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Un Cerf se voyant dans l'Eau [Yasei Zeref]

Hokazuka Liuqin
Hokazuka Liuqin

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Dim 29 Déc 2019 - 23:12
Dans le cristal d'une fontaine
Un Cerf se mirant autrefois
Louait la beauté de son bois,
Et ne pouvait qu'avec que peine
Souffrir ses jambes de fuseaux,
Dont il voyait l'objet se perdre dans les eaux.

Hayashi. Il avait plu la veille. Au bon matin, descendant les marches de sa maison creusée dans un arbre, Liuqin fit face à une flaque d'eau laissée là par la nuit pluvieuse. Sa lance à la main, il posait le genou contre le sol puis baissait le regard pour affronter le poids du sien. Que faisait-il ? Après s'être cherché tant d'excuses il ne pouvait toujours pas nier la vérité. Son acte était lâche. Il fuyait. Il avait beau avoir menti à ses parents et à sa communauté en disant partir pour Kiri dans le but de trouver des alliés pour affronter l'Empire du Feu, il n'arrivait pas encore à se mentir à lui-même. Il savait qu'en partant il ne trouverait aucun allié. Il fuyait juste. Loin de ses cicatrices, loin de ses peurs, comme un enfant qui courrait jusqu'à sa chambre allumée après avoir éteint la bougie dans son couloir. Il abandonnait ses parents. Que ferait-il si les volontés sanguinaires du Teikoku l'amenait à frapper à la porte des Hokazuka p'irvilebi ? Son peuple courberait-il l'échine en connaissant la même oppression que Kaminari ou devront-ils faire face à un nouveau génocide sanglant ? Il abandonnait ses parents à leur sort. Bien sûr ses derniers préféreraient que leur fils soit à l'abri à Kiri mais qu'en était-il de ce que lui préférait ? Et même lorsque Liuqin était assailli par ses questions, il fuyait. Il balayait l'air devant son regard pour faire partir ses pensées puis retardait l'inévitable. Ce jour arrivera.

Prenant appui sur sa lance pour se relever, il fit ensuite le chemin jusqu'à l'arrière de la maison familiale là où leur élevage reposait. Il pouvait se résoudre à laisser ses parents ici derrière des logiques d'émancipation et d'arrivée à l'âge adulte mais abandonner Otsuno était une idée inconcevable. Ils étaient basiquement la même personne, et l'un sans l'autre ils sont sans défense. Le cervidé marchant à ses côtés ils atteignirent ensemble la place centrale du campement p'irvilebi. Le peuple faisait la queue pour souhaiter les meilleurs encouragements au duo, parfois faisant don de provision pour le voyage. Heureusement la partition la plus douloureuse n'eut pas à avoir lieu en public. Liuqin et sa famille avaient eu droit à leurs adieux en privé chez eux. Leur noyau était solide. Lorsqu'on échappe à un génocide avec deux parents vivants on ne considère plus jamais leur existence comme étant acquise.

Le voilà chargé d'une mission basée sur un mensonge. Il ne partait pas à Kiri pour trouver des alliés. Il était juste prêt à tout pour fuir. À vrai dire le mélange était plus subtil que ça. On n'abandonne pas ses parents juste par peur, leur passif les rendait indivisible et les laisser à leur mort était inconcevable pour qui a vécu ce qu'ils avaient vécu. Liuqin était également mu d'une volonté de voir le monde. Et se rendre dans des terres expertes le renforcerait, rendant par extension son village plus fort, également. Mais ça, il ne le savait pas encore. Un savant mélange de couardise et de culpabilité gangrénait trop son esprit pour qu'il puisse s'en rendre compte.

Quelle proportion de mes pieds à ma tête !
Disait-il en voyant leur ombre avec douleur :
Des taillis les plus hauts mon front atteint le faîte ;
Mes pieds ne me font point d'honneur.


