Il commençait à faire nuit et je venais tout juste de terminer ma mission non loin du centre-ville. Toutes les conditions me poussaient à aller prendre un verre ou deux dans un bar. Quoique, même sans ces conditions réunies, j'y serai allé.. C'était une habitude pour moi, tous les soirs j'allais boire et parfois j'y restais même jusqu'au petit matin quand je n'avais rien de prévu pour le lendemain. J'aimais bien errer la nuit et traîner dans les divers établissements. J'étais devenu un client régulier..

Il fallait dire que j'avais un appartement pitoyable situé dans les bas-quartiers qui ne donnait pas vraiment envie de rentrer. Le bâtiment était dans un état d'abandon et il y avait que des voyous dans la rue. Je ne retournais chez moi que pour dormir. Il y avait juste un lit, seul meuble utilisable de toute la pièce. Mais en soi, c'était suffisant. Je ne payais pas de loyer et je profitais d'un toit en cas de pluie, le reste du temps je traînais en ville.

Je rentrai dans le premier bar que je croisai sur mon chemin. Celui-ci s'appelait le cheval aqueux, un bar de bonne renommée selon les dires. On pouvait y trouver le portrait du fameux ero-sennin Yuki Kuzan accroché au mur. Et toujours selon les dires, la bière était à volonté - cf trivial sur le lore de Kiri - bonne nouvelle pour moi qui n'avait jamais d'argent sur moi.

Calmement, passant la porte d'entrée, j'allai m'installer près du comptoir et commandai à boire.

J'avais une bonne résistance face à l'alcool grâce à ma nature de feu. Je brûlais facilement les molécules d'alcool me permettant de boire beaucoup sans en ressentir les effets - même s'il m'arrivait parfois de me sentir surchauffer. Après quelques instants seul au comptoir, j'aperçus une silhouette fort familière dans la salle.

Chevelure bleue. Posture imposante. Musculature dessinée. Pas de doute, il s'agissait bien d'une silhouette familière rencontrée au terrain d'entraînement.

« Ikaku ? Quel hasard.. »

Je rencontrais bien souvent du monde au bar, et parfois des personnages bien surprenant. C'était la première fois que je le revoyais depuis notre rencontre aux terrains d'entraînement - le nombre de fois où je l'avais mentionné dans mes rps combats..

Il fallait avouer que Ikaku était un sacré alcoolique. Enfin, plutôt amateur de bons alcools. Il aimait boire, c'était une certitude et il avait pris cette habitude de son temps au Colisée. Tout esclaves buvaient avant et après un combat, il semblait même que le schizophrène était le seul à boire pendant un combat. Il fallait avouer que le néo-Kirijin était un adepte de combat, invaincu au Colisée (sinon, il serait mort depuis belle lurette vu sa catégorie de combat à mort), mais il s'ennuyait bien souvent là-bas. Ikaku avait trouvé tout ce qu'il aimait dans ce village : combat, alcool et même les femmes étaient intéressantes.

D'ailleurs, ce soir-là, il se trouvait au Cheval Aqueux. C'était un établissement qu'il fréquentait assez souvent étant donné que la bière était à volonté : crevard.com, bonjour. Le Sendai s'était isolé à une table et buvait comme un véritable alcoolique boirait. Jusqu'à ce que l'on interpelle, tournant son regard azuré, il y découvrit le Mamoru qu'il avait entraîné il y avait quelques jours.

Qu'est ce que tu m'veux, minot ? Lança-t-il alors au genin.

Se rappelant qu'il était arrogant, et très chiant, ça le saoulait un peu de le voir. L'Amejin regardait alors l'énergumène. Il n'était pas trop jeune pour picoler, lui ?

J'crois que tu t'étais trompé d'endroit. La crèche, c'là-bas. Déclara-t-il avant de boire à grande goulée le pichet de saké qui se trouvait sur sa table.

« Quoi.. Déjà saoul ? Déjà incapable de différencier les personnes et leur âge ? » Dis-je emprunté d'une pointe d'humour.

Et pourtant, par mon odorat surdéveloppé par rapport à la moyenne des hommes, je ne sentais pas une odeur d'alcool si forte que ça - comparé à certains gars des tables à côté qui ne marchaient déjà plus droit. Soit il ne tenait vraiment pas l'alcool et voyait déjà floue. Soit il faisait semblant de ne pas bien voir.. Ou soit il était juste incapable de déterminer un âge approximatif d'une personne. Pourtant, je faisais à peu près mon âge en apparence, à savoir une vingtaine d'années entre vingt et trente ans.

