| La Forêt de Shikkotsu | Uzumaki Sazuka Expérience : 3373
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| | Mar 18 Sep 2018 - 18:57 | |
La Forêt de Shikkotsu
Je m’entraînais paisiblement avec Raizen, quelques kilomètres après la frontière, au beau milieu de la forêt. Un combat à priori équitable qui comme tous les autres devait nous permettre de constater de nos progrès mutuels et d’améliorer nos éventuels points faibles. Un entrainement tout ce qu’il y avait de plus banal en somme. Certes, je m’étais laissée envahir par le désir du combat, comme à chaque fois, et n’avais pas pu retenir mes coups ; comme le Meikyu. Je devais reconnaître que nous avions fait… un peu de bruit. De quoi faire fuir les pauvres petites bêtes qui habitaient ces lieux et qui étaient habituées à la quiétude qu’ils offraient. Nous étions clairement des intrus sur les paisibles terres de cette mystérieuse nation. J’avais voulu soigner le Kumojin, et stopper notre échange ; consciente de ce que nous étions en train de faire lorsque… tout était devenu noir autour de moi. Il m’était impossible d’expliquer ce qu’il venait de se produire, était-ce un nouveau jutsu du jeune homme ? Etait-ce la forêt elle-même qui se protégeait de nous ? Ou alors… une tierce personne cachée dans les buissons, ou ailleurs ; nous avait-elle mis hors d’état de nuire ? Il ne me semblait pas. Approcher la mort ne ressemblait pas à ça ; je le savais pertinemment… Alors… quoi ? Je me tenais au milieu d’une vaste plaine plongée dans l’obscurité, ressemblant à celles de Tetsu, je pouvais sentir sous mes pieds l’herbe fraiche ; celle qui avait connu la rosée du soir. Devant moi était dressée une porte familière, d’une immense bâtisse que j’avais fréquentée. Dans la pénombre, il me fallut quelques secondes pour la reconnaître. Le Dojo qui avait vu mes premiers pas et mes premiers mots. Puis des mots, des murmures dans la nuit se rapprochèrent, lentement. J’avais tourné la tête, mes prunelles ambrées posées sur ces ombres d’un passé lointain. Un homme, et une femme portant dans leurs bras un enfant ; se rapprochant inexorablement de cette grande porte en bois sombre. J’avais l’impression d’avoir déjà vécu ce moment sans pour autant m’en souvenir. Ces deux personnes aux visages occultés s’étaient immobilisées et une vive discussion s’engagea entre elles ; je ne comprenais pas la moitié ce qu’elles se disaient. -Ce pays… On ne pourra pas… on doit… Répétèrent les deux silhouettes, leurs visages penchés sur le nourrisson qu’elles tenaient entre leurs bras. Je ne comprenais toujours pas. Je voulus intervenir, leur demander ce qu’ils faisaient, qui ils étaient ; mais sans succès. Les deux parents semblaient… ne pas me voir, ni m’entendre ; comme si je n’étais ici qu’un fantôme ou une simple spectatrice, impuissante face au sort qu’ils réservaient à ce bébé. Je connaissais cet endroit, je savais quelles idées animaient les personnes qui l’occupaient. Ce n’étaient pas « de bonnes personnes ». C’était une erreur. -Nous t’aimerons toujours… L’un des deux déposa l’enfant dans l’herbe, devant la grande porte. Et les deux silhouettes se retournèrent. J’entendis quelques sanglots et les vis s’évanouir dans l’obscurité. Le seul témoin de la scène était là, abandonné devant cette porte de malheur, dans le froid hivernal du pays du fer. Ne pouvant rien faire, je l’observais, sans comprendre ce que je faisais là, ni ce qu’il faisait là. Quelques secondes, ou une éternité et j’entendis ses pleurs, ses cris. Eux aussi, je les connaissais sans pour autant les reconnaître. Je les avais déjà entendus. Ces pleurs d’enfant qui hantaient la plupart de mes nuits, qui résonnaient au milieu de cette plaine, devant cette porte. Il resta là, un moment, jusqu’à ce que la porte ne s’ouvre. Une bouffée d’air, le visage dégoulinant et ce mal de crâne lancinant qui s’insinuait jusqu’au plus profond de mon cerveau ; je m’étais redressée, subitement. Encore hagarde de cette scène que je venais de vivre, ou de revivre. Une scène que dont j’avais du mal à percevoir les tenants et les aboutissants. Une scène qui semblait cependant se préciser un peu plus à chaque fois. Je me frottai les yeux, en essuyai une larme que je n’avais pas senti couler. Je me sentais épuisée, éreintée et étrangement perdue. Alors que je me frottais les yeux, tentant de me souvenir avec précision de ce rêve, une voix me surprit. -Vous êtes réveillée ?Je sursautai. Ce n’était ni celle de Raizen, ni celle d’une personne que je connaissais où avec laquelle j’avais pu échanger. Je relevai la tête et observai tout autour de moi, à la recherche de cette voix féminine. Et, cherchant cette personne, je me rendis compte de l’endroit où j’étais. Sur quoi j’étais allongée. Ni une chambre, ni un lit. Cela ressemblait à… du bois ; et un parterre de feuilles. Puis mon regard se bloqua lorsque je vis face à moi une petite créature verte et blanche, sans bras ni jambes, de petits yeux dépassants au bout de ce qui semblait être des antennes. Je me souvenais soudainement. Elle m’avait parlé avant que je ne fasse ce rêve étrange. Que m’avait fait cette bestiole ? Et… comment faisait elle pour parler ? Je comprenais encore moins ce qu’il se passait ici que dans mes songes. Entre ce mal de crâne et cette impression d’avoir été… droguée… -J-je… j-je ne… ne pensais vraiment pas que vous alliez réagir ainsi, madame. Et, elle venait de recommencer. Me parler. Semblant culpabiliser. Malgré la douleur qui se faisait de plus en plus présente, je tentais rapidement de me remémorer quelque chose en rapport avec ça… Avec des créatures, animales ou insectes ; qui pouvaient parler. Je n’avais pas lu grand-chose là-dessus, si ce n’était quelques contes ou légendes ; ou… d’autres sur des animaux « sensibles ». Je plaquai la main sur mon crâne dans une tentative désespérée de calmer la douleur, et fouillai mes poches de l’autre sans trouver ce que j’y cherchais. ]-C’est… ceci que vous cherchez ? La petite bête venait de « cracher » mon flacon qui avait atterri pile sur mes genoux. Couvert d’un liquide visqueux semblable à de la… bave. Peu importait. J’avais besoin de ce qu’il contenait. Je le dévissai et en fis glisser une gélule que j’avalais avec précipitation ; comme si j’étais une junky devant son rail. Offrant ainsi un spectacle lamentable à… cette limace. Le seul avantage que ces maux de crâne m’offraient, leur douleur si particulière ; était sans doute de me rattacher à la réalité. Ceux-là, je ne les ressentais que lorsque j’étais parfaitement consciente. Ils ne survenaient jamais durant mon sommeil. ]-Vous êtes malade ?
