Ce matin-là, Arata avait été réveillé en sursaut par des expérimentations bruyantes dans l'atelier de Nanna sa voisine devenue genin avant le double événement de Kiri. Une voisine qui était un vrai petit génie de la mécanique des marionnettes de combat, elle potassait toujours ses créations dans sa chambre qui était aussi un grenier et entre autre un atelier d'artisan.
Une fois le Meikyū avait visité son antre pour y découvrir des monticules de pièces détachées, du bois, du fer, du bronze, des morceaux de métaux rouillés. Il y avait une tonne d'outils, elle dormait quasiment entre les tournevis, les scies et les marteaux suspendu aux murs de la pièce. Et au plafond comme des pendus sortient tout droit d'un spectacle d'horreur façon théâtre kabuki horror show, de quoi vous faire dresser le poil dans le dos et sur les bras. Non pas qu'Arata soit un grand poilu, quinze ans et imberbe pour l'instant bien que depuis qu'il avait rencontré Inja-sama le Rokudaime Mizukage, il espérait un jour avoir de la barbe comme lui. Néanmoins, en attendant ce jour béni, il avait d'autre chat à fouetter, car le réveil très tôt imposé par l'artisanat particulier de son amie Nanna Kazuma avait aussi réveillé son inspiration créatrice.

Cela faisait des jours et des semaines que l'adolescent se documentait sur l'art de la manipulation des marionnettes. L'art de former des fils de chakra capables d'animer les pantins de bois qui hantaient ses rêves depuis sa rencontre avec l'inconnu de l'hôpital général, l'homme de spectacle et ex-shinobi repenti.
Le genin n'avait jamais revu celui qui lui avait donné l'envie de se lancer dans cette drôle d'aventure, mais le souvenir de sa maîtrise ne l'avait jamais quitté depuis lors. C'est alors qu'à cinq heures du matin, Arata sauta de son lit l'esprit en ébullition prêt à en découdre avec le bois, les lames et les mécanismes. Avant cela, petite douche, il sorti de son short de pyjama en moins de deux et plongea sous la douche encore froide dont l'eau se réchauffa doucement. Agréable, mais courte sa douche se fini par un shampoing naturel et végétal pour sa chevelure lisse aux couleurs de la terre et du terreaux qui composait son sol. Un petit déjeuner copieux de quoi tenir en éveil son cerveau en phase de connexion et de conserver à la manière des aliments dans en frigidaire ses idées de marionnettes.

Enfin, après tout cela, l'apprenti artiste se mit à l'oeuvre sur un plan de travail aménagé quelques jours plus tôt sur lequel, il s'était déjà exercé à plusieurs reprises. Sur un meuble à côté ses petites créations, des figurines de bois représentant pour la plupart des animaux marins. Un dauphin rieur jouant avec un ballon, un requin carnassier à la dentition impressionnante, une anguille aux courbes suaves et longiformes et une crevette aux dimensions disproportionnées pour un tel animal.
Avant cela il s'était essayé à la personnification de figurine humanoïde sans grand succès, il avait essayé de faire de petits personnages à l'effigie de ses camarades du Shinpuu et de son sensei. Shinka ressemblait à un géant aux yeux trop gros et aux allures d'ogres, Jun avait une tignasse plus grande et plus pointus que celle d'un porc épic et Akane une paire d'obus en guise de poitrine qui faisait passer le ventre d'un akimichi pour un cochonnet de pétanque...

Devant lui Arata avait disposé de manière très ordonnée l'ensemble de ses outils de sculpteur sur bois, un bédane, un burin, des ciseaux à bois de différentes tailles, une gouge, un maillet puis une plane. La plupart des lames avaient différentes tailles par outils, afin de travailler des pièces de bois de différentes longueurs puis largeur.

Le bédane est une sorte de ciseau à bois à la lame plus épaisse, il est donc plus solide et plus résistant que son petit frère plus connus du grand public. La forme de sa lame rappelle celle d'un bec de canard d'où son nom.
Le petit outil sert à créer des mortaises, que l'on appel aussi la partie femelle d'une construction de bois. En résumé, c'est un trou dans le bois d'une forme ou d'une autre qui sert à accueillir un tenon - la partie mâle d'une construction en bois - une pièce de bois taillée dans une forme encastrable dans la mortaise préalablement creusée. Sa forme et sa résistance permettent de creuser aisément le bois et de la façonner tel qu'on le veut.

Le burin est une sorte de pieux en métal, il est taillé en biseaux au bout de la lame pour mieux pénétrer le bois et le façonner. C'est un outil d'on on se sert sous d'autres formes dans la gravure, la maçonnerie, la sculpture d'autres matériaux, la taille de pierre ou bien la création de pièces de métal pour divers outils et mécanisme métallique. Un outil indispensable pour le sculpteur en herbe qu'est Arata...