Je ne devais pas être bien loin de lui - peut-être légèrement plus jeune de quelques années tout au plus, mais pas suffisamment pour être considéré comme minot. À moins que ce ne soit lui qui voyait les écarts de trois ans comme de très grands écarts ? Enfin, il fallait dire que moi-même je ne connaissais pas ma date de naissance avec précision ayant été adopté par des crevards donc impossible à déterminer avec précision.

« Et..? Préfères-tu boire seul dans ton coin ? Ou puis-je m'joindre à toi ? »

Calmement, je pris place devant lui - emportant avec moi mon verre. Quoique.. sauf s'il disait non. Avec un autre genin, je lui aurais fait payer mon verre, mais avec cet homme je demeurais prudent et je savais qu'il n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds..

Par ailleurs, j'avais également entendu parler comme quoi mon coéquipier avait été muté dans son équipe. Je ne connaissais pas tous les détails de ce changement, mais apparemment Yamanaka Shaka avait quitté les Taureaux noirs suite à la dernière mission avec le capitaine et il avait été pris sous la tutelle d'un certain Ikaku - c'était les infos que l'ont m'avait donné. Moment de le confirmer ?

« Est-ce vrai qu'un certain Shaka est d'ton équipe..? Mais alors.. t'es plus un mercenaire ? »

Il s'était présenté sous l'identité d'un mercenaire lorsque je l'avais rencontré. Il y avait-il eu du changement depuis ? Il était vrai qu'une période s'était écoulée depuis..

HRP:

T'as quel âge ? Demanda l'ancien mercenaire, posant son regard azuré toujours sur lui.

Il ne semblait pas faire très âgé, Ikaku ne lui donnait pas plus de vingt ans. Jeune pour picoler, toutefois il avait commencé à boire bien avant cet âge ou une quelconque majorité. Enfin, c'était différent, il avait été élevé comme un esclave et non comme un enfant de ce monde qui l'entourait contrairement à biens d'autres.

Du regard, le chûnin l'invita à prendre place, il se fichait pas mal d'être accompagné ou non, si ça pouvait lui faire plaisir. Enfin, Ikaku n'était pas contre de la compagnie si ce-dernier proposait de payer son coup à boire. Comme le Mamoru pouvait le constater, Ikaku n'avait pas chômé. Il y avait déjà deux pichets vides sur sa table, il entamait déjà la troisième. Mais, ce dernier était un grand amateur d'alcool ainsi ce n'était pas cette quantité qui allait lui faire tourner l'esprit.

Le regardant, Hono demanda si Shaka était dans son équipe, posant par la même la question sur son mercenariat. Il haussa les épaules.

J'suis officiellement reconnu Chûnin de Kirigakure no Sato. Répondit-il en premier lieu avant d'ajouter. Ouais, Yamanaka Shaka. Un petit con, j'pense que je vais lui faire bouffer un peu de la terre pour qu'il calme ces ardeurs, t'le connais ?

La question difficile à répondre : quel âge exacte avais-je ?

« Entre vingt trois et vingt huit. T'arriverais deviner ? »

J'étirai un léger sourire. Ce n'était pas la première fois que l'on me posait cette question et c'était toujours ainsi que j'éludais la réponse. Je ne pouvais pas grand chose. J'ignorais les circonstances de ma naissance. J'ignorais où j'étais né. J'ignorais qui étaient mes parents. Et à partir de l'âge de la conscience, je vivais au sein d'un clan de brigands où l'âge était la dernière chose qui importait. Et ils avaient bien raison..

« Connaître l'âge exacte d'une personne n'est pas si important, si ? L'âge est intéressant uniquement pour savoir à quel âge on meurt et quel est le raccord de la plus longue vie..Au final, c'qui compte c'est la force et l'expérience d'la vie. C'est c'qui détermine combien d'temps on peut vivre et c'qu'on peut réussir à faire - et l'âge est souvent traitre. J'en ai peut-être pas autant qu'toi de force et de puissance, mais j'suis vivant donc c'est suffisant. »

Car j'avais toujours de la possibilité de progresser. Je ne pouvais définitivement pas nier le fait qu'il était puissant. Ni même le village.