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| | | Uzumaki Sazuka Expérience : 3373
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| | Jeu 20 Sep 2018 - 9:37 | |
Peu à peu la douleur s’était estompée. Ces gélules que j’avais mises au point quelques temps auparavant étaient vraiment efficaces et me permettaient de garder pied lorsque je subissais ces crises passagères. Si elles furent un temps un complet mystère, j’avais fini par en déterminer l’origine. Ce mal prenait sa source dans cette même faculté qui me permettait de ne rien oublier. C’était un exemple assez cruel de ce qu’était notre monde ; on ne pouvait rien avoir, sans rien donner en retour. Je pouvais me souvenir de tout, au presque et en retour je devais en souffrir ; c’était… un juste milieu, si l’on voulait. Même s’il avait tendance depuis quelques semaines à se déséquilibrer, ce juste milieu. Alors la question de la créature était… assez complexe, malgré son apparente simplicité. Je ne souffrais pas vraiment d’une maladie ; puisque je ne pouvais en être guérie mais ce n’était pas pour autant… l’état normal d’un être humain, même shinobi. Mais pour les autres… Je devais le reconnaître.
-En quelques sortes oui. Avais-je affirmé en observant la petite bête. Mais… -Qu’avez-vous ? M’interrompit-elle avant que je ne puisse lui demander ce qu’elle était. -Une forme d’hypermnésie... Répondis-je à nouveau, un peu suspicieuse quant à ses intentions. Puis je repris aussitôt, pour devancer sa prochaine question. J’ai une mémoire autobiographique très développée, je me souviens de tout ce que je lis et entends. Et parfois, je me remémore mon passé de façon incontrôlée, ce qui engendre… ce que tu as pu voir. -Ho… Hum… Ce doit être un peu pénible ! S’exclama la limace sans me quitter du regard ni même cligner d’un seul œil.
Je… discutais avec une limace… Et, elle semblait avoir de l’intérêt et de la pitié pour moi, c’était tellement surréaliste et encore plus pour moi qui rationnalisait tout ce qui m’entourait, mais ça… Cela me dépassait. Mais en même temps… cela m’intriguait. Et pourquoi m’avait-elle enlevé pour m’emmener ici ? J’avais lu un tas d’histoires de monstres, d’animaux sauvage assoiffés de sang allant jusqu’à trainer leurs proies dans leur caverne pour les dévorer, mortes ou vives. Mais là, face à moi… Il était difficile de croire qu’une… Limace, aussi grosse fut-elle, puisse… vouloir me dévorer vive. Enfin, je l’espérais, pour elle. Pour le moment, elle ne faisait que me poser des questions, et ne semblait pas spécialement hostile, au contraire même… Je devais en apprendre davantage…
-Un peu oui… Soupirais-je. Qu’es-tu ? Je n’ai jamais vu une limace… -Aussi grosse ? -Non…Qui parle… m’esclaffais-je. -Ha oui, ça… C’est, parce que je suis une limace spéciale, voyez-vous.
Je sentais que j’allais avoir du mal à progresser dans ma tentative de compréhension. Peut-être qu’en essayant une autre approche, j’obtiendrais d’autres informations, plus pertinentes, celles-ci. J’aurais préféré me trouver dans un rêve à cet instant, mais… ce n’en était pas un, clairement pas.
-Spéciale oui… Soupirais-je à nouveau en m’adossant au bois brut qui formait la tête de cette couche de feuillage. Cet endroit. Où suis-je ? Et… Tu as un nom ? -Vous soupirez beaucoup aussi. C’est une autre maladie ? demanda-t-elle de sa voix fluette. -Je… soupirais-je encore. Non… C’est un peu comme un toc, quand quelque chose m’ennuie. -Ah… Je vous ennuie ? Ou vous vous vous ennuyez toute seule ? Vous voulez jouer à un jeu ? On a un jeu ici, celle qui mange le plus vite sa feuille.
J’arquais un sourcil, me demandant si elle plaisantait ou si… J’esquissais un léger sourire, cela m’amusait en fait d’écouter cette chose, même si elle éludait toujours chacune de mes questions. A vrai dire, j’étais à peu près sûre qu’elle ne le faisait pas exprès. Sans doute n’avions-nous pas la même perception d’une discussion ou de la notion d’un « question-réponse ». Parce que, finalement, la seule qui avait donné des réponses ; c’était moi. Et ce n’étaient pas des questions banales qu’elle m’avait posées. Pour autant, je n’avais pas ressenti de mauvaises intentions chez elle… Bien, maintenant à défaut d’avoir les réponses que je voulais ; je pouvais au moins tenter de savoir comme m’en aller, si j’étais toujours bien au même endroit, au pays du bois. J’allais donc tenter quelque chose…
Je m’étais alors levée, enfin, autant que je pouvais si peu de hauteur il y avait au-dessus de moi. La limace dont je ne savais rien m’observait toujours et ne bougea même pas d’un poil, ou… d’une bave… je ne savais pas trop comment dire pour ce genre d’être. Néanmoins, pour que je puisse passer fallait il encore qu’elle daigne bouger, en fait. Elle n’était pas si grosse que ça, bien que la normale certes, mais sa taille suffisait à obstruer l’unique sortie. Et d’ailleurs, en me redressant, j’observais cette pièce où j’étais. Ce n’était pas une construction humaine, non, j’avais plutôt l’impression de me trouver… dans un arbre, un tronc, un très large tronc d’arbre. Que devais-je faire ? La virer d’un coup de pied, ou lui demander l’autorisation de sortir ? Ouais… Si c’était pour qu’elle me réponde à côté de la plaque… Mais en même temps, cela m’ennuyait un peu de me montrer violente alors qu’elle n’avait… rien fait.
Fort heureusement, je n’eus pas à décider. La bave qu’avait répandue autour d’elle la bestiole m’avait fait glisser et mon pied avait atterri en plein dans… tête ? je me relevai subitement pour voir si je l’avais tué par mégarde, mais non ! Elle n’avait pas… bougé d’un centimètre. Elle était sacrément robuste et ce n’était pourtant pas la force qui me manquait.
-Ah, désolée. S’excusa aussitôt mon improbable interlocutrice. Je fais beaucoup de bave… Je ne suis pas encore très au point là-dessus… Je suis encore jeune, vous savez. J’ai plusieurs lunes. Sept cent deux lunes en fait. Même. -Tu as… presque deux ans ? m’étonnais-je. -Des ans ? Qu’est-ce que des ans ? -C’est… plusieurs lunes. Trois cent soixante-cinq lune font un an.
Alors que j’avais tenté de m’enfuir, après avoir chuté ; voilà que je me retrouvais à expliquer à une limace ce qu’étaient des années. Une limace qui avait donc… deux ans. Et qui parlait. Et qui était aussi grosse qu’un chat obèse. Bien sûr, j’étais étonnée et très surprise de tout cela d’autant que je n’y comprenais pas grand-chose de plus qu’à mon réveil.
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| | | Uzumaki Sazuka Expérience : 3373
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| | Ven 21 Sep 2018 - 0:37 | |
Alors que je lui expliquais le fonctionnement des années, la « petite » limace sembla se mettre en alerte, c’un seule coup. Ses yeux, ou ses antennes ; se dressèrent. Elle ne semblait plus écouter ce que je lui disais, quelque chose d’autre, que je ne voyais pas, semblait attirer son attention. Tout à coup, une nouvelle voix, un peu plus rauque celle-ci, me surprit. Se pouvait-il que… J’allais le savoir très rapidement.
-Soyogu, où es-tu ? -Làààà ! Répondit joyeusement… Soyogu. -Que fais-tu ? -Riiiiiien ! Dit-elle avec ce ton typique qu’abordait les enfants lorsqu’ils avaient commis une bêtise.
