Il se baladait tranquillement dans les rues, son katana à gauche de sa mains droite, habillé de son célèbre kimono gris perle, assortis d'un Haori blanc rehaussé de touches bleues marines qui faisait ressortir sa chevelure d'albâtre, et il faisait une petite ronde pour voir si tout ses "gars" étaient en place dans les rues. Depuis qu'il avait décidé que Kiri devait survivre et prospérer, il se devait d'en faire autant. Ce n'était pas parce qu'il avait changé ses plans, qu'il avait changer ses mœurs.

Il pénétra une échoppe au bout d'une rue bondée, et salua Akirama Donoyoshi, le gérant des lieux, qui blanchissait l'argent qu'ils se faisaient dans les rues. Petit bonus, il pouvait faire ses courses gratuitement dans l'établissement, car il lui appartenait presque entièrement. En quelques mois, les choses s'étaient accélérées pour Jiro. Aujourd'hui, c'était différent, on était dimanche. Le jour parfait pour décompresser.

- Bonne journée Akirama, fais gaffe à tes arrières, comme d'habitude. De toute façon, la supérette n'était pas réputé, et était excentrée, ce qui en faisait un parfait repère pour les criminels comme lui. Il y entreposait des armes, et d'autres trucs pas très net que l'on ne trouvait que sur le marché noir. Des poudres, des élixirs, des ingrédients. C'était une véritable corne d'abondance, pour les bandits dans son genre.

Il se dirigea vers le grand dojo presque par automatisme, et ne trouva personne en ses lieux, ou presque. Il y'avait bien un homme qui semblait marcher d'un pas pressé dans le sens contraire de Jiro. Celui-ci le reconnût directement, car il était un ancien membre de l'équipe 6. Enfin, il faut dire qu'il avait fait un passage éclair et remarqué, et tout juste son visage disait quelque chose à Jiro. Il l'avait vu dans un dossier, quelque part sur une pile dans le bureau du Mizukage.

Être l'élève du Nanadaime donnait quelque avantage sur le commun des mortels.

- Oi, Mafuyu-sempai ! Attendez un peu, j'ai une faveur à vous demander ! Qu'il fit dans sa direction, le hélant sans ménagement.

L'homme dégageait une aura primaire, ressentie exclusivement par le canal de l'instinct, à la fois sorte de quiétude barbare, calme guerrier qui en imposait beaucoup. Jiro savait reconnaître quelqu'un de plus fort que lui, et d'après les dossiers qu'il avait pût lire, Mafuyu était une sorte de monstre au yeux de beaucoup de chunin qui le fréquentait. Malheureusement les témoignages étaient assez rares, ou bien censurés, ce qui ne laissait que quelques bribes d'informations croustillantes à se mettre sous la dent pour le criminel de la pègre.

Après avoir affronté l'augure du clan Kaguya, on pouvait voir la baleine blanche et l'harponner sans crainte. L'adrénaline coulait à flot dans son organisme et lui donnait chaud. On était en hiver, mais on eut crut, avec l'intervention de Kyameru qui ne cessait de s'échauffer au contact du sens guerrier aiguisé de Mafuyu le rônin de Kiri, que le printemps avançait au côté de Jiro et de son comparse. L'atmosphère craqua presque de leur rencontre, deux auras guerrières qui s'entrechoquaient, cela faisait toujours du bruit dans le monde des sensations, ce monde que seul ceux à l'écoute de leur propre corps comprenaient.


- Je suis désolé de vous couper dans vos occupations, mais je ressens un étrange besoin de vous affronter, Mafuyu-sempai. Fit-il en clignant de l'oeil droit, l'endroit même ou naissait cette pulsion guerrière.

C'était en repoussant toujours ses limites qu'il avait commencer à entre-apercevoir le monde des grands, celui qu'on cachait au commun des mortels, pour leur propre sécurité. L'ombre qui va avec la lumière. Le dessous du dessus. L'entre monde en quelque sorte.

