrations tout sauf innocentes à la lisière du domaine, et il y avait fort à parier qu’il pouvait s’agir de troubles-fêtes. Patiemment, le bunshin attendit son moment, sentant de plus en plus précisément les trois signatures chakratiques approcher de sa position, à mi-chemin entre les clôtures et la coure extérieure où se tenait une partie de la réception. Surgissant nonchalamment de sa cachette à l’instant précis où les trois énergumènes s’approchaient à pas feutrés, il imposa sa stature aux deux hommes et à la femme qui s’étaient vraisemblablement introduits dans l’enceinte.
« Et bien. On a oublié son carton d’invitation ? - Oh merde. Shina, on fait quoi là… - ...On le matraque le bâtard !! Haaaaa !!! »
Sans plus de préambule, la jeune femme bondit de sa position accroupie en brandissant un bâton, chargeant sans aucune subtilité en direction du bunshin en hurlant de rage. Elle tenta un large balayage à la tête, stoppé net dans la poigne ferme et sans concession du Chûnin. Sans remord, il riposta en lançant son pied dans l’estomac de l’intrue, qui recula immédiatement en tentant de récupérer son souffle.
« Allez… repartez chez vous. J’ai pas envie de vous briser les os pour ces conneries. J’aime et j’adule ces gens sûrement autant que vous, mais c’est pas le bon moment, ni la bonne façon. Si ça peut vous consoler, y en a certains qui repartiront d’ici en se sentant bien minables. Mais si vous insistez, c’est à l’hosto que vous allez finir. - ...Shina, ça va ? Allez, viens ! On se barre, vite ! »
Le trio tourna les talons, conscient de leur échec. Le double de l’Oterashi, lui, se sentit presque coupable de ne pas avoir malencontreusement laissé passer ces invités surprises pour qu’ils fassent ce qu’ils avaient à faire, mais la mission était la mission. Et, il était prêt à le parier… son Lui original n’allait pas se prier à l’intérieur pour secouer un peu la fourmilière malgré tout. |
| | | Oterashi Yanosa Avatar © : Ghostblade (Ghostblade) Expérience : 5173
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| | Mar 14 Avr 2020 - 21:49 | | Après avoir envoyé le majordome dans les roses, Yanosa avait continué son petit manège, imposant sa présence sans aucune subtilité, un large sourire presque abruti sur les lèvres. Il dépassait d’une demi-tête la plus grande partie des invités et se faisait un malin plaisir d’aller de ci de là à travers la salle de réception, de faire le tour de la coure extérieure où la luxueuse fontaine attirait les groupes les plus romanesques de la soirée, ou encore de harceler passivement les serviteurs qui avaient bien du mal à faire circuler les coupes d’alcool et de petits fourres, pour beaucoup interceptés par le guerrier rouge. Il ne but aucune goutte de ces breuvages, cela dit, vidant leur contenu dès que cela était possible dans le terreau des quelques grandes plantes d’intérieur qui agrémentaient la salle. Ce faisant, il se délectait également de faire courir dans tous les sens le fameux majordome, qui avait semblait-il reçu la consigne de réitérer l’invitation du maître des lieux auprès du Chûnin. Encore fallait-il pour cela se frayer un chemin à travers la foule et ne pas le perdre de vue, ce qui s’avéra bien plus difficile qu’il ne devait l’avoir anticipé. Ce ne fut finalement que lorsque Yanosa consentit à le laisser se rapprocher qu’il parvint à nouveau à lui adresser la parole.
