Kaguya Sesshū avait décidé de reprendre sa vie en mains ; de saisir le taureau par les cornes ; de mettre un coup de pied dans la fourmilière de son déclin pour devenir quelqu'un. La Résonance l'avait privé de son plus grand atout au combat, son affinité tellurique, qu'il avait l'habitude d'utiliser autant, sinon plus, que l'art du Shikotsumyaku inhérent aux enfants de l'os. Afin de pallier ce manque de versatilité, l'augure se rendit au Grand Dojo ; et dans le but de parfaire sa mêlée, pour ainsi tourner la page d'une époque révolue, il placarda un unique message à destination de tous les habitués du lieu.
À l'attention des fidèles du Grand Dojo,
Je demande votre aide pour éprouver mes forces après l'onde mystique ayant frappé l'archipel. Rendez-vous ici même, au lendemain de la seconde pleine lune du mois, lorsque le soleil sera à son zénith. Comme l'ordonne le code de conduite du Grand Dojo, nous ne ferons usage que de nos poings et de nos armes. Il s'agit avant tout d'un entraînement : ne cherchez aucune gloire à vaincre votre prochain.
Kaguya Sesshū, Chûnin de la Brume.
Le message installé, et les autorités compétentes mis sous confidence pour libérer la salle principale le jour du rendez-vous, Kaguya Sesshū rentra chez lui, et se prépara le corps et l'esprit pour le fameux évènement, allant survenir deux jours plus tard seulement.
* * *
Les portes du Grand Dojo étaient grandes ouvertes. Sur le côté de la salle principale, non loin de la délimitation de l'arène, l'augure se préparait déjà à se battre, usant d'exercices physiques pour éveiller son organisme au sixième sens : celui de la bagarre. Vêtu d'un simple kimono, armé de ses seuls poings, l'enfant de l'os s'impatientait presque de voir des silhouettes débarquer dans l'enceinte de la bâtisse. Par chance, divers messages sur sa lettre placardée l'avaient convaincu du succès de sa requête. Ça allait commencer.
HRP :
Ceci est une sorte de battle royale ne demandant aucune technique, seulement du fair-play. L'objectif est de s'amuser, de faire rencontrer nos personnages, de gratter les :3xp:, et surtout de respecter les sacro-saintes règles du Grand Dojo des Sabreurs (pour pas nous faire taper sur les doigts par Saji). Taijutsu, Bukijutsu, ou autres CS orientées mêlée, sont de la partie. Le reste est bien évidemment interdit.
L’entrainement est une chose primordiale pour progresser. Si j’ai longtemps dérogé à cette règle, estimant mes capacités suffisantes et ma lente progression satisfaisante, je me rends compte que je me trompais totalement. Lire des livres ne me fera pas devenir fort, et sans être fort, on perd tout ce que l’on possède en ce bas monde. Perdre, hein ? En comparaison à d’autres habitants de ce village, je ne peux me plaindre d’avoir beaucoup perdu. Les quelques personnes qui comptent sont toujours présentes, et presque entières, si l’on occulte le fait que ma mère adoptive est totalement incapable de marcher, suite à l’attaque de Sanbi, et qu’elle restera dans cette situation jusqu’à ce que la mort ne vienne la prendre. Une chose positive de ce qu’il s’est passé est mon changement soudain, bien que modérément étonnant, m’ayant permis de devenir plus animal, et moins logique, m’octroyant une confiance en mon instinct plus grande que jamais. De ce fait, j’ai moins de réticences à aller au contact des autres, ce qui facilite grandement mon intégration, notamment pour partager des sessions d’entrainement dans des lieux communs, mieux équipés pour ce genre de pratiques.
C’est donc tout naturellement, une heure avant le zénith, comme à mon habitude depuis quelques semaines, que je me rends aux abords du grand Dojo. La grande salle ne m’intéresse pas, et je ne souhaite pas déranger les sabreurs, qui, comme me l’a expliqué Aditya auparavant, nous autorisent à emprunter ce lieu qui est sacré pour eux. Il est donc exclu que je représente un dérangement alors que ma présence ici est un privilège, finalement. Mais ma routine est quelque peu malmenée lorsque j’aperçois un écriteau.
En le lisant, je découvre quelque chose de très intéressant : aujourd’hui, je pourrais avoir le droit de participer à une session spéciale, et toute personne souhaitant s’améliorer y est conviée. En regardant en direction de l’astre solaire, je constate que j’ai le temps de me préparer de mon côté avant l’heure prévue, ce que je fais sur l’un des terrains d’entraînement se trouvant proche du Dojo. Lorsque l’heure arrive, transpirant un peu, je me dirige vers le centre du spectacle à venir, et j’aperçois une personne que je connais, bien qu’il ait changé, physiquement. On ne peut tromper mes yeux, et il s’agit bien de ce Kaguya avec qui j’ai démantelé un réseau assez sombre, il y a quelques temps de cela…
« Bonjour Sesshū ! Cela fait longtemps que je ne vous ai pas vu ! »
Est-il l’organisateur ? Combien de personnes vont venir ? Je suis fin prêt à me battre, et la personne que je deviens de jour en jour se rapproche un peu de la façon d’être de mes Sensei, l’actuelle comme l’ancienne, qui aiment toutes deux frapper fort… Concernant Atsumi, mon dos s’en souvient encore.
Au cœur de ce cocon brumeux percée par d’aventureux rayons solaires, une silhouette se frayait un chemin jusqu’au Grand Dojo, repaire des épéistes de Kiri. Son regard arpentait les lignes encrées de cette missive qu’il avait reçu quelques heures plus tôt adressées à des prétendants anonymes. Si l’ascèse ne pouvait qu’apprécier une telle invitation de la part de l’augure, une pointe d’inquiétude s’était néanmoins éveillée dans son esprit ; il espérait qu’au même titre que lui, il n’avait pas eu à subir les affres de cette « Résonance ». Les dommages irréversibles dont il avait été témoin à l’hôpital général, alors seulement portés par le reflet élémentaire d’un ninja, n’auraient pu être qu’amplifiés avec un héritage clanique tel que le sien. Mais ses questionnements trouveraient bientôt le repos ; déjà, l’ombre de l’édifice se profilait à l’horizon, dévoilant aux yeux de tous cette ambiance guerrière qui ne quittait jamais les lieux. En dépit du fracas provoqué par l’apparition du Dieu de l’Eau, chacun des habitants semblait déterminé à retrouver l’ardeur de leur quotidien. Et alors que sa paume se glissait sur les contours sylvestres de la porte principale demeurée ouverte, Aditya s’engouffra à l’intérieur à la recherche du Kaguya.
Bien que les matinées telles que celles-ci étaient d’ordinaires calmes, bon nombre d’adeptes s’étaient bousculés à la proposition de l’augure si bien que la salle principale était méconnaissable, ainsi dissimulée derrière ces silhouettes noirâtres. Ses pas se firent plus pressants alors qu’il dardait la foule des yeux, son regard arpentant chacun des vissages pour espérer trouver celui de son comparse ; avec une chevelure aussi éclairée que l’aurore, il n’aurait pu se méprendre.
Finalement, deux âmes se dévoilèrent à sa vue au centre même de l’assemblée ; l’augure se tenait aux côtés de l’un des élèves de la féline, Zeref, à qu’il avait eu le loisir d’enseigner quelques jours plus tôt. Quant à Sesshū, il avait tant changé que l’ascèse failli presque à le reconnaître ; ses traits s’étaient faits plus fins, tandis que ses cheveux, eux, égalaient les siens par leur longueur et s’étaient voilés de sauvagerie. Qu’est-ce que... Sa marche se fit plus lente, soudainement, tant il lui parût familier mais tout à la fois empreint d’un monde inconnu ; peut-être s’était-il trouvé dans une autre vie, l’espace d’un instant. Aditya finit par s’arracher à ce sentiment de nostalgie pour les rejoindre, l’air nouvellement couronné de cette si singulière indifférence.
« Avais-tu besoin de tant de monde pour éprouver ta force, Sesshū ? », glissa-t-il sur un ton posé ; nul doute qu’il s’adressait à lui en tant qu’ami.
Alors qu'il adressait quelques mots à l'adresse du loup, son attention fut happée par la venue d'une autre silhouette se rapprochant d'eux ; visiblement, l'appel de l'augure avait su se montrer attrayant.
