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Pour une poignée d'argent [Ft. Shuu]

Leoko Nora
Leoko Nora

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Jeu 29 Juin 2017 - 23:24
Nora marchait lentement au milieu d’une rue bondée d’inconnus. Le soleil affichant des rayons crépusculaires, ce devait être la fin de l’après-midi. Elle s’étonna d’être restée plusieurs heures dans les locaux administratifs à discuter du sort que lui réserverait Kumo. Son obstination abusive n’avait malheureusement mené à rien et elle devint contre son gré ninja au service de ce village. De base, elle désirait obtenir le statut de religieux, mais il semble que ni son passé de fille moine, ni son décolleté n’ait convaincu les cerveaux étroits des bureaucrates.
Elle était à présent en direction de ses locaux ou plutôt du misérable appartement qu’ils avaient accepté de lui louer. Enragée par leur refus catégorique, elle avait décliné tout offre de guide à travers la cité, de leur part. Un bout de papier l’aidant à se diriger vers son appartement lui suffit amplement. Pour ne pas se perdre dans cette grande cité, elle prit quand même le temps de vérifier la concordance de la carte avec les lieux qu’elle visitait. Plus d’une semaine s’était écoulée depuis son arrivée ici et elle était loin d’avoir visité tous les recoins de la ville. Se perdre faisait partie des risques qu’elle encourait, mais aujourd’hui exceptionnellement, elle souhaitait en priorité voir à quoi ressemblait l’endroit qui accueillerait sa présence.

Plus futée qu’elle n’en avait l’air, elle trouva assez rapidement la résidence indiquée sur le bout de papier. C’était un bâtiment grisâtre où se multipliait larges étages et portes rouges. Elle s’étonna de voir son nom déjà inscrit sur une boîte aux lettres ainsi que sur la porte de son appartement. Avant même qu’elles n’aient déposé ses valises, le village avait déjà prévu un endroit où la caser. Ce professionnalisme, elle ne put que la saluer. Pour autant, le refus de sa qualification de « moine » lui restait encore en travers de la bouche.
Devant ce qui devait être sa chambrette, elle préféra purger ses pensées négatives. Ce devait être un moment émouvant, la découverte de son nouveau chez soi. Un chez soi, où il n’y aurait pas à nourrir à un vieux crouton bavard. L’excitation faisait frissonner sa main. D’un geste sec, elle ouvrit la porte et découvrit une toute petite demeure donnant vue sur la partie ouest de la ville. Sur un parquet flottant miroitant avait été installé de nombreux équipements ménagers très modestes. Ces bagatelles bien que sommaires étaient bien plus pointues que dans la plupart des maisons où elle avait mendié pour dormir. Un ravissement égayait son visage jovial. La surface de l’appartement était certes limitée, mais elle semblait se sentir chez elle.

La nuit tomba et la demoiselle s’empressa de se changer. Elle retira de son corps son attirail de moine à commencer par son haut-de-forme, libérant dans le vide une longue crinière châtaigne. Vint ensuite le tour du chapelet, puis des sandales, de la fine tunique blanche et enfin des collants immaculés recouvrant jambes et bras. Ensuite, elle enfila rapidement une nuisette noire faisant office de pyjama et glissa vite dans un lit où elle s’endormit aussitôt. Ce doux sommeil, elle n’en avait pas connu de meilleur depuis son arrivée. Avant que cet appartement ne lui soit affectée, elle dormait dans la chambre d’hôpital de son maître, sur une chaise inconfortable. L’onctuosité de ce lit la faisait rêvé tandis qu’elle était bordée par de doux draps blancs.
Un bruit semblait vouloir la réveiller. Il provenait de la porte :

« Ce doit être mon imagination » murmura-t-elle, proche du sommeil profond.

Son maître ne savait même pas où se situait son appartement. Personne si ce n’est l’administration ne savait où elle habitait. En une semaine, elle n'avait pas rencontré grand monde, si ce n'est quelques bouffons ayant "gentiment" accepté de lui donner de l'argent. Avec le peu de réflexions qu’elle s’accorda, elle estima finalement que ce n’était qu’un rêve et préféra replonger dans son début de sommeil. Si quelqu’un avait bel et bien toqué à la porte, il n’aurait qu’à retoquer….
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Metaru Shūuhei
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Ven 30 Juin 2017 - 4:40
Sauf que comme un connard, je n’avais pas du tout toqué, mais j’étais directement rentré dans sa chambre. Ça faisait presque voleur, voire même pervers, mais ma présence ici avait une raison : Le fric, le fric et rien que le fric. J’avais beau être un brave zig, bien sous toutes ses coutures -ou presque-, que j’tolérais pas les foutages de gueule. Et cette meuf-là, elle décrochait la palme. Elle m’avait fait miroité pas mal de trucs, pas mal de faveurs, pour au final me soutirer des thunes et m’esquiver sans penser à me rembourser malgré la date limite qu’on s’était fixés. Deux jours qu’elle m’avait dit. « Deux jours et je te rembourse tout ! » Mon œil ouais ! Mais elle ne perdait rien pour attendre. D’ailleurs…

- « C’est pas bien de mentir, Nora. C’est pas bien… »

Bien avant qu’elle ne puisse esquisser le moindre geste, j’avais ouvert une bouteille de saké qui sentait très fort avant de verser le contenu sur sa gueule et sans attendre un seul instant. Je ne fis pas du tout attention à ses éventuelles réactions et continuai de tout renverser sur sa tronche d’escroc -et ses boobs soyons fous- comme si de rien était. Une fois que le contenu de ma bouteille fut vide, je ricanai comme un enfoiré de première catégorie avant de me diriger vers l’interrupteur de la pièce pour allumer la lumière. Dès lors que la chambre fut bien éclairée, je me mis à la parcourir du regard, avant d’aller récupérer et tirer une table basse jusqu’au centre de la pièce, plus précisément vers son lit.

- « C’est du saké bon marché, mais faut pas que tu m’en veuilles quoi. J’avais plus un rond. Devine pourquoi ! »

Cette salope m’avait chopé le quart de mes revenus. J’savais même plus ce qu’elle avait prétexté pour m’avoir comme ça. Faut dire que j’avais d’yeux que pour ses formes, en particulier pour son gros popotin visible depuis des kilomètres. Ses gros boobz ? Ouais. Non. Pas mon trip. Enfin, là n’était pas le plus important. « Tu m’avais dit quoi déjà ? Que tu étais un moine ou je sais pas quoi… ? On dirait pas hein… » J’eus un rire avant de poser un sac plastique sur la table. Qu’est-ce qu’il contenait ? De petites bouteilles d’alcool pas très chères. Sans gêne aucune, je me posai à même le sol contre un mur, avant d’ouvrir l’une de ces fameuses petites bouteilles et de l’enfiler cul sec. Pas trop mauvais…

- « Bon… Il est où mon blé, gamine ? Et t’as intérêt à pas faire de vagues ou de conneries… »

Assis en face d’elle, j’avais une mine paisible malgré la gravité de la situation. J’aurai pu m’énerver, pousser une gueulante, la tabasser, mais c’était pas mon genre. J’étais plutôt diplomate et compréhensif. J’attendais même qu’elle me donne des raisons au non-respect du délai qu’on s’était fixés, même si je doutais qu’elle en avait une seule. Elle avait peut-être une gueule d’ange, mais elle semblait être perfide. Je me voyais bien l’emmener chez Daisuke pour qu’il lui règle ses comptes. Il avait une gueule patibulaire et il était doué dans ce genre de situations. Qui plus est, il aimait la chair fraiche. Pile son genre. Pile mon genre aussi, tiens. Quoique, mon blé d’abord. Pour le reste, on verrait après.
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Leoko Nora
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Ven 30 Juin 2017 - 17:08
Une nuit n’est jamais éternelle. Tôt ou tard, elle devrait se réveiller, mais très sincèrement, elle espérait que ce moment n’arrive jamais. Tracas, anxiété, contrariété. Toutes ces émotions perfides s’évaporèrent dans ce merveilleux sommeil. La fatigue accumulée par son corps durant les derniers jours disparaissait dans son matelas moelleux. Un sourire bête s’esquissait sur son visage. Elle était tout simplement au paradis et seul un bâtard oserait la réveiller de sa sieste royale.
Une voix ? Masculine, quelque peu irritée et un ton sarcastique, elle semblait l’interpeler. Ce pouvait être important comme les précédents ruminements devant sa porte. Pourtant Nora n’ouvrit même pas une paupière. Selon elle, ce son viril devait provenir de ses rêves. Des rêves étranges certes, mais elle ne voulait absolument pas envisager autre chose. Dormir était son unique priorité.

Après ces étranges susurrements, la demoiselle se sentit transpirer. La température dans sa chambre étant ambiante, elle ne comprit d’où provenait cette moiteur. Parcourant son visage humidifié, cette espèce de transpiration perlait sur sa poitrine délicieuse telle une rivière active. Aucun œil même intrigué ne daignait quand même s’ouvrir. Des premiers signes semblaient toutefois alerter sa psyché.
Le parfum de sa transpiration avait un mélange de sucre et… d’alcool. Les émanations amères de son décolleté saccadaient son souffle jusqu’à l’étouffer. Lorsqu’un ricanement moqueur se propagea autour d’elle, son niveau d’alerte augmenta drastiquement. Elle semblait se convaincre pour son plus grand malheur que les doux songes étaient terminés.

Il y avait quelqu’un chez elle. Elle en était quasiment sûre. Pour autant, elle ne se précipita pas dans son réveil. Les effluves enivrants lui donnaient un peu le tournis, le désir de repos était tenace. C’est peut-être pour ces raisons qu’elle prenait son temps. Nora n’avait pas l’air de capter que cette présence indésirable pouvait attenter à sa vie d’une quelconque manière. Tandis que ses yeux étaient encore à moitié fermés, les lumières de son lotissement s’étincelèrent de mille feux. La rétine de ses yeux tilta face à la lumière éblouissante, mais ils tardaient toujours à s’écarquiller. L’appel du sommeil était encore persistent, malgré l’indiscrétion du hooligan.
Elle commença enfin à visualiser la silhouette qui s’était introduite chez elle. Même si son regard était encore brouillé, elle ne pouvait éviter le rouge crieur caractérisant la veste portée par le fauteur de troubles. Il avait d’ailleurs l’air de faire beaucoup de remue-ménages chez elle. Les yeux plissés, elle entendait ses meubles être déplacés dans la pièce. Un voleur ? C’est ce qu’elle crut au début, mais l’énergumène n’avait pas l’air de chercher un quelconque objet de valeur. Il se contentait juste de baragouiner des tas de paroles que la troublée Nora n’arrivait pas à interpréter.

Visiblement, si elle ne se réveillait pas correctement, ce pourrait mal tourner. Une venue à l’improviste se devait d’être traitée avec une prudence et un sérieux dont elle ne faisait absolument pas preuve actuellement. Elle s’extirpa donc délicatement de son lit en dépliant ses jambes hors de son drap. Innocemment, elle tâta à l’aide de ses doigts son décolleté et les imprégna d’une substance liquide incolore. Un reniflement fugace puis un coup de langue sur le bout de ses doigts avant de s’étonner avec fatigue :

« C'est bien du saké, oui... »

Le haut de sa nuisette était imbibé d’alcool. Elle exprima un soupir exaspéré par cette situation très anormale. Pour l’aborder correctement, elle finit par étirer ses bras en l’air. Enfin, elle allait enfin prendre au sérieux cet évènement. C’était peut-être un tard, mais mieux vaut tard que jamais.
Très clairement, elle visualisait l’individu qui avait fait intrusion chez elle, une espèce de vieil homme aux cheveux blancs contrastant avec une musculature bien travaillée. Grâce aux yeux perçants du hooligan, elle semblait comprendre qu’il avait l’air de réclamer quelque chose, quelque chose qu'il aurait potentiellement pu dire tout à l'heure. Il s’était mis à son aise en déplaçant sa table basse et en buvant assis, du saké. C’était probablement de sa faute si son pyjama empestait l’alcool. Un brin de dédain s’incrustait dans ses yeux. Pour l’exprimer gestuellement, elle commença par s’asseoir sur son lit afin de regarder la souris dans les yeux. Ensuite, elle plaça sa main devant sa bouche et poussa un bâillement arrogant :

« Tu es qui ? Tu me veux quoi ? Je ne te cache que je n’ai absolument rien entendu à ce que tu m’as dit tout à l’heure ! Donc si tu pouvais vite répéter pour déguerpir, je t’en remercierais ! ». Son intonation n’était pas trop agressive. Elle démontrait juste une certaine impatience de sa part et un désir de sommeil prononcé ! Il y avait juste une petite pointe de méprise.

Le moine était d’une franchise presque suicidaire. L’interlocuteur en face avait beau avoir des cheveux blancs, la présence de muscles aurait dû rendre la demoiselle prudente. C’était le problème d’être têtue, provocatrice et de ne pas avoir froid aux yeux.
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Metaru Shūuhei
Metaru Shūuhei

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Ven 30 Juin 2017 - 19:36
- « T’as vraiment de gros nibards toi, c’est abusé. »

Et les yeux fixés dessus, j’émis un sifflement comme si c’était tout à fait normal. Avec sa nuisette mouillée et collée à sa peau, n’importe qui pouvait se rincer les yeux vu que les contours de ses protubérances mammaires étaient bien visibles. Pour autant, je ne fus pas tant que ça ému. C’était plus pour se foutre de sa gueule que j’avais sorti ce commentaire. N’empêche qu’elle était dotée d’une sérénité à toute épreuve, la jeune dame. On était loin de la gamine souriante, enjouée, limite aguicheuse de la dernière fois quoi. Virage à 180 degrés. J’eus un sourire avant de choper une deuxième petite bouteille que j’ouvris et que je vidai au goulot. Une seconde fois. Sans aucune pression. Tranquillement.

- « Jonin de Kumo et membre éminent de l’un des trois grands clans de Kumo. Metaru Shuuhei. Ah, tu peux me considérer à juste titre comme le meilleur forgeron du coin. »

J’avais pas pour habitude de m’envoyer des fleurs ou de m’auto-mousser, mais ça avait été tellement tentant que j’ai pas pu résister. Mon sourire devint alors un peu narquois. J’avais pas vraiment rabattu son caquet, mais la gamine avait pu constater qu’elle était « potentiellement » dans la merde. On peut être dédaigneux voire même effronté, mais il y a une limite à tout. Enfin, c’est pas comme si j’étais un mauvais type, même si je pouvais abuser de mon pouvoir et de mon influence dans ce village. Mes yeux se mirent à détailler la pièce avec un peu plus d’attention maintenant que j’avais fini de mater son potentiel de vache à lait et sa gueule un peu ruinée par le saké que j’avais renversé dessus.

- « Leoko Nora. Prétendue moine et nouvelle génin de Kumo. J’ai eu le loisir de lire ton dossier dans la semaine et de faire en sorte qu’on te trouve rapidement un logement. Les connections et tout ça, tu sais… Non non, ne me remercie pas, va… »

Malgré le ton railleur que j’employais, j’étais loin de mentir. Rien de plus facile pour l’un des rares jonins et potentiel candidat raikage de Kumo que d’influer sur le dossier d’une shinobi moins gradée. Je pouvais aussi remercier mon talent à la raffinerie et le nom de mon illustre clan. Tout ça pesait énormément… Même si je demandais si elle en avait conscience… Ou si elle avait quelque chose à foutre. « Enfin bref… Revenons à nos moutons. » Maintenant qu’elle savait que je la connaissais bien et que je pouvais la foutre dans la mouise, il était temps de lui rafraichir la mémoire et vite. Qu’elle ait vraiment oublié ou pas j’en avais rien à foutre. Toujours est-il que là, elle n’avait plus d’échappatoire.

- « Tu m’dois du fric, gamine. Depuis samedi passé. Tu te souviens du mec qui te pelotait grassement le cul et à qui t’as soutiré pas moins 100000 ryos dans un bar au centre-ville ? Bah, voilà. C’est moi, Shuu. Et j’suis venu récupérer mon blé. ‘Fin, tu dois t’en souvenir à tous les coups… Sinon je me demande combien t’ont peloté… Moine qu’elle dit en plus… »

J’eus finalement un gros rire. Son histoire de moine ou quoi… J’y croyais pas. Personne n’y croyait d’ailleurs. D’ailleurs, les administrateurs m’avaient touché un mot sur son côté aguicheur. Remuer du popotin et mettre ses boobs en valeur ne l’avait pas rendu crédible aux yeux des bureaucrates. Et puis, ça suffisait pas à se mettre tout le monde dans la poche. Certes… Elle avait réussi à le faire avec moi, mais j’étais un cas plus ou moins isolé. Plus ou moins… Ou pas. J’pouvais me rappeler encore des types qui la reluquaient comme des dalleux en puissance lorsque nous étions dans un bar. Si ça se trouvait, j’étais pas le seul qu’elle avait entubé comme ça. Cette éventualité n’était pas du tout à exclure…

Même que ça allait être fendard.

- « Alors ? Tu comptes me rembourser comment ? »
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Leoko Nora
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Sam 1 Juil 2017 - 16:47
Le hooligan piètrement installé chez elle était sans conteste un malotru. Un malappris. Il exprimait sans vergogne son attirance luxurieuse pour l’opulente poitrine de Nora. Comme la plupart des femmes, le moine aurait pu se vexer ou même se sentir gênée par les yeux indisciplinés de l’intrus. Ce serait sous-estimer le calme invraisemblable des moines. L’offuscation n’était pas la bonne solution. C’était probablement la réaction que cherchait le pervers en face d'elle. Astucieusement, elle se contenta juste de pousser un court et discret souffle semblable à un rire. Un rire fait principalement d’amertume et qui se saupoudrait de légère fierté. Oui, la demoiselle aimait être complimentée, mais lorsque la beauté de son corps était sujet à ces flatteries, elle préférait afficher une mine modeste.

En plus d’être un pervers reluquant avec plaisir les formes de Nora, il était un sacré buveur de surcroit. Le moine avait déjà eu la puce à l’oreille après s’être faite aspergée de saké. Il n’y avait que des ivrognes aliénés pour vider sur des inconnus la liqueur qu’ils vénéraient tant. Ses suppositions ne furent que confirmées par le sourire abruti du vieil homme, engloutissant goulument toute une bouteille de saké. Pour un homme aux cheveux déjà blancs, il avait une sacrée descente ! La demoiselle s’enticha d’une expression quelque peu surprise par l’exploit, mais n’oubliait clairement pas que cet énergumène s’était introduit chez elle par effraction.

L’homme faisait comme chez lui et en plus de faire preuve de lubricité, il semblait avoir les chevilles qui enflent. Avec une immonde fierté, il déblatéra devant Nora son grade et toute l’influence qu’il pouvait avoir à Kumo. A la fois impressionnée, à la fois perplexe, elle se contenta juste d’écouter sans attention ce flot d’extrême arrogance. Depuis qu’elle avait posé le pied à Kumo, pas une seconde elle ne s’était intéressée au schéma hiérarchique des ninjas ou à la puissance de certains clans ici. Ne se considérant pas comme un ninja, elle ne voyait tout simplement pas l’intérêt de connaître ces informations. L’homme vantait donc des mérites dont le moine n’avait que faire.
Et il était content de s’afficher de la sorte. Un sourire plein de malice diabolisait son visage de mécréant. Avec cette même face insatiable, il parcourut du regard la modeste demeure qu’il lui avait soi-disant dégoté. De ce que la jeune femme avait compris, elle avait en face de lui l’homme qui lui avait trouvé un toit et un lit. Encore une fois, Nora fut perplexe. Les dires de l’alcoolo attisaient sa prudence. Comment un alcoolo pouvait-il avoir accès à son dossier et lui trouver un logement ? Est-ce que cela impliquait que tous les bureaucrates étaient des fans de bibines ? Le moine commençait sérieusement à douter de « pureté » de ce village.

D’autant plus que l’homme lui rappela méchamment sa mésaventure hebdomadaire où elle avait tenté en vain de faire approuver à des bureaucrates stupides son statut spirituel de moine. L’homme semblait posséder des informations sur elle. Ils s’étaient peut-être rencontrés dans la semaine. Metaru Shuuhei, ce nom lui disait bel et bien quelque chose mais ne provenait ni du secteur administratif ni d’une quelconque forge. Quelques instants de frime alimentèrent la tirade de l’ivrogne, puis un ton plus incisif embauma la pièce :

« Tu m’dois du fric, gamine. Depuis samedi passé. Tu te souviens du mec qui te pelotait grassement le cul et à qui t’as soutiré pas moins 100000 ryos dans un bar au centre-ville ? Bah, voilà. C’est moi, Shuu. Et j’suis venu récupérer mon blé. ‘Fin, tu dois t’en souvenir à tous les coups… Sinon je me demande combien t’ont peloté… Moine qu’elle dit en plus… »


Si l’homme s’était arrêté à la partie du pelotage, elle l’aurait prise pour la plupart des malheureux qu’elle avait rencontré dans la semaine. Deux éléments tiltèrent toutefois son esprit assez intrigué. La somme et le nom. Peu de pigeons (ou plutôt croyants) avaient donné une telle somme à Nora. Elle se souvenait avoir virevoltée d’extase lorsqu’elle avait tenu toute cette monnaie dans ses mains. Shuu, c’était le petit surnom qu’elle avait donné à ce généreux donateur. Ils s’étaient rencontré dans un bar et avaient grassement discuté de tout et n’importe quoi. Shuuhei était Shuu ? Cela paraissait on ne peut plus évident en fait. La couleur des cheveux et de la veste concordaient. Cette idiote aurait dû le reconnaître bien avant...
Elle se souvenait peu à peu de lui et du déroulement de cette sortie au bar où elle l'avait rencontré. Ses paroles tendancieuses qui avaient amené cet homme émoussé à lui faire cette donation. Cela avait été d’ailleurs sa journée la plus prolifique en argent et à maintes reprises elle l’avait remerciée de sa grande générosité. Aujourd’hui, ses paroles étaient beaucoup plus acérées, comme s’il en voulait beaucoup au moine qui se tenait devant lui en nuisette. Comme la plupart des villageois qu'elle avait rencontré, Shuu semblait douter de son identité de moine et ne cacha pas un rire moqueur qui l’irrita légèrement.

