Mon frère me parlait, mais je ne l’écoutais pas. Cet idiot avait encore trouvé le moyen de me mettre en retard. Après nous être quitté au détour de l’académie, j’avais continué vers l’assemblée, ou plus précisément l’un des passages secrets de l’assemblée, qui menait directement dans les locaux des Keikaimushō. Le nouveau symbole de l’unité, celui des Zaikūgai, était déjà partout. Un camarade m’indiqua mon travail du jour, j’eus un haussement de sourcils en l’écoutant. Je n’étais pas convaincu que cela dépendait bien de notre unité, mais après tout, pourquoi pas. En fait, suite aux différentes intrusions et infiltrations au sein du village, les nouveaux arrivants — particulièrement s’ils montraient un intérêt au monde shinobi — étaient particulièrement contrôlé. C’était le cas ici, je devais m’occuper de Ōsawagi Tadao, et contrôler son intégration, et voir s’il n’avait rien de louche. Ce dernier avait reçu une missive pour le prévenir de cette rencontre. Conformément aux indications, il devait se rendre dans les locaux de l’assemblée. Il serait dirigé par le personnel dans l’un des bureaux au rez-de-chaussée, pour le fameux entretien. Les locaux de mon unité se trouvant juste en dessous, il fut commode pour moi de m’y rendre. L’un des fonctionnaires du lieu m’indiqua que le jeune homme était déjà là. Je fouillai dans ma poche, récupérant une branche de réglisse pour la mâchonner. Sans perdre plus de temps, j’entrai dans la pièce à la disposition sommaire. Il était visiblement bien là, assis à la longue table qui servait majoritairement à des réunions.

— Bonjour. Je suis Nara Shikarai, c’est moi qui suis chargé de cet entretien. Avant toute chose, je te remercie de bien d’être présenté ici. Le but est en premier lieu une façon de constater ton intégration dans le village. Par ailleurs, dans un second temps, si tu en ressens le besoin, tu pourras me faire mention de ce que tu jugerais utile pour ta progression, et nous aviserons. J’espère ne pas trop t’embêter, à ta place, je ne suis pas sûr que j’apprécierais beaucoup cela, hélas, c’est nécessaire.

Je déposais le dossier que l’on m’avait fourni devant moi. J’avais toujours mon bâton de réglisse à la bouche. C’était peut-être anodin, mais je ne voulais pas rendre cet entretien trop oppressif.

— Je te connais déjà quelque peu par le formulaire que tu as pu remplir, mais je t’avoue que ça ne m’intéresse pas vraiment. C’est quand même mieux d’apprendre à se connaitre de vive voix… Bien, je ne vais pas monopoliser la parole plus longtemps, présente toi, et donne-moi les informations que tu juges utiles de donner, je tâcherai de rebondir là-dessus, achevais-je.

Mordant la branche dans ma bouche, j’attendais de voir quel genre de personne était ce tout récent genin. En réalité, je n’avais que lu le formulaire sur le chemin pour venir jusqu’à cette salle, et mis à part son âge et des informations banales, je ne savais rien.