Scheming in the darkness can not be called real subterfuge. True strength is being able to mislead the eye under the light of day. Fact and fiction are opposite sides of the same sheet of paper. Who can see beneath the surface and glimpse my true nature ?
Il s’agissait là des paroles du vieux sage qui s’était jadis isolé du monde afin de trouver l’illumination. Lui l’avait trouvé, par la voie nébuleuse et abyssale de la nécromancie. Mais l’humanité l’avait-elle trouvée ? Peu probable… Ou du moins, pas encore.
Après les événements du démon aux moult queues, Iwagakure no Sato était en deuil, et la populace locale qui donnait toute la vie virevoltante au village caché n’était pas encore revenue. Son fantôme était palpable, mais encore loin de sautiller gaiement dans les ruelles d’Iwajuku.
Le médecin des miracles était un parangon, mais malgré cet état de fait indéniable, il n’avait pas été d’une aide si significative lors de l’apocalypse du volcan.
Déambulant dans les sentiers rocheux et inhospitaliers du quartier du vice, le Borukan était pensif sur toute cette histoire qui avait défrayé la chronique. Il imaginait déjà les gros titres des futures éditions des Katon de la Roche, le journal le plus scandaleux que le Yuukan n’ait jamais connu. C’est en passant près du célèbre et non des moindre “ Kazabu Nita “, une sorte d’auberge, du moins officiellement, car il s’agissait d’un repère connu de vils goguenards adorateurs de la non vie, qu’il entendit une mélodie aux allures épiques et endiablées.
Cela était étrange, mais à mesure qu’il se rapprochait de l’enseigne, la musique se mettait davantage en exergue. Il devait sûrement s’agir d’un Shinobi de la Roche Glorieuse, car la population n’était pas encore revenue au bercail.
Entrant dans l’établissement, le marmoréen aperçut un étrange personnage qui était en train de faire glisser ses doigts sur un instrument sibyllin.
« Ohayo. » -dit-il, d’une voix limpide comme le cristal-
Aucun doute possible, il s'agissait d'un barde, comme dans ces légendes d'antan qui narraient les prouesses de héros affrontant l'adversité, afin de faire triompher l'amour et l'amitié.
Je préparais ma prochaine sortie, mon prochain voyage, mais pour ce faire, j'avais besoin de faire le plein de provisions et d'argent. Le Kazabu Nita était l'endroit idéal, il me fallait des gens ivres et dénués de morale afin de lâcher un maximum de sous contre mes contes et chansons d'autres contrées. Je jouais vers 18 heures, et il me restait encore un peu de temps pour m'apprêter et ajuster les quelques légendes et chimères que j'allais fredonner contre quelques deniers. Nul doute que la soirée serait parsemée de quelques bagarres et de brouhahas alors que je développerai mon art mais bon, il faut ce qu'il faut et j'étais prêt à mettre le cœur à l'ouvrage.
« Bon bon bon... Si ça continue, je vais être en retard, où ai-je encore bien pu ranger ma couronne ? »
Toujours à tout faire au dernier moment, je ne trouvais plus ma couronne, à force de ne rien ranger, je finissais par ne rien retrouver. Il faut dire que j'avais une garde robe plus large que celle d'une princesse, des vêtements à perte de vue, des panoplies de chaussures, chaussons et de kimonos à en faire pâlir la Seishitsu du Daimyo. Et comme bien souvent, je dus m'attacher les cheveux de façon sommaire avec un chouchou,mon chignon traversé par un pic à cheveux. J'attrapais alors ma sacoche et mon pipa avant de quitter ma modeste chambre poussiéreuse que j'avais dégoté en faisant les petites annonces des journaux.
Sur le chemin, je croisais toujours les mêmes personnes, des enfants jouant après l'école, des marchands en tout genre, des animaux errants, mais pas ce jour là, les rues étaient vides, le seul bruit était celui de mes pas cadencés à un rythme militaire, j'en venais à siffler pour briser la monotonie de mon trajet. Il n'y avait pas plus stressant que la sensation de déjà vu en traversant chaque ruelle alors qu'en fait, la seule chose qui différenciait mon parcours de d'habitude était l'inactivité, le village était comme fantomatique. J'arrivais enfin à l'auberge et en y entrant, la voix du patron me ramena à la réalité.
« Tu es en retard Akira, dépêche toi de t'installer, j'espère que tu as revu ton répertoire et que tu ne vas pas nous chanter la même chose que l'autre fois.