« Alors ? Tu comptes me rembourser comment ? »

Il avait précédemment parlé de « récupérer le blé » et sa dernière réplique montrait clairement son impatience. Sa venue était forcément pour la coquette somme d’argent qu’il avait versé au moine. Elle laissa à son tour échapper un petit rire qu’elle tenta de retenir avec sa bouche. Malheureusement, elle ne put contrôler ce déluge hilarant et poussa sans gêne des cris fendards. Loin de là, l’envie de rire de lui. Le cheminement des évènements l’amusait juste un peu. Une grande respiration et elle commença à discuter un sourire plus jovial :

« Tu n’avais pas à t’introduire à l’improviste comme ça Shuu, voyons ! Tu sais, tu n’aurais eu qu’à taper et je t’aurais laisser entrer ! »

De cette manière, elle cherchait juste à détendre l’atmosphère et à lui faire encaisser plus facilement les prochaines paroles qui suivraient. Elle mentait tout de même un petit peu. Grandement attirée par le sommeil, elle aurait très certainement fait comme si elle n’avait rien entendu et serait restée dans son lit. Le sourire niais, peu mature, elle déclara alors naturellement :

« D'ailleurs, je pensais que le remboursement était une blague de ta part ! Que c’était juste une raison que tu t’inventais pour venir me voir, Shuu ! Ce n'était pas le cas ? »
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Metaru Shūuhei
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Dim 2 Juil 2017 - 4:17
- « Une blague de ma part ? Juste parce que je t’ai peloté les miches ? A ce prix-là, j’aurai pu avoir beaucoup plus ailleurs, poussin. »

J’eus un petit rire moqueur. Le genre qui faisait mal et qu’on détestait vraiment. Cette gamine n’avait pas froid aux yeux. Vraiment pas. Mais si elle voulait jouer à ce jeu, on allait jouer. C’était pas comme si ça m’gênait. Et pour être honnête, ça égayait un peu ma soirée quelque part. Son flegme m’impressionnait beaucoup, mais son culot était aussi chiant qu’amusant à découvrir. Une vraie peste qui savait quel masque choisir en fonction des occasions. Définitivement marrant. J’eus un air doux malgré ses foutaises. Beaucoup se seraient sans doute déjà énervés devant ses conneries, mais moi pas du tout. Cette descente plus que limite chez elle me changeait un peu du quotidien, avec ce stress pesant et permanent dû aux élections imminentes. Les Metaru espéraient que je me présente pour être le Raikage, mais je n’en avais aucune envie. Ça ne me ressemblait pas du tout. J’étais plutôt fait pour créer les armes et rien autre chose. C’était certes une pensée minimaliste, mais ce rôle me convenait à merveille. Je ne m’imaginais pas être entouré de paperasses. Ce devait être stressant. Pis, la joie des meufs et de l’alcool quoi…

- « Si tu avais cherché à me retrouver pour me faire comprendre que tu ne pouvais pas rembourser dans les temps, j’aurai certainement été compréhensif, tu sais… »

J’aurai pu réduire la dette ou même l’annuler complètement. Avec son joli minois, il lui suffisait tout juste de minauder pour avoir tout ce qu’elle voulait. Malheureusement, Nora n’avait plus cette possibilité, puisqu’elle venait de me montrer qu’elle pouvait être une garce quand elle le souhaitait. Gentil oui. Con, non. Il y avait une différence voire même une nuance pour les plus sceptiques. Et puis, avec le saké que j’avais renversé sur elle, difficile d’être attiré, même si ses gros nénés étaient plus que jamais mis en valeur. Mon regard glissa de temps à autre vers cette zone. Non pas parce que j’y étais intéressé -J’étais pas un fétichiste de loloches-, mais parce que je savais que ça la faisait chier dans un sens. Le moment ne s’y prêtait pas vraiment vu sa gueule endormie. Du reste, je me demandais bien comment elle tenait avec le taux d’alcool qui devait lui piquer/bruler certaines parties de son visage sans vouloir s’éponger un minimum. Ça devait pas être rigolo pour les yeux et les narines. Ceci dit, elle était peut-être habituée à recevoir des jets à la face en auquel cas sa sérénité se comprenait. Mais quand même. Quand même…

- « Donc ? Comment tu comptes me rembourser, poussin… ? »

J’avais appuyé sur le dernier mot avec un sourire et un regard qui en disaient long. Nora pouvait sentir cette lubricité que je dégageais avec force. On aurait presque dit un prédateur avec sa proie. Sauf que là encore, je me foutais de sa gueule. Elle était belle, c’était indéniable. Elle me plaisait aussi et il était inutile de le nier. Ceci étant dit, « la poignée d’argent » qu’elle me devait pouvait m’aider à avoir des filles bien plus belles et bien plus gaulées qu’elle. Qui plus est, je pouvais m’offrir pas mal d’autres choses avec cette oseille. A choisir donc, je préférais qu’elle me le rende plutôt que de profiter de ses faveurs, même sur le long terme. J’étais pour le coup un poil calculateur, mais avec ce genre de femmes, il valait mieux l’être. N’empêche que la situation restait amusante somme toute. « Tu viens me masser les épaules sinon ? Allez, sois gentille ! » J’avais lâché l’idée comme ça tout en tapotant l’une de mes larges épaules et en roulant un peu des mécaniques. Même que pour joindre l’acte à la parole, je m’étais un peu avancé vers la table basse pour me décoller du mur derrière lui suggérant ainsi de venir s’activer.

- « Si tu te débrouilles bien, j’pourrais p’être déduire 1000 ryos des 100000 que tu me dois. ‘Fin, si et seulement si tu t’appliques… Ah ! Essuie ta gueule d’abord ! T’approche pas de moi comme ça, t’es pas glamour. Oui, oui c’est ma faute, mais on s’en fiche ! C’est pas le plus important. »

Macho XXL. Si Daisuke avait été là, il se serait bidonné comme un bossu. Ensemble, on se serait bien fendu la poire, y’a pas de doutes. J’eus un gros rire en y pensant, avant que ma main ne traine une troisième fois dans le paquet que j’avais ramené vers moi. On pourrait croire que j’allais sortir une autre bouteille mais non. Juste un autre petit paquet que je déballai avant d’en extirper des dango. Pour le coup, j’étais frugal et vu l’heure et la situation, manger était vraiment le cadet de mes soucis. Je profitai tout de même de ma première brochette avec bon cœur. C’était bon, ces petites friandises. Simples et de bon gout aussi. Je me fis d’ailleurs la réflexion que je devais peut-être en acheter pour Kahei. Il était mature et très cérébral, mais il restait un adolescent avec ses préférences culinaires qui ne différaient pas vraiment de ceux d’un gosse de son âge. J’aurai pu en proposer à la petite chipie devant moi, mais niet. C’est pas comme si elle avait envie de bouffer ou boire. Son besoin de dormir pourrait la clouer au lit, mais des ennuis allaient très bientôt survenir. Des ennuis qu’elle n’aurait pas pu imaginer un seul instant. Mais en attendant...

« Grouille poussin. C’est le moment de prouver ta prétendue hospitalité. Après tout, je n’aurais eu qu’à taper que tu m’aurais laissé entrer, non ? Alors occupe-toi de ton cher Shuu ! »
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Leoko Nora
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Dim 2 Juil 2017 - 15:31
Nora déplorait le manque de crédibilité dont elle était sujette. Visiblement, Shuu ne croyait pas à ces explications, qui avaient pourtant le mérité d’être d’une totale honnêteté. On ne pouvait lui donner tort. Le quiproquo énoncé empestait salement la tentative d’entourloupe. N’importe qui de lucide se serait douté d’une tentative frauduleuse de mascarade. L’homme avait donc le droit de se méfier de telles propos, mais les rires moqueurs étaient peut-être de trop. Le moine n’avait fait qu’annoncer maladroitement la vérité. Mais qui sème le vent, récolte la tempête, c’est bien connu ! Elle ne s’étonna donc guère de recevoir ces bourrasques acérées de la part de son interlocuteur.

Aussi surprenant cela puisse paraître, ces deux êtres avaient une ressemblance distincte. En cette soirée agitée, s’était rencontré deux individus attirés par l’argent, mais chacun l’utilisait à des finalités diamétralement différentes. L’un s’en servait pour la prospérité de sa terre, l’autre salivait sur les désirs de la chair. Pas un instant, elle ne crut donc aux douces paroles de Shuu concernant l’effacement de son ardoise. Il avait probablement déclaré ce message dans le but de détendre l’atmosphère, comme elle l’avait fait tout à l’heure. Plus méchamment encore, il espérait probablement contempler la demoiselle rongée par une immense culpabilité.
Que nenni ! « Rien » ne pouvait décontenancer le flegme d’un moine. Elle avait certes encore du chemin à faire pour atteindre l’ultime paix de l’âme, mais dans ce genre de situations, elle savait réagir avec un calme rassurant. Et elle en avait besoin de cette sérénité apparente. Shuu adorait mitrailler d’un regard carnassier le corps voluptueux devant lui. L’alcool qu’il lui avait versé sur son visage émettait de doux effluves. Ils remontaient dans ses petites narines et perturbaient ses tentatives de contre-attaque pugnace. En position de force, il ne manquait donc pas un instant pour se rincer l’œil et pour exaspérer le moine encore sagace.

Comme prévu, il revint rapidement à la charge en redemandant son dû. L’homme faisait preuve d’une impatience irritant presque la demoiselle. Il devait pourtant savoir qu’un moine vit sa vie sans le sou. Tout ninja devait être en possession de cet information. Le problème étant qu’il ne croyait pas à son statut spirituel. Cette question allait donc revenir sans cesse, si aucune réponse satisfaisante ne lui était donné. De toute façon, qu’elle soit considérée comme un moine ou non, Nora avait clairement insinué tout à l’heure qu’elle pourrait ne pas avoir de quoi le rembourser, là tout de suite. Cupidité oblige, lui rendre l’argent ne faisait pas vraiment partie de ces plans.
Une proposition intéressante sortie de la bouche du malotru et sembla donner à Nora une porte d’échappatoire. En pleine réclamation monétaire, le nonchalant exprima naturellement une envie irrépressible de massage. Il posa l’une de ses mains vers son épaule et la remua tel un vieux rouage désaccordé. Clairement, il y avait du travail à réaliser pour soulager ce corps calomnieux. En cas d’acquiescement, son sommeil n’en serait que davantage reporté et intérieurement, elle s’en lamentait. Sa torpeur et son avarice la tiraillait. Payer sur le long terme ou masser sur le court terme ? Sur le papier, la deuxième option était celle à privilégier. Les marges de négociations et de persuasion y étaient plus faciles à exploiter. Cependant, que ce soit pour la première ou la deuxième option, rien ne prouvait que l’homme perfide face à elle réduirait sa dette. Elle s’accordait le bénéfice du doute, mais globalement Nora avait déjà fait son choix.

Lui aussi semblait convaincu du choix qu’elle ferait. Dicteur d’ordres, le « dictateur » pervers s’était déjà mis à son aise dans son palais que ce soit gestuellement ou verbalement. L’homme se permettait de parler à la femme en la traitant d’objet. Que je sache, Nora n’était pas sa femme et encore moins sa chose. S’il avait cherché à la séduire de cette façon, c’était raté ! Le moine se montra extrêmement déçue par cette attitude phallocrate. Lors de leur toute première rencontre au bar, il avait été beaucoup plus sympathique. Loin d’être un gentleman, il s’était montré quand même très amical avec elle, ce qui n’avait pas manqué Nora d’avoir un regard très positif à son sujet. Dans ce village, les connaissances appréciables du moine pouvaient se compter sur les doigts d’une main. Shuu est l’un d’entre eux... ou plutôt était l’un d’entre eux.
Dans son sac à alcools, il sortit une boîte de dangos et le visage de Nora s’illumina de curiosité. C’était une friandise qu’elle appréciait particulièrement pour son goût et son prix très abordable. Les goûts pouvaient varier en fonction des régions. Complètement prise par l’entretien de son maître et par les formalités d’emménagement, elle n’avait pas eu le temps de se pencher sur les douceurs de Kumo. Sans s’en rendre compte, Shuu narguait la demoiselle du regard en tenant cette brochette très certainement succulente. Il attisait en elle, une flamme de rage encore contrôlée.

« Grouille poussin. C’est le moment de prouver ta prétendue hospitalité. Après tout, je n’aurais eu qu’à taper que tu m’aurais laissé entrer, non ? Alors occupe-toi de ton cher Shuu ! »

Il la prenait à son propre jeu. Ce (quasi) mensonge était presque un coup de bâton dans le dos. Elle ne pouvait revenir sur des paroles qu’elle avait assumées avec tant de jovialité. Depuis plusieurs minutes, il exploitait d’ailleurs sa domination en l’appelant constamment « poussin », surnom réducteur la faisant passer pour une faible possédée. Tant de rancœur la parcourait, mais jamais elle ne devait laisser ses sentiments noirs apparaître. Un calme malaisant, c’était la limite qu’elle ne pouvait dépasser. Elle se permettait tout de même quelques soupirs et des constats accablants :

« Tu étais bien plus gentil la première fois que nous nous sommes rencontrés, Shuu ! »

Pour sa plus grande contrariété, elle quitta son lit, espérant vite en finir avec cet espèce de commandant de pacotille. Elle se positionna dos à lui et récupéra dans les tiroirs d’une modeste commode quelques bricoles. Une serviette pour éponger tout l’alcool qui mouillait son visage. Une nouvelle nuisette plus légère qu’elle échangea en un clin d’œil avec le pyjama imbibé de saké. Et pour finir, un parfum artisanal à base de fleur qu’elle s’embauma pour effacer définitivement les nuées alcooliques qui la parasitait. Elle était désormais prête…
Elle s’assit derrière lui et déposa ses doigts délicats vers ses épaules. Au préalable, Shuu avait déjà retiré les vêtements qui couvrait le haut de son corps. Il en avait sacrément envie de ce massage ! Elle touchait donc un dos nu aux muscles étonnamment ouvragés. Ses doigts parcouraient précisément les zones à apaiser. Son maître lui avait appris à soulager les rhumatismes et les corps épuisés. Quand appuyer, où appuyer, comment appuyer. Maître Chuo aimait profiter des enseignements qu’elle avait prodigué à son élève. En cette soirée de pleine, c’était un hooligan qui avait le privilège de s’en prélasser.

Il mangeait toujours des dangos au nez d’une demoiselle raffolant de cette friandise. Elle eut une idée amusante pour combler cet appétit réveillé. Ce serait un peu comme un remboursement, une petite vengeance pour l’entrée par effraction ou pour la misogynie imprégnée dans chacune de ses paroles. Les doigts agiles, elle continuait de faire son travail en appliquant les pressions aux muscles et os nécessiteux, lorsque soudain, elle glissa ses lèvres près de l’oreille de l’homme dos à elle pour lui susurrer tendancieusement :

« Tu apprécies ? »

Nora approcha ensuite ses lèvres désireuses vers une main de Shuu. Cette dernière tenait une brochette de dangos qui allait être enfourné dans la bouche du macho. Lentement, elle approchait sa tête jusqu’à cette friandise pour en gober sensuellement une partie. Elle mâchait lentement son butin se délectant de chaque miette encore dans sa bouche. Sa poitrine pressait bien malgré elle le haut de son dos tandis que le corps de la jeune femme imprégnait celui de l’homme d’une odeur florale.

« Ça aussi, je vais devoir te le rembourser ? » demanda-t-elle d’un sourire fier, heureux et transcendé par le goût de cette somptuosité.
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Metaru Shūuhei
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Dim 2 Juil 2017 - 21:32
S’il y avait bien une chose qui m’obnubilait chez cette gamine de vingt piges, c’était bien sa chute de reins et son postérieur aussi opulent que son énorme buste. Je fus bouche bée lorsqu’elle se leva et avança vers moi. Satisfait, oui, mais coi devant la volupté de ses formes. Bien entendu, je ne répondis pas à sa petite remarque qui sous-entendait que j’étais un connard, tant j’étais occupé à la reluquer. Il serait d’ailleurs plus juste de dire que je n’avais rien entendu. Rien du tout. Un peu comme si mon cerveau s’était déconnecté. Mais le plus intéressant survint lorsqu’elle se dénuda sans gêne en ma présence. Le moine n’avait presque pas de pudeur. Ou de gêne. Rien ne semblait pouvoir l’ébranler. M’étais-je rincé les yeux ? Carrément. Avec elle, je n’étais pas un gentleman et ce n’était certainement pas prêt d’arriver. J’pus apprécier une nouvelle fois ses courbes plus qu’aguicheuses, avant de soupirer lorsqu’elle se rhabilla. Le petit strip-tease qui n’en était pas réellement un était trop vite passé. Néanmoins, j’avais son arrière-train imprimé sur la rétine. Beaucoup paierait cher pour avoir la chance de s’épanouir dans ses formes. Je comprenais mieux pourquoi elle avait pu me soutirer autant d’argent aussi facilement. Entre sa beauté et l’alcool que j’avais ingurgité, il était normal de dire que j’avais été une cible facile. Une cible de choix…

Puis vint le massage. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il était bon, agréable. Le moine avait du doigté. Je lui reconnaissais ça. Également enivré par les fragrances florales de son parfum qui masquaient les effluves du saké qui l’enlaçaient plus tôt, j’me permis même de fermer les yeux et de me laisser transporter par la douceur de ses gestes. J’eus plusieurs soupirs d’aise. Nora s’y prenait comme une pro. Une vraie. J’eus même un sourire. Mes épaules se détendaient tout doucement et je me sentais de plus en plus soulagé. En paix avec moi-même. Bien chouchouté par la prétendue moine qui y mettait vraiment du sien, je me remis à profiter de mes friandises. Son premier chuchotement au creux de mon oreille m’arracha un sourire. Si j’appréciais ? Et comment ! Cependant, je ne lui répondis pas. Pas besoin. Ce n’est que lorsque je sentis sa poitrine s’écraser contre mes omoplates que j’ouvris soudain les yeux. Et le spectacle qu’il me fut donné de voir provoqua un gros déclic dans mon esprit. S’il y avait bien un homme plus que versatile quand il s’agissait de femmes, c’était bien moi. En l’espace d’une seconde et pendant qu’elle s’emparait lascivement des dangos avec sa bouche, je me mis à reconsidérer mes positions vis-à-vis de cette gamine. Dire que je ne fus pas « ému » par ses actions serait un mensonge grossier. Et puis, à quoi bon ?

- « Si mon petit poussin reste sage, on va dire que tu mérites ces petites friandises… »

J’eus un rire franc. Sa question ne m’avait nullement offensé. Bien au contraire. Pour preuve, je pris une autre brochette de dangos que j’approchai sciemment de la bouche de Nora qui ne se fit pas prier pour s’empiffrer. Toujours avec cette espèce de concupiscence qui la caractérisait bien. Diverti et assez excité -soyons honnêtes-, par le petit jeu qui prenait forme entre nous, je lui tendis successivement pas moins de cinq brochettes, en silence, tout en profitant visuellement de sa sensualité. J’en vins même à approcher mes lèvres de l’une de ses joues pour récupérer une miette de mochi à l’aide de ma langue. Puis je lui smackai ladite joue, avant de perdre mes narines vers son cou. Sa nouvelle odeur me faisait tourner la tête. Je chavirais complètement. Et dire que notre soirée ne faisait que commencer : « Je crois avoir une idée pour t’aider à me rembourser vu que tu n’as vraisemblablement pas de sous… » Je redevenais un poil gentil. Un poil. Pas sûr qu’elle apprécie mon idée sachant que c’est moi qui en profiterais le plus. Je finis par me relever brusquement avant de me tourner vers elle, puis je la soulevai comme si elle ne pesait rien du tout. Je me dirigeai ensuite vers son lit sur lequel je finis par m’asseoir -Bien plus confortable que ce sol rude-, avant de poser l’auguste popotin de Nora sur l’une de cuisses comme lors de notre première rencontre, tiens…

- « Un mois. Si tu viens travailler un mois pour moi, j’annule entièrement ta dette. Le deal est simple : Laver mes vêtements, me faire à manger, nettoyer ma maison, aider ma mère dans ses tâches quotidiennes… Rien de bien extraordinaire quoi. T’en fais pas, j’te fouterais pas dans mon lit. J’vais parfois te peloter, mais c’est pas bien méchant héhéhé. »

J’ricanai. Je ne la prenais pas pour une bonniche, mais cette proposition me paraissait raisonnable, surtout pour elle qui n’avait pas un rond. J’avais d’ailleurs commencé à caresser distraitement son arrière-train digne d’une Nicky Minaj tout en la regardant les yeux dans mes yeux. Du reste, mes mirettes finirent par descendre vers ses lèvres pulpeuses et attirantes. J’eus soudain l’irrésistible envie de lui rouler une pelle en plus de mes paluches baladeuses qui prenaient la pleine mesure de son cul ; mais alors que je m’approchai lentement d’elle pour concrétiser mes envies qu’on tambourina subitement à sa porte. La tension sexuelle retomba d’un seul coup. Je retirai ma main de sa croupe saillante et bien rebondi pour lui faire comprendre qu’elle pouvait aller ouvrir sa porte, sauf que : « NORA !!! GROSSE SALOPE ! SORS D’ICI ! » La stupéfaction marqua la face qui se figea. « T’AS CRU QUE TU POUVAIS NOUS ROULER HEIN ?! » Plusieurs voix masculines se firent entendre au fil des secondes. Elles étaient criardes, preuve qu’ils avaient la haine. Puis les coups se mirent à pleuvoir sur sa pauvre porte qui allait bientôt céder. Sans qu’on ne m’explique ce qui était en train de se passer, j’explosai de rire. Tous les pigeons qu’elle avait arnaqués avaient réussi à la retrouver. A Kumo et du fait de l’efficacité de l’administration, les nouvelles se rependaient vite…

Comme une trainée de poudre…

D’autant plus qu’ils avaient dû la signaler. Logique.

- « N’essaye même pas d’aller les calmer. Tu l’regretteras. Même moi, j’le pourrais sans doute pas. Par contre, on peut s’enfuir ensemble. Par la fenêtre. Et t’auras un toit décent qui plus est… »

Bien entendu, le choix lui appartenait.

Et même que je pris les devants. J’me levai, ouvris sa fenêtre avant de sauter et de me retrouver dans la rue arrière.

- « Même si tu viens pas avec moi, ma proposition pour le job tient toujours hein ! » Que j’avais gueulé en riant.