Solennellement assis face au sabre légendaire, l’ancien vagabond attendait patiemment que le soleil atteigne son apogée, promettant ainsi la venue de nombreux visiteurs en ce lieu sacré. Paupières fermées, mais ses autres sens aux aguets, Shinka savourait pleinement le son familier des lames de bois s’entrechoquer lors des entraînements matinaux. S’il avait toujours semblé distant et désintéressé, il ne considérait pas moins ce lieu comme l’essence même des Sabreurs et ainsi, ce qui ressemblait le plus à un foyer.
L’organisation de cet événement et la venue de bien des étrangers avaient fait débats parmi les siens. Lui-même ne savait guère quoi penser des accords entretenus entre le clan et le reste du village caché. Pour autant, il ne pouvait nier les opportunités, y compris celle-ci. C’était donc assez naturellement qu’il s’était décidé à également participer à l’événement du jour. Il ne voyait pas meilleure occasion que de rencontrer autant d’adversaires de tout horizon et ainsi pouvoir gagner en expérience.
Ainsi, lorsque l’heure fut arrivée, le jeune sabreur se décida à se relever. Sans un mot, il jeta un dernier regard à ses camarades, observant leur mouvement avec la plus grande sérénité avant de rejoindre la grande salle où se trouvaient déjà trois silhouettes inconnues. Dévêtu de son masque excentrique, ce fut le visage découvert qu’il vint à la rencontre de ces derniers, les détaillant sans honte.
« Bonjour, enchanté. »
Fit-il finalement tout en s’inclinant avec respect. Encore peu familier avec les visages des différents membres du village, Shinka n’avait pas la moindre idée de qui pouvait bien se tenir devant lui. La seule chose dont il était certain était son impatience à pouvoir les observer à l’œuvre et éventuellement les affronter lors de cet entraînement. En attendant, il préféra simplement se positionner sur le côté, laissant ainsi l’entrée dégagée aux prochains arrivants.
Autant dire que le message de Kaguya Sesshū avait su convaincre du monde. La salle principale du Grand Dojo des Sabreurs, généralement vacante, sinon peuplée de quelques combattants révisant leurs passes d'armes, s'était transfigurée. Au vu du nombre de participants, nul doute que le bouche-à-oreille avait joué son rôle, la lettre de l'augure ayant agi comme l'amorce d'une très longue série de transmission d'information.
L'enfant de l'os, devant le fait accompli, ne savait plus où donner de la tête. Son idée initiale était basique : former une phalange menue de shinobi de la Brume pour combattre ensemble, s'entraîner ensemble, et s'échanger des connaissances que la solitude ne pouvait apporter, sinon trop lentement. Que faire, alors ? Sesshū promena son regard sur les visages familiers qui l'entouraient, un sourire sincère greffé sur le visage, heureux de voir l'unité de Kiri à l’œuvre. Après tout, la réputation de l'archipel ne mentait pas : ses autochtones étaient avares de combat. Et il était temps de leur offrir ce qu'ils attendaient.
— C'est un plaisir de voir que vous avez répondu à l'appel, s'adressa-t-il à ses compagnons d'armes, Kurayami Zeref et Aditya. De même pour vous tous, étendit-il son message à la foule entière. Merci. En ces temps de trouble, il est bon de poser les yeux sur l'unité de notre village. Certes, le Complexe Shinobi a été inauguré il y a peu, mais cela ne nous empêche pas d'organiser ce genre de séances d'entraînement extra.
L'enfant de l'os croisa ses bras. Étant la cible de tant d’œillades, il pouvait se permettre d'apporter une toute autre dimension à ce rendez-vous initialement... terre à terre. Ainsi, il était temps de rassembler les shinobi de la Brume sous une même bannière.
— L'onde mystique a arraché de nombreuses choses à nombre d'entre nous. J'espère que ce rendez-vous – qui pourrait être le premier d'une longue série – pourra nous aider à relever la tête. Sur ce... Je ne vois pas d'autre solution que de concevoir un cercle, afin de couvrir l'entière surface de l'arène. Nous nous séparerons, deux à deux, d'une distance identique, qui saura varier en fonction de notre nombre. Et puis, pour aujourd'hui...
L'augure regarda à gauche, puis à droite, puis encore à gauche. Les sourcils plissés, il cherchait des yeux un objet assez lourd pour ne pas se briser, mais assez léger pour être brandi ci et là. L'idée derrière sa tête : installer un trophée que les combattants devront récupérer, et conserver pendant un certain laps de temps. Et donc survivre à une marée de shinobi voulant exaucer le même but. Enfin, il trouva son plaisir.
— Les règles seront simples. Affinités interdites. Sont autorisés : le Taijutsu, le Bukijutsu, le Ninjutsu « utilitaire » – Henge, Kage Bunshin –, et vos kekkei genkai dédiés à la mêlée.
Kaguya Sesshū commença à avancer vers un pan de la salle pour s'arrêter devant une pile de matériel d'entraînement. Parmi ces trouvailles, un casque d'escrime, qu'il récupéra avant de rejoindre le centre de l'arène. Il posa finalement le trophée sur le sol, serein.
— Rendons les choses ludiques. Le vainqueur de cette séance devra porter ce casque – de la manière qu'il souhaite – pendant dix secondes. Disons... que ce surhomme pourra organiser la prochaine séance et décider de ses propres règles ? Haha~
Un bon moyen pour rendre cette potentielle future tradition... éternelle.
HRP :
Ce « Battle Royale » sera organisé de la sorte : les participants formeront un cercle (le plus grand possible), et s'espaceront les uns des autres d'une même distance. Un trophée (ici, un casque d'escrime) est posé au centre du cercle. Pour gagner, il faudra porter (sur la tête ou dans les bras) ce trophée pendant dix secondes consécutives. Que d'impro !
Devenir un ninja d’élite peut faire perdre de vue l’essentiel. Lorsqu’on est capable de raser des montagnes, d’engloutir des villes sous les vagues ou encore de créer des tornades, on peut oublier les bases : le combat à mains nues. Un art dans lequel Wutu-Fuku a crée la majorité de ses techniques, qu’elles soient basées sur le Shikotsumyaku ou sur les possibilités qu’offrent le corps humain à la base. C’est lors d’une visite d’agrément au Grand Dojo des Sabreurs en tant que Directeur du Complexe Shinobi que le Jônin tombe sur un intriguant message placardé sur un mur. Un message signé Kaguya Sesshū, rencontré quelques temps plus tôt dans son bureau au Complexe Shinobi.
Le message donne rendez-vous à ceux qui le souhaitent pour un entraînement selon les règles du dojo : avec les poings et les armes. Pas de ninjutsu surpuissant, pas d’illusion fourbe… non, juste la base du combat. L’idée de base tente le Kaguya. Sa présence surprendra peut-être son homologue… il ne laissa néanmoins aucun message en dessous du premier, comme l’ont fait plusieurs personnes. La raison est assez simple à comprendre : s’ils voient son nom, certains pourraient être découragés d’avance et ne pas s’inscrire, quand bien même il s’agit d’une démarche d’entraînement.
C’est donc à l’improviste que La Main de Kiri débarque le jour du fameux rendez-vous, sous les coups de midi. Plusieurs personnes sont déjà sur place : l’organisateur, bien entendu. Wutu-Fuku reconnait également Aditya dans le lot de participants. La Main de Kiri patiente donc, mains dans le dos, que l’augure énonce les règles du « jeu ». Mais avant cela, il se sent obligé de rappeler sa motivation principale : permettre à Mizu de s’unifier malgré la Résonance. Et quoi de bon pour s’unifier que de mettre des pains dans le nez de son voisin.
Les règles sont posées : le ninjutsu affinitaire est interdit, mais les techniques « utilitaires » (à savoir les clones, les métamorphoses de base) sont autorisées. Mais le but n’est pas simplement de tabasser joyeusement ses frères d’armes. Au centre d’un cercle formé par tous les participants trône fièrement un casque d’escrime. Casque dont il faut s’emparer et qu’il faut porter une dizaine de seconde pour pouvoir prétendre être le vainqueur de ce « battle royal ». Les règles ont le mérite d’être claires. Wutu-Fuku attend donc le signal de départ, regardant dans les yeux quelques participants au hasard pour les déconcentrer.
- J’hésite à y aller. Shinka m’a dit qu’il y serait en tout cas.
Ah. Shinka y allait… Parlant de la proposition de battle royal qu’elle avait vu plus tôt dans la journée au Grand Dojo, le Yamanaka lui avait demandé si elle comptait y aller, lui n’étant personnellement pas tant motivé que ça. Mais maintenant qu’il connaissait l’identité de l’un des participants, il était tenté de changer d’avis.