Le voyage commençait. Avec Otsuno à ses côtés, il quittait son campement clanique puis Hayashi. En quelques jours il atteint Ame, une large zone de non-droit corrompue par son propre peuple. Il lui fut nécessaire de faire profil bas, heureusement surveiller ses arrières est plus facile lorsqu'on est deux. Cela ne l'a empêché de se faire vandaliser quelques provisions mais il pouvait s'estimer chanceux de ce avec quoi il s'en sortait en quittant Ame. Les terres sauvages entre le Pays de la Pluie et celui du Fer constituèrent la prochaine étape de son voyage. Hors de question de passer par le Pays du Feu, il refusait de se jeter dans la gueule du loup même par facilité. Il ne s'attardait ensuite pas à Tetsu, il n'était pas là pour ça. Il transitait le plus rapidement possible dans le but de rejoindre quelconque transport naval jusqu'au Pays de la Foudre. Officiellement terre du Teikoku, il ne put éviter de la traverser. Il fit en sorte de rendre son séjour le plus court possible, traversant en largeur la péninsule de la Foudre qui, elle, s'étendait en longueur pour rejoindre encore un autre navire jusqu'à sa Terre Promise, Kiri. Liuqin aurait préféré parcourir Ame dans son ensemble mille fois et nu plutôt que devoir passer par les zones de l'Empire du Feu. Mais en l'occurrence, aucun autre choix ne lui avait été laissé. Bien évidemment, tout au long de son périple, faire accepter une bête dans un bateau avait été un problème. C'était sans compter un stratagème assez simple basé sur des techniques de Métamorphose, attirail de base du shinobi que l'Hayashijin a eu le temps de travailler avant le Génocide puis de développer une fois exilé. Résoudre cette problématique en soulevait cependant une autre, devoir doubler le moindre frais afin de les adapter à deux personnes réduisant l'ensemble de ses économies à quasi-néant à la fin de son voyage.

Mais il était à présent ici, à Kiri. La brume autour de l'archipel humidifiait son visage lors de sa traversée. Puis enfin, il posait le pied sur le sol de la large Citadelle. Il était là, au Village Caché dans la Brume, au Port Naragasa. Enroulé dans son drap marron, le visage un peu noirci par le voyage et amaigri par un régime drastique, sa détermination n'en avait pas pris un coup. Il semblait se porter bien malgré les épreuves, ses affaires divisées en deux parmi plusieurs sacs. Une charge était sur son dos et l'autre moitié portée par Otsuno encore métamorphosé en jumeau identique mais muet de son partenaire.

Il rejoint la file de gens réservée aux nouveaux arrivants. Une fois son tour venu, un homme lui demanda, carnet à la main :

"Vous êtes là pour quoi ?"

Son interlocuteur était ferme, mais pas cassant. Au moins, son arrivée commençait sur de bonnes bases.

"On est là pour s'installer définitivement à Kiri." détaillait-il en désignant celui derrière lui, Otsuno métamorphosé en un double de sa personne.

"Vous êtes pas d'ici ?"

"Hayashi."

"Bougez pas."

Le cadre repartit dans une sorte d'arrière-salle, mais la file ne fut pas laissée sans surveillance, la salle était largement gardée. Toute tentative de percée en force se verrait avortée. Non pas que ce soit l'objectif de l'Hokazuka. Quelques minutes d'attente plus tard dont les marchands obsédés par le rendement n'eurent oublié de se plaindre l'administrateur revint vers les arrivants.

"Veuillez me suivre vous et votre partenaire. Par contre vous serez reçus séparément. Vous comprendrez."

