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Uzumaki Haiko
Uzumaki Haiko

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Lun 9 Déc 2019 - 2:35
- Tu dois te concentrer ...
- Encore raté, réessaye ...
- Tu es vraiment un raté, Hashirama ...


Ses phrases se répétaient en boucle dans mon crâne d'adolescent qui voulait prouver à tout le monde qu'il était le plus fort. Malheureusement, à chaque fois que j'essayais de briller au yeux de mes pairs, cela se transformait en catastrophe. La dernière fois, j'avais concentré tout mon chakra dans mes mains, et avait carrément déchiré toute la feuille de papier de haute qualité qu'admirait tant mon paternel. Autant dire que je désespérais toute la famille par ma nullité dans les arts ninjas, et spécialement l'Inkuton. Nous reviendrons plus jamais dessus, mais aujourd'hui je me dois de coucher ses quelques lignes pour vous conter mon histoire.

Parfois, l'on est pas assez adapté, ou bien on sort du moule par notre nature même. On y est pour rien, ça nous tombe dessus du jour au lendemain. Non, c'est plutôt que l'on s'en aperçoit un jour, mais que cela à toujours fait partie de nous : C'est notre nature, après tout. A la naissance, un bon génie s'est penché sur notre berceau, et à décidé de notre sort dans le monde. Toi, tu seras un dirigeant, un fier leader. Toi, tu seras un guerrier, un fier combattant. Et elle, elle sera un maître à penser, une sorte de grande sœur.

Pas le choix dans ces cas là, c'est notre destin, et il faut l'accepter. On peut toujours lutter, on ne fera que dévier sa course et il nous frappera quand même. On peut juste choisir le moment ou cela arrivera, les personnes avec lesquels on sera, et la façon dont l'on arrivera à se relever des différentes épreuves que la vie peut nous opposer. Ce jour là était venu pour moi, le jour où il me fallait accepter et me relever.

J'étais différent des autres, on me traitait parfois de "difformité" ou "d'anomalie", vous savez comment sont les enfants entre eux à n'importe quel époque qui nous intéresse. Pourtant, je ne me laissais pas démonter, et arborait fiérement les résultats de mon entraînement à mon paternel : J'étais le premier en calligraphie, le plus fort dans toutes les matières générales, et sûrement le plus assidût en cours ; Cela ne suffisait jamais au vieux sectaire qui ne pensait qu'avec son chakra, il lui fallait plus.

Il voulait que son fil devienne le prochain chef de clan. Il voulait qu'il porte la branche de Teitetsu au delà du firmament, là ou tout le monde se souviendrait que c'était leur place. Alors pour se faire, il engagea un tuteur efficace, compétent, et réputé. Il s'attacha les services d'une dame de fer, dans un gant de velour. Une dame du nom de Takara. Sa réputation la suivait, elle était douce, pacifiste, et surtout elle brillait en Fuinjutsu, la seule discipline qui rendait grâce au yeux de se sacré géniteur.

- Prépare toi Hashirama, ton senseï est à la porte ! Cria sa mère de l'autre côté de la porte. J'étais habillé d'un Kimono mauve sans manche, qui privilégiait le mouvement au confort. Je portais les cheveux mi-long, et mes yeux marrons n'avait pas encore perdu de cet éclat d'innocence que lui avait enlevé le monstre des sables.

Spoiler:

On introduisit le tuteur dans la pièce ou je me trouvais ... perdu, tremblant et presque fiévreux. J'avais peu ou proue dormis, enclin à une imagination fertile qui savait me jouer des tours. J'étais recroquevillé plus qu'assis en tailleur, et ma façon de saluer était minable.

Vraiment, tu as donné le meilleur de toi même ce jour là, Hashirama ?
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Suzuri Takara
Suzuri Takara

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Lun 9 Déc 2019 - 19:37
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~~ Automne 198 ~~


Le choix.
Il y avait d'une part les Lois de l'Univers, et de l'autre, le positionnement d'une âme au sein d'un monde façonné par ces dîtes lois. D'aucuns ne juraient que par la fatalité, déconsidérant l'impact du libre arbitre au point de se parasiter, se condamner eux-mêmes, ne trouvant satisfaction que dans les plaisirs immédiats et sensuels jusqu'à en oublier l'essence même de leur existence - Vivaient comme s'ils n'allaient jamais mourir. Mourraient sans avoir réellement vécu.
Or ce n'était pas son cas : Voilà longtemps maintenant que Takara pratiquait une philosophie visiblement éloignée des normes du Yuukan. Et en ce jour, si elle consentait à la requête d'un parent de son clan, ce n'était pas pour forger une arme mais bien élever une âme.

Malgré ses distances avec Kumogakure depuis l'essor shinobi, le lien clanique demeurait. Mais cette seule clause n'était en rien responsable de son accord concernant le jeune Hashirama, il s'agissait surtout de sa façon à elle d'avancer. Loin d'ignorer la situation écœurante de ce dernier, elle y voyait le cadre parfait afin de lui tendre la main sans heurter la bien-pensance de ses parents ou autres figures d'autorité. Si la trentenaire ne cachait pas ses opinions, elle les appliquait d'avantage à son propre quotidien qu'à ceux des autres et ne manquait jamais à ses devoirs concernant le clan. Peut-être que cette forme d'humilité ou de discrétion lui donnerait justement le loisir d'agir en faveur d'autrui ?
Non pas par pitié, mais plutôt par conviction.

C'était donc dans cet état d'esprit qu'elle se présentait à leur demeure, franchissant finalement la porte d'entrée.
Une sobre mais respectueuse salutation plus tard, puis évidemment, la lecture ; ses yeux de jade se posaient en douceur sur le jeune élu, y picoraient un ressenti puis s'éclipsaient afin de regagner l'attention du paternel. Inutile de s'attarder sur son petit cousin tout de suite - Trop de blocages en l'état. En ce lieu, en ces présences.

Bien, comme convenu je suis disposée à l'héberger à Teitetsu et reprendre en main son cursus. Le couper un moment de Kumogakure me paraît essentiel, et il y a dans les montagnes du nord un environnement propice pour l'endurcir durablement. Affirmait-elle, préférant rentrer dans le vif du sujet plutôt que de s'éterniser à Kumogakure. Est-il prêt ?

La Suzuri ne s'adressait pas directement à l'adolescent, et pourtant, elle ne jouait à aucun jeu. Le constat était là : Il ne représentait jusqu'alors qu'une extension des ambitions de son père. Aussi, à qui d'autre s'adresser que celui-ci ?

S'il y a d'autres choses à déterminer, c'est maintenant. Car je ne vous le ramènerai qu'à mon prochain passage. A l'Ogura j'imagine, à moins qu'un imprévu nous appelle à une nouvelle réunion clanique.

Elle laissait alors libre à la petite famille de revenir sur le programme ou de poser de plus amples questions. Un sourire tendre à l'attention de la mère, puis elle croisait les bras. Ce n'était pas une impatiente, mais sa maison lui manquait. Ou peut-être était-ce la cité encore nommée Shitaderu durant sa jeunesse qui l'épuisait ?
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Uzumaki Haiko
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Lun 9 Déc 2019 - 20:26
    Quand on m'avait dit que c'était une dame qui devait prendre en charge mon enseignement à présent, je me suis d'abords dit que j'étais donc descendu bien bas dans l'estime du pater. Lui qui accordait que très peu de crédit à la gente féminine, trahissait une certaine attirance pour la misogynie dès que l'on parlait des arts séculaires du clan Suzuri. Pour lui, toutes ses femmes qui prenaient de la place sur le marché Ninja n'étaient que des incapable qui seraient jamais bonne qu'à nettoyer les Kunaï et faire reluire les shurikens. Aussi, c'est avec beaucoup d'appréhension que j'avais attendu cette visite. Non pas que je prenais pour argent comptant tout ce que mon père pensait, mais simplement parce que pour le coup, mon avenir se jouait sur un coup de dé.

    Soit je tombais sur la perle rare, soit sur une incompétente notoire, je le sentais, il n'y aurait pas de juste milieu. Elle passa la porte du petit salon privé de mon père, et mon coeur d'adolescent rata un battement, puis accéléra à la chamade. Elle avait des traits atypiques, un ovale presque agressif, mais tout dans son être laissait deviner la chaleur, le bien être, et la bienveillance. Elle ne s'adressa pas à moi directement, car elle était pudique, mais je sentais bien qu'un lien fort c'était instantanément créer entre nous. Une relaion de confiance. Je savais rien qu'à la voir analyser chaque individus de la pièce, que je n'étais pas tombé sur la deuxième catégorie de personne qui devait se présenter devant moi.

