Assis au centre de la pièce, des livres et des parchemins m’entouraient de toute part. À l'intérieur de cet ancien temple étaient réunie tous les documents et les ouvrages sur les Dieux Cardinaux. Des textes que j’avais emmagasinés au prix du sang que j’avais fait couler auprès des temples moniaux qui m'avaient vu traverser dans ma quête de retrouver les traces qu’Unagi avait laissées sur cette terre. Des sacres, des prières et des modes de contemplation décrits dans des mots et des images. Ironiquement, les humains avaient tendance à toujours vouloir illustrer ce qu’ils ne comprenaient pas. Cette faculté semblait bien vaine pour réussir à maîtriser le savoir des divins, mais il fallait avouer que ce savoir transcrit depuis des siècles allait m'être utile pour parvenir à entrer en contact avec ses Dieux.

Alors que tous ses textes avaient été lu par un seul et même être, j’étais ici, jambe croisée encore ses murs centenaires digérés par la forêt qui l’entourait. Sans un mot, sans un bruit, mon esprit d’Asura vacillait au rythme du souffle du vent, des éclats de la rivière passant au seuil du temple et de la faune vivante qu’abritait ce lieu. Ce savoir n’avait jamais été accumulé pour parvenir à en déduire quelque chose de concret, d’où les massacres perpétrés pour en acquérir les secrets.

Quarante et une heures avaient coulé à travers la route du temps depuis que je m’étais installé. Quarante et une heures où mon corps n’avait pas bougé d’un millième. Quarante et une heures de prières et de méditation.

Ce ne fut qu'à la quarante deuxième heures que mon esprit trouva la route pour sortir de ce monde matériel et rejoindre celui des esprits. Dans un néant absolu, sans forme ni couleur, mon corps se tenait debout au centre de rien. Rien ni personne ne m'entourait, jusqu’à ce qu’un point de lueur n’apparaisse au-dessus de mon être. Une lumière qui s’agrandissait inexorablement, non, une lumière qui se rapprochait de moi, jusqu’à ce que je puisse pénétrer dans ses rayons.

Des mondes m’engloutissaient à une vitesse inimaginable. Des milliers de planètes toutes plus différentes les unes que les autres passaient à côté, en dessous et au-dessus de moi. Tous étaient reliés par une forme de lien, une fumée noire avec en son centre un halo doré qui semblait y s'échapper. Une route qui englobait la totalité des terres et qui répartissait dans sur une autre sphère et ce à l’infini et ceux-ci jusqu’à ce qu’un chemin n’apparaisse à mes pieds et m'emmenait devant un escalier. Des marches se tenaient devant moi, les mondes s’étaient arrêtés et une nouvelle sphère se tenait en haut de la route qui avait été tracée. Celle-ci ne ressemblait pas à ce qui m’avait dépassé depuis que j’avais atteint ce lieu. Ce n’était d’ailleurs pas descriptible par de simples mots. Forme, couleurs, émotions, perception, tout se mélangeait dans un cercle parfait. De cet escalier fait de chair ensanglantée et d’os blanchi, se tenait un être.

« Jeune Asura, je suis La Clé des Portes Cardinales. Celui qui ouvre et qui ferme les prières aux Dieux des points… Que viens-tu faire en ce lieu ? »

Sans mouvement, sans visage, un Divin se dressait entre moi et ce monde céleste. Un Dieu en personne créé par des forces inconnues qui ne pouvait pas être expliqué. Transportant avec lui un squelette d’or, des bannières et des fidèles, sa taille par rapport à moi n’était que titanesque. Son aura oppressante n’était à aucun égal par rapport à la mienne, qui pourtant, prit en possession nombre d'âmes humaines.

La Clé des Portes Cardinales

« Je me nomme Ryukin et je suis ici pour rencontrer les Dieux Cardinaux pour qu’il m’observe et me soutienne. »

Se retournant pour me faire dos, celui-ci semblait communier avec cette sphère qui se tenait au-dessus de tout. Après quelques secondes, cet être me refit face en tenant en main un liquide doré, gouttant entre ses doigts.

