Une journée banale, un soleil souriant et une matinée très longue. L’observation des nuages n’aidait pas à faire avancer les flèches de l’horloge. Peut-être devrait-elle travailler sur ses fleurs, ou peut-être pas. La Asaara soupirait et s’enfonçait dans sa chaise, laissant tomber son énorme chapeau pour se couvrir des rayons trop puissant pour sa peau de porcelaine. Star Killer jouait dans l’herbe, souriant et cherchant à devenir ami avec une abeille. Puis, quelque chose de doux vint se frotter à la jambe de la jeune femme. Celle-ci se redressa pour observer… un animal. Que faisait-il à l’arrière de son petit appartement? Pourquoi la regardait-elle ainsi? Il cherche la bagarre?
Star Killer s’empressa de caresser le chat noir, mais s’arrêta avant de le tuer sous l’effet de son poison. Riku resta figée et peu charmée par la créature. Les félins étaient étrangement apprécier dans le désert, vénérés par certains. Ce culte et ces croyances, ne l’enchantait pas, pour être honnête. Les petites boules de poils possédaient un regard si profond et beaucoup trop rusé à son goût. La kunoichi était convaincu que, le dos tourné, les chats domineraient le monde. Heureusement, l’animal laissa briller un petit médaillon à son cou, reflétant son adresse. Probablement qu’une famille pleurait son départ. Heureuse de quitter son poste, Riku abandonna sa demeure pour se déplacer jusqu’au lieu mystère.
Et quelle surprise. Ce n’était pas une maison, mais un café? Oh, la mascotte d’un petit bistro, comme c’est mignon. La brune pénétra dans le bâtiment et trouva directement la propriétaire.
« Votre chat s’est égaré. »
Hum.. il y en a combien? Attend.. deux.. quatre!? HUIT? Les ronronnements, l’odeur, mais que ce passait-il! Son coeur hésitait entre crier ou sauter de joie. C’était à la fois adorable, et terrifiant. Sa haine envers les chats prenait soudainement une nouvelle tournure.
« mais… c’est quoi cette place..? » murmura-t-elle en observant le décor et toutes les minuscules bêtes. D’autres grassouillettes, certaines tigrées. « C’est… c’est… c’est MAGNIFIQUE! »
Riku tapa dans ses mains et se tourna vers la femme au teint foncé. Ses émeraudes brillaient d’espoir.
« Vous avez des chats qui proviennent de Kaze no Kuni ? »
Peut-être pour lui rappeler son ancienne vie, elle demanda les chats du désert.
Une blonde pénétrait dans le bar à chats que tenait la Denkou depuis maintenant cinq années. Et elle n’était pas venue seule puisqu’elle était accompagnée d'un des chats de la tenancière. Rei arrivait en trombe devant la visiteuse et le gros matou noir pour ensuite l’attraper.
— « Ronron où étais-tu passé ? Tu as voulu faire ta petite fugue de la semaine mon gros ? » Dit-elle en soulevant le félin pour l’amener à hauteur de tête.
La bête fixait la tenancière, et cette dernière en faisait de même. Tous les deux avaient des prunelles dorées, à croire que la Denkou était la version humaine de Ronron et inversement. Le chat noir aux yeux dorés était le préféré de l’ancienne kunoichi, il avait le droit à une place de chef. La bête pouvait faire ce qu’elle voulait puisqu’elle avait conscience de son statut de privilégier par rapport à ses congénères à poils.
Une fois l’animal sur son perchoir où il pouvait s’endormir ou encore faire ses griffes, la trentenaire à la peau mate se dirigeait vers celle qui lui avait ramené son précieux animal. La blonde lui avait demandé si elle avait une espèce originaire de Kaze no Kuni, le pays du désert. Les félins là-bas n’étaient pas les plus beaux, car leurs robes étaient soient dépourvues de poils ou bien ils étaient bien trop courts pour prendre du plaisir à les caresser. Néanmoins, la belle en avait un. Après tout, il en fallait pour tous les goûts et Rei se devait d’avoir un chat de chaque pays du Yuukan.
— « Tout à fait. Il y a bien un félin originaire du Pays du Vent. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous conduire à Soufflète. » Dit la tenancière.
Soufflète était un félin gris sans poil avec de profonds yeux clairs, mais surtout elle avait un sale caractère, aussi impétueuse qu’un ouragan, quoi de mieux que pour une créature provenant du pays du Vent. Il avait fallu un certain temps à la Denkou pour amadouer l’animal, néanmoins elle n’acceptait pas de se faire caresser par tout le monde à l’instar des autres chats du café. Peut-être que la blonde aura cette chance, sinon elle risquait de sortir avec une griffure.