    Un petit sourire sur le visage, je laissais mon père répondre à Takara-senseï, ma professeur de Ninjutsu :

    - Il ne l'a jamais été autant, croyez moi. Prenez le temps qu'il faudra mais faites moi quelque chose de ce petit gars s'il vous plait !
    - Prenez soin de mon fils unique, Takara-sama.


    Fut les seuls paroles que lâchèrent mes parents, et ils ne s'adressaient pas directement à moi. Tu m'étonnes que j'ai pas forcément le sens de la famille au sens strict du termes, et que pour moi Takara est aussi importante qu'une mère après ça. Gambadant joyeusement jusqu'à ma nouvelle tutrice, mon sac en bambou sur le dos et mes sandales de rechanges à la mains, j'avais vraiment l'air du gamin qui partait en camp de vacance.

    Si je savais ce qui m'attendait après ça...

    Une vingtaine de minutes plus tard ...
    Takara-senseï, quand est-ce qu'on arrive ?! J'ai envie de faire pipi ...
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Suzuri Takara
Suzuri Takara

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Lun 9 Déc 2019 - 22:46

Secrète.
Bien sûr la trentenaire savait être loquace, mais l'heure n'y était vraisemblablement pas. Elle préférait progresser à travers les plateaux de Kaminari, appréciant du regard les paysages alentours sans restreindre son allure. Ils auraient de toute manière tout le luxe de converser maintenant qu'elle avait revêtue le statut de nourrice, ou plutôt de senseï, pour une vaste période. D'autant qu'en abordant ce trajet en simple piéton on ne pouvait prétendre à atteindre Teitetsu avant quelques nuits, or elle ne comptait pas peindre de larges volatiles afin de raccourcir drastiquement leur itinéraire. Prendre le temps faisait parti de sa routine, une routine pourtant disciplinée et ne laissant aucune place à l'oisiveté - Le repos lui-même étant considéré comme un usage nécessaire.
Quoiqu'il en soit, un premier échange pointait le bout de son nez alors que Hashirama croulait peu à peu sous la pression de sa vessie.
Takara s'arrêtait alors, se retournant doucement puis observant le garçon aussi démuni que peu dégourdi.

Nous arriverons après demain, ce n'est donc pas la peine de me demander à chaque fois que tu comptes te soulager.
Même si tu devais être particulièrement longuet il y a de toute façon peu de chance que tu me perdes de vue. Continuons.


Ni une ni deux elle reprenait sa route.
Suite à quoi le silence regagnait ses droits sans que la Suzuri ne le trahisse, quand bien même "l'élève" partagerait de nouveaux désarrois. La nuit tombait rapidement en cette période de l'année et même s'il n'était pas habitué à ce type de virée pourtant enfantine - selon les standards shinobi - il serait donc vite sauvé par l'installation d'un camp. Ils étaient partis tardivement, et en soit ce n'était pas un problème puisqu'elle souhaitait justement profiter de cette première soirée hors de Kumogakure pour voir à qui elle avait exactement à faire.

~~

Sais-tu préparer un feu ?
Il y avait pire comme épreuve.
Pourtant elle pensait déjà connaître la réponse. Bête situation. Son ton n'en demeurait pas moins neutre, naturel. Sans jugement. Si le lendemain au soir ils atteindraient un hameau plus chaleureux ce ne serait pas le cas aujourd'hui, et la kunoichi s'était contentée de choisir une des maintes crevasses bordant les montagnes comme petit camp de fortune.
Faire à manger ? Ajoutait-elle.


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Uzumaki Haiko
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Lun 9 Déc 2019 - 23:16
Le silence me pesait plus que la sensation de solitude que l'on éprouvait aux côté de Takara. Elle semblait être plus attentive aux signes ésotériques, ou bien encore à la faune et à la flore qu'à vous. Pourtant quelque chose me disais qu'elle était également sur mon dos, parce que quelque part je me sentais en sécurité à ses côtés. Malgré mon air enfantin du départ, j'avais de la ressource. Un entraînement quotidien était réservé aux enfants du clan Suzuri, et même s'il était plus mental que physique, on avait veillé à ce que je sois prêt à recevoir ce nouveau conditionnement par de nouveaux exercice.

J'étais donc exciter de montrer à ma nouvelle senseï comment je me débrouillais en endurance. Malheureusement quand vint le moment de monter le campement, j'étais en sueur, collant, haletant également. Je n'avais pas réussis à suivre la cadence comme j'aurais voulu le faire, et pouvoir me targuer d'être au niveau d'une grande comme Takara.

Je donnais un coup de main pour monter le campement, même si je n'avais aucune expérience je savais par certains écrits, qu'il fallait généralement beaucoup de bois pour faire du feu la nuit. Cela éloignait les bêtes nocturnes, prédatrices ou non pour l'homme. Cela permettait également de dormir au chaud, si je ne me trompais pas alors. Je fis ma besogne, puis revint voir mon professeur.

- Sais-tu préparer un feu ? Faire à manger ?

Je restais bouche bée, comme un poisson hors de l'eau. Moi, je pensais que le test c'était de marcher pendant des heures à une cadence infernal, pas de savoir faire du feu par une nuit noire. C'était vraiment injuste, mais je ne me laissais pas démonter pour autant. J'avais à cœur de montrer que j'étais capable et déterminé.

- Bien sûr, j'ai déjà lu quelque chose à ce sujet. Fis-je en levant mon index droit vers le ciel, l'autre pointant le tas de bois que j'avais ramassé. J'utilisais les plus grosses pour faire une sorte de croix, puis coinçait des branches moyennes en quinconce les unes des autres tout autours, faisant comme une sorte de tipis de bois. Après, je peux me tromper ... Senseï !

- Je pourrais cuisiner quelque chose de simple je suppose. En revanche, je me vois mal dans la peau d'un chasseur, sauf votre respect ! Que je lâchais avec un accent gêné sur la fin, conscient que je ne devrais pas donner de conseil à mon senseï sur la façon de m'éduquer.

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Suzuri Takara
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Mar 10 Déc 2019 - 14:41


Bien, allume-le et prépare nous à dîner. Ne t'en fais pas je ne mange pas de gibier. Rétorquait-elle en s'asseyant en tailleur, replaçant le châle sur ses épaules.

Voilà qui était un bon début. Sans doute ne s'imaginait-il pas les choses ainsi mais avant de dessiner le moindre sceau sous les instructions de la trentenaire, il se retrouverait assurément noyé par des activités aussi simples que primordiales. La normalité selon Takara pour quiconque souhaitait partager son quotidien.
Tout en le laissant faire elle se décidait enfin à s'adresser à lui plus consciencieusement.

Appelle moi Takara. Si je dois t'apprendre une chose, c'est bien de devenir ton propre maître.
Car même si ce sont les attentes de ton père qui t'ont conduit à moi je n'ai pas l'intention de faire les choses à ta place afin de les satisfaire. Comprends-tu ?


Via un fuinjutsu mineur elle libérait un kiseru du gantelet de bronze constituant sa main gauche manquante puis l'attrapait de sa dextre, le préparant tranquillement avec quelques feuilles séchées sorties tout droit d'un petit sachet en tissu.

Dis-moi plutôt quelles sont tes attentes. As-tu un rêve ?

De ce qu'elle savait, le garçon en face d'elle n'était absolument pas un cancre. Ou du moins ne l'était qu'aux yeux d'une ou plusieurs autres entités - A chacun sa perception. La Suzuri souhaitait un aperçu plus authentique que ce qu'on lui avait confié jusqu'alors, et cela seul le principal intéressé pouvait lui apporter. De là elle saurait approximativement ce qu'elle pourrait lui apporter ou encore jusqu'où irait sa tutelle.
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Jeu 12 Déc 2019 - 15:41
J'arquais un sourcil, que mangeait-elle alors ? Des baies et des champignons ? C'était tout ce qui me venait à l'esprit, parmi les lectures que j'avais faites avant de partir. Je m'étais documenté sur toutes sortes de choses, surtout sur comment survivre seul, car j'avais l'impression de n'être que solitude depuis l'annonce de mes parents que j'allais partir de la maison. C'était une chose que de parfaire son art ninja, ça en était une autre que de devoir quitter le confort du nid douillet que m'avait construit ma mère et mon père. Car on pouvait dire ce que l'on voulait sur son comportement autoritaire et réac, il avait toujours fais tout ce qu'il fallait pour que j'ai tout ce dont j'avais besoin. Ce qu'il demandait en retour n'était rien.

En tout les cas je ne le percevais pas comme tel. En me mettant sous l'autorité de Takara-sama, il avait fait d'elle la figure d'autorité absolue, aussi m'efforçais je de satisfaire ses attentes, comme celle de mon père. Je répondais d'un signe de tête marqué, motivé comme jamais à lui faire plaisir : Après tout, c'était elle qui me guiderait sur la voie du Shinobi pendant plusieurs mois, autant commencer sur de bonnes bases. Il parait que je suis pas très doué, mais volontaire, c'était ce que disait mon ancien professeur de Ninjutsu.