« Sans sacrifice, les Dieux ne veulent pas de toi. Dépose en ses mains ton offrande pour faire audience avec eux. »

Prenant en main un parchemin, je m’étais préparé avec cette éventualité. Les textes anciens avaient décrit qu’un Dieu n’avait que faire des âmes, aussi celles humaines que celles d’Asuras. Sans offrande de cœur, il n'était pas possible de les rencontrer.

« Voici mon offrande, Clé des Portes Cardinales. Soixante-trois âmes emprisonnées dans l'œil de leur hôte. »

Alors que je déposais les globes oculaires dans le liquide que portaient les mains qui m’étaient tendues, les Dieux des Portes qui me barraient la route vers ce monde céleste, me laissait le passage pour que je puisse franchir les escaliers et pendant que j’entamais mon ascension, celui-ci me légat une dernière parole.

« Les Dieux Cardinaux te recevront chacun leur tour. Eux seuls décideront s’ils doivent t’entendre ou non. Aux moindres manquements, ton âme d’Asura se perdra dans l’infini des temps et des mondes, tu ne seras plus et tu ne seras jamais. »

Pas après pas, mes jambes s’enlisaient dans un torrent de chair putride. Sans début, ni fin, je montais encore et encore sans en voir le bout. La sphère des mondes se tenait encore devant moi, sans même avoir bougé et la porte d'entrée n’était plus qu’un minuscule point, ne se mouvant plus. Alors même que le temps n’existait pas en ce lieu, j’avais l’impression de gravir ses marches depuis plusieurs années et en même temps comme si je l’avais déjà commencé. Tout autour, d’épais nuage ou de fumée noir formait des spirals sans queue, ni tête, laissant échappé à quelque rare occasion des rayons d’or venant s’engouffrer dans d’autre cercles. Rien ici n’avait de sens logique et encore moins d’explication.

Jusqu’à ce que ce monde disparaisse en un battement de cils.

Les enjambés dont j’avais pris l’habitude de lever pour monter, se retrouvaient à passer des cadavres dans un monde ravagé par la guerre. Dans un ton rouge, les lumières d’un soleil ardent s'élevaient sur l’horizon, un souffle putride frappait mon visage pendant que des lianes bleutées semblaient se repentir des flots de sang coulés par le cannage tout autour de moi. Sans m'arrêter de marcher, poussé par une force inconnue, je me dirigeais en ligne droite, sans but et alors que je venais de passer mon centième cadavre, ce qui me semblait être un mont commença à frémir.

Cette butte n’en était pas une. Dans un tremblement de terre, un corps s’élevait devant moi. Aussi grand que les montagnes Iwajin, un être d’une puissance absolue se dressait face à moi. Possédant un corps de guerrier, je comptais quatre bras et autant de katana en sa possession. Aspirant les sangs coulés d’une main, celui-ci ne possédait point de tête, mais une arme de samouraï fumant d’un feu crépitant.

Cardinal de l'Ouest

« Asura, toi qui quémandes audience à ton Dieu de l’Ouest, que viens-tu réclamer ? »

Alors que je m’agenouillais devant le Divin, je redressais la tête pour prendre parole.

« Je suis ici, sur vos terres, pour demander communion avec vous. Je ne suis qu’un être dévoué à votre cause et je ne réclame rien de plus qu’un fragment de vos acuités pour parsemer à travers mes chemins sur terre vos volontés. »

Plantant un de ces gigantesques katanas sur le sol, le Cardinal s’installait sur le sol, jambe pliée.

