| Pour le meilleur, et pour le pire (Fûka) | Goro Haruka Avatar © : Tatsumaki - One Punch Man Expérience : 470
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| | Mer 7 Aoû 2019 - 23:56 | | Nanna grommelait et pestait contre le monde entier et en particulier contre les membres du Kenpei qui lui avaient miroiter mont et merveille, en omettant quelques détails de taille. Aujourd’hui, elle comprenait la raison : ils avaient besoin de nouvelles recrues pour déléguer les tâches les plus ingrates. Les exemples étaient nombreux, et ses missions n’étaient plus qu’une longue liste de rencontre avec quelques fous qui pensaient qu’une soucoupe volante allait atterrir sur Kiri un beau jour, que le Monstre était une divinité à chérir en se matraquant le dos publiquement, que la voisine du dessous commettait l’adultère, que le voisin du dessus était malmené par sa femme et son enfant et que le voisin d’en face puait constamment – et toujours – l’alcool. Les plaintes étaient donc nombreuses, de la part des citoyens modèles qui ne supportaient pas la vue ou l’odeur des paumés de Kiri, mais également des paumés de Kiri qui ne se supportaient pas entre eux.
Et cette soirée ne faisait pas exception aux précédentes. Elle allait patrouiller toute la nuit dans le secteur qu’on lui avait assigné, avec son binôme Rekishi Fûka, puis ensuite enchaîner une journée de mission tout aussi désespérante qu’une nuit au service du Kenpei. Son optimisme et sa bonne humeur habituelle avaient été minés petit à petit par le manque de sommeil et les multiples rencontres avec quelques résidus de l’humanité – des hommes et des femmes seuls, qui n’avaient plus de repères et par conséquent avec lesquels il fallait adapter sa communication – dont certains cas étaient sincèrement injustes ou tristes.
- J’veux dormir, dit-elle pour la énième fois. C’était sa seule et unique plainte, et celle-ci était répétée encore et encore depuis une semaine.
Malheureusement, Morphée n’allait pas se présenter de sitôt car, au loin, elles pouvaient entendre deux grosses voix. Clairement, un couple – ou deux amis – avait une mésentente et gueulait sans aucune considération pour le voisinage. En somme, une situation à résoudre pour que d’honnêtes citoyens puissent dormir – un luxe qui ne lui était par permis, malheureusement. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’envier ces paisibles dormeurs, allongés sur des matelas fermes ou moelleux, entortillé avec la couette, et bercés par le silence.
Plus elles s’approchaient de l’origine du boucan, et plus elles pouvaient clairement entendre ce qui étaient dit. Ainsi, après deux petites minutes d’écoute – jusqu’à l’arrivé auprès de deux personnes - , les deux jeunes genins avaient pu comprendre qu’elles allaient avoir affaire à un couple. L’homme ne cessait de dire « mais chérie ! » et la femme ne cessait de répéter « oh ! J’ai sacrifié ma jeunesse pour toi ! Toi, sac à merde ». Un couple … qui donnait envie de rester célibataire à vie.
- Nous sommes soldat de la Brigade Kenpei. Je suis Kazuma Nanna, dit-elle, sans grande conviction. Elle savait qu’elle était à peine écoutée, et qu’elle ne pourrait se faire entendre qu’en criant autant qu’eux. Pouvait-elle se permettre une telle chose ?
Elle lance un regard à sa coéquipière, cherchant à savoir si cette dernière avait une brillante idée à proposer pour apporter un semblant de calme à un couple dont tous deux avaient un tantinet trop picolé. La première était encore en pyjama, preuve qu’elle s’était empoisonnée la conscience toute seule, chez elle. L’autre était encore en tenue de travail, preuve qu’il ne rentrait que maintenant.