- Oh tu sais ça sera sûrement pas intéressant. Une bande d’abrutis qui se tapent dessus, franchement y a mieux …
Finissant d’égoutter les pâtes qu'il avait acheté le matin même à côté du Complexe Shinobi, il les reversa dans la casserole vide où il venait d'ajouter un peu de sauce pesto avant de finir par saler et poivrer le tout. Oui, ce genre de mêlée était vraiment pour les abrutis sans cervelles...
* * * * *
Roulant des muscles alors que l’organisateur dictait les règles, le blond regardait intensément le jeune homme aux cheveux bleus. L’occasion était bien trop parfaite pour la louper : sous couvert d’entraînement sans qu’aucun des deux ne se rabaisse à le demander, il pourrait enfin se défouler sans retenu sur lui … Enfin avec un peu de retenu étant donné qu’il ne pourrait pas utiliser toute l’étendue de ses talents. Quelle chance pour Shinka, au moins finirait-il en vie.
Attendant le signal de départ, le blond qui s’était rapproché de celui qui accaparait tant l’attention de sa sœur était prêt. Le signal de départ retentissant et chacun amorçant un pas, il avala les quelques mètres qui le séparaient de Shinka, relâchant la technique qu’il préparait pour faire trébucher le sabreur avant de s’élancer toute jambe en avant pour frapper son visage.
* MANGE SALE BÂTARD !*
Spoiler:
Jun s'élance sur Shinka qu'il fait trébucher avant en déviant le mouvement de sa jambe et tente de lui mettre un bon gros coup de pied dans les dents.
Un véritable filou, une petite fouine farceuse; voilà ce qu'était Sabaru. Du moins, c'est l'image qu'il choisit d'adopter lors de cet étrange meeting commandité par Sesshū, son collègue poulpologue.
Pour une fois, il s'était payé le luxe d'être un tantinet en retard. Avec la paperasse dans laquelle il s'était volontairement noyé, il n'avait pas vu le temps passer. Lorsqu'il avait tiré le nez de ses parchemins, le soleil était déjà bien proche du pic de sa course sur la voûte céleste. En deux temps, trois mouvements, Sabaru s'était glissé dans son kimono passe-partout du moment, et s'était éclipsé de son domicile par la fenêtre afin d'emprunter la route des toits de la Brume, évitant foule et détours inutiles.
La veille, il avait découvert l'annonce du Kaguya au Dojo, à l'occasion d'une séance d'entraînement physique. L'idée qu'il puisse être atteint de la même affliction que lui le partagea, à nouveau, entre le soulagement et la compassion. Cependant, la raison qui avait motivé le Nō à se rendre au rendez-vous, c'était bel et bien l'appât du témoignage du fils de l'os. Le petit exercice était le bienvenu, permettant au chūnin d'éprouver ses bottes basiques à l'épée.
Lorsqu'il entra, un cercle s'était d'ores et déjà formé. Tandis que tous s'étaient focalisés sur un étrange casque, disposé au centre du cercle, l'élu des salamandres s'était dirigé vers la réserve d'armes d'entraînement pour y récupérer un sabre en bois, tout en écoutant à la volée les instructions de Sesshū. L'interdiction de pratiquer le Ninjutsu ne le gênerait pas le moins du monde; au contraire, c'était mieux ainsi. En tant que bombe électrique instable, il ne pouvait sciemment tenter d'utiliser son chakra dans le feu de l'action. Il risquait de s'épuiser, de blesser autrui...
... mais surtout d'endommager le Grand Dojo. Non, pas deux fois, se fit-il amèrement.
Fort de sa toute relative furtivité, qui ne trompait en vérité que ceux qui lui tournaient le dos, le chūnin referma ses deux mains sur le manche du bokken. Ses pupilles d'émeraude valsèrent d'une cible à l'autre, reconnaissant la plupart des grands noms en présence. Wutu-Fuku ? Mauvaise idée, c'est quand même mon supérieur... Shinka ? Ce serait bien ingrat de ma part. Et c'est à ce moment que son attention s'arrêta sur le moine blond, Aditya. Leur lien, qui s'apparentait à un genre de maître à élève dont les rôles se confondaient selon les situations, se prêtait au jeu de la farce. Il n'aurait qu'à justifier sa feinte — qui violait approximativement tous les codes du Bullshitdo — après coup, en le faisant passer pour une mise à l'épreuve de sa vigilance.
Vous l'aurez compris, Sabaru n'était pas vraiment là pour jouer le beau jeu et la victoire propre. Son intérêt premier était de mettre sa maîtrise des rudiments de l'escrime à l'épreuve. S'il pouvait gagner par la même occasion, en mettant hors service quelques concurrents pendant que d'autres se disputaient le casque...
Il bondit soudainement. Non loin, un blond s'était élancé sur Shinka, déclenchant une réaction similaire chez l'élu des salamandres. Peu importe qui pensait être le binôme d'Aditya, il n'aurait qu'à attendre son propre tour. En démarrant comme une balle, il s'assurait d'avoir la priorité, ne serais-ce qu'au début. Une fois assez proche, le chūnin se déclara, histoire de saisir l'attention du moine dans l'éventualité où il ne l'aurait guère vu venir.
« Réflexe ! »
Aussitôt, sa lame de bois s'éleva, avant de fondre une première fois vers l'épaule de l'ascète. Un mouvement simple, téléphoné, mais délivré avec force. Il n'était pas question de sous-estimer le Taijutsu de son ami, qu'il avait eu l'occasion d'observer lors des événements du temple Seidou.
Dans un murmure respectueux, l’ascèse balaya les remerciement de son confrère ; après tout, son idée était d‘autant plus intéressante qu’elle permettait à tout à chacun de se retrouver parmi une foule brumeuse, et, peut-être, d’y trouver un réconfort dans la ferveur du combat. Alors que Sesshū exposait les règles encadrant leur échauffourée de masse, les doigts fins d’Aditya vinrent se perdre dans ses mèches d’or ; ainsi attachées au creux de ses omoplates, rien ne viendrait entraver ses mouvements. Son esprit désormais accaparé par les mesures mises en place au sein de cette arène improvisé, l’enfant du bois darda son regard sur les participants ; Jun venait vraisemblablement de lancer les hostilités en s’attaquant sans vergogne au sabreur qui s’était approché avec curiosité de l’événement. Il n’avait plus aucune raison de ne pas suivre son comparse, et de s’élancer à corps perdu dans le combat à son tour : après tout, l’augure les avait fait venir pour tester sa force… Et il se ferait une joie de la mettre à l’épreuve.
D’une soudaine impulsion, le blond fondit sur la silhouette du Kaguya demeurée légèrement en retrait, le poing dressé sur son flanc avant qu’il ne s’abatte sur les côtes de son adversaire du jour. L’une de ses jambes vint à vriller dans le même mouvement que suivait son corps, tentant de balayer sans vergogne les solides appuis de Sesshū. Aditya ne comptait pas lui faire de cadeau ; ça n’était pas ainsi qu’il allait pouvoir retrouver cette aisance presque naturelle au combat rapproché. Pour quelqu’un qui avait l’habitude d’entraîner son élève clanique à se frapper la tête contre un mur de pierre… éviter un coup franc comme celui-ci ne devrait pas être chose difficile.
Mais ce fut sans compter ce cri lancé à son attention, dont il ne pouvait que reconnaître l’intonation de voix.
« Réflexe ! »
Sabaru, ce gredin des îles, semblait jouer contre la montre pour l’alpaguer de la sorte. On dirait que finalement, tu vas avoir un peu de repos, Sesshū. Réagissant au quart de tour, la paume de l’ascèse s’empara avec fermeté de ce bâton de fortune qui cherchait à s’abattre sur son épaule tandis qu’un sourire téméraire prenait place sur ses traits.
« Toujours aussi bons, si tu veux savoir. », glissa-t-il en rebondissant sur ses propos alors qu’il s’essayait aux jeux de mots ; évidemment, il était question de ses réactions motrices.
Ni une, ni deux, le blond ne perdit pas de temps et tenta d’envoyer une jolie beigne dans le minois de son comparse, tandis qu’il relâchait ce sceptre de bois. Simple et évidente, elle cherchait en réalité à cacher le poing qui fusait au creux de son estomac.
Jusqu’ici, tout semblait plus ou moins bien se dérouler. Les participants ne cessèrent d’arriver les uns après les autres, laissant la possibilité à Shinka d’entrevoir quelques silhouettes familières, dont qui attira particulièrement son attention. Comment ne pas faire autrement lorsqu’émanait de lui une telle pulsation meurtrière ? Visiblement, le Petit Prince de l’équipe était décidé à venir saisir l’occasion pour se battre avec lui. Certains pourraient imaginer le sabreur ravi d’une telle opportunité, mais non. A la place, un soupir se fit entendre de son côté alors qu’il tentait tant bien que mal de se reconcentrer sur les explications de l’organisateur. Pourquoi faillait-il qu’il soit là ?