J'allais cueillir de quoi manger, me perchant sur les arbres pour récupérer des pommes de pain, et préparer une sorte de salade à base de baies, de champignon, d'herbes fraîches comestibles, et de pignon de pain. Nous mangions dans le silence, qu'elle rompit comme on rompt le pain. Sa parole se libéra sous la forme de questions.

- Hay, hay, je comprends Takara-sempai ! Détermination, volonté, et effort ! Les trois piliers du Shinobi selon le grand Tatsuyo Nobuatsu ... En tout les cas c'est ce qu'on nous a appris à l'ecole... J'avais commencé sur les chapeaux de roues, pour finir dans un murmure. La communication et moi, à cette époque, on repassera.

Puis vint la question qui fâche, celle de ce que je voulais dans la vie. Et à cette époque, je n'y connaissais vraiment rien à rien, et les rêves et aspirations n'étaient pas vraiment ma priorité.

- J'aimerais être le digne descendant de mon père, et devenir l'un des membres imminents du clan Suzuri. Fis-je la main sur le cœur, comme si je récitais quelque chose par cœur, ce qui n'était pas forcément faux. Était-ce vraiment mon rêve ? J'étais curieux de nature, aussi une question me taraudais également.

- Et vous, Takara-sama, quels sont vos rêves ? Je suppose que s'occuper d'un gamin pas doué comme moi, ce n'était pas forcément votre premier choix ... Je touchais mon index avec la pulpe de l'autre, comme si j'allais me faire gronder ...

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Suzuri Takara
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Jeu 12 Déc 2019 - 21:53


Elle eut alors un discret sourire, sans regard rieur. De ceux qui ne communiquent pas la satisfaction mais plutôt une forme de dépit. Bien entendu le souhait du garçon demeurait louable, en réalité il l'aurait été aux yeux de n'importe qui. Sauf que Takara était faite d'un autre bois et ne goûtait pas à ce type de discours dans lequel elle ne voyait ni plus ni moins qu'une vie par procuration. Bâtir toute son existence sur un parent ou un clan, et après ?
Il n'y avait aucun mal à mener une vie modeste et sans grandes prétentions, bien au contraire, néanmoins cela ne faisait jamais bon ménage avec la vocation de shinobi où tôt ou tard des choix moraux d'envergure perceraient cet apparat simpliste. Là aussi, poserait-il ses actes en cherchant du regard son père, son clan, son pays ? Certainement. Comme tant d'autres. Car on attendait de lui qu'il soit un exemple pour le reste de la population. Un héros.
L'Endoctrinement.

Éminent. Pas imminent. Soufflait-elle après en avoir terminé avec son sobre repas.
Tu es déjà l'un des nôtres, mais tu ne t’élèveras que lorsque tu en sauras d'avantage sur toi-même, et non sur l'image que te renvoie les autres. Qu'elle soit actuelle ou future. Parce que non, tu ne seras jamais éminent aux yeux de tous, si tu n'en prends pas conscience avec le temps alors tu mèneras une vie tourmentée.

Elle attrapait de plus belle son kiseru tout préparé, l'allumant cette fois-ci et y happant une première bouffée.

Je ne te confierai pas mon rêve, Hashirama. Au mieux tu ne le comprendrais pas encore, au pire tu en saisirais une partie et te l'approprierais maladroitement.

La réplique pouvait être cinglante mais ne faisait que retranscrire la sincérité de son aînée. Certes de manière un peu crue, au moins sans faux semblants.

Tu es jeune. Ajoutait-elle finalement, comme pour adoucir son propos précédent. Quoiqu'il en soit, sache que je n'ai demandé aucune contrepartie à ton père. Un choix reste un choix. J'ai fait le mien alors c'est inutile de revenir là dessus ou de s'essayer à imaginer d'autres scénarios.

Une nouvelle bouffée, puis déjà, elle reposait l'objet.

Demain sera la partie du trajet la plus longue, on se lèvera avant le levée du soleil afin de gagner du temps - Tu ferais mieux de te reposer.
Merci pour le repas.


Takara le laissait évidemment libre de poursuivre la conversation. Pour l'heure elle ne faisait que lui annoncer ce qui se passerait dans un futur proche sans réellement fermer la moindre porte. Maintenant ou plus tard, il y aurait de multiples occasions. Le plus intéressant viendrait justement de lui, des moments qu'il choisirait, des sujets qu'il compterait aborder. La pratique en Ninjutsu ou Fuinjutsu n'était qu'un détail pour la trentenaire, un détail qu'elle ne comptait pas mettre à la trappe compte tenu de son engagement auprès de la famille, mais qui ne ferait que se mêler à un contexte plus global.
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Uzumaki Haiko
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Sam 14 Déc 2019 - 10:06
J'avais passé l'âge de croire à certaines choses, comme à la gentillesse purement gratuite, ou bien encore à ce vieux grand père qui distribue des cadeaux en fin d'année. Bref, j'avais passé l'âge de croire en tout et rien, mais pas encore passé l'âge de croire en mes contemporains. Et surtout en Takara, la première adulte à me considérer comme un grand bonhomme indépendant, qui sait réfléchir par lui même, et dont le destin pourrait être grandiose. Après tout, il n'y a pas de sous métier, ni de situation moralement meilleure. Il y'a des gens différent c'est tout. Chacun sa croix, chacun son chemin, chacun sa place, chacun son destin à dit un jour un grand philosophe de notre monde. Je me faisais quand même du soucis pour l'avenir. Si je n'arrivais pas à placer deux mots sans faire de fautes, je n'étais pas digne de mon clan d'intellectuel. Peut être que j'étais différents des autres, peut être que mes qualités se trouvaient autre part ; Peut être ne les avions nous pas encore trouvées, voilà tout.

- J'aimerais beaucoup devenir l'un de ses membres que l'on écoute, que l'on prend le temps de considérer, avoir ma propre place... J'aimerais rassembler et non pas laisser péricliter mon clan. J'aimerai faire la différence plutôt que l’indifférence. Cela se sentait que le discours était rôdé, mais j'avais bon espoir qu'à force de m'être approprié ses mots, je saurais les dire avec conviction. Je ne prenais alors pas encore conscience de ce qu'elle voulait me dire, mais j'imprimais ses mots en moi, comme n'importe quel enfant le ferait à mon âge. De ce discours prendrait source ma rébellion future contre le destin, la guerre et les morts.

Curieux de nature, j'étais déçu que mon senseï ne confie pas son nindo à son élève. Je ne comprenais pas trop ses arguments, au mieux je ne comprenais pas, au pire j'allais prendre en moi une partie de ce nindo, pour le faire perdurer après la mort de Takara. Elle me semblait vieille, mais je ne disais rien parce qu'elle était surtout belle. Dans le genre sauvage, mais au cœur tendre. Dans le genre grande dame qui, un jour, ferait la pluie et le beau temps sur le clan, j'en étais sûr.


- Je comprends, je suis important quand même, c'est-ça ?
Je n'en revenais pas qu'elle venait de sous entendre que ... Qu'elle m'avait choisit au final; plutôt qu'une autre activité plus pérenne et moins délétère. Finalement, l'humain était une sorte de matière volatile qui pouvait devenir explosive à tout moment, et vous péter au visage. C'est ce que j'ai appris récemment, mais à l'époque, Takara devait déjà le savoir ...

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Suzuri Takara
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Sam 14 Déc 2019 - 12:06


Tout cela est possible, même naturel. Mais pour cela tu as besoin de renforcer ton assise.
Il y a chez toi bien plus d'éléments à déconstruire qu'à apporter pour que tu puisses t'élever... Nombreux sont ceux à croire qu'il faut toujours plus pour être plus fort, pour briller, mais c'est l'inverse : Réduire, se diminuer, ne conserver que l'essentiel. De là seulement, on peut bâtir sur une base saine puis transmettre.
"Important" ? Ta vie vaut autant qu'une autre. Si tu te sens inférieur, si tu éprouves de la jalousie ou de la honte, c'est parce que tu baignes dans la médiocrité - Voilà ta seule et véritable ennemie.
Concluait-elle tout en se mettant à l'écart, s'allongeant finalement et mettant fin à la conversation.

~~

Un lendemain aux allures de marche forcée, puis un surlendemain moins fatigant. Durant ce laps de temps la trentenaire restait fidèle à elle-même, répondant aux questions de façon cordiale et échangeant fugacement avec son apprenti - A petites doses, comme on alimente épisodiquement un feu afin que jamais il ne s'éteigne. Ses propos restaient dans la même veine sans pour autant qu'Hashirama ne puisse se sentir directement rabaissé, d'avantage amené sur le chemin de l'introspection.

