‟ il n'y a que dans le silence que la douleur s'entend „
Il était temps de partir. Informé depuis la vieille du retour obligatoire des troupes au sein d'Iwa, le shinobi à la chevelure éclatante n'avait d'autres choix que de quitter le petit village de Toori. La menace était écartée, le dieu Singe n'était plus. Un soulagement ? Non. La peur pouvait encore se voir sur le visage de ceux qui avaient encore la chance de vivre. Des esprits marqués à vie par toute cette violence et qui devaient malgré tout, se relever de tout cela.
Le cœur lourd et rempli de regrets, Atsushi se préparait alors à lever le camp, à quitter les lieux en compagnie de ses frères d'armes. Un silence pesant pouvait aisément se faire sentir, alors que personne n'osait se regarder dans les yeux. Une honte ? Bien sûr que non, mais une violente prise de conscience en effet. Rien n'était plus comme avant et sortir la tête de l'eau allait être un souhait bien plus compliqué à exaucer qu'à le prononcer.
Emportant alors ce qui lui restait, le Borukan se présentait enfin aux portes de Toori. Le départ était imminent. Atsushi ne pensait à rien, comme sonné par tout ce qui venait de se produire. Il s'en voulait un peu de ne pas avoir été assez prêt pour pouvoir prendre part au combat, même s'il prenait tout de même conscience de son inexpérience et de l'impact néfaste que cela aurait pu avoir pour tout le monde. Il n'était pas assez fou pour vouloir mettre en péril ses camarades, ceux qui partageaient tout comme lui, cette lourde responsabilités de protection envers ceux qui n'avaient pas la capacité de pouvoir se défendre.
— Atsushi! La voix d'une petite fille venait de s'élever, détruisant alors subitement cette atmosphère si pesante.
Himiko. La fille d'un forgeron du village, un petit être âgé de sept ans et qui avait pu nouer une relation particulière avec le shinobi à la chevelure écarlate.
— Tu comptais partir sans me le dire...
Elle n'avait pas tort, même si la raison était bien différente que ce qu'elle pouvait imaginer. Son départ n'était peut-être qu'un au revoir, mais c'était une chose que le Borukan détestait au plus haut point, cela lui remémorait des mauvais souvenirs qu'il ne souhaitait pas voir renaître dans son esprit.
— Excuse-moi, mais tu sais ce n'est qu'un au revoir Himiko, nous allons nous revoir très vite. Dit-il avant de se mettre à hauteur de la petite, caressant alors la petite joue froide de sa nouvelle amie.
Voyant le visage de l'enfant s'illuminer de mille feux, Atsushi semblait rassuré. Enlevant soigneusement sa main, il se releva alors offrant un sourire sincère à son amie, avant de se tourner à nouveau et cette fois-ci de prendre la route. Cette petite lui faisait du bien, lui redonnait du baume au cœur. Ce visage innocent, cette lueur d'espoir dans ses yeux, tout cela lui redonnait un peu la foi, l'envie de relever la tête et de croire à nouveau en l'avenir.
— Merci Himiko. Dit-il en s'éloignant peu à peu du petit village de Toori, impatient de revoir ce petit être au cœur pur.