La vie est un choix qu’on dit.
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Leoko Nora
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Lun 3 Juil 2017 - 22:43
Shuu riait beaucoup. La toute première fois qu’ils avaient conversé au bar, elle avait remarqué ce petit trait très convivial. A ses côtés, elle s’était sentie apaisée et avait pu oublier le temps d’un verre, la tristesse qui embrumait son corps. Son aventure à Kumo était pour le moment en dents-de-scie et les nombreux problèmes qu’elle avait à gérer ne l’aidait à apprécier la cité à juste valeur. Aujourd’hui, les rires de celui dont elle avait eu une bonne estime, étaient des lames aiguisées. Roublardes, avares, arrogantes, elles faisaient abstraction de tout respect à l’égard de la demoiselle. En une semaine, le traitement qu’il lui adressait avait drastiquement changé…
Mais ce dernier rire suivant cette petite chaparderie gastronomique l’avait quelque peu rassuré. Le timbre macho qui avait tant caractérisé sa voix ce soir s’estompait. Le Shuu rencontré au bar revenait peu à peu. Festif, généreux, il profitait de chaque instant de la vie sans détériorer celle d’autrui. Il surprit davantage Nora lorsqu’il tendit généreusement une nouvelle brochette de dangos. Fort heureusement, il n’avait pas l’air de rajouter ce service à sa dette apparemment colossale. Gourmande, elle s’empressa donc de l’avaler. Les dangos de Kumo avaient un goût irrésistible. Chaque bouchée était une explosion d’extase sur son visage émerveillé. Fort généreux, le forgeron continua à illuminer les mirettes de sa débitrice. Même endettée, il continuait de ravir ses papilles si douces en lui tendant de nouvelles brochettes. Au paradis des gourmets, elle ne compta même plus le nombre de fois où sa bouche connut ce plaisir sucré proche de l’ultime exaltation.

Alors que la nuit se poursuivait toujours, son petit minois retrouvait de vives couleurs. Il était vivace, presque enfantin. Cette dose de sucre non négligeable l’avait puissamment revitalisé. L’appel du sommeil semblait à présent lointain. Le palet bordé par cette excellence culinaire, elle ne remarqua pas les gestes fourbes de l’homme. La tête à côté de la sienne, il jouait à son tour les Lupin en dérobant sur la joue rose de Nora, une petite miette égarée. Le moine manquait encore d’élégance dans ses gloutonneries. La façon dont elle mangeait avait besoin d’être plus raffinée. Si elle avait eu conscience de cette action audacieuse, elle aurait sûrement été décontenancée, mais elle ne l’aurait probablement pas repoussé. La rage qu’elle avait contre lui semblait s’être temporairement endormie. Il humait ensuite avec une délicatesse étonnante, son parfum floral. Son nez se perdait autour du cou et des lanières de sa nuisette. Au vu de ses attaques entreprenantes, lui aussi avait l’air d’apprécier cette situation.

Tout comme elle, il avait l’air ravi de la tournure de la soirée. Le marbre qui entravait sa gentillesse semblait s’être ébranlé. A présent, Shuu avait l’air de tendre une main généreuse à Nora en présentant une offre discutable. Il ne rentra cependant pas dans les détails de cette proposition de sauvetage. Certes, il l’avait annoncé comme une aide salvatrice, mais le manque d’explications laissait prévoir le pire. En plein doute, elle ne se rendit compte que tardivement des nouvelles manœuvres du forgeron. Un porter très courtois qui se finit par un retour sur son très cher lit. Elle n’était malheureusement pas dessus. L’homme aux cheveux blancs y était lui et il l’avait fait s’asseoir sur l’une de ses robustes cuisses. Nora était réveillée par une douce nostalgie. Au bar, elle s’était aussi assise à cet endroit-là, faute de places. Un geste d’une extrême galanterie qui avait fait augmenter la sympathie qu’elle avait à son égard. Un autre geste symbolique pouvait à nouveau améliorer (ou plutôt restaurer) l’image qu’elle avait de ce hooligan :

« Un mois. Si tu viens travailler un mois pour moi, j’annule entièrement ta dette. Le deal est simple : Laver mes vêtements, me faire à manger, nettoyer ma maison, aider ma mère dans ses tâches quotidiennes… Rien de bien extraordinaire quoi. T’en fais pas, j’te fouterais pas dans mon lit. J’vais parfois te peloter, mais c’est pas bien méchant héhéhé. »

Cette proposition nécessitait réflexion. Brièvement, sans rentrer des méditations trop complexes, cet armistice représentait une séduisante opportunité. Le travail restait ingrat en soi, mais il ne changeait pas vraiment de son quotidien nomade où elle devait s’occuper de son vieux maître. Elle fut heureuse de le savoir plus flexible que tout à l’heure. Maline, un poil roublarde, elle n’était quand même pas dupe à ce point. Elle savait que son corps l’avait aidé à se sortir de ce mauvais pétrin. Il avait beau eu plaisanter à la fin de sa suggestion, Nora savait pertinemment qu’il désirait son corps et qu’il la peloterait sérieusement. Au moment où elle était d’ailleurs en train de réfléchir à ces négociations, les doigts du forgeron se baladaient déjà par-delà ses hanches jusqu’à son fessier rebondie.
Il était loin d’être le premier (ni le dernier) promenant ses mains sur ses parties rebondies. Quand cela arrivait, généralement elle déposait les siennes sur les poignets du pervers afin de contrôler ces gestes imprévisibles. Toutefois, Nora n’y mettait pas spécialement de force et les hommes lubriques de la trempe de Shuu arrivait quand même à s’épanouir de toute cette chair. Croyez-le ou non, le moine même un peu fofolle restait une femme terre-à-terre qui savait intervenir lorsque des évènements dérapaient ! Cette race d’homme dépravé avait au préalable donné une somme coquette à la demoiselle avant d’effleurer une telle récompense. Roublarde, oui ! C’est le mot.

Le regard de Shuu la perturbait. Il était incisif comme un rasoir. C’était comme s’il pouvait lire tout ce qu’il y avait à savoir sur elle. Nora se raisonna rapidement. Si c’était le cas, il aurait dû admettre qu’elle était bel et bien un moine. Même dans cet atmosphère détendue, elle doutait encore que l’ivrogne accepte une telle vérité. Un instant, elle crut qu’il serait plus agressif et qu’il vienne dérober l’un de ses trésors inestimables : son premier baiser. Elle ne pourrait vous dire si oui ou non, elle l’aurait repoussée. L’ambiance était moins pesante et lui convenait davantage maintenant. De plus, elle avait retrouvé le généreux Shuu du bar qui offrait sans rien demander en retour.
Qu’il eut été ce voleur de baiser ou non, ses manigances furent interrompues par des hurlements impulsifs provenant de la porte d’entrée. De nouvelles plaintes d’hommes ayant subi le même sort que le pauvre Shuu. Entourloupés par la beauté de Nora, ils lui avaient donné des montants d’argents parfois astronomiques sans comprendre qu’elle ne le leur rendrait jamais. De tous, le forgeron était l’homme qu’elle avait dépouillé de la plus grande somme de ryos, mais les personnes qui tentaient de fracasser l’entrée n’étaient pas sans reste non plus. Elle ne cacha pas sa stupéfaction et se demandait comment tous ces hommes avaient pu accéder à l’adresse de sa demeure… L’administration du pays était bien bavarde. C’est du moins ce qu’elle s’accorda à penser. Fataliste, son soupir amplifiait son exaspération. A ce rythme, sa vie était bien partie pour être un course-poursuite entre chats et souris !

Elle avait quitté son trône pour tenter subtilement de vérifier cette température vindicative. Avec un seul pas, elle put ressentir l’aura sanguinaire de ces hommes en quête de vengeance. A chaque seconde s’évaporant dans le temps, leurs coups contre la porte se révélaient terrifiants. De simples excuses ne suffiraient pas. Elle s’attendait à être roué de coups dès que la clique gentleman se serait immiscée chez elle. Malgré ce probable futur, sa témérité la poussait à rester sereine. La nuit déjà tombée, l’envie de se battre n’était pas présente. Elle était d’ailleurs rarement présente. Pour elle, une vie pouvait se montrer excitante sans que du sang ne soit coulé. Un raisonnement de faibles pour beaucoup, la tromperie d’une hyène cachant ses crocs pour les autres…
En parlant de faiblesse, il y en avait un qui avait déjà déguerpi. Shuu. Lorsqu’elle posa son regard derrière elle, elle ne vit qu’une fenêtre entrouverte et un petit courant d’air tournoyant dans la pièce. Instinctivement, elle se précipita vers la fenêtre pour y apercevoir celui dont elle espérait encore la présence. De son premier étage, ses yeux observaient l’homme qu’elle pouvait paradoxalement regarder de haut. Il riait joyeusement et l’incitait indirectement à le rejoindre.

Avec les assauts on ne peut plus véhément sur sa porte, elle savait que le temps lui était compté. Une dizaine, voire une quinzaine de secondes. C’était le temps de réflexion que ce cruel destin lui accordait pour réfléchir. En ce ciel nocturne, elle ne désirait pas faire travailler ses méninges, surtout que la pression du temps et de la vendetta faisait vaciller son calme olympien.
Son instinct prit le dessus sur ses réflexions inutiles et il fit le choix qu’il estima être le plus rassurant. Telle une pieuvre suractive, Nora attrapa donc la plupart de ses affaires qu’elle enfourna en vrac dans sa besace. Les secondes se perdaient dans un contre-la-montre haletant. Le moine ne se laissait clairement pas broyer par l’approche potentielle de la mort. Compte tenu des tensions hargneuses pouvant éclater à tout instant, elle ne se changea même pas et effectua son grand saut en nuisette. La hauteur séparant le sol de sa fenêtre n’avait absolument rien d’effrayant pour cette femme culotée. Heureusement personne n’assistait à ce gracieux saut … si ce n’est Shuu. Lors de son saut remplie d’enthousiasme, le tissu azur de son pyjama était transcendé par la lumière de lune alors ses bordures inférieures virevoltaient sauvagement face à la pression du vent.

Ce spectacle ne dura que quelques secondes et elle atterrit pieds nus tout de suite après sans encombre. Une lanière de sa nuisette avait joué les voyageuses pendant la descente, mais elle s’était empressée de la repositionner à l’endroit où elle devait être. Plus généralement, ce plongeon l’avait tout ébouriffée, mais elle en ressortait conquise. Gardant cette jovialité presque enchanteresse, elle semblait avoir pris sa décision et l’annonça frivole en enlaçant le bras de Shuu contre toute la chair présente de son torse :

« Dis Shuu, tu me fais visiter ta maison ? Je n’ai nulle part où aller cette nuit ! A moins que tu veuilles faire autre chose avec moi ! La nuit est loin d'être terminée et tu as osé m'extirper de mon sommeil, il va falloir que tu assumes tes responsabilités ! »

Le nombre de sous-entendus était absolument immense. Même le plus stupide des gamins se poserait des questions sur le culot lunaire de Nora. Cette gamine ne se rendait pas compte de sa langue innocemment vipérine exprimait sans gêne des paroles si tendancieuses…
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Metaru Shūuhei
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Mar 4 Juil 2017 - 6:08
- « Tu manques pas d’air toi, y’a pas à dire ! »

Je m’étais mis à rire. Cette meuf avant d’être une garce, était marrante ! Vraiment marrante ! Si j’m’attendais à tant de culot de sa part ? Honnêtement non. Pas à cet instant. Alors qu’elle aurait dû être un peu paniquée, voire même alarmée, elle se tenait contre moi comme si de rien était. Le craquement sonore qui provint de sa chambre ne semblait pas l’inquiéter outre mesure. D’ailleurs, plusieurs voix s’élevaient un peu partout dans le bâtiment à cause du brouhaha que ses pigeons avaient causé en ayant hurlé comme jamais et en ayant brisé sa pauvre porte. Cet appartement ? Infréquentable pour un long moment. Le temps bien évidemment qu’elle trouve une solution définitive à ce problème. En attendant, c’est sa réputation qui allait en pâtir et je la voyais mal intégrer un temple ou un monastère pendant un moment. Nora n’aurait nul autre choix que d’embrasser la carrière de shinobi en fin de compte. Son destin se scellait peu à peu. Personnellement, j’en avais pas grand-chose à foutre. C’était pas comme si nous étions en couple et elle n’était pas non plus de ma famille. Son caractère presque nonchalant ne donnait pas envie d’avoir pitié d’elle. C’était même tout le contraire. Et j’allais bien en profiter, croyez-moi sur parole…

- « Si j’suis responsable de toi maintenant, c’est que t’auras pas ton mot à dire peu importe ce que je vais t’ordonner. C’est ce que ça veut dire, non ? »

Question rhétorique. Là, mon sourire se fit carnassier et mes yeux s’illuminèrent comme ceux d’un prédateur. Mais la mine perverse que j’avais arboré disparut aussi vite qu’elle n’était apparu. Les voix étaient de plus en plus fortes, proches de sa fenêtre. Ils finiraient par nous voir. C’est donc habilement que j’extirpai mon puissant bras de sa prison de chair avant de l’enrouler autour de la fine taille de la jeune femme. Je l’entrainai ensuite loin de cette ruelle sombre et puante, avant de déboucher sur une avenue un peu plus animée. Il faisait tard, mais il y avait encore pas mal de personnes dans les rues. Facile pour se fondre dans la masse donc. Ceci étant dit, nous attirâmes l’attention de plusieurs personnes. Nora plus que moi pour être franc. Les habitants de la cité me connaissaient déjà. Excellent forgeron, jonin de renom… Autant dire que ma réputation n’était plus à faire. Par contre, la jolie meuf à mes côtés intriguait. Foutue dans une nuisette qui dévoilaient ses formes plus qu’opulentes, pieds nues, cheveux ébouriffés ou presque… On pouvait pas dire qu’elle passait inaperçue. Si les hommes la reluquaient sans se gêner une seconde -En particulier ses attributs-, les femmes, quant à elles, la dévisageaient férocement s’en sans cacher.

- « Eh ben… T’as beaucoup de fans ! Je suis jaloux ! »

J’étais un peu ironique en disant ça, parce que j’voyais bien tous les regards mauvais que la gente féminine lui lançait. Ces femmes étaient partagées. Certaines qui la toisaient à cause de sa nuisette trop courte, trop légère et trop révélatrice ; tandis que d’autres la lorgnaient par pure jalousie. En fin de compte, qu’on le veuille ou non, je restais un bon parti. Qui n’aimerait pas se pavaner comme ça, accrochée à mon bras ? Après tout, j’avais une situation financière stable et enviable, en plus du fait d’être puissant, pas forcément dégueulasse à regarder, aimable… Bref, pas mal de qualités qui faisaient rêver et qui éclipsaient mes plus gros deux défauts plutôt bien connus par les kumojins : L’alcool et le cul. En parlant d’ailleurs de cul, je passai une main presque possessive sur l’une de ses miches que j’agrippai fermement comme si elle m’appartenait. Nora était tellement voluptueuse qu’une seule paluche n’arrivait pas à prendre la pleine mesure de ses formes. Un véritable bijou comme on en voyait plus. Que j’allais mettre bien en valeur pour en faire rager plus d’un. J’étais même certain que ses poursuivants allaient finir par savoir qu’elle avait paradé avec moi ce qui allait sans doute refroidir leurs ardeurs avec le recul.

- « Peut-être un peu trop en fait… »

Il y avait une certaine consternation dans ma voix. Enfin, une fausse on va dire. Car derrière nous, se trouvaient pas moins d’une vingtaine de types qui nous suivaient comme des automates. Des pigeons ? Non. Des pervers. Oui, rien que ça ! Des types qui se rinçaient les yeux avec bon cœur et qui devaient bien m’envier vu comment je jouais avec l’objet de leurs convoitises. Des amateurs de callipyges comme moi, il y en avait partout, surtout à cette heure de la nuit. Et puis, une jolie demoiselle qui se baladait comme si de rien était avec nuisette qui en plus d’être plus d’être transparente lui arrivait au ras des fesses, c’était un spectacle à ne certainement pas rater. Plutôt que de leur gueuler dessus, je me fendis la poire avant de lâcher le popotin de mam’zelle pour lui arracher son sac que je jetai au sol, devant elle, a même pas deux pas. « Allez, chausse-toi. T’as la largesse de le faire ici. » J’ignorai complètement ses réactions qui suivirent. Qu’elle se plaignit ou pas, là n’était pas mon problème. Toujours est-il qu’elle dû obéir et s’abaisser pour la plus grande joie de ses grands fans. Rires et quolibets fusèrent aussitôt. Et une fois qu’elle eut fini, je la récupérai par la taille tout en continuant de sourire à la façon d’un véritable connard.

- « Vas-y, roule des hanches ! Faut leur en mettre plein la vue ! »

Pour la motiver ? Une grosse claque sur le popotin ! Et nous continuâmes notre chemin. Avec moi, Nora allait en clairement en baver. Bien mal acquis ne profite jamais, dit-on. Sans forcément abuser d’elle comme un gros porc, j’allais jouer avec ses nerfs, la faire craquer et la faire réfléchir à son comportement indigne d’un moine. En attendant, c’était nos suiveurs qui se régalaient visuellement des déhanchées de la gamine. Moi ? Je regardais sereinement droit devant, tout en la tenant contre moi. Il m’arrivait de rigoler de temps à autre, mais je lui parlais de tout et de rien à la fois. Après un bon quart d’heure de marche, nous arrivâmes vers une zone assez éloignée du centre-ville. Le périmètre était considéré comme le quartier chaud de Kumo. Bars, lupanars… La face cachée de notre chère belle ville. Il m’arrivait de trainer dans le coin avec Daisuke et même que j’avais failli y ramener Seijuro un jour. Sans succès cependant. « Ne flippe pas poussin. Tu vas pas tapiner. On reste sur notre deal, mais ce soir, toi et moi on va s’amuser un peu. » Je préférai mettre les points sur les i, même si j’étais certain qu’elle n’était pas du genre à avoir peur. Après quoi je continuai à causer d’autre chose comme si de rien était jusqu’à ce que…

- « V’la l’un d’mes coins préférés ! Un p’tit paradis, Nora ! Tu verras, on s’y amuse comme des fous ! »

Nous étions enfin devant un bar un peu miteux. Le genre pas très fréquentable. Sans hésiter, je m’engouffrai avec elle dedans, avant de constater qu’il était presque plein. Nous essuyâmes aussitôt des regards avant que ma compagne ne provoque rires et sifflets comme d’habitude ! Elle avait l’air de plaire et pas qu’un peu. Je tirai ma proie du soir pour l’emmener à une table libre dans un recoin de l’établissement, puis je posai mes fesses sur une chaise, avant de poser les siennes sur l’une de mes cuisses encore une fois. J’étais assez entreprenant, mais elle n’était pas spécialement farouche. Pas de courtoisie ni de galanterie qui tienne. Elle n’était pas un moine, mais une pauvre fille paumée qui n’avait rien d’autre à faire qu’escroquer d’honnêtes gens. Je n’étais pas un jonin, mais un gros lourdaud qui ne passait pas à côté d’un bon parti, comme tout bon mâle qui se respecte. La bonne ambiance qui régnait dans le bar n’était pas pour me déplaire : Il y avait de jolies danseuses qui s’exécutaient sous une musique envoutante jouée par des musiciens doués, de l’alcool qui coulait à flot, de la bouffe qui circulait çà et là, des éclats de rire… Bref. Une taverne pas comme les autres. Ni traditionnel, ni conventionnel et c’était pour ça que je l’adorais.

- « Shuu-chan ! Ça fait longtemps ! »

Une serveuse/danseuse s’était approchée de nous, sourire aux lèvres. Aoi qu’elle s’appelait. Toute aussi belle que ma chère Nora. Et vêtue comme une danseuse orientale. Son arrivée me fit plaisir et nous nous mîmes à papoter pendant une minute ou deux. La brune se tourna ensuite vers Nora et eut les étoiles pleins les yeux. Plutôt que de la jalouser, elle admirait complètement la beauté du prétendu moine et son culot aussi. Pour se vêtir comme ça, il fallait le faire ! « C’est ta petite amie, Shuu ? » Je tournai ma tête vers Nora avant de bien observer ses jolis traits puis je haussai mes épaules avant de faire un clin d’œil malicieux à Aoi. « On peut dire ça comme ça. Elle s’appelle Nora. Belle hein ? » Pendant ce temps, l’une de mes mains était revenue profiter de sa croupe. Aoi contempla longuement Nora jusqu’à ce qu’une idée brillante germe dans son esprit. Là-dessus, elle vint tirer la pauvre genin par le bras, avant de me soumettre son projet : « Elle est trop belle ! Laisse là danser ! Elle va faire un tabac ! » Si je fus surpris lors des toutes premières secondes, j’affichai par la suite un sourire tellement railleur qu’Aoi avait déjà sa réponse. Si la serveuse ne pensait pas à mal, elle ne put se retenir de pouffer de rire devant ma tronche d’enfoiré.

- « Bien sûr Aoi. Va avec elle. Par contre, elle garde sa tenue. Je veux la voir danser comme ça. »

Je me tournai vers la gamine et lui tirai la langue avec un air un peu enfantin.

- « Je t’avais dit qu’on s’amuserait bien. Allez, va vendre du rêve à tous ces gens. En plus, tes fans nous ont suivis jusqu’ici ! Tu vas leur faire plaisir, héhé. Et t’as intérêt à assurer ! »

Elle n’avait pas son mot à dire.

Moi connard ? Si peu.


Dernière édition par Metaru Shūuhei le Jeu 6 Juil 2017 - 20:34, édité 1 fois
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Leoko Nora
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Mer 5 Juil 2017 - 22:57

Un rire joyeux s’était une nouvelle fois immiscée pendant leur discussion et une affirmation d’une misogynie presque avouée fusa furtivement dans la rue :

« Si j’suis responsable de toi maintenant, c’est que t’auras pas ton mot à dire peu importe ce que je vais t’ordonner. C’est ce que ça veut dire, non ? »

La témérité du moine allait encore lui jouer de nouveaux tours. Cette fois, elle avait l’air d’en être un peu plus consciente. Les babines affamés, l’homme aux cheveux blancs n’avait nullement cherché de négociations avec la belle demoiselle. La question qui paraissait ouvrir un débat n’en était finalement pas une. Ou plutôt, seul un acquiescement était véritablement attendu au vu des derniers actes charnelles de Nora. Encore une fois, elle se voyait empêtrée dans les conséquences de son culot et les destins qui s’ouvraient à elle ne faisaient que se limiter.
Shuu se remit en alerte dès qu’il entendit la voix des poursuivants proche de la fenêtre. A trop tergiverser, ils se feraient vraiment repérer et ce saut en nuisette n’aurait finalement servi que d’exhibition à ce rustre insatiable. Sûrement le cœur triste et abattu, il délogea donc sa main de l’étreinte charnelle réalisée plus tôt par le moine. Loin d’avoir jeté son audace, il entoura la fine taille du moine à l’aide de ce puissant bras à présent libéré. Il abandonna enfin ses yeux voraces le temps d’un exil où il emmena Nora à l’abri des tentatives de meurtre.