- Oui oui, je me suis laissé emporter par le vide abyssal des rues et... »
Il y eut un échange de rictus de courtoisie avec le maître des lieux et je cessais mes balivernes qui de toute évidence ne l'intéressaient pas. Les gens arrivaient petit à petit et plus de monde s'installait et plus j'avais la boule au ventre, comme si je faisais salle comble à la cour de sa majesté. Les gens buvaient et riaient plus fort que je ne chantais, louant les mérites de nos soldats sacrifiés pour protéger la nation :
« ♪♫♪ Sur le champ de bataille ils sont tombés, Dans nos cœurs et nos mémoires à jamais gravés, Pour protéger vieillards, femmes et enfants, Ils ont donné leurs vies, ont payé le prix du sang. ♫♪♫ »
C'est à ce moment que je l'ai revu, alors qu'il pénétrait dans l'auberge, ce visage ne m'était pas inconnu mais impossible de me rappeler où et comment je l'avais rencontré. Son aura était celle d'un tueur, son entrée arrêta le temps, c'était un bel éphèbe comme le monde en avait rarement connu. Le mélange de ces deux saveurs me laissa un goût d'amertume, je déglutis alors que lui saluait l'assemblée tout en me fixant. Je ne pouvais piper mot, tétanisé par la pensée de me faire annihiler. Je le fixais à mon tour, les yeux figés dans ma pensée, me demandant quelles étaient les intentions de ce shinobi...
« Bon... Bonjour...
- Ressaisis toi et chante Akira, je ne te paie pas à faire la moue ! » me reprit le patron.
Je me remis à jouer de mon instrument en attendant une réaction de mon homologue, mais quel charisme et quelle pression, il y avait bien longtemps que je n'avais plus croisé ce genre de figure.
Dernière édition par Akira le Ven 24 Fév 2023 - 23:06, édité 2 fois
Scheming in the darkness can not be called real subterfuge. True strength is being able to mislead the eye under the light of day. Fact and fiction are opposite sides of the same sheet of paper. Who can see beneath the surface and glimpse my true nature ?
Quelle ne fut pas la surprise du médecin des miracles, lorsqu’il constatait que le Kazabu Nita était une fois de plus sombre et empli de terreurs. Évidemment, Iwajuku était l’épicentre de ce qu’Iwagakure avait de plus ténébreux à offrir au yuukan. Alors que l’auberge maudite devait être fermée momentanément à cause de l’évacuation des habitants de la Roche Glorieuse, force était de constater que ce n’était pas vraiment le cas. Cela était en fait assez logique quand on y pensait, car les hors-la-loi et autres coupes-gorges étaient du genre téméraires lorsqu’il s’agissait de défier l'autorité.
La foule de spectateurs se retournait un instant en direction du Borukan qui était entré dans l’établissement, laissant choir un long silence qui paraissait durer une éternité, avant de reprendre leur quotidien aux moult noirs desseins.
Sous les injections du tenancier de l’endroit, le barde reprit sa chanson de manière virevoltante et effrénée. Tandis que les notes redoublaient, sous les coups de mélopées fantasmagoriques, Muramasa regarda un peu plus attentivement l’illustre mélomane qui lui rappelait quelqu’un. En effet, il s’agissait du Barde qu’il avait croisé lors de sa périlleuse odyssée à Valicca, où le vieux sage qui s’était retiré du monde afin de trouver l’illumination avait été arrêté dans sa folie sanguinaire et nécrotique. Décidément, le Yuukan était petit et tous les chemins menaient à la Roche Glorieuse.
Prenant un siège, le Borukan écoutait la Sonate du jeune homme, commandant quelque chose à lamper en faisant signe à l’une des serveuses qui se dandinaient dans le théâtre de la folie des hommes.
Le patron qui avait enguirlandé le joueur de lutte rappliquait devant le parangon, fronçant des sourcils avec zèle, avant de lui déclarer quelques mots alors que la musique faisait rage.
« On aime pas trop les clients dans vot’ genre par chez nous ! »
« Voilà qui est fort regrettable. Mais dites-moi mon brave, qu’est ce qui se trame ici ? les civils sont censés avoir évacué les lieux.. » -dit-il, de manière goguenarde et particulièrement avisée--
Le maître des lieux ne semblait pas être craintif que de faire face au Corbeau des Tempêtes en personne.
« On aime pas trop les clients dans vot’ genre par chez nous ! » -se répétant de manière ostentatoire- « Vous devriez quitter les lieux sans faire d’histoire, conseil d’ami mon gars ! »
Alors que le divinicide serpent était paisiblement assis à l’une des tables, moult badauds aux allures peu avenantes commençaient à se lever et à venir encercler le Shinobi, le fixant avec des airs patibulaires.
Est-ce que cela allait déraper et finir en bain de sang au Kazabu Nita ? Mystère. Peu être qu’un barde saurait calmer les tensions si celui-ci trouvait la note juste à la situation, la note qui saurait apaiser les cœurs maléfiques de vils freluquets qui cherchaient querelle de manière désespérée.