Je l’observais d’un air intrigué. On aurait dit que… La… mère de cette limace l’appelait. Je me demandais à quoi elle pouvait ressembler, était-elle aussi grosse ? Plus grosse encore ? Si celle-ci n’avait que deux ans, quel âge pouvait avoir l’autre qui l’appelait, au dehors. Rapidement l’idée que leur taille soit proportionnelle à leur âge me traversa l’esprit, et m’effraya presque. Pas que j’eusse peur pour ma vie, mais c’était contre nature, largement. Cela-dit… qu’est ce qui ne l’était pas dans ce monde dans lequel nous vivions ? Des shinobis, des démons, des dieux anciens… Pourquoi pas des animaux ou insectes géants pouvant parler, alors ? Malgré celle qui se tenait toujours devant, qui observait derrière elle ; j’étais toujours aussi sceptique. J’avais beaucoup de mal avec l’irrationnel, même si j’avais des preuves bien tangibles à portée de main.
Puis, un énorme œil semblable à celui de la petite limace passa par l’orifice qui servait de « porte » à ce tronc. L’œil globuleux me fixa pendant quelques secondes et se retira.
-Soyogu, quelle bêtise as-tu encore fait ? -Aucuuuuune… Persista le limaçon. -Sors de ce tronc, immédiatement. Ordonna-t-elle avec le plus grand des calmes. -Ouiiii… Et elle disparut par ce trou duquel filtrait une douce lumière.
Sans toujours comprendre la majeure partie de l’endroit où j’avais atterri ni même à quoi je faisais face ; j’avais néanmoins compris, finalement, que j’avais été… enlevée par un… bébé limace. Enfin… un bébé. Cela me semblait d’un grotesque sans nom. Et je ne voyais pas comment elle avait pu faire ça, c’était… impossible. A moins que… Non, je ne pouvais me permettre de valider cette théorie. Une limace plus grosse qu’un gros chat, ok. Qui parle, pourquoi pas… Qui maîtrise le fuinjutsu ? Là, je commençais réellement à tiquer et me demander si finalement je n’étais pas dans un rêve d’une nouvelle nature. Pour m’en assurer, j’eus l’excellente idée de me mordre la main jusqu’au sang. La douleur étant bien réelle, et semblant être toujours au même endroit, je devais bien m’y résoudre… Et du coup, cela revêtait une nouvelle couleur, celle de la fascination. Venais-je de faire une découverte unique ?
Observant ma main et les perles de sangs qui coulaient le long de cette dernière, j’eus une autre bonne idée ; celle de me soigner. Je fis un signe et appliquai ma main sur la blessure. Mais, étrangement, rien ne se passa. Je ne parvenais pas à canaliser mon chakra dans main, ni faire appel à mon énergie vitale. Etait-ce un effet de mon « médicament » ? Ou de mon mal de crâne ? Ou encore… de la quelconque substance que m’avait « injectée » Soyogu ? D’ailleurs… Soyogu… Je comprenais mieux pourquoi je n’arrivais pas à obtenir les informations que je voulais… Parler à une limace de deux ans, c’était comme parler à un enfant de six, à priori. Enfin, cela ne réglait en rien mon problème qui semblait « grave » puisque je n’arrivais à utiliser aucun de mes jutsu médicaux, ni aucun autre, d’ailleurs. Et la voix de l’autre limace raisonna à nouveau alors que ses yeux passèrent de nouveau par la fente du tronc.
-Veuillez excuser Soyogu Madame. Cette limace ne fait que des bêtises ces derniers temps. Comprenez-vous ? Me dit-elle en m’observant en train de gesticuler dans tous les sens, tentant de faire appel désespérément à mon chakra. Que faites-vous ? S’interrogea-t-elle alors, autant que moi. -J’essaye d’utiliser mon chakra, pour me soigner. Dis-je sur un ton autant énervé que désemparé. -Ah… Chakra… Vous n’en avez plus. Oh, vous êtes blessée ? Remarqua-t-elle. C’est Soyogu ? Inquiète. -Non. Enfin oui… mais… non. Ce n’est pas « Soyogu », c’est moi. Et comment ça je n’ai plus de chakra ?! -Vous vous blessez toute seule ? C’est… inquiétant. Sortez, nous allons vous soigner. Dit-elle sur ce même ton trainant, monotone.
Sortir pour me faire soigner… Déjà, je pouvais sortir, c’était une bonne chose. Alors, je m’exécutais ; au moins j’allais pouvoir me rendre compte de l’endroit où je me trouvais, et confirmer mon hypothèse ; bien que ses seuls yeux me donnaient un aperçu de sa probable taille. Et une fois dehors… bingo, je ne m’étais pas trompée. Une autre limace, cette fois-ci plus grande que moi se tenait là, me surplombant amplement. Une créature impressionnante aux rayures bleues sur un fond blanc ; même si ce n’était qu’une limace. Les yeux écarquillés, je n’arrivais pas à les détacher de cette chose venue d’un autre monde. Et plus ubuesque encore, lorsqu'elle se « secoua », une toute petite limace, plus petite cette fois que Soyogu, me tomba dessus et rampa rapidement jusqu’à ma main. Je sentis un léger picotement puis une chaleur intense qui fit disparaître toute douleur. Et elle disparut, comme ça, pouf. J’observais ma main ; il n’y avait plus aucune trace, cette morsure que je m’étais infligée s’était résorbée. Cela ressemblait à ce que je faisais… étrangement.
-Vous devriez aller mieux, madame. -Eh… Merci. Pouvez me dire où je suis là, et pourquoi je suis ici ? -Oui bien sûr. Vous êtes dans la Forêt de Shikkotsu. Dit-elle en commençant à se mouvoir, contrairement à ce que je pensais ; ces limaces n’étaient pas si lentes que ça… Et vous êtes ici par erreur. -Par erreur ?! M’exclamais-je. C’était tout de même… Comment je suis arrivée ici… par erreur ? -Aaah… C’est Soyogu. Elle est jeune vous savez. Elle vous a invoqué ici parce qu’elle doit vous apprécier. Me répondit-elle sur un ton toujours aussi plat, d’une voix mi-rauque mi-douce. Cela fait depuis longtemps que nous n’avons pas vu d’humain ici. Et elle, encore moins. Elle a deux, vous comprenez ? -Je comprends… enfin… pas tout à fait. Mais presque ! Dis-je en continuant de la suivre, observant les grands arbres qui nous entouraient. Ils ressemblaient beaucoup à ceux du pays du bois… Il y a d’autres personnes que moi, ici ? -Hahaha… Rigola-t-elle. Enfin, j’interprétais ça comme un rire puisque tout avait la même nuance dans son ton. Je vous l’ai dit. Cela fait longtemps que nous n’avons pas vu d’humains. Et, habituellement… continuait-elle d’expliquer toujours aussi lentement. Nous n’allons pas vous chercher. Vous venez de vous-même. La Grande Forêt de Shikkotsu est sacrée, vous savez… -Sacrée… Repris-je pensive. Comment se fait-il que je ne puisse utiliser mon chakra, ici ? -Vous vouliez l’utiliser pour vous soigner… mais c’est inutile ici, parce que nous sommes ici. Nous prenons soin de la nature, des animaux et… des humains. Même s’ils détruisent les forêts d’Hayashi. Comme vous. -Mais… Oh, elle m’avait fait culpabiliser. C’était une première, et c’était une limace qui y était parvenue… impensable.
