Joheki no Kuni. Le pays dans lequel je m’étais reconstruit après ma chute. Sharrkan et tous les autres membres du Fukkatsu m’y avaient bien aidés. Chacun avec sa manière. J’étais devenu plus fort, mentalement. Je m’étais attachés à d’autre chose que Kumo et je m’étais fait ce que je pensais être des amis, étais-ce réciproque ? Je ne le savais pas, mais je l’espérais.

En contrepartie, ma haine elle, était devenue encore plus grande. Finie la haine envers une personne, envers une nation en particulier. Maintenant, celle-ci était concentrée sur nos ennemis, qu’il soit Teikokujins et pire encore, Kumojins ayant retourné leurs vestes. Ceux-ci étaient la pire espèce foulant les montagnes Kaminarijins. J’espérais sincèrement ne pas avoir à tuer Ayanokoji à notre retour au bercail…

Aujourd’hui pourtant, une toute autre mission m’attendais. Hideaki Midori, kunoichi Kazejine que j’avais rencontrée à Kaze lors de notre petite escale. Amie d’enfance de Sharrkan, nous avait rejoint à Joheki et celle-ci devait m’apprendre une nouvelle technique. Nous maîtrisions tous les deux le suiton et ceci était une aubaine pour moi. Je devais devenir encore plus fort et surtout, je devais apprendre de mes erreurs. Ne plus répéter les mêmes conneries que celles effectuées face au Fidèle et ses sales chiens.

Nous n’avions pas encore eux beaucoup l’occasion d’échanger, Midori et moi. Surtout que depuis notre visite à Kaze, j’avais bien changé. Je ne morfondais plus autant qu’avant sans pour autant être entièrement libéré de mes démons. Mais j’étais aujourd’hui une nouvelle personne.

Nous avions rendez-vous à quelques centaines de mètres du campement afin de ne pas mettre en péril nos coéquipiers. Nous étions très tôt et le soleil qui perçait la cime des arbres réchauffait mon corps encore engourdi et froid de la nuit difficile que je venais de passer.

À peine quelques minutes après moi, la Chasseuse de Trésors s’approchait du lieu de l’entraînement. Je m’étirais tout en me relevant afin de m’adresser à la nouvelle recrue.

« Bonjour Midori ! » Lançais-je d’un ton enjoué. « Comment vas-tu ? »

J’étais prêt et cet apprentissage allait s’avérer précieux pour la suite des évènements.

Midori m’intimidait. En fait, je la trouvais jolie. C’était assez nouveau pour moi, je ne m’étais jamais réellement arrêté sur ce genre de ressenti auparavant. Cela me mettait mal à l’aise en fait, actuellement. Mais nous étions là pour s’entraîner aujourd’hui. Je chassais de mon esprit ces pensées et me concentrait sur les paroles de la Kazejine.

« Froid ? » Répondis-je interloqué. « Je dirais plutôt qu’il fait chaud à Kaze, moi… haha. »

J’osais espérer que la Chasseuse de Trésors avait prit avec elle de quoi survivre aux « froides » journées Kaminarijine, car sinon elle allait avoir quelques problèmes…

J’écoutais ensuite sa courte partie théorique sur le sujet du jour, l’eau « collante », nous avions eu la chance de discuter de nos pouvoirs personnels autour du feu l’autre soir et nous en avions conclu une chose, le partage. Elle allait m’enseigner aujourd’hui une technique de contrôle forte intéressante, « Saphir – La bave du Crapaud » comme elle la nommait. Je ponctuais ses phrases par des petits hochements de tête ainsi que de petites et courtes onomatopées, montrant que j’étais toujours attentif. Elle s’approchait ensuite de moi et je sentais sa présence à nouveau m’intimider, je me reprenais très rapidement, ne laissant rien transparaître. Elle continuait ensuite.

« Tu es t… » Non. « On aura toujours moins l’air bête que nos adversaires coincés là-dedans, c’est clair. » Disais-je en ricanant moi aussi. « Montre moi. »

J’observais, très attentivement. J’essayais de retenir tous les mûdras que l’albinos réalisait, mais ce n’était pas si facile que ça. Mon esprit n’arrivait pas à se concentrer et j’oubliais rapidement ce que je venais de voir. Elle réalisait la technique, lentement afin que je puisse en comprendre les secrets. Elle crachait ensuite un liquide pas très ragoutant, créant ainsi devant elle une flaque visqueuse.

À mon tour, alors.

Enfin… Je réalisais quelques mûdras – du moins ceux que je pensais être les bons – et concentrait mon chakra. Je crachais ensuite devant moi… absolument rien. Je m’étais juste fatigué à concentrer mon chakra et ne rien sortir. Un peu comme lorsque l’alcool à purgé tout votre estomac, m’voyez. Je m’apitoyais sur mon sort, baissant la tête, honteux. Je la relevais ensuite, le visage rouge de honte…

« Je suis désolé Midori, mais… » Mon visage devenait légèrement plus rouge, encore. « Tu peux me remontrer s’il te plait ? J’ai mal suivi les mûdras il me semble… »

Je baissais ensuite les yeux, attendant que la kunoichi me remontre une nouvelle fois les mûdras nécessaires à la réalisation de cette technique.

Je ne savais pas vraiment comment réagir. J’étais pathétique, je n’arrivais même pas à recopier de simples mudras, quelle honte. L’albinos eu l’air de réfléchir pendant quelques secondes avant de me dire qu’on allait recommencer d’une autre façon. Décidemment, j’avais du mal à me concentrer… ça n’allait pas aider mon apprentissage.