« Asura, ta vie a commencé dans le noir. Dans un temps de torture, tu n’as vécu qu’en connaissant la souffrance et la douleur, pourtant, tu n’as rien fait pour te défaire des chaines qui te maintenaient enfermer dans ton temple. Mais tu as su ouvrir les yeux face à ton monde. Tu as trouvé par toi-même que la vie des hommes n'était qu’un simple hasard et que chaque âme humaine était simplement insignifiante. Tu t’es réveillé de ton long sommeil en tant que Démon et toutes tes vies seront tournées en ce sens. »

« Endormie face aux illusions qui te berçait, tu as su te réveiller avant de disparaître. Ton âme humaine n’est plus et ton âme d’Asura est née de ses cendres. »

« Par conséquent, j’accepte de garder un regard sur toi. Je ne t’accorde cependant pas mon pouvoir pour le moment. Les yeux que tu récolteras seront pour me servir et quand tes offrandes seront considérables, j’accepterais de revoir ta cause. »

« Cardinal de l’Ouest, j’accepte avec honneur votre regard et je collecterai pour vous d’innombrable orbites de ces êtres. »

Sur ses mots, le Dieu s'affaissait pour redevenir le mont qu’il était. Le sang de son monde de bataille recommença à couler en direction de son corps et ses terres disparaissaient dans un écran de fumée, comme soufflées par une légère brise, pour me laisser une nouvelle fois sur les marches de ses escaliers d’os et de chair.

Des flots venus de nulle part coulaient le long de ses escaliers. Une eau froide et glacée qui s’étendait et grandissait de plus en plus jusqu’à que je ne puisse plus discerner les marches que je franchissais, pour finir en une étendue dont je ne percevais plus. Dans une nuit sans étoiles, mon corps avançait maintenant au cœur d'un segment parmi tant d'autres. Un tracé fait de porte en rondin rouge éclairé par des fines lanterne en papier, appelé Omamori. Ce chemin, d’infiniment d'autres, m’entourait jusqu’à perte de vue et alors que mes pieds avançaient dans l’eau, je n’avais pas le choix que de continuer en ligne droite.

Dans cet espace, je ne pouvais pas douter un seul instant qu’un des Dieux cardinaux m’observait, mais pas un seul ne se présentait à moi. Alors que je me pensais seul sur cette route, un fin brouillard bleu me dépassait sur ma gauche. Sans corps, il me semblait reconnaître les formes d’une espèce humanoïde, comme si cet être était un esprit voyageant à travers le monde du Dieu. Pendant qu’il me dépassait, d'autres vinrent à ma hauteur de toute part et sans même s’arrêter, continuaient leurs routes sans ralentir.

Minute, heure, jour, année, siècle, ici et encore une fois, le temps n’était pas perceptible. Seules ses incalculables portes éclairées par les faibles flammes se dressaient autour de moi jusqu’à l’infini et alors que je continuais ma route, un évènement vint à moi.

Un de ces esprits était sur ma voix, derrière moi, celui-ci me rattrapait lentement, mais sûrement et lorsque celui-ci parvint à quelques mètres de mon corps, une voix se fit entendre. Filante, mais dure, douce, mais triste, cet esprit semblait être vêtu d’un simple yukata bleu, ornée de plusieurs dizaines de motifs moniaux.

L'esprit

« Toi… Je te reconnais... »

La forme de celui-ci ne me disait pas grand-chose et encore moins l’intonation de sa voix. Ses vêtements me faisaient penser à un moine, mais sa façon de parler ne le rappelait pas. En tout cas, pas de la façon dont les véritables croyants devraient s’exprimer.

« Oui… C’est toi… RYUKIN… »

« Tu m’as transpercé la gorge alors que je dormais… Tu m’as arraché l'œil alors que je mourrais… Tu m’as pris ma vie alors que je… que je… Où suis-je… »

« Esprit, je ne te connais point. Je suis bien Ryukin, mais si tu viens hanter mon âme d’Asura alors que je t’ai tué, tu perds ton temps. Les seuls êtres que dont j’ai pris l'œil droit n'avaient que faire de mon existence. Cet œil que je t’ai pris n’était que le miroir de ton arrogance et de ta vanité. Ses gens qui sont morts sous mes poings ne méritent pas que je ne me souvienne d’eux… Passe ton chemin, je n’ai que faire de ta présence. »

« RYUKIN… JE TE MAUDIS… Les Dieux cardinaux te puniront pour le meurtre que tu as perpétré. »