« Monsieur… Sir Atsukushi….vous conjure… de le retrouver dans son bureau à l’étage… S’il vous plaît… - Ah, te revoilà toi. Écoute. Vu l’ambiance qu’il y avait avant l’arrivée des convives… je me doute que ton pote Sir Machin hésite pas à vous passer des savons quand vous faites pas le boulot comme il l’entend lui. Donc…. j’irai toujours pas le voir dans son bureau. Ce que tu vas faire, toi, par contre, c’est lui dire que si il ne ramène pas ses miches dans la salle de réception pour me parler en personne, je vais trouver un prétexte particulièrement humiliant pour faire annuler le reste de la soirée et faire évacuer les invités. Compris ? »
Une lueur de compréhension stressée sur le visage, le majordome hocha rapidement la tête et se hâta, aussi vite que la simple marche le lui permettait, d’aller retrouver son employeur à l’étage. Et dans l’intervalle, Yanosa se remit à faire ce qu’il savait faire de mieux : imposer sa présence. Iwa, c’était chez lui. Le fait même qu’une telle demeure existe, que tant d’hectares soient monopolisés par son terrain futile en plein milieu d’une cité militaire représentait une forme d’hérésie : si quelqu’un devait se sentir en défaut par sa seule présence ici, ce n’était pas lui, mais bel et bien Atsukushi. Ce dernier d’ailleurs, après avoir été alpagué momentanément par plusieurs convives, parvint à montrer le bout de son nez et à rejoindre Yanosa à l’avant de la coure extérieure, accompagné de plusieurs gorilles discrètement armés. En le voyant, le guerrier tellurique serra les dents pour retenir le dédain qui menaçait de l’envahir tout entier : l’homme, d’une quarantaine d’année, était maigre sous ses vêtements amples et richement décorés, avait un visage fin et pincé, et son faciès trahissait le nombre d’heures passées à médire et à comploter pour glaner des richesses.
« Aaaah, Monsieur Atsukushi ! C’est… un tel plaisir, de vous voir, vraiment. - Vous essayez de vous payer ma tête. Je vois. Je m’étais fait mon idée sur vous, et je vois qu’elle n’est pas faussée. Sortez. Allez faire votre travail, au lieu d’imposer votre mauvais goût à mes invités. »
Le propriétaire du domaine fit mine de faire volte-face, agacé mais apparemment satisfait de son intervention, sans doute pressé de rejoindre ses quartiers où il pourrait à nouveau continuer d’espionner ses convives et tenter de récupérer des informations sur ses rivaux commerciaux.
« Vous êtes conscient… que je vais pas bouger de là, non ? »
Atsukushi stoppa, puis se retourna vivement, une nouvelle lueur tendue dans son regard.
« Pardon ? - Je vous demande… si vous êtes conscient… que votre petit speech n’aura strictement aucun effet. Alors ? - Mais.. pour qui est ce que vous vous prenez, shinobi. Vous êtes un employé, payé pour faire un travail : refusez, et vous passerez les mois à venir à récurer les salles d’eau de ma propriété. - C’est intéressant, ce que vous dites… A votre place, je sais pas si j’aurais eu l’aplomb de parler comme ça à un mec comme moi. Bravo, vraiment. Mais, comme souvent avec les gens de votre espèce… je vais devoir rectifier deux trois choses… Primo, je ne suis pas un employé : je suis l’un des soldats qui doit parfois risquer sa vie pour le confort de nantis comme vous. Vous, m’êtes redevable, pas l’inverse.
Deuxio : le travail, il est fait. Qu’est ce que vous croyez… Toutes ces années à côtoyer des shinobi et vous pensez que je n’ai aucun moyen de couvrir une zone si petite sans bouger d’ici ? Je suis du Sazori pauvre crétin, demain je serai envoyé couper la tête d’un monarque à l’autre bout du Yuukan. Et pendant ce temps, vous savez pas la meilleure ? L’empire commercial que j’ai sous ma coupe rachètera le vôtre pour faire baisser les prix des fournitures destinées à nos troupes. Et qui sait, après demain, ce sera peut être vous qui récurerez les toilettes des baraquements.