Ses derniers mots sonnaient plus comme un ordre qu'une considération, mais tel était le ton de l'autorité, le Cervalier n'était pas là pour remettre tout un système en question. Il était déjà reconnaissant de se voir accorder une entrevue et acquiesça pour manifester ses remerciements. Son "partenaire" n'allait cependant pas pouvoir être reçu. Interroger un cerf peut s'avérer compliqué. Il lui fallait jouer carte blanche et faire preuve d'honnêteté s'il voulait que tout se déroule bien et il devra préciser ce détail aux officiers. Le trajet jusqu'à l'arrière-salle ne fut pas bien éprouvant, quelque pas séparaient la porte du reste de la file. Et très honnêtement après son périple il aurait bien pu traverser tout Mizu.

Au sein de cette pièce, deux autre portes se présentaient. Une fois tous rentrés, Liuqin abordait l'Officier d'un air bien embêté d'autant plus que celui-ci n'avait pas ouvert la bouche lorsque ces derniers entrèrent dans l'arrière-salle afin de ne pas leur permettre de se préparer à quoi que ce soit.

"Excusez-moi. Je crains que vous ne puissiez pas interroger mon ami..."

"Et je crains que ce ne soit pas toi qui décide."

"Oui, oui, bien sûr. Loin de moi l'idée de vous imposer quoi que ce soit mais il ne pourra pas vraiment répondre à vos questions c'est... c'est un cerf."

Sous ces mots, la métamorphose d'Otsuno se rompait et révélait un cerf qui ne se privait pas de lâcher brame bruyant. Le cadre administratif se pinça la racine du nez tout en fermant les yeux, visiblement agacé.

"Je reviens..."

Tout en parlant de la sorte,
Un Limier le fait partir ;
Il tâche à se garantir ;
Dans les forêts il s'emporte.
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Yasei Zeref
Yasei Zeref

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Ven 3 Jan 2020 - 20:45
Les ordres sont les ordres, et y obéir est ma mission. Voilà le quotidien que je vis, au milieu de mon vœu de devenir plus fort et de mes contraintes au sein des forces armées Kirijines, je suis finalement assigné à la sécurité du port. Beaucoup des personnes présentes ici sont de simples fonctionnaires, mais nous autres des forces de polices devons assurer la sécurité et intervenir en cas d’échauffourées. Toutes les personnes qui arrivent ne sont pas des enfants de chœur, et nombreux sont ceux qui tentent de passer en force, trop apeurés de retourner par chez eux. Le flux migratoire en provenance de Kaminari a bien réduit, cela dit, ce qui signifie peut-être que la guerre là-bas a fini par tuer tous les fuyards restants ? Je m’en fiche, en fait, ils ne sont pas importants pour moi, alors qu’ils vivent ou qu’ils meurent, ils restent des points invisibles sur une carte bien trop grande pour être regardée depuis mon poste de garde du port Naragasa. Ce que je vois, cependant, ce sont les dizaines de personnes qui arrivent chaque jour. A l’approche du festival d’automne, nombreux sont les marchands espérant pouvoir vendre leurs articles à la population de l’eau, mais aussi aux touristes qui viennent également assister à tout cela. Cela va sans dire que le nombre de personnes présentes sera hallucinant.

Je repense aussi à une personne, en ces temps troublés, que je n’ai jamais osé revoir depuis que je l’ai vue dans ce lit d’hôpital. Mon ancienne et toute première Sensei, Hayame Atsumi, qui est une personne que j’affectionne assez étrangement, alors que je l’ai connue durant les moments de mon existence où j’étais moins ouvert socialement. Autant dire qu’elle m’a fait bonne impression en manquant de me casser le dos dès le premier entraînement. Le nombre de personnes comptant devient de plus en plus petit, et je devrais peut-être lui rendre visite avant que la maladie ne l’emporte, afin de lui faire savoir que dans cette tempête de glace que traverse mon cœur, elle fait partie des quelques flammèches d’espoir, qui m’empêchent de sombrer dans les ténèbres définitivement. Le loup me tire de mes pensées, ou plutôt mon instinct, mais les deux fonctionnent, alors que je commençais à devenir sentimental. Il a plus été affecté que moi par mes tourments, sans doute parce qu’étant un animal, il est plus sensible aux meurtrissures que je ne le suis. C’est aussi pour cette raison que je l’associe à cette colère qui gronde au fond de moi, voulant éclater à chaque instant.