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| | | Rekishi Fûka Avatar © : AN-94 ▬ Girls' Frontline Expérience : 0
Messages : 43 Date d'inscription : 10/06/2019
| | Mar 13 Aoû 2019 - 15:26 | | Pour le meilleur, et pour le pire. Dormir ? Un mot dont la signification n’existe plus pour Fûka. Devenir ninja est déjà une sacrée expérience, mais être assignée à l’unité de police du village ? Quand elle n’est qu’une novice dans tous les domaines ? C’est beaucoup, quand même. Mais la blonde ne se plaint pas. Sa vie s’est articulée petit à petit autour du fait de devenir meilleure, de protéger toutes ces personnes qui auraient besoin de son aide. Quoi de mieux qu’une membre de la police, pour faire ça ? Après tout, les forces de l’ordre sont supposées être en place pour donner un coup de main aux démunis, ou même à ceux à qui il arrive des bricoles. Rien de mieux pour être complètement plongée dans son objectif principal, en somme. Mais elle doit avouer que ses rêves sont plus sexy que sa réalité. Parce que la vérité, c’est que les membres de la Kenpei s’occupent aussi des histoires les moins affriolantes qui existent. Après tout, qu’est-ce que Fûka en a à faire que le voisin de la voisine se soit envoyé en l’air avec celle du dessous ? Pourquoi doit-elle tenir la main à cette pauvre femme qui dit être victime de son mari, quand elle vient de lui envoyer une bouteille en pleine figure ? Les histoires de couple, aussi. Oh, celles-là sont les pires. Nanna a raison : Fûka veut dormir, elle aussi. Devoir prendre ses histoires en considération est la plus difficile de toutes les tâches. Pourtant, elle lui adresse un sourire, aussi sincère que possible. « On va s’en sortir, Nanna. Courage. »Être la grande source de motivation de l’autre, quand l’énergie commence à manquer. Ne pas se laisser tomber, se serrer les coudes jusqu’au bout. Peut-être est-ce une autre chose qu’on apprend quand on devient policière ? En tous les cas, Fûka est bien décidée à ne pas lâcher prise, car les jours de repos arrivent à pleine vitesse. Il faut donner le meilleur de soi en attendant ! Être exemplaire ! Elles arrivent jusqu’à un couple, une énième histoire de picole. Fûka les observe. Une femme en pyjama, un homme en uniforme. Qu’ont-ils à se mettre sur la figure, ceux-là ? L’odeur d’alcool surprend la blonde, qui ne s’attendait pas à de telles effluves provenant de seulement deux personnes. Combien de litres ont-ils ingurgités ? La Genin croise les bras sur sa poitrine. Avant d’intervenir, il faut observer : jusqu’où iront-ils, cette fois ? Les insultes fusent, mais c’est encore doux. Le ton monte, monte. L’intervention de Nanna ne sert strictement à rien, ils continuent de se balancer des noms d’oiseaux. C’est une belle soirée, oh ça oui ! Fûka commence par se racler la gorge, au moins pour voir si ça fait un quelconque effet à l’un ou à l’autre. En constatant l’absence de résultats, l’apprentie policière finit par admettre, pour elle-même, qu’il va bien falloir faire plus que ça. Elle s’impatiente. La femme continue de canarder son mari – enfin, la blonde pense que c’est ce qui les relie –, sans discontinuer. Comme si c’était … tout à fait normal. Sauf que ça devient chiant. Parce qu’il y a des voisins, qui n’ont jamais demandé à être les témoins de ces situations conflictuelles. Après plusieurs minutes de dispute sans que l’un ou l’autre du couple ne réalise la présence des deux jeunes femmes, Fûka décide de prendre les devants. « POLICE ! Un mot de plus et je vous embarque. »L’apprentie adopte une posture plus sérieuse, plus convaincante. Sa condition de crevette ne doit pas la décrédibiliser. Un ange passe. Le silence s’installe brutalement, balaye toutes leurs querelles comme si elles n’avaient jamais existé. Une tension reste néanmoins présente dans l’air, palpable. Fûka sourit. Elle s’approche. « Je suis Rekishi Fûka, voici Kazuma Nanna. Nous sommes toutes deux soldates de la Kenpei. Vu la puissance de votre querelle, j’imagine que je ne peux pas seulement vous demander de vous taire. »Haussement d’épaules. « Je vais donc vous demander de me raconter votre histoire. Attention, il y a des règles. Chacun votre tour. Vous ne vous coupez pas la parole. Vous laissez l’autre aller au bout de son intervention. Je me suis bien faite comprendre ? »Fûka dépose ses prunelles sur la femme, puis sur l’homme. Il semble y avoir un accord tacite. Les règles sont comprises. « Bien, asseyez-vous et racontez-moi. »Pas de calepin, pas de crayon. Après tout, avec sa super mémoire, Fûka n’en a pas besoin. |
| | | Goro Haruka Avatar © : Tatsumaki - One Punch Man Expérience : 470
Messages : 112 Date d'inscription : 18/06/2017
| | Ven 16 Aoû 2019 - 23:59 | | La tentative de Kazuma Nanna fut infructueuse. Consciente, sa coéquipière prit la relève et rétablit un semblant d’ordre dans ce chaos nocturne. Une intervention que Nanna considéra salvatrice et non comme une atteinte à sa propre autorité. Loin de là ! La demoiselle avait bien des défauts, comme une forme d’insensibilité à la détresse de l’autre ou encore une tendance à se laisser porter à mille et une rêveries incluant mécanique et marionnette, mais elle ne faisait pas preuve d’une fierté démesurée ou d’un orgueil mal placé qui la rendraient sourde et aveugle aux bons gestes de ses coéquipiers.