Sans surprise, aucune, le Yamanaka chargea immédiatement en sa direction. Ce qu’il ne s’attendait pas en revanche était la technique méprisante de ce dernier… Et pourtant, il aurait dû le voir venir… Ce crétin n’était pas du genre à respecter les règles… Son corps menaçant donc de percuter le sol, Shinka évita le contact à l’aide de ses mains avant qu’il n’use rapidement de son sabre en bois pour dévier le coup de son adversaire, ou du moins l’affaiblir. Non, il ne l’aurait pas si facilement au corps-à-corps.
Se redressant son attendre, l’épéiste lança un regard noir en direction de son ennemi numéro un.
« Lâche. »
Ceci étant dit, il répliqua en venant effectuer un enchaînement de coups à l’aide de son sabre, visant respectivement, ses jambes, son bassin et puis sa tête. Le casque ? Pour l’heure, il n’existait plus.
Les regards s’échangent en attendant le signal de départ. Certains vont peut-être profiter de cet événement pour s’autoriser à régler des comptes sous couvert de l’événement. Ce n’est pas le cas du Kaguya, qui n’a aucun grief personnel contre personne autour de ce casque d’escrime. Il culpabiliserait presque à l’idée de martyriser des Kirijins innocents. Mais le Directeur du Complexe Shinobi a une image à défendre. Ils vont bien voir pourquoi il porte le titre de « Main de Kiri », qui risque fort de devenir « Main dans la Gueule de Kiri ».
De plus, il n’a pas spécialement envie de « jouer l’objectif ». Pour lui, c’est surtout un jeu, qu’il va donc prendre plaisir à faire durer. S’il le voulait, Wutu-Fuku pourrait très bien charger à toute vitesse vers le casque et esquiver pendant les dix secondes nécessaires à peu près n’importe quoi. Mais ce n’est pas pour ça qu’il a fait le déplacement…
Le signal de départ est donné. D’un coup, plusieurs participants s’élancent sans vergogne sur d’autres protagonistes, négligeant le casque. Ce qui n’empêche pas plusieurs disciples du dojo, reconnaissable à leur uniforme, de foncer sur ce dernier. Ils ont une réputation à tenir en jouant à domicile. Et ils risqueraient presque de gagner dès maintenant, tant de nombreux participants sont occupés à se battre entre eux au lieu de penser au casque. Heureusement, Wutu-Fuku veille au grain.
D’une charge rapide sans être inhumaine, il dépasse quelques disciples retardataires et arrive au niveau du premier de cordée, qui commençait à brandir le casque au-dessus de sa tête pour le protéger d’éventuelles mains baladeuses, laissant sa garde bien diminuée. Par chance pour le disciple en question, le Kaguya vise le casque, et non son ventre. D’un coup de pied puissant, il frappe l’objet de toutes les convoitises, qui se retrouve propulsé dans les airs.
Il faisait chaud. Un soleil d'enfer dardait ses rayons sur tout le village. Les rues étaient pleines de passants et de badauds ruisselant de sueur, à la mine déconfite. Tous sentaient la chaleur écrasante pesaient sur leurs épaules. Les travaux en étaient immanquablement retardés. Chacun continuait son labeur, mais à un rythme ralenti. Tout semblait fonctionner à basse allure, comme si les batteries de tout Kiri étaient déchargées. Même la brise marine qui rafraîchissait habituellement suffisamment le village n'y pouvait rien: ce jour-là était un jour de canicule. Et les jours de canicule, personne n'avait envie de travailler.
Pas même Junko. Rêveuse, elle contemplait le dehors par la fenêtre de l'établissement où elle avait déjà passé la matinée. Attablé à son côté, un client déjà saoul pleurait ce qu'il lui restait d'eau dans le corps, sirotant son verre comme un nourrisson aurait tété sa mère. Au milieu de ses sanglots, quelques mots sortaient bien, mais la jeune femme n'y faisait pas attention. A vrai dire, elle n'avait rien écouté de ce qu'il avait dit à partir du moment où il s'était lancé dans ses effusions. A moins qu'elle l'ait ignoré au moment même où il s'était assis à côté d'elle ? Incroyable comme le temps passe vite quand on s'ennuie ...
Toujours est-il qu'à présent, elle en avait assez. Elle se leva. L'homme continua son monologue pour le moins humide, sans sembler remarquer que Junko était déjà partie. Elle s'était dirigée vers une petite cache, dissimulée dans un coin de la vaste salle par un pan de tissu. Là, elle se débarrassa du lourd manteau qu'elle portait, et le jeta sur une chaise. Elle avait envie d'air frais, et surtout de se défouler. Elle noua son bandeau de shinobi à son bras gauche, et sortit par une porte dérobée.
La chaleur était plus pesante que ce qu'elle avait imaginé. Dans sa tenue légère, elle se sentait quand même écrasée par la température. Elle alla donc chercher un peu d'air frais dans les hauteurs, et se réfugia sur les toits. Là, une petite brise fort agréable lui caressa le visage. Où aller ? Elle avait envie de bouger. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas combattu. Les terrains d'entraînement ? Pourquoi pas. On lui avait parlé d'un dojo - confession de client ivre dans les dernières heures de la nuit. Elle n'y était encore jamais allée. C'était l'occasion, sans doute.
Son trajet ne fut pas long. De toit en toit, elle arriva à destination en une poignée de minutes. L'endroit qu'on lui avait dépeint était le calme même. Aussi, quelle ne fut pas sa surprise de trouver toute une foule amassée devant un gros bâtiment. Tiens ? On fait des kermesses dans un dojo ? Elle s'y dirigea, curieuse de voir quel spectacle de fin d'année pouvaient donner les petits bambins de Kiri.
En fait de spectacle, elle en vit un de beau. Il y avait là tout un peuple de guerriers, amateurs ou confirmés, dont elle reconnaissait certains des visages. Deux, à vrai dire. Celui de Sabaru, qui avait été son instructeur en tout bien tout honneur le temps d'une nuit, et celui de ... Elle eut une crispation du visage, à mi-chemin entre le rictus et le sourire. Elle trouva là son sensei, en plein pugilat avec le premier. Elle ne put résister à l'envie d'aller le narguer. Elle ne savait pas quel sorte de petite fête se jouait ici, mais en tout cas elle avait l'air assez amusante. Elle se dirigea donc vers Aditya, poussant du coude ceux qui se trouvaient sur son passage, et glissa dans sa direction un:
"Bonjour, sens-"
Elle fut interrompue par une obscurité soudaine. Etait-elle devenue aveugle ? Non. Elle retira le casque qui lui était tombé droit sur la tête, et considéra l'accessoire avec une pointe d'irritation. Non seulement il était très laid, mais en plus il avait eu l'audace de choir sur son chef. Elle allait sermonner la foule pour trouver le petit malin qui lui avait lancé ça lorsqu'elle réalisa: une foule de bonshommes bagarreurs se ruait vers elle, l'air bestial, les mains avides tendues en direction du casque qu'elle tenait entre les mains. Je savais que je faisais de l'effet aux hommes, mais tout de même ...
Les personnes arrivent une à une. Je regarde ceux que je connais, réponds à leurs salutations, jusqu'à ce que le nombre soit satisfaisant aux yeux de Sesshu, qui énonce alors les règles. Tandis que je l'écoute, je m'aperçois que certaines personnes que je connais se trouvent ici, et d'autres que je n'ai jamais vues. Si l'on avait affiché une photo avec les noms des personnes qui ont participé à la défense de Kiri lors de l'assaut de Sanbi, j'aurais sans doute reconnu la plupart des personnes ici présentes, mais ce n'était pas le cas, donc ce sera une première, pour moi. Alors que le cercle se forme, et que les personnes, m'incluant dedans bien entendu, s'éloignent peu à peu, je commence à réfléchir au genre de solution que je souhaiterais adopter. La victoire n'est pas quelque chose que je vise à tout prix, mais si je peux tenir ce casque durant dix secondes, alors je ne m'en priverai pas. D'un autre côté, ici, il est important de jouer stratégique, même si une majorité des personnes tenteront de foncer sur l'objet de toutes les convoitises, tandis que le peu restant tenteront de se mettre sur la tronche.