Cette petite escapade nocturne les mena dans l’une des avenues les plus fréquentés de Kumo. Malgré l’heure tardive et le besoin de sommeil parcourant logiquement les habitants, ils étaient encore beaucoup à se pavaner dehors. Qu’ils soient en quête d’un but à leur vie ou en sortie romantique, Nora ne cacha pas sa surprise. Kumo avait l’air d’une autre ville, une fois la nuit tombée. Plusieurs quartiers rayonnaient d’un feu langoureux et battaient au rythme de chansons paillardes. Grâce aux bars, restaurants et casino, ces cantonnements enfilaient un nouveau masque dès que les étoiles scintillaient. Ayant empruntée cette route dans la semaine, elle ne pouvait qu’être étonnée de la transformation qui s’était effectuée ici entre le jour et la nuit.
Beaucoup de regards se posèrent vers elle. Beaucoup plus qu’en journée où chaque adulte sortant de chez lui était préoccupé par la pérennité de son travail et par la maximisation de ses profits. Parmi ces fixations peu dissimulées, il y avait aussi bien des femmes que des hommes, mais pour chaque sexe distinctement, un schéma comportemental se dessinait. Au même titre que Shuu, les hommes salivaient d’excitation face aux atouts généreux de la demoiselle sculptées pourtant sur un corps de mannequin. Les femmes quant à elles s’enrageaient. Le contraste de beauté pouvait se montrer parfois cruel, pour ses ladys nocturnes en quête d’attirance. Pour celles qui étaient en plus accompagnées de leur homme, elle ne pouvait supporter que leur chéri louche sur une autre femme.

L’homme aux cheveux blancs réalisait très clairement le privilège qu’il avait de se tenir à ses côtés. Sa main papillonait d’extase entre les hanches et le postérieur de la demoiselle. Dans cette allée éclairée par des lampadaires à bijoux, ils ressemblaient à s’y méprendre un couple d’amoureux. Mais quel sacré couple ! Un pervers avéré qui s’amusait à tripoter en pleine rue sa copine audacieusement vêtue d’une nuisette transparente. La gêne ne faisait clairement pas partie de leur vocabulaire et son inconscience en rigolait joyeusement.
Monsieur s’estimait même jaloux de tous les regards que l’on portait sur sa soi-disant petite amie. Nora esquissa un rire fugace en l’entendant. Ce n’était pas lui qui était visé par les effroyables pupilles de la gente féminine ! D’ailleurs, elle remarqua brièvement quelques individus dont l’attention était particulièrement portée sur Shuu. Le plus étrange étant que ces regards n’existaient pas uniquement pour souligner les poignes abusives sur le corps de Nora. Face à cette diversité, le moine commença alors à se demander sérieusement qui était Shuu. Pour avoir pu lui soutirer autant d’argents, ce devait être quelqu’un de riche ou d’anormalement chanceux, ce qui correspondrait davantage à son profil d’homme luxurieux fan de bibines.

Des questions à son sujet ? Elle s’en posa de plus en plus, lorsqu’elle vit son sac jetée quelques pas devant elle. Le rire narquois du coupable était d’une odiosité démoniaque et appartenait à cette personne qui venait à nouveau de faire une chute libre dans son estime. Ses actions d’une innocence séductrice ne justifiaient pas un tel traitement. Certes, elle n’avait pas pu exprimer un quelconque refus tout à l’heure quant au sort que lui réserverait Shuu, pour autant elle était loin d’avoir appréciée cette fessée disgracieuse ainsi que cette humiliation animale auprès d’une vingtaine de malotrus suivant de près sa beauté derrière elle. Ils ne valaient pas mieux que ce forgeron de pacotille à rire et à siffler.
Malheureusement pour Shuu, Mademoiselle se montra un peu indisciplinée en ne mettant pas les sandales qui étaient assurément dans son sac. Il n’en avait guère conscience, lui qui regardait devant lui, fier de ce rabaissement. Par contre, elle ne se gêna pas pour faire monter la température du pauvre groupe derrière elle. A quatre pattes, faisant semblant de fouiller son sac, elle dandinait du postérieur pour hérisser leur poil d’une excitation jusque-là méconnaissable. Lorsqu’elle se releva, elle leur afficha une vue rapide mais inoubliable de son décolleté et retourna auprès de l’odieux Shuu, enchanté par tous ces bars.

Encore une fois, il avait remis sa main à l’endroit qu’il adorait tant. Ils n’étaient pas en couple, mais puisque ses attaques déplacées n’étaient que faiblement retenues par le moine, c’était ce que son fan-club crut en majorité. Plus vulgairement, il devait s’imaginer qu’elle était devenue la propriété de cette ivrogne et n’osait donc pas s’en approcher. Shuu était quelqu’un d’une extrême bizarrerie. C’était comme ça que Nora décrivait ce type. Tantôt d’une grande gentillesse avec elle, tantôt d’une exaspérante voire outrageuse vulgarité. Alors qu’il l’avait salement traîné par terre, il discutait à nouveau de tout et de rien avec elle comme au bar la dernière fois. Cependant, une certaine animosité troublait toute l’appréciation qu’elle avait de lui…
A la fin de cette petite balade forte en verbiages et en regards indiscrets, Shuu semblait avoir trouvé l’endroit où il désirait s’arrêter. Un bar. Ils s’étaient éloignés du centre-ville tout en passant à côté d’échoppes et de maisons douteuses pour arriver devant l’entrée misérable de cette taverne bien vivante. La peur n’égratignait même pas son visage, comme pouvait le prétendre le forgeron. Nora était juste intrigué par cette atmosphère torride. Dans son âme résidait justes quelques traces d’appréhension qui n’ébranlait en rien son calme monastérien. Elle n’était pas passé à côté du changement d’ambiance qui s’était opérée au fur et à mesure de sa marche, d’où ces légers tracas.

« V’la l’un d’mes coins préférés ! Un p’tit paradis, Nora ! Tu verras, on s’y amuse comme des fous ! »

Le bar dans lequel ils pénétrèrent était assez rudimentaire. Celui dans lequel ils s’étaient rencontrés pour la toute première fois était plus pimpant, plus professionnel. Dans cette tanière moyennement entretenue, ce n’était sa beauté qui sautait aux yeux en effet. C'était plutôt la présence en nombre de la clientèle. Quasiment toutes les tables étaient occupées. Un instant, elle crut même que Shuu quitterait le bar triste, à cause du manque de place. Mais dès qu’une possibilité de torchage était possible, l’homme aux cheveux blancs avait prouvé être sacrément réactif.
Pendant qu’ils s’installèrent, quelques sifflets provocateurs avait déjà jailli dans l’aire alcoolisée. Tous à l’encontre d’une Nora, décidément au goût de tout le monde. S’asseyant une nouvelle fois sur sa cuisse, le moine comprenait pourquoi Shuu était tant attirée par cet endroit. C’était le berceau de ses passions les plus dégradantes. De l’alcool coulant à flots, de la nourriture à gogo et des danseuses dont le corps et le minois n’avait rien à envier à la jeune femme un peu décoiffée. Autour de lui, des consommateurs à l’âme aussi pervertie à la sienne et qui approuvait complètement son abandon aux tentations primaires de l’humanité. Ce ne serait pas mentir que de dire qu’il était parfaitement à sa place ici…

Une voix interpella l’homme-chaise déjà plongé dans ces festivités bruyantes. Elle était féminine, pétillante et visiblement, elle s’était adressée à ce macho comme à l’une de ses vieilles connaissances. D’après ces habits, elle conclut que la nouvelle arrivante était une espèce de servante ou de danseuse qui distribuant l’alimentaire aux clients et égayant leur beuverie de sa présence raffinée. Même si ses atouts n’étaient pas aussi volumineux que ceux de Nora, elle avait un sourire d’ange et un corps loin d’être répugnant. La face ravie de Shuu confirma l’existence d’un lien entre Shuu et la serveuse enjouée qui discutèrent jovialement quelques minutes.
La relation qu’il y avait entre ces deux-là n’intéressait pas spécialement Nora qui se demandait encore où elle avait atterri. Leur conversation non plus d’ailleurs. Son intérêt fut ramené de force lorsque cette femme, Aoi posa une question ma foi, très délicate sur la relation qui liait le moine et l'ivre, et qui se résulta par un :

« On peut dire ça comme ça. Elle s’appelle Nora. Belle hein ? »

Monsieur allait vite en besogne en pensant avoir conquise le cœur de la folle Nora. Et depuis quand un créditeur annoncerait-il être en couple avec sa débitrice ? Cela n’avait pas de sens. Ce court échange eut le mérite de réveiller sauvagement le moine et de questionner la jeune femme sur les sentiments qu’elle avait pour cet homme aussi contradictoire qu’elle. Il avait d’ailleurs repris sa position de mâle affichant vulgairement sa dulcinée en empoignant une énième fois son si charmant fessier.
Ces vingt secondes eurent le mérite de briser le calme inébranlable du moine qui poussa un cri surpris presque aberré par cette annonce espiègle. L’amour, c’était quelque chose de bien trop compliqué pour elle. Son maître se faisait frapper lorsqu’il osait en faire des sous-entendus malicieux. Malgré tout son charme et le nombre déraisonnable de mecs l’ayant approché dans la semaine, elle était toujours seule. Sa vie sentimentale ? Elle n’aimait pas spécialement en parler, voilà tout. L’esprit plus lucide, elle se pouffa ensuite de rire, n’imaginant même une seconde cette ivrogne être capable de se trouver une femme avec qui construire sa vie.

Sa réaction prononcée aurait-elle titillé l’intérêt de la fameuse Aoi ? Cette dernière n’arrêtait pas de fixer le corps peu vêtu du moine. Toutefois, la croyante ne remarquait aucune once de jalousie noyant les pupilles enflammées de la danseuse orientale. Au lieu de la tuer d’un regard assassin, elle déclara naturellement être sous le charme de sa beauté cléricale. Un sourire modeste lui fut renvoyée, mais cela ne calma pas les pulsions adoratrices de son interlocutrice qui émit dans la foulée son insolite opinion. La faire danser au milieu de cette foule porcine et que dire… Shuu accepta la proposition en un éclair. Il imposa quand même ses petites conditions comme s’il était le propriétaire de son âme. Mais qu’importe aurait été la réponse du forgeron, Aoi avait déjà accroché le bras de Nora pour la ramener quoi qu’il arrive.
Tout excitée, elle navigua à travers la clientèle nombreuse emportant avec elle, une Nora perplexe, qui ne s’attendait pas à ce que sa soirée tourne de cette manière. Même si sa beauté lui promettait une exhibition de qualité, ce fut un refus de participer à cette mascarade que le moine envisagea. Tout l’enthousiasme que lui portait la demoiselle aux habits orientale lui faisait chaud au cœur. Elle ne voulait pas décevoir toutes les attentes que ce brin de femme avait placé en elle, d’où son absence de plaintes. L’envie de se dandiner harmonieusement devant une horde de morts de faim n’était pas spécialement présent cette nuit. Surtout qu’elle n’avait rien à y gagner… Après mûres réflexions, il y avait bien quelque chose qu’elle pouvait leur soutirer.

D’une gentillesse presque ecclésiastique, elle prit quelques secondes pour peigner la coiffure délaissée de son étoile et pour la parfumer d’un parfum aux arômes très tentateurs. Des encouragements, des mots pleins d’assurance. Elle faisait de son mieux pour rassurer le moine avant son entrée. Brièvement, elle lui montrait des gestes simples mais redoutables pour amuser la galerie. Imprégnée par ses discours réconfortants, Nora fit son entrée en scène et les sifflements de goujats ne purent perturber son visage qui arborait un sourire vacillant entre malice et séduction.
Aucune pression ne raidissait ses membres, elle bougeait ses membres gracieusement, mais le manque d’expérience dans sa danse se faisait sentir au départ. Le dernier conseil qu’Aoi lui avait donné avant de la pousser sous les feux était d’avoir confiance en son corps qui était selon elle, à tomber par terre. Les premières minutes qui frôlaient l’indécision s’oublièrent donc rapidement et les mouvements qu’elles enchaînaient commencer à dégager la véritable beauté de son corps. Elle s’était calée sur les sons orientaux et ondulaient merveilleusement corps et bassins. Emportée par son légendaire culot, elle enchaîna ses pas féériques près des clients en se rapprochant dangereusement du groupe de pervers qui les avait suivis jusque-là. Son regard était aussi tendancieux que sa danse aguicheuse. Ils ne savaient plus où donner de la tête.

Quelques admirateurs gorets tenaient dans leur main quelques ryos bien juteux. Elle les choisit comme privilégiés et les enlaça chacun au rythme d’une musique ardente. Complètement plongée dans l’ambiance malsaine du bar, ils effectuèrent des actions macho similaires à ce que lui avait fait subir Shuu toute la soirée. Des touchées divins sur ses formes généreuses, mais que les virevoltes sensuelles de Nora rendaient fugaces. Pendant ce temps, elle dérobait délicatement leur argent n’oubliant pas de les remercier d’une voix sensuelle. Quelques mots doux chuchotés près de leur oreille les faisaient totalement craquer, puis elle repartait vers d’autres cibles affichant sans gêne leur agent pour réitérer le même traquenard.
Aucun des êtres dépouillés n’avait l’air malheureux ou hargneux. Ils étaient au contraire satisfaits de la prestation de cette danseuse prometteuse. Les derniers messages susurrés dans leur oreille les avaient juste ravis et ils ne trouvaient pas la force de lui faire quoi que ce soit, si ce n’est l’observer, séduits. Quant aux mots que le moine murmurait… il valait mieux ne pas en parler ici.

Que faisait Shuu de son côté ? Elle n’en avait strictement aucune idée ! Elle ne le scruta pas une seule fois depuis le début de danse. Il était probablement en train de rire aux larmes du spectacle qu’elle offrait aux autres tout en abusant de l’alcool fort. D’autres hommes profitaient des courbes magiques de celle qu’il avait nommé sa petit-amie, mais elle s’en fichait éperdument. L’argent lui importait beaucoup plus et en cette soirée animée, elle semblait pouvoir s’en faire beaucoup. D’ailleurs, elle refuserait de le donner à Shuu quoi qu’il dise !
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Metaru Shūuhei
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Jeu 6 Juil 2017 - 20:32
Leoko tâtonnait au tout début de son show. Ses mouvements m’arrachèrent des rires moqueurs et m’attirèrent par la même occasion des regards foudroyants de la part de ses nouveaux « inconditionnels ». Il faut dire qu’ils avaient eu la bave aux lèvres en la voyant se diriger vers les locaux derrière le comptoir de la taverne. Tous ou presque tous les mecs du coin l’avaient suivi du regard. Clair qu’elle ne laissait personne indifférent. Ce n’était pas seulement à cause de son physique, non. Sur ce point, d’autres danseuses sur place étaient bien plus belles et bien plus plantureuses qu’elle. Pourtant, le prétendu moine avait un petit quelque chose qui titillait vraiment et qui attirait curiosité. Elle n’était pas qu’un simple tas de viande ; même si tous les hommes ici présents ne se gêneraient pas pour se ruer sur elle tels des clébards affamés. Elle avait un je ne sais quoi qui la rendait encore plus intéressante. Un je ne sais quoi sur lequel je n’arrivais pas à mettre le doigt. Mais peu importait. Elle était dorénavant une kunoïchi de Kumo et j’aurai très certainement le loisir de découvrir cette particularité qui la rendait si séduisante et si intéressante. J’avais également cette impression persistante que nos destins étaient inévitablement liés. ‘Fin… Ils étaient liés au moins jusqu’à ce qu’elle puisse me rembourser mon fric. Mais ça, c’était clairement pas gagné à mon sens…

- « Ooow… C’est qu’elle se démerde pas mal la petiote. »

Plus les secondes s’égrenaient et plus la demoiselle prenait de l’assurance. J’arrêtai alors de rire d’elle. Il n’y avait plus aucune raison. Un sourire intéressé fendit plutôt ma gueule. Je fus un moment interrompu par l’arrivée d’Aoi près de moi qui posa une grosse bouteille de saké sur ma table, sourire aux lèvres avant de m’adresser un clin d’œil malicieux. Puis elle s’en alla non sans dandiner de la croupe. En voilà une qui savait me rendre complètement dingue et pas qu’un peu. J’oubliai un instant celle qui faisait grimper la température dans la taverne pour observer avec envie la serveuse, puis j’ouvris rapidement ma bouteille pour la boire au goulot comme à mon habitude. La pureté de ce breuvage me fit oublier vite fait les p’tites bouteilles de piètre qualité que je m’étais enfilées tout à l’heure dans sa chambre. Un vrai bijou. Et dire qu’elle me l’offrait gratis ! Ça, c’est une femme, une vraie ! Pas comme certaines qui passaient leur temps à racketter les honnêtes personnes et disparaitre dans la nature. Je finis par reporter mon attention vers Nora qui semblait maintenant maitriser son affaire et qui se plaisait à danser pour satisfaire tous les gros porcs qui la déshabillaient du regard. J’avais beau médire sur cette gamine que je la trouvais foutrement sensuelle dans ses gestes. Un moine était-il vraiment capable de ça ? Voilà qui me faisait encore douter…

En fait non, je ne doutais pas : C’est juste que je ne la croyais du tout.

Malgré moi, je dus émettre un sifflet d’admiration lorsque je la vis remuer son séant dans tous les sens. Y’a pas à dire, les callipyges, c’est quelque chose. Je clignai plusieurs fois des yeux avant de boire un bon coup, puis je la revis en train de se perdre dans les bras des autres mecs qui infestaient l’endroit. Jaloux ? Point du tout. Je m’amusais même en la voyant aux mains des autres. C’était tordu comme pensée, mais il fallait avouer que la situation était globalement cocasse. Pas mal de paluches s’amusaient avec ses formes opulentes, mais jamais vraiment longtemps. Nora se faufilait à divers endroits du bar et chauffait toutes ses cibles qui saignaient presque des narines vu la lascivité de ses mouvements. On aurait presque dit qu’elle savait y faire depuis belle lurette. Si je n’avais pas été là au tout début de son spectacle où elle tergiversait encore, j’aurai pu avoir cette pensée naïve. Autour de nous, c’était des cris, des applaudissements, des sifflets et même les vieux musiciens semblaient stimulés puisqu’ils étaient à fond dans leur art. Les seules personnes qui n’étaient pas du tout enchantées par l’ambiance étaient les autres danseuses à l’exception d’Aoi et deux ou trois autres jeunes serveuses. La gamine leur volait la vedette et elles n’aimaient pas ça. Je vis même l’une d’elle rouspéter et se barrer de la salle, ce qui m’arracha un gros rire.

On avait pas idée de jalouser une amatrice, sérieux…

Lorsque je redirigeai mes mirettes amusées vers la nouvelle kumojin, je me rendis compte qu’elle soutirait du fric aux gros cons sur lesquels elle se déhanchait. Surpris pendant quelques secondes, j’avais recommencé à rire comme un enfoiré. C’est qu’elle ne perdait pas le nord celle-là ! L’argent ! Toujours l’argent ! Rien que l’argent ! Et dire qu’elle s’offusquait quand on la traitait comme la dernière des putains ! Incroyable ! Je finis par me lever avant de me diriger dehors. Là, je m’étirais un peu dans tous les sens avant de me griller une clope. Ce qui se passait à l’intérieur ? Je n’en avais plus rien à foutre. Je n’étais pas jaloux, non. J’attendais juste que le tout finisse pour que je puisse la récupérer. J’avais des idées en tête. Des idées un peu perverses sur les bords. Elle allait certainement me haïr après ce que j’allais lui faire, mais qu’à cela ne tienne ! Après plusieurs bouffées de ma cigarette, je me sentis tranquille et apaisé. J’avais une gueule tellement paisible qu’on aurait pas dit que j’allais faire des crasses tout à l’heure. La musique finit par s’arrêter avant qu’un tonnerre d’applaudissements ne gronde. Apothéose. Nora avait sans doute terminé prestation digne d’une vraie diva. Que du bon. C’est là-dessus que je rentrai dans la salle ou un monde monstre entourait la starlette du soir ! Que de succès pour notre moine !

- « Shuuu-chaaan ! T’as vu ?? Elle déchire ! »

- « Ouais, j’ai vu ça. Elle a du potentiel ! »

Alors que je comptais partir récupérer la vedette de ce cabaret raté, je vis que ma belle Aoi tenait une orange. Sans savoir pourquoi, mais je lui arrachai le fruit avant de l’éplucher à vitesse grand V pour le dévorer tout aussi vite. Une envie soudaine comme un autre. La serveuse fut surprise par mon acte, mais haussa ses épaules et se mit à éclater de rire. Elle était vraiment trop mignonne… Si elle n’était pas déjà promise au tenancier de cet endroit pourri, je l’aurais certainement prise comme épouse. Je lui tirai la langue avant de m’avancer dans la foule. Je me frayai un chemin un peu par force, jusqu’à ce que j’arrive tout juste à côté de dame Leoko dont j’agrippai fermement le bras le plus proche : « Suis-moi ! » Bien entendu, il s’agissait d’un ordre. Pas d’une demande. Elle me voyait de toute façon comme une crapule et il n’y avait pas de raison que ça change. Là-dessus, je l’entrainai encore une fois à ma suite sous des plaintes voire même des huées. Le public était déçu de voir la diva ravie par son bourreau. Sauf que ledit bourreau calma l’ardeur de tous ses fans lorsqu’il prit la peine de leur signifier à haute et intelligible voix qu’elle reviendrait. De quoi enflammer tous les types qui voulaient profiter des talents de danseuse de la jeunette. Elle était fraiche, nouvelle, belle, jouasse… A ce stade-là, que demande le peuple ?