« Très bien, je… » Je marquais une petite pause. « Je pense être prêt. »

Oui, il le fallait. Ce n’était qu’un entraînement, je ne pouvais pas me laisser distraire par mes émotions. Certes, j’étais content, j’allais mieux. J’étais même content de partager ce moment avec Midori. Mais qu’allait-il se passer lorsque je combattrais pour reprendre Kumo si je n’arrive pas à gérer mes émotions ? Exactement la même, ce qui m’a mis si mal pendant de longues semaines, voire des mois. C’était un double entraînement pour moi aujourd’hui, je devais réussir à maîtriser cette nouvelle technique tout en contrôlant mes émotions.

Elle m’expliquait que je devais d’abord me concentrer sur la création du mucus avant de vouloir en faire une gigantesque flaque. Ce n’était vraiment pas bête. La jeune femme me remontrait ensuite pas à pas les mûdras nécessaires à la création du mucus et relançait une nouvelle fois sa technique.

« D’abord le mucus. » Disais-je le visage concentré.

Je réalisais les mûdras nécessaires, concentre mon chakra et crache devant moi ! Je sens une drôle de sensation dans mon estomac et je ne sais pas comment l’apprivoiser ni même ce que c’est. Est-ce une émotion non contrôlée due à la présence de la kunoichi ou tout simplement mon estomac qui ne comprend pas trop ce qu’il se passe en lui ? Quoi qu’il en soit, je vomissais – et non crachais – une légère quantité de mucus qui coulait d’une manière peu ragoutante le long de mon menton.

Je m’essuyais aussi rapidement que possible, encore une fois honteux…

« Je vais réessayer ! » Lançais directement après, essayant de ne pas faire attention au regard de Midori.

Je reconcentrais une nouvelle fois mon chakra et la même sensation se faisaient ressentir dans mon estomac. Cela devait donc être la création de mucus, ça me rassurait quelque peu. Cette fois-ci, une quantité un peu plus élevée de mucus s’échappait d’une manière mieux contrôlée de ma bouche, mais ce n’était toujours pas ça.

Je continuais ainsi, réessayant plusieurs fois dans le but de créer le bon mucus et de contrôler sa « sortie ».

Je voyais mes progrès, lentement mais sûrement. La qualité et la quantité créée augmentait presque à chaque essai de ma part. Ce n’était pourtant toujours pas assez pour approcher le niveau de Midori. Je continuais comme ça encore de longues minutes avant que la jeune Kazejine ne lève une main au ciel, appelant une pause. J’étais essoufflé, il est vrai que cela demandait tout de même une certaine quantité de chakra et mon énergie s’était un peu vidée. Je m’essuyais la bouche du revers de ma manche tout en observant ma sensei d’un jour.

L’albinos s’approchait ensuite de moi et, du bout des doigts, caressait mon épaule. Encore plus rapidement que le mucus mettait pour sortir par ma bouche, mon corps se raidissait. Je pense qu’à ce moment-là on aurait pu détruire n’importe quel Dieu rien qu’en me lançant sur celui-ci. Le rouge me montait lui aussi aux joues et l’augmentation de la chaleur de mon propre corps se faisait ressentir.

Mon état se dissipait rapidement lorsque celle-ci enlevait ses doigts de mon épaule et je reprenais une nouvelle fois le contrôle de mes émotions. Décidément, j’avais beaucoup de mal à contrôler mes émotions avec Midori. La jeune femme ne pouvait pas être passé à côté, elle l’avait pour sûr, remarqué.

« Oui, je crois que ça va me faire le plus grand bien. » Répondais-je à la Kazejine tout en souriant.

Nous nous dirigions vers un petit tas de feuille au pied d’un arbre voisin afin de nous y asseoir. Midori ne perdait ensuite pas de temps, passant à la théorie des prochaines étapes de mon apprentissage. Je suivais ces dires avec la plus grande des attentions, remerciant l’albinos lorsque celle-ci me faisait un compliment.

Mon regard passant de ses yeux à sa main, rapidement attiré par son doigt qui se levait afin de faire le chiffre un. Deux étapes, le plus dur restait encore à faire. Beaucoup et rapidement. Une fois que le beaucoup allait être maîtrisé, la rapidement allait pouvoir suivre.

La Kazejine était vraiment très avenante avec moi, gentille et attentionnée comme peu de monde – si ce n’est que Sharrkan – l’avait été dans ma vie.

« Merci… » J’avais repris mon souffle. « On peut y retourner. »

Je reprenais ma place au centre de cette petite clairière. Concentrant mon chakra, j’essayais d’oublier et de m’abstenir de la sensation dérangeante que la création de mucus créait dans mon estomac. Me concentrant uniquement sur la quantité tout en gardant la même qualité qu’auparavant.

J’essayais une première fois, la quantité était meilleure, mais la qualité y avait pris un coup. L’équilibre était compliqué à trouver, mais je savais que j’allais y arriver. Je recommençais, encore et encore. Améliorant à chaque essai la quantité et la qualité du mucus que je créais. Des longues minutes d’essais, plus ou moins fructueux.

Après plusieurs dizaines d’essais, je pensais enfin arrivait à quelque chose d’assez correct. Je me tournais donc vers l’albinos afin de lui poser une petite question.

« Qu’en penses-tu ? Qu’est-ce que je pourrais faire d’autre pour que ce soit encore mieux ? » Je marquais une légère pause. « Je n’ai presque plus le sentiment de vomir, la sensation est presque adoptée par mon estomac. Mais j’ai l’impression de stagner encore un peu… Qu’en dis-tu ? »

Finalement, c’était peut-être un peu plus qu’une « petite question ».