Je vois notamment Sabaru attaque Aditya, et je ne réagis pas. Après tout, je pars du principe qu'attaquer quelqu'un de manière spontanée, même dans un cadre comme celui-ci, n'est pas une chose à laquelle j'adhère particulièrement. Si l'on m'attaque, je me défendrai, mais dans l'absolu, observer la situation est la meilleure chose à faire. Si je sens que l'un ou l'autre de ces deux gourgandins est en difficulté, alors j'interviendrai pour le mettre au fond. Enfin, je ne parle pas de tuer ou de mettre k.o, ce n'est pas le but ici. D'un autre côté, je peux observer une jeune femme, du moins ce qui y ressemble, recevoir le casque sur la tête, après l'action d'un homme possédant une certaine classe qui l'a fait voler juste devant un bougre qui tentait de se l'approprier. Voyant le nombre de personnes qui s'en approchent, je préfère les laisser castagner cette nouvelle arrivante, en me disant à moi-même d'aller lui demander confirmation après, pour être sûr de ne pas m'être trompé sur son sexe.
Bref, je continue à reculer, et j'attends patiemment que l'on vienne me défier, ou que tout le monde soit tellement à bout pour aller chercher ce casque et le garder dix secondes. Pour l'instant, il est assez proche pour que je puisse l'atteindre en cinq secondes, mais il ne risque pas de rester dans les mains de quiconque très longtemps, il y a trop de monde pour l'instant. Je bâille et j'attends...
Kaguya Sesshū eut à peine le temps de dicter ses règles improvisées qu'un blond se lança dans la mêlée, rapidement suivi par les esprits chauffés des combattants du Grand Dojo. Pour un temps, le Trophée fut ignoré par l'assemblée ; mais c'était sans compter sur Kaguya Wutu-Fuku, qui débarqua de nulle part pour projeter le casque d'escrime au loin... atterrissant pile sur la tête d'un arriviste. Au vu de son absence totale de compréhension, les shinobi affolés lui prièrent tous en chœur, les mains en l'air, de « LANCER LE CAAAASQUE ! » pour qu'ils puissent continuer à jouer, au point où on aurait pu penser que la balle était sorti des limites du terrain, dans le cadre d'un jeu... eh bien, de ballon.
Pendant ce temps, l'augure, quant à lui, avait profité du tumulte pour commencer à s'échauffer, et éprouver la combattivité de ses voisins proches. La série de duels, inaugurée par l'action d'Aditya – qui se vit encaissé par les réflexes du maître du Shikotsumyaku – emmena ce dernier sur le chemin des marron. Il enchaine parade sur bourre-pif, charge sur croche-patte, au point d'avoir la sensation d'affronter dix ennemis en même temps. Ses sens, à l'affût, croulaient sous une myriade d'informations, privant l'augure d'un sang-froid nécessaire à toute victoire. Il n'agissait plus que par instinct, par mémoire musculaire, et dansait au milieu de la foule en souriant à Kiri.
Finalement, ça n'était pas plus difficile d'être heureux. Un bâtiment sujet aux destructions gratuites, des dizaines de shinobi avares d'expérience, et le sacro-saint appel de la bagarre. Mélangez le tout, et laissez reposer trente minutes pour en voir les effets.
HRP :
Les shinobi aux trousses de @Date Junko ne foncent par sur elle (la jugeant hors du combat), mais lui demandent d'envoyer le casque d'escrime. De son côté, Sesshū bourre tout le monde.
Un bordel sans nom. Assise sous le chaud soleil d’été, Fûka est installée au dojo depuis un bon moment. Habituellement, les bruits sont nombreux, mais ils ne sont pas insupportables. La blonde vient souvent par ici. Elle s’assoit sur un banc, un rocher, ou par terre, puis elle sort son carnet et dessine les gens. Parfois, elle dessine le paysage. Bon, il existe aussi des moments où cette ratte fait autre chose que des gribouillages, mais c’est quand même très rare. Mais là, ce n’est pas comme toutes les autres fois. Là, y a quand même beaucoup plus de bruit que d’habitude.
Intriguée – ou gênée, peu importe –, l’adolescente se redresse et décide d’aller s’intéresser aux fauteurs de trouble. Ses déambulations dans le grand dojo ne durent pas bien longtemps avant qu’elle ne tombe sur les auteurs de tout ce vacarme. D’abord impressionnée, puis subjuguée, puis amusée, la blonde hausse les épaules. Parmi toutes les têtes qui se trouvent là, certaines sont connues, certaines ne lui disent absolument rien. Si elle les avait rencontrés, Fûka s’en souviendrait. Bonne ou mauvaise chose, sa mémoire stocke tout, quoi qu’il arrive, peu importe de quoi il s’agit. Silencieuse, la Genin les observe un instant.
Les coups de poing fusent, les gens s’en mettent plein la vue. Ça va très vite, c’est brutal, ça s’enchaîne. Paf, paf, boum, boum, les gens se défendent, lancent des offensives. Une femme vient tout juste d’arriver, les gens s’affolent. Toute cette agitation donne bien des idées à Fûka. Elle attend une accalmie, qui peine à se montrer, avant de s’engouffrer dans ce bordel pour s’installer à l’écart. Petite esquive à droite, une autre à gauche, les gens s’en mettent plein les dents, mais elle ne veut pas y prendre part. Échanger des patates aux autres, non merci. Les salades de phalanges ne sont pas son fort.
Confortablement installée sur des gradins improvisés, la blonde brandit son carnet et son crayon. S’ils sont tous là pour lui donner du spectacle, le moins qu’elle puisse faire est de leur offrir un tribut, un dessin qui leur permettra de se remémorer ce battle royal de haute volée.
Allez, allez, la bagarre, la belle bagarre, la vraie bagarre ! Et que le meilleur gagne ! Enfin, que le meilleur … Fûka a déjà déposé sa pièce sur Apollon. Mais c’est un détail, ça.
Il humait l'air abondamment, comme poussé par une odeur bien particulière et qu'il reconnaissait d'entre milles. Son nez, légèrement retroussé à chaque fois qu'il prenait une profonde inspiration, guidait sa progression qu'il effectuait à grand pas, à pas de géant même et à une vitesse de plus en plus effrénée. Parcourant les chemins plus ou moins étroits de la zone où il se trouvait, le sauvage laissait son instinct le plus primaire le guider en se servant maintenant de tous ses sens. Ses mains se crispaient, son sourcil gauche se levait en entrainant dans son mouvement le rehaussement de son oreille aussi, qui écoutait ces bruits sourds qui venaient de loin, très loin, mais qu'il savait reconnaître entre tout autres. Plus il approchait de sa destination, plus son rythme cardiaque accélérait et plus le poil sur ses bras et sa nuque se dressaient, signe d'une excitation profonde, d'une joie intense, d'une désir de laisser ses instincts reprendre le dessus sur sa nature humaine et civilisée. L'odeur devenait plus puissante, tout comme le son du souffle d'au moins une dizaine de personnes. La sueur, les hormones mâles, les grognements, les cris…
…Ça sentait la bagarre…
Ses pieds bottés arrivèrent devant un Dojo et s'il aurait pu prendre le temps de lire l'invitation qui y était inscrite sur la porte principale, il ne le fit pas. À peine avait-il mit le pied droit devant l'établissement qu'un sourire espiègle naquit à travers des poils de sa barbe noirs. Ses yeux, plissés fixaient, au travers de la fenêtre, le groupe chaotique qui s'y était rassemblé en une mêlée incroyable. S'il arrivait trop tard pour voir lequel de ces confrères Iwajins avait initié la bagarre, il arrivait néanmoins juste à temps pour voir que les guerriers étaient loin d'en avoir terminés avec cet entraînement pour le moins particulier. Domo serra les poings, serra les dents, les fibres dans son corps athlétique et taillé pour les épreuves de forces et d'endurances se raidirent au maximum. Qu'importe ce qui lui en coûterait, il ne se laisserait pas prier pour les rejoindre. Ô ça non...il contourna alors l'établissement d'un pas déterminé, certain, en balançant les bras presque exagérément tant il se sentait dans son élément. Aussitôt arrivé devant la porte, il enleva ses bottes, ses fourrures craqua son cou et ses jointures en ricanant sous son poil couleur charbon, dévoilant une série de dents blanches et légèrement plus affilées que la normal, puis il ouvrit le portail en glissant sa surface de droite à gauche…se dévoilant par la même occasion.
…Oooooh…pas sans moi les gars.
battle theme!!!!:
Les muscles saillant de ses bras et de son torse se contractèrent juste avant qu’il ne se mette à courir vers la mêlée. Rapidement, l'homme du nord esquiva un premier coup de sabre en bois porté dans sa direction en se penchant sous l'assaut, il ignora tout simplement l’épée et son propriétaire en continuant sa course folle vers sa première cible et, contre toute attente, se servit de sa charge pour se projeter en l'air, tête première, afin de flanquer son épaule droite en plein abdomen de la personne qui avait le casque en main…à savoir…une femme. Mais honnêtement, il s'en fichait. Si elle était ici, c'est qu'elle devait forcément participer et chez lui, chez les siens, il n'était pas rare de voir certaines femmes se mêler aux bagarres également.