- « T’as l’air de t’être bien éclatée, on dirait… Tu vois bien que je ne t’avais pas menti, poussin… »

Cette phrase lui fut adressée lorsque nous fûmes à l’extérieur. Mais pour autant, je ne m’arrêtai pas devant le bar. Je m’en éloignai un peu pour gagner une ruelle sombre, à première vue malfamée, avant de m’y engager précipitamment. Lorsque nous fûmes suffisamment à l’écart de la civilisation, je plaquai la gamine contre moi avant de la serrer très fort. Alors que mes bras enlaçaient son dos, mes lèvres virent embrasser son front avant que je ne lui fasse un câlin. Je posai même mon menton sur son crâne et demeurai comme ça pendant une bonne poignée de secondes, non sans lui dire : « Tu m’as impressionné tu sais. » J’eus un petit rire pour la forme avant que je ne desserre un peu mon étreinte. Puis je remontai mes mains vers son visage que je redressai vers le mien. Regard langoureux. Souffle chaud. Voix presque suave : « Je suis dingue de toi... » Et sur cet aveu, je me penchai légèrement vers elle pour poser mes lippes contre les siennes. Un baiser langoureux s’en suivit et il dura un bon moment. Roulage de pelle dans les règles de l’art. A un moment donné, je finis par rompre le baiser avant de couvrir son visage de bisous tout en la couvrant de caresses. Tel que j’agissais, n’importe qui pouvait dire que j’étais amoureux d’elle. Même que je m’étais mis à lisser sa chevelure d’une main non sans la dévorer du regard.

- « Tu es mienne, Nora. Ces gros porcs ne lèveront plus une patte sur toi ! »

Ma voix fut rauque, incisive, impérieuse même tandis que mon étreinte se raffermit de nouveau. Ses énormes boobz s’écrasèrent contre mon torse musclé, mais j’m’en occupais vraiment jamais. Sa forte poitrine ? Je m’en fichais carrément. Mon kif, c’était c’qu’elle trimballait derrière. D’ailleurs, pendant que je la matais comme un fauve qui avait acculé sa proie, mes grandes pognes s’amusèrent avec son postérieur que j'me mis à flatter comme un obsédé. Voilà ce qu’on appelait un cul, un vrai ! Y’avait rien de tel qu’un fessier généreux quoi. Un truc de dingue ! Et dire que certains hommes trouvaient ça disgracieux et dégoutant… C’est à croire qu’ils n’avaient encore rien compris à la vie, ces gens-là ! Sur cette pensée, je lui claquai l’une de ses miches, comme ça, par surprise, avant de ricaner et de lui saisir sa nuisette que je troussai lentement. Alors qu’elle aurait pu penser que j’étais à deux doigts de la dénuder complètement, je me mis à ricaner d’un coup avant de la lâcher. Ensuite ? Je reculai tranquillement, avant de bien mettre en évidence mes mains qui la palpaient tout à l’heure. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles étaient pleines d’oseille. « Tu t’es fait un bon paquet de frics dis donc ! » Et comme un connard de son état devant l’éternel, je me mis à lui tirer la langue avant de m’adosser au mur derrière moi. Dépouillée comme une gosse…

- « Tomber amoureux d’une escroc…. Et puis quoi encore, sérieux ? »

Le symbole des ryos était imprimé sur mes rétines tandis qu’un sourire mauvais déformait mon visage alors que j’étais en train de compter les billets malgré la pénombre. Etant donné que je savais pertinemment qu’elle ne m’aurait rien donné, j’avais dû procéder par la ruse pour l’avoir. Moine ou pas, elle restait une jeune femme qu’on pouvait tromper. Enfin… Pour les plus habiles quoi. Une fois que le compte fut bon, je fourrai le fric dans ma poche, satisfait de ma manœuvre : « 25 000 ryos, c’est pas mal du tout pour une seule danse. Ta première en plus. En tout cas, t’as remboursé le quart de ta dette. Bravo poussin ! » Je me retins difficilement de rire après ça. Je venais de la couillonner. Oh, l’argent, elle en aurait certainement encore. Il lui suffirait de remonter sur la piste pour se trémousser et le tour était joué. « Tu vois… Tu viens de trouver ta vocation. Avec un métier pareil tu pourras tous nous rembourser en un rien de temps. Et sans tapiner, hé ! » Sur cette petite moquerie qui avait un côté véridique, je pris la direction de la rue un peu plus éclairée où se trouvait mon bar. Je levai même la main droite que je secouai de manière fluette comme pour lui dire au revoir. « T’as plus besoin de résider chez moi ni même de travailler pour moi. Aoi t’aidera comme il faut, j’en persuadé ! » Une manière de la libérer du bourreau que j’étais, si on veut.

- « J’compte sur toi pour me reverser le reste la semaine prochaine ! »

Et sur cette phase, je pris la direction de ma maison. J’avais assez bu comme et il était temps pour moi de rejoindre mon futon.
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Leoko Nora
Leoko Nora

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Ven 7 Juil 2017 - 21:00
Nora atteignit ce stade pour le moins inattendu et où elle avait su se mettre l’intégralité du public dans la poche. Alors au paroxysme de la musique, ses gestes épicuriens étaient parfaitement accordés aux notes ardentes du couplet. Il y avait une espèce de transe entre les musiciens transcendant leur art et l’amatrice poussant ses aptitudes vers d’abasourdissantes limites. Un ravissement imprégnait autant son visage que leurs. Les deux parties appréciaient le moment qu’ils créèrent dans cette miteuse salle. Un moment complexe à comprendre pour des bonobos lubriques, mais où les plus cultivés pourront aisément vous affirmer que musique et danse étaient liées amoureusement.
Son sourire aussi bien que son corps éclipsa la concurrence. Par gentillesse, elle aurait pu leur faire partager son heure de gloire, mais endiablée par l’argent et par ce désir soudain de danser, elle ne le fit guère. Absorbé par ses manœuvres tendancieuses, mademoiselle n’écouta pas les rageuses en présence pourtant non négligeable. Comparée à ces danseuses vétéranes qui répétaient presque las un pattern fade, Nora semblait vivre et enfiévrer chacune de ses actions. Elle affichait à ses gros porcs, une face à la fois sensuelle et joyeusement entrainée dans le flot de la danse. Ces hommes peu ambitieux s’en satisfaisaient, accompagnés de leur bière et de leur convulsion oculaire ! D’autant plus que certains chanceux avaient le droit de toucher brièvement l’objet de leur fantasme… en échange d’une compensation monétaire très généreuse.

Les instruments se turent, ravis. Les applaudissements éclatèrent, conquis. C’était quasiment un plébiscite pour cette demoiselle ayant juste remuer du popotin pendant cinq minutes. Même après cette représentation éprouvante, Nora brillait d’une flamme guillerette et enflammait davantage d’excitation les gorets qui en redemandaient encore. Ils allèrent même jusqu’à l’entourer pour la convaincre d’enchaîner une nouvelle prestation haute volée. La mine heureuse, mais modeste, son égo était nourri par leur farandole de compliments. Son corps en était les principales sources, mais cela ne la gêna guère. Elle-même ne se rendait pas compte de la qualité de sa gracieuse chorégraphie. Sans les félicitations gestuelles de la part des musiciens, elle n’aurait toujours pas pu s’imaginer, auteur de cette marée aguicheuse. Cela était allé au-delà de ses quêtes d’argent classiques.

Il arriva pour la soutirer de ce florilège d’éloges. Lui. Son ivrogne préféré… en partant de la fin. Shuu. Avait-il été jaloux lui aussi ? Même fugace, d’autres hommes avaient osé porter leurs mains sur le fessier de son objet. Animé par des sentiments purement charnels à son égard, elle avait songé à voir rappliquer M. bibine d’une seconde à l’autre. Qu’est-ce que son esprit fut visionnaire. Toujours est-il que le forgeron ne fit une fois de plus pas dans la dentelle, en lui agrippant sauvagement le bras et en l’attirent de force hors du bar. Il n’avait que faire d’êtres sujets aux critiques des autres buveurs invétérés. Ils auraient aimé profiter encore un peu de la présence de la diva, mais Monsieur Shu avait joué les enfoirés de service en brisant méchamment leur doux rêve.
Moins méchant qu’il n’y paraît, il annonça tout de même pour le plus grand plaisir des affamés qu’elle reviendrait. Avant de prendre une telle décision, il aurait quand même pu se permettre de la consulter ou au moins d’avoir son consentement. Même pas ! C’était presque une habitude maintenant de tout décider à sa place. Epuisée par sa prestation et par le comportement dictatorial de l’homme aux cheveux blancs, elle émit un léger soupir.

Après ce bar miteux, quelle serait la destination dans laquelle il l’entraînerait. D’après les chemins qu’ils empruntaient, Nora supposa que l’homme cherchait un endroit loin de la populace et des yeux indiscrets. Gêne et doute alertèrent sa pensée. Quelque chose se produiraient dès qu’ils s’arrêteraient de marcher. C’était ce qu’elle en avait convenue pendant qu’il lui empoignait solidement le bras avec sa main ferme.
Leurs pas se limitèrent pour finalement s’arrêter au beau milieu d’une ruelle étroite et non fréquentée. Pourtant prudente, elle ne songea même pas une seconde à ce qui arriva ensuite. Une étreinte lascive contre le torse ouvragé de Shuu. Nora ne comprit d’où venait toute cette audace romantique. Ce n’était absolument pas son genre. Que ce soit les baisers chaleureux sur le front ou l’embrassement protecteur de ses bras, elle n’aurait jamais cru l’ivrogne capable de telles actes. Cela allait à l’encontre de sa philosophie possessive rêvassant de femmes et d’alcools à foison. Aurait-il pour le coup été touché par sa danse ?
En soi, c’était tout à fait possible. Elle n’avait pas échangé un bonjour pendant son licencieux cotillon. Cinq minutes de tentation suffisaient pour que la vision d’un homme à propos d’une demoiselle change du tout au tout. Entre l’objet féminin que l’on distribue sans gêne et celui dont on ne souhaite partager les attributs, il n’y avait finalement qu’un pont qui reliait ces états de l’âme. Shuu l’aurait-il emprunté ? Rare mimique expressive du moine, elle n’arriva pas à cacher une incertitude inquiétante. L’enchaînements de ces flatteries raffinées la rendaient davantage perplexe. Le cycle de ses actions menait tout droit à une scène qu’elle redoutait depuis toute petite.

Un baiser. Même avec son surprenant parler distingué, il adopta l’embrassade qui seyait le plus à son identité de goret. Agressif et langoureux. Aucun débattement, ni même un cri d’harcèlement n’anima la rue silencieuse. Le moine s’était laissée étrangement faire. Peut-être qu’au fond d’elle, une petite voix avait cru aux speeches entreprenants du jeune homme. Qu’il s’était décidé à la chérir et à la protéger des problèmes sous lesquels elle croulait.
Petit à petit, il revint à des attaques plus animales, plus caractéristiques de la facette qu’elle connaissait tant de lui. Ses empoignements fessiers s’étaient vulgairement amplifiées grâce à une étreinte toujours plus lascive. Ses yeux tendres quelques secondes reprirent également leur éclat lubrique et narquois. L’attitude gentleman s’était complètement évaporé. Une claque au postérieur, il eut l’immense culot de la repousser contre un mur, ricanant comme une hyène. Ce qu’il tenait la fit sévèrement halluciner. L’argent qu’elle avait honnêtement gagné ce soir lui avait été dérobé par l’enfoiré qui s’émoustillait bêtement devant lui. Le sourire qu’il abordait était comme celui des gamins se prenant pour les rois de la récré et qui ne pesaient jamais la violence des paroles qu’ils balançaient sur les autres :

« Tomber amoureux d’une escroc…. Et puis quoi encore, sérieux ? »

Et dire qu’elle avait fait l’erreur de le croire. Cette simple seconde où elle pensa Shuu sincère l’avait trahi. Dans ce pari qu’elle avait lamentablement perdu, elle avait été dépossédée de plusieurs biens de valeur. 25000 Ryos qu’elle comptait envoyer à ses parents et son premier baiser qu’elle avait bêtement donner à l’empereur des salopards. Le choc se lisait dans tout son minois. Les mots qu’ils employaient l’avaient paralysé de honte, car ils étaient d’une vérité virulente. Ses remuements de bassin pouvaient apporter l’argent qu’elle désirait tant, mais ils ne mèneraient en rien à un amour sincère. Au fond d’elle, elle savait pertinemment cela. En choisissant cette voix de décadence où elle assurait le rêve de ses parents, elle ternissait sa propre image et piétinait sans retour possible les éventuels destins qui lui étaient promis. C’était l’une des raisons pour laquelle elle détestait parler romance. Il rimait juste avec impossible. Le traquenard dont elle avait été victime aujourd’hui n’avait fait qu’appuyer ce constat fataliste.

Game over ? La partie semblait être arriver à son terme. Le goret avait sorti le grand jeu lors de ce dernier assaut. Une attaque tendre pour l’amadouer, puis une trahison vipérine pour la briser. Tout allait merveilleusement bien pour lui. La pitié lui faisait dire des conseils pour l’aider à vivre ou plutôt pour récupérer le plus rapidement possible son blé. En effet, grâce aux prestations de Nora au bar, il n’aurait plus à se soucier de problèmes de remboursements. Aoi était sûrement assez gentille pour la dépanner d’un logement. De plus en répétant trois fois la même prestation artistique à ce même niveau d’excellence, elle serait libérée de l’emprise de ce poison. Pour autant, ce ne serait qu’un problème parmi tant d’autres qui se serait envolé. Son véritable appartement était probablement dans un état lamentable. Certains de ces créanciers voulaient très certainement la tuer, sans compter qu’il était tout à fait possible qu’elle se soit faite de nouveaux ennemis au cours de cette soirée au bar.
Elle était perdante dans tous les compartiments du jeu et sa vie n’allait pas tendre à se simplifier. Voilà tout ! Le vainqueur presque évident prit la peine de se retirer. Elle le voyait de dos lui dire au revoir à après l’avoir abandonné de la sorte et après l’avoir dépossédé de biens inestimables. Sa main gesticulante pour annoncer un revoir vantard la crispa de honte et d’une haine difficilement maîtrisée. Elle allait se laisser faire comme ça ? Finir ainsi, délaissée par un enfoiré dans une rue dégueulasse n’était pas son intention. Elle voulait contre-attaquer. Elle allait contre-attaquer pour récupérer tout ce que cet homme lui avait arraché.

D’un pas ferme et décidé, elle quitta sa sombre ruelle pour retrouver la clarté d’une belle avenue « urbaine ». Attentive sur les apparences environnantes, elle ne reconnut nulle part le blouson rouge, caractéristique emblématique de son bourreau. Presque affolée par sa disparition, elle continua de chercher dans les environs jusqu’à reconnaître au loin ses cheveux blancs à plusieurs foulées sportives. Même les pieds nus, même vêtu si faiblement, son culot ne s’évapora pas et elle s’élança à vive allure pour le retrouver. Son regard déterminé n’esquivait pas un instant la démarche nonchalante de l’odieux personnage et elle bousculait des passants qui ne comprenaient pas pourquoi une telle dévergondée était encore de sortie. Les critiques des uns, les babines salivantes des autres. Elle n’avait juste que faire des mimiques prévisibles de l’entourage.
Son dos se rapprochait enfin, puis elle le dépassa pour s’arrêter devant lui. Le vil homme s’était lui aussi arrêté. Par convenance ? pitié ? ou par simple moquerie ? Allez savoir ! Elle était lessivée par cette course qui l’avait vu zigzagué maladroitement dans un trafic touristique toujours si dense.Pour ne pas flancher, ses mains s’accrochaient à ses rotules légèrement tremblantes. La tête plongée vers le sol, Shuu ignorait ce qu’elle allait préparer. Il l’entendait juste récupérer petit à petit son souffle sans voir les sentiments qui tourmentaient son minois.

D’une manière brutale et invraisemblable, elle bondit soudain sur lui pour le faire tomber par terre. A présent, un public chanceux pouvait assister à un spectacle des plus tendancieux. Une femme assise sur un homme allongé par terre. Les fesses de la demoiselle s’étaient déposé vers le nombril de l’éméché, à quelques centimètres d’une zone masculine à ne pas réveiller. Le dos droit, Nora parcourait avec une triste amertume et une consternation acérée ce visage qui l’avait trompé. Le bout de leur nez se touchait tandis que les mains de la jeune femme parcourait gentiment le visage de ce dernier. Ses mots étaient hésitants. Avant que des expressions claires et soudées de courage ne sortent de sa bouche, elle dût s’y remettre à deux reprises :

« Rends-moi, ce que tu m’as dérobé ! ». Elle se répéta d’une voix plus affirmée afin de captiver les passants ayant décidé d’assister à ce spectacle peu anodin. « Rends-moi ce tu m’as dérobé, Shuu ! S’il te plaît ! » Insista-t-elle le timbre à la fois sincère et rancunier. Elle prenait le temps avant d’enchaîner ses mots. Il fallait qu’il comprenne ce qu’elle désirait et ce qu’elle attendait. « L’argent que j’ai gagné ce soir, le sommeil que tu m’as arraché… rend-les moi ! Ne me laisse pas seule sans toit pour dormir ! ». Le dernier silence sembla être un supplice pour les oreilles indiscrètes des passants. Selon eux, elle allait encore révéler quelque chose de croustillant. En cambrant son dos pour se rapprocher son torse du forgeron et son visage du sien, sa position aussi bien physique que mentale sur ce dernier s’affirma. « Et mon… premier baiser, Shuu, rend-le moi ! Il était destiné à l’homme de ma vie... Rembourse-moi, Shuu ! »

Sincérité ? Comédie ? Le vrai jeu de la demoiselle était difficile à cerner. La voix était dénuée d’une intense rage, mais se saccadait par son habituel calme ecclésiastique et par une amertume improbable. Ce n’était pas dans son habitude de demander remboursement à quelqu’un. Les moines vivant toujours de la gentillesse des autres, ils n’avaient que très rarement la position de créancier. Ce qu’on lui avait dérobé cette nuit l’avait mené à ce rôle jouissif dans un sens, mais dont la mélancolie de « sa » perte tiraillait tout son être. Même si l’argent dictait une partie de ses actions vengeresses, Nora et son corps ravageur avait l’air honnête… Ce dont on est sûr, c'est que les aveux de la jeune femme eurent de quoi égayer davantage l'attention des passants.



Dernière édition par Leoko Nora le Dim 16 Juil 2017 - 16:42, édité 2 fois
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Metaru Shūuhei
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Sam 8 Juil 2017 - 0:49
- « C’est bien la première fois que tu perds ton calme… »

La phrase était peut-être railleuse, mais le ton fut neutre voire même placide. Il en allait de même pour mon visage. Pas de sourire. Pas de traits déformés par la colère. Rien. Juste une face imperturbable. La situation était peut-être cocasse pour les curieux autour de nous, mais le couple ne rigolait pas. Je n’étais certes pas en rogne à cause de ce qu’elle avait osé faire, mais je n’avais pas le cœur à me marrer comme à mon habitude. Si j’avais réussi à l’énerver, elle était également parvenue à bousiller ma facette habituellement légère et rigolote. Ces mots étaient lourds de sens et son irritation apparente trahissait une certaine sincérité dans ses dires et ses actes. On était loin de la grosse allumeuse qui usait de tous les moyens ou presque pour arriver à ses fins. J’eus finalement un soupir. Les passants s’attendaient à ce que je la houspille, mais il n’en fut rien. Je n’étais pas un fervent partisan de Talion et de sa loi. En lieu et place d’une réaction brutale donc, je restai immobile. Je ne bougeai pas un petit doigt. Seuls mes yeux parcouraient son minois, comme si j’essayais de la sonder. Sa grosse réaction, anormale à souhait, m’intriguait sans que je ne le montre. Ma surprise n’était pas visible et ma mine loin d’être réfléchie, mais je cogitais. Et puis…

- « Je suis loin d’étouffer, mais tu es vraiment lourde… »

Ses rondeurs n’étaient pas situées à la bonne place ; et s’il y avait bien des personnes qui en profitaient, c’était le public posté derrière sa croupe. Sa cambrure mettait plus que jamais son popotin en valeur et sa nuisette assez courte ne la couvrait même plus. L’absence de dessous auraient certainement provoqué moult décès par de violentes hémorragies nasales. Toujours est-il cependant qu’une bonne partie des témoins bavaient devant la beauté du spectacle. Mes réactions n’avaient plus d’importance pour ces lubriques qui se rinçaient les yeux à souhait. Bien de personnes auraient payé cher pour être à ma place. Sentant des ondes négatives de ces gens qui me trouvaient chanceux, j’eus un deuxième soupir avant de redresser mon torse pour passer mes paluches sur son gros cul que je délogeai de mon corps. Puis tranquillement, je me relevai et m’époussetai comme si rien ne s’était passé. La frapper ? Lui gueuler dessus ? Non. Pas besoin. Pas la peine. Et puis, ce n’était pas du tout mon genre que de verser dans la violence pure et dure comme ça. Néanmoins, il n’était plus question de se donner en spectacle. Les gens avaient beaucoup profité et elle semblait être à bout. Rentrer à la maison était tout d’abord la priorité des priorités.

- « Je reviens. Je vais chercher tes affaires pour éviter qu’on te retienne là-bas. Ne t’en fais pas, j’vais pas te faire un énième coup d'pute… »

Je la laissai sur place avant de me diriger les mains dans les poches vers la taverne du compagnon d’Aoi. Il ne me fallut pas plus de cinq minutes pour arriver à bon port. Une fois sur place, je fus assailli par la quasi-totalité des clients qui avaient automatiquement remarqué l’absence de la prodige. Ces derniers se mirent à râler, à se plaindre et à me traiter de tous les noms. Je demeurai stoïque et me dirigeai jusqu’à notre table, mais je ne vis pas son sac. Aoi, comme si elle avait compris mes intentions et sut qu’il s’était passé quelque chose, vint me tendre ledit sac qu’elle avait précieusement gardé. Je lui fis un sourire avant de m’en aller avec le bien. Mais alors que des huées fusèrent une nouvelle fois, l’un des clients, visiblement saoul, s’empara d’une chaise et vint me frapper avec. Métallisant mon bras le plus vulnérable, je l’utilisai comme un bouclier pour parer son coup, avant de me retourner vers toute l’assistance. Le regard que je leur adressai fut tellement glaçant et menaçant qu’ils se rappelèrent d’un coup qui j’étais et ce dont j’étais capable de faire. Le bar s’éteignit aussitôt. C’était presque un silence mortuaire. L’homme qui m’avait agressé recula de peur et finit par tomber sur ses fesses avant de trembler et de faire sur lui.