« Chunin, hein.. À cause de ta puissance je suppose. Ça change beaucoup ? C'n'était pas mieux de vivre en tant que mercenaire ? T'avais la liberté d'aller là où tu veux, d'accepter ou de refuser un contrat.. Il y avait une plus grand liberté, non ? Pourquoi devenir shinobi ? »

Lorsqu'il évoqua Shaka, je lâchai un léger rire. Je reconnaissais bien là, dans sa description, l'image de mon ancien partenaire d'équipe : une petite tête brûlée bien entêtée qu'il fallait dresser. Toutefois, un léger détail attira mon attention. Yamanka. Il avait changé de nom. Je me souvenais qu'à l'époque il portait encore le nom du chef, Hokkyokusei. Le chef aurait-il échoué à s'occuper de lui ? Cela expliquerait pourquoi il avait changé d'équipe et pourquoi il avait changé de nom.

« Il semblerait que beaucoup d'choses s'sont produites en un court lap d'temps. M'enfin, c'est p'têt pour l'mieux. Une équipe qui n'fonctionne pas.. C'est une équipe inutile. » Murmurais-je à voix basse.

Je pris un verre que je bus cul sec avant de m'en resservir un nouveau.

Comment ça se fait que tu ne connaisses pas ton âge? Surgit alors l'alter-ego, de sa voix innocente et douce.
La ferme, Heiwa. S'en tape de son âge. Gueula le Boryoku.

Hono ne devait à n'y rien comprendre au comportement du désormais chûnin de Kiri. Peu de personne du village caché avait pu se rendre compte de la schizophrénie de ce-dernier, le Mamoru allait vite se rendre compte qu'il manquait une case à Ikaku. Deux entités partageaient son corps, Heiwa avait ce visage innocent, une voix apaisée et contrastait parfaitement avec celui que le village avait le plus souvent vu jusque là, plus violent, féroce.

Le Sendai posait son regard azuré alors sur le genin. Il expliquait son point de vue sur l'âge, bizarrement, Ikaku était d'accord avec lui.

Je vois. Je te rejoins sur ce point là, l'expérience de vie est ce qui est le plus important. C'est par cela qu'on peut attester qu'un homme jeune mais avec une expérience de vie élevée peut surpasser un homme mature mais avec une expérience de vie faible.
LA FERME! Hurla à nouveau Boryoku, faisant que plusieurs regard se posèrent sur les deux individus.

Heiwa se tut. Il valait mieux pour ne pas énerver son alter-ego. Le plus sanguinaire hocha la tête.

J'avais b'soin d'stabilité. Répondit-il simplement. Ikaku avait pas mal bourlingué après avoir quitté Kaze no Kuni et plus précisément le Yoake. Il parla d'équipe qui ne fonctionne pas et d'équipe inutile. Bof. Pas sûr qu'il continue sur c'te lancée, c'lui-là. Ikaku comptait bien le mater.

Brusquement, je m'étouffai avec ma boisson allant à deux doigts de tout recracher à la figure de mon interlocuteur. Qu'est-ce qu'il me faisait là ? Soit c'était moi qui devenait fou et qui imaginait des voix, soit c'était lui qui était devenu fou et qui se mettait à parler comme s'il avait plusieurs personnalités.. Dans les deux cas, il y avait quelque chose de paranormal.

« Ç.. Ça.. va...? »

Assis face à lui, je le fixais silencieusement du regard, l'écoutant parler à lui-même un brin perplexe et étonné. Je ne savais quoi pas dire. Devais-je rire devant cette scène des plus inattendues ? Ou devais-je m'enfuir en courant devant cette des plus effrayantes ? C'était légèrement malaisant, je ne savais plus trop à qui avais-je affaire.

Je percevais là deux personnalités, celle du jeune homme brute et turbulent que je connaissais bien et celle d'un parfait inconnu qui fort calme qui semblait être l'opposé complet de Ikaku. C'était possible d'avoir deux personnalités différentes à ce point ? J'avais l'impression de voir un visage de diable et un visage d'ange. Il y avait des fous dans ce monde. Des personnes à deux personnalités. Des personnes à sept personnalités. Mais je n'aurais jamais soupçonné Ikaku de faire parti de ces gens là.

Je ne pu m'empêcher de lâcher un petit fou rire.

« Hahaha ! D'la stabilité, j'vois ça.. T'es chelou. C'tait quoi ? Schizophrénie ? Trouble de la personnalité multiples, ha ? Vous êtes deux.. Genre c'est vraiment une personne existante ? »

J'entendis à ce même instant des petites voix derrière mon dos de légers rires. Je lâchai un léger soupire. En soit, je m'en fichais un peu de son état psychologique - physiquement il était en forme donc c'était bon - mais je ne pouvais m'empêcher de trouver ça quelque peu amusant. Comme quoi, même les grands combattants avaient des problèmes surprenants et inattendus..