« Me punir? Nous sommes ici dans le monde d’un des Divin et pourtant… Je suis encore sous forme humaine tandis que tu n’es qu’un simple esprit. Si je suis ici, c’est que je suis venu de mon plein gré et que les Dieux ont acceptés ma présence. Si je suis ici, c’est pour transcender mon âme et ainsi devenir l’un des Asuras les plus craints du monde mortel. Alors que toi… Tu n’es plus rien. Les Dieux cardinaux se fichent des êtres comme toi. »

« NON… NON… Je suis un Moine Supérieur… Je suis quelqu’un d’important pour eux… Je suis… Je… »

« Ta mémoire te fait défaut? Tu es faible, moine supérieur. Avant ton âme, le Dieux qui régit ce monde à l’air de se nourrir de ton esprit. Bientôt, tu ne seras plus personne. Tu ne seras plus rien. Et moi, je rejoindrais ces Dieux que tu semblais tellement bien servir au point où tu n’es que nourriture pour eux… Continue ton chemin esprit… »

Sous ses paroles, la force de l’eau qui m’entourait jusqu'aux tibias devint plus forte, plus puissante. Celle-ci semblait diminuer au fur et à mesure de ma route et alors que les limites de ce monde commençaient à s'effondrer autour de moi, un nouveau Dieu Cardinal s'élevait des flots.

Un Dieu portant un visage de lanterne recouvert d’un œil. Un Dieux ayant une tête en porte d’Omamori se tenait devant moi.

« Je suis le Dieux de l’Est, Asura. Je ne souhaite pas t’accorder audience, ton âme d’Asura ne m'intéresse guère. Le pardon et l’absolution n’appartiennent pas à ton être. Va et continue ton chemin, je ne doute pas qu’un de mes frères t’accepte. »

Cardinal de l'Est

N’ayant pas voulu me recevoir, le Dieu de l’Est me laissait une nouvelle fois sur ses marchés qui n’avançaient pas. Toujours aussi loin devant moi, le monde des Dieux n’était donc pas accessible pour un simple démon comme moi. Je le comprenais enfin, après deux rencontres avec les Cardinaux. Chacun d’entre eux m'avait accueilli dans leurs sphères, mais jamais dans leur monde. Pendant que je continuais ma route pour rencontrer les deux derniers Dieu, j'espérais au fond de moi qu’un moins un des deux accepterait de me donner un fragment de son pouvoir. C’était alors qu’un nouveau monde d’un Dieu transcendait les astres pour m'accueillir en son sein.

Plusieurs sphères m’entouraient à perte de vue. Des bulles voletant au-dessus du sol de couleur rouge et opaque. Dedans, des formes d’embryons luisants semblaient éveiller et attendre. Au sol, d’innombrable artères parsemaient la terre noire et un Dieu apparaissait à l’horizon. Trois moitiés de crânes mélangés à des éventails, flottaient au-dessus de son corps. Large et puissant, celui-ci s’occupait d’un des embryons en donnant l’impression qu’il le forgeait pour un nouveau départ.

Cardinal du Nord

« Mon fils… Je suis le Dieu du Nord, celui qui crée et détruit, celui qui équilibre les mondes physiques. J’ai eu vent de ton arrivée et je suis ravi de te voir parmi nous. Le savais-tu, peu de mes créations arrivent un jour à cet endroit, le dernier fût un dénommé Ketten. Bien que j’aie implanté en lui plusieurs dons, la surprise était de mise quand il arriva dans ce monde et réussit à convaincre chacun de mes frères et moi-même de partager notre pouvoir avec lui. Tout comme toi d’ailleurs… Il me semble que tu es le premier Asura à arriver à ce stade, je t’en félicite. Les démons que je crée ont tendance à rester focalisé sur leurs vices et n’entrevoit jamais les portails semer sur leurs chemins… ou alors, ils meurent bien trop tôt pour ne serait-ce que distinguer les formes de ses portes. »

Alors que le Dieu du Nord continuait à me parler, l’embryon dont il s’occupait s’envolait à travers un portail. S’élevant lentement, celui-ci le traversa pour disparaître du monde des esprits et un autre venait se loger entre les mains du Cardinal.

« Je m’égare… Dit moi Jeune Asura Ryukin… Je me doute que tu n’es pas venu réclamer audience par simple courtoisie envers tes Dieux… Je t’écoute. »

« Dieu Cardinal du Nord, il est vrai que je ne suis pas ici pour simplement vous présenter mes salutations. Ses âmes que j’ai récoltées depuis ses années et qui m'ont permis de pénétrer votre demeure sont une offrande pour votre grâce. Vous m’avez créé, vous avez implanté en moi les graines qui font de moi qui je suis aujourd’hui et celles-ci viennent maintenant vous demander une partie de votre pouvoir. Tout comme Ketten, je veux atteindre les strates supérieures des âmes d’Asura. Devenir un démon craint et respecté par tout, un être que vous pourriez reconnaître en tant que fils et digne héritier de vos dons. »

« Hmm je vois mon fils… Mais je ne peux satisfaire tes demandes. Vois-tu je t’ai créé, je te connais mieux que toi-même, je sais ce qui habite ton âme. Rien en toi n’est équilibré dans tes décisions. Ton état même fait de toi un être abject qui prend plaisir à défaire les vies autour de toi… Je ne dis pas que tu ne peux profiter de ce plaisir, mais mes pouvoirs ne rentreront jamais en corrélation avec ton être… Je suis le créateur et le destructeur, tandis que tu ne possèdes qu’une seule facette. J’équilibre les mondes pour que celui-ci ne s’autodétruise pas et toi, mon fils, je t’ai créé pour n’être qu’un destructeur. Ta vie entière sera tournée vers ce chemin que je t’ai façonné. Ton destin est d’annihiler tes opposants et rien de plus. »

Les mots du Cardinal du Nord ne pouvaient être contrés. Il était après tout le créateur de toute chose et je ne pouvais le convaincre avec des mensonges. J’étais bel et bien un asura, un être détruisant les vies, emprisonnant les âmes et dévorant les espoirs. Jamais mon âme ne serait assez bonne pour apporter fécondité dans mon monde et ce n’était de toute façon pas ce que je voulais.

« Mais ne t’en fait pas mon fils… J’ai cru comprendre que tu n’as pas encore rencontré mon frère du Sud. Peut-être que lui t’apportera soutien… Reste à savoir jusqu' où tu es prêt à aller pour le persuader de t’aider dans ta quête de pouvoir. Retourne sur les marches de la destinée et n’hésite pas à revenir me voir un jour prochain, je prendrais toujours plaisir à recevoir mes enfants, tellement peu parviennent jusqu’ici…. »

Dans un nouveau monde, l'écho de ma marche tonnait à travers le néant. Encore un monde vaste, sans limite, sans frontières. Des corps en décomposition s'entassaient les uns derrière les autres, tous en ligne. Marchant à travers ses colonnes, je suivais le mouvement qu'exécutaient ses morceaux de chair. Leurs visages, sans expression, étaient tous creusée par le temps, putréfiés par celui-ci. Semblant attendre leurs heures, avançant pas à pas vers leurs extinctions.

Il m'avait fallu un certain temps avant de trouver autre chose que ces individus dans mon champ de vision. En face de moi, se tenait maintenant un trône dont chacun leurs tours, ces êtres s'installaient dessus pour disparaître sous les griffes du dernier Dieu Cardinal ne laissant rien qu'une légère fumée de particule s'échapper. Là, se tenant sur la stèle de pierre, le Cardinal du Sud engloutissait les corps qui s'asseyaient. De fin et long bras équipé de fines ailes grisâtres s'agrippaient à la roche. Un corps gigantesque contenant une bouche abordait l'essence même de ses victimes et se maintenant en hauteur, un long coup tenait en son bout une bouche prépondérante sans visage.

Cardinal du Sud

« Ryukin… Je t'attendais… la Clé m'a prévenu de ton arrivée dans notre monde et je suis ravi de t'accueillir sur mes terres, mais dis moi… Que viens-tu réclamer à nous autres, Dieux Cardinaux. »

« Dieu du Sud, je viens à vous pour acquérir une partie de votre pouvoir. Je souhaite m'élever en tant qu'Asura et en vos noms, devenir un Démon. »

« Bien bien… Je n'en attendais pas moins d'un fils du chaos. »

Descendant de son estale, le Cardinal venait à moi dans des tremblements. S'approchant de mon visage, sa mâchoire décorée de dents aussi acérées que les plus fines lames m'écrasait par son aura. Face à lui, je ne mesurais même pas le tiers d'une de ces canines et sans un mot, il recula pour revenir à sa place de suzerain.