Effectivement, je m’en étais voulue lorsque j’avais projeté le Meikyu à travers les arbres, les brisant sur son sillage. Mais lui aussi avait fait les dégâts alors pourquoi moi étais-je là, et pas lui ? Une nouvelle question que je me posais alors que je n’avais pas encore eu toutes les réponses que je voulais. J’avais encore cette désagréable impression que je n’allais pas m’en sortir, ou tout au moins que je n’allais comprendre tous les tenants et aboutissants de ma situation. Alors que nous continuâmes de marcher sur ce qui était en fait un chemin parmi des arbres dont les troncs étaient habités eux aussi par des limaces ; dont je voyais simplement les yeux globuleux dépasser des « entrées » de leurs « maisons » ; je pouvais même entendre des murmures sur notre passage.
-Ne vous inquiétez pas. Beaucoup d’entre elles n’ont jamais vu d’humain. Personne ne vous fera de mal ici, si vous respectez la Forêt de Shikkotsu. -Hum… Même si je n’ai pas besoin de mon chakra ici, sauriez pourquoi je ne peux pas l’utiliser ? Redemandais-je, de façon tout aussi calme qu’elle. -Vous êtes une intruse ici. La Forêt se charge de votre chakra. Votre prédécesseur s’est débrouillé sans pendant quelques temps. -Pendant quelques temps ? Et, où allons-nous ? -Je vous emmène voir Dame Yutaka. Notre princesse. Et moi, c’est Katsuya.
Au point où j’en étais et avec tout ce que je venais de voir, il m’était difficile de rester aussi perplexe qu’à mon réveil. Je devais me faire à l’idée que ces immenses créatures existaient, qu’un tel endroit existait. Mais, je me demandais toujours pourquoi je ne pouvais pas repartir, ou pourquoi elles ne me renvoyaient pas là d’où je venais, puisqu’à priori je n’étais pas vraiment une invitée. Enfin…. J’allais rencontrer, donc, leur princesse. Ce qui me laissait penser que chez eux aussi il y avait un système hiérarchique, comme à Kumo. Cela dit, j’avais du mal à cerner sa nature. Elles ne semblaient pas être régies par un système économique et me paraissaient malgré les apparences, très amicales. Que me réservaient-elles ? Allais-je tout de même finir en repas pour limace ? Ou… en sujet d’étude ? Car oui, je n’oubliais que cette Katsuya disposait de certains dons de régénération…
Dernière édition par Ikeda Sazuka le Ven 28 Sep 2018 - 2:46, édité 2 fois |
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| | Lun 24 Sep 2018 - 3:27 | |
Nos pas nous menèrent assez rapidement, malgré l’expression « lent comme une limace », jusqu’à leur palais. C’était un immense arbre, avec un énorme tronc où on pouvait voir circuler plusieurs autres limaces ; toutes différentes et un peu intriguées que les autres parce que j’étais. Sans doute que pour elles… C’était moi la limace, au sens péjoratif du terme. Aucune n’était plus grosse, pour le moment, que Katsuya, vu sa taille ; elle devait être importante, ici. Nous en entrâmes donc dans ce tronc-ci. Je me demandais comment était-il possible qu’Hayashi abrite un tel endroit ; je voulais dire… La taille de cette arbre… On l’aurait certainement vu à des dizaines de kilomètres à la ronde et pourtant, je n’avais aucun souvenir d’un tel paysage à notre arrivée, et même avant. Des arbres assez banals surtout… Enfin. Nous gravîmes ensuite une petite pente argileuse qui nous mena devant… évidemment, un trône.
Là, se tenait une autre Limace aux nuances rosées ; plus gros encore que Katsuya et… plus moche aussi. Pour une limace, c’était assez compliqué d’être moche, à la base. Enfin, je n’allais pas l’insulter en public, bien sûr que non ; je savais me tenir même pour une humaine ou une kunoichi. Katsuya me présenta donc à leur princesse et je m’inclinais légèrement, respectueusement. Ressentais-je vraiment du respect ? Difficile à dire ; vu sa taille et celle de ce qui lui servait de bouche, elle aurait pu me gober d’un seul coup ! Alors, autant faire preuve de déférence.
-Comment vous appelez-vous ?
C’était la première depuis mon arrivée qu’on me demandait mon nom, ou non, à mon réveil aussi… Me dire que je ne m’étais pas souvenue de ça m’inquiéta un bref instant, laissant un blanc de quelques secondes s’installer jusqu’à ce que je me reprenne avant de passer pour… une simplette. En fait, il fallait dire que j’étais aussi impressionnée par ce que je découvrais, cela me fascinait. C’était un endroit… merveilleux, d’une certaine façon.
-Ikeda Sazuka. Répondis-je finalement. -Bien Madame Sazuka, qu’êtes-vous ? -Une… une femme ? dis-je avec une mimique. -Oui. C’est ce que vous êtes. Mais à part ça, qu’êtes-vous ? -Un médecin. Une kunoichi. Une Kumojin ? En fait, j’étais beaucoup de choses en plus de ça ; mais certaines devaient être tues pour le moment.
J’entendis quelques murmures s’élever parmi les quelques autres limaces, de toutes tailles, qui se trouvaient ici. Je ne savais pas vraiment ce qui provoquait ces chuchotements auxquels je ne comprenais rien. Avais-je quelque chose… de mal ? J’allais sans doute le savoir très rapidement.
-Un médecin… Une Kunoichi… Une… Kumojin ? Une Kumojin ? Qu’est-ce que Kumo ? -C’est… mon village, là où j’habite. Comme la forêt de Shikkotsu vous réunit ; mon village réuni de nombreux shinobi. -Oh, je vois. Et vous êtes médecin dans votre Kumo ? Vous êtes un sage ? -Ah… hum… Un sage ? A vrai dire… j’ai beaucoup de savoir, en tout genre ; mais… je ne suis pas… un sage. -Ah bon ? Pourtant, votre ami humain a lancé les hostilités contre vous. Vous êtes défendue. Vous avez stoppé ce ridicule affrontement. Et vous l’avez soigné. Vous avez une certaine sagesse.
En y réfléchissant un peu… Je ne pouvais pas lui donner raison, j’avais une autre vision de ce qu’était un sage et moi ; j’en étais assez loin. Cela-dit… Elle n’avait pas totalement tort, d’une certaine façon. Mais quoi qu’il en fut c’était un qualificatif que je ne pouvais pas accepter ; pas par modestie ou par esprit d’opposition, non. Seulement, je doutais qu’un sage, quelle qu’en fut la définition ; avait autant de morts à son actif que moi… Si depuis que j’étais à Kumo j’avais su taire ce penchant irrationnel et montrer un visage bien plus lumineux que par le passé, je n’en demeurais pas moins… moi. Une criminelle Tetsujin recherchée pour des actes innommables.
-Non, sincèrement. Je n’ai été que rationnelle. Mon intention n’était pas de… souiller les forêts d’Hayashi de nos jutsu… -Vous n’êtes pas un sage alors… Mais une humaine intelligente, c’est déjà bien, vous savez. Vous serez donc… notre invitée. -Ravie de l’entendre. Souris-je brièvement. Pendant combien de temps serais-je votre invitée ? -Vous venez d’arriver. Ne soyez pas pressée, Madame Sazuka. Katsuya va vous montrer où vous dormirez. -Bien Dame Yutaka. Venez Sazuka. Suivez-moi.