— « Voici la belle Soufflète ! » La trentenaire marque un temps d’arrêt avant de reprendre la parole. « Je vous laisse faire connaissance. » Dit-elle en présentant le félin sur son perchoir isolé des autres.
Soufflète, un prénom original pour une petite bête si charmante. Son apparence lui apportait de quoi s’éloigner des autres félins dans le café. Hautaine, dangereuse, imprévisible, tout ce que le désert peut faire ressentir. La Asaara ne se laissait pas apprivoiser par les animaux, sauf les chiens. Ils sont tous très jolis, mais certains sont usés aux combats et forcer dans une vie cruelle. Pourtant, cette femme à la chevelure violette, ne lui paraissait pas mauvaise. Son éventail de chats semblaient l’apprécier et très heureux d’être dans un tel endroit.
Riku se pencha et apporta sa main devant la truffe du sphynx. Quelques secondes s’écoulèrent, une longue analyse avant que la maîtresse de la situation décide de se laisser caresser. Le bout de ses doigts traversa lentement la peau sans poils, appréciait la non-douceur de la minette. Beaucoup n’osaient pas approcher cette race, avec raison. La kunoichi ne se plaignait pas de son physique peu attirant à l’oeil. À vrai dire, elle la trouvait si belle.
« Vous êtes allé la chercher là-bas ou un voyageur vous l'offerte ? »
Encore quelques minutes à la flatter dans tous les sens, la kazejin osa la prendre dans ses bras, peu anxieuse de se faire griffer. Heureusement, ça n’arriva pas. Soufflète resta tendue jusqu’à ce qu’elle trouva une position confortable dans le creux des bras de la brune.
« Je suis de Kaze no Kuni, si vous ne l’avez pas deviné. » son regard fixa la silhouette devant elle. « Là-bas, les animaux et insectes ne sont pas simplement une partie du décor, ils sont à l’origine de notre existence. Ils disent que les chats portent l’essence des anciens dieux et un savoir inconnu à notre propre cerveau. Comme si le désert était les fruits de leur imagination. »
Elle marqua une pause en remarquant bien sûr la chatte dans ses bras qui lui perçait l’âme.
« Est-ce que vous y croyez à ce genre de légendes ? Hum.. Je ne connais pas votre prénom. »
Celle qui souhaitait rencontrer le sphynx se demandait comment cette dernière avait atterri ici, si loin de chez elle. Rei était fière de son petit réseau pour trouver des félins aux quatre coins du Yuukan.
— « J’ai de nombreux contacts dans différents pays qui m’informent de la disponibilité de certaines espèces atypiques. Soufflète en fait partie, je suis allée la chercher à Kaze il y a deux années. » Dit-elle.
Les animaux qui arrivaient ici étaient toujours issu d’élevages responsables, la trentenaire faisait très attention à la qualité des bêtes qu’elle adoptait, il était hors de question pour l’ancienne kunoichi d’aider des gens peu scrupuleux profitant de ces adorables félins.
L’inconnue provenant du pays du Vent se demandait si la belle aux prunelles dorées croyait aux histoires que l’on pouvait entendre dans ce pays reculé. Les animaux ainsi que les insectes avaient une importance dans les rites culturels de cette nation.
— « Effectivement, j’ai entendu quelques histoires étranges provenant du pays du Vent. Pour être honnête, je ne crois pas trop à ces légendes, peut-être qu’elles sont fondées, mais je suis le genre de femme à croire que ce qu’elle voit. Ça évite les déconvenues. Soufflète semble vous apprécier. » Dit-elle en souriant.
Non, Rei ne croyait pas spécialement à ces histoires, même si elle pouvait reconnaître que certaines pouvait probablement exister.
— « Je me présente, Denkou Rei, maîtresse de ces lieux. » Dit-elle en s’inclinant tout en écartant les bras.
Les présentations étaient faites comme le voulait l’inconnu en souhaitait connaître l’identité de la tenancière du bar à chats qui se trouve dans le quartier commerçant de la cité militaire du pays de la Foudre. C’était au tour de la belle de poser une question.
— « C’est la première fois que je vous vois ici, depuis quand êtes-vous arrivez à Kumo ? » Demande la belle trentenaire.