Le ciseau à bois est un outil de menuisier, d'ébéniste, de luthier ou encore de charpentier. C'est un outil composé d'une lame en acier trempé, que les marionnettistes appellent la planche, dont une des extrémités est taillée en biseau et extrêmement affûtée pour permettre le travail du bois. L'autre extrémité, appelée soie par les confectionneurs de pantins, est fichée dans l'axe d'un manche en bois, pour une meilleure prise en main.
Lorsque le manche est en bois, il est cerclé de bagues métalliques, appelées "viroles", à chaque extrémité pour éviter que le bois n'éclate. Traditionnellement, les manches de ciseaux à bois étaient façonnés dans du charme, pour la solidité. Pour cause, le ciseau à bois se manie à la main pour les puristes, on le frappe de la paume pour pénétrer le bois, mais cela engendre de grosses douleurs à longs termes. Cela peut même engendrer de très sérieuses maladies osseuses, seul un Kaguya pourrait travailler toute sa vie le bois de cette manière. Les plus intelligents selon Arata utilise un maillet de bois, certes plus agressif pour l'outil, mais un outil se remplace une main non... Le biseau du ciseau est toujours rectiligne, la planche peut être évidée dans certains cas de ciseaux à bois de fabrications étrangères...

Une gouge est un ciseau dont le fer est concave (oui la plupart des outils du petit sculpteur aux lunettes ont pour base le ciseau à bois), en forme de demi-canal. Cet outil sert dans la sculpture sur bois ou la sculpture sur pierre, à sculpter les parties concaves ou convexes, à créer des lignes ou des cercles et à tailler les moulures, dans le tournage sur bois à profiler ou creuser un objet, en lutherie (pour les aficionados de la musique) à creuser les chevilliers.
L'outil est très important pour le genin qui cherche à créer une marionnette avec des courbes importantes et qui cherche à créer une fluidité dans les mouvements de son pantin de bois.

Puis il y a le maillet dont il n'est pas vraiment nécessaire de faire une description à proprement parler, mais il est composé d'un manche et d'une tête symétrique, il se distingue de la masse et du marteau, car il a traditionnellement une tête faite de bois. Contrairement à ses cousins, la masse originellement fabriquée avec une tête de pierre et le marteau souvent composé avec une tête en métal.
L'outil sert bien entendu à frapper notamment sur les ciseaux à bois et toutes la famille de l'outil, ses déclinaisons que sont le bédane, le burin et la gouge...

Enfin, pour couronner l'ensemble de son attirail Arata possède une plane, outil primordial pour lui aujourd'hui car il va s'en servir en premier face à ses matériaux brutes que sont les grosses bûches de bois encore protéger par leur écorce sombre.
La plane est en somme un couteau à deux manches, c'est-à-dire qu'elle est composée d'une lame similaire à celle d'un couteau bien affûté, mais relié par un manche de chaque côté de celle-ci. Elle permet le dégrossissage et le creusage de formes courbes, galbées et même droites. On s'en sert essentiellement pour enlever l'écorce d'un morceau de bois que l'on veut travailler. D'où l'intérêt important de l'outil pour l'adolescent qui se préparait à travailler sa matière première encore brute. Pour information, on manie la plane en la tirant vers soi.

Arata sortit de son armoire, un grand tablier de cuir noir acheté il y a quelques semaines qu'il avait utilisé lors de ses précédents essais artistique, aujourd'hui il se lançait dans la confection de sa première marionnette.
L'idée était simple, le genin allait travailler des formes courbes pour reproduire visuellement plusieurs tentacules de pieuvres. Il partait du principe qu'elle serait des atouts formidables avec son style de combat particulier, avec elle il espérait pouvoir marquer plus facilement ses cibles de sceau fuinjutsu ou bien se défendre efficacement face à des attaques physiques lourdes. Passons, nous y reviendront plus tard...

Pour créer des tentacules de bois capable de se mouvoir de manière fluide et ainsi reproduire le mouvement naturel des appendices de ces animaux fascinants. Arata prévoyait de créer des cercles de bois épais, mais pas trop solide et plus ou moins souples. A l'intérieur de ceux-ci, il espérait faire passer des câbles de métal, faits de filins d'acier, reliant l'ensemble des cercles de bois composant la surface extérieure des tentacules. Ainsi, le skin de la marionnette et sa première défense serait représenté par le bois des cercles puis la fluidité, la souplesse et la seconde défense des tentacules seraient représentée par les filins d'acier devenus câbles.
Pour ce faire, il allait donc commencer par devoir dessiner les sur une grande feuille blanche de type parchemin, le patron de sa marionette...

Le genin déroula un immense parchemin qu'il installa sur sa toute nouvelle table à dessin pour commencer à tracer les esquisses de son oeuvre. Du bout de son crayon de papier, il forma un cercle en trois dimensions. A côté il annota des tailles, en fonction de la taille qu'il espérait donner à ses tentacules, leur épaisseur pour ainsi dire.