Quel échange… bizarre. Je n’avais rien appris de plus durant cette rencontre très… Si ce n’était que ces limaces savaient ce qu’étaient des shinobi et des médecins ; ce qui ne m’étonnait pas vraiment pour tout dire. Après tout, Katsuya avait parlé d’un prédécesseur, qui avait dû se passer de son chakra pendant… longtemps apparemment. Et d’ailleurs… Cette forêt.. Son bois… m’intriguaient. J’étais donc dans un endroit où le chakra n’avait pas cour… Bien que… Les limaces, elles, semblaient en bénéficier. Puis ce comme une révélation : j’étais une intruse. Elle me l’avait dit… Sans doute que si je n’étais plus perçu comme telle ; alors je retrouverai mes pleines capacités ?
-Dis moi Katsuya. Qui était mon… prédécesseur ? -Un homme. Dit-elle soudainement guillerette. -Ook… Il avait… un nom ? -Médecin, shinobi ; comme vous. -… Hum… il était quoi ? -Médecin, shinobi comme vous, je viens de le dire. -Un prénom ? Soupirais-je. -Uzumaki Tsuna.
Je gardais le silence un moment. Réfléchissant à cette réponse que venait de me donner Katsuya la limace. Je venais de comprendre que pour obtenir des réponses précises, ou au moins à peu près ; il fallait leur poser des questions toutes aussi pointues. C’était intéressant de constater que nous avions le même fonctionnement, le même raisonnement. Sauf que le leur était bien plus… aigu que le mien dans ce domaine. De plus, elles ne semblaient pas mentir. Aucune d’entre elles. Ni même déformer la vérité ; comme je pouvais le faire selon les besoins.
Puis, il y avait ce nom. Uzumaki. Cela me parlait. Je me souvenais d’un livre que j’avais lu non pas à Kumo, mais à Tatsu. Un clan jadis puissant aujourd’hui éclaté et disparate. J’aurais bien aimé le rencontrer tien… au moins, nous avions un point commun : avoir visité ce lieu. Puis s’il était aussi médecin… Double coup pour moi. Une bonne information que je venais de récupérer, cette fois. J’étais fière de moi, de mes progrès en à peine deux ou trois heures. J’étais donc impatiente de voir la suite, finalement. Je n’avais qu’à considérer mon séjour ici… comme des vacances.
-Qu’a-t-il fait de son temps ici ? Lui demandais-je alors que nous approchions d’un tronc, sans doute… le « mien ». -Etudié, enseigné… Il posait autant de questions que vous.
J’affichais un air surpris, me demandant si je ne venais pas d’assister à une pointe de sarcasme !
-Voilà, vous dormirez ici. Que mangez vous ? -Des plantes, des légumes… -Oh ! Comme nous. Formidable. Reposez vous, vous en avez besoin. Je reviendrai.
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| | | Uzumaki Sazuka Expérience : 3373
Messages : 1554 Date d'inscription : 05/06/2017
| | Mar 25 Sep 2018 - 16:51 | |
Apprendre et enseigner. Je me demandais de quoi pouvait bien parler Katsuya. Une question qui flotta tout le reste de la nuit dans mon esprit, alors que j’étais allongée sur un tas de larges feuilles faisant office de matelas –j’avais connu moins confortable, donc cela me suffisait. Je devais trouver le sommeil, me reposer ; mais cela me semblait impossible. L’excitation de ces premières journées passées dans cette Forêt l’emportait amplement sur ma fatigue. Je devais vraiment me forcer pour m’endormir…
Jusqu’aujourd’hui, je n’avais pas fait grand-chose. Quelques présentations, de courtes escapades autour de ce qui était leur village ; la visite de leur nursery… Et même si cette dernière m’avait impressionnée ; voir autant de limace au même endroit, de cette taille, était toujours aussi surprenant ; et bien finalement… je n’avais rien fait d’autre que de les écouter parler, de les observer ou les suivre. Enfin, surtout Katsuya qui à priori avait été désignée pour me servir de guide, ou de garde.
Sans en parler, j’étais à peu près sûre qu’elle me testait et m’observait tout autant que je m’intéressais à elle ; tentant probablement de savoir si j’étais réellement une « humaine » de confiance, ou pas. A vrai dire, je n’en savais strictement rien. Tout ceci était encore pour moi très mystérieux. Et notamment que je ne puisse toujours pas repartir. Alors au détour d’une discussion banale avec la limace Katsuya –oui parce qu’après plusieurs jours passés avec elles… cela devenait banal- je lui demandai :
-Katsuya, qu’attendez-vous de moi ? Je veux dire ; toi, tes sœurs et Dame Yutaka ? -Nous voulons savoir… Si vous êtes digne, Sazuka, de notre confiance ; et de notre allégeance. Répondit-elle sur son habituel ton monotone. -De… votre allégeance ? Envers qui ? L’étonnement marquait ma voix. -Vous, Sazuka. Mais avant nous devons nous assurer que vous soyez digne.
Digne de leur allégeance ? J’avais un peu de mal à comprendre, une nouvelle fois, de quoi me parlait cette limace. Je n’avais pas besoin de leur allégeance, ni eux de la mienne ; dans le fond tout ce qui comptait pour moi, c’était de repartir. Plus le temps passait et plus on se demanderait où moi j’étais passée, sans parler du Meikyu. Bien sûr je savais qu’il n’était pas vraiment du genre à s’inquiéter puis, nous avions une mission. Nous savions que la mission passait avant le reste, nous étions des shinobi entraînés.
-Mais… que ferai-je de votre allégeance ? Je veux dire… je ne suis qu’une femme parmi tant d’autres… Une personne assez lambda… -Ah, vous ne comprenez pas. Vous disiez disposer d’un grand savoir. C’était faux ? -Non, enfin… je ne crois pas ! M’offusquais-je momentanément. Mais je ne comprends pas… ce que vous êtes… à vrai dire. -Reconnaître son ignorance est un bon début. Nous sommes les Limaces de Shikkotsu. Comme les Crapauds du Mont Myoboku.
Ah voilà qui éclaircissait tout… à ceci près que je n’avais jamais entendu parler ni de l’un, ni de l’autre. Mais j’avais compris une nouvelle chose. Ces limaces n’étaient pas les seules animaux… « comme ça », dotés de la parole, et de chakra… Pourquoi m’étonnais-je depuis le début ? J’étais dans un pays où la faune et la flore avaient subi des mutations dues à l’hypothétique omniprésence de chakra émanant de ces arbres au bois spécial… Finalement, c’était logique ; elles étaient sans doutes issues de cette évolution… Depuis… longtemps, vue la taille de leur princesse qui devait aussi être leur doyenne. Enfin, je devais valider mon hypothèse…
-Il y a donc d’autres animaux comme toi, Katsuya ? En dehors de tes sœurs ? -Bien sûr. Des insectes aussi. Mais plus rares. Beaucoup d’animaux ont des capacités amplifiées par le chakra. Le chakra d’Hayashi et de la Forêt de Shikkotsu a éveillé notre conscience il y a des décennies, et des décennies. Avant même que vous, humains, ne soyez capables de maîtriser vos énergies. -Je vois… Nous sommes donc, les humains… comme vous. Nous avons suivi la même évolution… Repris-je, pensive.
