Combien de temps s'est-elle évanouit ? Anzu l'ignore, à vrai dire, elle a l'impression que seuls quelques secondes se sont écoulés, même pas une seule à vrai dire. Pour elle, elle venait de fermer les yeux quand elle vient de les rouvrir, la gorge en feu, affamée. Elle se sentait étrange, pas forcément bien, mais elle avait l'impression d'avoir une sorte de sensation dégoûtante dans la gorge, une sorte de boule au ventre qui aurait remonté d'un coup.

Bref, c'était visiblement un long sommeil qu'elle venait de faire vu les alertes que lui renvoie son corps. Pour le moment, ses forces ne sont pas encore là, elle n'arrive pas à bouger son bras, tout ce qui l'entoure est baigné dans un flou total qui lui donne mal à la tête. Elle finit par trouver la force de se mettre assise, non sans un certain vertige alors que sa vue commence à s'habituer, reconnaissant la tente de Sazuka, notamment parce que cette dernière est proche d'elle, ça et les quelques instruments médicaux eux-aussi présents.

Elle ne parle pas pour le moment, essayant de reprendre petit à petit ses esprits, avant de croiser les doigts sur le fait que ce ne soit pas Sazuka qui ait fait la cuisine. Non pas que manger végétarien la gêne, mais elle préfère esquiver son légendaire gâteau à la carotte, même si c'est fait de bon cœur, rien de personnel bien sûr. Enfin, elle a tout de même faim et soif, et commencer à marcher dans cet état lui semble laborieux et très ... risqué à faire. Enfin, la demoiselle attendait juste que l'intention de Sazuka soit à son égard, bien qu'elle ne pense pas qu'elle soit en train de dormir, la connaissant, elle doit enchaîner les nuits blanches jusqu'à ce qu'elle puisse se réveiller, certainement doit-elle être plus proche d'un panda que d'une humaine maintenant.

- Mmm ...

C'est tout ce qu'Anzu arrive à dire pour le moment, rien de plus. Son esprit est encore bien trop brouillon pour réussir à avoir une communication autre qu'un échange de gémissements. Pour le moment, elle voulait juste boire et manger, pour le reste, elle verra après.

L’Hayashijin bien intentionné auquel j’avais confié Anzu avait fini par nous quitter pour vaquer à son propre travail. Evidemment je ne lui en avais pas voulu et il m’avait permis jusque-là de pouvoir sortir de cette tente de temps à autre, ce qui m’avait été suffisant pour apprendre et partager diverses informations avec les autres Kumojin. Ainsi, j’étais installée sur la petite chaise de tente, en toile et sans dossier, penchée sur ce qui me servait de bureau ; en train de lire, et relire la dernière lettre que j’avais reçue de Reiko, il y avait de cela plusieurs semaines maintenant.

Sans dire que notre mission et notre présence à Hayashi m’avaient déplu, je devais avouer ressentir un certain manque, malgré que la Senshi fut presque tout du long présente à mes côtés. Bien sûr l’inquiétude quant à ce qu’avait dit l’Homme au chapeau était toujours présente, et j’espérais toujours que ce qu’il avait dit n’étaient que de simples mots destinés soit à nous déstabiliser, soit à nous faire une sorte de morale, et qu’ils ne soient pas sincères. Mais pour l’heure, l’une de mes autres inquiétudes venaient de s’estomper lorsque j’entendis à ma droite des sons émis par la jeune Sendai.

Je m’étais alors tournée vers elle, dans un court pivotement et l’observai. Assise sur le bord du lit l’air empreint d’une certaine confusion. J’esquissai un léger sourire.

-Tu ne devrais pas trop brusquer les choses, Anzu. Lui dis-je d’une voix plutôt douce, me voulant conciliante. Tu as passé presque quatre jours dans ce lit. Avais-je ajouté sans pour autant la forcer à s’allonger. Après tout, elle était une des kunoichi de Kumo, sans doute les plus résistantes de tout le Yukkan… Une fois que tu auras mangé, cela devrait aller bien mieux. Continuais-je en extirpant de ma sacoche posée au pied de la table ce qui ressemblait à du chocolat. Tien, mange ça, ça aidera un peu. Lui tendis-je la plaque.

Le sucre pour commencer, afin d’initier le regain d’énergie, en guise d’amorce à la remise en route du moteur ; et ensuite, il faudrait quelque chose de plus consistant, avant de continuer, et d’aborder certains sujets. Bien sûr, nous n’allions pas quitter Hayashi tout de suite ; quand j’avais parlé de rétablissement, ce n’était pas que la capacité qu’aurait la Sendai à se mettre debout… C’était un peu plus que cela.

L'Ikeda a remarqué qu'Anzu s'était mise assise au bord du lit, l'air encore dans les vapes malgré le fait qu'elle ait reprise conscience, affichant un sourire rassurant sur le visage. Pendant ce moment, Anzu tente de paraître sereine, même si sa tête lui fait encore mal. Elle se frotte un peu la tempe avec deux de ses doigt alors que Sazuka lui explique que cela fait presque 4 jours qu'elle était évanouie, la violette fronce les sourcils, elle a bien sûr été - comme n'importe quel shinobi à ses débuts - confronter à la surconsommation de chakra, mais jamais elle ne s'est endormie pendant 4 jours, pas autant en tout cas.

- 4 jours ...

Cela fait 4 jours donc qu'elle est ici, à se faire observer par Sazuka et probablement quelqu'un qui l'a remplacé de temps en temps, 4 jours à ne rien pouvoir faire. Certes, c'était pas beaucoup d'un certain point de vue, mais le monde pouvait changer en 1 jour, alors 4 ... elle tente de se remettre à réfléchir, se frottant de nouveau la tempe, observant la demoiselle lui tendre une tablette de chocolat. En un instant, une lueur apparaît dans les yeux de la violette qui attrape la tablette avant de câliner Sazuka un court instant.

- Oh, merci ! Je ne sais pas comment tu as su que j'étais en manque de chocolat depuis notre départ, mais merci !

Elle relâche sa senseï avant de se mettre à déguster son chocolat d'une manière assez infantine il faut l'avouer, mais la Sendaï adore plus que tout tout ce qui est composé de cette friandise grasse et sucrée. Elle pouvait déjà sentir le sucre parcourir ses veines, et dire qu'elle avait troquer ça contre de l'alcool ... certainement la pire des erreurs qu'elle a fait dans sa carrière de shinobi.

- Je pourrais aussi avoir un verre d'eau s'il te plait ? Je commence a avoir très soif ...

Elle rosit un peu en se rendant compte de son comportement devant Sazuka, elle qui voulait paraître si sérieuse et inaccessible ... comme quoi, cette friandise a bien plus de pouvoir que certaines personnes le croient ...

Une réaction disproportionnée que je mettais sur le compte de la fatigue et de la faim. Contrairement à la Metaru, je ne refusais pas que quiconque me touche; je n'étais pas allergique aux humains et encore moins aux femmes. Néanmoins, je n'y étais pas habituée; c'était une évidence, et certainement pas venant d'une personne qui ne faisait pas partie de mes "intimes", même si Anzu faisait partie de mon équipe depuis maintenant un moment.

Je l'avais ainsi laissé faire, et heureusement cela ne dura que quelques secondes. Je l'observais alors manger son chocolat et rapidement gagner quelques couleurs dont je doutais qu'elles provenaient uniquement du chocolat.

-Je n'en savais rien. Lui avais-je répondu en arquant légèrement un sourcil. Ce n'était pour moi qu'un moyen de rapidement regargner des "forces", du sucre rapide; rien de plus. Un aliment que je gardais toujours dans ma sacoche, au cas où; car évidemment je n'aimais pas spécifiquement ça, le chocolat. Puis, je lui tendis de l'eau dans un verre, enfin ce qui servait de verre; une écuelle de métal dans laquelle j'avais versé de l'eau.

-Tien. Ajoutais-je brièvement. Tu devras encore te reposer, et manger autre chose avant de pouvoir entamer le voyage vers Kumo. Repris-je aussitôt, sur un ton très sérieux en observant la jeune femme. Le fait que tu aies approché les limites de ta réserve de chakra au moment où le dieu a été libéré n'est probablement pas étranger au temps qu'il aura fallu pour que tu récupères des forces. Commençais-je à expliquer, pensive.

J'en étais sûre et certaine maintenant, j'avais eu le temps d'y penser, et ma connaissance du chakra, son fonctionnement, les temps de récupération et de convalescence ne me laissait aucun doute. Cette "vague" comme je l'appelais, avait eu des effets mystérieux sur le chakra, et sur les personnes. Effets dont je ne savais rien, pour le moment mais qui finiraient par se dévoiler tôt ou tard.

La médecin du groupe n'en savait rien, eh bah, maintenant, elle le sait qu'Anzu était en manque de chocolat. Certainement aurait-elle dû y penser aussi à avoir du chocolat dans son sac ... mais elle voulait avoir un régime un peu plus ... saine, et elle pensait qu'il y en aurait à Hayashi, du chocolat, mais il n'y avait même pas du chocolat noir, pour dire. Il y avait bien des trucs fait à partir du sirop d'érable, mais bon, elle n'aimait pas trop ce que ça donnait ... et puis, c'était un poil trop sucré pour la violette. Enfin, elle continue de manger son chocolat, gonflant la joue en regardant un peu sur le côté.

Sazuka finit par lui donner une écuelle d'eau, au moins, elle ne risque pas de mourir de soif. Elle attrape l'écuelle, puis la boit doucement, même si elle est assoiffée, il faut qu'elle boit doucement, si ça tombait trop vite dans son estomac, elle le sentirait passer. Maintenant, Anzu n'a plus soif, elle a encore un peu faim et son corps est encore trop tremblant à son goût, et sous les conseils de Sazuka, elle reste assise, ne quittant pas son lit. Elle finit son chocolat, puis l'écoute, visiblement, la résonance est en partie la cause de son long repos.

- Je vois, mon chakra a dû lutter contre cette résonance. Mais cela semble cependant continuer à fonctionner comme avant ...

Elle manipule son chakra pur, formant une mini-lance qu'elle fait tourner autour de sa main comme un bâton de majorette, visiblement, elle a toujours la capacité de manipuler le chakra dans sa forme la plus pure. Même si elle le verrait comme une vraie délivrance, elle aurait du mal à continuer à vivre sans cette capacité qui a finalement fait ce qu'elle est devenue.

- Que s'est-il passer pendant ces quatre jours quand j'étais dans les pommes ?

En quatre jours, le monde a eu le temps de changer après tout, quand on sait qu'une heure suffit à changé une vie ... que serait alors quarante-huit heure d'affilé ? Elle a l'impression de s'être évanouit lors d'une bataille et de se réveiller que le lendemain, mais elle n'a pas encore constater les dégâts pour le moment.

-Résonance ? M'interrogeais-je autant qu'elle. c'était la première fois que j'entendais ce mot utiliser dans un tel contexte, en rapport avec du chakra. J'avais certainement loupé un épisode à un moment... -comme celui qui racontait la première résonance par exemple, information qui était complètement étrangère à la scientifique- mais nous si parlions bien de la même chose, alors j'étais... contente ? D'en apprendre davantage sans avoir à chercher. Eh bien, oui, le temps que tu as mis à récupérer doit être lié à cette résonance. Avais-je donc haussé les épaules, un peu sceptique tout de même. Mais ce n'était bien qu'une question de temps, au final.

Je ne pouvais dire que je l'avais prévu, car je n'avais aucun moyen de prévoir les effets de cette résonance sur les êtres vivants, sur le chakra; enfin toutes ces choses là. Je l'observais un instant, attendant la question cette fois que j'avais anticipée : que s'était-il passé durant son sommeil. La réponse était assez simple et allait peur-être décevoir la Sendai. Bien sûr, certains événements survenus durant son coma n'avaient pas besoin d'être révélés, puisque je ne les estimais moi même pas comme pertinents.

-Pas grand chose, à vrai dire. Rigolais-je légèrement. Tout le monde en a profité pour se reposer, le Seigneur d'Hayashi se remet de ce qu'il s'est passé à Hikari... Et l'homme au chapeau... Eh bien, c'est l'homme au chapeau; toujours aussi... énigmatique, et comme nous avons affronté ce gardien... il était peine perdue de l'affronter lui. Avais-je soupiré. Si une chose ne pouvait être plus vraie c'était bien celle-ci, notre impuissance face à la puissance de cet homme... Et il a dit une chose... intrigante, concernant Kumo. Dis-je sans en dévoiler davantage, pour le moment.

Et c'était sûrement là la plus grande inquiétude de tous les Kumojins alors présents dans cette ville d'Hayashi; apprendre ce qui avait bien pus -éventuellement- se passer à Kumo; enfin, de tous les Kumojin; ceux qui n'en avaient pas profité pour déserter entre deux... évidemment.

- Oui, c'est le nom du phénomène qui s'est produit lorsque le Dieu des Éléments a été libéré la première fois. J'imagine qu'il s'agit du même phénomène qu'avant.

Anzu étant une rat de bibliothèque et un véritable glouton en connaissance, elle a cherché à en connaître d'avantage sur Hikari, notamment lors de son infiltration dans la capitale. Elle a entendu parlé de ce Dieu des Éléments, et donc de cette "résonance", même si les effets lui sont inconnus jusque là. Elle suppose que ça impacte le chakra, vu comment elle a eu dû mal à se réveiller, cela ne l'étonne que guère. Enfin, comme le voit Sazuka, cela semble n'être qu'une question de temps, en effet, Anzu n'a pas encore de soucis au niveau de son chakra, elle se voit sent donc soulagé de voir qu'elle peut réutiliser son chakra pur.

- J'imagine que je dois remercier ce fameux "Dieu Renard" dont parlait une légende pour m'avoir "protéger" grâce à son "don".

Elle n'a pas parlé non plus de la légende dont elle a entendu parlé sur un certain "Dieu Renard", ce même dieu qui a permis aux hommes d'avoir accès au chakra. Elle se demande donc si, comme cet Ukyô, son pouvoir n'est pas un don - ou d'une malédiction - qui a été transmis par ce dieu-là. Dans quel but et comme il s'est pris par contre ... c'est là la vrai question. En tout cas, les Sendaï ne semblent finalement ne pas avoir de lien à Hayashi ... plus rien ne la retenait ici désormais.

- Tant mieux si tout le monde s'en est sortie ... Mais qu'a dit l'homme au chapeau à propos de Kumo ? Tu m'inquiètes un peu ...

En effet, c'était sa maison dont il était question, et c'était ceux de tout ceux qui participait à l'expédition et qui sont présents ici ... il y a de quoi s'inquiéter ...

Je devais avouer que c'était un sujet qui ne m'avait jamais guère intéressé, l'histoire, le passé... Je préférais amplement me consacrer aux ouvrages se rapportant à la santé et aux sciences en général; car ces connaissances avaient bien plus de chance d'être utiles, que ce soit à moi ou aux autres. Enfin, c'était surtout une question... d'intérêt; mais au moins je pouvais mettre un mot précis sur ce phénomène; et cela sonnait mieux à l'oreille que "la vague".

-Il a dit que nous avions perdu un village mais gagné notre survie. Répondis-je aussitôt à sa dernière question, à laquelle j'avais déjà bien cogité ces derniers quatre jours passés dans cette cité. J'avais déjà pensé aux éventuelles situations, à ce qui pouvait être vrai, faux, hypothétique... Et en avais conclu, au final; que nous l'apprendrions une fois que nous serions de retour à Kaminari. Donc pour le moment...

-Mais nous en saurons davantage une fois de retour. Avais je repris en l'observant un instant avant de me retourner vers le petit bureau sur lequel j'avais déposé ma sacoche; et y fouillant j'en sortis un petit étui en cuir dans lequel étaient "rangées" des roulées, autrement dit des cigarettes; de vieilles cigarettes qui dataient presque d'un autre vie. Ainsi, j'en avais prise une que j'avais portée à mes lèvres et avant de l'allumer demandai à la Sendai :

-Alors, quels étaient les effets de cette résonance, la première fois ? Quand est-ce que c'est arrivé ? Je n'avais absolument aucun souvenir que ce soit déjà arrivé par le passé. Peut-être avant ma naissance ? Je n'en savais rien et ne m'y intéressais pas vraiment; avant aujourd'hui. Puis, attendant son explication, juste après lui avoir posé ma question; j'avais allumé ma cigarette et en tirai une première bouffée.

Comment ? Qu'ils ont perdu un village ? Elle hausse un sourcil en entendant ça, est-ce qu'elle voulait dire ... que Kumo a disparu ? Cela lui semble bien trop tirer par les cheveux, une ville comme Kumo qui disparait ... c'est louche. Peut-être a-t-il était envahi ? Mais par qui ? Tetsu est bien plus occupé par Iwa, Kaze n'est pas encore suffisamment en forme pour ça, et Hi ... Hi ne semble pas encore s'être remis des précédents actes kumojins à son égard, c'est l'impression qu'elle a. Mais il ne faut pas trop faire des suppositions, peut-être est-ce une autre énigme poser par cet homme au couvre-chef. Après tout, si le village est attaqué ... même si les plus puissants forces de Kumo se trouve ici, il y a quand même de quoi tenir tête aux plus puissantes armées encore là-bas.

Enfin, comme l'a dit Sazuka, ils verront bien en rentrant là-bas, en attendant, la violette remarque avec étonnement que la médecin avait jusque là des cigares. C'est ... étrange, elle ne l'a jamais vu fumé avant, c'est donc étonnant pour la Sendaï de la voir se mettre d'un seul coup se livrer au tabagisme. Peut-être est-ce à cause des circonstances actuelles qu'elle s'est mise à fumer ... le stress de la révélation de l'homme au chapeau, cette apparition divine qu'ils n'ont pas réussi à empêcher, cette "résonance" ... il y a de quoi devenir nerveux, même pour un moine. Et si Sazuka semble loin d'être une moine, elle n'en demeure moins qu'une des personnes ayant le plus de sang froid qu'elle a croisé jusque-là.

- Malheureusement, je n'ai pas réussi à avoir ces informations, enfin, rien de bien concret. Le seul moyen pour moi d'en savoir plus était de fouiller chez le Daimyo local, mais j'ai estimé que les risques n'en valent pas la peine, je ne comptais par mettre vous mettre en danger même pour étancher cette soif de connaissance ...

Il ne fallait pas déconner non plus, Anzu n'est pas une personne irresponsable. Certes, elle est curieuse, mais elle a assez de recul pour prendre des décisions justes au bon moment. Elle savait qu'ils étaient mis dehors par le seigneur du bois, alors elle ne voulait pas montrer que des kumojins se trouvent encore dans le coin.

- Le seul qui aurait pu répondre à cette question, ce sont Mokko et ses collègues qu'on a sauvé lors de la libération du dieu des éléments. Cependant, de ce que j'ai pu ressentir ... cette résonance semble avoir un impact direct sur le chakra. Le peu que j'ai trouver sur les effets de la première sont très flous : on parle de quelque chose qui a révolutionné le monde shinobi.

Elle se mettait à réfléchir, buvant le reste de l'eau tandis que Sazuka venait de tirer pour la première fois sa cigarette ... elle ignore si elle doit s'y attendre à la voir fréquemment fumer ou pas cependant.

- J'ignore de quand date la première, mais selon les dires ... le Dieu des Elements a permis aux shinobis de pouvoir corrompre leur chakra pour manipuler les affinités élémentaires. Il y a des chances que la première résonance soit celle-ci. Et s'il y a eu une deuxième résonance ... je suppose que cela a affecté encore une fois la manière de corrompre son chakra.

Elle vient prendre un bout de papier, un test simple permettait de connaître les affinités élémentaires liées à une personne sans les utiliser. Les Sendaï ne peuvent corrompre leur chakra, mais ils ont une affinité qui leur permet de contrôler un élément. La violette repasse donc le test, pensant que la feuille se crisperait comme la première fois, avant de remarque que celle-ci devint extrêmement lisse et solide. Elle observe ce papier avec intérêt et surprise, regardant s'il s'agit d'une feuille spéciale ou non.

- C'est étrange ... d'habitude, selon ce test, je devais manipuler le Raïton ... on dirait que mon affinité à changer ...

Ce n'était pas une grande nouvelle pour Anzu, celle-ci ne pouvant pas manipuler les affinités comme tout le monde, donc elle n'est pas très ... choquée, mais elle est curieuse tout de même de constater ce résultat.

-Hum... Je vois. Fis-je pensive tout en observant la jeune femme et tirant tranquillement sur la cigarette que je tenais entre mes doigts. Puis sans l'avoir fini je l'écrasai sur le sol du talon. Même si l'histoire de notre monde n'était pas vraiment ma priorité dans la vie, je devais admettre qu'elle n'était pas complètement dénuée d'intérêt, et elle pouvait apparemment expliquer quelques mystères... Mais celle qui me laissait dubitative, était cette histoire de corruption du chakra. Même si mes connaissances quant à ce dernier n'étaient pas à prouver, je devais bien admettre que certains de ses aspects m'échappaient totalement.

Pourquoi le chakra d'un individu réagissait de telle ou telle manière à un élément plutôt qu'un autre, comment fonctionnait les différentes "maîtrises"... Quel était le fond de tout ceci ? Je n'avais aucune réponse. Mais en même temps était il réellement nécessaire de connaître toutes ces données pour utiliser pleinement ces dons ? Je n'en avais pas l'impression. Puis j'observais la Sendai se munir d'un morceau de papier qui n'était pas sans me rappeler celui que j'avais utilisé pour déterminer mes affinités, lorsque j'étais arrivée à Kumo et que je venais d'apprendre qu' "elles existaient".

Et sans surprise, la membre de l'équipe Seishin l'utilisa. Je ne connaissais pas vraiment le fonctionnement profond des personnes que l'on appelait "Sendai"; seules les compétences que m'avait montré Anzu me permettaient d'en comprendre une partie. Autrement dit, je ne savais quelles affinités elle était capable de manier alors je ne fus pas vraiment surprise en voyant le papier sensible au chakra prendre la même forme que celui que j'avais utilisé par le passé. Mais cela semblait la surprendre, elle.

Bonne intuition... Me dis-je en l'observant. Moi même je n'avais pas ce test pour m'assurer de ce changement. Alors comme elle je pris deux de ces morceaux de papier affinitaire et y déversai du chakra, le premier devant me permettre d'employer le "Dôton" se teinta d'une couleur grisâtre, un peu marron; quant au second, disparut en une petite flamme.

-Hum... Fis-je, décontenancée. Il semblerait donc... que ce dieu ait affecté... cette partie de notre chakra. Il en a changé la sensibilité... Dis-je pensive. Sans exprimer rien de plus mais intérieurement je trouvais cela... Oui, décontenançant; parce qu'il m'avait fallu beaucoup et même trop de temps pour apprendre à manipuler l'eau... Ainsi, vraisemblablement, je n'étais plus capable de générer de l'eau... Ainsi, j'avais été affectée, et cette découverte me laissait imaginer seulement l'étendu de la puissance qu'avait absorbé l'homme au chapeau. Pris d'un doute, je posai la main sur le barreau métallique de la chaise à mes côtés et exerçai ma force dessus. Sans surprise, mais avec un peu de soulagement; le barreau plia sans résister... Au moins, ça c'est toujours pareil. Dis-je m’esclaffant... Et bien... Je me demande si cette "résonance" n'a eu que cet unique effet...

La médecin commence à fumer sa cigarette en écoutant attentivement les dires d'Anzu, avant de l'écraser à peine entamé. Voilà un gaspillage de bien qui est facilement observable, enfin, au moins, la violette peut s'estimer heureuse de savoir que Sazuka fume avec modération, plus qu'avec modération visiblement. Au moins, ça ne risque pas de l'affecter sur le long terme, et ça, c'est précisément ce qui inquiétait la Sendaï. Mais elle ne va pas lui faire une leçon de morale sur ce qu'elle peut faire ou non qui affecterait sa santé, c'est elle la médecin après tout, elle est donc mieux placer qu'elle pour tout ce qui a un rapport avec la santé.

Enfin, Anzu décide de passer un test, un test basique suite à une réflexion qu'elle a eu lorsqu'elle a tout expliquer à Sazuka. La violette voulait en effet s'assurer que ses affinités élémentaires soient encore "intact", bien que leur sensibilité ait changé, manipulant désormais du Dôton comme sa senseï, elle craignait pire. Si elle, une Sendaï, peut se retrouver avec ces affinités changés ... elle se met à réflechir sur des conséquences plus grave ... son chakra est très peu corruptible, mais si une personne n'ayant pas une "capacitée" comme elle subit la même corruption ... heureusement, Sazuka devant elle la rassure un peu.

En effet, bien qu'elle remarque que sa deuxième affinité a changé, elle est encore capable d'utiliser sa superforce qu'il faut dire Anzu jalouse un peu. Elle aussi elle aimerait bien l'avoir cette force, mais elle ne va pas se plaindre avec ce que le dieu Renard lui a "offert". Elle se pris un deuxième papier, peut-être maîtrisait-elle encore le Raïton et que c'est devenu sa deuxième affinité ... mais au lieu de se crispé, le papier se tord dans tous les sens avant de lui échappé des doigts et de se retrouver plaqué contre la paroi de la tente, preuve qu'elle ne manipule plus la foudre, mais les bourrasques en plus de pouvoir élever la terre ... en théorie.

- Je ne pense pas que cela s'arrête uniquement à la sensibilité de nos affinités ... on peut envisager que la corruption est allée si loin que le corps n'a pas pu le supporter et est donc devenu l'élément relié à cette affinité, pour le meilleur comme pour le pire. Cela permettrait aussi à des civils de pouvoir manipuler les éléments, mais à contrario, des shinobis aurait leur chakra si corrompus qu'ils en perdraient le contrôle et deviendrait aussi apte au combat que des civils.

Elle s'imagine certainement des scénarios trop catastrophique ... mais Anzu a toujours pensé au pire des situations, notamment pour tenter de s'en extirper, mais là ... La violette ne voit vraiment pas comment sauver ceux qui seraient victime de tout cela ... elle soupire, pour le moment, elles n'ont pas vu de personnes ayant subi ce genre de catastrophes, donc pas besoin de se montrer si négative pour eux ...

- Enfin, je m'imagine certainement des choses ... on n'a pas encore eu de preuves que tout ça s'est produit. Ce ne sont que des suppositions ... mais au cas où, on devrait faire passer ce test à tous les membres de notre expédition, certains ont dû avoir leur sensibilité modifiée et il est vitale pour certains d'être au courant tout de suite au lieu de le remarquer lors d'un combat par exemple.

Mais pour le moment, Anzu devait rester dans ce lit, elle n'a pas encore toute sa force et elle sent son corps être encore tremblant à l'idée de bouger.

La Sendai avançait donc des hypothèses à priori très intéressantes, qui ne restaient que des hypothèses à mes yeux. Des éléments qui n'étaient qu'extrapolations hasardeuses et pour le moment invérifiables. Je n'aimais pas formuler des hypothèses, des théories sur tel ou tel événement, ou réaction. Lorsque j'émettais une hypothèse, ce n'était que lorsque j'étais sûre de pouvoir la confirmer ou l'infirmer; en dehors de schéma une hypothèse ne faisait qu'encombrer l'esprit et le détourner des réels enjeux.

-C'est... une bonne idée. Nous verrons cela plus tard. En revanche, évite d'émettre tant de théories sur un phénomène que nous ne connaissons que trop vaguement. Il y a d'autres sujets auxquels nous devons penser avant de savoir ce qu'a pu produire cette vague d'énergie. Dis-je sur un ton parfaitement calme et posé, sans que cela paraisse, en principe, être une réprimande.

Je n'allais pas l'empêcher, elle comme les autres; de réfléchir ou même d'en parler au contraire; mais m'en parler... J'avais beau être à leurs yeux une scientifique; tous ces aspects me dépassaient et ne m'intéressaient que de loin. Mon domaine de spécialisation n'était pas celui-ci, à vrai dire. Puis je soupirai...

-Lorsque tu formules une hyothèse, soi sûre de pouvoir la démontrer. S'appuyer sur des suppositions ne mènent en général à aucun résultat viable. Avais-je repris sur ce sujet.

C'était, en réalité, de la méthode scientifique dont je parlais; celle qui consistait à pouvoir prouver qu'une théorie est fausse jusqu'à ce qu'elle soit vraie. Sans pouvoir échantillonner ou expérimenter; tout ceci ne restait qu'une suite de mots et d'idées sans réelle importance. Et cette méthode bien qu'appelée "scientifique" s'appliquait dans tous les domaines, ou presque. Si une nation décidait de s'en prendre à une autre, elle devait présenter des preuves, pas des hypothèses car en principe rien ne pouvait être bâti sur le doute.

Et c'était ainsi que je fonctionnais, sur les faits, sur la confiance; un système logique dont la réflexion excluait le doute, quoi qu'il arrive. La preuve la plus flagrante qu'un autre système de pensée était dangereux; nous l'avions expérimenté avec celui que l'on appelait "la Clé". Mon choix avait reposé sur un doute, sur un "peut-être", une erreur qui avait finalement conduis à la libération d'un dieu et son scellement dans un homme dangereux et sûrement le plus dangereux de tous les hommes.

-Mais nous aurons sûrement le loisir de démontrer tout ceci à l'instant voulu. En attendant, ne t'encombre pas de ces détails; il y a plus important à faire et à penser. Ajoutais-je en la fixant un moment. Continues de te remettre; et dès que tu seras prêtes; nous partirons. Conclus-je en attrapant ma sacoche. Je lui fis un signe de la main et quittai la tente. Maintenant qu'elle était réveillée; je pouvais vaquer à mes autre occupations ou encore moi même me reposer.