Mais plutôt que de m’occuper de lui, je continuai tranquillement mon chemin.

Cinq minutes plus tard, j’étais de retour aux côtés de la jeune femme. Vu que le temps se rafraichissait un peu plus, j’avais ôté mon blouson pour le foutre sur ses épaules avant de m’emparer de l’une de ses mains avec un peu plus de délicatesse pour l’entrainer à ma suite. Notre marche fut d’ailleurs silencieuse. La discussion que je voulais entamer avec elle n’allait pas se faire dans la rue. Elle était trop importante. Mais alors que nous n’étions qu’à la moitié du chemin, il se mit soudain à pleuvoir. La poisse ! Plutôt que d’aller s’abriter quelque part et attendre que cesse cette averse soudaine, j’avais décidé de prendre Nora dans mes bras, comme un prince charmant (Plutôt que de la galanterie, il s’agissait plus du côté pratique de la chose) avant de me courir façon shinobi. J’étais rapide. Très rapide. Et il ne nous fallut même pas plus de cinq minutes pour parcourir une distance qui nous auraient pris une trentaine de minutes en adoptant notre allure initiale. Néanmoins, nous finîmes trempée une fois dans la cour familiale des Metaru. C’était d’ailleurs l’une des demeures les plus gigantesques et les plus luxueuses de Kumo. J’aurai pu m’en vanter ou même lui faire visiter l’endroit, mais je me dépêchai d’entrain dans mes quartiers.

Quartiers qui n’avaient rien à voir avec le pauvre studio de la gamine.

- « Fais comme chez toi, je reviens. »

Je me hâtai vers la salle de bain avant de revenir avec une serviette propre que je jetai à la figure de la jeune femme pour qu’elle puisse se sécher convenablement. Torse nu, c’était d’ailleurs ce que je faisais. Par la suite, je me dirigeai vers une armoire où il y avait le nécessaire pour allumer de l’encens. Une fois que ce fut chose faite, je m’étirai avant de venir m’asseoir sur mon gigantesque futon où pouvait se coucher pas moins de cinq personnes. Là, je fouillai les poches de mon pantalon mouillé et je sortis les billets que je posai négligemment devant moi. Plutôt que de vraiment m’occuper de cette somme d’argent, je continuai mes recherches, mais quedal. J’avais du griller ma dernière clope au bar. Pas d’veine ! J’eus un soupir de dépit avant de reporter mon regard vers la jeune femme. Je ne fis même pas attention à son corps. Ce n’était pas le plus important pour le moment : « Agresser un haut gradé devant une foule… Faut l’faire… M’enfin… Je suppose que tu ne te rends pas encore compte de qui je suis vraiment hein… » Cette fois-ci, mes mots n’avaient pas pour but de me louer, mais de lui faire comprendre que sa connerie aurait pu lui couter cher. La hiérarchie n’était pas là pour faire jolie, surtout qu’elle était référencée en tant que « genin ».

- « Enfin... Là n’est pas le plus important. Pour ce soir, tu dormiras avec moi. Demain, je te ferai aménager une chambre pour que tu y sois plus tranquille. »

Ma voix fut plus douce, plus avenante. J’étais prêt à l’aider en attendant que sa situation se régularise, preuve que je n’étais pas un mauvais type. J’étais de temps en temps un fumier pour jouer, mais je savais reconnaitre mes limites et considérer une situation en fonction de son importance et de sa gravité. Là en l’occurrence, nous étions dans un cas qui m’intriguait énormément : « Je pouvais pas savoir qu’il s’agissait de ton premier baiser. Après tout, t’as pas la gueule d’une pucelle quoi. Donc pour le remboursement, tu oublies. Et ce qui s’est passé ne va pas t’empêcher de te trouver un mec décent avec qui faire ta vie. ‘Fin, si ce que je te dis là te satisfait pas, la seule solution qui te reste serait de m’épouser. » Là-dessus et pour détendre un peu l’atmosphère, j’eus un rictus. Mais la moquerie ne dura pas longtemps. A peine une minute quoi. Puis je revins aux choses sérieuses. « Ton obsession pour le fric n’est pas normal. Je croyais que tu n’étais qu’une grosse pute qui court après les ryos, mais ta réaction tout à l’heure m’a fait comprendre que c’est bien plus que ça… » Je marquai une courte pause pour mieux l’observer. A bien la regarder, elle ressemblait à une pauvre fille paumée en quête d’aide et de répère. J’avais été bien trop absorbé par sa joliesse pour m’en rendre compte…

- « Avec les 100000 ryos que je t’ai donné, tu aurais pu mener la belle vie, mais j’ai rien vu de clinquant dans ta piaule et tes affaires. Du coup, c’est quoi le problème ? Pourquoi est-ce que tu cours derrière le fric à ce point ? C’est quoi tes motivations ? Parle et je consentirais peut-être à faire une croix sur ta dette. Je pourrais peut-être même t’aider encore un peu plus. »

Je fis craquer les vertèbres de mon cou, les yeux fermés.

- « Par contre, ne crache pas sur ma bonne foi en me mentant. Et je pense te connaitre assez pour déceler tes bobards. »

La voilà prévenue.
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Sam 8 Juil 2017 - 17:43
Leoko Nora, pourtant pourvue d’une sérénité inflexible et d’une jovialité transmissible restait une humaine comme une autre. Comme les gens de la populace, elle pouvait être sujette à une profonde amertume comme à une rage déplacée. Son statut controversé de moine limitait juste l’expansion de ces états d’âme discourtois. Mais, même avec la plus noble volonté du monde, il arrivait des moments où ces ressentiments maléfiques trouvaient la force de se manifester. Ils déformaient le visage de la jeune femme en gommant toute la gaieté qui le composait. Sa joie solaire devenait alors chagrin lunaire.
Même l’ivrogne fendard n’arrivait pas à décontenancer le moine grâce des paroles railleuses dont il avait toujours le secret. Pour la première fois de la soirée, il avait l’air de prendre son interlocutrice avec un sérieux plus raisonnable. Sa façade perdait de son poilant et de son arrogance. Il s’interrogeait désormais sur les dires de la demoiselle. Pensif, ses mains ne vadrouillèrent même pas une seconde sur les luxurieuses parties du moine. Ses yeux l’analysaient méticuleusement et essayaient de décrypter celle qui n’était finalement pas qu’un bout de chair se déambulant avec appétissance.

Un cocon silencieux appesantissait leur conversation et les quelques remarques de Shuu à propos du poids de Nora n’étaient répondu que par des excuses frivoles, loin de la pugnacité enjouée dont elle savait faire preuve. Par contre, autour d’eux, l’ambiance était toujours licencieuse. Les mots forts de sens prononcés par le moine n’avait fait pas transcendé leur esprit. Leur raison était toujours captivée par le culot de la jeune femme assis subjectivement sur un homme. Nombreux furent les jaloux qui auraient aimé être à la place de Shuu : allongé par terre et le regard ascendant vers une poitrine pulpeuse. Assister à tant de passivité semblait les indignait. A plusieurs reprises, le forgeron en soupira sévèrement. Nora n’ajouta aucun commentaire à leurs demandes effrénées.
Lorsqu’il s’empara de son postérieur, les passants dégoulinant d’excitation crurent enfin à une offensive passionnante de sa part. Une offensive qu’ils auraient eux, réalisée sans tergiverser. Leur déception tout comme leur rancœur à son égard ne firent que grandir lorsqu’il la déposa tout simplement hors de son corps. Nora n’était pas encore certaine du sort que lui réserverait Shuu. Ses manières étaient aussi raffinés que la fois où il l’avait honteusement roulé. Les doutes persistaient logiquement et retenaient tant bien que mal rage et tristesse d’exploser sur sa face découragée :

« Je reviens. Je vais chercher tes affaires pour éviter qu’on te retienne là-bas. Ne t’en fais pas, j’vais pas te faire un énième coup d'pute… »

Le croire fut difficile, mais elle accepta de l’attendre seule au beau milieu d’une rue où des hommes peu fréquentables la déshabillaient sans vergogne. Sa touche d’entrain actuellement disparue la rendait froide et difficile à aborder. Les hommes libidineux même affamées eurent du mal à s’en approcher. Assise, seule, sans l’aide d’un quelconque prince charmant pour la protéger, elle était la cible idéale pour ses porcs salivant.
Deux minutes suffirent pour trouver un challenger suffisamment courageux pour relever le défi de consoler ce corps meurtri par la fraude et par les complications rencontrées dans la semaine. Il marchait décidé, prêt à faire de Nora sienne, mais fut interrompu par un autre challenger s’estimant lui aussi être l’homme idéal pour cette quête de rang SSS. Pourtant liés par la même mission, ils entrèrent en conflits, sachant pertinemment qu’une seule personne pouvait convenir à ce travail. D’autres outsiders intervinrent et le conflit prit une certaine ampleur, dans laquelle Nora eut juste à regarder un troupeau d’imbéciles s’échanger de violentes tatanes. Soupirs qui exaspérèrent son cœur accablé. Soupirs qui quittèrent ses lèvres bafouées. Le Kumo nocturne l’avait quasiment saturé.

Pendant plus de dix minutes, elle attendit que cet homme vipérin ne revienne la chercher. Elle ignorait pourquoi elle croyait encore à ses paroles. Cette fois aussi, il avait l’air sincère. Cette fois aussi, elle se trouvait être une cible de choix à l’entourlouper… Quoi que cette fois, la plupart de ses biens les plus précieux lui avaient été dérobés ! Des embrouilles masculines et une nuit étonnamment sombre la divertirent jusqu’à son improbable arrivée.
A ses mains se trouvait son sac qu’il avait gentiment récupéré au bar. La perte de ce sac aurait été le pompon car ce dernier contenait notamment son chapelet, instrument emblématique de sa profession. Un frisson parcourait son corps en nuisette. Les nuages qui menaçaient cette nuit tout à l’heure étoilée, avaient ramené en leur compagnie quelques brises désagréables. Prévenant, Shuu déposa son blouson sur ses frêles épaules afin de la couvrir du froid arrivant. Il était d’une galanterie à la hauteur de son dernier piège. Doux, il tenait la main de Nora et l’amenait visiblement chez lui. D’habitude bavards et railleurs lorsqu’ils marchaient ensemble, un silence de cathédrale caractérisèrent leur marche monotone. Quelques minutes de marche s’écoulèrent lorsque d’indésirables gouttes de pluie brisèrent l’inexistence sonore autour d’eux. S’y voyant presque obligé, il prit Nora dans ses bras et accéléra la cadence. Elle ne repoussa pas ce geste audacieux, bien trop épuisée par toutes ces aventures.

Une immense demeure était érigée à l’endroit où ils s’arrêtèrent. Même les bureaux administratifs faisaient pâle figure face à l’immensité de cette bâtisse. En fait, il était même probable qu’aucune bâtisse à Kumo n’était en mesure de rivaliser avec l’étendue de celle-là. Trempés par la pluie battante, le porteur s’empressa de rentrer dans la demeure et le premier mot qui sortit de la bouche de la demoiselle fut « richesse ». Tout l’intérieur brillait le ryo, que ce soit les tapis soigneusement tissés ou les bricoles hors de prix disséminées élégamment dans la maison. De l’extérieur, on ne pouvait même pas se rendre compte de toute la surface disponible une fois dans les locaux.
Shuu habitait donc ici ? Il avait l’air en tout cas l’air de faire comme chez lui et de savoir où se rendre pour allumer de l’encens et pour récupérer des serviettes propres. Il en jeta d’ailleurs une à la tête de Nora enfin consciente du pigeon richissime qu’elle avait ferré cette semaine. Disposés dans une pièce plusieurs fois plus larges que son studio ravagé, elle épongeait sa chevelure parcourue d’eaux et très sommairement épongea l’avant de pyjama trempé. Pendant ce temps, Shuu fouillait ses poches et sortit la somme que la danseuse avait gagné aujourd’hui. Malgré la dureté de la nuit qu’elle avait vécue, elle resta fixée sur la monnaie qu’elle désirait ardemment récupérer. Jouer les allumeuses une nouvelle fois ne la dérangeait pas, bien que la soirée l’avait éprouvé. Ces séductions marcheraient davantage si elle était enjouée. Or elle n’arriverait sûrement pas à retrouver en un claquement de doigt, son innocente allégresse.

De son côté, Shuu semblait résigné. Il n’avait pas trouvé ce qu’ils souhaitaient dans ses poches. Pour autant, il n’oublia pas la raison pour laquelle il l’avait amené ici. D’abord, il commença par un sermon, qui confirmait au moine qu’elle avait joué avec un feu extrêmement dangereux. Au début de la nuit, elle n’aurait pas cru à ce soi-disant grade élevé, mais il y avait à présent beaucoup trop d’éléments pouvant appuyer cette hypothèse effrayante. L’argent qu’il lui avait donné ainsi que la maison impériale dans laquelle semblait séjourner l’ivrogne. A un moment, je m’étais permis de dire qu’il y avait une certaine ressemblance entre Shuu et Nora. Certes, cela pouvait être vrai si l’on se contente uniquement d’analyser leur mentalité, mais après réflexion et exposition de faits accablants, il fallait maintenant souligner qu’un univers tout entier semblait les séparer.

Beaucoup plus aimable dans ses propos, il promit à Leoko un logement dans lequel elle pourrait dormir très prochainement. Au vu de sa richesse et de la potentielle influence qu’il pouvait avoir sur ce village, elle ne put que le croire. Pour le moment, ce serait ici qu’elle dormirait. En sept ans (déjà) de pratiques, jamais dans sa vie de moine, elle n’avait séjourné dans une demeure si volumineuse. Ce serait une première pour la demoiselle qui accepta simplement ces gestes charmants. En effet, elle prit ces cadeaux comme un remboursement justifié pour toutes les saletés dont elle avait été victime cette soirée. Alors qu’elle pensait cette discussion terminée, Shuu continua à blablater parlant cette fois de l’incident « premier baiser » :

« Je pouvais pas savoir qu’il s’agissait de ton premier baiser. Après tout, t’as pas la gueule d’une pucelle quoi. Donc pour le remboursement, tu oublies. Et ce qui s’est passé ne va pas t’empêcher de te trouver un mec décent avec qui faire ta vie. ‘Fin, si ce que je te dis là te satisfait pas, la seule solution qui te reste serait de m’épouser. »

Bien qu’il cherchât sûrement à détendre l’atmosphère, il ne se rendait pas compte de la gravité de son geste. Ce premier baiser faisait partie de ses rêves de gamine profondément ancrées en elle. Ayant grandie comme un moine, sa notion de l’amour ne put se développer correctement. Utopique, elle croyait encore que la romance éternelle avec le premier amour pouvait exister. S’il pouvait en effet exister, tout le monde n’avait malheureusement pas la chance de la voir perdurer. En se faisant voler ce baiser, c’était comme si elle avait souillé son corps avant même de rencontrer celui qui lui était destiné. Elle ne pourrait supporter une telle tromperie.
Se marier avec lui ? Actuellement, elle ne comprenait pas ce qu’elle ressentait pour Shuu. Tantôt bâtard, tantôt élégant. Elle n’arrivait pas à percer la raison pour laquelle elle recevait de sa part des traitements si contrastés. S’il était vraiment le connard de service qu’il aimait se prétendre être, il aurait depuis belles lurettes laisser Nora en plan, seule face à une meute insatiable de chair. S’il était vraiment un gentleman, il ne serait jamais allé jusqu’à jouer avec son corps, ses biens et sa première fois pour la déposséder. Une pitié acérée ? C’était probablement ce qu’il ressentait pour elle en ce moment. Des désillusions. C’était à cela que l’esprit de Nora était en proie actuellement. Une voix intérieure, peut-être insensé, n’arrêtait pas de lui crier que l’homme en face avait un cœur plus doux qu’il n’y paraissait.


« Ton obsession pour le fric n’est pas normal. Je croyais que tu n’étais qu’une grosse pute qui court après les ryos, mais ta réaction tout à l’heure m’a fait comprendre que c’est bien plus que ça… ». Shuu avait flairé quelque chose. Un dossier qui menait tout droit à des éléments dont elle n’aimait pas spécialement parler. La courte pause qu’il s’accorda inquiétait le moine. Elle n’était pas encore certaine qu’il s’agissait de « ça », mais son instinct l’alertait sensiblement en estimant que c’était bel et bien cet élément-là : son passé. « Avec les 100000 ryos que je t’ai donné, tu aurais pu mener la belle vie, mais j’ai rien vu de clinquant dans ta piaule et tes affaires. Du coup, c’est quoi le problème ? Pourquoi est-ce que tu cours derrière le fric à ce point ? C’est quoi tes motivations ? Parle et je consentirais peut-être à faire une croix sur ta dette. Je pourrais peut-être même t’aider encore un peu plus. »

Face à cette analyse rondement menée, Nora ne put que baisser la tête. L’homme qu’elle avait en face de lui n’était finalement pas qu’un ivrogne accro aux fesses pulpeuses. Avec de tels efforts, il avait clairement droit à des explications. De toute façon et comme il l’avait si malignement précisé, il était fort à parier qu’un bobard ne passerait pas. Shuu en savait suffisamment sur les approches de la jeune femme pour en déceler les mensonges.
Elle l’admettait au fond d’elle pour la première fois. Shuu était un être fort à traiter avec un peu plus de respect qu’un pauvre camarade de beuverie. Son soupir ressembla presque à un rire sincère. Elle avait les yeux légèrement plissés et le sourire simple mais pénétrant. Les jambes pliées sur son torse, tout son visage penché sur une rotule affichait sur une honnêteté forte et une certaine mélancolie :

« Contrairement à toi, je n’ai jamais vraiment vécu dans l’or et l’aisance sociale. C’est d’ailleurs la première fois de ma vie que je vais dormir dans une si grande demeure. Tu m’as encore pris une première fois, on dirait ! » Un rire court s’échappait de sa bouche. Elle avait durement essayé de faire comme lui, détendre une atmosphère déjà calme, quitte à se souvenir de ce malheureux incident. « Mes parents étaient d’une extrême pauvreté, mais ont quand même tenu à me donner la meilleure éducation qui soit ! Ils travaillaient d’arrache-pied chaque jour jusqu’à l’épuisement total et gardaient quand même le sourire ! Aujourd’hui encore, ce sont mes modèles ! ». Un silence brutal envahit l’immense pièce. Elle enchaîna, gardant toujours cette honnêteté perçante et ce visage doux. « Mais voilà, j’ai décidé d’être moine et cela va faire sept ans que je ne les ai plus vu ! Les connaissant, je suis certaine qu’ils doivent encore mettre en danger leur santé pour travailler ». Elle arriva au dénouement de son histoire simplifiée en levant la tête vers celle de Shuu. « C’est pour ça que je cherche sans cesse à gagner de l’argent ! Pour ces personnes qui me sont si chères, qui n’ont connu que la pauvreté et le dur labeur ! Je veux leur donner la vie qu’ils méritent, qu'importe si je plonge dans la pauvreté, la séduction et les entourloupes foireuses. »

Son petit discours fini, elle allongea ses jambes sur les tatamis. Peu de personnes connaissait le passé fade et ennuyeux de Nora, car elle n’avait bien souvent ni l’envie, ni la confiance pour le raconter à son maigre entourage. Shuu était chanceux d’appartenir à cette classe très fermé de connaisseurs. Lucide, le moine enchaîna rapidement :

« Chaque fois que je le peux, je leur envoie de l’argent, mais rien ne dit qu’il arrive jusqu’à eux ! C’est stupide, pas vrai ? » Ria-t-elle difficilement ! « Mais ce sont mes rêves stupides, donc j’y reste accrochée, voilà tout ! »
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Metaru Shūuhei
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Sam 8 Juil 2017 - 19:55
- « Je ne pense pas qu’ils seraient fiers d’avoir de l’argent sale et de ce que tu fais parfois pour l’avoir… »

Je m’étais tu. Je l’avais écouté. Et je l’avais cru. Lors de son récit, elle ne montra aucun signe de tromperie. J’avais essayé de décortiquer ses mimiques, ses moindres faits et gestes, mais c’était comme si Nora transpirait l’honnêteté. Pour une fois, exit la salope qui jouait de ses charmes pour gagner du fric. Place à une femme qui tenait à ses rêves et qui savait ce qu’elle voulait, quitte à s’avilir pour atteindre ses différents objectifs. Même si je n’affichais pas une mine triste et compatissante, j’avais été touché par son histoire. Nous étions certes loin d’une tragédie, mais il n’en demeurait pas moins que la gamine avait eu son lot de souffrance. C’était dans ces moments-là que je me rendais compte que j’avais bien de la chance de vivre avec les miens, même si tout n’a pas été rose non plus pour nos gueules contrairement à ce qu’elle avait l’air de penser. J’eus même un petit rictus à cet effet en repensant à celle qui fut ma fiancée, qui nous avait trahis et que j’avais été obligé de tuer de mes propres mains. Aujourd’hui encore, j’étais affecté par cet épisode de ma vie qui m’avait secoué et qui me forçait à voir les femmes sous leur plus simple appareil sans une seule fois penser à me caser avec l’une d’entre elles. C’était bien pour ça que je n’avais pas discerné « la détresse » de cette gosse qui semblait vénale plus qu’autre chose. Marrant dans un sens…

- « Enfin, je suis mal placé pour te juger hein… »

J’eus un rire amusé. Oui, cette situation était risible. Je m’en voulais un peu quelque part d’avoir abusé de son corps comme je l’avais fait, même si Nora n’était pas non plus d’une grande aide. Qui ne voudrait pas passer une nuit avec une bonasse pareille ? D’ailleurs, je revoyais encore dans mon esprit les nombreux imbéciles qui tapissaient le sol devant elle avant que je ne revienne la chercher. Je n’avais pas fait attention à cette scène pitoyable pour la simple et bonne raison qu’elle était éloquente et qu’elle se passait de commentaires. Même un gosse aurait facilement compris ce qui s’était passé et pourquoi. Je me mis aussitôt à penser à ce qui allait advenir de la gamine si jamais je la laissais toute seule, livrée à son sort et je comprenais maintenant cette espèce de détresse qui avait animé sa rage. Rage qui l’avait poussé à me courser, à me sauter dessus et à littéralement me supplier de lui apporter aide et assistance. J’eus un soupir et je passai une main lasse dans ma chevelure. Entre son bailleur, ses nombreux soupirants à qui elle avait promis monts et merveilles et ses autres créditeurs, je n’osais même pas imaginer les emmerdes qui allaient arriver. Je la voyais bien finir dans les cachots de la ville et mourir de chagrin. Les bureaucrates étaient assez intransigeants surtout dans cette ville qui se voulait respectable et paisible.

