Spoiler:

La solitude ne pesait que plus lourd dans nos cœurs, comme si ces derniers étaient des sacs remplis de cailloux de plus en plus imposants de par leur taille ou leur poids. Nous avions l’impression d’avoir davantage perdu de proches, qui s’éloignèrent tour à tour. Bien sûr, il ne fallait pas rejeter la faute sur autrui avant de se remettre en question. Dans le cas présent, j’eu l’impression que ma maladresse sociale faisait fuir tous ceux qui daignaient s’approcher de moi. Alors, j’imaginais devoir faire tant d’effort pour tenter de mieux me comporter, peut-être devrais-je jouer un quelconque rôle pour mieux tisser des liens avec mes frères et sœurs d’armes.

Quoi qu’il en soit, j’allais aux terrains d’entrainement et je sortis mes argots. Ma si petite taille d’enfant de dix ans n’a jamais réellement aidé à ce qu’on apporte du crédit à mon égard et je bouillonnais de l’intérieur. Je me demandais si je pouvais être le chien noir aux yeux rouges de Urahi pour ne pas comprendre ce qui n’allait pas avec moi. Je me sentais si minable en vérité, je me sentais toujours fautive de mon manque de savoir-vivre et je manquais de connaissances afin d’être la meilleure version de moi-même. Je me masquais toujours en adoptant un comportement de jeune femme joyeuse un peu loufoque, mais derrière mon sourire angélique y avait un vide profond que je ne saurai remplir de nouveau en voyant toutes les images en noir et blanc autour de moi.

J’étais au milieu de mon terrain et j’essayais de façonner divers golems de roche, de boue et de les contrôler. J’avais encore un manque cruel d’entrainement vis-à-vis de mon affinité et c’est pourquoi je tentais, seule, de réussir mes exploits. Bon, il fallait avouer que je n’ai jamais voulu demander de l’aide de qui que ce soit, ni même le profond désir d’avoir des amis humains. Je les voyais comme des monstres chassant les loups afin d’avoir des vêtements chauds fait de leur fourrure. J’avais peur d’eux. Oui, de ces immondes êtres ayant chassé ma mère et presque toute ma fratrie. Et moi, simple louveteau caché dans les broussailles, ai survécu, avec ma sœur aujourd’hui disparue ainsi que de Meisho.

Par ailleurs, celui-ci s’est éloigné de moi, attiré par des odeurs florales. Il faisait la fête à un humain, élément très rarissime. J’avais confiance en mon ninken, jamais il ne me trahirai en allant auprès ce monstruosités de la nature. Discrète, je m’approchais silencieusement de l’homme posant des questions à mon seul ami. Ami qui était content d'avoir des calins de la part de celui-ci et le montrait en remuant sa queue de manière vivace.

« Il s’appelle Meisho, m’sieur. C’est mon compagnon canin ! » ai-je d’abord dis avant d’arborer un grand sourire. « Ma foué, c’est rare qu’il soit si heureux de voir un inconnu, héhé. Moué c’est Inuzuka Yoshiko, enchantée ! »

Je ne connaissais pas l’odeur de cet homme mais je dois avouer qu’il sentait drôlement bon, ça change de la sueur et du mélange olfactif de nourriture venant d’Akimichi. Je n’allais pas en rester là étant donné qu’il a été réellement gentil avec Meisho. Je me disais que si je pouvais lui rendre service, je pourrai au moins faire un heureux parmi les soldats Teikokujin.

« Alors dites-moué, vous êtes un nouveau soldat ? On n’vous a jamais vu dans l’coin, on peut p’t-être vous aider, quel est vot’ nom m’sieur ? »