En une phrase, Katsuya venait de m’apporter l’une des clés qui résolvait mon incompréhension de ce que je vivais à cet instant. Ils étaient… les shinobi de la nature, en quelques sortes. Mais je trouvais cela étrange que jamais auparavant je n’en eus entendu parler, ni même vu un seul. Avais-je vécu si longtemps dans mon monde, enfermée dans mon obsession pour ne pas l’avoir remarqué ? Ce que je pensais être une découverte devait en fait être connue d’un nombre incalculable de personne. Cet Uzumaki par exemple… Et s’il y avait autant d’animaux sensibles au chakra que d’hommes et de femmes… Alors… Ce n’était pas si rare. Cette révélation retirait un peu de la superbe à cette histoire fascinante, mais au moins, j’avais appris quelque chose d’important.
-Oui. Reprit-elle. Vous disiez être une shinobi. Les Shinobi savent ce que nous sommes. Mais vous, vous ne savez pas. -Haha… Rigolais-je gênée. En fait, je ne suis shinobi que depuis très peu de temps… Je n’ai pas les mêmes bases que ceux qui le sont depuis… plus longtemps. Pour tout dire, je ne connaissais pas l’existence des affinités, de l’art des sceaux et de beaucoup de chose en rapport avec les shinobi. -Oh… Huuuum… Vous êtes un curieux spécimen, Madame Sazuka. Un curieux spécimen, oui… -Ouais… On me le dit souvent. Mais j’apprends vite. Ajoutais-je en esquissant un large sourire qui attira le regard de Katsuya. -Nous aussi, et vous nous avez déjà beaucoup appris.
Je leur avais appris ? Quoi donc ? Je n’avais pas eu l’impression de leur apprendre quoi que ce soit pourtant… Ou alors, elles avaient tiré un enseignement juste en m’observant ? Autant elles pouvaient être amusantes, à mes yeux en tout cas, autant leurs phrases pleines de mystère, leurs indices lâchés au compte-goutte pouvaient… m’ennuyer. Mais au final, j’avais surement appris autant qu’elles, ces derniers jours. Apprendre à me débrouiller sans faire appel à mon chakra… vivre normalement, en tant que simple humaine au milieu de créatures « surnaturelles ». Je comprenais mieux aussi ce que pouvaient ressentir les personnes dépourvues de sensibilité chakratique, ou plus simplement des animaux…
Mais ces jours passés sans pouvoir user de mon chakra avait un effet à double tranchant sur moi. Si cela me permettait un retour aux sources, cela m’affectait aussi. Mes maux de tête, et mes crises hypermnésiques se faisaient plus fréquentes, et les cacher m’était de plus en plus difficile. A cela s’ajoutait que ma réserve de « médicaments » anti-crise s’amenuisait rapidement, trop d’ailleurs pour que je puisse rester ici encore très longtemps. Un problème que j’allais soulever rapidement. Si ces limaces étaient aussi érudites que je le pensais, elles trouveraient sans doute une solution, avec moi ; car je ne connaissais quasiment aucunes des plantes qui poussaient ici…
J’attendis tout de même le lendemain, lorsque Katsuya me retrouva pour me faire découvrir un étang, à proximité.
-Katsuya ? Soyogu vous a parlé de mon problème, je suppose ? -Votre cerveau malade ? Oui. -Ouais… il se trouve que pour traiter ma maladie, je prends ces médicaments. Lui dis-je en montrant le flacon orange contenant moins d’une dizaine de pilule. Je les ai conçues à partir de plantes qui poussent à Kaminari. -Oui, nous savions aussi que vous aviez ces pilules. Et que vous n’en avez plus beaucoup. -Ha… oui. Et si je n’en ai plus… Je risque d’avoir des… problèmes. Soupirais-je. Vous pourriez m’aider, peut être… à trouver une solution ? Lui demandais-je en m’asseyant au bord de l’eau. -Nous pouvons. Bien que nous ne connaissions pas exactement le fonctionnement du cerveau d’un humain. Nous trouverons les plantes adéquates. Affirma-t-elle avec ce ton toujours si particulier.
Bien, j’étais rassurée sur ce point, peut-être que cet endroit, cette forêt si particulière recelait d’une plante plus « performante » que toutes celles que j’employais pour préparer ce médicament. Cela dit, je ne m’étais pas imaginée qu’elle allait vouloir se mettre au travail maintenant et fus surprise lorsqu’elle me demanda de lui remettre une de mes gélules. Je doutais sincèrement, malgré leur talent incontestable quant à l’utilisation du chakra « médical », ou vital comme j’aimais l’appeler ; qu’elles disposent des outils nécessaires pour analyser sa composition précise. Il serait même plus simple que je leur indique de quoi était fait ce traitement. Mais bon, je m’exécutais, ne voulant pas contrarier ses plans. Je lui tendis donc la main, la gélule au bout des doigts et sans que je m’y attende, elle la goba ; ma main, et la relâcha.
-Euh, tu as… avalé la gélule ? Intriguée. Sûrement était elle insensible à ses effets... je ne voyais pas d'autre explication. -Oui. Je sais ainsi ce que je dois chercher. Nous connaissons les plantes. Toutes les plantes. -Je vois… Ceci expliquant cela alors… Rigolais-je.
De surprises en surprises… Puis elle s’éloigna, en me demandant, ou plutôt m’informant que je connaissais le chemin pour rejoindre le « village » ; et que je pouvais y retourner quand je le souhaitais. J’avais l’impression qu’un premier lien de confiance s’établissait lentement mais sûrement entre nous. Il me restait encore plusieurs questions à élucider, mais j’avais, ce jour, bien progressé. Pour la première fois je me demandais de quoi serait fait le lendemain.
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| | | Uzumaki Sazuka Expérience : 3373
Messages : 1554 Date d'inscription : 05/06/2017
| | Mar 25 Sep 2018 - 20:32 | |
Mon flacon s’épuisa rapidement au fil des jours et des crises qui m’impactaient quotidiennement. Elles étaient bien plus fréquentes qu’auparavant, plus dévastatrices aussi. Mes nuits furent elles aussi perturbées ; et ces crises, de violents maux de tête accompagnés de période « d’absence » semblaient avoir raison de ma résistance et de ma tolérance au manqe de sommeil. Un état déplorable qui n’échappa pas à une bonne partie des limaces de ce « village ». Certaines d’entre elles me veillaient même pendant de longues heures en m’assurant que Katsuya, alors partie en quête des fameuses plantes serait de retour rapidement. Cela faisait plus d’une semaine. Plus en détail, mon état était celui d’une personne subissant un sevrage. J’avais compris que mon déclin n’était pas totalement dû à ma pathologie mais aussi à ce traitement que je m’étais prodigué.
Sans doute les plantes que j’avais utilisé avaient des effets secondaires que je n’avais pas évalués… Après tout, je n’avais pu réaliser aucun test sur leur fiabilité ; j’avais été mon propre cobaye et j’en payais maintenant le prix fort. Je n’avais fait qu’empirer ma maladie… Comme si ces gélules avaient agi comme un couvercle retenant la pression, et maintenant qu’il avait sauté… Voilà le résultat. Mes maux de crâne jadis provoqués par mes « crises mémorielles » se manifestaient maintenant sans stimuli ; d’eux-mêmes. J’étais à leur merci et les créatures qui m’entouraient, malgré leurs capacités exceptionnelles ; n’y pouvaient rien. Mais cette fatigue, ne pas pouvoir bouger ; rester allongée m’avait aussi permis de réfléchir, lorsque je le pouvais ; à tous les tenants de cette situation.