« Je vois pour Shaka.. Prends soin d'lui - c'est une demande en tant que son ancien coéquipier... Enfin, j'm'en fous un peu - fais en c'que tu veux. »

Tout devait sembler bien bizarre pour le genin qui était face au schizophrène. Cela devait toujours être surprenant de rencontrer une véritable personne qui avait des troubles de la personnalité et surtout avec Ikaku : deux entités totalement opposées habité ce corps-là. Boryoku le colérique, Heiwa le sage. C'était tellement différent, mais Boryoku prenait toujours la parole... Il fallait avouer que même si Heiwa avait fait parti du choix de rester à Kiri, il n'en restait pas moins qu'il redoutait toujours le sang et les combats.

Le chûnin ne répondit même pas à la question de Hono, passant directement sur le souhait d'une certaine stabilité. Ikaku avait bien trop voyagé, il aimait ça mais il avait trouvé en Kiri, un véritable village de guerrier. Il sentait qu'avec ce qui allait se préparer, le village caché de la Brume allait être une place forte. Et, il commençait à se questionner sur la personnalité de l'ancien esclave.

D'un regard noir posé sur lui, le Sendai savait qu'il allait devoir affronter les questions à ce sujet-là. Il ne pouvait pas cacher sa schizophrénie, même au Colisée, tout le monde l'avait appris pour finalement le surnommer : le Schizophrène. Il préférait le Sendai Bleu. Il entendit les rires derrière, il leva son regard, constata un petit groupe de personnes mais focalisa à nouveau son attention sur le Mamoru.

Ouais, compliqué tout ça. Ouais, s'appelle Heiwa. Et moi, c'Boryoku. Mais, vu c'tait trop compliqué de changer de prénom à chaque fois, on a décidé d's'appeler Ikaku. Répondit-il sans pour autant dans les détails. Ikaku. La menace, ça sonnait bien avec son comportement, ouais.

Finalement, le groupe de personne qui riait plutôt fort s'approchait de Hono et Ikaku.

Oy, cassez-vous, on va prendre c'te table là. Cria l'un. C'vrai, z'êtes que deux. Renchérit un autre. Ikaku se leva et d'un geste plus que rapide, sa main se trouvait sur la gorge de l'un deux. T'sais à qui t'parles toi ? Demanda-t-il, colérique.

Je prenais note des deux prénoms. Comme quoi, même en rencontrant une personne une deuxième fois, on pouvait découvrir des choses intéressantes et surprenantes. Cependant, notre conversation paisible et tranquille ne tarda pas à prendre une toute autre tournure, une tournure plutôt amusante.

« Hein ? »

Une bande de crétins, pensais-je intérieurement. Ikaku empoigna par le col celui que je mitraillais du regard. Celui-ci étira une sale grimace tandis que les autres reculèrent tous d'un pas, affichant un regard méfiant en direction du jeune homme, mais sans pour autant se montrer soumis. L'en d'entre eux s'avança poings serrés et adressa un regard noir à Ikaku tout en lui crachant dessus.

« Et toi ? T'sais à combien d'personnes tu parles ? »

Je ne pus m'empêcher de lâcher un nouveau rire à ces paroles. Ils montraient tous des têtes déterminées comme s'ils étaient prêts à en découdre avec le Sendai, mais ils n'avaient pas l'air d'avoir conscience de l'identité de la personne à qui ils se frottaient. Mais était-ce plus mal ? Ce genre de personnes donnaient justement des raisons pour se battre gratuitement.

J'étirai un sourire. Je bus les dernières gouttes d'alcool qui me restaient, puis je me relevai de ma chaise et me tournai vers le petit groupe d'individus tous plus crétins les uns que les autres.

« Vous allezzz le regretter.. Il est plutôt colérique ! » Dis-je en indiquant de la tête Ikaku.

Cependant, les hommes en face ne semblaient pas vouloir rebrousser chemin malgré un sentiment d'hésitation qui se lisait dans leur regard. Il fallait croire que c'était une question de fierté pour eux. Je haussai des épaules alors qu'un premier se mit à charger vers nous suivit de toute la troupe. On pouvait remarquer - si on prêtait attention aux alentours - que toute la salle avait désormais son regard fixé sur nous.

« Aïe Aïe.. »

Je lançai un regard en direction de Ikaku.

« Si tu leur fais trop mal, tu seras considéré comme coupable, hein.. »

Quelque part, j'aimais bien Shaka pour ça. Il avait la capacité de soigner, donc je pouvais blesser autant que je voulais et lui soignait - même si là, pour le coup, il n'y avait personne soigner, mais que des personnes pour blesser.