Je l'avais dit que ça allait tourner au vinaigre, il ne se passait pas une seule soirée sans qu'une rixe éclate, il y avait toujours une raison de se battre. Le shinobi était venu dans un lieu qui lui était hostile et je me doutais bien que le patron n'aimait pas ce genre de personnage, lui qui avait pour coutume d'accueillir dans son établissement des mercenaires, des hors-la-loi, des assassins. Quand votre fond de commerce ne tient que sur l'entretien de relations malsaines, mêlant négoces et trafics en tout genre et qu'un représentant de la loi fait son apparition à l'improviste, seul, la volonté véhémente de le voir déguerpir devient contagieuse.
Quelles étaient les possibilités s'offrant à nous, voulions nous assister au spectacle sanglant ou tenter de calmer les ardeurs des deux parties ? A vrai dire, j'avais été payé et une bagarre prématurée me permettrait de prendre congé dès l'enclenchement des hostilités. Mais je pensais aussi à mon honneur et à l'intérêt de laisser le chaos régner dans un lieu qui me servait de gagne pain. Même si j'avais prévu de me lancer dans une aventure à la recherche d'autres chimères, il me fallait garder en mémoire la nécessité de rester en bons termes en cas de retour.
« Messieurs, voyons, est-ce une façon de se comporter ? Profitez, festoyez, buvez à étancher une soif et laissez moi vous conter l'histoire de ce clan uniquement composé de femmes, des valkyries de notre temps. »
Une goutte de sueur ruisselait le long de ma tempe, suivant la courbe de mon visage, glissant sur ma joue avant de fuir de ma mâchoire à mon cou. La tension était à son comble, les nerfs étaient à vif et je me saisissais de mon pipa pour mélodieusement accompagner ma voix tremblante. J'espérais pouvoir amener l’accalmie sans aucune conviction car les antagonistes étant déjà bien imbibés d'alcool et on sait que ces gens là, une fois dans un état second, deviennent imprévisibles.
Mes doigts frottaient timidement les cordes, le temps de retrouver l'air et l'accord, une symphonie macabre était sur le point de s'abattre dans l'auberge. C'était frénétique, il me suffisait de quelques notes seulement pour me remettre dans l'exercice parfaitement exécuté d'un sonnet. J'inspirais profondément, humant la sueur des mâles présents dans la pièce, une odeur fort désagréable, un dégoût marqua mon visage alors que je béais ma bouche dans un tapage infernal.
«♫♪ Il est vrai qu'elles étaient belles, ces femmes émerveillent, Les hommes qui de leur regard, elles touchent par égard. Fortes comme le chêne, quand leur colère elles déchaînent, Des montagnes elles peuvent gravir et des empires envahir.
Nul ne résiste, à leurs charmes et leur vice, Qui vous livrent leurs délices et vous poussent au supplice. Combien de batailles livrées, de guerres gagnées, Combien de sang versé, pour un brin de liberté...♪♫ »
Scheming in the darkness can not be called real subterfuge. True strength is being able to mislead the eye under the light of day. Fact and fiction are opposite sides of the same sheet of paper. Who can see beneath the surface and glimpse my true nature ?
Décidément, Iwajuku était vraiment la bouche de l'enfer, qui déversait les pires démons à travers le Yuukan et au-delà. Alors que l'atmosphère devenait encore plus pesante que dans un nid de serpents, le Barde tentait de calmer les ardeurs qui faisaient rage dans la taverne maudite. La tentative était honorable, la prestation éloquente et virevoltante, mais le cœur de vils adorateurs de la non-vie était aussi maléfique qu'un tentacule goguenard et abyssal au clair de lune qui attaquait des Kunoichi s'étant perdus dans les labyrinthes de minuit..
« On aime pas trop les Bardes dans ton genre ! » -s'esclaffait un des vils freluquets aux allures sinistres-
Malgré l'improvisation du rouquin, cela ne calmait pas les plus véhéments des clients fidèles, qui commençaient à sortir ders sortes de boken en bois cloutés et recouverts de fils barbelés à moitié rouillé.
« Wai, on va régler ça !!! » -sortant une étrange plaque de métal qu'il mis sur sa main-
Le Borukan restait de marbre, pas vraiment inquiet par les menaces de ces détracteurs qui enfreignaient la loi sans once de scrupules. Arès tout, il avait l'habitude que le quartier chaud soit le théâtre de bien rocambolesques frasques.
Le Barde était sans nul doute le seul qui tentait d'apaiser la situation, mais lorsque les négociations étaient impossible, il fallait recourir au bras armée de la Justice afin de pacifier le mal et ses noirs desseins.
Soudain, un vieux badauds dégarni et particulièrement ventru se jeta sur le en brandissant son gourdin clouté afin de l'enfoncer dans le crane du jeune homme à la rougeoyante chevelure. Apparemment, la chanson n'était pas au gout du personnage, mais alors pas du tout.
« J'aime pas ta musique, tu vas morfler en premier mon gars !!! » -s'élançant sur le barde avec des yeux injectés de sang-
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