- Je sais qu'un désir ardent pourrait naître dans votre cœur également, à l'idée d'affronter Kyameru, la lame du désert ? Fit-il en posant la main sur le pommeau de son épée, qui fit monter d'un cran la température déjà étrangement élevée autours de l'Ikaku.

Les lieux étaient déserts, l'endroit calme, propice à l'échange de quelques civilités guerrières.

Entre le tempérament bouillant de Jiro, et le calme serein de Mafuyu, tout un monde de nuances vivait là, prêt à en découdre avec ceux qui savent très bien juger les autres, mais jamais eux même. Comme Jiro qui s'était conditionné tout le long du chemin à vaincre son adversaire, pourtant bien plus expérimenté et fort que lui. Quand on veut, on peut. La force du mentale sur le monde physique, était la deuxième leçon imposée par son maître à l'Ikaku. Il avait vu qu'il pouvait dépasser ses limites, aller toujours plus loin, toujours plus fort, toujours plus longtemps. Lui qui croyait que chacun était doté d'un potentiel précis, et fixe, le voilà découvrant la fléxibilité de l'âme et du corps humain.

Il suivit Mafuyu comme son ombre, faisant cliqueter son arme à chacun de ses pas.

- Je suis tombé sur vous au bon moment, j'ai hâte de savoir qui de votre technique, ou de mon pouvoir clanique, est le plus fort en situation de combat... fit-il en passant une langue sur ses lèvres, comme s'il goûtait le moment avec ses sens, autant qu'avec son intellect. Cela le stimulait de se battre, cela lui permettait d'avoir tout ses sens en éveil, et de ne jamais sombrer dans une routine qui aurait pu brouiller ses compétences, et émousser sa force vive.

Sur le terrain de la spiritualité, le combat entre deux personnes pouvaient représenter l'affrontement de leur puissance d’ego, cette force qui pouvait parfois s'approcher de la volonté, quand on savait bien l'utiliser. Titillée ce qu'il fallait, la fierté était source de miracle de la nature, et de l'homme. Même une fois rangé de côté, il permettait parfois de ne jamais s'oublier, et de faire preuve de sagacité, comme d'un égoïsme nécessaire à la bonne marche de sa vie. Finalement qu'on l'utilise ou non, l'égo était une bonne chose, un bon outil.

Et comme tout outil, sa fonction dépendait exclusivement du propriétaire qui s'en servait. Prenez les Ninjas, ce ne sont que des armes au service des hauts dignitaires de ce pays ; Mis entre de bonnes mains, ils pouvaient devenir le phare dans l'obscurité de ce monde. Mis entre des mauvaises, et c'étaient l'horreur qui frappait ce monde, et cela avait déjà été prouvé à de nombreuses reprises. Combien de morts, avant que l'on s'en rende compte dans les grandes sphères ? On critiquait les criminels comme lui, mais quid des pouvoirs corrompus, qui jonglaient comme des artistes de cirque, avec la justice et la morale ?

- Notre vie est mouvementée, une mission particulièrement éprouvante pour le maître, d'un point de vue psychologique, nous est tombée dessus dernièrement... Et puis depuis qu'il est au pouvoir, il n'a plus cinq secondes à lui, ni à moi par ailleurs ... Fit-il en dégainant son sabre souplement, et le passant devant-derrière lui, commença à faire chauffer sa lame comme on le ferait avec un moteur encore tiède.

- Commençons je vous prie ! Il se mit en garde, une main sur son fourreau, l'autre devant lui, le sabre tendu vers Mafuyu.

Il préférait lui laisser l’initiative. Comment aborderait-il le combat ? Rapidement et avec violence ? Ou bien lentement et avec patience ? Tant de possibilité, pour un seul choix à faire.