Un véritable bœuf, chargeant à pleine puissance, aux mollets d'aciers et aux cuisses se titanes venait de décoller du sol. L'épaule aurait probablement, normalement, coupée le souffle assez net de la jeune femme qui, au final, semblait beaucoup plus fragile et moins « toute en muscle" que l'avait espéré le carcajou et ainsi, limitant les dégâts de son élan brutal, il posa une main dans le bas de son dos et une autre derrière sa tête afin de ne pas lui fracasser le crâne au sol. Bien entendu, le plaquage ne fut néanmoins pas sans douleur à l'impacte, mais il fit ce qu'il pu pour limiter les dégâts avant de simplement chuter au sol, puis d'arracher des mains de l'inconnue le casque qu'elle avait. Sans même s'excuser, il se releva, puis fit un clin d'œil à la demoiselle en jetant le casque vers l'arrière, laissant la foule se démerdée avec le « balon ».
-Domo Allez petite! Montre nous ce que t'as dans les tripes!!!!
Et sans attendre, le sauvage retourna dans la mêlée, mangeant un coup de coude en pleine gueule d'abord, crachant une gerbe de sang par après, pour enfin bloquer un coup de poing et foutre la plante de son pied dans l'estomac de celui qui venait de l'attaquer. Son rire sincère transperça le bruit des coups et des lames un instant, avant de se perdre dans le chaos ambiant. C'était un bordel…mais un bien beau bordel qui se passait là!.
Un sourire carnassier tailla son chemin au travers de l'expression habituellement austère du chūnin, face à la parade de son ami. Le plaisir coupable de l'affrontement suscitait en lui les souvenirs des sensations qu'il avait ressenties contre le démon; bien que ce soit à une moindre échelle, c'était suffisant pour le motiver d'autant plus. Frapper plus fort, plus vite, plus d'adversaires.
La violence appelant la violence, l'ascète répondit à l'invitation au combat de Sabaru par un coup de poing en pleine face. Une feinte s'ensuivit même, pourtant téléphonée. En lâchant l'épée de bois de son adversaire, Aditya avait libéré sa main pour feinter, mais avait éveillé la suspicion de sa cible. En la tenant, il pouvait l'empêcher de l'utiliser; l'abandonner ne pouvait passer inaperçu.
Au bourre-pif, Sabaru répondit par une petite dérobade de côté, sortant sa tête de la trajectoire du poing. Quant à l'assaut qui visait son ventre, il l'arrêta in-extremis, en relevant son genoux droit pour l'y opposer. Nul doute que confronter ses phalanges à une rotule dissuaderait le moine à la chevelure d'or de réitérer pareille pirouette. Des suites de sa parade, le chūnin reposa le pied sur les lattes du plancher pour reprendre ses appuis. Un pas, puis deux en arrière, et il brandit à nouveau son épée, prêt à frapper en utilisant l'allonge de son arme pour se tenir hors de la portée de poings de son ami...
... quand il vit un homme-bélier traverser la pièce, plaquer quelqu'un qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à Junko, balancer le casque dans un coin, avant d'enfin se jeter dans la mêlée. Décontenancé, il resta coi pendant quelques secondes. Dans sa tête, un foutoir sans nom s'était instauré. Aller voir comment se porte la pauvre Junko ? Aller récupérer le casque ? Continuer d'attaquer Aditya ? Utiliser les tickets repas offerts par le patron de Takotako pour manger le soir-même ?
Les lèvres pincées, il buta sur cette dernière pensée. Son ventre, dans une tentative de l'influencer, émit un gargouillis d'agonie. Mauvais timing pour lui, parce qu'il fut totalement noyé par les hurlements de quelques apprentis sabreurs qui volaient hors de la mêlée, pour s'écraser non-loin de lui.
« J'ai pas l'impression qu'il y en ait beaucoup qui jouent vraiment le casque. »
Ce petit constat, adressé à ceux qui étaient dans ses environs — Aditya, Junko, entre autres —, sonna un peu creux. En y repensant, lui-même n'avait pas vraiment essayé de s'emparer du casque. La bagarre l'avait séduit, pas la victoire.
Visiblement, d'autres étaient dans le même bain que lui. Certains plus que d'autres, songea-t-il en réprimant difficilement son hilarité, en se remémorant le strike du grand barbu.
Comme ce à quoi il s’attendait venant du déchaîné, son coup fondit au-travers de sa garde sans pour autant s’écraser contre sa stature ; il l’aurait frôlé, peut-être, avec cette agilité certaine dont il faisait preuve. Mais tous deux n’en étaient encore qu’au stade de l’échauffement au creux de cette mêlée qui semblait attiser la flamme de bon nombre d’adeptes du corps-à-corps. Son poing s’écrasa contre ce genou relevé, avortant son enchaînement sans plus de cérémonie. Et alors que son adversaire se remettait en position, l’ascèse fit de même, prêt à en découdre de nouveau.
…Ou tout du moins, avant qu’il n’entende ce fragment de voix familier s’élever au travers des éclats fougueux des candidats et que la silhouette massive d’un colosse n’éventre la foule sans se soucier des personnes qui l’entourait. Un brin rougeoyant, un morceau de velours, voici tout ce qui restait sous cette carcasse titanesque qui s’était écrasée au-delà de l’arène. D’une œillade, il avisa le visage du déchaîné tout aussi empreint de surprise que le sien ; plus encore, il semblait en proie à une hésitation palpable jusqu’à ce qu’un grognement sourd et digne du rugissement de Reikan ne fende son sérieux dans une expression déconfite. Sabaru avait visiblement aussi faim qu’un mort. Réfrénant un sourire amusé, il glissa quelques mots en guise de réponse à ses paroles.
« Je ne suis pas venu pour ça, à vrai dire. L’entraînement en soit est bien plus intéressant, je n'ai jamais eu l'occasion d'affronter plusieurs personnes en même temps. », déclara-t-il tandis que son regard s’était teinté d’un enthousiasme guerrier.
Dès lors que le titan se jeta de nouveau à corps perdu dans cette gigantesque bagarre, ses iris s’arrêtèrent sur les traits de l'auteure de cette voix ; Junko, tout à fait chamboulée par la situation. Alors qu’il délaissait un soupir, Aditya s’excusa auprès de son comparse.
« Je dois te laisser quelques minutes, on dirait que mon élève viens de se faire… heurter. Ne laisse pas de répit à Sesshu pour moi, il a besoin d’un adversaire digne de ce nom pour se remettre. Je n'en ai pas pour longtemps. », souligna-t-il en lui glissant une légère tape sur l’épaule.
Sa silhouette se fondit dans la masse humaine, jouant des coudes et d'ingéniosité afin de se frayer un chemin jusqu'à l'ancienne gladiatrice. Bientôt, ses prunelles céruléennes se joignirent à l'ambre caché sous ses paupières alors qu'il se tenait debout devant elle, un air à la lisière de l'indifférence peint sur ses traits. L'espace d'un instant, il hésita à lui tendre la main étant donné que la jeune femme lui avait mainte fois fais connaître l’étendue du ressentiment qu’elle portait à son égard lors de leur première réunion d’équipe.
Néanmoins, Aditya céda de nouveau à sa nature bienveillante, si bien qu’une paume salvatrice trônait alors face au minois de la fougueuse. Il n’ajouta cependant aucune parole à son geste et se contenta de lui accorder le franc parlé que trahissait son regard, parcouru de quelques brins d’or qui jalonnaient son visage. Quant à son souffle, il s’évanouissait dans le rythme de cette attente ; l’ascèse était sans aucun doute épris d’une singulière soif de combat, traduisant d’autant plus l’importance que revêtait cet arrachement soudain.
Après tout... l'accalmie ne s'échouerait sur le Grand Dojo qu'une fois qu'un maître aurait revêtit la relique qu'elle s'était accaparée, et il était bien trop tôt pour que la folie qui s'était insufflée dans le cœur de ses confrères kirijins ne s'efface.
Junko se sentit pour le moins secouée. Un instant elle n'avait vu que la foule du menu fretin, qui lui criait de lancer le casque dans sa direction. Elle n'avait pas compris immédiatement. Enfin, pour être tout à fait juste, elle n'avait pas compris grand chose depuis qu'elle avait mis les pieds dans le dojo. Il semblait clairement qu'elle avait manqué un épisode. Mais tout ça n'avait pas grande importance, de toute façon, puisqu'un instant après avoir fait ce constat, elle s'était retrouvée ... Projetée ? Plaquée ? Terrassée par une sorte de pare-buffle qui lui avait foncé droit dessus.
"Et mer-"
Elle eut le souffle coupé instantanément, et fut envoyée valdinguer au sol sans avoir même pu voir qui l'avait ainsi attaquée. Un instant elle resta étourdie par le choc, sans comprendre. Puis elle sentit l'adrénaline monter en flèche, et tous ses instincts de gladiatrice, forgés dans le feu des arènes clandestines d'Asosan, remonter à la surface. Finalement, il n'y avait pas grand chose à comprendre: on se battait ici, et on la prenait à parti. Très bien ! Elle savait se défendre, et elle n'irait pas de main morte. Elle passait en mode baston.
Elle remarqua à peine que c'était Aditya qui lui tendait la main pour l'aider à se relever. Mais elle n'avait pas le temps pour ça. Si elle avait été prise de l'envie de narguer son sensei un instant auparavant, ce n'était plus le cas. Maintenant, elle avait envie de sang. Elle attrapa la main secourable, et tira dessus avec force pour se relever, puis poussa Aditya avec violence.
"DEGAGE TOI !"
Elle toisa ensuite la foule des combattants, la scrutant de son regard de feu. Elle cherchait la masse qui lui avait foncé dessus. Elle était quasiment certaine que c'était un homme - il semblait n'y avoir que ça ici, de toute façon. Et elle était tout à fait prête à lui nécroser les bijoux. Après tout, elle n'avait rien entendu des consignes de départ. Gare à celui qui l'énerverait trop ... Il n'était pas exclu qu'elle enfume le dojo avec un poison de sa composition.
Elle ne le voyait pas. Tant pis. Elle irait le chercher de ses propres mains. Elle se jeta alors dans la foule, tous poings dehors, se frayant un chemin au milieu du menu fretin avec panache et à grand renfort de cris.
"DEGAGEZ LES BOUSEUX ! JE VAIS LUI EXPLOSER LES COUILLES A CET ENFOIRE !"
Si elle s'était entendue, elle se serait surprise elle-même.
Le coup de pied de Wutu-Fuku a eu un effet plutôt inattendu. Le casque s’envole comme prévu, mais termine sa course d’une manière étonnement précise, sur la tête d’une arrivante. La pauvre ne semble pas informée de ce qu’il se passe ici, tant elle a l’air surprise, quand elle retire le casque, de la foule qui regarde le couvre-chef avec une convoitise non dissimulée. Mais contre toute attente, la foule se contente de lui demander de remettre le casque en jeu. Il est vrai que la forme que prend ce jeu commence à ressembler à un sport de balle. Ce qui n’empêche pas un bœuf de débarquer et de charger sur la pauvre curieuse qui n’avait rien demandé à personne. Après un plaquage en règle, Aditya vient l’aider à se relever. Si la jeune femme est arrivée par hasard dans la baston, elle semble désormais elle aussi vouloir mettre ses mains dans le cambouis.
Le « spectacle » semble même attirer des curieux, plus présent pour observer que pour se battre, même si de nouveaux participants, attirés par l’esprit de la bagarre, rejoignent la mêlée générale, peut-être même sans savoir qu’il y a un autre objectif que de simplement frapper tout le monde. Le gus qui a récupéré le casque ne le garde même pas en main, préférant le jeter derrière sa tête, sans se préoccuper de son destin.
Une idée lumineuse germe dans l’esprit du Kaguya. Si certains protagonistes décident de ne pas tenter d’aller jusqu’au casque, alors c’est le casque qui ira à eux. Wutu-Fuku n’a à se débarrasser que de quelques disciples pour arriver à son objectif. L’un d’eux se retourne et attaque le Jônin à l’aide de son épée en bois, d’un large coup latéral. La Main de Kiri esquive le coup sans problèmes en se baissant, puis d’un geste gracieux dépasse son adversaire en lui faisant au passage un croche-pied. Quelques représentants du menu fretin tentent également leur chance, sans succès. Le premier n’arrive pas à trouver une faille dans la garde de La Main, qui termine le duel d’un coup dans l’estomac du disciple. Les autres n’ont pas beaucoup plus de succès. Enfin, le casque est à portée de main.
Alors qu’il attrape le couvre-chef, Wutu-Fuku sait qu’il est désormais la cible. Mais pas pour longtemps, car il a bien l’intention de s’amuser un peu. D’une charge puissante, il se glisse jusqu’à Sabaru, à qui il lâche le casque avant de s’éloigner, un air malicieux sur le visage.
Sesshû ? La métamorphe plissa des yeux en lisant le prénom inscrit sur la missive au grand dojo. Et il lui fallut bien quelques secondes avant de se souvenir de qui il s'agissait : du Kaguya qu'elle avait croisé dans la chambre d'hôpital de Shitekka, suite à cette étrange coutume barbare de leur clan. Elle ne l'avait jamais recroisé depuis, malgré son invitation. Elle n'était pas vraiment du genre à aller prendre le thé chez quelqu'un qu'elle n'avait vu qu'une seule fois, et de plus elle soupçonnait fortement que cette invitation n'était qu'une simple formule de politesse.
Ainsi donc, lui aussi avait été frappé par cette vague de chakra. Celle-ci avait profondément changé bon nombre de personnes, dont elle-même. Et si personnellement elle y avait gagné – même si elle avait encore du mal à se faire à ces nouvelles capacités, il n'en était pas forcément de même pour tout le monde. Si il avait besoin d'aide, pourquoi pas venir la lui apporter ? D'autant plus qu'elle allait très régulièrement au grand dojo. Même si la raison de sa présence en ces lieux était différente de la majorité des autres personnes s'y rendant, elle aussi y pratiquait des exercices physiques, en quelque sorte...
Curieuse mais toutefois désireuse de faire demi-tour au cas où, elle préféra se rendre sur place le jour donné sous une autre forme. Une forme que les habitués du dojo avaient déjà vus régulièrement, sans savoir qu'il s'agissait d'une kunoichi derrière. La première fois qu'elle l'avait adoptée, c'était aussi pour quelque chose du même genre : un marionnettiste avait invité la foule à venir dans le bâtiment afin de venir voir ses œuvres. Cette fois-ci, il y avait aussi la foule mais pour une autre raison : aider le Kaguya. C'était en tous cas ce qui avait été annoncé, mais... La métamorphe se rendit vite compte en arrivant sur les lieux que l'enjeu était un peu différent.
La Yasei sous forme féline se faufila entre les jambes des badauds pour venir voir le spectacle. Elle entra dans la pièce lorsqu'il était en train d'énoncer les règles de la sabagarre. Elle ne s'attendait pas vraiment à ce genre de choses. Déjà, le nombre de personnes présentes était assez impressionnant. C'est chou comme il devait être apprécié pour réussir à faire venir autant de monde. Qui pourrait donc vouloir venir ici dans le simple but de se taper dessus ? Ses yeux se posèrent sur deux de ses élèves en train de s'affronter, n'ayant visiblement aucune envie d'obtenir le casque dont il était question dans les règles. Bon, d'accord, peut-être que certains n'attendaient qu'une excuse pour se foutre sur la tronche. C'était plutôt une bonne chose que le blond ait désormais sa propre équipe. Avoir les deux beaux-frères ensemble n'était pas de tout repos...
Elle vit d'autres visages connus, et certains moins connus. Et puis comme elle était arrivée après tout le monde et avait un peu la flemme de tout lire, elle se faufila de nouveau parmi la foule pour se diriger vers une place moins dangereuse – moins près des barbares, et posa son séant aux côtés d'une jeune fille visiblement occupée à dessiner. Placée en hauteur, elle aurait ainsi tout le loisir d'observer la scène et de choisir de reposter de nouveau pour grapiller l'xp. Pour le moment, elle pouvait déjà se vanter de pouvoir dire : j'y étais.
Spoiler:
Akane arrive sous sa forme de chat (déjà utilisée dans plusieurs rp) et s'installe aux côtés de la dessinatrice, pour observer la scène.
Son coup pourtant parfaitement calibré ne fit que frôler la mâchoire du sabreur. Le Yamanaka, mauvais perdant continua alors son mouvement et se réceptionna sur ses appuis avant de se retourner vers son adversaire. Il pouvait remercier le fait que ce combat s’effectuait en faisant fit de leurs réelles connaissances techniques sinon il n’aurait probablement aucun moyen de contrer décemment sa supercherie extrêmement bien pensée qui avait déjà eu raison d’un gueux alors qu’il surveillait la prison de la Fanatique… Tss.
Peau de mouton contre-attaquant après l’avoir insulté, le Yamanaka n’hésita pas un instant à bloquer les coups de sabre à l’aide de ses propres bras, le sauvage étant forcé de se cantonner à l’utilisation d’un jouet plutôt que son arme habituelle. Déviant ou parant les coups comme il avait appris à Ayumi à le faire, le blond eut un petit sourire narquois pour attiser un peu plus la colère de son adversaire et le pousser à l’erreur. Déviant le dernier coup qui lui était dirigé en se rapprochant de son némésis et lui faucher les jambes pour le faire tomber avant d’abattre la jambe faucheuse pour lui asséner un magistral coup de talon dans l’estomac s’il tombait au sol.
- Lâche ? Peuh. Crétin… Au lieu de chercher à te venger tu ferais mieux de faire comme les autres et courir après le casque, t’as vraiment rien compris à l’exercice. Foutu sauvage...
En garde en face de l’épéiste, le Yamanaka inversait peut-être un peu trop la situation, redirigeant ses torts vers son adversaire. Mais même s’il reconnaissait un peu intérieurement avoir commencé à l’attaquer, il fallait quand même que l’autre débile assume d’être à l’origine de leur combat : en effet si Shinka n’existait pas, Jun ne l’aurait tout simplement jamais pris pour cible.
Les événements s'enchainent d'une façon assez inattendue. L'arrivée d'une jeune femme qui reçoit le casque sur la tête me fait sourire, me demandant comment elle va s'en sortir. Je scrute la scène avec une grande attention, tandis qu'un homme me fonce dessus, armé d'un sabre en bois, tentant de m'assommer en me frappant sur le dessus de la tête. Cela aurait pu être une bonne idée, s'il était arrivé dans mon dos, ou sur un côté, tant je suis concentré sur celle qui détient le casque, mais celui-ci arrive de face, en poussant un grand cri et en se jetant droit sur moi. M'inclinant légèrement, je m'avance d'un pas pour entre dans sa garde, et je bloque ses bras alors qu'ils commencent à redescendre. Le choc est assez rude pour mes bras, mais au moins l'arme ne me touche pas au niveau de ma chevelure.
"Je t'ai vu en train de rien foutre ! Sois mon adversaire, prends une arme si tu veux !"
Me dit-il, avec un pur air de défi sur le visage. Toujours dans la même position, je modifie celle de mes bras et viens saisir ses poignets, l'empêchant de faire quoi que ce soit. Je me déplace alors un peu plus en avant pour lui asséner un puissant coup de genou dans le ventre, ce qui a pour effet de lui faire cracher un peu de salive derrière moi. Le libérant ensuite, je profite de son état quelque peu amoindri pour l'attraper au col, usant de beaucoup de force pour le soulever. Je l'envoie légèrement en l'air, et chargeant ma jambe de chakra, je lui donne un coup de pied pour le faire partir en direction d'Aditya. Car pendant que je m'occupais de lui, le casque avait encore changé de propriétaire. L'homme classe, aux cheveux bruns, l'a donné à Sabaru, de force. Ce petit échauffement me donne alors envie d'entrer dans la course au casque. Me métamorphosant totalement en loup - ce qui entre dans les règles qui stipulent que toute forme de combat au corps à corps est autorisée - je charge très rapidement sur le Nō, mélangeant une charge basique à mon impulsion animale pour ne pas lui laisser beaucoup de temps de réaction. Mon but est de voler le casque, en le prenant entre mes crocs.
Kaguya Sesshū n'y allait pas de main morte. Affrontant des dizaines d'ennemis à la fois, la plupart ne prenant même pas conscience qu'un enfant de l'os dopé à l'adrénaline et à l'instinct du combat leur fonçait dessus. L'augure réduisait, ainsi, un à un le nombre de participants. Certains représentaient de conséquents obstacles sur son implacable trajectoire, certes, mais tôt ou tard, le maître du Shikotsumyaku arrivait à imposer son rythme à ses adversaires les plus coriaces pour les coucher définitivement au sol.
Ainsi, l'arène principale du Grand Dojo des Sabreurs se voyait privée d'une fraction non négligeable de combattants, laissant davantage de place au fleuron de Kiri, et au trophée singulier qui migrait de main en main. Celui-ci, après avoir atterri dans celles de Date Junko, avait été propulsé une nouvelle fois dans les airs, avant d'être récupéré par Kaguya Wutu-Fuku, et finalement légué à l'ex-Déchaîné pris au dépourvu.
Tandis que l'homme-loup Kurayami Zeref fonça vers Nō Sabaru pour lui subtiliser le casque à coups de crocs, Sesshū décida d'accompagner son assaut, amorçant une soudaine ascension grâce au corps chu d'un adversaire vaincu... et arma alors son poing pour menacer la gueule de l'assimilateur Raiton. L'agresseur agressé devait maintenant repousser deux attaques simultanées – malgré un casque d'escrime dans ses mains.
HRP :
Au vu du bordel général, un tiers des participants (sur une vingtaine ? trentaine ?) est incapable de continuer la bogar. Le casque-trophée est actuellement dans les mains de Nō Sabaru.
Le moine ne jouait pas le casque non plus. Tout était beaucoup plus simple qu'il n'y paraissait: l'invitation avait attiré des gens qui voulaient se battre, se défouler des suites de la catastrophe et mettre par la même occasion leur niveau à l'épreuve de la confrontation avec leurs pairs. La victoire, le port du casque, n'étaient que de petits motifs pour pousser les compétiteurs maladifs et les plus indécis à se lancer dans la bataille.
Ou encore, pour donner une raison à certains de s'attaquer à leurs « amis », sous couvert ludique. C'est ainsi que Zeref avait décidé de procéder, en s'élançant comme une bête — littéralement, il s'était transformé en pleine course, comme Sabaru l'avait déjà vu faire — vers le casque qui venait de lui tomber dans les mains, lâché par Wutu-Fuku. Et dire que j'ai hésité, quand j'avais l'option de l'attaquer, pensa-t-il, aigre-doux.
Cerise sur le couscous, une autre silhouette s'était rapprochée dangereusement de lui, en trouant la foule de participants lambda, qui s'écroulaient de plus en plus sous les coups des plus grands noms occupant la salle. Sesshū, celui qu'Aditya lui avait demandé d'attaquer. Tant mieux, il n'aurait pas à aller le chercher, puisqu'il venait s'offrir à lui de sa propre volonté. Les deux Kirijins les plus atteints par la vague de chakra de se confronteraient, à armes égales. Dans cette salle, en cet instant précis, ils étaient au moins aussi forts que tous les autres.
Action. Le casque, entre ses deux mains, le gênait; et il n'en avait que faire, de gagner en cet instant précis. D'un geste habile et rapide, il l'envoya voler, loin devant Zeref alors qu'il lui fonçait dessus. Il se serait bien fendu d'un « Va chercher, bon toutou ! », mais n'avait tout bonnement pas le temps, avec le Kaguya qui lui arrivait dessus. Il le pensa simplement très fort, en espérant que son ami canin l'entende.
Il était trop tard pour se tirer de la trajectoire du coup de poing. Le foudre de guerre replia son bras gauche, remonta l'épaule et contracta ses muscles pour s'en faire une protection d'urgence, qui couvrirait son visage et son crâne. Il ne pouvait se permettre d'être téméraire face à l'un des enfants de l'os, qui étaient reconnus pour leur Taijutsu dévastateur dans le Yuukan tout entier. La prudence, dans ce cadre précis, lui dictait d'encaisser plutôt que d'essayer d'esquiver. Encaisser, et sévir ensuite.
Son bras droit était resté en retrait, et portait toujours son bokken. Au travers de sa garde, qui fut fortement ébranlée par l'impact du coup de poing, le Nō lança une oeillade meurtrière à son adversaire. L'instant d'après, son bras se dégageait, et tout son buste tournait en entraînant sa dextre armée vers le Kaguya. Comme il l'avait appris récemment, il concentra toute la force de son corps dans le mouvement, en addition avec la force centrifuge. L'épée de bois siffla dans les airs, destinée à s'écraser avec violence contre les côtes de Sesshū.
On lui avait demandé de ne pas le ménager; il ne se serait pas permis de le faire, surtout dans un tel cas de figure. Le ménager aurait été insultant; il le savait, parce qu'il vivait à peu de choses près la même chose que lui, et aurait pris un tel traitement de faveur pour un crachat à la gueule.