Le bal des chandelles avait quelque chose d’hypnotique. Allongé sur son lit, les yeux rivés sur le ciel de cette minuscule pièce, les ombres dansaient au rythme de la brise s’égrenant minutes après minutes au fils de ses respirations. Le temps semblait long entre ces quatre murs. Combien de jours avait-il passé dans cette chambre ? Pas tant que ça en réalité et pourtant, dans ces quelques mètres carrés la sensation de stagnation était des plus prenantes. En-dehors de sa famille, nul être humain n’avait encore eu le temps de passer. Le shinobi ne s’inquiétait pas de ces absences. La plupart étaient eux même occupés à récupérer des derniers événements et les rares encore suffisamment en forme se trouvaient assignés à la surveillance de ce lieu.

Se savoir sous observation avait quelque chose d’étrangement dérangeant. De temps à autre, alors qu’il passait la tête par la fenêtre afin de pouvoir respirer un peu d’air frais. Mého se surprenait à chercher du regard des têtes, des regards inhabituels. Des traces de ses geôliers temporaires. Iwa n’avait pas à rougir de l’efficacité de ses forces. Même en se concentrant, il n’avait toujours pas réussi à identifier ne serait-ce qu’un comportement suspect. Paraissait-il suspect lors de ses séances d’observations ? Si le chunin avait encore du mal à accepter sa situation, se savoir innocent lui permettait de relativiser sur sa position et plus encore sur l’aspect temporaire de cette dernière. Il sortirait un jour ou l’autre et dans l’attente de cet événement, tout ce qu’il lui restait à faire, c’était prendre son mal en patience tout en espérant qu’un jour ou l’autre, quelque chose ou quelqu’un viendrait le tirer de cette étouffante monotonie.

Les pas qui résonnèrent sortirent brutalement le jeune homme de sa monotonie. Sans disposer de talent particulier, il comprit rapidement que ces derniers se rapprochaient à un rythme à la fois serein et assurer. Mého n’avait pas eu le temps d’étudier en détail l’architecture du bâtiment, mais alors qu’il se faisait conduire à sa chambre quelques jours plutôt, il avait remarqué un unique détail qui voulait à la fois tout et rien dire, sa chambre se trouvait à l’extrémité de l’une des ailes de l’hôpital. Il n’y avait rien après lui et pour ainsi dire, même avant lui les chambres les plus proches avaient été vidée pour une raison des plus évidentes. Si quelqu’un marchait dans ce couloir, c’était pour lui et rien que pour lui. Les rondes de l’équipe médicale, il les connaissait par cœur et en cet instant la personne qui s’approchait n’en faisait probablement pas partie.

Tsuyoshi depuis son retour à Iwa n'avait pas tellement eu le temps de chômer. Il s'était d'abord rendu chez lui, dans les quartiers Hyûga. Là il avait mené une petite ronde avant de se rendre compte que la population avait été évacuée. Il ne restait probablement que quelques gardiens qui s'évertuaient à garder intact les lieux. Il était revenu vers les locaux du Sazori. A ce niveau, l'échange avec les tengus lui avait permis d'obtenir quelques informations complémentaires concernant la période fatidique relative au départ de Yanosa coïncidant avec des aller-retours de ce dernier vers la prison et la disparition de l'écorché. Le Hyûga avait également reçu l'intégralité du dossier de suivi de Teruyo. Il connaissait donc tout de ce dernier, même le lieu, l'endroit de sa cachette, là où il se permettait de disparaître de la vue de ses suiveurs.

Après avoir pris le temps de récupérer, le Hyûga avait désormais recouvré suffisamment de chakra afin d'être opérationnel. Il prit le chemin de l'hôpital, bien décidé à veiller au grain et aussi à échanger avec quelqu'un en particulier, quelqu'un en qui il avait le plus grand respect et qui était, à l'heure actuelle, à la limite considéré comme un menteur, lui qui a toujours été un ninja sans affaires, un homme de terrain irréprochable. Tsuyoshi n'avait pas oublié les propos teinté de parti-pris de Toph qui avaient remis en cause ceux de Meho et le tout en place publique. Une réaction que le Taishô avait trouvé indigne d'une dirigeante du village. Il fallait corriger tout ça.

Le Hyûga était arrivé à l'hôpital. Rapidement, il avait passé les différentes zones de contrôle et passé en revue la présence des membres du Sazori qui se trouvaient en ces lieux. S'étant assuré de la bonne sécurisation des lieux, il poursuivit vers l'aile de l'hôpital où se trouvait, on peut le dire, détenu Nihito Meho. Il parvint à la porte de la chambre de ce dernier et toqua à la porte. Ce ne fut que lorsqu'on l'invita à entrer à l'intérieur de la pièce, que le Hyûga activa son Byakugan. L'action pouvait paraître en défaveur de Nihito. Il pouvait le ressentir ainsi. Il en aurait parfaitement le droit après tout ! Et c'est bien parce qu'il avait lui-même était en position inconfortable il y a peu et qu'il avait estimé qu'Iwa lui avait manqué de respect eu égard à son parcours que Tsuyoshi souhaita dissiper tout doute quant à ses intentions, et ce d'entrée de jeu.

_ Salut Meho... Dit-il d'un ton neutre son regard jaugeant le Chuunin. La situation lui faisait de la peine, lui paraissait extrêmement injuste mais dans la démarche de la Tsuchikage, il fallait garder les formes afin d'être en mesure de rendre un jugement que tous espéraient juste.

_ Je suis navré que tu aies à subir... Il montra la pièce de ses deux bras grand ouverts. Tout ça... Un temps d'arrêt, regard plongé dans celui de Meho. il espérait y trouver le regard de quelqu'un de fort, prêt à faire face aux épreuves tel le ninja qu'il était.

Tsuyoshi se déplaça et tira une chaise : Tu permets ? Demanda t-il. A ce stade, il savait pertinemment qu'il ne lui serait rien refusé. Quelque part, même pour Meho, il était peut-être venu pour le cuisiner, instruire à charge ou à décharge qui sais quelles étaient les intentions et ordres de la Tsuchikage ? Après tout Meho et Tsuyoshi ne s'était jamais tellement fréquentés. Ils se connaissent et probablement se respectent mais en dehors du face à face contre Tôsen, combat où ils n'avaient pas été les plus en vue, et une mission dans Tsuchi no Kuni en compagnie de feu Tenzin, ils n'avaient pas souvent partagé des moments ensemble.

Tsuyoshi s'était assis tel un soldat en prenant la chaise à revers. Ses bras désormais se posaient sur le dossier de la chaise.

_ Meho qu'est-ce qui s'est passé lorsque vous avez rattrapé Yanosa et ses acolytes ? Raconte-moi ta version... S'il te plaît. Dit-il d'un ton calme.

Tsuyoshi était ainsi, il aurait pu prendre plus de temps à s'occuper de l'état de santé physique et mental de Meho, mais il était un soldat. Il préférait aller droit au but et ne pas perdre de temps avec certaines questions annexes. Si son état physique ou mental était un réel problème alors Meho le ferait savoir d'une façon ou d'une autre.

T suyoshi poussa la porte battante avec délicatesse. L’excitation prenait un étrange goût pour le Chunnin. Devait-il être heureux ? Devait-il être inquiet ? Au fond l’homme qui venait de passer la porte n’était nul autre, que le chef du Sazori en personne. Ami ou supérieure ? Le visage figé dans une forme d’incompréhension méfiante, Mého ne pouvait se montrer aussi ouverte et aussi heureux qu’il aurait voulu. En situation de stress la réalité finit toujours par remonter à la surface et ça réalité était, n’était que doute et isolement depuis quelques jours.

- Tsuyoshi-Sama ! Heureux de vous voir en cette belle journée. Avez-vous bien récupéré ?

Les tutoiements du ninja brisèrent momentanément la volonté de Mého. Bien avant tout ça… Des mois auparavant, alors même qu’ils étaient déjà séparés par les rangs et la politique, Tsuyoshi c’était présenté en ami offrant de son temps à un jeune genin en quête d’apprentissage. Mého se mordit la lèvre imperceptiblement. Poli en tant que ninja, impoli en tant qu’ami, là était les limites de ses gestes. Le Manazuru et l’intelligence de la langue lui semblaient bien loin tandis qu’il regrettait maintenant chacun de ses mots.

- Tsuyoshi … Je suis désolé.

Il marqua un bref temps d’arrêt essayant de lire le visage l’Hyuga. L’avait-il vexé ? Après avoir pris place face à Mého, ce fut au chunin de s’installer sur son lit. Il se tenait droit, les yeux rivés sur l’Hyuga aux pupilles ébène. Les raisons de cet entretien se faisaient de plus en plus claires et il devait s’y résoudre.

- Eh bien, nous dirons que cette situation a le mérite d’être nouvelle et … inattendue.

Il n’attendait pas spécialement de réponse. Pas spécialement de compassion. Il attendit que le Junin reprenne la parole. Les secondes lui parurent longues et pourtant et lorsque ce dernier brisa enfin le silence, Mého se surprit même à regretter ce silence.

Résumer une nouvelle fois cette histoire. Replonger une nouvelle fois dans cet enfer. Les images défilèrent en un flashback chaotique qui brisa la respiration du ninja. Pendant tout ce temps, il les avait repoussés loin, si loin. Une seconde avait suffi à tout briser. Pourquoi était-il si sensible, si fragile ? Ce n’était pas son habitude. Il était à fleur de peau et rien de tout ça n’était normale. Tempérant tant bien que mal ses émotions, ses mains s’enfoncèrent dans son bras pénétrant sa chaire jusqu’au sang.

- Ma mémoire sur les derniers événements n’est pas parfaite alors je ne pourrai te raconter que ce dont je me souviens. Tout a commencé avec l’appel de Teruyo. Comme tu dois déjà être au courant, le Désavoué capturé par Toph-sama des mois auparavant a été kidnappé. Je n’avais à cet instant aucune idée de sa condition ou son état et a vraie dire, je ne peux te dire si tout cela à une importance ou non. La chose dont je suis sûre, c’est que les suspicions de Teruyo-san se sont rapidement dirigé vers Yanosa et peu de temps s’écoula avant que la traque ne commence.

Nous avons voyagé plusieurs jours à leur poursuite et alors que nous étions séparés pour élargir notre champ d’action, moi et Ashitaka sommes tombé sur Rin en pleine forêt … Il y avait de l’agitation dans la forêt. Beaucoup d’agitation et nul besoin d’être un génie pour comprendre qu’une force contre-nature agissait dans cette forêt. L’attitude de Rin, alors que nous l’interrogions, a changé du tout au tout. La genin assuré s’est transformée en une femme épeurée. Au début, si j’ai pu croire qu’elle regrettait ses actes, j’ai rapidement pu comprendre que le problème ne venait pas du désavoué, mais de lui. Teruyo et Harumi… Sa voix se cassa. Si Teruyo était là, dans un sens cela voulait dire que Yonbi aussi.

Rin décida de nous conduire à leur base. Pourquoi ? Je ne sais pas. Et alors qu’elle et Ashitaka fonçaient en direction du point de « rencontre », je suis resté en arrière et prenant la route sur mon éléphant, j’ai pris un retard qu’aujourd’hui, je regrette encore. Que s’est-il passé durant cette poignée de secondes ? Je n’en ai aucune idée et alors que je m’apprêtais enfin à les rejoindre, c’est la panse d’une des énormes invocations du désavoué qui m’accueillit. Encore une fois, j’étais séparé du groupe et encore une fois, j’étais séparé de ma cible.

Ce qui s’est passé à l’intérieur de cette invocation est là encore un mystère auquel je ne pourrai pas répondre et alors que j’essayais de mon côté de trouver une solution, ce fut l’invocation qui se déchira de toute part sous mes yeux. À cet instant, durant la fraction de seconde qui s’écoula, je fus presque rassuré. Tout cela ne dura malheureusement qu’un souffle et c’est là que tout a basculé.

A cet instant, c'est Yanosa qui a brisé le silence. Il nous a attaqué avec une violence sans nom brisant les os et la chaire de Teruyo, Harumi et Ashitaka. Mon sort n’aurait pas été bien différent si je n’avais pas été le plus loin. J’ai pu me substituer à l’aide d’un clone et échapper à cet assaut, mais mon éléphant n’a pas eu cette chance. Les assauts « ennemies » ont été violents, si violents. Yanosa, puis Kisuke et ses serpents. Entre illusion et violence, je pu entendre deux choses. La première fut les paroles de l’Otérashi qui une fois son agression commise alors que ses mains étaient déjà couvertes de notre sang proposa d’admettre notre défaite et de les laissés repartir avec le criminel. Ensuite, ce fut le tour du dernier ordre de Teruyo fut claire : « AUJOURD’HUI, ILS REPRÉSENTENT UNE MENACE QUE NOUS NE POUVONS LAISSER ÉCHAPPER … AUJOURD’HUI, IL EST TEMPS D’EN FINIR… UNE BONNE FOIS POUR TOUTE ».

Ce fut à cet instant, alors que la plupart de nos forces étaient déjà affaiblies, voir hors d’état de nuire … Que nous avons commencé la Riposte. Il était probablement déjà trop tard, je le crains. Harumi s’est effondrée après quelques secondes. De mon côté, après avoir une énième fois échappé à un genjustu d’HYUGA Kisuke, j'ai décidé peut-être à tord de maintenir mon propre objectif. D’une certaine façon je n'ai pas entièrement répondut aux ordres de mon ami et sensei. En concentrant mes forces sur le Désavoué, j’ai encore plus exposé mes camarades… En sous-nombre et affaiblit, c’est là que l’ultime catastrophe eut lieu. Les blessures de Teruyo étaient trop importantes. J’aurais dû m’en douter ! Yonbi prenait peu à peu le pas se libérant de ses chaînes sous nos yeux. Je pense que ce fut là que nous comprîmes tous notre erreurs. Pour la première fois depuis le début de cette histoire, tous ceux possédant le bandeau d’Iwa ont eu un objectif commun. Arrêté le désavoué et arrêter la libération. L’homme constitué de fils mourut suite à un assaut combiné entre moi et Yanosa. Mes clones se chargèrent d’évacuer Harumi et Ashitaka tandis que les deux genins prenaient la fuite dans un autre sens. »

Son souffle était court et pourtant l’histoire n’avait pas encore prit fin. Plongeant son regard maintenant vidé sur ses paumes. Ses pensées le transportèrent une nouvelle fois dans le temps. Ses mains couvertes de sang, Teruyo allongé au sol, Yanosa les surplombants énonçant une évidence à laquelle il n'avait pu se résoudre. Mého prit une nouvelle inspiration.

- J’ai essayé de l’aider Tsuyoshi. J’ai donné tout ce que j’avais… . Yanosa lui avait peut-être déjà compris et alors qu’il m’expliquait que nous n’avions plus d’autre solution. J’ai refusé de l’entendre. J’ai tiré sur la corde encore et encore. Après tout ce qu’il avait fait, comment aurais-je pu le suivre dans cet ultime acte de folie ? Comment aurais-je pu tuer Teruyo ? C’était de sa faute ! C’était lui qui nous avait blessé. Lui n’avait rien … Rin non plus ! Kisuke non plus ! Ils avaient pris la fuite sur leurs jambes tandis que moi, je tentais de rapatrier mes camarades à la force de mes clones. Aurais-je dû l’abandonner là ? Le tuer… ? Plus j’y pense, plus je me dis que je ne suis pas plus innocent qu’eux. J’ai été en retard surtout les points. Je n’ai pas pu les arrêter moi le membre du Manazuru, je n’ai pas pu empêcher cette effusion de sang. Peut-être que si à cet instant, j’avais au moins eu le courage de libérer mon ami, mon Taisho de ses souffrances… Peut-être que toutes ces morts, tous ses villages auraient été épargnés.

Mého prit une ultime pose et reprit.

Nous avons fui tant bien que mal face à Yonbi. Dans cette liberté fraîchement gagnée, sa réponse a été violente et là encore je n’ai pas su les protéger. Harumi, beaucoup trop, affaiblit à péri sous la lave. Moi et Ashitaka avons rejoint le village. Il était gravement blessé, et même après les soins qui nous ont été délivrés là-bas, il n’était pas entièrement tiré d’affaire. À l’aide de son invocation, nous avons un détour à la capitale pour prévenir du désastre puis … nous sommes retournés à Iwa. »

Sur ces derniers mots, Mého se tut n’osant même plus regarder Tsuyoshi dans les yeux. Il fixait le sol tout en réprimant les tremblements qui parcouraient son corps. Il avait tout dit et maintenant, il attendait.

Les mots du Jonin étaient forts, durs. Aussi sincère que strict, l’Hyuga avait écouté Mého dans un silence des plus absolu avant de lui donner son opinion. Le jeune Chunin se doutait que son camarade n’avait pas louper le moindre détails de son récit et s’il s’avait une chose, c’était que chacun de ses mots seraient récités au reste des autorités d’Iwa définissant de ce fait son avenir tout comme celui de ceux à qui il était opposé.

Les lèvres pincées, le regard tourné vers son camarade, il écouta à son tour. Placer les intérêts d’Iwa au-dessus de tout … Les mots du shinobi résonnaient à la mémoire du jeune sabreur qui se remémorait ceux prononcé par une sensei qui l’avait aujourd’hui délaissé. Cette façon de penser au finale, c’était naturellement qu’il l’avait adopté. Son histoire tout comme celle de sa famille était si étroitement lié à la femme de roche qu’il l’avait naturellement adopté comme une part intégrante de lui-même ne différenciant même plus son propre cœur de celui de la roche.

-Tes mots me rassurent Tsuyoshi … je suis désolé de te le demander comme ça mais j’aimerais savoir comment avance la situation, ma situation comme la leur. Comme tu t’en doute, je leur en veux mais, je sais que la situation n’est pas aussi simple pour vous que pour moi. Je comprendrai ton silence. Je comprendrai les réprimandes si ma curiosité est déplacée mais, je ne peux pas ne pas poser cette question.

Ses poings serrés sur ses cuisses montraient la tension qui prenait le pas sur lui. Allait-il vexer son supérieure, allait-il jouer en sa défaveur ? Comment le savoir et pourtant, comment ne pas tenter sa chance ? Il était là enfermé entre quatre murs attendant patiemment que son futur soit joué loin de ses mains et loin de ses yeux. Il bouillait intérieurement et à mesure que les secondes, les jours passaient, il ne faisait que bouillir plus.

Le Hyûga fut quelque peu étonné du contraste entre toutes les paroles prononcées par le ninja tantôt et maintenant le peu de mots utilisés pour exprimer sa crainte résiduelle. Était-il passé d'un état de crainte et de choc à un état de légère anxiété ? La nuance était peut être fine, la frontière entre ces deux états quasiment inexistante mais Meho semblait en tous cas comme plus apaisé. Le Hyûga laissa un moment avant de répondre, il continuait, l'air de rien, de jauger son interlocuteur. D'autres à la place du Nihito auraient pété un câble, quelque part ce calme l'honorait. C'était une preuve de grande maîtrise de soi et aussi d'intelligence. Ne pouvant s'en empêcher, le Hyûga compara la situation de Meho avec la sienne. A son arrivée, lorsque le clan avait voulu le mettre au frigo comme s'il était monsieur tout le monde ou un simple ninja au grade quasi insignifiant, le Hyûga s'était rebellé et avait menacé. Aurait-il accepté dans cette situation, de se faire enfermer dans une prison dorée alors qu'il n'avait fait au final que son devoir : dénoncer les actes d'un ninja que la hiérarchie savait incontrôlable.

_ Comment avance ta situation ? Reprit le Hyûga. Il leva les yeux légèrement vers le haut puis vers un coin, comme s'il cherchait la réponse. Au fond de lui, il savait fort bien, connaissant un peu la façon de penser de Aimi, qu'il avait été mis au frigo pour calmer les tensions éventuelles provenant du groupe des parias qui aurait pu crier au "deux poids, deux mesures". C'était une manière de rester équitable. Seulement l'équité n'était pas toujours la justice.

_ En vérité, je n'en ai aucune idée... Dit alors Tsuyoshi. Il marqua un temps d'arrêt cherchant du regard celui de Meho. Il ne devait pas laisser cet homme sombrer ne serait-ce qu'un instant dans la crainte. La crainte engendre des réactions qui vont chercher des traits de caractère parfois insoupçonnés chez l'individu.

_ Aimi est en train d'interroger Yanosa et Kisuke. Elle passera certainement auprès de chaque protagoniste ; Rin et toi... Il ne pensa pas immédiatement à Ashitaka ce dernier n'étant pas à Iwa, du moins, il ne l'avait pas vu depuis leur retour et s'imaginait à suffisance qu'il était certainement avec le reste de la population évacuée au port de Kuri.

Cependant, en parlant de Rin, Tsuyoshi en était venu à penser à une autre kunoichi, une kunoichi qui également avait son importance pour le clan Hyûga : Komorebi.

_ Dis-moi et dans tout ça... Où est Komorebi ? Une question qui demeurait d'actualité. Iwa savait qu'elle avait quitté le village à peu près en même temps que le reste du groupe Yanosa. Elle n'était jamais revenue et n'avait pas affronté le bijuu avec eux.