J'attendais depuis maintenant plus de deux heures l'arrivée de Daisuke à l’hôtel, mais pour le moment personne ne s’était présenté dans la chambre. À l'extérieur, la nuit était déjà tombé sur le village et seul les quelques lumières des maisons éclairaient les ruelles. Regardant par la fenêtre, je pouvais constater que personne ne se promenait à cette heure et pour cause des disparitions avait lieu dans ses mêmes rues. Daisuke n'était d'ailleurs pas du genre à oublier une mission qu'on lui avait confiée, surtout quand tout le mérite pouvait lui être attribué. Il était du genre vantard sur les bores, à la limite de l'insolence. Même s'il traînait avec Shuhei, ce n'était vraiment pas son style.
J'avais attendu une trentaine de minutes avant de vraiment m’inquiéter pour lui. Je prenais alors la décision de quitter la chambre d'hôtel et de sortir seul dans le village malgré le risque qui pouvait m'arriver. Dans ma tête raisonnait l'écho que si Daisuke avait pu se faire kidnapper, qu'étais je supposer faire. Il était un des meilleurs Jonin du village et moi, simplement un Génin accompagnant un maître. Je ne savais pas comment cela avait pu se produire et je ne pensais encore moins pouvoir le sauver s'il était vraiment en détresse. Mais je devais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour aider mon camarade. La doctrine de Kumo, la façon de penser me forçaient à intervenir et pour cela, une seule voix menait à la rédemption. Je devais faire exactement le même travers que mon pseudo mentor.
Je partais de l’hôtel pour me diriger vers la ferme de Monsieur Shun, l'homme qui avait été le premier sur la liste à se faire enlever. Durant le trajet, je regardais autour de moi pour essayer de trouver des indices du passage de Daisuke. Mais à part quelques dépôts de cendres pouvant venir de n'importe quel fumeur de la ville, rien ne m'inspirait une réelle certitude due à son passage.
J'arrivais à la ferme près d'une heure après mon départ. La recherche des traces m'avait pris énormément de temps et ne m'avait apporté aucun indique sur la présence de mon camarade. Les quelques bâtiments de la propriété étaient dans le noir. Seul la lune m'apportait une source de lumière suffisant pour pouvoir me déplacer, mais pour pouvoir trouver Daisuke, c'était une autre paire de manches. Je commençais par le plus basique des réflexes, je l’appelais en criant comme un dératé son nom à l'extérieur. Mais rien ne se faisait entendre.
Je me dirigeais alors vers le seul bâtiment ayant les portes ouvertes. Je me disais qu'il avait pu les ouvrir en venant fouiller dans le coin, sinon pourquoi seraient-elles dans cette position. Je me rapprochais lentement, en regardant les moindres recoins. Une fois à l'intérieur, je pouvais remarquer que la structure en bois ressemblait à une porcherie mais sans ses bêtes. Dans les profondeurs de ce qui ressemblait plus à un hangar qu'autre chose, le néant dominait. Sachant pertinemment que je n'allais pouvoir aller fouiner au fond, je décidais de rester proche de l'entrer pour avoir les rayons lunaires comme allié. Et c'était à ce moment que je pouvais remarquer des traces de glissement avec d'autres de pas au sol.
À première vue, les marques de pieds pouvaient correspondre à la carrure de Daisuke. L'enfoncement dans la terre et la pointure correspondait à peu près à mon homme. Quant à la trace, je ne pouvais pas dire distinctement avec cette luminosité ce que cela pouvait être. On aurait dit que quelque chose de lourd avait été traîner sur tout le long. Je ne me prenais pas la tête à réfléchir ce que je devais faire. Les traces de ce qui pouvait être potentiellement Daisuke se dirigeait vers la forêt à proximité. J'allais donc aller là-bas et trouver ce qui s'était passé.
Je rentrais dans cette dense forêt par un petit sentier dissimuler entre les différentes espèces de fougères qui jonchait celle-ci. À l'intérieur, l’éclairage que m'offrait la nuit dégager diminuait fortement en avançant jusqu'à n'avoir que quelques rayons traversant la zone. Je marchais en suivant la route jusqu'au moment on je trébuchais sur quelque chose de dur. Mes yeux regardaient le sol pour trouver l'objet en question pour y découvrir la bouteille que buvait Daisuke tous les jours.
À ce moment précis, je compris de suite ce qui s'était passé. Daisuke avait lui aussi décidé de suivre les traces menant jusqu'à l'entrer du bourg pour y pénétrer et c'était à cet endroit précis qu'il avait été lui aussi kidnapper.
Je me mis sur mes gardes très rapidement en analysant ce qui se passait autour de moi. Et ce n'était que seulement quelques secondes après que j'activais mes capacités d'Onkyoton, sûrement à cause de mon état. Je me concentrais pour essayer d'entendre le moindre bruit suspect. Un crépitement de bois, des coups sur un arbre, n'importe quoi pouvait montrer une activité pouvait m'aider. Et ce n'était qu'au bout d'une dizaine de minutes à me concentrer qu'un son vint à mes oreilles.
À part le bruit du vent et celui que j'entendais, aucun autre bruit ne venait perturber la forêt. Aucune faune ne retentissait, il n'y avait pas un seul animal sauvage ici. Seulement ce son, qui retentissait à environ cent mètres de là où je me trouvais. Un bruit de vibration, extrêmement léger, presque imperceptible malgré mes capacités auditives. Celui-ci donnait l'impression de se déplacer dans une zone restreinte en effectuant des boucles. Quand tout s’arrêta...
Je devais aller voir, pour Daisuke, pour tous les villageois, pour ma propre survie, je devais trouver le coupable.
Me déplaçant lentement vers le lieu estimé des vibrations, je me faufilais entre troncs d'arbre pour gagner des mètres. J'avançais jusqu'à la zone où j'avais cru entendre le bruit, mais une fois arriver, rien. Pas un bruit, pas d'individu, vraiment rien du tout. Quant à nouveau la vibration se faisait entendre. Encore une fois elle était très faible, très douce, presque enivrante. Mais cette fois-ci je l'estimais juste au-dessus de moi !
Je me jetai en avant quand un tremblement tomba à même pas deux mètres de moi. Quelqu'un chose m'avait visé pour m’écraser sur le sol. Je me retournais rapidement pour voir cette chose … un monstre.
Quatre yeux ronds étaient en train de m'observer en train de la regarder. Des pédipalpes gigotant d'excitation bougeaient à seulement un mètre de ma tête. Huit gigantesques pattes retenait un corps d'araignée géante. Celle-ci faisait environ cinq mètres de haut et s'étirait sur bien plus encore. Au-dessus d'elle une immense toile parsemait les branches à peine visibles à l’œil nue, ainsi que sept poches de soies.
- Intéressante, Nourriture m'a repéré avant. Comment as tu fait Nourriture ? Dit moi tous avant de me joindre.
Oui … la créature devant moi parlait, elle me parlait. Comment je devais réagir face à cette chose immense. Le son de ses mots sortait avec la gesticulation de ses pédipalpes. Comment cela pouvait être possible.
- Nourriture, réponds-moi, je te l'ordonne !
Qu'étais-je supposé faire devant cette araignée me fixant dans les yeux ? Mon reflet sur ses pupilles reflétait un homme tétanisé par la peur.
- Je … Je vous ai ... entendu …
- Entendu dis-tu ? Nourriture, tu dois être un mets de choix parmi toutes les nourritures... Veux-tu bien te laisser faire pour la Reine .
La créature se rapprochait de moi lentement en me parlant pour mieux m'observer. Je pouvais voir sa tête m’analysait dans toutes les postures. Je comprenais que trop bien mon rôle à ses yeux mais voir ses gigantesques crocs s'approchant de mon corps me figeait littéralement sur place.
Mais la vue des cocons de mes camarades me redonna de la force pour une nouvelle fois esquiver une attaque de la bête. Je sautais sur le coter en envoyant un kunai dans l'une des pattes velues de l'araignée.
- Je ne suis pas Nourriture, je suis Ogawa Kintaro et je viens pour libérer tes autres nourritures.
Dans ma tête, je ne savais pas s'ils étaient encore tous en vie, mais je devais tout faire pour tiré mon ami et mes concitoyens de là. La Reine comme elle s’appelait, remontait à vive allure sur sa toile à l'aide de son fils de soie. Se câble était exactement celui que j'avais trouvé près de l'école, outre les cocons, j'avais maintenant la certitude que c'était bien cette chose qui avait kidnappé les villageois et Daisuke. La voyant se déplacer rapidement dans les arbres pour une nouvelle fois m'attaquer d'en haut, je concentrais mon chakra dans mes mains pour en faire jaillir des lames de vents. Mon but premier était de couper les branches d'arbres pour que je puisse faire face à elle. Si elle restait en l'air, je ne pouvais pas l'attendre avec mes capacités.
L'araignée tomba lourdement sur le sol après que j'ai découpé quelques branches. Son poids était clairement sa plus grosse faiblesse, ne pouvant retenir toute cette masse, les arbres étaient extrêmement fragilisés. La Reine s’écrasa donc sur le sol après mon attaque réussi par chance. Je ne pouvais pas ignorer l'occasion qui m'était donnée d'envoyer un nouveau kunai dans sa direction, mais cette fois avec un parchemin explosif accroché à celui-ci. Je savais malheureusement que j'étais bien trop proche pour ne pas me prendre le contrecoup de mon attaque. Et quand l'explosion se déclenchait, je me retrouvais à projeter en arrière pour finir ma course sur un arbre.
Me relèvent lentement en crachant un peu de sang, je pouvais sentir l'odeur de la créature en train de brûler. Mais contrairement à ce que je pensais, elle était toujours en vie... Se tenant devant moi à une quinzaine de mètres, elle se redressait elle aussi sur ses pattes. Des cendres brûlaient encore sur son corps pendant qu'elle regardait mon âme.
-
Reine ne veut pas garder Nourriture, Reine veut tuer Nourriture !
L'araignée entama une course de ses huit membres pour me charger frontalement. Me laissant même pas une seconde de répit, je montais sur l'arbre le plus rapidement possible pour sauter par-dessus la créature qui m'avait déjà rejoint. Durant le saut, je pouvais voir la Reine essayé de m'attraper avec ses mâchoires, mais ne réussissant pas, elle commença à monter sur l'arbre où j'étais affalé il n'y avait pas dix secondes.
Je sortais cette fois-ci mon dernier kunai avant de retomber sur la région thoracique de la créature. Comme elle était en train de grimper, je décidais de planter ma lame dans sa strie thoracique pour ne pas tomber en arrière.
Elle grimpait extrêmement rapidement en l'air tout en essayant de m'attraper ou de me faire tomber. Malheureusement, elle allait bientôt réussir son coup. Depuis l'explosion et mon choc sur l'arbre je sentais que mes forces me quittaient peu à peu. __Dans un ultime effort, je prenais avec une main un nouveau parchemin. J'avais pris ma décision, je devais sauver à tout prix ses hommes, ses femmes et ses enfants quittent à en perdre la vie. Je collais le bout de papier sur le haut du corps de la Reine et me laissais tomber sur le sol.
Le choc contre le sol fut terrible pour mon corps au point où je ne ressentais même plus la douleur. Mes yeux se fermaient lentement sous l'explosion de la créature. Je pouvais la voir une dernière fois tomber sur le sol à côté de moi.
La lumière du soleil me réveillait au petit matin, à ma gauche gisait le cadavre d'un monstre à moitié brûler et avec un trou énorme au niveau du corps. Je me relevais doucement à cause des nombreuses blessures que j'avais subies. A vu d’œil, j'avais au moins cinq cotes casser et sûrement plusieurs fissures dans d'autres endroits de mon corps, mais la douleur était tel que je savais plus si j'avais mal à la jambe ou au bras.
Je regardais autour de moi pour voir les cocons accrochés dans les airs. Je devais rapidement les faire descendre et pour cela, je n'avais pas d'autre choix que de couper la toile de l'araignée. Je prenais un de mes kunais traînant par terre et je commençais à les faire tomber un par un. __
Une fois les sept corps sur le sol, je retournais au village chercher de l'aide pour pouvoir transporter les victimes à l’hôpital le plus vite possible.
Je retournais à l'entrer du village tant bien que mal pour y trouver de l'aide. Heureusement, quelques individus étaient présents et bien qu'ils voulaient m’emmener à l’hôpital, m'accompagnait là où j'avais terrassé la bête.
Une nouvelle fois sur les lieux, ceux-ci prirent en charge les victimes pour les amener dans les bâtiments pour les examiner. Je retournais d'ailleurs une dernière fois regarder ma victime. Son corps devenu raid après la mort était devenu bien pale. Ses pattes étaient recroquevillées sur elle comme l'insecte mesurant quelques minimètres. Et en repartant pour me faire examiner, je trébuchai sur une sphère blanche à quelque centimètre de la créature. La prenant dans les mains, je remarquais que ce boulet mesurait environ une vingtaine de centime et je pouvais distinguer la forme d'une araignée à l'intérieur.
*Elle était donc enceinte … Voilà pourquoi elle avait kidnappé toutes ces personnes …* Pensais-je.
Regardant de plus près, je pouvais voir que son abdomen était gorgé de ses sphères blanches, mais celles-ci complètement déchirée ou brûlée. M'en voulant d'avoir quand même tué une espèce rare, je pris la grande décision de garder cet œuf avec moi. Si la Reine pourvut d'intelligence, cela voulait dire que je pouvais peut-être éduquer son enfant. C'était en tout cas ce que j’espérais.
Le soir même, à l’hôpital, j’eus pour information que toutes les victimes dont Daisuke allait rester en vie. D'après les médecins, ils avaient seulement été empoisonnés les mettant dans un état de coma prolonger et qu'ils allaient se réveiller progressivement dans quelques jours. Quant à moi, je m'en tirais avec quatre côtés cassés, un tibia fissuré et une entorse aux poignées.