Enfin, il atteignait Teitetsu, ou du moins la campagne environnante puisque la maison de Takara se situait sur les hauteurs. Le duo traversait alors de rudes sentiers coupant en deux de vastes cultures en terrasse. A quelques occasions des salutations fusaient de la part des paysans rencontrés. Ironiquement la kunoichi semblait bien plus sociable et investie ici-même qu'au sein de Kumogakure, y compris parmi les siens. Une colonne d'enfants se formait même puis fusait en leur direction - trop petits pour travailler, ils se divertissaient ici et là en restant dans le périmètre de leurs parents, grands frères ou grandes sœurs. Alors qu'ils hurlaient à tout va afin d'attirer l'attention, la Suzuri décrochait un sourire puis saisissait un rouleau attaché à son ceinturon, le déployant d'un geste vif. Ni une ni deux, le sceau libérait une incroyable nuée de papillons d'ébène partant à la rencontre des juvéniles, tournoyant ici et là pendant que ceux-ci claquaient des mains en s'essayant à les attraper - Les plus doués se tâchant de partout au grand dam de leurs mères mi-amusées mi-dépitées.

Nous y sommes ! Soufflait-elle avec satisfaction, apparemment ressourcée rien qu'en apercevant sa maisonnette.

A flan de montagne, dominant les cultures et entourée par les arbres et roches, le domicile semblait assez grand et une partie du jardin regorgeait également de différentes plantations. Ils étaient assez éloignés de la ville, à proximité de la flore de plus en plus sauvage des monts de Kaminari.

C'est donc ici qu'aura lieu ton "apprentissage", tu auras ta propre chambre et les responsabilités qui vont avec. Que ce soit clair : Tout doit rester propre. Le ménage, la cuisine et l'entretien du jardin seront le prix de ta présence chez moi. Précisait-elle d'entrée de jeu, laissant présager une intransigeance assurée sur le sujet. Pour ce qui est des cours, nous verrons en temps et en heure quand tu te seras acclimaté, même si l'on fera une première estimation de tes compétences dès demain.

Je te laisse t'installer le temps que j'aille réapprovisionner le grenier. Je cuisinerai ce soir, nous nous retrouverons au dîner.


Elle le conduisait alors jusqu'à sa chambre puis l'abandonnait. La propriété, un chalet finalement plutôt grand pour une seule personne, semblait particulièrement ordonné et épuré. Chaque objet semblait avoir sa signification et sa place attirée, des décorations rares mais de bon goût, simple et efficace. Il n'y avait aucun livre, pas la moindre bibliothèque. Le lieu semblait saint, consacré à on ne sait quel attention. Si certains pouvaient y être sensibles, ce n'était peut-être pas forcément le cas d'un jeune garçon. C'était pourtant là qu'il vivrait l'espace de quelques saisons.
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Uzumaki Haiko
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Sam 14 Déc 2019 - 22:16
Je n'étais qu'un enfant, et elle faisait de moi un homme ; Une tâche bien ardus si l'on croyait mon père, mais il avait raison de toute façon : Devenir un Homme -avec le grand H, ce n'était pas une mince à faire : Naviguer entre décisions, choix et turpitudes, c'était franchement pas une tasse de thé au jasmin ! Même si je ne comprenais pas tout, je retenais l'essentiel. J'étais comme une éponge, prêt à aspirer n'importe quoi pour grossir au yeux de mes parents, de mon clan et de mon village également. Car si j'avais un amour inconditionnel pour les miens, je n'en oubliais pas les villageois. Les basiques, les normaux, les civils quoi. Eux, n'avait que nous pour se défendre, eux, n'avait que leur foi en la sécurité du village pour les aider à survivre. Et pourtant, cela marchait depuis plusieurs années déjà.

Et j'étais fier que ma senseï soit quelqu'un de cet acabit, capable de protéger et défendre ceux à quoi elle tenait, et j'aspirais à pouvoir faire de même.

- Bonne nuit, Takara-senseï ! Fis-he, mélangeant politesse élémentaire aux conseils de ma professeure. Il n'y avait alors, à cette époque, que très peu de rébellion en moi. J'étais un simple petit garçon, ravie de cette sortie, ravi de cet échappatoire. Cela mettrait terme à des années de souffrance, ou bien cela rallongerait ma peine mais au moins, oui au moins, les choses bougeaient pour moi. L'immobilisme c'est pire que la mort, à force de faire du surplace on finit par s'enraciner, et devenir un homme-tronc, j'en étais persuadé. Il ne restait plus alors qu'à un simple bûcheron de passer par là, et d'arracher la vie de vos entrailles boisées.

▬ Le lendemain.

Jour 2, cela devenait de plus en plus difficile. Nous avancions à un rythme soutenue dans de la végétation toujours plus dur à pénétrer. Mon petit corps luttait contre la fatigue, la faim et la soif. Je n'étais pas habitué à faire d'aussi long chemin, aussi étais-je à la traîne de plus de cent mètres. Heureusement que Takara-sama m'attendait assez régulièrement pour ne pas me perdre, sinon je serais probablement mort depuis longtemps, et il n'y aurait plus eu d'histoire.

Arrivé à destination, je soufflais en déposant mes lourds bagages -questions de point de vue, sur le sol, en soufflant très fort et en poussant un "AAAAAH" de satisfaction des plus expressifs, qui donna le sourire à ma senseï. Quelque part cela me rendait heureux, voir un sourire sur un visage, cela me suffisait amplement. Enfin, si l'on m'avait écouter, on se serait nourrit d'amour et d'eau fraîche. Selon mon père j'étais fleur bleue, naïf et faible. Mais Takara m'avait apprit la valeur de la sensibilité sur le chemin, et à ne pas me dévaloriser, aussi j'allais de l'avant et ne me fiais plus aux jugements de mon père.

- Ay Ay Takara-sama, je ferais de mon mieux, et même plus encore, pour satisfaire aux tâches quotidiennes qui m'incombe.
Lâchais-je avec la mine de celui qui se croyait grand, maintenant. Il ne me restait plus qu'à découvrir la maison et ses secrets. Tout d'abords, ma chambre ! J'entrais avec appréhension et découvrait un endroit propre et bien entretenus. Surtout très frais, comme si tout avait été soigneusement préparé le matin même.

Quelle était donc cette sorcellerie ? Je fis d'abords le tour pour repérer s'il n'y avait pas de mécanismes et de sorties cachées. Elementaire mon cher Akira, un ninja faisait toujours ça avant de dormir : Tout vérifier. La vie tient parfois à peu de chose, voyez vous. La chambre était un simple rectangle de vingt mètre sur quinze, décoré sobrement avec des calligraphies aux murs et des tableaux typiques du pays de la foudre. Il y'avait un lit, un grand bureau avec des tiroirs sur le côté droit, une coiffeuse avec ses étagères ainsi qu'une armoire vide. J'installais mes vêtements et m'écroulais sur le lit sans autre forme de procès, épuisé.

je dormis longtemps, et mon réveil allait être tout, sauf facile.
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Suzuri Takara
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Mar 17 Déc 2019 - 22:16


Takara le regardait dormir depuis quelques minutes.
La première nuit dans un nouvel environnement s'avérait souvent particulière - Ici, elle devait certainement être récupératrice, l'air des montagnes y contribuant autant que la tanière, épurée dans son entierté sans pour autant inspirer l'angoisse du vide. Il était toutefois temps de repêcher ce garnement.

Lève toi, Hashirama. Ordonnait-elle sans hausser le ton plus que nécessaire.
Dormir nous fatigue, manger nous affame et l'oisiveté nous surcharge. D'un revers franc, un bâton frappait alors l'armature du lit et transmettait à l'élève des vibrations forçant l'alerte. Ces trois facteurs sont à réduire, rien de ce que tu t'efforceras de faire à côté ne saurait compenser cette leçon.

Au début ce sera difficile. Mais à terme cela t'aidera à comprendre la valeur de chaque chose et affinera ta sensibilité, ta lucidité.
Suis-moi.


Volte face, puis une marche sans attente vers la cours extérieure. La Suzuri devait maintenant vérifier de plus près les capacités actuelles de son filleul, autant que ce dernier aurait besoin d'appréhender des leçons plus conventionnelles que celles amenées par la spiritualité ou la philosophie.
Sur les graviers s'étendaient déjà trois larges parchemins aux sceaux à la signification variée ; l'un détenant un petit coffre - une boite à déjeuner ; un autre assez similaire, capturant un jutsu déjà chargé - une explosion d'encre ; enfin, un dernier d'apparence plus étrange, enseignant un marquage à appliquer soi-même - un sceau de constriction.