Il fallait évidemment que des énergumènes viennent les embêter. Ikaku n'aimait pas être dérange lorsqu'il buvait ou qu'il était en compagnie de jolies demoiselles, dans ce cas présent, il se mettait une sacré murge. Ces hommes lui rappelaient ceux du Colisée qui voulait toujours s'en prendre aux plus faibles, le schizophrène avait du apprendre très tôt à se défendre à tout moment sauf que ces imbéciles qui venaient les importuner étaient désormais très mal tomber. Ikaku n'était plus le gamin d'autrefois, il était devenu un adulte... Un puissant adulte.

A son tour, le genin s'était levé, il avait envie apparemment de se foutre sur la gueule tout comme le Sendai. Un peu de bagarre, ils étaient pareils sur ce point là. Mais, contrairement à lui, Hono aimait beaucoup trop parler et ce n'était clairement pas le genre d'Ikaku. Jacter pour jacter ? Inconcevable. Le premier vint à les charger, très vite suivi de ses comparses.

T'crois que j'ai peur des autorités ? Lâcha-t-il en poussant vivement celui qu'il détenait par la gorge.

Il fit craquer ses cervicales avant d'en dégager un d'un chassé. Et hop, un autre qui se prenait ses phalanges sur le nez, le sang qui éclaboussait dans tout les sens pour venir s'écraser également sur le visage du Sendai. Mais, le sang, il adorait ça contrairement à son alter-ego. Il aimait le voir couler. Le chûnin ne s'était pas pris la peine de se mettre en posture de combat, il dégageait les loubards sans même jeter un oeil autour de lui, au carnage que les deux shinobis pouvaient causer.

T'paieras ta tournée après! Gueula-t-il au genin.

« C'est vrai, haha ! Oké, j'te suis.. »

En vrai, je n'étais pas si fauché que ça. - À force de dire dans mes RPs que j'étais pauvre, que j'étais économe, que je volais aux passants, l'argent que je gagnais au cours de mes missions commençait à s'amasser. Il fallait bien un endroit pour tout dépenser et c'était bien évidemment les bars. Non, je n'étais pas si pauvre, j'étais dans la normal. Je dépensais au jour le jour l'argent que je gagnais, simplement.

Je haussai des épaules, puis après un soupire, un large sourire carnassier se dessina sur mon visage et je fis craquer chacun de mes phalanges avant de cogner mes poings l'un contre l'autre. Il n'y avait aucun intérêt dans ce geste, si ce n'était que de mieux ressentir mon sang bouillonner à l'intérieur de moi-même. Ikaku n'était pas du genre bavard, cela avait une tendance à laisser un blanc lorsque j'effectuais une conversation avec lui, mais j'aimais bien ce côté simple en lui. Dés qu'il y avait de l'action, il ne s'embêtait pas à réfléchir et se lançait directe.

Alors que l'ambiance commençait à chauffer, d'autres hommes venaient rejoindre la danse - que ce soit par envie ou que ce soit parce qu'ils connaissaient déjà les gars d'en face d'avant. Une grosse majorité sauta sur la tignasse bleu. Il paraissait être le plus fort - ce qui était le cas - il attirait donc le plus de monde. Enfin, il y en avait quelques uns sur le côté qui profitaient du conflits à côté pour me prendre également pour cible en tant que compagnon du schizophrène.

Un homme me sauta dessus par l'arrière. Sans même jeter un coup d'œil, j'esquivai son assaut avec agilité et je l'attrapai par le vêtement pour le balancer au sol et le planter dans le parquet. J'attrapai les deux autres qui m'arrivaient dessus pour les faire se rentrer dedans l'un contre l'autre. Je n'y allais pas de mains mortes non plus contre ces petites raclures - enfin, je ne donnais pas non plus tout mon énergie. Je voyais ça comme une partie d'amusement. Voyant le sang éclabousser à côté de moi, je ne pus masquer un léger sourire aux abords psychopathe.

Quelque part, ça me rappelait le bon vieux temps où j'étais un bandit. Foutre le bordel dans les bars, c'était une sorte de quotidien.. Depuis, l'arrivée au village, ça devenait plus rare.. Tout était beaucoup trop propre.. Enfin, il existait toujours des imbéciles et des crétins qui sautaient sur les premiers venus pour une raison quelconque, comme aujourd'hui.