Voyez… où vous a mené votre petit numéro de seigneur ? « Sir Atsukushi »… Vous n’avez rien d’un lord ou d’un chevalier. Retournez donc à vos affaires, et laissez-moi gérer les miennes. »
Bouche bée, le propriétaire ne sut quoi répondre. Et cela ne s’arrangea pas lorsque, du coin de l’oeil, il aperçut tous les regards tournés vers lui et Yanosa, et entendit ce silence qui s’était installé autours d’eux. Si il ripostait, si il s’engageait à nouveau dans cette joute verbale qu’il avait déjà perdu, alors il perdrait bien plus que de la crédibilité. Sans un mot, il tourna donc les talons avec le plus de dignité possible.
« Bonne soirée, « Sir ». » |
| | | Oterashi Yanosa Avatar © : Ghostblade (Ghostblade) Expérience : 5173
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| | Mer 15 Avr 2020 - 14:13 | | Le reste de la soirée se déroula sans nouvel accroc. Yanosa, avec toujours ce même aplomb décomplexé, imposa sa présence dans tous les lieux de conversation mondaine, à tous les banquets, et se paya même le luxe d’intervenir par petites piques ponctuelles dans des échanges qui lui paraissaient particulièrement croustillants. Ses clones, de leur côté, n’eurent pas beaucoup plus de travail qu’ils n’en avaient déjà eu : passée une certaine heure, plus aucun convive ne se présenta à l’entrée, et le trio d’hurluberlus qui avait tenté une incursion fut le seul groupuscule d’activiste à vouloir tenter quoi que ce soit ce soir là. Somme toute, donc, une soirée tranquille, sauf pour Atsukushi, qui dut regretter pendant de longs et pénibles moments d’avoir voulu intervenir dans le travail de l’Oterashi. Il avait voulu qu’il se fasse discret et avait finalement récolté une humiliation publique, qui allait certainement amoindrir ses chances de remporter de nouveaux marchés et de pouvoir faire levier sur ses rivaux si ceux-ci avaient assisté à la scène.
Au coeur de la nuit, lorsque les derniers invités eurent quitté la propriété sans qu’aucun nouveau problème ne survienne, les deux gardes à l’entrée fermèrent les portes et le bunshin qui était resté avec eux tout du long disparut dans un flash de fumée éphémère. Le domaine de nouveau pleinement en possession de son propriétaire, le second clone qui avait passé toute la soirée à patrouiller aux alentours se dissipa également de lui-même, et toutes les informations regardant les événements de la petite fête arrivèrent d’un seul coup dans l’esprit du guerrier tellurique, qui attendait encore quelques minutes dans le hall pour opérer les ultimes vérifications d’usage. Après tout, même une fois les convives partis, si l’un d’entre eux avait laissé un colis « personnalisé » à Atsukushi, il valait mieux qu’il le trouve rapidement pour éviter que son travail jusque là n’ait servi à rien. Mais après un examen approfondi, rien n’attira son attention, et alors qu’il s’apprêtait à quitter les lieux pour aller trouver un peu de repos au Dojo, la silhouette reconnaissable entre toutes du maître des lieux fit irruption depuis le grand escalier de l’aile est.
« Shinobi. Attendez. »
D’une façon tout à fait relâchée, les bras las et la tête presque penchée sur le côté pour marquer son manque d’intérêt, Yanosa s’arrêta et se tourna mollement vers le marchand.
« Je réalise… que je vous ai manqué de respect. Je n’aurai pas du. Vous… faisiez votre travail. - ...Hm. J’en connais un qui a profité du reste de la soirée pour faire quelques recherches. - ...Il est vrai, Clairvoyant. - Quand vous serez tenté à l’avenir de considérer l’un des miens comme vous l’avez fait, repensez à cette soirée, et à ce que vus y avez perdu. Au revoir, Atsukushi. »
Sans vraiment lui laisser l’opportunité de répondre, Yanosa tourna les talons pour rejoindre la sortie et s’enfonça dans la nuit sans prendre la peine de passer par le grand portail. Il connaissait la direction exacte dans laquelle se trouvait le Dojo, et comptait bien s’y rendre directement pour trouver un peu de repos. Car, pour ce qu’il en savait, il serait peut-être bien vraiment envoyé supprimer un dirigeant étranger dès le lendemain... |
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