Les choses prenaient une tournure dérangeante, presque malsaine. On eut dit que l'ambiance avait changé au moment où le combat allait débuter. Quelque chose dans l'air, d'inquiétant, de terrifiant. Une odeur particulière, un craquement pourtant anodin mais qui n'annonçait rien de bon. Il y'avait deux écoles réunie aujourd'hui. D'un côté, la parfaite maîtrise de soi et de son chakra, contre la déraison de la puissante brutale, et la dureté de la violence à l'état sauvage. Le trublion contre le maître. Le petit contre le grand. David contre Goliath.

Pendant que tombait les reflets cristallin de la lune, comme un millier de petit soleil réfléchissant, son arme se transforma en serpent l'espace de quelques instants, le faisant sursauter. Son cœur rata un battement. Du Genjutsu ? Il avait déjà pratiqué des entraînements durant lesquels son adversaire usait de pareilles techniques. C'était un art de guerre redoutable, une arme qui, mise entre des mains sagaces et avisées, pouvait faire des miracles comme des hécatombes. Il n'avait pas vraiment de contre à offrir à ce genre d'attaques, mais il réfléchirait plus tard.

Le défis était à la hauteur de ses espérances.

- Je vois ... Quittons la raison quelques instants, et acceptons que nous ne sommes que des animaux plus évolués ... Lâcha-t-il, alors que son ton devenait de plus en plus saccadé, son regard se faisant barbare, son rictus mauvais. Il fit travailler les muscles de ses jambes, positionnant sa jambe porteuse derrière la plus valseuse des deux. Son chakra prit le relais, s'emmagasinant dans les fibres musculaires, envahissant son organisme comme pour le doper.

Il chargea d'un seul mouvement, en départ arrêté. Une charge spectaculaire qui le mena tout droit au contact. Il n'y avait rien de mieux pour lui, que de faire crisser les lames, et d'échanger une volée de coup avec quelqu'un. C'est là où l'on devenait intimes, dans une forme d'intimité que celle provoquer par l'amour, c'est là qu'on apprenait à connaître véritablement quelques. Il avait dégainé Kyameru, lame au claire. Il commença par une série de coup somme toute basiques, mais qui avait le mérite d'avoir été travaillé tant d'années, qu'elle en frôlait la perfection.

Coup de taille brutal donné de droite à gauche, coup d'estoc précis et redoutable, porté avec une rapidité de tout les diables. Il se déchaîna dans un algorithme aléatoire et complexe, dicté par son instinct et une sourde musique à ses oreilles, celle du combat -ou bien était-ce les battements de son coeur ? Tudum Tudum Tudum Tudum. Il termina son enchaînement par un coup de pommeau au visage, advienne que pourra si cela le menait tout droit aux ennuis.

Spoiler:

Tandis que le silence se faisait entre eux, la tempête frappa la conscience de Jiro, toujours sous les effets de multiples drogues et médicaments, pour supporter la douleur indicible que lui procurait sa maladie. Le combat commençait à prendre une autre tournure pour lui, comme s'il voulait prouver quelque chose à son adversaire, alors qu'il n'y avait rien à prouver du tout. Il voulait lui montrer qu'il était toujours en état, toujours capable. Il voulait se prouver à lui même que malgré tout, il restait un combattant d'exception capable de défendre sa vie, son territoire et ses idées.

Comment se regarder dans une glace le cas échéant ? Comment accepter de vivre une minute de plus, sans sa capacité à se battre ? C'était toute sa vie, toute l'oeuvre qu'il s'évertuait de construire, envers et contre tous. Lui, contre le reste du monde ; Et que le reste du monde prenne garde. Il était un solitaire non par choix, mais par nécessité. Personne ne devait découvrir sa vraie nature, et il lui était difficile de ne pas y céder la nuit venue, alors il s'isolait et vivait comme un ermite, loin des yeux, loin du cœur. Loin des autres.