Je baisse les yeux vers un groupe de personnes amenées à l’interrogatoire. Il semblerait qu’il n’y ait pas que des touristes, à l’heure actuelle. Mais cela n’est pas mon affaire, je ne suis pas assigné aux questions, aujourd’hui. Laissant mes yeux fureter sur les passages consécutifs, je finis par me retourner, repérant le bruit de pas très discrets dans mon dos, d’une personne souhaitant me tapoter sur l’épaule, sans aucun doute. Mon regard à son égard lui montre que sa petite plaisanterie ne marchera pas sur un Yasei aussi doué, mais il n’était pas là juste pour ça.

« Nous avons besoin de vous en bas, un type étrange avec un… cerf. Il voudrait vivre dans le village, on sait pas trop quoi faire. Je veux dire, pour lui on peut faire remplir la paperasse et poser les questions, mais pour la bête ? »

Un cerf ? Est-ce une blague ? Il y a plus beau comme animal de compagnie, et moins encombrant. Je quitte mon perchoir rapidement, et me dirige vers la salle où se trouve le petit duo assez atypique. Je jette un regard rapide au mastodonte, me disant qu’il serait très bon en civet, et m’assurant de sa nature par la même occasion. Ensuite, mes rubis se posent sur l’homme aux cheveux longs. Je l’invite à s’assoir, sur une chaise ou sur sa monture, peu importe, et je reste de bout, pour ma part.

« Bonjour, je m’appelle Zeref, je suis un shinobi du village caché dans la brume, et également un soldat engagé au sein des forces de polices. J’aimerais que vous me racontiez votre périple, d’où venez-vous ? Pourquoi vouloir vivre ici ? Et surtout, pourquoi amener un tel animal par chez nous ? »

Mes sens sont à l’affût, mais la présence de deux personnes en face de moi risque de fausser la donne, j’aurais du mal à me concentrer sur les battements du cœur et la respiration de cet inconnu à cause de son monstre. 


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Hokazuka Liuqin
Hokazuka Liuqin

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Mar 7 Jan 2020 - 1:15
L'Homme qui arrivait était extrêmement similaire au Cervalier. L'Hayashijin n'avait jamais vu quelqu'un avec des cheveux aussi sombres que sa propre coiffure et un iris aussi inhabituels que ceux qui le sertissaient. Coup du sort ou non, les deux individus partageaient également la même silhouette. L'un n'était plus grand que l'autre et leur corpulence se faisait concurrence. Celui aux cheveux longs était plus fin, mais à vrai dire personne n'était vraiment plus léger que lui. Personne à son âge, en tout cas. Homme ou Femme. Quoi qu'il en soit, cette ressemblance, pour une raison irrationnelle, attisait une sympathie chez l'Irmagreba. Il en était plus détendu sans pour autant être totalement à l'aise entre ces quatre murs.

À son arrivée, l'Officier lui demanda, après s'être présenté, ce qui ressemblait à un historique de la vie de l'immigrant. Son voyage, ses motivations et enfin justifier la présence d'Otsuno. C'était anodin pour lui, mais il oubliait souvent que la présence d'un cerf ne l'était pas pour... à peu près tout le monde. Dans tous les cas, la coopération était la clé. Et même si Liuqin souhaitait lutter, il n'en avait plus la force après le périple qu'il a dû traverser. Alors il prit place sur une chaise, puis une grande inspiration, et déballa à peu près tout ce qu'il pouvait dire sur lui même :

"Autant commencer par le début. J'ai eu deux noms au cours de ma vie; Inuzuka Liuqin puis Hokazuka Liuqin. Les Inuzuka sont un clan ancestral du Pays du Feu."