Et j’en avais conclu que ce lieu y était aussi pour quelque chose ; que le bois ancestral absorbe mon chakra n’était pas si anodin que je le pensais. Mon chakra, et mon l’énergie vitale à laquelle je faisais appel lorsque je soignais des blessures ; devaient avoir comme un effet… catalyseur. Grosso modo, mes énergies endiguaient le mal et le restreignaient ; sans elles, il pouvait se manifester, et s’étendre. Je savais que je souffrais d’une dégénérescence, depuis que je fus en âge de le comprendre… Mais j’avais toujours ignoré son fonctionnement. Il s’était… précisé. Mes souvenirs s’enchaînaient les uns après les autres, en appelant de nouveaux… Comme ce que décrivaient les personnes ayant réchappé à la mort : je voyais ma vie défiler devant mes yeux, inlassablement, sans s’arrêter ; m’enfermant peu à peu dans mon esprit, devant ce film. Il fallait imaginer une infinité d’images par secondes, multipliée par le nombre de jours d’existence que j’avais à mon compteur…
Après plusieurs jours d’attente, j’avais fini par fermer les yeux ; plongée dans un rêve sans fin, un rêve… réel. Celui d’une vie sombre ponctuée de quelques éclaircies. Je n’arrivais plus à réfléchir, plus à compter, plus à estimer. Combien de temps mon cerveau endurerait-il la vitesse et la violence de ces signaux électriques ? Il m’était impossible de le dire. Sûrement peu de temps, comme tout être humain. Il finirait par griller… comme une ampoule en constante surtension. Mais, alors que je pensais mes jours finis ; tout s’arrêta, nette. Me plongeant dans le noir le plus total. Plus aucune image ne me parvenait, comme si quelqu’un venait de couper la pellicule. Le mal qui me tiraillait disparut lui aussi… Etait-ce la fin ? Etais-je arrivée au bout de mes limites ? Avais-je passé le panneau signalant la fin ? Je… ne savais pas. Puis, je rouvris les yeux, une faible lueur filtrant derrière une grande silhouette parvenait à m’éblouir. Et, dans un effort incommensurable, je parvins à prononcer quelques mots.
-Pa… Et voyant cette forme s’éclaircir je vis… Katsuya ? -Bonjour Madame Sazuka. Comment vous sentez-vous ? -Je… suis fatiguée. Mais… ça va. -C’est bon signe alors. J’ai trouvé les plantes. Ce que vous preniez, était du poison. -Je… je sais. Soufflais-je en tentant de me redresser. -Non, restez allongée. Vous êtes faible. Vous lèverez demain, ou après-demain. Je vais prévenir Dame Yutaka de votre rétablissement. -Merci Katsuya… Dis-je alors que mes yeux se refermèrent.
Je dormis trois jours entiers. Et je n’avais jamais si bien dormi de toute ma vie. A mon réveil, je sursautais en apercevant la petite limace sur moi –Soyogu- m’observant. Et soupirai profondément. J’avais réchappé à une probable mort et voilà que cella là voulait me faire faire une crise cardiaque… Puis alors que je me redressais pour m’étirer, la limace hurla !
-RéveEeiiiiLlée ! -Woh… Moins fort Soyogu… me plains-je. -Contente de vous voir réveillée Madame Sazuka. Dit Katsuya dont je ne voyais qu’un tentacule dépasser par « l’entrée » du tronc. Puis elle entra. -J’ai bien cru… Soupirais-je. Enfin, merci pour ton aide. -Vous devriez pouvoir utiliser votre chakra à nouveau. Il semblerait que vous soyez acceptée par la Forêt.
M’annonça-t-elle. J’étais cette fois-ci perplexe, plus qu’avant. J’avais une toute autre hypothèse quand à un « retour » de mon chakra. La même qui m’avait laissé penser que mes énergies me permettaient d’endurer ma maladie. Si je disposais à nouveau de mon chakra, c’était plutôt –selon moi- parce que le bois de cette forêt avait absorbé tout mon chakra. Un processus qui avait failli me tuer. Je comprenais maintenant bien mieux le fonctionnement de ce bois si particulier et ce qui rendait ces limaces si… intelligentes… et niaises à la fois. Mais… j’allais m’abstenir de leur démontrer leur erreur… Par respect pour le culte qu’elles vouaient à Shikkotsu.
-Vous êtes la première à qui ça arrive… votre prédécesseur, et les siens ; n’ont jamais eu… ce problème. -Ah… je n’en doute pas. Rigolais-je légèrement. Puis je me levais pour gagner l’extérieur et respirer un peu d’air frais. Je n’avais jamais été aussi contente de voir le jour, de pouvoir contempler le ciel. Dis-moi Katsuya, que m’as-tu donné ? Quelles sont ses plantes ? -De la coprite, et de la mordite. Elles ne poussent qu’ici. -Seulement deux plantes ?! -Oui. Et de l’eau. -Evidemment… soupirais-je. -C’est une infusion. Vous devez en boire au moins une fois par semaine. Une tasse. Pas plus, pas moins. Et vous ne devriez plus jamais avoir mal à la tête. Conclut-elle simplement, comme si c’était une évidence. Mais elles sont difficiles à trouver. Elles poussent ensemble mais dans des lieux… difficiles. -Je pourrais peut-être… en cultiver ? -Oui, sûrement. Dans votre Kumo. Lors de votre départ, vous prendrez de la terre. Et des plants.
Voilà, une limace venait donc de me sauver la vie. Moi qui me pensais immortelle… aurais pu moi-même me tuer ; sans le vouloir. Je leur étais donc redevable. Et surtout à elle, Katsuya. Cela-dit, je ne pensais pas qu’elles avaient une quelconque notion de redevabilité… Au contraire même…
-Dans quelques jours vous signerez le pacte. -Le pacte ? A voilà… il était là le piège, j’allais finalement leur devoir ma vie… -Oui. Vous avez survécu et vous êtes adaptée à la Forêt de Shikkotsu. Elle vous a rendu votre chakra. Vous êtes donc digne. -Je vois… Mais, de quel pacte parles tu ? -Celui de nous appeler hors de la Forêt, pour vous aider dans vos combats de tous les jours. Pour vous aider à devenir un meilleur médecin. Comme nous l’avons fait pour votre prédécesseur, et les siens. -Je… Je restais sans voix quelques secondes, réalisant qu’elles ne me demanderaient rien en compensation de l’aide précieuse qu’elles m’avaient apportée -la vie et la tranquillité de l’esprit, ce n’était pas rien- et qu’elles m’offraient en plus… leur aide pour l’avenir. Je vous remercie. Je n’en voulais pas tant… Et en fait... je ne voulais rien, initialement, rien d'autre que partir. Mais maintenant... Cela avait changé. J'avais appris à apprécier cet endroit. -Nous vous remercions aussi, de ne pas nous avoir tenu rigueur de votre présence ici. Dans quelques jours, vous signerez le pacte de la Forêt de Shikkotsu. Vous serez notre maîtresse, et nous en serons très honorée. -Je le suis déjà… Dis-je avec sourire radieux.
Ce lieu, cette rencontre ; m’avaient imposé de nombreuses surprises, et de nombreux dangers. Enfin, surtout un… J’avais l’impression de bénéficier d’une chance… sans égale. Mais… tout ceci… soulevait de nouveaux mystères… J’étais impatiente que ces jours s’écoulent, j’allais obtenir de nouvelles réponses qui, j’en étais sûre, rendraient tout encore bien plus clair que maintenant. Plusieurs semaines plutôt, je ne m’étais pas imaginée traverser toutes ces péripéties et encore moins me lier d’amitié avec un peuple de limaces. Alors, en attendant, je fis ce que j’avais fait tous les jours précédents mon coma et mon réveil, étudier les techniques médicales de ces Limaces de Shikkotsu et leur enseigner ce que je savais de la médecine, c’est-à-dire… un très vaste savoir. Elles allaient être aussi expertes que je l’étais de l’anatomie humaine.