« Haha ! »

Je fonçai dans le tas, j'en chopai un et je fis une sorte de brise de catch pour le compresser entre mes bras, avant de le laisser tomber à terre - avant qu'il ne meurt car bon.. J'aimais ça moi aussi.. Le combat.. La violence.. Le sang.

Le chûnin de Kiri esquivait avec agilité les assauts de ces hommes ennuyants. Il n'y avait pas de niveau face aux deux shinobis, ce n'était que des hommes crétins qui ne savaient clairement pas combattre. Le Mamoru s'amusait également de ce qu'il voyait du coin de l’œil... L'ancien mercenaire balança son pied sur une chaise qui valsa jusqu'à un homme déjà bien ivre, ce-dernier s'était pris la chaise et tomba au sol, inconscient.

Il ne restait plus personne face à eux. Ceux qui se tenaient encore debout hésitaient maintenant à venir au combat, ils ne faisaient pas le poids, peu importe le nombre qu'il pouvait être. Le Sendai fit un mouvement avec son bras, les hommes détalèrent très rapidement. Les deux shinobis pouvaient désormais constater l'ampleur des dégâts dans le bar, le propriétaire était en panique totale.

R'mets nous du saké! Ordonna-t-il au propriétaire du débit de boisson alors qu'il s'installa en même temps sur une chaise, derrière la table où il était précédemment assis.

Le propriétaire s’exécuta rapidement pour ramener ces bouteilles de saké, ordonnant à quelques hommes qui travaillaient pour lui de ranger tout ce foutoir. Il n'était pas idiot, il n'allait pas virer le Sendai qui était depuis son arrivée le meilleur client qu'il avait jusque là. Ikaku dépensait énormément dans ce genre de débit, le sien était son favori.

Oy! Hono! Tu t'remets là?! Lança-t-il au genin.

« Haha »

Je lâchai un soupire, avant de me réinstaller face au jeune homme. Bien que j'avais affronté un nombre d'adversaire bien moins important que lui, j'avais une réserve d'énergie largement inférieure à la sienne. Après cette petite embuscade j'étais légèrement épuisé. Mais pile au bon moment, le tavernier ramena de nouvelles bouteilles de sake. Je servis deux verres et je bus le mien d'une traite. Puis, d'un air amusé je repris la parole avec un petit sourire taquin en coin de lèvre.

« T'as beau avoir rejoins le village et avoir été promu chûnin, mais t'gardes toujours cette part d'liberté, hein ! Comme quoi, il en existe de toutes sortes de gradés ! Des sérieux et impecc', et des.. Brutes. Enfin, ces gars là n'ont pas vraiment besoin de pitié non plus - c'est eux qui l'ont cherché. »

Je n'effectuais aucune critique, juste un constat qui m'amusait bien. Je marquai une pause silencieuse, reprenant un air plus sérieux.

« Dis.. T'as pas l'air d'être du genre à cran sur le règlement tout ça et t'as l'air de t'en foutre un peu de ce qui illégal ou illicite.. Vrai ? Dans ce cas, est-ce que je pourrais te demander une faveur ? »

C'était une prise de risque. Peut-être m'aventurais-je sur un mauvais choix en m'adressant à lui, mais il fallait bien parfois prendre des risques pour obtenir ce que l'on voulait - et pour ma part, ça devenait urgent. Il me fallait un moyen.

« J'aimerais faire p'tit tour dans un village paumé du Pays de l'Eau pour enquêter sur une affaire louche. Sauf qu'en tant que genin, j'suis coincé dans c'village militaire. J'me disais que p'têt en tant que chunin t'pourrais m'aider à sortir - voir même m'aider dans mon enquête. Si t'aimes la baston, il se pourrait que tu puisses bien t'amuser.. »

Tout comme il se pourrait bien qu'il finisse par crever là-bas - enfin, je n'évoquai pas ce fait, même s'il pouvait le deviner. Je voulais entendre sa réponse pour savoir si je pouvais m'avancer plus loin ou non dans mes propos avant de ne plus pouvoir faire marche arrière. C'était une tentative risquée. J'observais sa réaction avec une grande attention et une grande vigilance. Peut-être parce que mon passé et mon avenir allaient être en jeu ?

Technique:

Les deux shinobis de la Brume s'installèrent tandis que leurs victimes s'en allaient petit à petit du débit de boisson. Le tavernier ramena bien vite de nouvelles bouteilles de saké, il voulait faire plaisir à leur client et ces hommes qui leur avaient cherché des noises étaient des personnes qui l'importunait le plus souvent. Ainsi, Ikaku, sans le savoir, avait fait d'une pierre deux coups. Le regard neutre sur le genin, il l'écouta parler et haussa les épaules.