L'origine. Voilà par où il fallait commencer. L'officier ne pourrait comprendre ce qui a motivé l'exil de Liuqin s'il ne connaissait pas son passé au sein du Pays du Feu.

"En 196 le Daimyo du Feu, responsable de bien des ingérences y compris la Guerre civile ayant ravagé le pays depuis bien longtemps, s'est vexé du refus poli de mon peuple de lui céder des troupes. L'Administration du Pays, de manière démesurée, a répondu avec un Génocide."

Il fit une succincte pause afin de se préparer à la suite de son discours. Aborder le Génocide en tant que fait lui était déjà un exercice peu satisfaisant mais il allait en plus de cela devoir parler de son expérience de celui-ci. Il le fallait, comment comprendre l'Hokazuka sans aborder l'événement qui a le plus d'impact sur sa personne et qui le détermine en tant de points aujourd'hui encore ?

"Les Inuzuka existent encore, mais une grande majorité des survivants se sont éparpillés là où ils pouvaient. Mon expérience de ce Massacre est... relève du miracle. J'ai perdu de la famille, des amis, de manière inévitable. Mais mes deux parents sont encore en vie."

En analysant ses propres mots, le jeune se rendait compte que son discours pouvait passer pour un stratagème cherchant à cueillir les sentiments de son interlocuteur, un discours par le pathos. Il devait clarifier ses intentions.

"Je ne cherche pas votre pitié, je vous déroule juste le rouleau de mon identité, comme demandé."

Il pouvait à présent reprendre le fil de son histoire.

"Parmi les exilés, une partie s'est rassemblée pour fuir jusqu'à un pays non-loin. Le Pays du Bois. Proche, mais pas frontalier. Sa réputation de Terre de refuge pour les traqués fut un argument de poids. Cette partie d'exilés Inuzuka est aujourd'hui appelée "Hokazuka", d'où mon nom. Nos prédécesseurs de Hi maîtrisent un art martial clanique requérant un canidé à leurs côtés. Un Chien, un Loup, un Renard... J'ai grandi dans cette ambiance. Ces chiens sont des partenaires plus que des animaux, ni de garde ni de compagnie. De plus, ils sont également capable de mobiliser un chakra. Je n'ai pas entendu parler d'utilisation affinitaire, cela dit."

Ce passage pouvait ressembler à un discours inutile. Mais sans comprendre l'art des Inuzuka, on ne comprend pas l'art des Hokazuka. Et sans comprendre l'art des Hokazuka, on ne comprend pas la présence d'un cerf aux côtés de Liuqin. Or, il lui a explicitement été demandé pourquoi un tel animal l'accompagnait.

"Revenons aux Hokazuka. Ils ont remplacé le chien par d'autres animaux. Depuis notre arrivée à Hayashi nous ne sommes pas vraiment unifiés, ce qui fait que nous ne sommes ni structurés ni ne connaissons qu'un seul animal. Pour ma famille, par exemple, c'est le cerf. Il s'appelle Otsuno, au passage."


Il pointait le concerné avec son pouce. Ce dernier laissait échapper un léger grognement comme pour gratifier l'Officier d'un " C'est moi ! ". Ou pur fruit du hasard, qui sait ?

"Ma famille fait partie d'un petit groupe d'Hokazuka, une petite centaine je dirais, qui se sont enfoncés un peu plus profondément dans les bois que leurs cousins. On y a découvert les ruines et vestiges d'un peuple ancien ayant habité les lieux. Les "P'irvilebii". On a redécouvert leurs textes, leur art, y compris martial ainsi que leur culture. Maintenant nous habitons leurs maisons. Ils sont à l'origine d'un art martial cavalier utilisant un cerf. Ce qui explique pourquoi Otsuno est mon partenaire. J'ai activement participé à la lecture de ces textes, donc je peux vous dire tout ce qu'il y a à savoir sur le peuple p'irvilebi."


