« L’Explosive qu’on l’appelle ! Il paraît que ses techniques sont aussi déjantées qu’elle ! »
C’en était trop. Depuis au moins dix minutes, les deux soldats du Teikoku qui étaient assis non loin de Kôsuke vantaient les mérites d’une Lieutenante, ayant apparemment combattu lors de l’attaque sur Kumo d’une façon assez « explosive ». Mais voilà qu’on lui avait donné un nom suite à tout ce cirque ? Elle s’en était tiré in-extremis dans un combat face à des Iwajins ? Et alors, le Kaguya avait affronté deux Kumojins – c’est-à-dire les véritables ennemis – qui étaient deux tarés, tout en devant protéger les deux soldats qui étaient avec lui. C’était pas un exploit ça peut-être ?
« Imagine si elle nous prend dans son unité impériale… »
Le Kaguya s’était levé. Il toussota près des deux soldats du Teikoku.
« Il y a encore mieux… »
Les deux soldats se retournèrent. Debout devant eux, en plein milieu du restaurant se tenait fièrement le Lieutenant rouge, son pouce tapant fièrement sur sa poitrine, un large sourire aux lèvres.
« … à savoir faire partie de l’unité impériale du Guerrier Ecarlate ! »
Les soldats s’échangèrent un long regard, qui laissa ensuite place à une gêne. Ils prononcèrent d’ailleurs les mêmes mots à l’unisson.
« Le Guerrier quoi ? »
Kaguya Kôsuke resta figé.
« … »
***
Furieux et surtout vexé, le Lieutenant s’était empressé de payer avant de sortir du restaurant d’un pas fort. Les mains dans les poches, son visage transpirait l’énervement, au point que les quelques passants qu’il rencontrait s’empressaient de s’écarter de sa route.
« L’Explosive, mes boulettes de riz ouais ! Vaut mieux être folle qu’être un grand combattant dans cet Empire ou quoi ? »
La chaleur estivale ne semblait définitivement pas réussir à l’Explosive, pourtant elle n’avait pas choisi de remettre dans leur armoire les couches qui l’accablaient.
Depuis son arrivée sur les territoires de la Foudre, Tomoe n’avait pas trouvé nombreux créneaux pour aller s’entraîner jusqu’à cette matinée qui se terminait sur une note chaudement ensoleillée. C’était la cloche qui sonnait dans son esprit imaginatif : Le repas ! La jeune femme ne s’était pas acharnée et avait tout simplement décidé de retourner chez ce restaurateur de Kare Raisu. Sa petite boite embarquée entre ses deux mains délicates elle ne pensait plus qu’à son met. Il lui était d’ailleurs bien difficile de porter son attention ailleurs lorsqu’elle savait qu’elle allait enfin manger. Les soldats acharnés sur leurs tâches quotidiennes avaient beau la saluer respectueusement, jamais elle ne rendait la pareille.
Il était beaucoup demandé pour Tomoe de faire plusieurs choses en même temps : Elle ne pouvait et se perdre dans son monde, et regarder devant ou autour d’elle. Mais alors que l’un de ces braves Teikokujins sembla oser venir poser contact sur l’épaule de la brunette, celle-ci se révéla devenir un chiot féroce, toutes dents sorties. Elle n’avait même pas eu besoin de parler, son expression sauvage avait énoncé la couleur avant tout.
Le repas revigorant d’une lieutenante à l’appétit comblé, la brunette semblait à présent de bien bonne humeur. Lorsqu’elle décida de prendre un peu de hauteur en se levant simplement pour constater du chantier qui se trouvait là. Quoi de plus normal puisqu’une bâtisse était en reconstruction juste au bout de la rue. Grimaçante, la Chôkoku pointa au hasard du doigt l’un des quelques individus qui passaient au même moment. « Eh toi le rouge ! » En vérité, seule la couleur flamboyante de ses longs cheveux avaient fait le choix de la cible. « Il faut ranger… » Mais l’hésitation se fit sentir lorsque Tomoe vit le visage qui se retournait et qui parut simplement sorti d’une réflexion certaine. « Attends.. On s’est déjà vu, non ? » La jeune femme fronça le regard pour tenter de se rappeler, mais rien à faire. Après tout, si elle n’avait pas reconnu la cheffe de la police d’Iwa qu'elle avait affronté, il était peine perdu de remettre un nom sur ce rouquin.
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