La Suzuri hochait la tête en guise de remerciement pour les propos de son interlocuteur. Il n'y avait plus grand chose à ajouter, l'exposé touchait à sa fin et le climat ne se prêtait pas à refaire le monde en palabres, auquel cas le vin aurait du remplacer le thé. Si le Nara la lançait toutefois sur un autre sujet, il y avait cette fois-ci peu de chance qu'elle s'étale en conversation. Evidemment, elle en savait long sur les institutions de Kumogakure et si elle n'approchait que très peu les autres, au moins les connaissait-elle en bonne partie de noms ou de réputations. Son intérêt toutefois demeurait fidèle aux principes précédemment développés, une certaine distance d'usage puisque la majorité des inventions ou recherches impactaient des domaines militaires ou techniques qui au mieux l'intriguait, sinon la laissait indifférente.

Le complexe scientifique ? Il a l'honneur d'être dirigé par l'esprit le plus analytique que je connaisse. Analytique et froid. Et plus encore... Mais cette fois-ci, elle ne semblait pas décidée à développer ce qu'elle savait de la dite personne. Ikeda Sazuka - Mais je ne vous apprends rien, n'est ce pas ?

Elle le regardait un instant dans le blanc des yeux. Elle ne lui refuserait ni la conversation ni de la sincérité, pour autant un gradé même d'affectation "récente" n'ignorait certainement pas la hiérarchie des différents pôles.

Après tout elle est arrivée en poste alors que vous étiez déjà parmi nous. J'ai vaguement connu la précédente Directrice, Tadaoki Asami, mais je dois dire que je ne la sentais pas. Pour ce qui est des membres ; ils vont, ils viennent. Par ailleurs, n'y a t-il pas un Nara dans le lot ? Je ne saurai le dire à l'heure actuelle.

Puis Takara terminait sa tasse, ses yeux de jade braqués sur son partenaire d'un jour. Esquissant un sourire contenu, elle lui faisait désormais gentiment comprendre que son interrogatoire tournerait rapidement court s'il cherchait à s'enquérir de son avis par des moyens détournés.

Je suis sûre que vous trouverez le temps de découvrir chacun de ces protagonistes comme vous l'avez fait avec moi en ce jour, Nara Kansei. Soufflait-elle en se redressant de plus belle, son énergie pleinement revigorée, annonçant un nouvel élan. Méfiez vous toutefois, la vie est une question d'énergie et non d'information. L'on peut en savoir beaucoup et malgré tout rater le coche.

Drôle de conclusion.
Pourtant cela semblait justifier son changement d'attitude - Quoique joviale, elle préparait son départ, stockant sa tasse par le biais d'un nouveau fuin et patientant sans ennuis que son interlocuteur lui rende la sienne, attardant son regard sur ce fabuleux paysage qu'elle quitterait sous peu.

Et pour cause, la Suzuri ne reniait aucun bienfaits.
Par ailleurs son retrait ne marquait pas tant le soupçon comme en témoignait son attitude toujours guillerette, mais plutôt l'attente. Sans doute l'âge la rattrapait au point que la furtivité de ses jutsu s'applique également peu à peu à son quotidien de femme, la concurrence ne pouvant qu'être de plus en plus rude - Ou alors cet homme était sans doute à mille lieu d'imaginer qu'elle se serait laisser tenter par une pente moins monotone que la situation actuelle de l'Institut. Quoiqu'il en soit l'attrait du lieu comme la bienséance de l'individu avaient suffit à transformer sa journée et remplacer ses idées sombres par une sensibilité plus exaltée.
Ni chasseuse d'hommes ni femme d'un seul, elle ne cherchait que rarement telle forme de compagnie, ne se laissant convaincre que par des contextes - Une question d'énergie. Pas cette fois, se disait-elle simplement.

Si vous le dîtes... Répondait-elle sans surenchérir d'avantage la paraphrase.
Mais mes paroles valaient aussi pour moi ; nos quêtes ont parfois tendance à dresser une barrière avec l'instant présent, nous couper de cette simplicité pourtant si appréciable.

Alors qu'elle scellait la dernière tasse sous son châle via l'encre des motifs intérieurs, elle hochait à nouveau doucement la tête en guise de politesse.

Pardonnez-moi de ne pas vous aiguiller d'avantage sur l'Institut. Comme je vous l'ai dit, j'ai passé le plus clair de ma vie hors de cette cité et pense que votre statut comme vos deux ans de service seront plus objectifs que mes brefs passages annuels et ma récente intégration au rang shinobi sur le sujet.
Vous avez l'air accessible et entreprenant, vous trouverez rapidement ce que vous cherchez à savoir. Terminait-elle de se justifier, afin de ne pas s'éclipser sur un malentendu.
Merci pour ce moment. Je n'aurai pu souhaiter mieux aujourd'hui... Nous nous reverrons certainement à une autre occasion.

Balayant ses cheveux encore humides de par la bruine qui sévissait tantôt au delà de ce dôme forestier, elle fit alors volte face, prête à partir pour rejoindre son domaine clanique. Ils ne s'étaient à priori pas aventuré trop loin dans le secteur sacré des Nara et elle n'aurait alors aucun mal à revenir sur ses pas dans le cas où son interlocuteur comptait également retrouver les siens, maintenant qu'il était sur place.