Il marqua une pause dans le but de laisser ce flot d'informations entrer dans la base mentale de données de l'interrogateur. Il laissait même une fenêtre ouverte à la réponse. Non pas qu'il ait fermé cette dite fenêtre une seule fois depuis le début.

"Aujourd'hui ils sont éteints, malheureusement. Ensuite des années ont passé mêlant les découvertes et l'apprentissage, je me suis vu confier mon partenaire, j'ai appris à me battre, à protéger mon peuple, fort des nouvelles connaissances que nous avions déterré. Puis il y a un mois de cela, des nouvelles du Pays de la Pluie sont parvenues au reste des Hokazuka avec qui nous avions gardé contact, puis à nous."


Liuqin soupira, apparemment peu satisfait de ce qui allait suivre.

"C'est le début d'une nouvelle ère pour le Pays du Feu, il semblerait. Je ne saurais pas vraiment vous donner les détails mais le pays se serait structuré, unifié et débarrassé de l'ancien système. Tout de suite après il aurait lancé un assaut monstrueux sur le Pays de la Foudre, massacrant son peuple et le tenant en esclavage. C'est ce que j'ai entendu mais j'y crois. En entendant ça j'ai décidé de partir ailleurs pour protéger mon peuple de cette menace."

Le Cervalier l'ignorait mais son choix de mot était des plus juste. En effet, c'était juste ce qu'il avait entendu et il y croyait. La réalité des fait était différente. Certes, on ne pourrait dire que l'annexion de Kaminari s'est passée dans la Paix et le calme, mais les civils ont été (relativement) épargnés. Il s'agissait principalement d'une guerre éclair de shinobis et dire que le peuple vit aujourd'hui en tant que martyrs reviendrait à propager un mensonge. Mais ça, Liuqin ne le savait pas. Ses croyances s'étaient mêlées aux faits et tel en était l'expression.

"L'Empire du Feu est dangereux. Nous savons ce qu'est la Violence d'un État. Mon peuple s'est fait génocider. Nous ne connaîtrons pas ce destin pour la deuxième fois."

À ces mots, l'Homme des Bois qui jusque là s'était contenté de regarder la table face à lui releva le regard vers Zeref, affrontant presque son regard. Il se concentrait plus sur son visage que son regard, pour être honnête. Il était courageux mais pas téméraire. Quoique provocateur par instants, mais pas maintenant.

"Si je suis parti ailleurs c'est pour en apprendre plus sur les arts martiaux, devenir plus fort et pourquoi pas forger des alliances entre mon peuple et d'autres pays. J'aurais pu choisir de partir dans le Pays du Feu pour le saboter de l'intérieur mais je suis rationnel. Je n'ai pas cette force. Iwa est encore trop proche de la menace que représente cet Empire et je ne serais pas légitime à rejoindre une rébellion kumojine. Je ressens leur douleur mais je ne peux pas me l'approprier. Kiri est la Maîtresse des Eaux, elle est encore hors d'atteinte de l'Empire. Si je peux permettre une Alliance à mon peuple, le Village Caché dans la Brume serait un formidable allié."


Il ne fallait pas que son arrivée se transforme en Mission Diplomatique. Certes, c'est le prétexte qu'il a donné aux Hokazuka p'irvilebii et officiellement c'était sa mission, mais il n'en avait pas les capacités ni les talents. Ou alors pas encore. Alors il nuança son discours :

"Mais je ne suis pas Diplomate. Et mon petit peuple n'a que peu d'avantages à offrir à la Cité de la Brume. Alors si je peux au moins rester à Kiri pour devenir plus fort et défendre au mieux mon peuple, j'aurais accompli ma mission. J'ai traversé les Bois d'Hayashi, les coupe-jarrets d'Ame, les remparts de Tetsu et les larmes de Kaminari pour arriver jusqu'ici. Si Kiri m'offre son hospitalité je lui devrais la vie. Je la servirais à n'importe quel prix. Mais je vous en prie, laissez-moi devenir plus fort. Laissez-moi sauver ma famille."