Comme elle venait de le dire plus tôt, la cliente était originaire de Kaze no Kuni, elle était donc une étrangère, mais la question était depuis combien de temps se trouvait-elle dans la cité militaire du pays de la Foudre ? La tenancière pouvait même en poser une seconde, à savoir combien de temps elle comptait rester dans le village, après tout la Denkou aimait fidéliser ses clients et clientes.
« Je n’y crois pas aussi. » murmure-t-elle en glissant sa main sur la peau nue du félin. « Elle ne semble pas vouloir sortir les griffes, c’est intéressant. »
La kazejin avait l’impression de soutenir un bébé dans ses bras, c’était amusant et très mignon. Les deux femelles se comprenaient dans un silence confortable, entre mélange de caresse et de regards tendres. Peut-être était-ce leur lieu de naissance qui les unissait ainsi, un questionnement qui resterait sans réponse. La présence de Rei aidait aussi la brune à se détendre parmi tous ces chats. Celle-ci semblait très fière de sa création, avec raison.
« Asaara Riku, je suis à Kumo depuis deux jours. » ses yeux croisèrent ceux de Rei « et vous ? »
Avec un tel café, Riku se doutait que la trentenaire vivait dans le village cacher des nuages depuis un bon moment. L’empoisonneuse du subir un long périple avant d’atteindre l’Arche grise, et son voyage ne cessait pas là. Le fameux interrogatoire et examen médical suivirent, puis trouver un petit logement aussi. Deux jours complets pour au final, terminer dans un temple des chats.
« Je n’aime pas les chats, pour être honnête. J’étais étonnée que votre petite bête se frotte à moi, habituellement les animaux ne m’approchent pas. Les félins sont majestueux, mais les chats semblent plus intelligents et dangereux. Je crois que j’ai toujours eu un blocage avec eux, mais.. cette Soufflète fait fondre mon coeur. »
Elle apporta la chatte à son visage et la plaqua de nombreux baisers affectueux. Un petit massage du crâne se suivit et ce fut suffisant pour entendre une symphonie de ronronnements. Avec surprise, d’autres chats approchèrent les deux kunoichis, peut-être à la recherche d’une attention particulière. La Asaara rit doucement devant ce spectacle.
« Depuis quand avez-vous ce café et cette passion pour les félins, Denkou-chan ? Je dois avouer que c’est un endroit très agréable. »
— « Denkou Rei, kamininarijine depuis toujours. Ma famille s’est installée sur ces terres en même temps que la création de Shitaderu, l’ancien nom de Kumo. » Dit la trentenaire à son interlocutrice.
Les présentations étaient faites. Chacune avait donné son identité à l’autre tout en indiquant leurs origines. Les paroles faisaient sourire l’ancienne Kunoichi de la cité militaire du pays de la Foudre. Elle avait apprécié les compliments sur ses félins, mais également le fait que la cliente semblait heureuse de tenir dans ses bras la belle Soufflète.
— « Les chats sont bien plus malins et intelligents que les hommes. La première chose, ils sont indépendants ce qui n’est pas notre cas, et le deuxième point et non des moindres, les chats ne se font pas la guerre entre eux comme nous. » Dit Rei pleine de philosophie.
Les animaux étaient bien plus pacifistes que les hommes, ces derniers devraient en apprendre davantage sur les bêtes qui les entourent plutôt que de les utiliser à des fins mercantiles. Même si la femme à la peau mate se plaisait à dire qu’elle traitait bien ses animaux, d’une certaine manière elle les exploitait. Plusieurs fois, on lui avait fait la réflexion, mais la belle aux prunelles dorées se refusait de voir cette partie de la réalité.
Riku qui tenait toujours le sphynx dans ses bras, demanda à la gérante du bar à chats du village caché du pays de la Foudre depuis combien de temps son commerce existait ainsi que sa passion pour les félins. Une nouvelle fois, la Denkou souriait avant de prendre la parole.
— « Dans le courant de l’année 198 si ma mémoire est bonne. Je venais de prendre ma retraite du monde des shinobis pour raisons personnelles. Mais depuis mon enfance, j’ai toujours eu un rapport particulier avec les félins, d’une certaine manière j’arrive à les comprendre comme eux arrivent à me comprendre. » Dit la femme à la chevelure violette.
Rei invitait son interlocutrice à venir s’assoir sur l’une des chaises misent à disposition des clients, car ce lieu était également un bar où l’on pouvait s’abreuver.
— « Voulez-vous que je vous serve quelque chose à boire ? Nous avons du thé, du café, du saké ainsi que quelques breuvages de la région ? » La belle regardait la kazejine.
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