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| | | Uzumaki Sazuka Expérience : 3373
Messages : 1554 Date d'inscription : 05/06/2017
| | Mer 26 Sep 2018 - 5:23 | |
Les jours dont m’avait parlé Katsuya, cinq au total, passèrent extrêmement vite. Ponctués d’événements sans grande importance si ce n’était une rencontre avec la princesse Yutaka qui souhaitait seulement s’enquérir de mon état de santé. Elle fut, tout au moins je l’imaginais, contente de constater que tout était rentré dans l’ordre grâce à Katsuya. Puis me permettant de disposer, elle me donna rendez-vous au lendemain. Pour la « signature » du pacte. La veille de ce jour, après mon entretien avec Yutaka, j’avais passé le plus clair de ma journée aux côtés de Katsuya et quelques une de ses sœurs. Même la plupart de mes questions avaient trouvé réponse, certaines d’entre elles étaient restées en suspens. Bien qu’elles étaient moins importantes ; elles avaient attisé ma curiosité. Surtout concernant mon… « prédécesseur ». -Est-ce que tu peux m’en dire plus sur… Uzumaki Tsuna ? Comment était-il ?-Oui. Il est… fort sympathique. Mais cela fait longtemps qu’il ne nous a pas invoqué. -Il… est ? Il est toujours en vie ? -Oui. Toujours. -Et, vous ne pouvez pas… l’invoquer, comme Soyogu l’a fait avec moi ? -Non. Monsieur Tsuna est très doué pour le fuinjutsu. -Aaaah… Dommage… Dis-je avec déceptions. J’aurais bien aimé lui parler… L’expériences des autres Eisei nin m’intéressent beaucoup. -Peut-être un jour, avec un peu de chance.-Hum… Oui, peut-être… Enfin… Sinon, tu peux me dire en quoi consiste le pacte ? La limace s’exécuta alors, m’expliquant en détail ce que j’allais devoir faire. D’après ce que j’avais compris, cela allait être assez… simple. En comparaison du temps que j’avais passé ici et ce que j’avais vécu pour arriver jusqu’à ce jour. J’étais impatiente que ce moment arrive, je voulais voir ça et surtout, malgré l’affection que je pouvais porter à cet endroit et ses habitants mollusques ; retourner à la « civilisation ». J’avais été coupée du monde et des affaires de Kumo depuis assez longtemps maintenant. Nous approchions l’automne… tout de même. Alors, comme je savais mon départ de la Forêt imminent, j’eus la riche idée d’écrire plusieurs lettres, destinées à différentes personnes, à Kumo. Pourquoi n’y avais-je pas pensé avant ? Je n’aurais su le dire, peut-être que le calme et la sérénité que m’avait apporté la forêt avait éclipsé tout le reste… ça puis ce moment difficile que j’avais traversé… Cette avant dernière journée, jusqu’à ce que je me couche sur le matelas de feuilles ; m’était parue très longue… sans fin, quasiment. Sûrement l’excitation… Mais j'avais réussi à trouver le sommeil malgré tout, et j’avais passé une bonne nuit, comme toutes les autres avant celle-ci et depuis que j’avais commencé le traitement « Katsuya ». S’il n’avait pas été question de ce fameux pacte, j’aurais pu dire que cette aventure m’avait au moins apporté ça… un demi-remède. Ce fut donc le lendemain, peu de temps après mon réveil que la « cérémonie » eut lieu. Enfin… une cérémonie… C’était un grand mot. Katsuya, accompagnée de Suyogu, était venue me chercher et nous nous rendîmes jusqu’au plus grand arbre, celui de la princesse. Là-bas, il y avait plusieurs dizaines d’autres limaces, attendant patiemment notre arrivée. Lorsque nous fûmes sur place, Yutaka prit la parole. -Mes chères sœurs, nous sommes réunies aujourd’hui ici pour prêter allégeance à Dame Ikeda Sazuka. Elle a su nous prouver sa dignité, et nous montrer son savoir. La Forêt de Shikkotsu lui a permis de recouvrer son chakra, la rendant apte à devenir une de nos nouvelles invocatrices. Un mélange de voix ténues s’éleva alors dans l’immense arbre creux et le silence fut fut rétabli lorsqu’une nouvelle limace, que je pas encore eu le plaisir de rencontrer apparut au milieu de l’assemblée, à quelques pas de moi. Elle était plus petite que Katsuya et contrairement à ses congénères, sa peau n’était pas rayurée mais tachetée d’un de rouge et de bleu. Après quelques secondes à m’observer de ses yeux globuleux, cette limace laissa s’échapper de sa bouche un rouleau assez épais et étrangement sans aucune trace de bave… Puis Yutaka reprit la parole. -Merci Atseru. Dame Sazuka, veuillez lire et prononcer le serment inscrit sur le pacte. J’acquiesçai d’un mouvement de tête, et me baissant, ramassai le parchemin, enfin, le pacte. J’en lus les premières lignes. Le serment. Katsuya ne m’avait pas parlé de ça, étrangement… Mais bon, cela ne changeait pas grand-chose. Mes yeux posés sur le papier furetèrent rapidement sur le reste de son contenu. Plusieurs y étaient inscrits, ceux des invocateurs, et ceux des limaces concernées par ce pacte. Katsuya y apparaissait, d’autres limaces aussi ; et plusieurs… Uzumaki. Décidément. Je lus à voix haute… - Serment:
Je venais de prendre conscience, soudainement, de ce que je venais de prononcer. La Borukan d’Iwa m’en avait parlé… Et je n’avais pas compris sa signification à l’époque, mais aujourd’hui, après ce que j’avais vécu et la façon dont ces limaces s’étaient occupées de moi… J’en comprenais finalement tout le sens… Mais, dans l’ensemble… je correspondais plutôt bien à ce serment. -Bien, maintenant ; veuillez signer le pacte de votre sang. Afin de vous lier. Une nouvelle fois je m’exécutais. Tirant un scalpel d’une de mes poches, je m’entaillais le pouce et laissant le sang s’écouler le long de la lame, je l’appliquais et inscrivis d’une fine écriture mon nom ainsi que mon prénom. L’encre sanglante fut aussitôt bue par le parchemin avant de se figer en formant comme un relief pourpre à la surface du papier. Mes yeux restèrent figés sur tous les noms qui se succédaient. Certains étaient barrés, beaucoup en fait… Je n’eus pas besoin de poser la question, cette fois, pour savoir ce que cela voulait dire. Finalement, je le roulais et le tendis à Atseru, la limace qui avait apporté le « pacte ». Mais la princesse m’interrompit. -Non. Ce rouleau vous appartient désormais. Il vous permettra d’invoquer les sœurs ayant consenti à livrer bataille... Nous réécrirons le pacte, pour le prochain invocateur. -Ah… Je ne savais pas. Que se passe-t-il maintenant ? -Rien. Vous pouvez partir. Ou rester. Ou revenir. Comme vous le souhaitez.-Venez Madame Sazuka. Je vais vous ramener à Hayashi.
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| | | La Forêt de Shikkotsu |
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