C'était un jour nuageux où le soleil s'était dissimulé sous des draps opaques. Cependant sous ce ciel maussade se déroulait une scène bien héroÏque. Le retour fameux d'un shinobi dans son pays d'origine. Un homme vaillant les terres cendrées menant droit à sa famille et sa maison. Bien qu'il n'ait jamais eu de réelle famille il se trouva bien rapidement offert gîte par Nagamasa Yoshitsune. Ce haut-gradé du village était celui qui avait ramené l'adolescent de l'époque au village caché de la roche, il en prit donc responsabilité et l'intégra rapidement au village sous le joug de sa grande influence.

Voilà plus d'une année que Yamato avait quitté Iwa. C'était un endroit où il était difficile pour lui de trouver sa place, tout d'abord parce qu'il était étrangé à ces landes et au pays de la roche. Bien que le village ne soit que très jeune nombreux étaient déjà des habitants du pays de la roche avant sa création, leurs relations étaient donc plutôt déjà bien liées.

Le clan Nagamasa est différent, issu du pays du fer, celui-ci pouvait plus facilement comprendre le jeune Meikyû. Ils étaient eux-même étrangers. Cependant s'étant rapidement rendus indispensable au pays de la roche ils en devinrent des figures importantes et un haut rang comme Yoshitsune put facilement intégrer un pur étranger rien que sous le coup d'une intuition.

Cependant ces voyages à l'extérieur du village étaient nécessaire; des missions, au plus loin du village caché de la roche permettrait au jeune homme d'augmenter le degré de confiance que lui accordait le village tout en restant éloigné de celui-ci et de ses intrigues politiques, évitant ainsi d'être assimilé à un espion. N'étant pas présent pour récupérer des informations sur le pays de la roche il lui était ainsi impossible de se rendre utile à quelconque nation curieuse. De plus il ne voyageait pas seul et était bien évidemment accompagné.


Quelques pas plus tard le jeune homme était au devant de ces portes grandioses. De sa voix légère et roque le garçon se présenta aux gardes de la ville, bien qu'avec son physique cela n'était pas réellement nécessaire. Il ne lui fallut que quelques minutes pour apprendre la nouvelle, son gardien, père de coeur, était devenu Tsuchikage. Il était maintenant l'homme le plus important du village.

Fonçant au bureau de ce dernier Meikyû Yamato eut du mal à retenir son excitation, bien que son visage était toujours aussi froid qu'habituellement, son intérieur bouillonait de curiosité et de nervosité.

"Monsieur, je suis rentré de mission. On m'a appris que vous êtes devenu Tsuchikage, je viens donc vous faire mon rapport de mission." Il fit donc son rapport de mission, et alors qu'il parlait non-stop à propos de l'état actuel du pays de la terre il ne put s'empêcher de laisser échapper en conclusion : "Félicitation père !" discrètement.

Ses pupilles d’orage parcourent avec légèreté l’immensité bleue que l’on nomme le ciel. Sa paume de neige se tend en direction attendant patiemment que daigne un jour revenir, ce fils prodige. Et ainsi il se questionne sur ce qui l’impressionne tant chez lui ; sur ces choses qui font d’un cœur sa valeur ; sur ces choses qui donne à sa voix tant d’ardeur. Il aimerait (à la folie tout aussi) pouvoir crier au monde ô combien sa fierté est grande, exulter l’alphabet des émotions que lui font ressentir ces gamins dont il a la responsabilité ; Il aimerait pouvoir sentir la liberté v i b r e r le long de sa peau.

Faire ainsi de son corps une musique une chanson que les rues entendraient faiblement,
un souffle, une brise entre les murs une louange à la gloire des vivants - à la gloire de son clan.

Faire comme bon nombre de parent, et se trouver une existence une façade contre laquelle s’appuyer pour respirer, comme bon nombre d’hommes trouver un dieu à prier comme bon nombre d’humains trouver son cœur à travers la chair pour en entendre pulser les rêves

Comme bon nombre de parents, pouvoir retrouver son enfant et le féliciter, prendre soin de lui.
mais sa vie actuelle ne le lui permet pas. Il ne peut se permettre de tout lâcher pour partir à la recherche de ses enfants. ,

Ô lui qui se répercute dans les esprits, ô lui qui (au mieux) s’essouffle entre deux souvenirs.
Mais ses pas qui cognent contre le sol s’étouffent peu à peu tant il est fatigué de tourner en rond dans ce bureau et les siens qu’il entend comme un sourd lui rappellent l'inestimable place qu’a prit le jeune homme dans sa vie ; tout cela enlisée sous cette peur maladive d'entendre parler de son trépas.

- Merci mais surtout Bon retour parmi nous, Yamato.

ses paroles, pour ne pas dire son souffle s'échappe dans la fraîcheur, volute figée
(fugace) de ses doigts froids il se saisit de la touffe de petit Meikyu (pas si petit que ça)
tendre comme la brise et craint que le tissu ne suffise pas à réchauffer la résonance magnétique de son cœur mythique.

- Alors ce contrôle de routine, tu as vu de belles choses ?

Le jeune homme relevait son visage vers celui de son père spirituel, pouvant ainsi revoir son visage. Il n'avait pas beaucoup changé, l'âge ne laissait aucune trace de son passage sur son faciès. Ses cheveux étaient peut-être un peu plus long qu'autrefois? Avait-il toujours été aussi grand ? S'il avait pu se souvenir clairement du visage de Yoshitsune l'éloignement avaient mélangé à ses souvenirs une brûme opaque. Aujourd'hui qu'il pouvait à nouveau observer cet illustre personnage de ses yeux il semblait redécouvrir, nostalgiquement, ce dernier.

Le visage de Yamato était figé dans le temps, il était difficile pour ce grand blessé de pouvoir changer l'expression de son visage. De plus les souffrances passées l'avaient rendus aussi froids que les nuit d'hiver, du moins d'un point de vue extérieur. A l'intérieur en ce moment c'était un feu d'artifice de joie. Ses yeux bien que secs de nature s'humidifièrent légèrement. Et malgré la souffrance que cela lui causait de faire ainsi il ne put s'en empêcher : un large sourire s'était dessiné sur son visage.

"Père j'ai voyagé cependant vous savez très bien que mes échanges avec les humains sont très limités..." Il était très difficile pour le jeune homme de discuter avec qui que ce soit, son faciès était terrifiant et gravé dans le marbre. Son aura dégageait une froideur sans pareille, bien qu'à l'intérieur se cachait un petit coeur tout ce qu'il y a de plus normal.

"Cependant j'ai vu d'innombrables paysages et ait pu vous faire honneur en accomplissant ce devoir." Il se sentait infiniment redevable envers Yoshitsune et malgré l'avis de son sauveur il s'obligeait à offrir tout ce qu'il pouvait offrir à ce dernier. "En parlant du temps qui a passé, j'espère que t'as gardé mon cadeau d'anniversaire du mois passé !" Dit-il en plissant ses yeux toujours humides et en découvrant ses lèvres brûlées laissant apparaître ses dents blanches.

"Ahah tu n'as pas profité de mon absence pour ne pas me faire de cadeau d'anniversaire j'espère !" En réalité il se fichait de ce cadeau, il souhaitait simplement rendre la conversation plus intime avec celui qui était l'essence même de sa nouvelle famille.