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[Océanide - II] Quêtes bohèmes

Kobayashi Kazunaga
Kobayashi Kazunaga

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Lun 30 Jan 2023 - 8:53

La mer aime le ciel : c’est pour mieux lui redire,
À l’écart, en secret, son immense tourment,
Que la fauve amoureuse, au large se retire,
Dans son lit de corail, d’ambre et de diamant.
* * *


La hourque maltraitée vint à glisser sur les eaux calmes, décharnée et gisante, et l’on se jeta à quai plus vite qu’on ne lui accordât l’intérêt nécessaire à sa réparation. Le Capitaine paya son dû et la marchande, dite l’Itinérante, fit promesse au mercenaire, et ainsi allèrent les choses et point ne fut autrement. S’il resta quelques heures à bord le temps de se remettre de sa convalescence, il surprît la plupart de ses soignants quand il se remît sur pied sans crier gare, et chassant le visage des mauvais jours il entreprît de poursuivre son périple. Lors Kazunaga passa le village portuaire au crible, errant comme un mendiant l’aurait fait dès le premier jour, et avec son sac en toile sur le dos et ses cicatrices résorbées il vagabonda comme le font bohêmes et troubadours ; et pour ceux qu’il croisât et avec qui il eut navigué, la surprise de le voir éprouvé mais réparé fut assez déconcertante. Quel genre de démon était-ce ?

Les effluves salins qui jaillissaient de l’écume des vagues s’échouant sur le rivage le ramenèrent à la réminiscence de cet éprouvant voyage, et tandis qu’il quittait le port pour arpenter les plages et les baies bordant l’archipel de Mizu no kuni pour y rechercher la secte coupable de l’enlèvement de son fils, il se remémora sa dantesque bataille face au monstre des profondeurs qu’on disait être le Kraken ; et encore fier et surpris de la rossée qu’il lui infligea, il brossa les alentours en s’enhardissant de son propre triomphe. Tout d’orgueil drapé, et sa cape sur le dos et ses yeux aux aguets, il poursuivît une pénible marche qui le mena des hameaux de pêcheurs aux villages commerciaux, et sa quête ne fit mouche.
En arrivant bien au sud du pays, il trouva la marée bien basse et pour mettre quelque chose dans son estomac, il se dévêtît et déchaussa ses bottes, avant d’embrasser l’ivresse de la pêche à pied. Descendant alors dans les sables vaseux et laissant ses pieds baigner dans les marres cristallines, il fit la recherche des fruits de mer et des crabes, et un panier à la main il compléta sa collection avant de songer à son repas, qu’il prît directement sur le bord de plage après avoir ramassé du bois mort pour entretenir un petit foyer d’où jaillissait les flammes.

Il songea ainsi à au dernier de ses fils, et l’imagina somnolant dans le tonneau qu’il avait rêvé, encore captif mais protégé du dehors, et attendant qu’on vienne le sauver. Et se plongeant plus intérieurement dans ses pensées, et chassant le trouble pour discerner avec plus d’acuité l’image qu’il avait capturé de ce rêve étrange, il tenta de revoir ses kidnappeurs avec leurs cheveux sertis de coquillages et leurs tenues cérémoniales, de retrouver le timbre glacial de leur voix, et aussitôt ce même froid commença à le faire frissonner et ce fut tout son squelette qui fut assailli par le crible de cette mauvaise sensation, que pourtant il avait appris à domestiquer, pour être originaire des terres de Yuki no kuni. Lors il eut l’impression que l’hiver s’emparait de lui, et plus il cherchait à discerner le visage de l’un d’entre eux, plus il lui semblait que le froid se propageait dans son corps, et bientôt il ne tînt plus.

Lors il se réveilla et réalisa avec surprise que le feu n’était plus, car il avait été avalé par la marée montante et tout son corps était englouti par les eaux. Il se redressa vigoureusement, surpris et haletant, son linge mouillé et ses pieds bleuis par la mer. Le soir était tombé, et les ténèbres habitaient le ciel constellé, et il se rendît compte qu’il s’était assoupi plusieurs heures et que les restes de sa collection s’étaient sauvés ; lors en tournant les yeux vers le rivage, il vérifia que son sac était toujours là et un sentiment confortable le gagna quand il discerna cette petite masse informe au loin, qu’il avait enseveli en partie.

