Le voilà enfin revenu de son voyage à Hayashi no Kuni. En tant que genins, il n'avait pas le droit de quitter le village mais une dérogation avait été demandé par la Princesse de son clan afin que lui et cette dernière puissent se rendre à Yaogakure afin d'enterrer leurs morts. D'ailleurs, le Yaoguaï s'était vu remettre un objet du guerrier de mille ans. Cette arme était magnifique, lui qui avait toujours combattu à mains nues, il était content de pouvoir continuer ainsi avec cette arme. Towa n'avait jamais été douée avec une lame à la main (quoiqu'il se débrouillait plutôt bien avec un arc pour chasser), il s'était retrouvé avec cette sorte de gants cloutés qui l'émerveillait.

Enfin, maintenant rentré, Sae qui ne voulait pas forcément entendre parler de lui, le sauvageon se décida de se rendre dans un étal pour pouvoir manger. Il ne pouvait pas faire comme dans son village natal et chasser ici, puisqu'il n'avait pas l'autorisation de quitter la cité. Ainsi, le genin s'était décidé, cette soirée-là, de manger à l'extérieur et goûter les spécialités du village.

Jusqu'à maintenant, Towa s'était contenté de manger dans des étals de sauvageons venu de son pays du Bois. Ce soir, il s'était dirigé vers un marchand de poisson et de yakitori. Il n'en avait jamais mangé jusqu'à lors. Il se commanda quelques brochettes : calamars, boeuf et fromage, poulet. Un peu de toutes sorte puis il s'installa à la seule table qui restait dans l'établissement. Une table de deux.

Une belle soirée en perspective. Tu peux compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où tu t’es permise de manger à l’extérieur. Une insulte directe envers la cuisine de Mère, il n’y a aucun doute sur le fait qu’elle le prenne mal. Tu peux d’ores et déjà imaginer les réflexions qui t’attendent sagement pour ton retour. Néanmoins, lorsque tu prends le risque de t’aventurer dans les ruelles d’Iwa en quête de nourriture, tu ne ressors jamais déçue. Un lieu précis en tête, tu t’y avances accompagné d’un léger sourire.

Sur place, tu peux constater que tu n’as pas été la seule avec la même idée. Il ne reste qu’une chaise libre sur une table déjà occupée, qu’importe, cela fait l’affaire. Tu commandes quelques yakitoris, un peu de tout excepté ceux aux calamars. Dans le territoire des terres, le prix du poisson et autres produits provenant de la mer est plus élevé pour en prendre aveuglement. Les yakitoris en mains, tu t’empresses de t’asseoir sur la chaise restante, commençant un face-à-face embarrassant. Tes yeux rivent sur sa commande, comme d’habitude tu ne peux t’empêcher d’examiner les gestes d’autrui. En guise de politesse, tu te permets de démarrer une conversation avant de pouvoir déguster tes yakitoris.

Bonsoir. J’imagine que c’est la première fois que tu viens ici ? Le bruit de la foule camoufle légèrement tes mots.

Une question banale qui t’est venue naturellement suite à la vue de sa commande. Ayant commandé plusieurs types de yakitoris dont ceux aux calamars également, tu peux en déduire qu’il essaie la spécialité pour la première fois. Le stand n’est pas le mieux placé, mais le charme opère pour attirer les nouveaux clients. Simple et dynamique, voici comment tu décris le lieu depuis le début de tes visites. La bonne ambiance qui s’en dégage décomplexe les plus timides et cela te séduit particulièrement.

La politesse étant à présent faite, tu prends une première bouchée. Comme d’habitude le goût n’est pas le meilleur, mais ce n’est pas pour cet aspect-là que tu viens dans ce lieu. Tu crains néanmoins que l’homme se trouvant face à toi ne pense pas de la même manière. L’homme du stand se fait vieux et tu supposes qu’il doit mal supporter lorsqu’un client se plaint de sa nourriture.

Les mets qui étaient devant lui lui étaient totalement inconnus. Ce n'était guère le genre de choses qu'il mangeait dans son pays natal : ceux qu'il chassait était ce qu'il mangeait. Un jour, il s'agissait d'un lapin, un autre jour cela pouvait être un sanglier ou cochon sauvage. Il pêchait également, mais cela était plus rare : il n'avait pas réellement de dispositions pour la pêche, ce n'était pas du tout ce qu'il préférait. La chasse l'intéressait plus, il usait de divers stratagèmes pour avoir sa proie.

Alors qu'il allait porter une première brochette à ses lèvres, une personne s'installa face à lui. Levant le regard, il constate qu'une jeune femme s'était en effet permise de s'installer. Il comprenait. L'établissement était complet, un silence assez gênant s'était installé qu'elle brisa très rapidement.

Oui. Je n'ai jamais mangé ce genre de spécialités. Et, après lui avoir répondu, ce fut une brochette au bœuf et au fromage qu'il porta à ses lèvres. Elle était succulente, réellement. Il s'en léchait les babines si les suivantes étaient aussi bonnes.

Les spécialités iwajines sont toutes comme celles-ci ? Finissait-il par demander, coupant à son tour le silence installé. Pardon, je ne me suis pas présenté. Je suis Yaoguaï Towa.