Je souhaite que tu ouvres le premier, désamorces le second et appliques le troisième. Lui demandait-elle alors sans plus d'indications.

Cette petite étape ne représentait qu'un test visant à découvrir la réaction de ce dernier, et la manière dont il lirait et appréhenderait le défi. Ensuite seulement, voir où il se situait en terme de pratique. Le premier cas de figure demeurait un cas d'école des plus accessibles, le second nécessitait un travail bien plus pointu car altérer un sceau tracé par autrui n'était pas une mince affaire. Celui restant demandait un ciblage et un effort permanent pour délivrer son but.
Premier cours de fuinjutsu pour lui ici. Première véritable observation de Hashirama pour elle.
Basique, et pourtant le contexte regorgeait de signification potentielle selon ce qui se produirait.

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Uzumaki Haiko
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Mer 18 Déc 2019 - 15:34
Je me souviens encore de cette époque. Je me souviens encore de cette épreuve, et surtout de cette boite à déjeuner succulente. Elle avait le goût de la victoire. D'habitude, j'étais trop stressé par mon environnement pour faire quoi que ce soit, le regard des autres me bloquait, et la moquerie évidente qui se préparait dans la classe de Suzuri que j'avais intégré depuis mes cinq ou six ans, me donnait un trac du tonnerre. La foudre et les éclairs n'étaient jamais loin de mon crâne, échos d'une épée de Damoclès bien palpable.

- Je vais essayer, mais je ne promet rien hein ... Fis-je avec mon air de chien battu, traînant un peu des pieds malgré l'excitation que suscitaient chez moi les arts ninjas. Et d'autant plus que montrer à mon senseï de quoi j'étais capable me donnait des frissons à la fois de plaisir, et de peur. Je ne voulais pas la decevoir, aussi, me plaçais-je devant le premier seau, connaissant la théorie presque sur le bout des doigts.

J'appliquais déjà ma main sur le papier, paume contre l'encre, je donnais une impulsion de chakra que je glissais à l'intérieur du seau, tout en m'imaginant une porte qui s'ouvre. Mon chakra servait de clé, ma volonté était le bras de celui qui voulait entrer. Une sensation de chaleur se diffusa en moi tandis que je fermais les yeux, un peu apeuré par ce phénomène nouveau pour moi.

Et d'un seul coup, magie. Une boîte à déjeuner apparut après un petit bruit étrange et une sorte de fumée blanchâtre ne soient là en prémices. J'étais abasourdis d'avoir réussit, mais fier surtout. Je me retournais avec beaucoup de joie dans le regard vers mon professeur, les deux bras en l'air en m'écriant : Yataaaaaa ! Vous avez vu ça ! Non mais vous avez vu ça n'empêche ?! Alors c'est qui le nullos de la famille maintenant !

Après tout, c'était dans les moments de plus grande joie que l'on découvrait la véritable personnalité des gens. Et je n'étais pas si calme que je le laissais apparaître en premier lieu. J'avais en moi une rage de vaincre, et je n'étais qu'une espèce de force tranquille. Le tigre paisible de Kumo en quelques sortes, voilà comment j'aimerais que l'on m'appelle aujourd'hui. Rêvons pas trop, pour Takara je resterai "Gamin".

Je passais après cela sur les dernier seau, mais malgré tout mon bon vouloir, rien ne se passa et je restais deçu de ma performance. Je tapais une main contre l'autre, me retournais d'un air courroucé, les joues gonflées et l'oeil aguerris.

- Comment ça peut marché qu'une fois sur trois, Takara senseï ?


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Suzuri Takara
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Mer 18 Déc 2019 - 16:08


Les bras croisés, la kunoichi ne commentait ni sa réussite ni sa réaction. L'ouverture de ce sceau lambda ne confirmait qu'une seule chose : Il n'était même pas venu à l'esprit d'Hashirama de l'actionner à distance. Elle avait été briefée à ce sujet. L'absence de cette tentative représentait un problème ; pas pour elle mais plutôt pour le paternel l'ayant missionnée. Après tout l'ensemble de la famille ne disposait pas du Kekkai Genkai devenu si caractéristique aux yeux de tous, comme s'il supplantait toutes les composantes phares de leur identité...
En matière de Fuinjutsu pur, il y avait toutefois des bases. Hélas, son apprenti se méprenait en pensant qu'il s'agissait de trois sceaux à la même fonction. Certes, elle aurait pu adapter son exercice en stockant des poids de plus en plus conséquents, mais une séance d'haltérophilie chakratique n'aurait pas servi à grand chose, frisait même le ridicule. Non, la trentenaire souhaitait qu'il comprenne. Observe. Tel le métier d'horloger, l'art du fuinjutsu se basait sur de la compréhension, de la patience et de la minutie. Le second parchemin en était d'ailleurs le défi le plus représentatif : Désamorcer un sceau impliquant une parfaite perception structurelle de celui-ci.

Evidemment, elle aurait été touchée d'assister à l'humilité d'un élève réalisant la difficulté de la tâche et s'avouant pour l'instant incapable.
Sans afficher de déception la Suzuri s'exclamait donc :

Car tu utilises la même clef pour différentes serrures.

Et il valait mieux ainsi. Puisque dans son empressement, l'ouverture du deuxième parchemin l'aurait allègrement aspergé d'encre.
Ne détaillant pas d'avantage afin de conserver l'énigme intacte lors des futurs essais, elle poursuivait.

Mais dis-moi plutôt : Pourquoi est-ce que tu t'es déplacé ? Feindre l'ignorance pour mieux aborder le sujet sensible. Si tu ne peux utiliser la mienne alors où est ton encrier ?

Toujours attentive aux réactions du juvénile, elle réfléchissait déjà à la seconde étape. Forcer les choses n'était pas toujours bon. Néanmoins, elle se devait d'essayer d'éveiller le Kekkai Genkai de son filleul afin d'honorer ses responsabilités.
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Uzumaki Haiko
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Mer 18 Déc 2019 - 19:12
Parler de manière imagé étant sans doute la meilleur manière d'attirer mon attention sur les choses, les petits détails comme les grands mystères d'ailleurs. Alors comme ça je n'utilisais pas la bonne clé, c'était la simple réponse à ma question. Qu'a cela ne tienne, j'allais devoir modifié mon comportement et mon approche de la chose. Si ce n'était pas comme cela que je devais faire, alors quelle était la bonne méthode. Elle m'avait fait part de mon échec mais ne me donnait aucune solution. Ah, la bonne vieille époque où la jeunesse était titillée, stimulée par des casses têtes et des enigmes, au lieu qu'on nous place tout chaud dans la bouche une réponse pré-fabriquée et pré-mâchée qui ne donnait jamais beaucoup de fruit, si ce n'était des agrumes à l'écorce amère.

- Et si je n'ai qu'une clé à mon trousseau comment vais-je faire ? Vous devez m'apprendre à en forger de nouvelles ... Que je répliquais, tout paniqué déjà rien qu'à l'idée de perdre l'accès à une porte, qui pourrait m'ouvrir des ponts vers de nouveaux mondes occultes et inquiétants à cet époque, que je maîtrise désormais à la perfection, comme si j'y étais chez moi. Finalement cette méthode d'enseignement, celle qui consistait à me faire chercher une réponse intelligente à un bête problème, m'a été bénéfique plus d'une fois durant ma carrière de Shinobi.

Elle me posa une question par la suite, une simple question qui me mit dans un embarras terrible : Pourquoi n'utilisais-je pas mon Inkuton pour maîtriser l'art du Fuinjutsu ? C'était simple, c'était bateau : Je n'y arrivais tout simplement pas, j'étais incapable de quoi que ce soit d'un point de vue pratique dans cet art, voilà tout. Impossible pour moi de tenter le moindre jutsu sans que cela ne tourne au drame, alors je lui servis à peu près cette réponse : Malheureusement, j'en suis bien incapable, tant et si bien que mon père n'a jamais plus voulu m'acheter d'encrier, pour ne pas me couvrir de honte je crois ...

Mignon non ? C'était surtout sa propre réputation qui comptait, pour mon père. Il était égoïste et égocentrique, animé d'une réelle cupidité psychologique qui le rendait jaloux, possessif, et paranoïaque. Complétez le tableau par une tendance à la violence verbale et vous aurez un homme parfaitement incapable d'élever un enfant et d'en faire un adulte stable ... Et après je me pose encore des questions sur mes errances, mes doutes et mes problèmes ? Je n'ai qu'à regarder en arrière ...

Et voir tout le chemin que j'ai parcourus.



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Suzuri Takara
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Mer 18 Déc 2019 - 21:52


Je dois ? Vraiment ? Réagissait-elle, les sourcils arqués.
Quoiqu'il en soit je ne suis pas forgeron - Mais il est vrai que ma métaphore induisait en erreur, j'en suis désolée. Il ne s'agit pas de collectionner des bouts de métaux en espérant détenir le bon. Le fuinjutsu est un passe-partout, c'est à toi et à toi seul d'acquérir les compétences pour savoir comment en faire usage selon les structures rencontrées. Tu connais déjà les bases, à partir de celles-ci tu peux déjà tirer différentes conclusions des symboles constituant un sceau. Étudie, compare, pratique, créé puis mémorise.

Une fois que ce sera fait, tu seras en mesure d'appréhender n'importe quoi et d'y exercer une influence.
Quand viendra la fin de cette étape, une autre démarrera. Il s'agira alors de tout déconstruire, jusqu'à tes propres fonctionnements, mais ça...


Oui ça, c'était une toute autre affaire. Un autre niveau d'implication, qui nécessitait d'abord une parfaite connaissance de son soi profond. S'étendre sur le sujet ne ferait que le perdre. Takara fermait donc cette parenthèse pour mieux se centrer sur le "dit" problème d'Hashirama, ou plutôt de son père. Ou d'ailleurs un mélange des deux.

Je vois, cela arrive. A l'origine, ce don ne faisait pas parti de nos acquis.

Elle ne cherchait pas tant à le rassurer, cela ne changeant rien à la réalité de son élève. Aujourd'hui, un Suzuri ne sachant pas maîtriser les arcanes de l'Inkuton ne pouvait réellement prétendre à un débouché prestigieux. Depuis l'éveil lointain de ce Kekkei Genkai, y avait-il seulement eu un chef de clan dénué de cette maîtrise exceptionnelle ? Une question assurément rhétorique. Et pourtant une question qui ne répondait pas nécessairement à ce que l'on pouvait attendre d'un meneur, de son état de conscience, de sa volonté de transmission, de ses qualités en tant qu'humain, tout simplement.
Parfois, une simple découverte trahissait la recherche profonde. Créant anonymement des automatismes, ou bien même des subterfuges. Voilà pourquoi l'existence se devait d'être vécue avec discipline et vigilance.

S'accordant un bref instant de songes, elle actionnait alors un sceau mêlé à même son châle puis en sortait une calligraphique. Elle la tendait alors à son jeune interlocuteur qui pouvait aisément en reconnaître le trait et la symbolique puisqu'il s'agissait de l'un des siens, tracé par le passé. Sans nul doute l'avait-elle récupéré soit auprès de la famille soit dans l'enceinte du domaine clanique.

Celle-ci est ma préférée, dommage que le support soit de mauvaise qualité. Commentait-elle en observant le papier abîmé, certainement plus par manque de considération que par mauvaise facture, comme s'il ne s'agissait que d'un tracé parmi tant d'autres abandonné dans un coin. Il s'agit de ton encre, bien qu'aucun chakra ne la parcourt elle est pourtant le fruit de ton attention. Et je suis certaine que cette oeuvre comptait parmi les plus transcendantes, ce jour là.

Si tu parvenais à la déplacer sur une des toiles vierges de mon atelier, je serai ravie de l'installer dans ma chambre.
Lui confiait-elle, sourire à l'appui.

Il ne s'agissait pas d'une entourloupe. La trentenaire appréciait l'authenticité de cette calligraphie et, en modeste hommage à cette tranche de vie partagée, appréciait l'idée de la conserver, autant par symbolisme que pour l'aspect décoratif qui correspondait à ses goûts. Si Hashirama y était réceptif alors oui, évidemment, cela lui donnait une bonne raison de travailler consciencieusement afin de répondre à cette requête.
Même s'il y avait des chances que cela le peine d'autant plus.
Puisque la Suzuri en savait peu sur le déclic menant à un éveil potentiel. Et donc dans ce scénario précis, peut-être était-il une cause perdue.
Heureusement qu'une vie ne se résumait jamais qu'à un seul scénario...
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Jeu 19 Déc 2019 - 1:00
- Takara-senseï ne me laissez pas comme ça ... Ne me laissez pas dans ma faiblesse je vous en prie ... Je regardais alors mes paumes avec beaucoup d'application, un peu honteux de ma conduite juvénile. J'osais aujourd'hui, dire les choses que je n'aurais jamais dites, et j'arrivais par la même à faire des choses que je n'avais jamais faites. Je crois même que ce jours là, j'aurais pû tenir tête à mon vieux paternel, une chose que je n'ai faites qu'une seul fois dans ma vie. Vous voulez dire que les seules limites sont celle de l'imagination ? Je peux donc créer n'importe quelle structure, et déverrouiller n'importe laquelle de ses structures simplement en la dessinant avec mon chakra... Je comprenais plus finement l'art du fuinjutsu.

C'était comme si tout était plus clair à présent, et que je comprenais à un autre niveau les choses qui se passait dans le monde chakratique. C'était comme un deuxième point de vue, plus global et plus construit, qui se superposait à mon regard. On avait simplement jamais pratiqué les bonnes méthodes avec moi, et j'en avais pâtis pendant des années.

Takara m'avait libéré d'un poids, celui de la médiocrité.

- Je ne sais pas ce que je suis, un Suzuri raté ou juste différent ... Ou simplement en retard. C'est plus quelque chose que je ressens plutôt qu'une chose que je sais. Et puis j'ai beau essayé, cela ne "vient" pas, c'est comme s'il y'avait un blocage en moi... Peut être que je dis des bêtises ...

Je me grattais l'arrière du crâne en masquant ma gêne d'un sourire. La Suzuri sortit alors une calligraphie de sa poche, lui montrant une série de caractère qui voulait dire "PLÉNITUDE" et je ne pus m'empêcher de sourire en coin. Je me souvenais particulièrement du jour ou j'avais écris ce mot. J'avais fais des centaines d'essais pour écrire ce mot à la manière des Suzuri. Puis j'avais pris le stylet, ressentis la fibre du bois, la finesse du crin, la texture de l'encre. J'avais finis par écrire ce mot en pleine transe, les yeux exorbités et la sueur perlant sur mon front.

- Je veux bien essayer encore une fois, la patience et la persévérance sont deux qualités essentielles chez le ninja. Je ne vous décevrez pas, Takara-senseï !

A l'époque, je ne saisissais pas l'implication de ses mots, mais aujourd'hui, je suis reconnaissant à cet adulte pour m'avoir ouvert les portes de son monde, et de m'avoir laissé poussé sans être un tuteur étouffant. Plus que ça, elle était vraiment gentille. Authentique. Vraie. Elle ne cachait rien ou pas grand chose, et ses jugements n'étaient jamais fait l'emporte pièce. Elle m'a recueilli et m'a redonné confiance en moi.

Je fis vibrer mon chakra en moi, les deux mains jointe, paume contre paume. Je fermais les yeux et entrait dans mon monde intérieur. Peuplé d’énergie spirituelle et d'énergie physique. Je faisais un mélange de ses deux énergies, comme si c'était de l'huile et de l'eau que je tentais de faire pénétrer l'un dans l'autre en touillant. Naturellement, chez moi, les deux semblaient se repousser, mais en vidant mon esprit de ses mauvaises pensées, je parvins à faire jaillir hors de moi le chakra tant espéré.

Je composais un mudra, celui de la chèvre. Et je projetais toute mon intention sur l'encre pour y déverser ma volonté pour qu'elle s'y plie et qu'elle y obéisse. Finalement, au bout de quelques secondes, on entendit un chuintement, ou plutôt un bruissement. Le papier sur lequel était dessiné ma calligraphie, se plia sur lui même d'une manière étrange. Il se rapprocha d'une pile de papier, et se posa dessus de manière innocente. Aussitôt, on eut dit une mini tornade qui s'était déversé sur le bureau de Takara. Une dizaine de feuilles se plièrent et s'associèrent ensemble pour créer un petit bonhomme de papier aggloméré. Au centre, au niveau du buste, le mot "PLENITUDE" trônait fièrement.

Le petit bonhomme courut tout droit, et se frappa la tête la première sur le mollet du senseï. Et bien alors, c'était quoi encore que cette bizarrerie ?


