Proche des Arches Grises. Proche d'un camp de fortune établit pour les soldats du Teikoku. C'est avec calme et bienveillance que, pour une fois, le bien connu lieutenant de l'Empire est présent au milieu de ses hommes, sans dire le moindre mot. Dans une sérénité quasi légendaire, surprenant la plus part des passants, l'Urawokaku reste silencieux aussi en tailleur sur une roche imposante, sortant directement du sol.

Le silence est d'or et, alors que le samouraï tente de l'apprivoiser, il entre en phase de méditation totale.

Ressentir son environnement, la nature, les gens, les sentiments des uns et des autres. Une chose bien interessante pour un sans coeur comme Ryūzaku qui s'amuse à deviner les penser des autres alors que lui, ne ressent absolument rien. Du moins, la plus part du temps.

Et c'est un caméléon, pas plus gros qu'une main d'enfant, se trouvant sur le sommet de son crâne que le samouraï fait la conversation en dépit de son temps de repos. Son temps de méditation.

« Dis moi Ryû', t'as jamais pensé à enseigner l'art de l'invocation un jeune ninja pour perpétré nôtre existence ?
— Comme une sorte de relève ?
— C'est ça. Histoire qu'on ai un jeune héritier sur qui compter si jamais tu ...
— Meurs ?
— Et bien oui, comme t'es un peu un bourrin qui fonce dans l'tas. A mon avis, un jour tu vas tomber sur plus fort que toi et tu vas y laisser ta peau. D'où l'intérêt d'avoir un élève ... Je te dis ça parce que ...
— Ton dernier maître invocateur est mort sans avoir d'élève à qui apprendre le pacte d'invocation. Ce qui vous a valu trente cinq ans sans personne. Je connais l'histoire ...
— Et oui.
— Mais tu as raison. De plus, je dois trouver quelqu'un à qui enseigner la voie du Bushido. Que ce soit une personne différente ou la même à qui j'apprend le pacte des caméléon, je dois assurer mon héritage. »

Le caméléon, vert de nature, continu de parler alors que dans un vide intersidérale, le samouraï se perd dans ses pensées. Pensant qu'effectivement, il lui faut un héritier à qui enseigner son savoir, lui permettre de faire perdurer la présence des Caméléons du 雨月 Mont Ugetsu à travers le monde et le temps.

Se fondre dans le milieu. Devenir un homme parmi les autres au sein de cet empire naissant. Ce n’était pas dans sa nature d’être imposé dans une hiérarchie quelconque, sa vie n’étant qu’un périple solitaire et confié aux soins de ses propres capacités à se défendre et s’habituer aux divers milieux sauvages rencontrés.

Malgré une arrivé récente vers le pays du feu et de la foudre, le vagabond semblait aisément aborder et gagner la confiance de la populace sans manquer d’assumer son apparence et son attitude peu communes. Ses connaissances sur les différentes cultures de ce monde et le respect des gens privés du chakra et de ses applications lui valait de s’intégrer facilement au commun des mortels, très proches de leurs difficultés bien éloigné des Shinobis tout puissant.

Il représentait sûrement l'élément neutre et détaché parmi ces deux nations en proie à des tensions et ressentiments indéniables. Cependant, s’habituer aux rouages d’une hiérarchie institutionnelle demeurait une autre affaire, son comportement de baroudeur prenant le pas sur celui des simples soldats obéissants nichés un peu partout dans le village. Des enfants, des jeunes adultes, même des Kumojins fraîchement enrôlés. Et bien sûr, les lieutenants au dessus de tout ça.

Une caste que le Yamanaka allait pouvoir rencontrer dans ce camp de fortune non loin des arches grises. Curieux spectacle d’ailleurs contrairement à ses attentes, le dit homme tant respecté et craint aussi par ses soldats posé là à méditer avec un petit animal sur la tête, tel une statue destiné à divertir les passants. Qui osait, qui n’osait pas ? Hosen n’en était plus là, déjà à porté de cet homme intriguant.

J’ai vu bien des gens méditer, hommes, femmes, civils, ninjas, même des Samouraïs, dans les terres de la méditation.

L’introduction semblait anodine, mais le regard du guerrier d’acier sous son masque observait l’animal posé sur la tête du lieutenant après avoir fait un tour des passants aux environs.

Mais rares sont ceux qui méditent avec un animal sur la tête. Et surtout qui sifflent à l’oreille de ces derniers. Une originalité de ces contrés ?

Ce n’était pas forcément l’homme qu’il visait avec cette remarque. Peut être cherchait-il à éveiller l’esprit de l’animal, discret, petit mais bien présent.

De nouveau en phase de méditation, le samouraï scrute les chakra environnants pour sa familiariser avec ces derniers, évaluer les potentielles forces et faiblesses des uns et des autres. 老獪 Roukai positionné sur le crâne de son invocateur surveille à son tour les environs, afin de voir si les visions de l'homme sont bien réelles. Lui, les yeux fermés, tente de deviner le sexe - l'âge et la force des personnes qui l'entoure. Le saurien arboricole quant à lui, confirme ou non les dires de son maître.

C'est alors que ...

« Femme. D'environ ... trente cinq ans. Puissance commune pouvant s'élever rapidement.
—Non. Presque. Et oui. C'est bien tu progresses ... »

Le 刺客 Shikaku est soudainement interrompu par cette soit disante femme de trente cinq ans et dont la force ne peut que croitre. Cette femme qui est en fait un homme de trente ans et dont, effectivement, la force ne peut que grandir. Son chakra est intéressant. L'Urawokaku peut le ressentir, il est comme ... empli de mystère mais à la fois de transparence ... Un drôle d'individu.

Ce dernier prend alors la parole, constatant l'homme ne pleine méditation mais surprit de voir un reptile sur le crâne de ce dernier. N'est-ce pas là la véritable puissance de la méditation ? Ne faire qu'un avec la nature, jusqu'à temps que cette dernière s'empare de vous. Toutefois, cette nature est personnelle et appartient au gourou armé de son katana.

« Simplement une envie de partager ce moment de calme et d'apaisement avec une amie. Cela te dérange t-il ... soldat ? » rétorque le maître du Bushido à l'homme au masque de fer, alors qu'il constate d'un oeil à moitié ouvert l'individu.

Faisant alors de nouveau le silence le plus plat possible, Ryūzaku laisse du temps passer pour se déconnecter de son occupation afin d'être entièrement présent dans le monde réel. Restant alors assit en tailleur, le berbère prend à nouveau la parole pour évaluer la raison de la venue de ce nouvel individu.

« Comment puis-je t'aider soldat ? Fais vite, j'aimerais méditer. »

Singulier individu que présenté là, devant ses pupilles sondeurs alors que sa réputation se lieutenant évoquait davantage de classicisme. La relation que semblait entretenir les deux êtres totalement différent par leur nature s’avérait des plus extravagantes, presque d’un complicité innée. Une caractéristique assez éloigné du vagabond, à part avec sa monture favorite dénué d’intelligence semblable à celle possédé par l’homme.

Dommage que la stigmatisation usuelle des grades vienne changer le topo, rendant par la même occasion l’animal plus intéressant que le guerrier lui même, à moins que ce ne fusse là qu’un apparat, une barrière. Soldat hein ? Voici l’ordre inquisiteur des supérieurs, fait amusant qui ébranlait guère le Yamanaka dans son élan. Ses objectifs s’avéraient assez clair et limpide dans son esprit pour passer outre ces formalités.

Soldat, étranger, Hijine maudit. C’est ce qu’on dit, au choix.

Il marqua une petite pause, comme pour insister sur cet état de fait, avant de reprendre avec plus de sérieux, de sa voix rauque et rustre comparé aux natifs de ces lieux.

C’est justement ton amie qui m’intéresse, j’ai une requête pour elle. Je ne suis pas ignorant de l’existence d’animaux doués d’intelligences et de chakra. J’ai déjà eu le malheur d’affronter les cadavres de vos congénères usurpés par quelques nécromanciens hors de ces terres.

Cette fois, le chasseur émérite hocha la tête d’un geste respectueux, sensible à la cause de ces êtres plus à l’écart du système des Shinobis. Ainsi sa quête portant sur le chakra et ses origines le portait à quérir l’avis de cette faction discrète sur les récents événements ayant frappé le monde.

Je suis à la poursuite des mystères cachés derrière ce phénomène chakratique ayant touché énormément de monde. Une véritable catastrophe naturelle. J’aimerai savoir quelle est la situation de votre côté ? Quel est l’avis des animaux ninjas sur cet événements et votre position dans cette histoire ?

Il risquait certes de retarder la méditation tant désiré par l’individu suspendu au sommet du rocher. Cependant, l’ampleur et l’importance de cette situation s’avérait suffisante pour justifier un tel dérangement.

Semblerait-il que le terme de soldat apparaisse ici comme une stylisation verbale proche de l’insulte, démontrant une certaine supériorité graduelle que s’auto attribue l’Urawokaku ? Non, c'est tout simplement la vérité sur leur grade respectif qui, il faut bien l'avouer, n'est pas à mentionner à toutes les sauces comme vie de le faire le Hijin. Qui est-il pour se permettre de telles paroles ? Un lieutenant important pour l'Empire ? Certes. Mais pas comme ça.

N'est-ce pas là en plus le but de la méditation ? Accepter le monde et ne pas se prendre pour son centre en faisant preuve de sectarisme vis-à-vis de ces frères d'armes ? Ses frères d'armes à lui en tout cas, doivent avoir son respect comme inversement. Fixant à nouveau cet homme au masque, l'homme à la tunique noire s'excuse.

« Excuse moi, étant donné que je ne connaissais pas ton nom, j'ai préféré t'appeler par ton grade respectif. Si cela a pu te vexer, je m'en envoi navré. »

Mais semblerait-il que cet individu ne soit pas là par le plus grand des hasards. Du moins pas totalement. Car s'il est venu voir le samouraï sans aucunes intentions au départ, il en a désormais une, connaitre la nature du saurien arboricole sur le crâne du guerrier scarifié. Connaître les effets de la résonance sur l'homme et l'animal. Comprendre ce qu'il se passe une bonne fois pour toute.

« La résonance hein ? On dirait que cette saloperie à réellement affecté le monde entier ... »

Il marque alors une courte pause, prenant appui au sol pour se relever, désormais debout par son mètre quatre vingt dix face à l'homme au masque de fer.

« Il semblerait que cette identité que je passais mon temps à cacher est désormais bien réelle. Je ne peux plus me métamorphoser par le Henge à volonté et ce, pour une durée indéterminée. Mais pour cette petite chose ... » dit-il en pointant du doigt le reptilien sur ses cheveux « aucun effet étrange n'est à déplorer. Peut-être que les animaux ninjas comme tu les appelles ne sont pas affectés. »

C'est alors que 老獪 Roukai, le petit caméléon vert pomme présent sur la tête du samouraï se mêle de leur conversation.

« Ouais ! On est pas des "animaux ninja" comme tu le prétend ... Soldat ! Nous sommes des entités vivantes et indépendantes, aidant les shinobi du Yûkan dans leur métamorphose du bon ninja. Je fais partis des vénérables Caméléons du 雨月 Mont Ugetsu !
─ Calme toi Roukai-chan ... Il doit savoir de quoi il en retourne, quand on signe un pacte d'invocation. On devient dépend de ce dernier et de ces membres un peu trop ... collant. »

Derrière des airs de supériorités présumés se cachait finalement un gradés enclin à entamer la conversation avec l’un de ses subalternes sans le rembarer directement. De là à en faire des excuses … Le baroudeur de nature ne s’y attendait pas vraiment mais ne s’en vantait pas non plus, acquiesçant plutôt d’un hochement de la tête. Vexer pour vexer pas vraiment, il voulait plus se jouer des coutumes propres aux institutions militaires.

Yamanaka Hosen.

Présentation brève et fugace entre deux mouvements du lieutenant qui se tenait non loin de sa position, de sorte à révéler bientôt sa véritable taille et sa constitution de guerrier affirmé pour parvenir à commander tant de bataillons. Nul doute que l'expiateur de profanation aurait fort à apprendre de ces deux là, notamment sur la quête personnelle qui l’animait lui et son ordre du Kiheitai.

Oui, même en dehors de ces terres avant de retourner auprès des miens à Hi, j’ai eu la chance d'assister à des effets bien plus graves, de la torture jusqu’à la mort. Je ne savais pas qu’il y avait aussi des effets minimes et probablement passager. Vous vous en tirez bien tous les deux.

Le mercenaire désensibilisé exposa son point de vue face aux explications de son interlocuteur avant de se voir interrompre rapidement sur le reste par l’animal en question, bien content d’avoir attiré sa curiosité. Celui-ci avait une façon étrange de s’adresser à lui, avec un zèle qui lui plaisait assez bien. Impossible certes d’échapper à une part d’hostilité de sa part, mais c’était normal. Pourquoi pas se prendre au jeu ?

Mes hommages grand caméléon. Je ne suis pas vraiment un ninja, ni un soldat de nature à vrai dire. Plutôt un mercenaire à la solde de Hi. C’est cependant ainsi que vous désignent les ninjas eux même.

Malgré la gravité et le sérieux dans sa voix, un fond d’ironie et d'encensement marqué se faisait entendre, sans grande vocation à vexer. Après tout, il portait une sorte de fascination et un respect religieux envers les êtres liés au chakra et qui en faisaient un usage plus naturel que la vocation d’armement propre aux Shinobis.

Le Mont Ugestu ? Je n’en ai jamais entendu parlé, malgré toutes mes aventures. Mais votre existence et tous ceux de vos compagnons ont le plus profond de mon respect et de mon intérêt. Les mystères du chakra et de ses origines sont depuis longtemps ma vocation et votre maîtrise de celle-ci bien différente des Shinobis ne sont pas étrangères à mes interrogations. Qu’en est-il de ce mont et des vôtres ? Vous devez disposez de connaissances bien plus anciennes que nous, j’imagine.

L'homme au masque de fer fait donc parti d'un clan majeur de Hi no Kuni; les Yamanaka. Si les membres de ce dernier sont connus de tous, ce n'est pas parce que le nouvel empereur du feu en fait parti, mais bien parce qu'ils sont capable de pénétrer les esprits d'autrui. Un pouvoir qui implique de grandes responsabilités mais également, un grande force de frappe. Car quelqu'un de mal intentionné, qui entre dans l'esprit d'une tierce personne, peut en faire ce qu'il veut; jusqu'à la mort. Et c'est avec fierté que le lieutenant lui adresse un léger rictus, témoignant de sa connaissance symbolique des Yamanaka.

« Un Yamanaka ... Et bien enchanté Hosen. J'espère que l'Empire t'apporte pouvoir et satisfaction. »

C'est alors que le prénommé Hosen témoigne de son ressentit vis-à-vis de la résonance. Une catastrophe s'étant propagé en un éclair à travers le monde shinobi, changeant les règles d'un soit disant monde déjà construit. Le Yamanaka se pense chanceux d'avoir assister à des évènements plus ou moins traumatisant, lui transmettant la toute puissance de ce phénomène visuellement.

Quant à sa curiosité concernant la saurien arboricole, le masqué reste sur ses positions et ne cesse de poser de multiples questions. Est-ce là l'envie de connaître plus en détail le caméléon pour son simple plaisir de la connaissance ? Ou pour en apprendre plus sur le lieutenant du retour de flamme ? Quoi qu'il en soit la jeune Roukai semble enjouée de voir un tel individu curieux de connaître les origines de sa race.

« Et bien ça ne m'étonne pas que tu ne connaisses pas le 雨月 Mont Ugetsu ! C'est un lieu perdu dans le temps et l'espace, situé au delà des frontières de ce monde où les hommes sont rares. Seuls ceux que nous choisissons peuvent apercevoir notre bon vieux pays ! Et si tu nous respectes moi et les miens, alors je te le dis ici même, moi et les miens aussi, on te respecte pour ça ! »

Un respect mutuel se créer alors entre l'homme et l'animal. Un premier bon point qu'apprécie le samouraï pensant à ce que lui disait Roukai précédemment, quant à la recherche d'un potentiel héritier du pacte des caméléons. C'est alors qu'il se dit que ce Yamanaka peut être la bonne personne. Pourquoi organiser un casting général ? Seule cette discussion déterminera du futur du pacte de sang des sauriens arboricoles.

« Si tu veux tout savoir, les caméléons du Mont Ugetsu sont à l'origine de bien des choses. Des choses anciennes, très anciennes.
─ Oui ! nous sommes une race millénaire qui ne cesse d'évoluer avec son temps. Nous maitrisons plusieurs arts shinobi et depuis un certain moment, nous sommes initié à la voie du bushido grâce à Ryūzaku-sama ici présent ! Oui Monsieur ! »

L'effervescence dans le comportement du reptilien présente à son tour l'homme à la tunique noire et annonce les dons au kenjutsu qu'il possède. Désormais, tous deux se connaissent.

« Et toi, tu possèdes un pacte d'invocation ? Un pacte de sang créant un lien fort et unique avec une race sur-évolué d'animal ? »

Quant à la recherche de l'héritier, elle continue.

Cette fois, les deux hommes aux affiliations similaires repartait sur de bonnes bases appréciables, surtout à en croire le nom de son clan qui demeurait sauf en dépit des événements récents. Tour à tour, le temps viendra pour eux de faire plus ample connaissance lorsque les causes majeurs de cette entrevue auraient passés les barrières de la méfiance et des jeux d’esprits.

En effet, les explications de l’animal mystique quant à cet endroit perdu entre deux réalités piquèrent à vif la fibre sacrale qui animait les ambitions profondes du baroudeur. Celui-ci disposait de quelques connaissances basiques et théoriques sur ces êtres, mais la nature et la localisation de leur lieux de vie restait un secret bien gardés de chaque possesseur de pacte, assez pour en faire des légendes et histoires fantasques. Pas étonnant après l’annonce des conditions d’entrés …

Sachez moi gardien de vos semblables et expiateur des usurpateurs.

Ainsi scellait-il ce premier pas de confiance véridique, puisque parmi les civils et les êtres non concernés par les Shinobis appartenaient à ses prérogatives de protections. Un pacte des plus utiles, notamment par les secrets anciens qui faisaient cruellement défaut au Yamanaka pour étayer sa quête au sujet de cet univers, cette terre et l’apparition du chakra, de l’histoire des hommes et des entités millénaires.

Il comptait répondre, voir revenir avec d’autres interrogations. Beaucoup d’ailleurs qui lui traversaient l’esprit mais incapables de tous tomber d’un coup dans une confusion général. Par contre, rencontrer leurs anciens constituait une opportunité n’ayant pas de prix. Ce fut le fameux Ryusaku, nom évoqué par le caméléon qui lui emboîta le pas en évoquant sa possession d’un pacte ou non. Question assez abrupte … Mais des plus cruciales.

Nul pacte. En dehors de ma monture, rares sont les compagnons de longues routes qui m’ont été offertes durant mes périples. Je n’y ai à vrai dire jamais réfléchis. Ma route est plus guidé par le destin que les moeurs militaires …

Vue la sagesse du caméléon et son attache pour le lieutenant, ce dernier devait finalement être de bonne compagnie pour mériter une place parmi eux. Ce n’était pas chose contraire à sa propre expérience concernant les adeptes du Bushido, lui même ayant acquis ses possessions et son style en partie des Samouraïs de Testu, notamment son armure bien que différente des leurs.

Mes ambitions ne portent guère sur de simples acquisitions destinés à la force. Je n’ai pas de prétention sur ce point. Mais la noblesse de votre existence et les savoir dont vous disposez, oui. Pacte ou non, consultez de vos anciens parmi les plus sages serait un nouveau chapitre de ma quête sacré. Il me faudrait faire partie de la rareté de ces hommes portés à rencontrer ces lieux.

D’un coup, les formulations subtiles du guerrier d’acier se virent affubler d’un sérieux et d’une gravité palpable, afin d’induire l’urgence de sa requête. Saurait-il consentir à l’accepter même pour un simple voyage ? Sûrement que l’offre ne serait pas facile à obtenir.

Gardant un faciès sans la moindre émotion, le lieutenant de l'Empire reste de marbre face à son interlocuteur mais intérieurement, lui comme la jeune Roukai savent qu'en ce moment-même, le digne héritier du pacte des caméléons se trouve devant eux.

Il ne possède aucun pacte de sang avec une quelconque créature si ce n'est sa monture qui l'accompagne à n'importe quel de ses voyages. Un point positif en plus de son incroyable sens de l'équité. Si Ryuzaku ne sait où trouver un autre potentiel héritier pour les caméléons du Mont Ugetsu, il est de plus en plus certain que le Yamanaka qui se trouve face à lui, est la personne qu'il recherche. Et ce, plus la conversation avance.

« Aucun pacte hein ? »

Le samouraï laisse alors un long silence prendre place à la fin de son questionnement, glissant un regard complice au saurien, lu transmettent une pensée télépathique. Bien évidemment, ce type de chose n'existe pas. Du moins elle existe, mais seulement chez des êtres dotés de ce dit pouvoir, tel que les Yamanaka.

C'est donc un regard long et complice qui s'effectue entre l'homme et la bête trouvant grâce en la personne de Hosen, le désormais nouveau invocateur des caméléons. Du moins, nouveau prétendant.

« Alors tu es la personne que nous recherchons ! ... Que JE recherche ! »

Rouchi prend alors la parole, tout en s'avançant vers l'individu, sautant du crâne du guerrier impartial pour atterrir sur l'épaule du masqué d'acier.

« Les caméléons du Mont Ugetsu recherche un digne héritier pour les accompagné encore un moment dans le monde des humains pour contribuer à le rendre meilleur. Ryuzaku ici présent sait qu'un jour ou l'autre, il mourra. Et peut-être plus tôt que prévu. Il le sait très bien et nous aide donc à trouver la bonne personne pour nous posséder ! Toi, jeune Yamanaka, tu es la bonne. Tu es notre solution ? Alors qu'en dis tu ?
─ Fais gaffe à ton asme Roukai ... Tu vas crever plus tôt que prévu toi aussi ... » répond l'homme, montrant à quel point leur relation est ... spéciale. « Alors jeune Yamanaka ... qu'en dis-tu ? Tu acceptes ? »

Bientôt, les caméléons auront un nouveau maître.

Une longue période de réflexion et de décision semblait s’être installé entre ses deux interlocuteurs tout autant extravagant l’un que l’autre, à en croire les airs de sage et de gourou du lieutenant quant à son pacte et l’enthousiasme un poil démesuré du petit caméléon. Mais l'accès à son royaume et ses terres mystiques dissimulant bien des secrets constituait une clef inestimable dans l’aboutissement de son propre périple sacré.

Et puis, les temps avaient changé avec ces derniers bouleversement, si bien que la solitude et les capacités du errant de longue risquaient de ne plus suffire pour contrecarrer les plans qui se dessinaient à travers les nations et les univers. Pour le moins que ces animaux purent le guider d’une manière ou d’une autre, une visite auprès des anciens se montrait nécessaire.

Je ne peux prétendre à me savoir être la bonne personne. Mais sache que de loin ou de prêt, pacte ou non, vous ferez partie de mon serment en ces terres et en dehors de ces frontières, peu importe la nature de vos compagnons. J’ai beaucoup à apprendre de vous et surement vous de moi. Je veux bien me soumettre à sa proposition, Caméléon.

Sa désignation final ne portait rien de péjoratif, le vagabond étant habitué à dénommer ses rencontres par leur statut, comme l’étranger, le voyageur, le soldat et bien d’autres encore. Ainsi sa tête se tourna vers le petit être siégeant maintenant sur son épaule, n’ayant encore pas bougé le moindre cil en dehors de son visage.

Il ne restait plus qu’à confirmer ses intentions auprès du fameux lieutenant, pas bien différente de ses paroles précédentes.

J’accepte. Je suis votre homme.

Il ne devinait pas encore par quelle magie, quel art ou technique les trois personnes ou seulement deux d’entre eux pouvaient joindre le mont fantasque en dehors de plusieurs semaines de marches, bien que l’option fusse étrange dans ce contexte d’occupation. Mais de la façon dont les ninjas déployaient leurs animaux combattant, un procédé spécifique se cachait sûrement derrière cette idée.

Compte t-il rejoindre les rangs des Caméléons du Mont Ugetsu ? Le Hijin n'en sait rien, tout comme son compagnon désormais sur l'épaule du masqué de faire, mais une chose est sûre, c'est qu'il souhaite absolument qu'il accepte. Comment cela peut-il se passer autrement ? Ryuzaku ne veut pas d'une autre solution. Alors c'est avec une certaine impatience que le samouraï attend la réponse de son interlocuteur.

C'est alors qu'il prend la parole.

Et d'après ses dires, l'homme semble une nouvelle fois confirmer ce que pense le Hijin; Hosen est une personne de confiance. Le serment prononcé par le Yamanaka sera sacré et rien ni personne ne pourra venir le contre dire. Une bonne chose, pour le Shikaku, voyant en lui le digne héritier des caméléons du Mont Ugetsu.

Derrière le masque, le regard du Gardien de fer se pose tour à tour sur le caméléon puis sur le samouraï avant qu'il ne dise qu'il accepte l'offre de ses deux interlocuteurs. Un sourire satisfait se dessine légèrement en coin sur le faciès du lieutenant

« Parfait ... Je suis fier de t'annoncer que tu es donc le digne héritier du pacte d'invocation des Caméléons du Mont Ugetsu. »

Cependant, avant qu'il ne puisse atteindre ce rang, un certain chemin reste à être parcouru.

« Toutefois, il va te falloir passer une épreuve pour prétendre à ce titre, pour pouvoir signer le pacte d'invocation et te rendre au Mont Ugetsu pour terminer ton initiation.
─ Oui ! Tu vas devoir combiner agilité, force et réflexion dans une seule et unique épreuve ! »

Roukai saute alors de l'épaule du Yamanaka et se met fasse à lui.

« Aller, bats-toi ! » dit alors la caméléon, disparaissant de par son camouflage le plus efficace.

L'épreuve commence alors, afin d'évaluer les capacités de l'homme.

Digne héritier, élu de la prophétie, futur possesseur du pacte. Beaucoup de grandeur et d'encensement envers lesquels le Yamanaka gardait une certaine forme scepticisme, peu enclin à s’émerveiller ou s'emballer dans ce genre d’utopie. Si sa valeur devait certaine être jugé au regard des caméléons, l’inverse demeurait toujours valable ; Lui aussi comptait se faire une idée de la consistance de cette promesse.

La présence d’une preuve ne l'étonna guère. Des us et coutumes usuels en de nombreuses contrées dans un but d’appartenance et d’acceptation. Il s’y montrait prêt, bien que peu mobile, à la libre volonté du caméléon surexcité. Celui-ci le provoqua subitement, d’un instinct combatif visiblement suffisant pour ne pas avoir peur malgré la différence de taille et de gabarit entre les deux êtres. Une épreuve bien nouvelle pour ce loup solitaire, même si les quêtes saugrenue ne manquait pas à sa liste.

L’attention et la garde prête, ses yeux virent la petite bestiole disparaître littéralement, de sorte à s’effacer complètement de son visuel avec une perfection contraignante. Bien sûr, l’affinité naturelle de cette espèce avec les capacités sensoriel n’était pas un grand mystère, bien que son application chakratique fusse encore nébuleuse à ses pensées, n’ayant jamais croisé de ses semblables sous leurs formes vivantes et éveillés.

Une épreuve de sensorialité ? Je ne suis pas étranger à ces arts caméléon. Pour tout dire …

Une évidence pour un Yamanaka de disposer d’aptitudes sensorielles poussés et d’une dimension nuancé et différence de ce que présentait généralement ce domaine. Hors du chakra et de ses nombreux atours, Hosen pouvait naturellement ressentir directement l’esprit des êtres autour de lui, en recourant à des techniques de détections propres à sa capacité spéciale. Si bien que en dépit de son camouflage visuel, il parvint à orienter son regard et son attention vers la position de cet animal amusant et ambitieux.

Ton esprit demeure toujours visible pour un sens qui m’est propre. Mais cette épreuve m’intrigue d’autant plus.

Ce n’était pas vraiment employé sur un ton de provocation. Juste un fait curieux pour voir où voulait en arriver le caméléon.

Spoiler: