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[Mission C/Teikoku] La boucherie mystère. [Kentaro]

Ibara Keshi
Ibara Keshi

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Mer 22 Fév 2023 - 10:44
Spoiler:

Quelques heures avant le début de la mission.
Quartier militaire d’Urahi


« Keshi ! Keshi ! »

C’était Kurame, un jeune soldat et un membre de la même unité que Keshi.
Le jeune homme, tout excité, rentra précipitamment dans la chambre que l’armée allouée à Keshi.

«  Le lieutenant Solube souhaite te voir! »

Le jeune Ibara assis sur son futon à ras du sol, un manuel militaire à la main, ne mît que quelques instants pour comprendre: le lieutenant Solube ne pouvait le convoquer que pour une seule chose: son premier ordre de mission.

Si pour un vétéran a la carrière bien remplie une simple mission ne représentait qu’une ligne de plus à un dossier bien rempli, pour notre jeune soldat elle impliquait bien plus, elle officialisait le passage du néophyte au grade de soldat, confirmer la confiance que ses pairs placés en lui et venait récompenser les années d’apprentissage et d’entraînement au sein de l’école militaire.

En se levant Keshi se tournât vers son compagnon pour lui répondre avec, chose rare, un large sourire au visage.

« Bien, merci Kurame. Je me prépare et je le rejoint immédiatement »

Kurame, comme toute l’unité, était au courant que Keshi attendait sa première mission impatiemment. Ils se connaissaient depuis plusieurs années et il ne pouvait que convenir du talent de Keshi, un talent qui serait, un jour, amené à surpasser le statut de simple soldat et faire la fierté de son unité.
Il lui sourit sincèrement en retours tout en s’éclipsant discrètement.

Après le départ de son camarade l’habituel stoïque Keshi dû pourtant prendre quelques instants pour retrouver les idées claires, lui qui était vanté pour son sang froid ne pouvait paraître débordé par les émotions devant le lieutenant.
Il fit d’un regard le tour de sa chambre, une petite pièce rectangulaire grise composée d’un simple futon, d’un bureau et d’une penderie. Le tout éclairé par une petite fenêtre qui donnait sur la cour d’entraînement de l’unité. Ce n’était pas grand chose mais cela était suffisant au jeune homme aux racines paysannes.
Après avoir respiré un bon coup il prit son manteau gris, vêtement classique à tout les soldats de l’empire, et sorti en direction du bureau du lieutenant Solube.

Le couloir, d’une vingtaine de mètre, fût vite traversé par Keshi qui se retrouva sans tarder devant la porte du bureau de son supérieur. Un simple coup sur la porte en bois permis d’annoncer sa présence et la grosse voix du lieutenant ne se fit pas attendre:

« Entrez »

Le jeune homme pénétrât dans le bureau du gradé et y trouva une pièce e très sobre, comme l’on pouvait s’y attendre d’un militaire, des murs gris, un carrelage blanc au sol, aucune décoration seulement deux chaises qui faisaient face à un bureau en bois de simple manufacture, derrière trôné sur une simple chaise en fer le lieutenant Solube.
Petit mais très large on aurait presque pu le confondre pour un Akimichi. Son visage carré reflétait toute sa rigueur de soldat et contrasté étrangement avec la douceur de ses yeux.
Le jeune Ibara se planta devant son bureau dans posture droite traditionnel du salut et déclama son identité comme on le lui avait appris.

« Soldat Ibara Keshi. Prêt à recevoir vos ordres »

« Ah mon petit Keshi ! »
s’exclama le lieutenant d’un air affable. «  Te voilà ! Je sais que tu l’attendais et je ne vais pas te faire languir j’ai pour toi ton premier ordre de mission »

Le vétéran se leva de sa chaise et s’approcha de Keshi en lui tendant une missive.

« Vas-y ouvre là »

Le jeune ouvrit la missive calmement, ne trahissant nullement sa nervosité, et en découvrit le contenu: Il devait enquêter sur un étrange phénomène de disparition touchant le quartier commerçant et qui avait commencé après l’ouverture d’une boucherie à priori suspecte.

« Merci Lieutenant, j’ai pris connaissance du contenu de ma mission. Au vu du caractère urgent de celle-ci et avec votre permission je vais maintenant aller me préparer ».

« Entendu Soldat Ibara » répondit le lieutenant d’un ton symboliquement cérémonial. « Ah une dernière chose, vous serez accompagné pour cette mission du soldat Hagiwara, c’est un élément très prometteur de l’unité de recherche vous devriez beaucoup apprendre de lui. »

Un autre soldat participait donc à la mission avec lui. Keshi ne savait que penser, à l’exception de quelques éléments il trouvait que les soldats de l’empire du feu manquait de rigueur. Cependant, le fait que le lieutenant notifie lui même que Hagiwara était un élément prometteur le rassura sur la qualité de son futur partenaire. Après tout le lieutenant Solube était reconnu dans le corps militaire pour son œil avisé sur le potentiel des jeunes soldats.

« Bien. Si vous le permettez je vais maintenant me mettre en route »

Le lieutenant hocha la tête et repartit étudier une pile de dossier posée sur le bureau.

Present.
Quartier commerçant d’Urahi
.

En arrivant sur la rue principale du quartier des commerces, particulièrement remuant aujourd’hui, le jeune soldat du soudainement se plaquer contre un mur pour éviter un charretier transportant des marchandises. Ce dernier, symbole du dynamisme ambiant, allait un peu trop vite pour la taille de la charrette qu’il tirait et ne semblait guère se soucier des passants.

« Vous devriez rouler plus doucement » conseilla sans animosité le jeune homme.

Mais le charretier, grimaçant à ces mots, fit mine de l’insulter comme la politesse le voulait dans sa profession mais il se ravisa à la vue du manteau militaire de Keshi.
L’insigne des forces armées de l’Empire du Feu faisait toujours son effets chez la population du pays surtout ici à la capitale Urahi qui avait vécu de dramatiques incidents ces dernières années.
Cependant, en arrivant sur le marché Keshi ne ressentit pas de morosité ou d’abattement dû à l’instabilité politique récente du pays et l’apparition de nombreuses menaces extérieures. Si ces sujets inquiétaient l’armée, à juste titre, la population civile et marchande d’Urahi elle ne paraissait pas affectée outre mesure.
La rue grouillait d’activité, bien aidé par une journée hivernale particulièrement ensoleillée laissant un avant goût de printemps.

Alors que le jeune homme avançait en direction de la boucherie il reconnût son nouveau coéquipier.
Même si il ne l’avait jamais rencontré il n’eut guère de doute en voyant devant lui un homme portant la veste de l’unité spéciale de recherche et qui devait avoir le meme âge que lui mais qui le dépassait d’une tête et d’une largeur tout aussi impressionnante. Si Keshi pensait avoir à faire à un membre du clan Akimichi il se ravisa vite en voyant qu’il n’était pas assez gras pour en faire partie.

Si l’aspect physique du géant lui faisant face le déconcerta quelques secondes il reprit très vite sa composition et salua son coéquipier à la chevelure flamboyante.

« Soldat Hagiwara je présume ? Soldat Ibara Keshi de la douzième unité. Ravi de vous rencontrez. »
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Hagiwara Kentaro
Hagiwara Kentaro

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Lun 27 Fév 2023 - 19:27
« Chaque fois qu’un enfant dit : « Je ne crois pas aux fées », il y a quelque part une petite fée qui meurt. »
De James Barrie, écrivain et dramaturge anglais.

Quelques heures avant le début de la mission.
Quartier d’habitations où vit le clan Hagiwara.

A mon retour de ma mission à Sabetsu, j’avais demandé deux journées de congé auprès de l’unité de recherches pour pouvoir récupérer et prendre du temps pour ma fille, Ayumi, trois ans. Je l’avais récupéré la veille chez ses grands-parents et nous avions passé la nuit à la maison. Après une grasse matinée bien méritée… Enfin, quand je dis grasse matinée… je voulais dire… Après avoir été réveillée par ma charmante progéniture à sept heures et demie, nous étions descendus préparer des pancakes pour le petit déjeuner. J’avais ensuite installé ma progéniture sur le tapis, devant la cheminée du salon, le temps de faire la vaisselle.

Nous avions alors passé la matinée à lire, à jouer à la dinette, à colorier et à faire du collage. Je devais admettre que ma petite fille était très douée de ses mains. Durant nos activités manuelles, nous avions refait le monde. Tout comme moi, Ayumi avait des théories sur tout et n’importe quoi. Aujourd’hui, elle m’avait expliqué celle concernant la disparition des fées dans la capitale.

« Tu sais, papou, moi, je crois que les fées sont très tristes ! »

Surpris, je lui demandais :

« Ah bon ? Pourquoi penses-tu ça ? »

A cet instant, son crayon de couleur avait arrêté de marquer la feuille sur laquelle il était en train de jouer. Ayumi avait levé les yeux vers moi et d’un air très sérieux m’avait lancé :

« Les humains font n’importe quoi, papou. Surtout les adultes. Ils ne font que des bêtises. Ils montrent le mauvais exemple aux enfants. Je comprends mieux pourquoi les fées sont parties d’ici. »

« Et qu’est ce qu’ils font comme bêtises, les adultes ? »

« Ils sont méchants. Chez nounou, un de mes copains… et bah… son papa tape sa maman et même que son papa a été arrêté par les soldats… mon copain, il a été obligé de quitter sa maman pour aller vivre chez son oncle… Pas gentil du tout du tout… Et même que quand on fait le marché avec grand-mère, les gens n’arrêtent pas de crier… Les adultes ne font pas attention… Quand quelqu’un a besoin d’aide, j’ai vu des… des personnes lui cracher dessus et lui dire des mots pas très gentils alors… et bah… et bah que le quelqu’un ne faisait que demander de l’aide… Que des bêtises comme ça, tu vois ? »

J'acquiesçais d’un signe de tête. Cela me rendait triste de voir que ma fille était spectatrice de la déchéance humaine. Malheureusement, c’était le monde dans lequel nous vivions. Même si je ferais tout mon possible pour le changer, je ne pouvais pas le faire d’un claquement de doigts.

« Les adultes sont très méchants avec ceux qui n’ont rien ou pas grand-chose… Il y en a qui disent que… et bah que ceux qui sont pauvres ne servent à rien. Je trouve ça triste, papa ! Tu m’as toujours appris de ne pas dire des choses méchantes sur les gens que je ne connais pas, mais… pleins d’adultes font ça ! Je suis triste, papou, parce que ces personnes ont tellement le coeur tout noir qu’ils ne sont pas capables de voir que tout le monde a des qualités et des défauts… et que ce n’est pas grave d’avoir des défauts… Ça m'énerve les gens qui… et bah qui pensent être meilleurs que tout le monde… Moi, ça ne me plairait pas que les gens disent des choses sur moi alors qu’ils ne me connaissent même pas… »

Ma fille avait beaucoup de choses à dire ce matin.

[Mission C/Teikoku] La boucherie mystère. [Kentaro] Jatz
Légende : Ayumi, trois ans, fille de Kentaro.

« Crois-tu que ce soit à cause de la méchanceté des adultes que les fées sont tristes et qu’elles sont parties ? »

« Oui. Elles ont dû partir parce que la magie ne peut pas servir les méchants, tu comprends ? La magie sert à faire le bien. La vie est déjà très compliquée. Tu sais, il y a même des fées qui sont devenues méchantes dans d’autres villes. »

« Ah bon ? Pourquoi ? »

« Elles ont voulu aider les humains à être plus gentils. Mais la méchanceté était parfois tellement grande et forte qu’elle a fini par les manger. La méchanceté tue les fées, tu comprends ? Les méchantes fées sont mortes parce qu’elles sont devenues méchantes. Les gentilles fées n’ont pas pu les sauver. Alors, pour ne pas mourir, elles sont parties ! »

« Et tu penses que les fées sont parties d’Urahi ? »

« Oui… Si elles avaient été encore là, il n’y aurait pas eu autant de méchanceté partout, partout. Je pense que les humains ont beaucoup à apprendre des fées. Mais elles ne sont plus là pour faire le professeur. Ça me rend triste. Parce que si les fées avaient été encore là, mon copain aurait pu rester avec sa maman… J’espère qu’on restera toute la vie ensemble, papou ! »

Ma fille était très perspicace pour une enfant de son âge. Elle me faisait limite peur quand elle avait ce genre de réflexion. Je ne pensais même pas qu’une mioche aussi jeune pouvait avoir ce genre de pensée.

« Je te le promets, mon bébé ! »

Ayumi prit un air boudeur.

« Papou ? »

« Oui ? »

« Moi, je t’ai déjà dit que je n’étais pas un bébé. J’ai trois ans ! »

Elle leva trois doigts de sa petite main potelée.

« Comme ça, papou, trois ans ! »

Ah, voilà qui était mieux. Une véritable observation de petite fille.

« Oui ! C’est vrai que tu as déjà trois ans. Excuse-moi, ma puce ! »

J’avais tendance à oublier qu’elle n’aimait pas que je la surnomme ainsi. Après nos moults et diverses activités matinales, nous avions mangé. Au menu : purée et carottes. Nous étions ensuite sortis acheter de gros beignets à la pomme pour le dessert. Je lui avais promis de lui en offrir avant de retourner chez ses grands-parents. Nous avions pris le temps de les manger dans le salon de thé où je les avais acquis, avec un bon chocolat chaud. C’était le ventre plein que nous nous étions dirigés vers la maison de mes parents. Ayumi s’était endormie dans mes bras durant le trajet. Une fois à destination, nous fîmes tous les deux la sieste dans la chambre de ma fille. Depuis la mort de mère lors du massacre de 202, Ayumi vivait les trois quarts du temps chez mes parents, car j’étais incapable de m’en occuper tout seul. Ma mère, Miyuki, avait fini par venir me réveiller.

« Kentaro ! Un coursier t’attend dans l’entrée avec un ordre de mission. »

J’eus un peu de mal à émerger. Je fus incapable de voir le regard noir qu’Ayumi jeta en direction de la porte. Miyuki fut la plus rapide et réceptionna sa petite-fille sans aucune difficulté. Connaissant ma progéniture, elle avait certainement eu pour projet d’aller casser la figure à ce fameux représentant de l’Empire. Pour elle, tous les coursiers étaient des voleurs de papa. Ce n’était pas toujours facile de gérer la situation. Je finis par m'asseoir sur le bord du lit. C’est alors que je vis le visage rieur de ma mère.

« Hum… Qu’est ce qu’il y a de si drôle ? »

« Non… Rien, absolument rien. »

« J’ai vraiment du mal à te croire. Allez ! Dis-moi ce qu’il y a ? Mes cheveux sont en bataille ? »

« J’ai déjà vu pire. »

« Alors quoi ? »

« C’est bien plus amusant si tu le découvres par toi-même. D’ici là… dépêche-toi ! Le coursier n’a pas toute la journée devant lui. Nous t’attendrons dans la cuisine pour le thé. »

Elle quitta la pièce avec Ayumi dans les bras. Je grommelais, mais ma mère n’en avait rien à faire de mon mécontentement. Ah, les femmes… Je vous jure. Sans prêter plus d’attention à la conversation que je venais d’avoir avec mon aînée, je me dirigeais vers le hall d’entrée, prenant un malin plaisir à m’étirer de tout mon long. Ce n’est qu’en voyant la tête du coursier que je pris conscience de mon erreur. J’aurais dû m’intéresser un peu plus à la conversation que j’eus tantôt avec ma génitrice. L’homme me fit le salut militaire, puis me tendit un pli portant les armoiries de l’administration des unités impériales.

« Bonjour, monsieur. Ordre de mission prioritaire. »

Mon interlocuteur avait beaucoup de mal à garder son sérieux.

« Salutations sur vous, monsieur. Euh… »

Je regardais le pli qu’il me tendait, sans oser le prendre.

« Vous… Vous êtes sûr qu’il est pour moi ? Je suis censé être en repos aujourd’hui. »

« Vous êtes bien Hagiwara Kentaro, de l’unité de recherches ? »

« Oui, monsieur. »

« Alors, pas de doute. Cet ordre de mission vous est bien adressé. »

Je ne comprenais pas ce qu’il y avait de drôle. Pourtant, je voyais bien que le coursier faisait son possible pour ne pas céder à la tentation. Je finis par prendre le pli.

« Je vous remercie pour le déplacement. Bonne journée à vous. »

« Oui… Bonne journée à vous aussi, monsieur Hagiwara. »

Je ne sus pas vraiment pourquoi il quitta la maison avec un aussi grand sourire, mais il semblerait que j’ai fait sa journée pour je ne sais quelle raison. Je me dirigeais alors vers la cuisine, le regard pensif rivé sur l’enveloppe que je tenais. C’est en passant devant le miroir du couloir que je compris… Pourquoi ne m’y étais-je pas arrêté à l’aller ? J’étais maquillé de façon très… Comment décrire ce que j’avais sur le visage ? Ma mère et ma fille arrivèrent à ce moment-là.

« Tu es très beau, papou, comme ça ! »

Ce n’est pas ce que je dirais. Il allait falloir que je sois très… fin dans ma façon de dire les choses.

« Est-ce que c’est toi qui m’as maquillé ? »

« Oui, pendant que tu faisais dodo. Comme tes ronflements m’empêchaient de faire la sieste, je suis allée demander le maquillage à grand-mère. »

Je jetais l’un de ces regards à ma mère. Vous savez, ceux qui demandent silencieusement pourquoi elle l’avait laissée faire. Je venais de me payer la honte devant le coursier.

« Hum… et pourquoi m’as-tu maquillé, ma puce ? »

« C’est un maquillage de fée, papou. Il va te protéger de la méchanceté. J’ai bien fait de le faire comme tu vas partir en mission ! »

Ah. La probabilité que je puisse donc l’enlever avant de partir était proche de… En fait, cette possibilité n’existait pas. Ayumi ne voudra jamais que je l’enlève. Si je le faisais, je m’exposais à un incident diplomatique majeur au sein de la famille. Je savais pertinemment bien que cela partait d’une bonne intention de sa part, mais je n’étais pas certain que cela soit au goût de la société.

« Je te remercie pour cette attention, ma puce. C’est sûr que… »

Attention, il fallait que je choisisse bien mes mots. Le regard inquisiteur de ma mère me poussait d’autant plus à ne pas provoquer les hostilités.

« … qu’avec une telle protection, la méchanceté ne pourra jamais m’atteindre. »

Nous nous rendîmes alors dans la cuisine pour prendre le thé avec le reste de la famille. Je ne vous fais pas de tableau, mais sachez que personne ne manqua d’ajouter son petit commentaire sur la situation. Je bus rapidement ma boisson, tout en lisant en diagonale mon ordre de mission. Le descriptif me fit sourire, non pas parce que la situation était drôle, mais que je me sentais dans mon élément. Pas de village paumé au milieu de nulle part. Pas de nature à perte de vue. Non. La ville. La bonne vieille ville. Le monde civilisé que j’appréciais. Et surtout, pas de coéquipier imbuvable. Enfin… Il restait à le vérifier. Je ne connaissais pas cet Ibara Keshi. Espérons qu’il ne soit pas aussi insupportable que cet Akimichi Chi. Brrrrr ! Je n’étais pas prêt à refaire une mission avec ce guignol !

Pendant que je partis me préparer, ma mère géra Ayumi. Cette dernière n’était pas du tout prête à me laisser partir. Elle avait bien compris que j’avais été rappelé alors que c’était un jour de repos pour moi. Elle ne voulait pas l’accepter. Pour éviter tout nouveau scandale, je décidais de garder le maquillage. Je trouverais bien un endroit à l’extérieur de la maison pour le retirer. J’embrassais ma fille et ma mère, saluais le reste de la famille d’un geste de la main et quittais la maison en direction de cette boucherie.

Présent.
Quartier commerçant d’Urahi.

N’ayant eu aucun contact avec mon partenaire, je crus bon de penser qu’il me rejoindrait directement sur place. La mission ayant un caractère « urgent », j’espérais que cet Ibara Keshi aurait la jugeote de me retrouver là-bas. Oui. J’étais amer. Très amer. La cohésion du groupe avait été assez pitoyable lors de ma précédente mission. Je l’avais encore en travers de la gorge. J’espérais que ce genre de situation ne se reproduirait jamais. Je pris alors conscience du regard que les passants posaient sur moi. Si certains étaient rieurs, d’autres étaient lourds, pesants. Je sentais tout le poids de leur désapprobation sur moi. Ma fille avait raison. Les humains jugeaient bien trop précipitamment, sans savoir ce qui c’était réellement passé.

Je finis par m’arrêter à un abreuvoir. Je sortis un linge de mon sac à dos. Je me nettoyais du mieux que je pus, espérant n’oublier aucune trace. Lorsque je fus satisfait de mon travail, je repris la route. Mes pensées se mirent à dériver vers le contenu de mon ordre de mission. La vérité, c’est que j’étais assez perplexe. Si la population continuait de vivre malgré les troubles et sanglants événements de ces dernières années, j’étais assez surpris qu’une nouvelle boucherie se soit ouverte. Issu d’une longue lignée de marchands par la branche paternelle de la famille, je connaissais un minimum mon sujet. Si le commerce continuait, il ne fallait pas se mentir. Certaines routes commerciales sont bloquées ou en grande difficulté à cause des différents soulèvements qui ont secoué l’Empire en long, en large et en travers.

Bien que les terres de l’Empire aient encore suffisamment de gibier pour approvisionner la capitale et autres villes et villages, la viande n’en restait pas moins une denrée qui ne courrait pas les rues. Si elle n’était pas rapidement traitée, elle était difficilement conservable. Si le froid de l’hiver permettait d’augmenter sa durée de conservation, c’était son approvisionnement qui me posait problème. L’hiver, le gibier se fait plus rare. La neige rend les déplacements difficiles. De plus, Hi no Kuni était connu pour la rudesse de ses hivers. Il était donc d’autant plus difficile pour les chasseurs d’obtenir les quantités suffisantes pour alimenter les boucheries. Il fallait toutefois noter que les boucheries de la capitale n’étaient pas à plaindre. Si elles restaient ouvertes, c’est que leur approvisionnement permettait à leurs commerces d’être plus que rentables.

Généralement, les circuits de ravitaillement pour ce genre de denrées étaient déjà tous tracés. Ce commerce était contrôlé par de grands groupes marchands. Ces derniers se partageaient plus ou moins équitablement la vente de ces produits à la capitale, laissant alors peu de places aux petites entreprises. S’introduire dans ce milieu en tant que nouveau vendeur était quasi impossible, sauf si la nouvelle boutique était affiliée à l’un de ces grands groupes marchands. Hors, ces groupes marchands n’étaient pas si nombreux que ça.

Qu’en était-il de cette boucherie ? Appartenait-elle déjà à un groupe marchand ? Si oui, pourquoi cela n’était-il pas mentionné dans l’ordre de mission ? L’unité territoriale gardait un œil très attentif sur tout ce qui se passait dans la capitale. Ils auraient forcément eu vent de cette information. De plus, si elle avait réellement été liée à un groupe marchand, celui-ci aurait immédiatement réagi face aux rumeurs et informations liant l’un de leurs commerces à des disparitions. Ce genre de ragots était souvent très mauvais pour les affaires. Dans ce cas, quels liens entretenait-elle avec les groupes marchands ? Elle n’aurait pas pu ouvrir sans leur aval… ou sans l’appui d’un puissant allié. À quels circuits d’approvisionnements avait-elle accès ?

Raaaah. Beaucoup trop de questions sur sa naissance et son implantation dans ce quartier. L’ordre de mission soulevait trop d’interrogations et n’apportait pas assez de réponses. Je savais pertinemment bien que nous avions été mandatés pour répondre aux inquiétudes de l’unité territoriale, mais tout de même. Et c’était quoi cette manie ? Ce n’était pas la première fois que l’unité territoriale faisait appel à moi alors que je n’avais strictement aucun lien avec elle. J’appartenais à l’unité de recherches, bon sang !

Une autre question me taraudait dans l’ombre. Pourquoi l’unité territoriale avait-elle fait le lien entre ces disparitions et la boucherie ? Existe-il vraiment un lien entre cette boucherie et les disparitions ? Des disparitions, il y en avait tous les jours. Leur nombre variait d’une semaine à l’autre, d’un quartier à l’autre. Aucun n’était épargné par ces disparitions. Malgré la présence des soldats, la criminalité avait grandement augmenté à cause des troubles apportés par les guerres civiles. Le bureau faisait son travail et ne transmettait dans l’ordre de missions que des informations qu’ils avaient pu vérifier. J’avais pourtant la désagréable impression qu’il… manquait des renseignements. Il était fort probable que des rumeurs circulent… et ils ne peuvent pas sciemment mettre des indications tirées de rumeurs, car non vérifiables sans avoir été sur le terrain.

C’est pour ça que cet Ibara Keshi et moi sommes là, me direz-vous ! Mais tout de même… des hommes étaient-ils capables d’en tuer d’autres pour approvisionner leur commerce en viande ? Une conversation avec ma fille me revint en mémoire. Selon sa théorie, les fées avaient quitté la capitale à cause de la méchanceté des humains. Auraient-ils osé aller jusque là ? Était-ce le signe que le mal était vraiment parmi nous ? Avais-je eu tort d’effacer le maquillage ?

Je finis par arriver sur les lieux. Je jetais un rapide coup d'œil dans les environs. Je ne vis aucun militaire dans les parages. Peut-être était-il déjà arrivé et s’était posté à un endroit d’où je ne pouvais le voir depuis ma position actuelle… Je ne pouvais pas me permettre de partir à sa recherche dans tout le quartier. Cela serait une perte de temps inutile. De plus, mon mètre quatre-vingt-dix-huit et mes cent trois kilos ne me faisaient pas passer inaperçus. J’étais tel un phare dans la tempête : ma taille, mon gabarit et mon uniforme le feraient venir à moi. Je n’aimais pas particulièrement que l’on me regarde, mais je ne passais guère inaperçu. J’espérais ne plus avoir de maquillage sur la figure.

Mon attention se reporta sur la boucherie. Cette dernière semblait être très populaire. Beaucoup de clients entraient et sortaient de la boutique. Comment pouvait-elle servir autant de clients ? Où trouvait-elle toute cette viande ? À première vue, il ne semblait pas y avoir de mouvements suspects. Leur devanture était très propre et accueillante. Je m’approchais pour lire les affichettes annonçant les produits à la vente et leur prix. Pas de faute d’orthographe, belle écriture. Les prix étaient dans la moyenne pour la plupart des produits. En revanche, pour les produits en promotion, les prix étaient très bas par rapport aux prix moyens des objets bradés.

Je savais de quoi je parlais. Je me tenais régulièrement informé de la fluctuation des prix. Je tenais à offrir le meilleur à ma fille… mais également pouvoir payer tout le reste. L’entretien d’une maison n’était pas gratuit. Je me devais de faire attention. En tant que soldat, je ne roulais pas sur l’or. Grâce à ma famille, il m’était facile d’avoir accès à ce genre d’informations. Voilà pourquoi je savais toutes ces choses à ce sujet.

Je finis par constater qu’un des hommes derrière le comptoir me regardait d’un œil mauvais. Trouvait-il que je passais trop de temps à regarder les affichettes ? Peut-être que ma veste d’unité le rendait nerveux ? Une vendeuse vint le rabrouer et le fit passer dans l’arrière-boutique. La vieille femme finit par se tourner vers moi et m’adressa un petit signe de la main, accompagné d’un sourire. Je lui offris mon plus beau sourire en retour. Je décidais néanmoins de me retirer pour le moment. Je ne devais pas tirer de conclusion hâtive sur ces comportements. Mon ordre de mission ne devait pas me rendre paranoïaque.

De plus, les arrestations et l’utilisation de la force étant interdites, il allait falloir se la jouer diplomate. Bien que je n’avais jamais eu l’intention d’utiliser la première proscription, j’espérais ne pas avoir à faire usage de la seconde. Si nous étions amenés à devoir nous défendre, cela serait-il contraire aux ordres établis dans la missive ? La mission n’avait pas encore commencé que c’était déjà un vrai casse-tête. La population parlerait-elle vraiment à des soldats ? A-t-elle assez confiance en nous pour nous confier ses problèmes ?

« Soldat Hagiwara, je présume ? »

La voix me fit sursauter. Perdu dans mes pensées, je n’avais pas pris conscience de la présence de l’homme à mes côtés. J’avais malheureusement cette fâcheuse tendance à oublier tout le reste lorsque je tentais de résoudre une enquête. Le nouvel arrivant se présenta comme étant Ibara Keshi. Le fameux Ibara Keshi. Celui mentionnait dans l’ordre de mission.

« Salutations sur toi, Keshi ! Enchanté de faire ta connaissance. Je suis effectivement ton partenaire de mission. Appelle-moi Kentaro. »

J’avais immédiatement pris le pli de le tutoyer. Il semblait avoir à peu près le même âge que moi. Cela me paraissait donc étrange de le vouvoyer. Soyons honnêtes. Nous allions passer les prochaines heures, voir les prochains jours ensemble. Le vouvoiement allait donc très vite alourdir notre relation naissante. Je notais néanmoins ma déception. J’avais espéré tomber sur quelqu’un d’un peu plus grand, histoire de me sentir moins complexé au milieu de tous ces nains. Jusqu’à présent, le seul soldat qui avait su concurrencer ma taille, c’était Masamune.

Je devais toutefois admettre une chose ! Keshi n’était pas si moche que ça à regarder avec ses yeux noirs et ses cheveux bruns retenus en chignon. J’appréciais son regard franc, direct et perçant. Finalement, il n’était peut-être pas aussi bête que je le pensais. Je jetais un petit coup d'œil dans les alentours, vérifiant que personne ne soit trop proche de notre duo. La vérité était que nos uniformes de soldats nous protégeaient d’une certaine promiscuité avec la population. Je pris néanmoins le parti de lui demander à voix basse :

« Dis-moi… Est-ce qu’il me reste du maquillage sur la figure ? »

Je ne lui donnais aucune explication. Il les aura en temps voulu. J’avais posé cette question pour deux raisons. La première était de vérifier l’état de mon visage. La seconde était de voir sa réaction face à l'inattendue. Je commençais à préparer le terrain avant d’entrer dans le vif du sujet. Cela avait beau être une mission de rang C, notre enquête pourrait nous mener dans les méandres de la folie humaine. Je devais donc m’assurer que Keshi soit capable de gérer tout ça, sans apriori ni animosité. Car l’ordre de mission est clair. Pas de violence. Pas d’arrestation. Simplement une collecte d'informations. Malgré l’horreur que nous pourrions découvrir durant nos investigations, je me sentais vraiment dans son élément avec cette mission. Une enquête. Dans un lieu civilisé. Que demande le peuple ? Des réponses.

« Bien ! Ne traînons pas ici au milieu de la rue. Nous faisons tâche… Pourquoi n’irions-nous pas… ici ? »

Je tendis mon bras vers l’enseigne d’un petit salon de thé. Il était idéalement situé. En effet, il se trouvait en face de la charcuterie suspecte. D’un ton jovial et plein d’entrain, je lui fis savoir :

« C’est moi qui paye la première tournée ! »

Je ne lui laisse pas vraiment le loisir de répondre à ma requête. Je l’entraînais à ma suite. Une fois à l’intérieur, je choisis une table d’où pouvions observer tous les deux notre cible. Si je l’avais emmené ici, c’est que j’avais mes raisons. Des raisons que je ne pouvais pas exposer en pleine rue, à la vue et aux oreilles de tous. La serveuse nous présenta à chacun une carte du commerce. Je gardais un ton avenant, malgré la situation délicate dans laquelle notre mission nous avait plongés.

« Bonjour madame. Je vous remercie. »

J’y jetais un rapide coup d’oeil, avant de commander :

« Un thé et… hum… des beignets… »

Je fus déçu qu’il n’en ait pas à la pomme.

« … au chocolat s’il vous plaît. »

Je tendis la carte à la serveuse. Mon regard se posa sur Keshi.

« Et toi ? Que veux-tu ? Prends ce qui te fait plaisir. »

J’attendis patiemment que mon compagnon passe commande. J’avais bien du mal à contenir mon excitation. Cette dernière pouvait se lire dans mon regard. J’attendis que la serveuse soit partie préparer notre commande pour rentrer dans le vif du sujet.

« Alors ? Que penses-tu de notre ordre de mission ? »

Bien sûr que c’était encore un test. Je voulais savoir… Je voulais comprendre comment fonctionnait mon camarade. J’avais appris à mes dépends que je ne devais rien attendre des autres. C’était à moi de m’adapter à eux. Pas l’inverse. Mon regard se posa sur l’objet de toutes les suspicions.

« Quelles sont tes premières impressions sur la boucherie ? »

Que valait-il dès qu’il s’agissait d’analyser une situation ? Un lieu ? Des personnes ? Jugeait-il ou posait-il seulement des constats ?

« Penses-tu que les hommes soient assez fous pour tuer leurs semblables dans le seul et unique objectif de faire du commerce avec leurs cadavres ? »

Question plus que dérangeante. Elle était pourtant là. Es-tu réellement prêt, Keshi ? Es-tu prêt à faire face à l’horreur s’il s’avérait que cette question soit en fait la vérité ? Une vérité très dérangeante, innommable même ! Le mal avait-il poussé le vice jusqu’au cannibalisme ?

Résumé:
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Ibara Keshi
Ibara Keshi

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Lun 27 Fév 2023 - 23:04
Alors que son compagnon de mission se présentait, Keshi nota qu’il le tutoyât aussitôt. Usage assez rare dans l’armée où la majorité des relations étaient protocolaires. En y regardant mieux Keshi comprit que son nouveau partenaire devait détonner au milieu des froids et austères scientifiques composants habituellement l’unité de recherche. En effet, de par sa carrure on l’aurait volontiers pris pour un membre de la territoriale, plus véhémente, et que dire de son maquillage qui… Son maquillage ? Keshi dû s’y reprendre à deux fois mais constata qu’effectivement son partenaire était maquillé, un fond de teint blanc faisait d’autant plus ressortir sa crinière écarlates et que dire de ces étranges coulées noires sous ses yeux lui donnant un aspect général d’un clown psychopathe sous stéroïde.

Se refusant de juger son compagnon sur sa peinture faciale, qui pouvait très bien appartenir à un culte ou une religion lui étant inconnu, le jeune Ibara décida de faire preuve de souplesse et de le tutoyer à son tour. Après tout, et malgré une première impression pour le moins détonnante, un coup d’œil confirma à Keshi que le colosse lui faisant face pratiquait un entraînement physique rigoureux et son appartenance à l’unité de Recherche impliquait des capacités intellectuelles certaines.

Soudain Kentaro demanda à Keshi, non sans surprendre ce dernier, si il avait du maquillage sur le visage.
Le jeune homme eut un peu de mal à comprendre la situation…

« Hum… Un peu… Enfin, plus qu’un peu. Tu as la tête toute blanche et des traînées noires coulent sous tes yeux » répondit il d’un air circonspect.

Il restera sans réponses de son interlocuteur, celui-ci préférant s’installer dans un salon de thé proche et qui leur offrait un point de vu de choix sur la boucherie suspecte.
Précisant qu’il payerait la première tournée Kentaro, une fois assit, commanda à une jeune serveuse un thé et des beignets aux chocolats, même si la moue qu’il effectua en annonçant le parfum dénotée une certaine déception quand au choix proposé par l’établissement en terme de parfum de beignet.
La serveuse prit sa commande, l’air un peu désorienté par l’apparition du grand soldat au visage maquillé, puis se tourna vers Keshi.

« Et pour vous monsieur ? »

« Un thé aux pétales de coquelicots s’il vous plaît » lui commanda-t-il d’un ton respectueux.

La serveuse effectua un petit abaissement de la tête synonyme non verbal d’un « compris » et s’éloigna en direction de l’arrière boutique.

Une fois la serveuse éclipsait Kentaro posa subitement plusieurs questions au jeune novice.
Elles portaient bien entendu sur leur mission et sur son premier ressenti avant de finir en évoquant une possible affaire macabre de commerce de viande humaine.

« Je viens d’arriver, difficile pour moi de me faire une idée précise sur cette boucherie » lui répondît il en observant la devanture de la boucherie. « La devanture n’a rien de particulier ou d’original »

« Pour ce qui est du commerce de la viande, je ne sais pas… Lorsque j’étais petit je vivais dans l’arrière pays de Hi avec mon petit frère et nos parents. Une année il y eut une famine, c’était terrible… » l’ancien gamin de la campagne s’arrêta un bref instant, laissant s’apaisait la boule qui naissait au creux de son estomac a l’évocation de cette période difficile. «  C’était une période très instable vois-tu, les meurtres et sévissent étaient chose courante » reprit-il  «  Je ne vais pas m’étaler mais il y eut une cette grande famine et nos voisins les Harumae souffrirent particulièrement, leurs cultures avaient été ravagées par des bandits et leurs réserves volées. Quelques semaine plus tard, on ne vit plus les deux enfants Harumae, j’appris plus tard que les parents, souffrant de la faim, les avaient mangés… Si ils furent juger par la vindicte populaire qui naquit suite aux aveux de la mère, le père eut le temps de déclarer, entre autre, que le goût de la chair humaine était infâme. Ce rapprochant du mulet selon ses dires… Tout ça pour conclure que je doute du succès d’une telle opération. Si le vieil Harumae a dit vrai et que la viande humaine a effectivement le goût de mulet bien sûr… »

Porté par sa réflexion, le regard sur la boucherie lui faisant face, un fait attira l’attention du jeune soldat.

« En revanche c’est étrange. Par rapport à la rue animée cette boutique me semble bien vide »

Effectivement pas un seul client dans la boucherie suspecte alors que la rue passant devant était une des artères principales du vivant quartier des commerçants.

Alors que son compagnon de mission semblait lui aussi réfléchir la serveuse revint avec leurs boissons et une petite assiette dans laquelle trônait trois beignets au chocolat, coupant court à la conversation.
Keshi en profita pour glaner des informations subtilement auprès de la serveuse. Travaillant juste en face de la boucherie elle devait certainement avoir vu ou entendu des choses, si bien sûr la boucherie était effectivement fautive dans cette affaire.

« Excusez-moi mademoiselle, mon ami et moi-même souhaitons manger un morceau dans le coin ce midi. Comme vous pouvez le voir c’est un grand gabarit qui a besoin de protéines. La boucherie d’en face attire notre attention depuis tout à l’heure, leur offre promotionnelle à l’air tout à fait intéressante. Cependant je ne vois personne y entrer ou en sortir. Pourriez vous me conseiller à ce sujet ? »

A la mention de la boucherie la serveuse perdit son sourire de façade et répondit abruptement au jeune homme.

« Vous conseillez ? Mon conseil c’est de ne pas approcher de cette boutique » Puis en se baissant elle ajouta en chuchotant pour que seuls les deux soldats puissent entendre « Des gens disparaissent ici, et je peux vous assurer que ce n’est pas la vieille Tsuka qui les fait disparaître, non non non, c’est eux, les bouchers, c’est sûr. Il y a des bruits bizarre la nuit et les disparitions ont commencées à leur arrivée…»

Elle s’arrêta de parler à l’entrée d’un nouveau client dans le salon de thé avant de reprendre d’un ton faussement naturel.

« Voici la note messieurs, je vous laisserai vous diriger vers le comptoir pour régler »

C’était clair, nous n’aurions pas plus d’informations de sa part.
Si la serveuse n’avait guère fournit de nouveaux indices hormis les bruits étranges le soir, son témoignage venait confirmer les éléments de la mission fournit par le service de l’unité Territoriale et renforcer la piste menant à la boucherie comme prioritaire.

En jetant un coup d’œil à son compagnon Keshi le questionna

« Bon et bien Kentaro qu’en penses tu ? Tu as plus d’expérience, est-ce que quelque chose a retenu ton attention ? »

En attendant la réponse du géant au visage peinturluré face à lui, Keshi se dit, non sans un frisson dans le dos, qu’ils n’aurait pas le choix que de goûter la viande vendu par cette boucherie.
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Hagiwara Kentaro
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Sam 11 Mar 2023 - 17:12
« Un homme quel qu’il soit, ayant toujours suivi l’impulsion de ses instincts, ne peut connaître les remords. Le cannibale ne peut concevoir un doute sur le régime alimentaire qu’il a suivi toute son existence. »
De Pierre Mac Orlan, écrivain français.

Lorsque j’avais laissé la parole à Keshi, je ne m’attendais pas à ce que sa bouche émette autant de sons. Ce n’était plus une bouche. C’était un déversoir. Un moulin à paroles. Ce n’était pas pour me déplaire. Loin de là. Je préférais ce genre de personnage à bien d’autres. Certes, il parlait. Peut-être même plus que moi, par moment. Mais son franc-parler avait quelque chose de très agréable. Son cerveau fourmillait d’idées, de pensées. Il n’avait pas peur de bavarder de choses déplaisantes si cela pouvait l’aider à appréhender une situation. Lorsqu’il parla des Harumae, je sentis dans ses propos tous les souvenirs que cela remuait. Pas que des souvenirs. Des émotions aussi.

Comment pouvait-il en être autrement ? Certains moments appartenaient au passé. Parfois, nous aimerions qu’ils y restent à tout jamais. Toutefois, les expériences - même les plus douloureuses et déplaisantes - étaient une ouverture sur l’Histoire et les histoires des hommes. J’avais appris que ni le temps ni la vie n’étaient tendres avec les êtres vivants, peu importe leur nature. Nous cherchions tous désespérément à cacher nos faiblesses, à oublier ce qui fait mal. Je ne dérogeais pas à cette règle. Pourtant, Keshi eut le courage d’affronter un pan de son passé. Le cannibalisme n’était malheureusement pas qu’un simple conte pour faire peur aux enfants. Aussi dérangeant soit-il, il faisait partie des récits des hommes, non pas comme simple anecdote, mais bien comme des affaires à part entière. Je mis néanmoins ce sujet de côté. Du moins, pour le moment. Nous aurions l’occasion d’y revenir plus tard.

Keshi eut de nouveau toute mon attention lorsqu’il débuta un entretien des plus informels avec la serveuse. C’était bien joué de sa part que d’utiliser mon estomac pour glaner des informations sur la boucherie. Était-ce de la chance ? Ou bien avait-il déduit que j’étais littéralement un ventre sur pattes ? Je pris quelques notes mentales et les classer dans un coin de mon cerveau. Ces informations me serviront tôt ou tard. La serveuse n’était pas à l’aise. Comment pouvait-on l’être dans ce genre de situation ? Elle travaillait dans cette boutique tous les jours. Elle arrivait certainement la boule au ventre et repartait avec, sans avoir l’opportunité de s’en décharger à un moment ou à un autre. L’arrivée d’un nouveau client marqua la fin de l’interrogatoire.

« Voici la note, messieurs. Je vous laisserai vous diriger vers le comptoir pour régler. »

Je pris le papier, le pliais en deux et vins le caler sous ma tasse.

« Mademoiselle, je vous remercie pour votre aide précieuse. Je ne manquerais pas de venir vous payer lorsque nous aurons fini de nous restaurer. »

Je vins joindre mes mains. Elles étaient à plat l’une contre l’autre. Dans le même temps, je vins incliner ma tête vers l’avant. C’était une façon comme une autre de montrer sa reconnaissance envers celui ou celle qui venait de nous rendre service. Cette manière, parmi toutes celles que je connaissais, restait ma préférée. Simple et efficace. J’attendis que la jeune femme soit occupée avec le nouveau client pour répondre à mon compagnon.

« Ce que j’en pense ? »

Un petit sourire satisfait vint se figer sur mon visage, alors que je portais la tasse à mes lèvres. Mon ton était enjoué, plein d’entrain. La flamme de l'excitation brillait dans mon regard. Cette enquête promettait d’être palpitante. Pour autant, je ne pris jamais mon partenaire de haut. Je le traitais comme mon égal et m’adressais avec lui avec respect, presque comme un grand frère qui s’adressait à son cadet.

« Je suis à peu près certain que cette histoire de cannibalisme, c’est du flanc. »

Je reposais ma tasse sur sa soucoupe.

« Ce thé est… étonnant. Il est meilleur que ce à quoi je m’attendais. »

Je me levais, tournais ma chaise de telle façon à ce que son dossier soit contre le mur et me rassis. Je me sentais plus à l’aise dans cette position. Mes jambes étaient ainsi libres de toute entrave. Les tables n’étaient malheureusement pas adaptées pour des individus de ma taille. De plus, cette posture m’offrait une meilleure vue sur la rue commerçante.

« Keshi. Je dois t’avouer une chose… »

J’attrapais un beignet et mordis dedans. La grimace que je fis ne dût pas échapper à mon partenaire de mission. Cette pâtisserie était loin d’égaler celles que j’achetais avec ma fille. Elle était fade. Le grognement de mon estomac ne trompa pourtant personne. J’avais faim. Tellement faim. Je ne pouvais donc pas me permettre de faire mon difficile.

« … J’apprécie et admire ta capacité de résilience. Malgré les épreuves douloureuses, les protocoles que je ne respecte pas forcément, le maquillage et le cannibalisme, tu continues d’avancer, prenant et acceptant la vie telle qu’elle vient. »

Mon regard se posa un instant sur lui, alors que je finissais d’engloutir le premier beignet.

« Ne laisse jamais personne te retirer cette qualité. Des gens différents, tu en croiseras beaucoup plus que tu ne le penses. Accepter les différences comme tu le fais ne te rendra que plus fort, quoi qu’en disent les mauvaises langues. »

J’admettais ne pas tout le temps respecter ce principe. Je savais que j’avais un réel problème avec les femmes. Je m’efforçais de travailler sur ce défaut depuis que j’en avais réellement pris conscience. C’était néanmoins plus facile à dire qu’à faire. Keshi avait eu l’amabilité de partager avec moi un peu de son être, il était donc normal que j’en fasse autant, pour qu’il puisse, lui-aussi, me cerner un peu plus.

« Dans la mesure du possible, je fais de mon mieux pour respecter les protocoles de l’armée. Toutefois, je ne te cache pas que j’ai développé une allergie à certains d’entre eux. Comme tu as dû t’en rendre compte, le vouvoiement fait partie de cette catégorie. »

Je bus une nouvelle gorgée de thé.

« Pour beaucoup, le vouvoiement est la forme de respect par excellence au cours d’une conversation. Je ne remets pas en cause ce fait-là. C’est vrai. J’utilise aussi le vouvoiement avec un grand nombre de personnes, notamment avec ceux pour qui je n’éprouve aucun sentiment. Pourquoi devrais-je développer des affinités avec des personnes qui n’ont aucune raison de rentrer dans mon cercle intime ? »

C’était une question rhétorique. Je n’attendais pas spécialement de réponse de sa part.

« Pour les autres - et les partenaires de mission sont de cette trempe-là -, j’applique le protocole du tutoiement. Bien que la forme de respect s’y rapportant est beaucoup moins flagrante que celle du vouvoiement, le tutoiement permet de rapprocher les gens, de signifier qu’on a pris conscience de l’autre. Il permet de faire entrer autrui dans son univers, il devient presque comme un membre de sa famille. Cela peut être l’espace d’un instant. Ou pour une vie entière. Il permet de lier les personnes, même de parfaits inconnus, le temps de remplir un ou plusieurs objectifs communs. J’avoue que cette idée de famille m’a immédiatement séduit. »

Je ne pus retenir une nouvelle grimace. Même avec le thé, le goût infâme de ce beignet ne voulait point partir. Mon ventre grogna à nouveau. Vraiment, quelle déception ! Peut-être étais-je trop exigeant vis-à-vis de ces douceurs ?

« Tu vois, ce qui me déplaît vraiment avec le vouvoiement, c’est que… Comment l’expliquer ? Il met une distance trop importante entre les gens. Une distance si grande que le jour où l’autre est en difficulté, il sera plus facile de le laisser à la merci de ses problèmes. En ce qui me concerne, le tutoiement me permet de passer une sorte de contrat muet avec toi. Un contrat qui affirme que s’il t’arrive quelque chose pendant le temps de notre mission, je serais là pour assurer tes arrières. »

Un nouveau sourire vint éclairer mon visage.

« C’est pour ça que je suis heureux… Oui, heureux que tu ne m’en aies pas tenu rigueur. Je suis bien content que tu ne me vouvoies pas non plus. Cela m’aurait mis très mal à l’aise. J’ai bien conscience que tu n’as certainement pas la même interprétation que moi du tutoiement. Mais, au-delà de tout ça, ça me paraît tellement… inconvenant… peut-être même incongru… que deux partenaires de mission se vouvoient… pfiou… ça m’enlève un poids des épaules ! »

Puisque nous en étions aux intimes confidences, il était grand temps que je tire au clair cette histoire de maquillage.

« En ce qui concerne le maquillage… »

Je vins passer ma main derrière le crâne et commençais à me gratter frénétiquement la nuque, quelque peu gêné par la situation.

« … Ne te fais surtout pas d'idées. J’ai une petite fille de trois ans. Ayumi. Elle m’a maquillé pendant que je faisais la sieste avec elle. Selon elle, c’est un maquillage de fée qui me protégera de la méchanceté. »

Je poussais un profond soupir.

« Si un jour tu as des enfants… Si ta fille te dit que tu es une fée, alors tu es une fée. Pour éviter qu’elle me fasse un monumental scandale… Enfin, plutôt pour éviter à ses grands-parents de gérer un monumental scandale, je suis parti sans enlever ce qu’elle m’avait fait. J’ai bien essayé de me débarbouiller en chemin, mais il semblerait que le maquillage soit plus coriace que ce que je pensais… J’avoue que… J’étais trop absorbé par mes pensées… Ça ne m’était même pas venu à l’esprit qu’il m’en restait encore sur le visage ! Quand je t’ai posé la question, j’étais même persuadé du contraire ! »

Une fois les éclaircissements apportés, je retrouvais mon ton joyeux et la flamme du détective se raviva instantanément dans mon regard.

« Je te félicite pour ton initiative auprès de la serveuse. C’était bien joué de ta part ! Mais… Dis-moi, simple curiosité. Comment as-tu su que j’étais un ventre sur pattes ? Déduction ou simple coup de chance ? »

Mon attention se porta de nouveau dans la rue.

« Tu sais, tu ne devrais pas te baser autant sur mon expérience. Des expériences, il en existe une multitude. Je suis certain que les tiennes seront tout aussi utiles à l’enquête que les miennes. Certes, nous ne les utiliserons pas toutes, mais j’espère bien que nous arriverons à nous compléter pour élucider cette affaire ! »

Mon air devint plus sérieux, bien que ma voix garda sa chaleur et sa joie de vivre.

« Puisque tu me demandes mon avis sur la situation, voilà ce que j’en pense… »

Une vieille dame entra à ce moment-là dans la boucherie.

« Je suis d’accord sur le fait que cette boutique semble vide… »

Un sourire carnassier se dessina sur mon visage.

« … Une apparence seulement. Elle est vide sans être vide. Depuis mon arrivée, j’ai pu constater que les allers et venus des clients étaient… nombreux. Très nombreux. Pourtant, la boucherie est vide. Enfin, c’est ce qu’on veut nous faire croire. Son affluence est assez conséquente, comme nous pouvons nous y attendre de la part d’une boutique sur une avenue marchande comme celle-ci. Toutefois, elle est contrôlée. »

La sensation que provoquait la découverte d’indices était si… enivrante.

« Si je peux me permettre un conseil, Keshi… Lorsque ta mission te pousse à mener l’enquête sur un ou plusieurs objectifs, ne te focalise pas que sur ce ou ces objectif(s). Intéresse-toi à tout ce qui l’entoure. Une boucherie n’aurait pas ouvert ses portes sur une artère commerçante aussi importante si elle n’y trouvait pas son compte. Regarde bien… »

Mon regard se dirigea vers le stand de fruits et légumes à une cinquantaine de mètres de la boucherie. Devant celui-ci se trouvaient plusieurs clients. Deux en particulier m’intéressaient.

« Est-ce que tu vois la maman et son bébé ? Ils sont sortis de la boucherie il y a vingt minutes. Je m’en souviens très bien parce que j’arrivais sur les lieux à ce moment-là… »

Je pointais ensuite un doigt en direction de la bijouterie. Un homme y était adossé.

« Et ce monsieur à l’air sévère ? Tu sais, celui avec le chapeau noir à larges bords… Est-ce que tu l’avais remarqué ? Il est très nerveux. Il est là depuis dix minutes environ… Son arrivée coïncide plus ou moins avec le moment où la serveuse est venue nous apporter notre commande. Depuis son poste d’observation, il jette des coups d'œil dans deux directions : la boucherie et… »

Mon doigt pointa en direction d’un petit homme joufflu. Celui-ci était assis sur un gros tonneau, en dessous d’un poteau indicateur.

[Mission C/Teikoku] La boucherie mystère. [Kentaro] 7w6h
Auteur : Croque-Monsieur, sur Art-Station.
Légende : le petit homme joufflu, dit Le Nain, assis sur un tonneau sous le poteau indicateur.

« … de cet homme… Comme s’il attendait que Le Nain lui donne l’autorisation de rentrer… »

Un petit air gêné vint troubler mon visage.

« … Pardon… Ce n’est peut-être pas l’idée du siècle que d’utiliser la petite taille de l’homme joufflu pour lui trouver un surnom… Mais disons que… Faut bien que je lui trouve un surnom parce qu’il occupe une place centrale dans cette avenue. Regarde vers le magasin de chapeaux… »

Je voulais montrer à Keshi que mes propos concernant Le Nain ne sortaient pas de nulle part. En effet, ils s’appuyaient sur des comportements non-verbaux qui, ma foi, pouvaient passer totalement inaperçus tant il y avait de monde dans la rue.

« Le couple de personnes âgées… Ils sont arrivés au moment où nous sommes entrés dans le salon de thé. Regarde comme ils trépignent d’impatience… Eux-aussi n’arrêtent pas de jeter des coups d'œil en direction du Nain depuis leur arrivée… Je pense que ça sera bientôt leur tour. »

J’attrapais un nouveau beignet. Même s’il n’était pas vraiment à mon goût, je devais me remplir l’estomac si je ne voulais pas que mes petites cellules grises manquent d’énergie.

« Je pourrais te donner d’autres exemples, mais je pense que tu as compris le principe. En ce qui concerne Le Nain, j’imagine qu’il fait partie du personnel de la boucherie. Il contrôle les entrées et les sorties de chaque client. Il note tout dans de petits carnets. Il était déjà là quand je suis arrivé… Personne ne lui prête vraiment attention… Enfin, si ! Disons que si tu n’as pas l’habitude d’évoluer dans ce quartier, tu ne le remarquerais même pas… Il est à sa place ici. Personne ne remet en cause son statut… Bien au contraire. Son rôle fait loi. Et cette loi est établie dans tout le quartier. Tout le monde la respecte… Ou presque. Ce ne sont que des suppositions, mais je pense que Le Nain a une fonction bien précise que personne ne remettra en cause… »

J’engloutis rapidement le beignet, sans prendre le temps de le mâcher. J’espérais qu’il passerait mieux que le premier.

« Il n’est pas le seul à travailler pour la boucherie. Je suis certain qu’ils ont placé d’autres hommes à l’extérieur. Tu vois le gars bien bâti qui parle au charretier ? »

[Mission C/Teikoku] La boucherie mystère. [Kentaro] P6pt
Légende : l’homme bien bâti parlant avant le charretier.

C’était le charretier avec qui Keshi avait eu un accrochage avant de me rejoindre.

« J’ai encore quelques doutes concernant son affiliation à la boucherie mais… Son comportement m’interpelle. Il jette souvent des regards au Nain. Il était là avant que je n’arrive, mais il n’est jamais entré dans la boutique. Jamais. Des individus arrivés sur les lieux après lui ont déjà fait leurs achats dans le commerce qui nous intéresse… Peut-être est-ce un gros bras engagé pour la journée ? Ou un fournisseur qui veut parler au patron ? Je n’ai pas assez d’éléments pour déterminer avec précision son rôle… »

Je poussais un profond soupir. Toutes ces personnes passaient inaperçues dans le quartier marchand. Il y avait tellement de monde que personne ne prêtait vraiment attention à autrui.

« En ce qui concerne les liens entre la boucherie et les disparitions… »

Rentrons dans le vif du sujet : après tout, c’était pour ça que nous étions là.

« Je n’écarte pas de possible lien entre les deux. Il est tout à fait possible que la coïncidence entre l’ouverture de la boucherie et le début des disparitions soit un simple concours de circonstances… Cette coïncidence est pourtant bien trop grosse pour que nous la laissions de côté… »

Mon regard se porta alors sur la serveuse. Elle était en train de faire un peu de ménage derrière son comptoir.

« … Toutefois, je reste ouvert à d’autres explications. Rien ne prouve que les disparitions et la boucherie aient un rapport. Rien ne prouve non plus que la boucherie vend actuellement de la viande humaine. »

Un point en particulier m’avait fait tiquer dans son discours.

« À ton avis, qui est la vieille Tsuka ? »

Je reportais mon attention sur Keshi. À trop fixer la serveuse, je pourrais attirer son attention et le moment n’était pas propice pour cela.

« Depuis ton entretien tout à l’heure avec elle, ce détail me turlupine. Pourquoi t’a-t-elle parlé de la vieille Tsuka alors que tu lui demandais seulement des conseils sur la boucherie ? »

Je ne savais pas quoi faire de mes mains. J’avais beaucoup de mal à les laisser inoccupées. Du vivant de ma femme, cela la rendait complètement dingue : mes mains se balladaient absolument partout (sans mauvaises arrières pensées). Je finis par attraper ma petite cuillère et me mis à la faire tourner entre mes doigts.

« C’est l’un des points qui me fait douter de la théorie sur une boucherie cannibale… La façon dont elle a évoqué la vieille Tsuka laisse à penser que des personnes ont soupçonné cette femme d’avoir un lien avec les disparitions. Si elle accuse avec autant de véhémence la boucherie… je ne pense pas que la vieille fasse partie du personnel… Pourquoi a-t-elle été accusée des disparitions ? Cela voudrait-il dire que les disparitions remontent à avant l’ouverture de la boucherie ? À moins que les accusations contre Tsuka datent de la même époque ? »

C’était un vrai casse-tête. Cet entretien avec la serveuse soulevait plus de questions qu’il n’amenait de réponses. La peur n’aidait pas non plus. La population avait besoin de trouver des explications rationnelles à des évènements qui les touchaient de près. Beaucoup d’idées préconçues véhiculaient malheureusement des théories complètement dingues. Pourtant, nous ne pouvions pas en vouloir aux gens. C’était une forme de défense comme une autre.

« Tu sais, Keshi… Je comprends que le cannibalisme soit très mal perçu dans la société. Il ne fait pas parti de nos us et coutumes… »

C’était dur pour l’esprit humain d’admettre une telle chose.

« Pourtant, lors de famines, cette pratique est beaucoup plus répandue que ce qu’on veut bien nous faire croire. Je suis certain que les forces armées de l’Empire ne sont pas au courant de toutes les histoires où le cannibalisme entre en jeu. Les famines font parties du décor du pays depuis bien trop longtemps. Elles sont tant présentes qu’elles sont devenues monnaie courante dans toutes les campagnes. Les guerres et les soulèvements de ces dernières années ont empiré le phénomène. L’Empire a malheureusement beaucoup plus de mal à remonter la pente que ce qui est admis dans les informations transmises à la population. »

Je tentais de rassurer mon camarade sur la question. À moins que cela soit pour apaiser l’angoisse que je sentais monter en moi ?

« C’est aussi pour cela que j’ai du mal à concevoir qu’une boucherie ait de la viande humaine dans ses rayons. Nous ne sommes pas à la campagne, mais bien à Urahi, la capitale de l’Empire. Nous sommes certainement les mieux approvisionnés de toutes les terres environnantes. De plus, le marché de la viande étant sous le contrôle étroit des grands groupes marchands, j’ai de sérieux doutes quant aux faits qu’ils n’aient pas réalisé d’inspections dans le commerce au centre de toutes les discussions… Une boucherie de la capitale qui vendrait de la viande humaine… Cela serait très mauvais pour leurs affaires. Il est donc peu probable qu’un tel commerce existe, mais pas impossible… »

Je baissais un peu plus ma voix, pour être certain que Keshi soit le seul à entendre mes paroles.

« Je dois toutefois admettre être surpris que ton ancien voisin, cet Harumae, ait certifié que le goût de la chair humaine soit infâme. »

Je ne pris pas conscience que mes propos pouvaient être très choquants pour Keshi. Pour je ne sais plus quelle raison, j’avais effectué des recherches sur le cannibalisme. Bien que ce sujet ne datait pas d’hier, il restait néanmoins très sensible à aborder. Il existait même des archives, notamment des rapports de missions sur des actes de cannibalisme et des rapports de recherches sur des tribus pratiquant le cannibalisme.

« Dans certaines tribus - bien que je ne sache pas si elles existent encore aujourd’hui - le cannibalisme était bien présent. Certains mangeaient leurs ennemis ; d’autres des membres de leur propre tribu. Cela dépendait beaucoup des us et coutumes de ces dites tribus. »

Ma petite cuillère tomba par terre. Cela devait arriver à un moment ou à un autre. Je me penchais pour la ramasser.

« Durant mes recherches, j’ai même trouvé des documents concernant des tueurs en série ayant eu recours au cannibalisme sur leurs victimes. »

En me redressant, je me cognais la tête contre la table. Tous les regards se tournèrent vers nous. Tout en me tenant la tête, je m’excusais auprès des autres clients.

« Veuillez me pardonner pour le dérangement ! »

J’attendis que nous soyons de nouveau tranquilles pour reprendre mes explications.

« Si aucun d’eux ne s'accordait sur le goût de la chair humaine, ils étaient néanmoins tous d’accord sur un point : la chair humaine avait plutôt bon goût. Certains la trouvaient plus forte que du bœuf, d’autres aussi tendres que du veau. Quelques-uns étaient même allés jusqu’à dire qu’il n’y avait aucune comparaison possible avec des viandes communes tant celle de l’être humain était délicieuse. »

Pour mettre les deux pieds dans le plat, je n’aurais pas pu faire mieux. Mon tact légendaire était aussi flagrant que celui d’un flamby en érection. Mon incapacité à ne pas faire la part des choses lorsque je parlais de mes découvertes m’avait attiré des ennuis. Pourtant, à chaque fois, je recommençais. Comme si d’avoir commis la même erreur plusieurs fois ne m’avait jamais servi de leçon.

« Vraiment étrange ! C’est bien la première fois que j’entends un témoignage allant dans le sens contraire de tous ceux que j’ai pu trouver jusque là… Il y a de fortes chances que ton ancien voisin essayait d’échapper à l’horreur de la situation… L’esprit humain nous amène parfois à faire ou dire des choses qui vont à l’encontre de ce qui s'est réellement produit. Dans quel but ? Celui d’échapper à une situation tellement inacceptable qu’elle pourrait nous faire chavirer dans la folie ! »

La serveuse s’approcha à nouveau de notre table. Sa présence mit fin à la discussion sur le cannibalisme. Du moins, pour le moment.

« Est-ce que vous prendrez autre chose ? »

« Euh… un café… et… euh… des sablés au citron… avec un chou à la crème… un éclair à la vanille… »

Je m’adressais alors à Keshi :

« Est-ce que tu veux autre chose ? C’est toujours moi qui paye ! Donc, fais-toi plaisir ! »

Pas sûr qu’il ait encore faim après notre discussion. J’attendis que la serveuse soit repartie avec notre commande pour reprendre nos petites affaires. Il allait falloir mener l’enquête : trouver des renseignements et assembler les pièces du puzzle. Car, oui. Nous avions beaucoup plus de questions que de réponses. Nombre de personnes portées disparues ? Inconnu. Qui étaient ces personnes ? Inconnu. Où ces personnes avaient-elles été aperçues pour la dernière fois ? Inconnu. En compagnie de qui ? Inconnu. Qui était cette vieille Tsuka ? Inconnu. Pourquoi la serveuse prenait-elle sa défense alors que Keshi lui parlait d’un tout autre sujet ? Inconnu.

La population était sous tension. Il était véritablement urgent de régler cette affaire. Personne ne parlera directement de la boucherie. Du moins, ceux qui savaient vraiment ce qui se passait là-bas. Les autres s’appuieront sur des ouïes-dires. Si je savais pertinemment bien par quoi et par où j’avais envie de commencer, je me connaissais suffisamment pour savoir que j’allais me laisser dépasser par mon trop plein d’énergie. Cette enquête était vraiment des plus captivantes ! Néanmoins, pour ne pas mettre la mission en péril, je m’en remis à Keshi.

« Si tu devais être responsable d’enquête pour le compte de l’unité territoriale, que ferais-tu avec les éléments dont nous disposons actuellement ? »

C’était évident que je testais à nouveau mon compagnon. Mais, contrairement à mes premières questions où je le jaugeais, j’avais posé celle-ci en toute connaissance de cause. J’avais pleinement confiance dans les capacités de mon acolyte. À quoi pouvais-je donc bien jouer ? À trouver le meilleur associé possible pour mener des enquêtes en tout genre, pardi ! Et peut-être plus… si affinité.

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Ibara Keshi
Ibara Keshi

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Dim 12 Mar 2023 - 15:10
Alors que Keshi attendait la réponse du géant à la chevelure flamboyante qui lui faisait face, celle-ci arriva mais ce n’était pas ce à quoi l’Ibara s’attendait.
Son binôme de mission commença d’abord à faire l’éloge de Keshi et de sa qualité de résilience. Cela étonna autant le jeune soldat qui était pleinement concentré sur les tenants et aboutissants de leur mission que ce que ce le mît mal à l’aise.
En effet, le jeune homme nouvellement promue soldat n’aimait pas être au centre de l’attention. Il souhaitait juste réaliser sa mission de la meilleure manière possible, en s’appuyant sur toutes les forces qu’il avait à sa disposition. Son histoire et ses expériences en était une.
De même il ne se sentait pas particulièrement tolérant, il avait même à certains égards, pu être dur avec ses coéquipiers mais toujours dans un soucis de perfectionnement, de repousser ses limites, car Keshi était conscient qu’il n’était pas un génie, il se sentait comme une personne lambda, loin de l’idée de tout savoir. Le fait d’être conscient de ses manques et de ses limites faisait il de nous des personnes tolérantes ?

Mais alors que le jeune soldat cherchait quoi répondre à son nouveau collègue, celui ci enchaîna immédiatement avec toute une réflexion autour du tutoiement.
Keshi comprenait, Kentaro était un esprit libre au sein de l’armée. Son look tout autant que son aura signaler aux autres qu’il n’avait que faire des normes.
De tels individus étaient rares dans l’armée qui promulguait un apprentissage et une méthodologie commune à tout les soldats. La plupart des soldats se sentants indépendants vis à vis de l’Armée Impériale et de ses règles ne faisaient guère long feu, l’Empire les mutants dans d’autres fonctions où leurs envies de libertés serait moins contraignantes.
Cependant, de temps en temps certains soldats qui, comme Kentaro, arrivait à contre balancer leur envie de liberté avec un grand sens du devoir se voyait maintenu voir mis en valeur dans les rang de l’Armée Impériale.

Le jeune Ibara, si il ne comprenait pas totalement l’excentricité du soldat de l’unité de recherches, savait qu’il pouvait apprendre de lui, après tout si Keshi n’avait jamais était considéré comme un génie c’était bien souvent à cause d’un conformisme un peu trop poussé. Ce trait de caractère faisait, aux yeux de ses supérieurs, autant sa force que sa faiblesse.
Si Keshi voulait un jour dépassait la simple fonction de soldat alors il aura à apprendre à s’adapter à de nombreuses situations différentes et sortir de la stricte méthodologie de l’Armée. C’est ce que lui répétait souvent le lieutenant Solube et le jeune Ibara en avait bien conscience, c’était l’une des limites auxquelles il pensait plus tôt.

Alors que le géant tatoué aborda brièvement le fait qu’il avait une fille et que c’est celle-ci qui l’avait maquillé, il continua sur le fait que Keshi ne devait pas se baser autant sur l’expérience de son collègue il bluffa le jeune soldat quelques instant plus tard.

En effet, Kentaro fit remarquer un individus plutôt louche dans la rue. In espèce de nain sur un tonneau. Celui-ci, a l’aide de gestes discrets et de subtils changements d’expression semblait gérer le débit des clients accédant à la boucherie suspecte face à eux.
Keshi resta perplexe à mesure que son coéquipier pointa différents détails très étranges allant jusqu’à déclarer que le charretier qui avait bousculé Keshi un peu plus tôt faisait partie de la mystérieuse bande de la boucherie.
Face aux indices trouvait pas Kentaro le jeune Ibara ne pût que se demander « pourquoi ? ». Pourquoi se donner autant de mal à gérer le flux des clients dans la boucherie et donner l’impression que celle ci est pratiquement toujours vide ? Pourquoi surveiller la rue et avoir autant de personnes travaillant pour eux ? Quelque chose était louche et si Keshi voyait son intuition rejoindre celle de Kentaro concernant l’improbabilité de voir la boucherie incriminée vendre de la viande humaine. Celle-ci montrait tout de même un étrange fonctionnement dépassant celui d’un établissement classique.
Perdu dans ses pensée le soldat fut surpris que voir que Kentaro ne connaissait pas l’histoire de Tsukababa.

« La vieille Tsuka est un mythe de la région de Hi. Il était très présent à la campagne où j’ai grandit, je pensais que tout le monde connaissait sa légende. Pour faire court c’est une vieille dame terrifiante qui peut dévorer ton esprit. Mais ce n’est que du folklore…  » expliqua-t-il.

Mais, à la grande surprise de Keshi, son coéquipier arrêta sa réflexion concernant l’étrange manège mis en place par la boucherie afin d’élaborer sur le cannibalisme. Kentaro c’était plutôt bien renseigné sur le sujet ce qui rendit Keshi perplexe, après tout il existait une infinité de sujet à étudier, pourquoi choisir le cannibalisme ? Malgré cet étrangeté le jeune soldat comprit que son collègue serait très utile à cette enquête.
Alors que celui recommandé un café et des sablés citrons auprès de la serveuse Keshi fit un petit signe de main à celle ci signifiant qu’il ne recommanderait rien. Il était tout de même en mission.

Son compagnon du jour lui demanda alors ce que Keshi ferait si il faisait partie de l’unité Territoriale.
Après avoir pris quelques instants de réflexions il déclara:

« En tant que responsable de l’enquête et avec les éléments en notre possession, c’est à dire un témoignage d’un commerce voisin à la boucherie attestant d’étrange bruit le soir venu et de la mise en lumière d’une étrange bande surveillant la rue pour le compte de la dite boucherie. J’ordonnerais une surveillance accrue sur cette bande, à savoir sa taille, l’identité de ses membres ainsi que leur but. Puis une série de perquisitions rapides et simultanées le soir chez les membres de cette bande ainsi que dans la boucherie afin de savoir ce qu’ils trafiquent là dedans la nuit venue.  »

Bien sûr ce n’était que des paroles sans aucune portée. Malgré le souhait de Keshi de rejoindre l’unité Territoriale dans le futur il n’était qu’un simple soldat et n’avait pour mission que de faire un rapport avec les éléments en sa possession et ses supérieurs prendront les décisions qui s’imposent en fonction de son rapport, rien de plus.

«  Écoute Kentaro, je pense que je vais faire une ronde dans le quartier afin de recueillir le plus de témoignages possible. »

Sa discussion précédente avec l’Hagiwara lui avait fait réaliser que sa mission consistait surtout à collecter un maximum d’informations sur la boucherie et le plus efficace pour cela était de faire le tour et demander l’avis de divers personnes. Après tout Kentaro lui avait déjà pointé quelques clients qui étaient sortis de la boucherie après y avoir réalisé des achats. Keshi était très intéressé de savoir ce qu’ils pourraient lui dire.

«  Je vais aller voir cette maman avec son bébé pour recueillir des informations et je continuerai petit à petit avec les boutiques attenantes… Ce qui pourrait également être intéressant c’est que tu essaye d’entrer dans cette boucherie ne serait-ce que pour se faire une idée sur l’intérieur et les tenanciers, je te demande ça car avec les restes de ton maquillage et ton physique peu commun il te suffira d’enlever ton manteau de l’armée afin d’éviter les suspicions. J’ai pour ma part conscience que de par mon attitude les gens comprennent vite que je suis du corps militaire…  »

Keshi attendit la réponse de Kentaro avant de sortir du salon de thé.

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