Il reprit ses bagages et poursuivit sa route.
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Kobayashi Kazunaga
Kobayashi Kazunaga

[Océanide - II] Quêtes bohèmes Empty
Mar 31 Jan 2023 - 11:23

Ne perdez pas votre temps à nous maudire,
Car maudits nous le sommes déjà.
* * *


« Je recherche une personne. »

La femme le regardait d’un air hagard, son balai tenu de la main gauche et sa dextre abattue sur sa hanche. Elle avait une manière singulière de se tenir, soulageant ses jambes en s’appuyant sur le manche de son chasse-poussière, sûrement parce que la répétition de la tâche avait accablé son squelette. Au pallier de sa porte, la chaleur de l’âtre ondoyait derrière elle. Le feu crépitait sous une large marmite et irradiait de faisceaux invisibles disputant le froid mordant de l’hiver. Kazunaga put sentir la force de ses ondes se glisser sur son épiderme : même au dehors, il avait l’impression que la chaleur le gagnait, séchait ses vêtements et ses bottes que la mer et la pluie n’avaient pas épargné.

« Et y ressemble à quoi, vot’bonhomme ?
- Ses cheveux sont aussi pâles que les plaines du Pays des Neiges. La dernière fois que je l’ai vu, il portait une tunique de soie blanche. Et à la place de ses yeux, il a deux prunelles d’or.
- Si j’avais vu pareil homme ici, je m’en souviendrais, mon bon seigneur !
- Ce n’est pas un homme. C’est encore un enfant.
- Un enfant ? Quel âge a-t-il, ce gosse ?
- Une dizaine d’années.
- Non. J’vois pas. C’est vot’gosse ?
- Mon petit dernier, oui.
- Bah bravo l’travail. Un gamin de cet âge, ça se surveille, mon bon monsieur. »


Vilipendant le visiteur, la réplique coupa court au débat. Les nerfs du mercenaire gonflèrent à ses tempes lorsque cette remarque transperça son cœur. Sa mâchoire se serra pendant que ses doigts jaunirent en se refermant sur eux-mêmes, mais cette crispation ne changea rien à sa soudaine colère intérieure. Ce n’en fut que la rageuse expression. La garce.
A l’intérieur de l’âtre, le feu crépitait plus fort et l’ébullition commença à porter ses écumes ; pareillement, Kazunaga eut l’impression d’avoir de la lave dans les veines tant la fureur le houspilla. Le tambour sauvage du bouillon crachait du fiel et brûlait les légumes dans sa cuve ; la colère à l’instar de ce dernier grignotait chaque centimètre de patience dans la psyché meurtrie du vagabond. La garce le regarda pendant qu’il déposait ses yeux sur le ragoût et qu’une vapeur humide venait caresser son visage. Cette vision fit rejaillir des souvenirs.
Il se revit des années plus tôt. Mais à la place de cette ingrate, c’est sa femme qu’il retrouva. Ses cheveux bruns, encore mouillés, tombaient en lacets anarchiques sur ses épaules. Sagement, près du feu, la belle à la peau d’ange donnait le sein à leur dernier-né, laissant sécher naturellement sa toison tout en surveillant du coin de l’œil les chamailleries des deux premiers. Kazunaga, une cruche dans une main et son godet dans l’autre, versa un peu d’alcool fermenté yukijin puis s’enfila une rasade avant de jeter ses mains sur l’objet le plus proche et de jeter sur les deux petites canailles un ballon de baudruche, les défiant de se retourner contre lui. Mais avant qu’ils ne répliquent, un bruit soudain et régulier les alerta. A la fenêtre, le bec d’un oiseau transi de froid claqua encore plusieurs fois de façon presque frénétique. Sa femme se retourna, et les enfants se précipitèrent pour lui ouvrir. Sitôt que le froid pénétra dans la maison, l’animal se soumît à leur hospitalité. Sa fille le prit dans ses mains et le volatile se laissa manipuler comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Elle l’approcha du feu puis le frotta et souffla son haleine chaude sur lui pour raviver le malheureux ; après quoi elle posa un regard empli d’amour sur la pauvre bête, à partir de quoi Kazunaga comprit que ses enfants étaient nés pour aimer.

L’amour. Quelque part, s’il ne l’avait jamais connu, jamais il ne l’aurait perdu. Jamais il ne lui aurait couru après. Jamais il n’aurait poursuivi les chimères d’un nouveau lendemain coloré de toutes ses fleurs. Jamais il ne se serait lamenté comme il le faisait chaque jour.

Il tourna la tête, et les rêves s’envolèrent.

« Vous êtes sûr que ça va ?
- Navré. Il arrive que les rêves me dérobent à la réalité.
- Vous êtes un peu lunaire, j’me trompe ?
- Je ne voudrais pas vous contredire.
- Qu’est-ce qui vous tracasse autant, mon brave ?
- Ce ne sont pas vos problèmes.
- Oh, navré, votre divine altesse ! Ah, les hommes ! ‘Faut toujours que ça se carapaçonne derrière les non-dits une fois que leur cœur s’ouvre !
- On ne révèle ses richesses qu’à ceux qu’on aime. Je ne veux pas vous déranger plus longtemps. »

Au moment où il se retourna, la villageoise le rattrapa d’une enjambée et lui empoigna le bras. Sous la grisaille de la fin du jour, le ciel menaçait de ses orages et la nuit livrait déjà ses premières obscurités pour préparer son règne à venir.