À ces mots il quittait sa chaise pour plier le genou face à la Bête aux Canines tranchantes. Il espérait que cela serait suffisant à lui accorder un passage à Kiri. Sa quête devait être remplie et il était épuisé de tout ce qu'il venait de mettre un mois à traverser. Ses dernières forces venaient d'être projetées dans son discours. C'était maintenant ou jamais.
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Yasei Zeref
Yasei Zeref

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Sam 11 Jan 2020 - 21:17
L’inconnu accepte de s’assoir, ce qui facilitera légèrement mon travail, non pas que le fait qu’il soit debout me dérange particulièrement, mais les règles de base de la Kenpei stipulent que l’interrogé doit être assis, pour des raisons de sécurité dont je me moque un peu. En fait, tout simplement, il paraîtrait qu’assis, l’individu soit plus lent à agir s’il veut se révolter. Dans mon cas, je suis face à un homme et à un cervidé assez peu commode, alors je pense que sa posture n’est pas importante. Son récit est long, et je n’en manque pas une seule miette. Son identité semble être véridique, donc le brun s’appelle Liuqin, un prénom fort étrange, qui n’est définitivement pas des plus communs. Pour ce qui est de son nom de famille, il me donne une indication majeure, même si je ne suis pas au fait de tout. Les Inuzuka sont un clan réputé à Hi no Kuni, ils sont capables de se battre aux côtés de chiens, et de faire des combinaisons du tonnerre, d’après les récits d’histoire. Pour ce qui est des Hokazuka… J’en apprendrai plus, en l’écoutant, sans aucun doute.

L’histoire du génocide des Inuzuka me foudroie. Je n’en ai jamais entendu parler, mais l’histoire du pays du feu n’est pas la plus répandue, et pour ma part, je ne m’y suis jamais attardé plus que ça. Je ressens une pointe de pitié pour Liuqin lorsqu’il parle de sa place dans cette histoire, mais je ne me laisse pas attendrir pour autant. Son rythme cardiaque est légèrement altéré lorsque ces mots sont prononcés, mais c’est faible, cela vient du fait qu’il en ressente probablement de la tristesse, et je n’y prête pas attention. Je hoche néanmoins la tête lorsque le Hijin précise ne pas dire cela pour m’attendrir, mais mon faciès reste impassible, je ne vais pas me mettre à pleurer et à le plaindre de sa triste vie parce que son peuple a subi un génocide. Pour le peu que j’en sais, le mien est peut-être composé de deux personnes, et le reste a aussi bien pu être anéanti par n’importe qui.

L’explication sur le nom « Hokazuka » vient enfin. Je regarde alors le cerf avec une pointe de méfiance dans mon regard. Finalement, il représente un danger car il est capable d’utiliser le chakra. La personne devant moi est d’ores et déjà en deux contre un, alors même que je n’en avais aucune idée. Je suis satisfait de ces découvertes, et je crois l’étranger sur parole, ses « constantes » ne montrant pas de mensonges. Bien sûr, il peut aussi être un maître menteur, mais j’en doute. Vient ensuite un passage sur une sorte de civilisation disparue. Ma soif de connaissances apprécie ce passage, pas mon instinct policier, qui, lui, s’ennuie à mourir. Je ne pense pas qu’il ait pu inventer une histoire aussi lourde juste pour pénétrer le village. Dire qu’il est un marchand aurait suffi, alors il doit vraiment être ce réfugié qu’il prétend être. Je ne dis aucun mot, je le laisse ainsi continuer, tant qu’il en a à dire.