J'risque pas d'avoir d'problèmes ici. J'suis qu'le nouveau du village après tout. Il n'était rien de plus, rien de moins, quand bien même il était passé de mercenaire à chûnin en peu de temps.

Le Mamoru continua de parler, ce-dernier avait une faveur à lui demander. D'un regard, le Sendai lui fit comprendre qu'il pouvait parler en toute liberté. Tant que cela ne touchait pas l'intégrité du village, Ikaku n'était pas très regardant. Il voulait se rendre dans un village du Territoire de l'Eau afin d'élucider une affaire louche. Arquant un sourcil, Ikaku comprenait qu'il servirait simplement au genin pour sortir du village. Il en oubliait presque que les genins ne pouvaient quitter le village comme il le veule.

Une affaire louche ? J'vais pas p'voir t'aider si t'm'en dis pas plus, t'sais ? Hono ne lui donnait que très peu d'éléments pour se positionner, il y avait de la baston et ça l'intéressait mais Ikaku souhaitait en savoir un peu plus sur cette histoire tout de même.

« Il y a un mec - un taré psychopathe - que j'aimerais retrouver. Récemment, j'ai entendu des rumeurs auprès d'certaines connaissances qui racontent comme une personne correspondant à sa description physique aurait été aperçu dans un village paumé situé au nord du pays portant l'nom d'Gyorokumura. Le truc, c'est que j'ai aussi entendu d'ces mêmes rumeurs qu'il s'agirait d'un village hanté. Il serait apparemment victime d'une malédiction ou d'un truc dans l'genre et des morts et des disparitions s'enchaînent les uns après les autres..

Mais bon, j'pense que toi comme moi, on est loin d'être superstitieux, hein.. Les fantômes, ni toi, ni moi, on n'va croire en ces histoires. Seuls les hommes sont capables d'imaginer de telles choses et seuls les humaines peuvent être à l'origine d'tout ça. Il y a anguille sous roche comme qui dirait.. Il y a de grandes chances que l'homme que j'recherche soit mêlé à ces affaires louches, mais il est également probable que d'autres soient également dans cette histoire. C'ne sont que des rumeurs, mais j'ne peux en être certain qu'en vérifiant par moi-même. »

Je pris mon verre et bus une gorgée.

« Ces rumeurs datent d'il y a quelques jours, mais si je n'veux pas l'louper, je dois m'dépêcher d'm'y rendre - et le plus rapidement possible. J'm'en fiche un peu d'la malédiction et tout ça, mais j'ai besoin d'retrouver cet homme. C'est une connaissance passée..? J'aimerais confirmer ses intentions.. Il détient des informations sur moi.. J'pensais qu'il avait disparu il y a plusieurs années - un peu moins de 20 ans - mais pour une raison quelconque il est revenu et j'ignore c'qu'il manigance ou c'qu'il a dans la tête. C'est une gêne.. J'aimerais m'en débarrasser. Mais il est fort. Très.. Fort. »

Je lâchai un soupire, puis je pris mon verre et je le terminai. Je m'apprêtais à y aller.

« Si t'acceptes pourquoi n'pas y aller.. Demain ? J'aimerais aussi te demander d'garder secret toutes ces infos.. Alors, t'en penses ? »

Le chûnin de la Brume demandait plus d'explications concernant cette mission confidentielle. Il comprenait évidemment que ce n'était pas quelque chose d'officiel, elle concernait réellement que le genin qu'il avait face à lui. Ikaku demanda plus de précisions sur cette mission, tentait-il de l'amadouer ? Peut-être, mais le Sendai n'était pas un homme facile à faire croire toutes choses. Ainsi, il écouta le petit discours que lui portait le genin.

Un village hanté, un homme très fort qu'il voulait retrouver et cette personne là détenait des informations sur le Mamoru qu'il préférait taire. En gros, Ikaku n'avait aucun bénéfice à aller là-bas si ce n'était aider le genin et pouvoir se battre. Tout en écoutant, le Sendai buvait tranquillement le verre de saké qu'il s'était précédemment servi. Ce pouvait être intéressant, le Mamoru proposait même d'y aller demain... Était-ce faisable ? Probablement pas.

Si y veut t'faire chier, il disparaîtra pas d'jour au lend'main. T'peux en être sur. Le chûnin connaissait bien ce genre de personnes. Faut qu'j'y réflechisse. J'te garantis rien.