« Restez. »

Kazunaga se retourna, ses longs cheveux humides reposant avec raideur sur ses épaules. Il observa d’abord la villageoise sans rien dire, son esprit vacillant entre le choix à faire : rester fier quitte à passer une nuit d’enfer ou ravaler sa rancœur pour le confort d’un foyer ?
Comme ils se regardèrent sans rien dire, elle brisa le silence.

« Désolée, j’ai peut-être été brute avec vous. Mais regardez-vous. Vous êtes aussi maigre d’un clou et l’orage menace. Restez, vous mangerez à votre faim et vous dormirez au chaud.
- Le temps compte. Le mauvais père que je suis doit réparer ses erreurs. Et vous, vous ne devriez pas faire confiance à un inconnu qui rôde dans votre village à la tombée de la nuit.
- Je vois bien que vous n’êtes pas mauvais homme, vous savez. »

Il jeta un œil derrière elle. Un gamin, à quatre pattes, s’amusait à pousser une boîte et tentait de la démonter, en vain. Pas trace d’homme, dans cette baraque. Les yeux du mercenaire revinrent vers elle.

« Je ne suis ni un dandy, ni un concubin.
- Roh, tout de suite ! Quel goujat ! Non, bien sûr que non… roh, mon dieu ! Comment osez-vous insinuer des choses pareilles ?! Et moi qui vous prenait pour un romantique !
- Une femme qui élève seule son enfant au milieu de ce petit village, prête à ouvrir sa porte à un inconnu qui passe, à quoi voulez-vous que je pense ?
- A manger, pardi !
- Arrêtez votre baratin. Quelque chose vous pousse à me retenir. »


Il lui asséna la réplique avec un tel aplomb qu’il ne lui laissa aucune chance d’esquiver les révélations. D’un geste brusque, il en profita pour se dérober à sa poigne. La villageoise, les yeux imprégnés de colère, laissa alors tomber son regard vers le sol et la tristesse commença à assombrir son visage.

« Vous vous méprenez sur mes intentions. Mais je dois vous avouer que ma demande n’est pas si désintéressée. Voilà trois jours que mon mari a disparu. T’en fais pas, qu’il disait, une fois que je reviens des marécages avec la récolte de taro, je fais un dernier marché et je t’embarque pour notre anniversaire de mariage. Depuis, plus de nouvelles. J’ai demandé autour de moi à tous ceux qui ont l’habitude de fréquenter les marais. Nul n’a su m’en dire plus au sujet de sa disparition.
- Un mari disparu, un enfant en bas âge, et peut-être un danger qui menace. Un homme frappe à votre porte et pour peu que vous lui offriez votre hospitalité, vous songez que peut-être vous glanez une période de trêve. Pardonnez-moi de vous demander ça, mais… votre mari avait-il des raisons particulières de vouloir quitter ce foyer ?
- Bien sûr que non ! Tout se passe bien ici. Nous vivons pieusement mais nous sommes heureux. Enfin, c’est du moins ce que je pense. Croyez-vous vraiment qu’il aurait fui ? Pour aller où ?
- Il y a bien des motivations qui peuvent pousser un homme à abandonner son foyer… »


Il en était la preuve incarnée. Ô combien le regrettait-il aujourd’hui…

« Que pouvez-vous me dire au sujet des marécages ?
- On raconte tout un tas de choses sur les marécages. Ce sont des endroits glauques et puants, remplis de mystères et de légendes. Parait que des bêtes rôdent, et qu’elles volent les enfants. Parait que des bandits y ont établi des campements. Parait que les shinobi y font leur gamme. Mais mon mari était un habitué de ces lieux. C’était presque sa seconde maison. La seule chose qu’il craignait, là-bas, c’est l’Alligator.
- L’Alligator ?
- Oui. Un monstre qui mange les enfants et qui rôde dans les zones profondes des marécages. »


Le souvenir de ses rêves avec ces protagonistes aux masques étranges et aux cheveux ornés de coquillages refit surface. Et si un lien était possible ?

« D’ordinaire j’évite les villages et leurs problèmes. Mais je ne refuserais pas une bonne nuit de sommeil et je ne veux pas rester indifférent à ce qui vous pèse. Demain, aux premières lueurs de l’aube, j’irais dans ces marécages. Puissè-je y retrouver votre bien-aimé. »
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https://www.ascentofshinobi.com/t13002-kobayashi-kazunaga-presentation#114486 https://www.ascentofshinobi.com/t13014-kobayashi-kazunaga-dossier-shinobi#114573

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