- « Bon. On fait une croix sur le blé que tu me dois. Même que je t’aiderais à en envoyer encore plus d’argent à tes parents dès demain. Je veux bien croire que ce sont des personnes biens contrairement à leur fille ici présente qui est une grosse salope qui fait miroiter des choses aux gens ! »

Et encore, j’avais été gentil sur la pique. Rien de bien méchant hein, même si ça avait été carrément gratuit. J’avais arboré ce gros sourire qui me caractérisait bien comme pour essayer de détendre l’atmosphère, même si avec ma flatterie de toute à l’heure, j’étais sûr qu’elle devait me haïr. Au moins intérieurement. Ce n’est pas comme si j’en avais grand-chose à foutre de toute façon. Je me levai de ma place pour me mettre à fouiller mes armoires, jusqu’à ce que je trouve enfin un paquet de clopes ! Je fis vite d’allumer une cigarette et j’me sentis même revivre en profitant de la première bouffée. Pour ne pas ruiner les senteurs de l’encens qui embaumait la vaste chambre, je me dirigeai tranquillement vers la sortie : « Je reviens. Profite pour te changer histoire d’éviter un rhume tout con. J’dure pas longtemps. » Une fois dehors et la porte coulissante refermée derrière moi, j’observai pendant un moment la pluie tout en fumant. Je venais encore de tomber sur un cas et pas des moindres. Je me demandais d’ailleurs pourquoi je tenais tant à l’aider… A croire que je n’étais pas un connard fini hein… Maaaah ! C’était p’être ce qu’on appelait le destin que je pensai. Une odeur vint soudain titiller mes narines. Il était pourtant tard ! Qui cuisinait à cette heure ? Bonne question. Intrigué, je suivis l’odeur et je tombai sur la cuisine d’une lointaine cousine qui réchauffait des plats.

Il ne me fallut même pas parlementer longtemps pour avoir deux gros bols fumants. C’est avec ces derniers que je revins cinq minutes plus tard dans mes appartements. Rien n’avait changé hormis l’accoutrement de la gamine sur lequel je ne m’attardai pas. A force d’avoir bu et vadrouillé, je n’avais rien bouffé de consistant et ma faim s’était faite ressentir lorsque j’avais vu les plats que concoctaient ma jolie cousine pour un groupe de Metaru qui était fraichement revenu de la raffinerie. Le travail n’attend pas. Venant poser lesdits bols sur une table basse près de la fenêtre de ma chambre, je pointai un buffet d’un doigt inquisiteur comme pour le lui indiquer : « Envoie la jarre d’eau et viens bouffer. Je suppose qu’avec tout ce qui passé, tu dois avoir un petit creux non ? » J’étais encore « dictatorial ». De toute façon, on était chez moi et elle me devait au moins bien ça, non ? Et puis, si elle ne voulait pas bouffer, tant pis pour elle. Une bouche en moins, héhé. Mais j’étais plus ou moins certain qu’elle ne dirait pas non à un tel festin ! Au menu ? Des gyudon. Des plats de riz couvertes de nombreuses lamelles de bœufs et d’oignons, le tout surmonté par un œuf. Tout simplement divin ! Qui est-ce qui détesterait un tel plat ? Pas moi. Je me hâtai d’ailleurs de m’armer de baguettes avant de les plonger dans mon bol. Mais bien avant la première bouchée…

- « Ah, et il va falloir qu’on simule le fait d’être fiancés… Hum… Ça me parait être le bon plan ! »

A la suite de cette déclaration, j’avais profité de ma première bouchée avant d’avoir un sourire tellement con et béat qu’on aurait dit un gamin devant une friandise. Ce repas, c’était une pure merveille ! Sur ce ressenti, je me mis à bouffer à vitesse grand V. Le riz était bien cuit, les oignons fondants et la viande bien assaisonnée et marinée à la perfection. Un pur régal pour les papilles ! Mais alors que j’avais dévoré le quart de mon bol, je redressai ma gueule vers la jeune femme pour lui expliquer les raisons de mon idée : « Bien entendu, je ne te force à rien, mais tu n’es pas à l’abri d’agression. Plus que l’argent, tu as promis des choses à beaucoup de types qui pourraient aller jusqu’à vouloir te faire subir des sévices qu’on ne souhaiterait à personne. » J’avais été sérieux tout le long de mes explications. Passage à tabac, viol, séquestration… Et j’en passe. La liste pouvait être longue et elle était assez intelligente pour l’imaginer. Kumo était une ville savante, mais elle avait comme toute autre contrée de ce monde son lot de brebis galeuses. C’était un fait indéniable et on ne pouvait rien y faire. La sécurité était bonne dans l’ensemble de la cité, mais pas infaillible. Je continuai de prendre quelques bouchées que je savourai avec un air un peu plus détendu. L’idée était de laisser la jeune femme réfléchir et faire mûrir l’idée dans son esprit avant d’enchainer…

- « Avec le nom des Metaru, tu n’auras rien à craindre. Encore moins si on sait que tu es ma promise. Parce que je suis fort. Bien plus fort que tu ne le penses… »

Ce n’était pas de la vantardise gratuite, mais la pure vérité. De tous les habitants de Kumo, nous n’étions que cinq jonins seulement. Seuls deux pouvaient se targuer de pouvoir me battre et me créer de gros problèmes en combat singulier. D’un autre côté, c’était malheureusement à cause de ce fait indéniable que je passais pour un candidat crédible pour le poste de raikage. Sauf que voilà, la paperasse et moi… Ça faisait deux. Sans compter qu’il allait me falloir oublier carrément le saké et les femmes pour montrer l’exemple ce qui n’était pas du tout possible en fait. Je ne pouvais pas vivre sans ces deux plaisirs. Je remuai la tête dans tous les sens pour m’ôter cette perspective effrayante avant de recommencer à faire la conversation : « Tu t’en iras quand tes problèmes seront résolus et on aura qu’à dire qu’on s’est séparés avant le mariage, tout simplement. Enfin bref… » Pour moi, l’aide que je lui offrais ne se refusait pas, bien que cette femme était parfois déraisonnable. Je haussai les épaules avant de m’occuper de ma bouffe pendant qu’un éclair zébrait la voute céleste de Kumo, suivi d’un tonnerre des plus retentissants. Je crus même entendre le cri d’une petite Metaru qui devait trembler dans sa chambre. C’était l’âge qui voulait ça. J’avalai ma toute dernière bouchée avec un plaisir non dissimulée avant de poser le bol avec fracas sur la table basse qui faillit céder sous ma force.

- « Ceci dit, inutile de me préciser que jouer le jeu reviendrait pour toi à t’occuper de moi comme si j’étais bel et bien ton futur époux… »

Un rire pervers et mauvais étira alors mes lèvres.

Pour la faire flipper, on s’entend.
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Leoko Nora
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Dim 9 Juil 2017 - 1:02
Quelques grondements de tonnerre gênèrent son humble et honnête récit. Dans le fond, Leoko Nora avait malgré tout raconté les grandes lignes de son histoire. En rajouter plus serait une perte de temps, d’autant plus qu’à plus grande échelle, la révélation de certaines informations pourrait se révéler dramatique. Actuellement, La confiance qu’elle pouvait donner au richissime gradé était trop branlante pour qu’il puisse accéder à davantage de données. Durant son monologue mélancolique, elle avait eu toute l’attention de Shuu. Voilà un évènement bien rare ! Pas de crasses ou de blagues déplacées, il avait juste écouté avec un calme respectueux le fil de ses mésaventures. Pour adoucir cette conversation peut-être trop solennelle, le forgeron millionnaire lâcha simplement un commentaire plus sage qu’il n’y paraît, mais qui n’émietta même pas la solide détermination du moine dévergondée. La perversité de ses actions constantes n’était d’ailleurs pas d’une aide précieuse dans la crédibilité de tels remarques :

« Enfin, je suis mal placé pour te juger hein… »

En plus de donner des conseils calculés, l’homme savait aussi faire preuve d’autodérision. Que de surprises en une soirée. Comme elle avait pu le présumer trop hâtivement dans son défunt appartement, il n’était donc pas majoritairement composé de mégalomanie et d’un désir excessif d’avoir des femmes et d’alcool à ses côtés. Finalement lui comme elle avait une part d’humanisme qu’ils ne montraient pas tant que ça dehors. Ils avaient comme une sorte de masque qu’ils glissaient sur le visage dès qu’il affrontait la société dehors afin de cacher leur faiblesse. Celui de Nora arborerait des couleurs vives tourmentés de sensualité, alors que celui de Shuu tournerait entre les grisailles de l’alcool et sa passion écarlate pour la femme. Quant aux raisons d’adopter des mentalités si pernicieuses, Shuu connaissait celles de Nora, mais cela n’était pas réciproque. Toujours est-il que savoir l’ivrogne d’une telle gentillesse la rassurait inconsciemment.
Pour montrer qu’il n’était pas le bourreau pour lequel il s’était fait passé, il effaça carrément toute la dette que la jeune femme lui avait contracté en une semaine. De plus, il ajouta vouloir tendre une main charitable à ses parents, ce qui eut le mérite de la surprendre chaleureusement. Avec toutes ces promesses, il faisait ainsi une croix sur une coquette somme d’argent. Issu d’une famille excellemment riche, ce ne devait être qu’un maigre sacrifice et l’esprit de la jeune femme ne félicita qu’à moitié cet acte « héroïque ». D’autant plus qu’elle ne souhaita pas davantage le complimenter en voyant que le bon vieux Shuu goguenard était de retour. Les lèvres moins sournoises que lors de ses méfaits, il attisait presque un rire que le moine souhaitait ardemment retrouver.

Sur cette fin de conversation, le forgeron bondit vers ses immenses armoires. Dans son triste et décédé studio, sa plus grande étagère n’était pas même pas aussi profonde que celle dans laquelle il était en train de fouiller. Combien de bricoles pouvait accueillir de telles mastodontes ? Elle-même se posait la question, mais dotée d’une maigre garde-robe, l’utilité de tels tanks restait dérisoire pour elle. En fait, sa véritable curiosité se portait sur l’élément que Shuu cherchait avec tant vigueur. Enfin, lorsqu’il le leva le petit paquet retrouvé du tas de bêtises enfoui dans son meuble, la demoiselle s’en rappela. Lors de ce triste baiser mémorable, il y avait certes l’amertume des alcools forts, mais ses coups de langue étaient aussi parsemés de la virulente âcreté du tabac. Shuu était donc un fumeur. Avec sa fortune, il pouvait se le permettre, comme il pouvait se permettre d’acheter des cigarettes d’une suprême qualité. Lorsque l’envie de sucrerie venait titiller l’impartiale tentation de Nora, elle faisait de son mieux pour le combler avec ses moyens réduits. Généralement, cela impliquait l’achats de dangos. Economiques et succulents. Toujours est-il que ses envies de cloper ne la dérangeait pas particulièrement. Du moins, tant qu’il n’expirait pas toute sa fumée vers elle et qu’il savait au moins à quoi s’attendre à trop en consommer.

Avant qu’il ne parte « désaltérer ses poumons », le forgeron proposa à son invitée de se changer. L’avant de sa nuisette étant trempée, cette suggestion émise était très savante. Disparu de son champ de vision, Nora grimaça légèrement. Comme j’avais pu le préciser plus haut, hormis son atypique tenue de moine, le dressing de la jeune femme n’était pas très fourni. Quelques bouts de tissus disgracieux le composaient. Avec tristesse, elle s’aperçut que sa première nuisette avait imbibé d’alcool son emblématique costume de moine. A moins de vouloir porter des pièces de vêtements empestant le saké, il valait mieux pour elle renoncer à l’idée de porter son vêtement préféré.
Les mains encore plongées dans son sac, elle toucha une étrange pièce protégée par une filet intangible. Ses souvenirs gambergèrent un peu, puis se remémorent le contenu de ce filet étanche : un kimono offert par son maître, il y a un an lors d’un festival dans une contrée mineure. Préférant sa légère tunique monastérienne, elle avait préféré garder ses vêtements habituels, sans pour autant refuser le gentil bien reçu de son maître. On dirait bien qu’elle avait eu raison de le garder. En le retirant délicatement de sa protection hermétique, elle découvrait un beau kimono blanc agrémentés de quelques motifs floraux céruléens. Autrefois, sa mère lui avait montré comment se vêtir efficacement d’un habit si raffiné. Il y avait toute une tradition et tout un procédé complexe pour porter ce vêtement traditionnel et elle les suivit à la lettre.

Au retour de son « sauveur », elle avait embrassé son habit cérémonial et attaché ses cheveux à l’aide d’une broche. Pour tuer tristesse et ennui, elle gardait d’un œil désabusé les nuages visiblement toujours aussi obscurs. En fait, ses démarches pour oublier son chagrin étaient telles, qu’elle ne remarqua même pas sa discrète arrivée. Une odeur animale avait juste caressé son petit museau. Il ne s’agissait de l’un de ses insupportables porcs qui, excité n’avait pas arrêté de dégouliner de sueur à sa vue, non ! On parlait bien de viande ici et de bœuf qui plus est. Un met exquis lorsqu’il était bien cuisiné et que la demoiselle n’avait que trop rêvé de manger dans sa vie. Pauvre et vivant aux crochets des autres, les moments où une telle nourriture avait imprégné étaient aussi rare qu’une journée sans problème. Ils étaient peu nombreux, leur appréciation était donc délectable par surcroît.
Shuu était le responsable de ce chatoyant parfum. C’était lui qui avait amené ce bol de riz sur lesquels avaient été déposés des tranches de bœuf et un œuf. Les souvenirs de sa vie nomade l’avaient bien amenés habitué à manger du riz ou des œufs. Jamais les deux. Quant à la viande, c’était presque une utopie gustative. Finalement, cette journée ne finissait pas trop mal. Après l’effort venait un réconfort presque inespéré. Elle ne crût même pas que Shuu l’appellerait pour manger en sa compagnie. Le ton impérieux de son interlocuteur lui passa complètement au-dessus de la tête. Les songes du moine avalaient ce bol de gyudon d’une tentation affamée.

La main prise par la carafe d’eau demandée par l’hôte de ces lieux, elle s’assit en face de lui et saliva devant les réactions exaltées de l’ancien ivrogne. Ravi, pour ne pas dire transcendé. Il avait l’air d’être sur un petit nuage. Pas l’un des nuages effrayant dehors, non. Un petit nuage blanc, doux, sur lequel même la plus violente des brutes aimerait dormir. Le pire, c’est qu’il n’avait pas toujours pris une seule bouchée de son bol garni. Les effluves émanant de son plat l’avait juste mis dans ce rustre état. A son tour, elle voulait redécouvrir ce privilège d’avoir son palais ému par une explosion de saveurs gastronomiques. Elle s’était déjà emparée de ses baguettes et d’une bouchée qui n’attendait plus qu’à être enfournée. Le plaisir était à portée de mains, seule une annonce insensée pouvait interrompre sa montée au paradis :

« Ah, et il va falloir qu’on simule le fait d’être fiancés… Hum… Ça me parait être le bon plan ! »

Une annonce de ce calibre par exemple. Sorti avec une honnêteté chevaleresque, les paroles de Shuu eurent une nouvelle fois l’honneur d’abasourdir sévèrement la face de la jeune femme. Il avait empoigné le pire moment pour faire part de sa recommandation, elle qui fit carrément tomber ses baguettes des mains. De son côté, le jeune homme avait commencé à manger comme si de rien était sa dégustation exprimant à nouveau un sourire béat, pour ne pas rire conquis. Il n’avait même pas l’air de remarquer la surprise ancrée sur le minois de sa supposée fiancée, ni le kimono qu’elle arborait naturellement.
La complète relaxation du corps semblait attendre encore un peu. En effet, après un nombre conséquent de bouchées ravies, Shuu semblait ne pas avoir fini de parler. Ce dernier lui exposa alors de sérieux arguments pour la faire adhérer à ses intentions. En fait, il n’avait pas besoin de les lui énoncer, tant ces preuves marquaient déjà sa conscience. Le mot « durée de vie » résumait bien l’idée qu’il tentait de lui rappeler avec tant de sérieux. Dehors, c’est une horde meurtrière qui espérait des remboursements qu’elle n’avait nullement les moyens de régler. Du sang serait très certainement versé. Le sien ou peut-être celui des autres. Elle pourrait être victime de traitements inhumains et le cerveau des créanciers était assez imaginatif dès qu’il s’agissait de montrer leur courroux. Shuu avait par exemple prouvé toute son inspiration pour récupérer un quart de son dû.

L’implication qu’il faisait part pour la sortir de ce pétrin allait presque au-delà du non-sens. Comment sa pitié pouvait-elle être aussi grande, au point de vouloir sauver une débitrice qu’il avait réussi lui-même à rouler ? Il n’y a pas à dire, elle n’arrivait pas à discerner l’étrange personne qu’était Shuu Metaru ! Nora Metaru ? Cette association ne sonnait pas trop mal ! Elle lui arracha même un court sourire. Même si ce n’était que pour duper ses poursuivants, elle n’avait jamais pensé à une solution si… culottée. Sûrement parce qu’elle ne voulait pas emmener quelqu’un avec elle dans sa pléthore de problèmes. Grâce à son corps, ce n’était pas une impossibilité, mais l’humanité l’avait empêché d’embraser une telle idée. Que l’idée vienne de Shuu lui parut impensable. Sa force, son courage. Elle n’en douta pas une seconde. C’est juste qu’elle ne comprenait pas une seconde que sa liaison forcée avec elle ne le gêne pas du moins du monde. Bien qu’il eût déjà prévu qu’une séparation ait lieu dès que tout ce pataquès se serait dissipé, le concept allait au-delà des limites morales qu’elle s’était imposée.

Un sursaut s’empara très brièvement de Nora. En écrasant violemment son bol sur la table basse, un frisson parcourut la peau du moine n’ayant toujours pas avalée une graine de riz. A cela, le bon vieil ivrogne n’oublia pas d’ajouter sa petite boutade saupoudrée de moquerie. Le rire arrogant ainsi le sourire sournois étaient bien dessinés sur sa face. Même dans une ambiance trop sérieuse, il avait toujours cette envie de… déconnade. Rappeler ainsi de vieux engagements qu’il avait lui-même piétiné tout à l’heure était assez déplacée de sa part. Pour Nora, l’incompréhension et la peur grisait son visage. Même la présence d’un bout de viandes sur ses baguettes ne réussit à éclaircir les nuages sombres obscurcissant sa joie :

« Pourquoi ? » captiva-t-elle la pièce et son seul interlocuteur d’une voix presque froide, réclamant réponse. L’absence de suite alourdit encore plus l’air de la pièce.« Pourquoi en fais-tu tant pour moi ? » Il y avait une pointe de rage dissimulée derrière ses mots. Pas contre Shuu. Son agacement la visait personnellement, elle et son impuissance qui la poussait face cet improbable ultimatum. « Tu m’avais dépouillé ! Avec ta fameuse force et ton fameux grade, tu aurais pu me déposer de force dans ce bar miteux pour me forcer à dandiner toute ma vie ce corps ! » Encore une fois, elle avait du mal à continuer. La faiblesse dont elle avait fait preuve aujourd’hui paralysait ses paroles. « Tu aurais également pu partir et me laisser à la merci de cette bande de vicelards… mais tu es revenu ! ». Ses inquiétudes se terminèrent par cette simple question. « Dis-moi Shuu, pourquoi me tends-tu cette main alors que tu m’avais ingénieusement acculé ? N’es-tu pas gêné par ce simulacre de romance ? Dis-le-moi Shuu, j’ai besoin de réponses ! »

Ses pupilles avaient délaissé ses baguettes pleines de nourriture et regardaient ardemment un Shuu rassasié. Vivre au gré d’éphémères gentillesses familiales était l’une des quotidiens des moines vagabonds. Avec une telle proposition, un acquiescement peu réfléchi équivaudrait à profiter bien plus d’une fugace convivialité. Lui faire sa cuisine et nettoyer son ménage ne l’importunait pas tant que ça. C’est juste le geste… elle ne voulait pas être un poids dans sa vie et les réponses qu’elle obtiendrait pourraient changer à faible ou forte échelle, la décision qu’elle divulguerait à l’issue de ce repas.