Dernière édition par Suzuri Hashirama le Sam 21 Déc 2019 - 1:44, édité 1 fois
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Suzuri Takara
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Ven 20 Déc 2019 - 12:40


Théoriquement oui. A ceci près que ce n'est pas l'imagination mais la créativité qui rentre en jeu : La créativité, pour transcender un art, nécessite des acquis concrets, un savoir-faire. L'action de Sceller est relativement simple pour ce qui est d'un objet mais se complexifie selon les prétentions. Mais même avec la connaissance, d'autres limites existent encore, puisque un tracé parfait et une logique infaillible dans le schéma d'un sceau s'avèrent parfois insuffisants dès lors que l'on souhaite y équilibrer le chakra condensé avant de pouvoir l'enfermer - Le figer. Il s'agit avant tout d'une étude permanente, une maîtrise à acquérir puis perfectionner.
Notre Kekkai Genkai est un atout dans cet art, surtout de par ce que j'appelle la Mémoire de l'Encre, qui nous permet de visualiser pleinement son cheminement et ainsi mieux traiter les cas encore inconnus. Néanmoins c'est facultatif. La difficulté est présente à bien des niveaux, et l'imaginaire n'est rien face aux lois de l'univers.

La théorie sans la pratique est inutile, la pratique sans la théorie est dangereuse. Retiens bien cela.


Calmer ce bruit.
Car c'est ce qu'il communiquait par ses attitudes déroutées. Le garçon manquait de structure, continuant de chercher l'aval des autres même auprès de Takara, alors qu'à sa manière à elle, ne cessait de le renvoyer à ses propres capacités latentes. Cette calligraphie constituait une preuve de son potentiel, aussi anodin que cela pouvait paraître. Hashirama connaissait déjà l'effort, demeurait studieux malgré la piètre image de lui-même.
L'auto-persuasion pouvait faire des ravages comme des miracles. Le problème ne venait pas de son entourage mais plutôt de sa fragilité - compréhensive en raison de son âge et de son éducation. Parasité depuis toujours, il ne parvenait pas à s'équilibrer émotionnellement et ses résultats dépendaient donc des diverses sources d'influence l'entourant. Voilà pourquoi il ne fallait "pas ajouter mais réduire". Il n'apprendrait qu'en réalisant que certains de ses acquis actuels trahissaient son identité réelle. Déconstruire.

Ainsi se déroulait la vie. Une naissance accompagnée d'un petit sac à dos "génétique", suivie jusqu'à la mort d'une pluie permanente d'informations et d'influences "extérieures" sur lesquels on se construisait une identité, une réalité. L'introspection était une démarche obligatoire, si l'on souhaitait toucher du doigt la véritable liberté, ne dépendre de rien ni personne.

La Suzuri ne commentait donc pas non plus la complainte de son apprenti. Même si ce qu'il disait soulevait du concret, il ne faisait qu'effleurer la surface, ce n'était donc pas la peine de rebondir sur un sujet qu'il continuerait de poncer en solitaire. Elle l'incitait plutôt à se mettre à l'oeuvre d'un bref signe de la main, le sourire toujours présent.

Jusqu'à ce que survienne alors la magie.

La trentenaire avait rapidement poursuivi sa gestuelle pour former les mudra nécessaires à une analyse plus pointue de ce qui se déroulait. Le chakra affluait effectivement sur toute l'étendue du support, et bien qu'il ne parvenait pas à sélectionner puis imprégner l'encre sèche, sa répartition s'avérait uniforme et continue. Détectant des micro-froissements sur la feuille, les yeux de la senseï s'écarquillaient alors, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'une spectatrice avide de découvrir la suite du phrénomène ; un pliage, puis l'énergie qui se répandait aux alentours et délivrait la même intention sur d'autres médias jusqu'à former un amalgame parfaitement équilibré.
Qui fusait droit vers ses pattes, s'y heurtant en douceur.
La trentenaire relâchait sa détection, s'accroupissant pour atteindre d'un doigt le buste du yakko-san, pas si petit que ça. Elle laissait échapper un léger rire, visiblement aussi décontenancée que ravie.

Impressionnant... Soufflait-elle, le regard absorbé par l'entité de papiers.

Quand bien même il existait tant d'expression énergétique dans le monde, elle semblait en l'état admirative et contemplative, loin de brasser de quelconques songes concernant les usages martiaux sur lesquels une telle pratique pouvait déboucher. Penchant la tête sur le côté, elle regardait alors Hashirama.
Qui devait quant à lui être tout aussi perturbé par ce qui venait de se produire...
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Sam 21 Déc 2019 - 20:44
- Dans ce cas, mettons que j'applique un sceau de marquage sur une personne, je pourrais très bien l'associer à un nouveau sceau de stockage du type envois de shuriken, et faire de mes projectiles des têtes chercheuses sans avoir à me fatiguer à tirer ? Par exemple bien sûr, c'est le genre de construction qu'il me plairait de faire à l'avenir, j'espère que vous m'y aiderez ... Fis-je sans la moindre trace d'humilité dans la voix, moi, je me voyais déjà en haut de l'affiche. Enfin, dans le haut du panier de la famille Suzuri. Mais bon, j'allais vite déchanter en découvrant que je n'avais aucun don pour l'Inkuton.

A la place, j'animais un bonhomme de papier, qui s'était prit d'affection pour Takara. Il semblait ne plus vouloir la quitter, en se frottant à elle dans des poses suggestives et d'autre bizarreries que je ne comprenais pas à l'époque. C'était surtout une manifestation de mon esprit, aussi suis-je toujours gêner d'admettre qu'à cet âge là, je trouvais mon senseï très désirable. Eh, ne riez pas, c'est vrai qu'à votre époque, cela semble étrange de désirer une si vieille femme, mais à l'époque c'était une sacrée perle, croyez moi ! Trêve de digressions mature, allons au coeur du sujet voyons comme réagirait le petit garçon que j'étais face à la nouvelle.

- Mais ... Mais ... Senseï que cela veut-il bien dire ?! Fis-je d'un air fautif, regardant mes paumes comme si j'avais trahis les miens en ne maîtrisant pas le kekkai genkai -c'était comme cela que s'appelait les dons héréditaire à notre époque, et surtout comme si j'avais déçu mon professeur. A cet époque je ne savais pas vraiment lire les postures, ce n'est d'ailleurs toujours pas mon domaine de prédilection. Je savais très bien déchiffrer les kanjis, mais par contre, ne me demandez pas d'entrer dans le domaine humain. Non, moi mon truc c'est les chiffres, les lettres, tout ce monde qui existe sur les pages blanches que l'on a noircis d'encre. Mon truc, c'est la bureaucratie et les papiers fastidieux, qu'il faut trier par ordre alphabétique.

Oui, mon monde à moi c'est le papier, le stylet et l'encre. Pas les humains. Même les animaux, ce n'était et ne sera jamais mon fort. Non, il me faut quelque chose qui n'a aucune sensibilité, aucun ressentis, aucun ego, pour me sentir bien. C'était ce genre de personne que j'avais trouvé en Takara-senseï. Le genre de perle que l'on ne trouvait que très peu souvent dans le monde.

- Takara-sama, qu'est-ce qui m'arrive ? Je ne manipule pas l'encre, mais ce qui se trouve en dessous ... C'est possible ça ?
Fis-je, du haut de mes treize ans et de mon ignorance sur le monde qui nous entourait.

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Suzuri Takara
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Sam 21 Déc 2019 - 22:28

Heureusement qu'ils étaient vite passés à autre chose ; "L'Imagination" d'Hashirama l'ayant expressément conduit à déverser un condensé de sottises impraticables doublé d'un espoir vain de voir sa senseï se mêler à pareil traquenard aux intérêts belliqueux. Peu importait, le jour venu, il saurait se remémorer les précédentes paroles de celle-ci.

Des ongles de la trentenaire s'échappait doucement le vernis - qui n'était ni plus ni moins que de l'encre -, quadrillant l'insolent petit bonhomme de papier avant de le figer suite à l'action d'un mudra. Elle l'attrapait ensuite puis se redressait, un sourire satisfait sur sa mine radieuse - qui le restera encore de nombreuses années - et un regard amusé à l'attention du garçon affolé.

Calme-toi, il s'agit simplement de tes propres prédispositions, voilà tout. Ton chakra n'a pas su imprégner l'encre, à la place il s'est naturellement réparti sur la page. Ton intention était juste et ton contrôle rondement accompli, d'où ce joli résultat. Expliquait-elle naturellement en surélevant légèrement le yakko-san ligoté par un sceau infime.

Dans tous les cas, son pronostique de départ s'avérait juste. Car Hashirama n'était pas mauvais, la preuve étant cette surprise apparue dès les prémices de son aventure à Teitetsu. D'autant que de nombreuses autres feuilles avaient-été appelées lors de sa procédure...
En l'état Takara ne craignait qu'une seule chose ; que cette révélation rende son élève imperméable à l'essence même de ce qu'elle lui apprenait. Tout comme la scène de tantôt, où il exultait et crachait sa rage d'ascension suite à l'accomplissement d'un fuinjutsu des plus classiques. Puisque pour le coup il obtenait une preuve solide de ses facultés jusqu'ici cachées ou endormies, et pouvait pleinement y concevoir un réel tremplin.
Même s'il ne s'agissait pas de la marque officielle des Suzuri, la trentenaire y voyait néanmoins un lien tout à fait logique - Une aptitude parente, qui en terme d'énergie aurait tout aussi bien pu être prédominante à l'encre dans leur clan.

Une chose demeurait certaine, il y avait encore beaucoup à découvrir à ce sujet. Autant pour lui que pour elle.

Mais ça n'aurait jamais eu lieu si tu n'avais pas déjà ça en toi. De mémoire, je n'ai pas eu d’échos d'une telle maîtrise dans le clan, même si c'est loin d'être inimaginable... Hm. Nous allons avoir du travail.
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Uzumaki Haiko
Uzumaki Haiko

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Dim 22 Déc 2019 - 20:53
l'insouciance et la fougue de la jeunesse me poussaient à faire des erreurs. mais c'est ainsi que l'on fait des expériences, et que par la même, nous grandissons tous. Nous grandissons, en nous efforçant de nous améliorer, ou bien de se détériorer. Rien de plus, rien de moins. Il n'y avait pas de troisième option, car stagner c'était péricliter quelque part. En tout les cas, c'est ma façon de voir les choses aujourd'hui ... Mais à l'époque, je ne réfléchissais pas plus loin que le bout de mon nez, et ne voyait les choses que sous un seul angle, tandis que la vie est une sorte de prisme, et nous une sorte de lumière, qui se répercutent en tout sens et dans des dispositions aléatoires.

Ainsi, je ne comprenais pas la chance que la vie m'avait donné de me démarquer. Rien ne peut me faire plus plaisir aujourd'hui qu'être un individus unique au sein de mon clan, qui est le seul à pouvoir accomplir certaines missions par ses prédispositions particulières. Tandis que Takara enfermait le petit bonhomme dans une cage de fuinjutsu, je soufflais dans ma barbe inexistante tout mon désespoir... Foutu vie injuste, pourquoi suis-je le vilain petit canard ... Et des choses dans ce genre, se bousculais dans ma tête sans cesse.

Je m'attristais, mais les paroles réconfortantes de mon senseï m'accompagneront toujours dans mes quêtes, que ce soit de puissance ou de richesse. Nous allons avoir du travail. Nous. Rien que ce mot laissé deviner que je faisais partis de quelque chose malgré que j'en sois quelque part exclus par la nature elle même. Jamais je ne pourrais échanger sur la maîtrise de l'encre avec l'un de mes nombreux cousins, ni dessiner de la même manière qu'eux. J'étais destiné à souffrir ma condition, et toujours devoir faire des efforts qu'eux ne connaîtraient jamais.

Je le prenais alors comme un défis personnel, et tout alla beaucoup mieux. Rien que ses paroles pleines de bon sens me redonnèrent des perspectives jusqu'alors dissimulé, ou bien que je me refusais à voir. Plutôt que de faire un caprice face à l'inévitable, autant rebondir et aller de l'avant.

- Je maîtrise donc le papier ... Qu'en dites vous Takara-senseï ? Que dois-je faire pour me hisser malgré tout à une place acceptable dans notre monde ? Je suis prêt à faire tous les efforts pour vous rendre tous très fier de moi ...

La candeur de la jeunesse. Je n'aurais pas autant d'étât d'âme à m'en aller par la suite, pour voler de mes propres ailes et me défaire de se carcan dans lequel on m'avait enfermé depuis ma naissance.

Je quitterais bien vite ma cage dorée.


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Suzuri Takara
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Mar 24 Déc 2019 - 11:16


J'en dis que tu fais fausse route Hashirama. L'encre, le papier, le métal, les ombres... Il s'agit de connexions avancées, rares au demeurant. Mais tu n'as ni besoin de cela ni même des arts martiaux conventionnelles pour te "hisser"... Tu mélanges l'outillage et l'humain... C'est le mal de notre siècle, je ne peux te le reprocher : L'humain est perpétuellement tordu par son propre outil alors que l'outil devrait juste accompagner l'humain sans le déranger. En attendant des autres qu'ils soient fiers de toi, tu abaisses déjà ta condition, dénature ton potentiel et t'enferme dans une prison de préjugés.
Ainsi tu pourrais être considéré comme acceptable. Mais tu ne deviendras jamais Quelqu'un.


Ce discours semblait peu adapté pour un jeune garçon. La Suzuri n'avait fait que donner son ressenti sur cette bête question, tout en allant déposer le bonhomme de papier contre la façade de sa maison. En livrant de telles paroles, elle pouvait tout aussi bien le motiver que le replonger dans le désarroi. Ce dernier souhaitait se perfectionner, être en mesure de faire l'étalage de compétences hors norme. Tout ceci ne représentait rien aux yeux de la trentenaire qui considérait la maîtrise du chakra d'un point de vue totalement différent.

Ton "énergie physique" peut être accrue avec des stimulants artificiels. Ton "énergie spirituelle" peut être développée par la répétition permanente de mêmes techniques. Alors ton chakra se développera rapidement, et tu seras en mesure, à terme, d'accomplir quelques prouesses tant attendues par tes pairs shinobi.
Mais toi, en tant qu'humain, tu ne pourras rien attendre de plus de ce monde.
Et cela t'affectera lourdement, que tu le réalises ou non.


Elle s'asseyait en tailleurs, dos au mur et à proximité du petit amalgame de papiers.

Je ne t'accompagnerai pas dans une telle entreprise. Concluait-elle. Le choix, Hashirama. Libre à toi d'emprunter la voie rapide et ainsi satisfaire tes tracas. Tu le peux, cela fonctionnerait. Oui maintenant tu le sais : La preuve étant cette création à mes côtés. Je pourrai te ramener auprès de ton père dès à présent, si tel est ton souhait. Tu ne t'en rends pas encore totalement compte mais il serait déjà bluffé et te reconsidérerait d'un tout autre regard - Je te l'assure.

A toi de décider.


Drôle de retournement de situation : L'éventualité de la fin de ce quotidien partagé apparaissait dès le second jour. Aussi abruptement que la surprise inhérente à la maîtrise du papier de son filleul. Pourquoi ? Parce qu'il avait toutes les clés pour lutter contre ses propres doutes, ne lui restait plus qu'à joindre ses pensées à l'action et ainsi s’entraîner machinalement au domaine clanique.
Rejoindre la masse.
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Uzumaki Haiko
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Jeu 16 Jan 2020 - 9:41
Je ne comprenais alors pas grand chose à ce gribouillage spirituel qu'elle dessinait de ses mots, mais j'étais persuadé d'en saisir le sens un jour, quand viendrais l'heure du bilan sur mon enfance. Pour l'instant, je la vivais pleinement, et mon comportement ne changeais pas d'un iota, car j'étais dans l'instant présent. J'étais dans l'action, et non la réflexion, et peut être que c'était un tort bête et méchant qu'accomplissent tout les enfants, et dont je finissais prisonnier tout à ma douceur de vivre.

Des suppositions, des suppositions. Toujours de l’interprétation, c'est bien pour cela que je préfère la rigueur des mathématiques, que j'admirais et admire toujours pour sa précisions ultime. Rien n'est laissé au hasard, tout est contrôlé. On a un cadre qui détermine, des façons qui sont réglementées, une manière démontrée.

- Je souhaite en apprendre plus sur notre monde, j'en ai marre d'être enfermé dans le giron de mon père, comme si j'étais un oisillon trop faible pour s'envoler ... Je prenais une grande inspiration, tout à mon courage de m'enfuir de la maison, et de n'y revenir que complet. C'était l'objectif que je m'étais fixé en quelques instants, et ce fut le seul qui motiva ma réponse à Takara-sempai. Elle avait beau être sympathique, pédagogue, patiente et emplit de qualités ... Ma famille et ma ville me manquait terriblement.

Mes petites habitudes toutes chamboulées en tiendrais pas longtemps contre la curiosité que titillait en moi la Suzuri. Je ne sais pas tout, je me trompe sûrement dans mes décisions, mais je vous fais confiance pour me donner les bons conseils... Je compte sur vous.

Je tournais mes yeux vers Takara, le noir obscur de mes pupilles rencontrant ceux de mon senseï. Dans mon regard se lisait toute la contradiction que l'homme peut avoir dès la naissance. Mon envie de changement, contre mes petites habitudes bien rodées. Me complaindre dans mon état, ou bien avancer quoi qu'il en coûte. J'étais un livre ouvert pour cette psychologue hors pairs, mais je m'en fichais et m'en ficherais éperdument toute ma vie.

J'avais trouvé un maître à penser qui saurait élever ma conscience à un niveau supérieur, et me permettrait de devenir quelqu'un de bien.

Car oui, je suis assurément un bon gars, on peut se l'avouer maintenant.
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