Le cerveau est une machine complexe qui nécessite un certain entretien pour le garder pleinement fonctionnel. Plusieurs nuits et longues séances de discussions avec moi-même suivirent mon échange avec le dénommé Mu. Un personnage intéressant mais que je n’étais pas parvenu à cerner, malheureusement. Du moins pas dans son entièreté.

Les informations que j’avais tirées de cette échange étaient précieuses. Elle m’avaient notamment permis d’avoir une base sur laquelle construire mes rencontres suivantes, mais elles n’étaient pas aussi enrichissantes. Il y en a même un - le petit soldat nationaliste que nous chérissons tous - qui m’a carrément fait perdre mon temps. Mais ce n’était pas un problème outre mesure.

- Euh... Excusez-nous, nous… Je plaçai ma paume devant l’homme qui venait de m’interpeler, d’une part pour le faire comprendre qu’il n’avait pas à se justifier et d’autre part pour m’excuser. J’étais sans doute devant la tombe de son fils. C’était avec ce dernier que je m’étais enfermé avec mon moi profond.

- C’était un héros. Je venais simplement lui rendre hommage.

Huh. Comme si j’en avais la moindre idée de qui c’était, ce type-là. Je me suis pas renseigné sur chaque personne tombée au champ d’honneur - ou non - au nom du Feu. Cependant, notamment pour ma propre sécurité et, dans une moindre mesure par respect, j’avais opté pour un petit mensonge qui me vint grâce à la stèle et à son épithète.

Ce cimetière était visiblement très renommé, que ce soit par les touristes ou par les habitants de Hi no Kuni. Tout était très calme et respectueux, mais la présence constante de visiteurs était un signe qui ne trompait pas.

Mon cher ami l’aveugle m’avait pas mal parlé de la nation du feu et de son histoire. Il ne faisait aucun doute que me sentir plus au fait des événements qui ont marqué - de manière indélébile ou non - le Yuukan me faisait me sentir mieux, mais je sentais qu’un trou béant était encore logé dans ma tête.

Peu à peu, mon heure approchait. Gardons les métaphores où elles sont, je ne parle pas de ma mort. Uniquement de mes actions. Il était temps que je cherche à voir plus grand, reste à savoir par où commencer.