Votre long voyage touchait presque à sa fin mais si près du but vous deviez vous arrêter. C’était la prudence qui vous chuchota cette idée, préférant arriver en forme que de représenter un poids mort sur un champ de bataille. Vous avez alors choisi Urahi, la capitale de l’empire du Feu, comme halte. Un choix des plus judicieux de par leur habitude aux mouvements de troupes. Donner le couvert et le coucher aux soldats, ils savaient faire.

Mais encore fallait-il se voir accepter l’entrée au sein de la citée capitale. Si pour certains l’urgence imposait la souplesse, pour d’autre la précipitation était synonyme de négligence.

Vous fûtes ainsi accueillis par deux soldats qui semblaient en tous points opposés. L’un, plus vieux, tourna rapidement son attention vers vous. Guilleret, il était content d’avoir de la visite et semblait dans son regard n’avoir qu’une envie : vous rendre service. L’autre, bien plus juvénile, se montrait déjà froid et distant, il vous toisait d’un regard pénétrant.

Dans tous les cas vous comprîtes à leur tenue qu’ils n’étaient que de simples soldats, au grade le plus bas. Et c’est le plus avenant qui entrepris de vous répondre en premier, d’une voix rendue balbutiante par l’envie de bien faire.

Soldat vétéran - « Oh ! Oui ! Une équipe est déjà partie pour soutenir notre voisin de la Terre. Je vous en prie, nous allons vous accompagner et vous fournir tout ce qu’il vous faut pour que vous puissiez reprendre la route au plus vite et dans les meilleures conditions. »

Il s’écarta et tendit le bras dans une direction qu’il vous invitait à prendre. Ça paraissait si simple, de rentrer dans la capitale du Feu. Ça aurait pu, sans compter sur l’excès de zèle de la jeunesse ambitieuse.

Jeune soldat - « Attendez un peu. »

La paume de la main tendue vers vous, le plus jeune soldat s’exprima. D’une voix aussi froide que vous auriez pu imaginer pour lui. Son aîné se stoppa, son regard en dit long, comme s’il était tantôt habitué tantôt exténué du comportement de son pair.

Jeune soldat - « Urgence ou pas vous comprendrez qu’on ne peut pas laisser entrer n’importe qui comme ça. Commencez par donner vos identités s’il vous plaît. Comprenez, la sécurité de Urahi s’est vue trop de fois ébranlée par la négligence de ses gardes. »

Ses quelques tournures de politesse ne suffirent pas à atténuer son ton agressif. Un regard supplémentaire accusateur vers son camarade vint ponctuer sa phrase. Quant au vétéran, il vous échangea un regard qui semblait désolé, mais il ne montra aucune opposition à son camarade.

Ainsi, vous voici bloqués à l’entrée, à devoir révéler vos identités. Mais cela sera-t-il suffisant ?

Résumé:

Heureusement pour vous, mais malheureusement pour lui, vous répondirent au jeune soldat sans faire d’histoire. Donnant simplement votre identité comme demandé ce dernier vous toisa d’un air à demi-satisfait et sorti un calpin pour noter les noms lettre par lettre, méticuleusement.

Après que ce dernier n’ait lu à plusieurs reprises les noms écris sur son calpin vous comprirent que vous aviez à faire à un pro du zèle. Un dicton disait que quand c’était trop simple c’était trop beau, ce dernier le prenait au pied de la lettre. Vous comprîtes alors qu’il vous faudrait encore quelques minutes, au bas mot, avant de pouvoir continuer votre route. Car le soldat, éternel insatisfait, vous regarda à plusieurs reprises encore, scrutant chaque détail de votre tenu et regardant de nouveau les noms écris, comme si un indice allait apparaître. Pourtant il les avait vu, ces bandeaux Kirijins que vous arborez et ce symbole appartenant au clan Yuki, mais tout ça ne semblait pas lui suffire. Il cherchait ardemment quelque chose, mais quoi ?

Jeune soldat - « Hum Yuki vous dites… »

Ce silence qui planait pendant que le soldat vous épiait centimètre par centimètre devenait très gênant. Même l’autre soldat ne savait plus où se mettre et semblait vous lancer des regards qui semblait indiquer qu’il était désolé. Tout cela semblait bien vous laisser penser qu’il n’était pas à son coup d’essai concernant ce genre de numéro. Finalement, il prit enfin la parole mais toujours pas pour la chose que vous attendiez.

Jeune soldat - « Prouvez que vous êtes Yuki, formez quelque chose avec de la glace… N’importe quoi. »

Encore une demande. Encore plus intrusive cette fois. Il croisa ses bras et commença à tapoter du pied sur le sol, rien de plus agaçant en plus de son comportement très impératif. Cherchait-il à vous provoquer, espérant une quelconque réaction ?

Serait-ce la dernière demande ? Si vous vous exécutiez finirait-il par enfin vous laisser passer ? Le soldat plus âgé soupira une nouvelle fois, à plein poumon, mais n’intervint pas plus qu’avant.

Où s’arrêterait-il, pourriez-vous passer un jour ? Un seul moyen de le savoir….

Plus que seulement répondre à la requête du soldat vous allâtes bien au-delà. Si effectivement le fait de modéliser la glace ne prouvait pas grand-chose ce fut cette ultime preuve qui fit sourire le vieux soldat. Pourquoi ce sourire ? Vous ne pourriez jamais en avoir le cœur net, mais il semblait narquois. Comme si avec votre démonstration vous veniez de retirer toute espoir au jeune soldat pour réussir dans sa quête quelle qu’elle soit.

Ce dernier quant à lui eut un sourire plus crispé. Il se savait piégé. Pourtant le piéger n’était pas votre but, vous ne faisiez que répondre à sa demande légitime. Mais allez savoir ce qu’il avait en tête. Il réfléchit une seconde mais ne voyait plus de solution, vous veniez de lui retirer toute l’eau à son moulin, ce dernier se retrouvant immobile sans possibilité d’être relancé sans éveiller de trop lourds soupçons.

Jeune soldat - « Hum… Je ne connais aucune de ces personnes… »

C’était vrai. Pas vraiment un manque de culture de par-delà les frontières de ne pas connaître ses visages mais les noms lui évoquèrent bien entendus quelque chose. Il s’empressa de regarda le registre des entrées et y vit bien les noms des envoyés de l’Eau, ils n’étaient pas encore partis. Nul doute que s’il refusé une fois de plus la chose la plus logique aurait été de faire venir ces Shinobis… Et là, il aurait sans doute eu des ennuis. De surcroit, et ce qui scellait leur sort, très peu de personne, encore plus extérieures, ne devaient être au courant d’une telle présence au sein du Feu.

Jeune soldat - « Bon… »

Dépité, il n’avait ainsi plus d’autres choix que de vous accepter l’entrée au sein de la citée capitale. Ce ne serait pas en ce jour qu’il referait son petit numéro jusqu’à la fin et cela sembla soulager son aîné qui ne semblait l’avoir vu que trop de fois.

Jeune soldat - « Vous pouvez passer. »

Ces mots semblèrent lui irriter la gorge mais force était de constater pour lui qu’il ne pouvait plus rien dire pour douter de votre légitimité à entrer. Ce fut d’un plus grand sourire que l’autre soldat ajouta :

Soldat vétéran - « Passez un agréable séjour au sein de Urahi. »

Et vous voilà pénétrant dans la fameuse cité afin de pouvoir vous reposer à votre guise.

Spoiler: