Personne n’aime réellement aller à l’hôpital, n’est-ce pas ? Ça empeste l’odeur antiseptique, les salles d’attente sont pleines à craquer et les couloirs sont remplis de personnes âgées, tout près de rencontrer le dieu de la mort. On peut poursuivre encore : la décoration est dégueulasse, les professionnels de la santé sont louches et toute discussion médicale devient inconfortable au bout d’un moment – c’est pire si vous consultez le gynécologue. L’hôpital est l’antonyme de la joie.

Il faut donc trouver un moyen de rendre ça amusant, non ?

Vous l’aurez deviné : notre héros à affaire au centre hospitalier. Une petite consultation médicale suite à un petit problème qu’il a décelé il y a quelques jours. Avant que ce pépin évolue en une maladie dégénérative, un cancer ou autre truc fatal, autant visiter un médecin dans les plus brefs délais. Nous ne voulons pas être inquiets trop longtemps.

Je sens mon anxiété grossir à chaque jour qui passe.

Évidemment, lorsque nous recevons une heure pour un rendez-vous à une clinique, il est de connaissance universelle que l’on doit attendre bien plus longtemps qu’il est prévu. Malgré qu’il soit arrivé un peu plus tôt, Natsu savait très bien qu’il en avait pour longtemps. Il donna son nom à la réceptionniste, demanda le temps approximatif d’attente et s’excusa pour aller à la cantine – quel mensonge grossier. Au lieu, il décida de déambuler dans les couloirs de l’hôpital. D’une façon ou d’une autre, il allait bien trouver quelque chose pour le distraire.

L’univers répond toujours à nos prières.

Une femme responsable de l’entretien ménager passa à côté de lui avec un charriot plein de vêtements fraîchement lavés. Par mégarde, elle échappa un sarrau et poursuivit son chemin. Le Genin empoigna le vêtement et l’observa. Avec ça, il pourrait se faire passer pour un docteur, non ? Il n’avait toujours pas une idée précise de ce qu’il voulait exactement, mais avec ça, il pourrait passer dans les ailes réservées sans problème. Il monta donc à l’étage au-dessus, le sarrau sur le dos. Il entra dans le pavillon de la chirurgie, mains dans les poches, l’air naturellement paisible. Des infirmières croisèrent son chemin mais sa prestance ne lui bousilla pas sa couverture. Dans le couloir, il y avait des personnes sur des civières. Certainement en attente de passer en salle d’opération. En passant à côté d’une patiente, cette dernière tira la manche de son survêtement afin d’attirer son attention.

- Docteur, je dois vous avouer que je suis nerveuse. Mon cœur sera-t-il en santé après cette opération ?

Le Yamanaka eut l’air étonné un court laps de temps, mais offrit la gentille dame un sourire apaisant. Il lui empoigna sa main et se pencha légèrement vers la concernée.

- Ne vous inquiétez pas, madame. Votre chirurgie va bien se dérouler. J’ai regardé comment faire sur Youtube.

La mine changea drastiquement sur le faciès de la femme. Elle devint aussi blanche qu’un drap et plus aucun mot ne sortit de sa bouche. Alors que notre faux médecin s’éloigna vers la sortie, la patiente devint affolée, criant qu’elle ne voulait plus l’opération. Les infirmières se jetèrent sur elle pour lui administrer un sédatif. La voilà calme et paisible.

Je lui ai rendu service dans un sens, non ?

Notre jeune homme vagabonda encore pendant quelque temps, mais ne fît rien de sérieux. Il jeta le sarrau dans une poubelle à linge et descendit à la salle d’attente. Pile poil au moment où il entra, on appela son nom pour le conduire à un bureau. La réceptionniste le fit entrer dans le petit cubicule. Comme on peut s’en douter, il y avait un bureau, une chaise et un lit pour que le patient puisse se coucher. L’homme aux prunelles de charbon s’assied sur le lit et attendit trois minutes avant que la porte s’ouvre à nouveau. Il engagea la conversation poliment.

- Ah, vous devez être la docteure Sentetsu. Merci de me recevoir.