« Je suis d'accord pour t'accorder une fraction de mon pouvoir… Dans les mondes physiques, je suis celui qui mène à la mort tous les êtres et tu en seras mon incarnation. À travers les dons que je t'offre, tu devras défaire les corps qui régissent ton monde et me les accorder en offrande… Tant que tu m'offriras ses gracieusetés, tu contrôleras ton corps dans les âges qui te sont dus. »

« J'ai également compris que mon frère de l'Ouest t'obervera durant ta destinée, je te lègue donc une voie vers ses prières en même temps que tu prendras ma forme… Je prendrais la chair, tu lui offriras le sang, tel est notre accord… Mais avant de t'offrir ce don, je t'impose une condition… Tu devras m'offrir durant ton existence mille et un corps… Si tu n'obtiens pas ce chiffre, ça sera le tien que je prendrais et tu m'accompagneras pour toujours, tout comme ces êtres sans âmes qui t'entourent. »

« Dieux du Sud… j'accepte votre offre. Je serais votre émissaire dans le monde mortel, je partagerais vos principes en récupérant ses corps en votre nom »

Disparaissant dans une légion de cris assourdissant, venant des cadavres en attente, je me retrouvais aux pieds de ses escaliers que j'avais franchis. Là, se trouvait la clé des portes donnant vers les sanctuaires des Dieux Cardinaux.

« Jeune Asura, ton voyage prend fin… Les Dieux ont laissés ton âme en paix et tu en ressors avec les bénédictions du Dieux du Sud et de l'Ouest… Tâche de respecter tes mots… nous nous reverrons. »

Un écran noir obcursissait alors ma vision et je repris conscience dans le temple que j'avais laissé. À première vue, rien n'avait changé autour de moi, mais une aura émanait de mon corps. Une force que je n'avais jamais ressentie auparavant, une sphère de puissance et de destruction. Le mal régnait, le chaos jubilait. En regardant mon corps, des plaques d'os recouvraient un corps translucide. Mes propres os étaient apparents et ma chair bleue. Touchant alors mon visage, une large bouche remontait le long de mon crâne, sans yeux, ni nez, ma forme s'apparentait à celui du Dieux Cardinal du Sud. Dans mon âme, je ressentais sa force et son goût prononcé pour les corps, ainsi que le goût du sang qui provenait du Dieux Cardinal de l'Ouest.

Apparence du Kenshô du Sud

Pour la première fois de ma vie d'Asura, je venais de découvrir le véritable pouvoir des Dieux Cardinaux et avec, un avenir sanguinaire s'ouvrait à moi.

Disclaimer

Pour cette histoire, je me suis inspiré des RP de Sen’sei Ketten, aussi bien pour l’histoire que pour la représentation des dieux cardinaux, celui de l’est et de l’ouest étant ceux utilisé par Ketten et celui de la clé, du Nord et du Sud étant dans la même série de dessins de l’artiste en question.

L’apparence de Ryukin est quant à lui purement un skin et n’a aucune autre fonction. L’apparence n’a pas pour but d’ajouter des effets autres que ceux indiqués dans la technique de Kensho. Pour cette apparence, j’ai repris ce qu’avaient entrepris Sen’sei Ketten et son changement physique après avoir reçu les pouvoirs des quatre cardinaux. Ryukin n’ayant reçu qu’une communion du Dieux du Sud et un léger soutien du dieu de l’ouest, celui-ci ne complète pas sa forme contrairement à Ketten. L’apparence ressemble donc beaucoup plus au dieu du sud avec un visage sans trait portant simplement une bouche et la couleur dominante du dieu de l’ouest.

L'image en question est un projet art de Kayn de League of Legend, respectant les règles sur les Avatars du forum.