Dernière édition par Leoko Nora le Dim 16 Juil 2017 - 17:21, édité 2 fois
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Metaru Shūuhei
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Dim 9 Juil 2017 - 19:40
- « Pourquoi j’en fais tant pour toi ? Je sais pas, Nora. Là, à chaud, je saurai pas te dire. Tu me croirais si je disais que je t’aime ? Tu comprendrais mieux si c’est parce que je te veux absolument dans mon lit ? »

Réponse spontanée. Tronche d’abruti fini. Et c’était véridique. Je ne savais pas vraiment. Je n’arrivais pas du tout à mettre le doigt dessus. Je pouvais opter pour la facilité en lui balançant que j’avais pitié d’elle, mais non. Cela reviendrait à l’accabler plus que d’habitude. Il avait une nuance entre asticoter et tacler méchamment. Une différence même. Rabaisser la jeune femme plus qu’elle ne l’était déjà ne m’apporterait rien maintenant que je connaissais ses motivations profondes. Ses procédés pour gagner du fric étaient plus que discutables, mais les intentions étaient nobles, louables. Je pouvais donc pas m’empêcher d’avoir de la sympathie pour elle. Ça plus le fait qu’elle était super bien foutue et qu’avoir une meuf aussi bien gaulée qu’elle à mes côtés n’était pas du tout pour me déplaire. Voilà bien des trucs que je pouvais lui balancer à la figure pour rigoler ; sauf qu’elle attendait apparemment que je la rassure définitivement. Elle semblait tellement tiraillée que le constat en était flagrant. Gamine qui me mettait presque dans une situation délicate : La tranquilliser équivaudrait à être plus gentil que je ne l’étais déjà et l’écraser équivaudrait à la bousiller définitivement, vu qu’elle n’avait plus aucun repère ni aide extérieure. Cette plaie…

- « Enfin, si tu me le redemandes encore, je dirai que je ne suis pas du tout gêné par cette comédie. En un sens, ça va être marrant ! »

J’eus même un rire. Là-dessus, j’étais plutôt sincère. J’avais réalisé pendant son speech tout ce qui allait rentrer en ligne de compte si jamais on prétendait être un couple, mais il n’y avait pas vraiment de regrets à avoir. Il y avait juste un seul point noir dans mon offre : Je ne pourrais certainement plus draguer de meufs. Si mon statut de veuf/célibataire me permettait de faire mon coureur de jupon, les Metaru et surtout le doyen ne tolèreraient surement pas que je fasse le con alors que j’avais une promise à mes côtés. Promise qui séduirait certainement toute ma famille. Si on excluait le fait que Leoko pouvait être une grosse pouffiasse quand elle le voulait, force était de constater qu’elle était un bon parti : Elle était intelligente, plutôt drôle, soumise comme le devrait être une femme dans une société phallocratique comme la nôtre et humble quand il le fallait. En vérité, elle ferait une bonne épouse, sans compter qu’elle semblait être vierge. C’était d’ailleurs le point qui m’intriguait le plus, mais je préférai ne pas douter de cette « réalité » compte tenu de sa panique et de sa rage mal dissimulée lorsqu’elle me demandait de lui rembourser le fameux baiser que je lui avais volé. Et dire qu’elle croyait encore au prince charmant à son âge…

Un peu bizarre quand on savait qu’elle connaissait les hommes dans leur majorité…

Tiens…

- « Si t’es pas convaincue, on va dire qu’une partie du deal rembourse largement le baiser de tout à l’heure. Je pouvais pas savoir que tu y tenais tant… On est d’accord que l’argent que tu me devais vaut plus qu’un simple baiser… »

En toute franchise, je n’arrivais pas à trouver les bons mots. Je ne voulais pas la faire crier de joie comme une folle, mais j’ne voulais pas non plus qu’elle chiale après s’être sentie carrément humiliée ou rabaissée. Parvenir à point d’équilibre demeurait étonnamment difficile. De façon inconsciente, je l’aidais également parce qu’elle me plaisait bien. Pas dans le sens où elle était mon genre de meufs -qui ne prendrait pas plaisir à la foutre dans son lit-, mais bien parce qu’elle avait un petit quelque chose qui m’attirait et que je ne saurai expliquer. Au-delà de son physique plantureux, j’avais peut-être compris qu’elle n’était pas une mauvaise personne. Maintenant que j’y repensais, je n’avais jamais donné une telle somme à une femme lors d’une première soirée. Même à celles que je fréquentais depuis un moment. C’est dire à quel point elle m’avait inspiré confiance. Il y avait aussi eu les promesses. Un pan de l’histoire que j’avais limite occulté de mon esprit… « L’autre partie, tu vas devoir t’en acquitter en t’occupant de moi. T’étais encline à le faire lors de la première soirée non ? » C’était ça que de promettre son gros cul à un mec, même de façon suggérée. Les interprétations de ses nombreux engagements parvenaient à une seule et unique conclusion :

Le sexe.

Naturel pour tous les hommes qu’elle avait réussi à charmer.

- « J’ai beau ne pas vouloir te juger que je comprends toujours pas comment tu peux promettre de coucher avec autant d’hommes... Tu aurais fini par les gérer comment ? Tu comptais fuir la ville et partir ailleurs après avoir dépouillé toutes victimes ? T’as été un peu stupide sur le coup quand même. T’aurais pu finir prostituée à la solde d’un type mal intentionné… »

J’eus finalement un soupir. Plutôt que de me moquer d’elle, je la réprimandais encore. A croire que je m’étais déjà attaché à elle. Il faut dire aussi que je n’avais jamais vécu autant de choses avec une connaissance et en une seule nuit seulement. Cette soirée ? Marrante et inoubliable, même si elle tendait vers quelque chose de plus sérieux et plus solennel. Les bonnes choses ont une fin comme on dit… Ou pas. Vu tout ce que je prévoyais de faire avec elle. Mais pour ce soir, je marquais plus ou moins un stop. J’étais également impressionné par les nerfs d’acier du moine. Pas une seule larme depuis le début. Des rires, de la rage, de la frustration, mais pas un signe de tristesse, rien. Des femmes comme ça, on en trouvait peu, surtout pour une idéaliste de son genre qui rêvait encore du prince charmant. Sérieux quoi… J’arrivais toujours pas à m’en faire à l’idée et je me marrais intérieurement sans le laisser transparaitre. Il m’arrivait d’avoir deux trois phrases taquines, mais la discussion restait globalement sérieuse. Je finis par boire une bonne quantité d’eau, avant d’avoir le sourire aux lèvres. J’avais eu ma dose de tabac, de saké de bouffe et il ne me restait plus maintenant qu’à roupiller comme il faut. Mais avant, un bon bain s’imposait…

- « Tu es assez mature pour savoir que la vie est cruelle. Si tu es rebutée à l’idée d’être ma fiancée, tu es libre de partir. Si l’idéal que tu te fais du couple et de l’amour t’empêche de jouer la comédie, pareil. Je vais pas te retenir. T’es la seule à savoir ce qui est bon pour toi même. »

Nora était pied au mur. Elle pouvait décider de ne pas accepter mon offre et de s’en aller. Personnellement et même si la situation lui était défavorable sur tous les plans, je ne criais pas déjà victoire. Il n’était pas question ici d’un challenge de toute façon. L’idée de pouvoir l’embêter et la peloter à longueur de journée m’amusait bien, mais c’était un moindre mal pour la jeune femme comparée à ce qu’elle subissait et ce qu’elle devait faire pour avoir de l’argent. D’ailleurs, le tournant de l’affaire me filait la migraine. Je n’étais pas un con fini et je savais cogiter, mais j’étais un homme pragmatique. De ce fait et quand bien même je comprenais sa position, j’avais néanmoins du mal à concevoir qu’on puisse tergiverser à ce stade de la situation. Entre la perspective de subir des pelotages et des blagues machistes à longueur de journée ou celle devoir échapper à la mort et au viol à chaque seconde qui passait, le choix était vite fait à mon sens : « J’ai froid. Je vais me doucher. Tu me donneras ta réponse plus tard. » C’est d’un air nonchalant que je lui avais dit ça avant de me lever et de me foutre à poil sans aucune honte devant elle. Le puceau ici, c’était pas moi. Sur cette petite pensée interne, je partis récupérer ma serviette et entrai en douche.

L’averse continuait de s’abattre sur le village caché des nuages rendant l’atmosphère plus fraiche. Perso, j’étais un gros frileux. Pas bien glorieux pour le metaleux que j’étais. Une bonne douche chaude s’imposait. Ou plutôt un bain. Ouais. Un bon bain me relaxerait surement. Je me dirigeai donc vers mon l’ofuro qui était assez grand pour accueillir quatre à cinq personnes. C’était une baignoire faite en bois et qui conservait bien la température de la flotte. Sans attendre, je fis couler de l’eau chaude comme il faut puis je plongeai dedans avec bon cœur, sans attendre, comme un gosse tout excité devant une piscine. J’eus aussitôt un air gaga. On aurait presque dit un vioque qui profitait d’une source thermale aux vertus thérapeutiques. J’étais tellement bien dans ma baignoire traditionnelle que j’avais même oublié la jeune femme qui devait avoir l’esprit torturé. Passant mon bras gauche sur le rebord de la baignoire du même côté, je m’allongeai tranquillement devant avant de fermer les yeux. J’étais conscient qu’il y avait un risque que je finisse par m’endormir dedans, mais je m’en fichais. Ce n’était pas comme si ça me ferait mal. Du reste, calé comme je l’étais, rien ne semblait pouvoir venir ébranler ma quiétude. Rien ni personne.
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Leoko Nora
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Lun 10 Juil 2017 - 0:23
La réponse de Shuu fut instantanée. Quelques secondes d’intervalles tout au plus. C’était comme s’il avait déjà prévu que Nora le harcèle de toutes ces interrogations alambiquées. Toutefois, malgré des propos sincères prononcés par des lèvres niaises, il n’éclaira pas vraiment la lanterne de son acolyte toujours déboussolée. En fait, il avait juste mis en évidence les questions sensibles auxquels le moine espérait éclaircissements, mais il ne les aborda pas plus que ça. Une perte de temps en soi, qui affirmait potentiellement l’immense pitié que devait avoir le forgeron pour sa secourue. Des mots si vagues ne la rassuraient pas. Il y avait des moments où même son flegme impartial et sa joie maladive faiblissaient. C’était typiquement le cas cette nuit et des repères étaient les bienvenues pour l’aider à avancer.

- « Enfin, si tu me le redemandes encore, je dirai que je ne suis pas du tout gêné par cette comédie. En un sens, ça va être marrant ! »

Marrant ? Sa cervelle gambergeait face à tant de témérité. Pour elle, une si haute hardiesse allait au-delà de tout le culot dont elle pouvait faire preuve. Dieu sait pourtant, ô combien le culot du moine avait déjà transgressé un nombre hallucinant de limites. La relation amoureuse semblait être le frein à son leitmotiv imprudent. Faire semblant d’aimer un homme. Même en réfléchissant longuement, elle ne s’en savait capable. Le plus simple pour elle serait d’essayer, mais elle n’arrivait pas à se convaincre qu’elle n’avait rien à perdre. Son premier baiser était déjà une triste mélancolie ancrée dans son passé et elle ne souhaitait pas voir ses prochaines galoches allaient vers quelqu’un d’autre que l’homme de sa vie. Bien entendu, il était tout à fait probable qu’aucun baiser ne vienne troubler leur malicieuse comédie, mais Shuu avait prouvé de nombreuses fois qu’il était un vicelard de haut niveau. Le petit rire coquin qu’il venait tout juste d’émettre en disant long sur ses pensées lubriques… Même avec toute la prévenance dont il avait récemment fait preuve, elle ne trouvait la force de lui accorder pleinement sa confiance.

Shuu avait du mal à dicter les termes de leur contrat et les raisons pour lesquels elle devrait accepter sa juteuse proposition. Son ton était d’ailleurs assez différent de celui qu’il avait l’habitude d’employer pour converser avec Nora. Presque rhétorique dans sa voix, le forgeron mâchait quelques mots pour ne pas froisser davantage son invitée. Les faits qu’il développa n’en furent que plus sérieusement interprétés.
Quelques vétos voulurent être posé par la frêle demoiselle. Sur le baiser bien sûr. Les divulgations de l’homme aux cheveux blancs étaient maladroites et estimaient mal l’ampleur qu’avait eu ce vol de baiser. Jadis, si l’on lui avait posé un ultimatum composé soit d’une affolante perte d’argent ou du dérobement de son premier baiser, elle aurait franchement hésité. Rembourser ses actes lui tout à fait semblait logique, mais que ce baiser ne lui soit pas coquettement dédommagé était presque inadmissible. L’application du forgeron dans sa diction forçait quand même le respect. De ce fait, elle ne fit aucun commentaire déplacé. Ce qu’il disait avait l’air construit, donc avant d’interjeter quoi que ce soit, Nora préféra le laisser finir.

Il ne disait d’ailleurs pas que des bêtises. Pour alimenter sa thèse, il s’appuya sur un fait avéré du passé datant en plus d’il y a moins de 24 heures. En effet, lorsqu’il posa sa toute première requête chez elle, Nora avait effectivement accepté de vivre en sa compagnie, mais le contexte d’acception était assez différent. A ce moment-là, elle avait encore son calme ecclésiastique, la force de s’enjouer et de tromper si nécessaire. De plus, le viol de son premier baiser n’avait pas encore eu lieu. Concrètement, elle avait la pleine possession de ses moyens pour expérimenter ce choix osé. Ce n’était pas le cas maintenant.
La confiance en ses capacités n’avait rien à voir avec son hésitation acerbe. Lessive, ménage, cuisine, massage. Pendant plus de sept ans, elle s’était perfectionné sur un vieillard aussi insupportable que Shuu. Cette proposition était presque un retour aux sources pour elle, qui avait eu du mal jusque-là à s’habituer au sédentarisme. Le problème restait toujours le même. Simuler un amour sincère avec un homme dont elle ignorait les sentiments que son cœur ressentait. Jamais, elle n’irait à l’encontre de son cœur. Elle se l‘était promis, les dragues osées étant juste un outil pour satisfaire sa forte attirance pour l’argent. L’audace dont elle faisait preuve pour son obtention atteignait souvent des sommets comme l’avait clairement souligné le théâtral :

- « J’ai beau ne pas vouloir te juger que je comprends toujours pas comment tu peux promettre de coucher avec autant d’hommes... Tu aurais fini par les gérer comment ? Tu comptais fuir la ville et partir ailleurs après avoir dépouillé toutes victimes ? T’as été un peu stupide sur le coup quand même. T’aurais pu finir prostituée à la solde d’un type mal intentionné… »

Alors voilà comment Shuu avait interprété ses actions hautement tendancieuses. Il n’était pas à blâmer, lui-même ayant été roulé par ladite demoiselle, mais la vérité était légèrement différente de ce que pouvait constater Shuu l’accablé. De probables sensualités. C’était ce qu’elle susurrait à l’oreille de ses proies. Pas de promesses de mariage ou de soirées jouissives ! juste des sous-entendus accrocheurs et des séductions conditionnelles dans lesquels elle supposait pouvoir faire tel ou telle en échange d’une donation. La demoiselle était d’autant plus maline qu’elle parlait bien souvent de donation et non d’emprunt. Certes, c’est du chipotage, mais en soi, elle n’était pas vraiment en tort… bien que le fait d’allumer des hommes restait en soi peu glorieux.
Elle ne se rendait juste pas compte de l’argent qu’elle réussissait à leur soutirer. Souvent colossal, les achats possibles pouvaient être faramineux. Le temps nécessaire pour récupérer honnêtement une telle poignée d’argent pouvait être conséquent en fonction de sa place dans la société. C’était presque évident qu’ils désirent retrouver celle qui les avait dépouillés et qui finalement, n’avait pas même transformé ses mots doux en réalité.

Nora se prit une série de réprimandes véridiques. Le forgeron avait l’air de se comporter comme son père en lui dictant les risques de ses actions irréfléchies. Un père peu crédible quand même. Quand on sait qu’il verse de l’alcool sur la tête de ses enfants et qu’il adore fréquenter des bar mondains… l’image du père sévère et sage était un total oxymore. Les conséquences de ses actes sensuels ? Elle y avait brièvement pensé avant de les occulter. La peur aurait enrayé ses attaques lascives, voire même empêché son charme de faire effet.
Une gorgée d’eau mouilla sa langue asséchée. Il avait beaucoup parlé, beaucoup expliqué, beaucoup réprimandé. Dans une ambiance toujours aussi solennelle, il effectua sa dernière offensive, résumé de toute sa dissertation. Au cours de sa longue tirade, il avait compris qu’un seul point coinçait dans les négociations. Le plus important d’ailleurs. Le simulacre. Fausser la déesse de la romance d’un amour peut être inexistant n’avait pas l’air d’être dans les cordes de Nora. C’est pour cela qu’il n’arrêtait pas de lui préciser le merdier qui l’attendait une fois seule, en dehors de cette forteresse. Elle était dos au mur, c’était le moins qu’on puisse dire oui !

Son Gyudon avait presque refroidi tant le baratin de l’homme aux cheveux blancs fut intense et important. La faim ne s'était pas encore délogé de son petit ventre. Elle ne trouvait juste pas la force d’avaler une seule bouchée d’un met qu’elle n’avait dégusté qu’en rêve jusque-là. Un jour, il faudrait bien qu’elle mange cette marque d’affection de Shuu. L’un de ses rares gestes amicaux de toute la soirée, précisons-le.
Peut-être que son absence temporaire l’aiderait à débloquer le verrou qu’elle avait posé de force sur sa faim. Ce dernier était en effet parti prendre une douche afin de nettoyer ce corps empuanté d’alcool, de tabac et d’autres bêtises en tout genre. Même sans sa présence, trop de questions la tourmentaient. Sa disparition momentanée n’avait rien changé quant à ses positions. Jouer les amoureuses semblait être un défi qu’elle ne pouvait relever. Abuser de sa gentillesse aussi. Avec toutes les crasses que lui avait fait subir le sournois jeune homme, il paraissait presque décent qu’elle abuse à son tour de sa si aimable hospitalité. Malgré que tant de personnes l’avaient souillé de leur toucher disgracieux, elle n’était pas ce genre de personnes. Une maison comme ça ? Elle en avait rêvé toute sa vie. Pendant qu’elle prenait péniblement quelques bouchées de riz et de viande, elle avait l’embarras du choix pour observer le panorama. Soit un petit étang traditionnel sur lequel rebondissait des gouttes de pluie, soit une vision majestueuse de Kumo sous la mélodie des eaux célestes. Elle était loin de sa miteuse fenêtre donnant sur une ruelle sombre surmontée de sacs poubelles…

Ce constat à la fois cruel et étourdissant avait failli la faire pleurer. Qu’un homme lui accorde cet inestimable privilège ! De manger un succulent repas dans une pièce plusieurs fois supérieure tout en observant un paysage certes morose, mais tellement étendu. Nora ne trouvait les mots pour exprimer l’étrange gaieté qui s’était logée dans son âme encore peinée. La bouche pleine d’une nourriture qu’elle avala enfin rapidement, elle se contentait d’apprécier ce moment comme s’il serait le dernier moment qu’elle passerait. Le bol vide, posé à côté d’elle, le visage de la demoiselle semblait résolu. Après y avoir mûrement réfléchi avec son cœur, son âme et son esprit, elle semblait avoir fait un choix. Aucune joie n’égayait son visage. Il était même carrément fade et se cherchait des excuses, désolé d’avoir abusé de sa protection chevaleresque. Aux yeux de vous, lecteurs, la décision qu’elle avait l’air de confirmer semblait la pire de tous et probablement la plus inattendue. Un happy ending n’avait visiblement pas lieu d’être ici…

Il ne restait plus qu’à ce que Shuu ne sorte de son bain pour lui annoncer ce choix, démoralisant presque ses douces entrailles. La déferlante aquatique dehors ne renforçait pas la demoiselle dans son choix buté. La pluie nourrissait sa tristesse et sa culpabilité au détriment de la sincérité du cœur, délaissée dans les méandres de sa propriété mentale. Malgré les discordes sentimentales qui semblaient hurler intérieurement, son visage monial restait d’une quiétude hallucinante.
Tardivement, son accalmie artificielle se transforma en inquiétude. Un bon moment s’était écoulé depuis que Shuu était parti faire trempette. Peut-être aimait-il profiter un maximum de son bain. Etant un être assez indescriptible, ce raisonnement tenait sauvagement la route, mais elle ne savait pourquoi, quelque chose la troublait. Même si sa supposition était vraie, le temps qui s’était écoulé depuis le début son nettoyage était beaucoup trop élevé.

Guidée par ses instincts, Nora se dirigea vers la porte et en actionna la poignée qui n’était même pas verrouillée. Une épaisse buée l’attaqua aussitôt qu’elle effectua ce geste. Elle était bouillonnante et écrasait de loin la chaleur que lui avait prodigué les bougies pendant son repas. C’était un véritable sauna. Humide avec des nuées torrides étouffant la petite pièce de nettoyage. La visibilité était réduite, mais elle arrivait tant bien que mal à se diriger entre les densités de vapeur chauffante.
Sans surprise, Shuu était bel et bien dans son bain. S’il n’était même pas dans cette pièce, cela aurait été une situation très mystique… quoi que, étant le maître d’hôte, il devait probablement connaître quelques passages secrets déroutants. Il n’avait pas l’air d’avoir remarqué la présence son invitée. Elle n’avait pourtant pas fait dans la dentelle ouvrant d’une poigne sèche et puissante la porte. L’inquiétude faisait transpirer son esprit qui croyait au pire, mais lorsqu’elle se rapprocha encore plus de lui, elle put entendre des sons rassurants. Des ronflements… Monsieur s’était endormi dans ce bain. Quelques doigts dans la fougueuse eau et Nora était obligé d’admettre que la température du bain était juste exquise.

Elle n’allait pas le laisser ainsi. Ce serait discourtois de sa part. Surtout qu’avec un malheureux quiproquo, la scène pourrait être honteusement interprétée et les problèmes qu’elle avait déjà se serait proliférés. Mademoiselle était forte et n’eut pas grands problèmes à l’extirper de son paradis lacustre. Le séchage fut un autre délire. Garder le corps droit n’était pas une mince à faire, mais par le biais de procédés très… peu conventionnels, elle trouva le moyen d’essuyer tout son corps (même les parties d’habitude gênantes à voir pour une femme non moine) convenablement. Rebelote pour les habits, mais la complexité était moindre maintenant qu’elle savait essorer un « macchabée ». Le seul grand challenge était de trouver un pyjama dans l’immensité de ses quartiers. La dernière étape, le sommeil. Monsieur dormait déjà comme un loir, mais en respect pour lui, elle se devait quand même de le glisser dans son futon.
Bordé dans sa couche de drap onctueuse, il avait l’air d’un pauvre bébé ayant profité des douceurs de sa mère. Un sourire légèrement rougissant était taillé dans son minois. Il était… mignon comme ça. Et dire que sous cette gueule enfantine se cachait un macho adepte des paroles blessantes et des rires moqueurs. Nora n’en croyait vraiment pas ses yeux. Cette vue lui donna au moins la grande confirmation du fait qu’il avait gardé cet étrange cœur de bambin sous cette couche d’odiosité. Ce genre d'incident foireux lui rappelait les mésaventures qu'elle avait vécu avec son insensée maître qu'elle devait de temps ramener de manière peu banale. Celui-ci à l'hôpital, c'était comme si ces aventures poilantes, jusque-là barré par ses malheurs à Kumo continuaient avec un nouvel homme. Très étrangement, au fond d'elle, elle en riait déjà… Elle semblait convaincue une nouvelle fois, mais d’autre chose cette fois. Sa main s’était posée dans la grande paume de celui qui allait être son faux amant. Tromper les gens d’un amour inexistant ne semblait pas insurmontable. Avec lui en tout cas, elle semblait prête à les berner.

« Bonne nuit ! CHE-RI ! » lui chuchota-t-elle tendrement.

Sur ses mots, elle s’affala sur les tatamis rudes de la pièce, la main toujours accrochée à la sienne. Même sans futon pour la couvrir du froid pluvial, elle arborait étrangement un large sourire heureux. Elle-aussi avait une face de gamine lorsqu’elle dormait !
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Pour une poignée d'argent [Ft. Shuu]

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