Les informations que j’attendais tant viennent enfin. J’y apprend ainsi que le village caché dans les nuages a été annexé, du moins je le déduis de cette histoire de rébellion Kumojine, qui ne peut vouloir dire qu’une chose. Je ne sais pas si les hautes sphères Kirijines sont au courant de ce fait, mais pour ma part, je le découvre à l’instant même. De plus, le jeune homme serait ici pour tisser des liens d’alliance avec le village caché par la brume, et renverser l’Empire du Feu. Du moins, c’est ce qu’il dit au départ, pour ensuite nuancer ses propos. Lorsqu’il parle de servir la brume en échange d’une acquisition de compétences, un sourire naît sur mes lèvres. Je n’aurais eu à dire qu’une seule chose pour obtenir toutes les informations que je voulais. J’ai notamment découvert plusieurs faits importants, mais j’ai aussi eu les données nécessaires à son entrée sur le territoire.

« Bien, tout ceci m’a convaincu. Je ne dis pas que vous allez pouvoir entrer à Kiri facilement, et être accepté tel quel, mais je crois votre histoire, dans sa globalité. Je n’ai pas d’autres questions à vous poser, du moins dans le cadre de mon poste de soldat de la Kenpei. Je vais vous faire admettre en tant que réfugié, et remonter aux autorités compétentes votre intention de servir la Brume. En tant que shinobi déjà formé, je ne doute pas que vos compétences convaincront mes supérieurs, néanmoins, vous comprendrez que l’on ne peut accorder une confiance aveugle à un parfait inconnu. »

Je lui fais signe de se relever. Il ne m’est inférieur en rien, et ses origines ne devraient pas l’obliger à ployer le genou pour être accepté.

« Relevez-vous, si vous souhaitez servir ce village, alors c’est nous qui vous serons reconnaissants, à terme. Vous serez suivi, espionné dans vos moindres faits et gestes, et ce pendant un mois. Ni plus ni moins. Durant cette période, nous vous observerons pour déterminer si vous représentez une menace pour nous, et nous reviendrons vers vous pour vous en faire un rapport. Si tout se passe bien, ce dont je ne doute pas vraiment, vous pourrez intégrer notre armée, à l’essai. Cet essai ne sera qu’une formalité, et nous vérifierons votre état mental et physique par quelques tests, suite à quoi vous serez enfin l’un des nôtres, un Genin de Kiri. »

Je marque une pause, espérant qu’il ait bien tout compris. Les formalités peuvent sembler lourdes, mais il ne s’agit pas d’une simple visite, ici. L’homme souhaite nous rejoindre, et se battre à nos côtés. Je ne sais pas quelles sont ses capacités, mais je pense qu’il peut nous impressionner, avec ce duo assez atypique.

« Pour ce qui est d’Otsuno, il est bien sûr le bienvenu également. Je vous recommande de ne pas fréquenter les rues bondées en sa compagnie, ce n’est pas le genre d’animal très commun par ici… Mais si vous le faites, cela ne sera pas considéré comme une entorse à votre « période d’essai », ne vous en faites pas. »

Je tends alors ma main à Liuqin, pour serrer la sienne, cet accord étant le seul nécessaire. Pour ce qui est des démarches, je m’en chargerai de mon côté, et deux soldats de la Kenpei se relaieront pour surveiller le nouveau venu, durant le mois qui suit.

« Bienvenue à Kiri, vous pouvez sortir de cette salle, et partir sur votre gauche, personne ne vous posera de questions. Cela dit, il se peut que je vienne vous déranger un jour ou l’autre, car je ne connais que très peu l’histoire de Hi, et ma curiosité à l’égard de ce pays semble s’éveiller. Bien entendu, il sera libre à vous d’accepter ou de refuser. »

Je le laisse partir, son premier défi étant de trouver où se loger, mais ce n’est pas mon problème, il peut bien dormir dehors, cela ne devrait pas le déranger, il vient du pays du Bois après tout…


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Un Cerf se voyant dans l'Eau [Yasei Zeref]

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