Par ailleurs, et si par malheur, elle présentait ces deux derniers défauts, ces derniers seraient bien vite ratatinés par les premières missions données par la Brigade. Cette dernière plongeait toute nouvelle recrue dans des situations extrêmement variées, et toutes plus insolites des unes et des autres, poussant les limites à bout et mettant en avant l’importance du travail d’équipe. Certes, tout genin savait qu’une équipe était importante et que chacun avait un rôle à jouer. Pourtant, cette notion importante était pleinement acquise que lors d’une mission cruciale ou périlleuse – qui pouvait ainsi vite devenir un cauchemar pour beaucoup, voire une expérience traumatisante pour quelques rares infortunés. Ainsi, les débutants dans la fonction shinobi avaient les théories du travail d’équipe, mais nullement la pratique.
Si nous réfléchissons donc attentivement à la situation de ces deux jeunes genins, elles ne sont pas confrontées uniquement à deux personnages ivres : elles façonnent leurs premières armes pour des missions plus importantes, développant leurs talents, renforçant leurs forces, et cultivant leurs faiblesses – les accepter, ou les éradiquer. Malheureusement, aussi brillante soit la brunette, elle ne saisissait pas encore cette réalité pleinement. Non, elle n’était qu’à cette phase où elle était heureuse d’avoir une coéquipière pour l’appuyer dans ce conflit de couple.
Les premières paroles furent prononcées par l’épouse en pyjama. Elle s'appelait Ririmi, et était mariée à son infidèle mari, Garu, depuis une dizaine d'années. Cependant, si elle faisait preuve d’un semblant de retenue, l’alcool aidant, le ton monta bien vite et un doigt accusateur faillit crever l’œil du mari chancelant. Ce dernier réplique – ou plutôt balbutie des stupidités à peine compréhensibles. La dispute des deux soulards reprenait de plus belles.
- Il faut les séparer, souffla Nanna à l’intention de Fûka. Je peux me charger de l’homme.
Nanna avait une force persuasive supplémentaire non négligeable avec ses marionnettes, et il n’était pas rare qu’elle se propose constamment pour gérer ceux qui se prétendaient durs à cuire ou « sans peur » ou les hommes à l’orgueil mal placé. Certes, Fûka avait également sa propre force mais elle avait à dépenser une certaine quantité de chakra pour faire ses démonstrations de force. Or, l’invocation d’une marionnette simple – mais imposante ou aux allures un peu menaçantes – ne coûtait presque rien à la marionnettiste. En somme, la proposition de la brunette n’était que la conclusion naturelle d’une réflexion simple et logique sur les forces et faiblesses de chacune vis-à-vis de cette situation – deux civils ayant un profond désaccord, et sous l’influence de quelques alcools forts, face à deux genins qui souhaiteraient une nuit calme et de préférence dans leur lit respectif.
Aussitôt la proposition faite, que la jeune fille invoqua une de ses nombreuses marionnettes encore en phase de test – un fait que personne ne savait encore, et qui lui permettait de bluffer sans risquer de blesser quiconque. La marionnette mesurait deux mètres et avait un squelette en bois assez fin, reproduisant de façon ahurissante la structure osseuse d’un humain. Cependant, ce n’était pas ce qui attirait immédiatement l’attention : les doigts étaient remplacés par des lames brillantes, à l’apparence affûtée. Précisons bien « apparence », car en réalité, les lames sont émoussées volontairement et avec un produit spécifique mais invisible à l’œil nu.
- Nous allons vous interroger à part. Madame, je vous invite à retourner chez vous avec ma collègue pour déposer votre plainte, si vous en avez. Quant à vous monsieur, je vous invite à me suivre un peu plus loin, afin que nous puissions discuter paisiblement et sans gêner les voisins.
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