Ses coups pleurèrent, et s'échoueraient en ondulant sur la garde de son adversaire, comme la pluie sur un lac paisible. Il y'avait deux écoles, celle de ceux qui pensent que la meilleur attaque c'est la défense, et ceux qui pensent que l'attaque est la meilleure des défense en soit. Il admira l'aisance de son adversaire, et son habilité à tout recevoir sans jamais donner d'information sur son véritable style de combat. Pour l'instant, on subissait le rythme infernal de Jiro, qui en véritable tyran, tentait de martyrisait ce qu'il ne pouvait entrevoir qu'à moitié.

Il était plein de défauts, mais c'étai en cela qu'il en devenait intéressant pour ses contemporains. En l'analysant, on pouvait mieux comprendre la cupidité et l'égoïsme de l'homme, et sa tendance à la violence était ridicule. Il n'était plus qu'une bête sauvage, capable de mordre la main qui tenderait pour l'aider. C'était cette douleur constante et lancinante qui le forçait à sortir de ses gonds en permanence, là ou il aurait eu besoin de sang froid dans sa situation.

Il esquiva la technique de son adversaire en reculant vivement et faillit perdre l'équilibre quand sa jambe se déroba sous lui. Il était diminué, atteint, mais pas vaincu. Il allait prouve à tout le monde que même avec cette satané maladie, il était capable de faire trembler les plus grands hommes de Kiri. Car il considérait Mafuyu comme l'un des plus fort de sa génération, l'un de ses gars capable de vaincre des armées à lui seul.

- Pour l'instant, j'ai éveillé le pouvoir de ma lame avec lui ... J'ai aussi travaillé mon jeu de jambe et ma mobilité ... Le reste restera sous le sceau du secret ... Il se lécha la lèvre supérieur, un petit sourire sur le visage... En attendant, si vous êtes curieux, Mafuyu-sempai, de découvrir de quoi est capable Kyameru, je vais accéder à vos désirs ... Dit-il en faisant chauffer le Ji de sa lame, et portant un coup direct au visage de son adversaire, après avoir réduit la distance de manière orthodoxe.

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La tranquilité quittait peu à peu son esprit, à mesure que l'ambiance se réchauffait, littéralement. L'Higure usait de technique affinitaire Katon, comme si Jiro était du petit bois pour faire le feu, afin de préparer une soupe, ou un ragoût quelconque. La préparation était néanmoins retorse, et plus dur à cuir qu'elle n'en avait l'air. Esquivant souplement l'attaque d'un pas de côté, il se prépara à esquiver, tandis que d'une simple vrille acrobatique, exécuté avec une précision dantesque, il n'évita les suivantes en se décalant de la ligne de mire.

Peu importait la puissance d'une attaque, une blessure mal soignée pouvait se terminer par la mort de son compagnon. Ils se devaient donc de prendre le moins de risque possible. Tandis qu'en situation réelle, il aurait peut-être foncé droit vers le feu, pour surprendre son adversaire par une esquive de sa conception, il avait choisit la prudence ici.

Il se dirigea vers son adversaire, dans un ballet savamment orchestré, dont l'un fuyait et l'autre attaquait. Il ne manque pas de ressource néanmoins, ce défenseur qui reculait pour mieux sauter sur sa proie, toute griffe dehors. Jiro se demandait quand le rythme du combat allait cesser, et se dit que c'était à lui de faire de son mieux pour changer les notes de cette mélodie lancinante se jouant entre eux.

- La brume n'a cessé de grandir, comme je l'ai fais avec elle... J'aspire à devenir l'un de ses guerriers de légende, que l'on craint rien qu'en prononçant son nom... Et vous, quel rôle jouerez vous à Kiri ? Fit-il en activant le pouvoir de sa lame une nouvelle fois. Il laissa l'aura Shakuton se développer et grandir tout en avançant vers on adversaire sur la pointe des pieds. Il avait largement le temps de le voir venir, mais est-ce que cela avait une importance, quand les deux adversaires avaient la volonté de croiser le fer l'un l'autre ? C'était comme l'amour réciproque, cela se passait de justification.

Il arriva au contact, et donna un coup simple en direction de son adversaire, facile à parer mais dont il fallait se méfier.

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