Il pouvait tout perdre et ne rien gagner. Tuer un homme était dans ses habitudes mais maintenant, il avait des devoirs envers Kirigakure no sato... En tout cas, demain était impossible.

On aura l'temps d'réfléchir, maint'nant bois. Et dis moi c'quoi les infos qu'il a sur toi. Autant qu'il le sache.

« De l'impatience j'dirais car ça traîne d'puis plusieurs mois déjà.. Un temps j'repousse ce voyage, un temps la situation n'me permet pas d'effectuer c'voyage.. Mais ça fait déjà un moment qu'il est repoussé et qu'il est dans le pays.. »

J'avais effectué une escapade où je m'étais fais choppé par Atsumi - à ce moment, j'avais déjà la certitude qu'il était passé à l'Archipel pour des affaires louches. Mais avec les dernières rumeurs, j'avais le sentiment qu'il préparait de plus en plus gros - après à quel point ? Je ne saurais dire.

Je bus une nouvelle coupe de saké - j'avais à la fois une résistance de feu et un foie de fer pour cette boisson. Bon, on pouvait sentir que je chauffais un peu à cause de l'effet de combustion qu'avait cet élément avec mon corps tout feu tout flamme, mais j'avais toute ma conscience.

Pour revenir au sujet de cet homme..

« Si ça t'fait pas chier d'écouter toute l'histoire, j'peux t'en faire part. J'viens d'un clan de bandit appelés Homura. Du coup, logiquement, mon vrai nom c'est Homura Hono - le Mamoru est un peu sorti d'nul part ouai, j'ai rencontré quelqu'un qui s'appelait Mamoru et j'me suis dit "tiens ! on va prendre son nom !" - du coup, mon vrai nom, c'est Homura Hono et j'ai été élevé par un des multiples clans de bandits qui vivaient dans l'pays avant la construction du village.

Et enfaite, c'est cet homme - un mec avec d'multiples bandages et un sourire fou - qui m'a recueilli - où je n'saurais dire, mais qui m'a recueilli et refilé à ces bandits pour faire de moi.. Un bandit. J'ai appris à m'battre parmi eux, j'ai appris à vivre parmi eux.. Et aussi pleins d'autres choses, comme voler, violer, tuer - ou pire. Et ça, c'est l'info confidentielle que j'aimerais tenir secret du village - car ça risque de m'attirer des années d'prison tous ces méfaits ! Il y en a toute une liste et le temps d'compter.. Bref..

Et autre chose concernant cet homme - étant donné qu'il m'a recueilli - il a une bonne connaissance d'mes capacités et du monde shinobi en général. Il possède lui-même des capacités lui permettant de rivaliser contre et il fait aussi pas mal d'magouilles -même qu'à l'époque je faisais avec lui et ces magouilles sont tournées sciences.. Un peu genre.. Des expériences chelous ? »

J'crois que j'ai fait le tour des choses.

« Ah ! Et son nom - Osamu Daizai ! Mais bon, il vit en ermite. Son nom n'est pas particulièrement connu, sauf chez les malfrats. »

(Je n'étais pas allé chercher loin, c'était le nom de l'avatar.)

En réalité, il se fichait pas mal de ces histoires. Pour autant, il fit un signe de la main au genin pour qu'il raconte sa petite histoire... De toute manière, les deux n'avaient rien d'autre à faire que de discuter. Ainsi, le Mamoru commença son histoire par lui dire une vérité : son véritable nom était Homura Hono... Bizarre que le village qui possédait des senseurs n'ait jamais vu la vérité sur lui, mais ce n'était clairement pas le Sendai qui allait faire preuve de délation.

De ce qu'il devait simplement comprendre : Hono avait été élevé par des bandits, avait grandi parmi eux pour en devenir lui-même un. Des méfaits il en avait accompli, mais Ikaku en avait lui-même fait dans son passé. Rien qu'au Colisée, le schizophrène avait tué pas mal d'Hommes qui lui barrait la route. Dans sa fuite, également.

Pour finir, l'homme qui se nommait Osamu Dazai était un homme d'expérience capable de tenir tête à d'éventuel shinobi. Intéressant.

C'paraît intéressant tout ça. On en r'parl'ra. Déclara-t-il, avant de boire d'un trait le saké qu'il y avait dans son verre. Il finissait par se lever. Bon, allez, j'me casse d'ici.

Il sortit quelques pièces pour payer le tavernier, il payait toujours et cette fois-ci avec le grabuge, il ne bénéficiait malheureusement pas de réductions ce soir.