Evacuation hâtive Sous l’ordre de Chiwa Aimi, vous êtes responsables avec les autres Shinobis de l’organisation de l’évacuation des civils vers le port de Kuri situé au nord-est d’Iwa. Vous devez préparer les vivres et avertir les villageois de ce qu’il se passe, en veillant à ne pas créer la panique chez les plus craintifs. Il faudra par la suite utiliser les tunnels et les montagnes pour avancer discrètement. Une fois au port, vous devrez attendre les consignes afin de savoir s’il est nécessaire de prendre les voiles ou non.

Alerter les civils de l’évacuation en évitant toute effusion de panique.
Préparer les vivres/affaires/armes si nécessaire.
Prendre le chemin par les tunnels et les montagnes.
Facultatif : Établir un camp à l'abri des regards pour les blesses et installer des tentes.
Surveiller les civils au port et aider les ouvriers à préparer les embarcations.
Facultatif : prévenir les autres villages sur le chemin, mais risque de devoir faire un détour et de perdre du temps et de la discrétion.

Une mission d’importance capitale reposait dans le creux de son unique main.
C’est avec un léger pincement au cœur que l’Ando se voyait dans l’obligation de remettre à plus tard les fatidiques retrouvailles avec son mentor. Jouant avec le parchemin qu’il venait à peine de lire, il en venait à la conclusion qu’il n’avait d’autre choix. Yanosa resterait en vie, il en était certain… mais pour l’instant, le scarifier devait se montrer à la hauteur de la tâche.

Malgré la perte de son bras gauche, celle qu’il comprenait être la nouvelle ombre de la roche venait de lui remettre un ordre qui pourrait impacterait la vie de milliers de personnes... En tant que soldat, son devoir était à l’effigie de ses deux montagnes et même si son cœur était déchiré par les récentes nouvelles, il savait ce qu’il devait faire. Il n’était pas du tout inutile finalement, du moins, c’est ce qu’il comprit en voyant l’importance de la tâche qu’on lui accordait. La missive mémorisée, il la rangea dans un étui à cet effet au niveau de sa ceinture, puis de son unique main caressa la barbe naissante sur son menton, son regard trouva son reflet dans la vitre qui le séparait de dizaine de ninjas déjà en mouvement, exécutant les ordres précis que leur dictait leur nouvelle dirigeante. Ce léger moment lui fit réaliser à quel point les derniers mois avait été rudes, non pas seulement sur son amputation, mais sur son apparence en général, ses cheveux n’avaient pas été noués depuis des lustres, la barbe habitait son vissage au point ou lui-même peinait à se reconnaître et s’était sans parler de ses crevasses qui s’était formées sous ses yeux.

L’ombre de lui même. Songea-t-il, en quittant l’académie pour rejoindre le reste de l’expédition à l’extérieur, déjà curieux de voir avec qui il devrait orchestrer la fuite d’une … nation.

Aux dires de ce jeune Haru, le sang d’Amagawa ne fit qu’un tour. Il ne l’avait jamais vue auparavant et cela ne pouvait signifier qu’une chose. Un nouveau. Un jeunot qui ne savait pas tenir sa langue. Il se revoyait un instant, hâtif de pouvoir lui aussi faire ses preuves dans un passé pas si lointain, mais la différence d’âge ne restait que conséquente, c’était non seulement un manque de respect envers un pair, mais une faute au niveau de sa séniorité. Ses yeux se posèrent alors sur lui, d’un œil habitué il visualisa la signature chakratique de ce jeune Hyuga qui malgré son jeune âge, n’avait pas encore l’étoffe de ceux qui porte d’ordinaire ses masques.

-dommage, murmurât-il pour lui même en injectant du chakra dans ses pieds. Tu serviras d’exemple.

Et d’un bond véloce, la masse sombre se retrouva derrière le jeune homme, ne lui laissant même pas le temps d’activer ses précieuses pupilles, l’Ando lui balaya les jambes au passage, puis posa la pointe de son fourreau sur le torse de son nouvel ami.

D’une voix nette et puissante, il déglutit sa rage. Devant lui, une vingtaine de ninjas, sans l’ombre d’un doute vouée à l’échec dans la cohue du moment.

-ÉCOUTEZ-MOI BIEN ! ET QUE ÇA VOUS SERVE DE LEÇONS, NOUS SOMMES ICI POUR ORGANISER L’ÉVACUATION DE NOTRE NATION, NOUS SOMMES DES SOLDATS, DES NINJAS. JE VEUX DIX HOMMES POUR RATISSER LES QUARTIERS COMMERÇANTS, DIRIGER LES FEMMES ET LES ENFANTS VERS LES TUNNELS, JE VEUX QUE CHAQUE HOMME CAPABLE DE COMBATTRE SOIT AFFECTÉ À DES GROUPES EN DIRECTION DU PORT DE KURI. LES DIX AUTRES PARTEZ FAIRE LA MÊME CHOSE DANS LES QUARTIERS CLANIQUES ET D’HABITATION ET SI QUELQU’UN D’AUTRE À UN PROBLÈME AVEC MON SEUL BRAS QU’ILS LE DISENT MAINTENANT. SINON, QU’UN RESPONSABLE PAR ÉQUIPE ME REJOIGNE ICI UNE FOIS SON QUARTIER TERMINÉ. ROMPER !

Marquant une pause, l’homme au bras unique retira sa prise de sur son jeune ami tout en regardant les autres ninjas se mettre au travail, quelque peut rassurer que quelqu’un décide d’organiser le tout, d’autre plaignait celui qui avait dû servir d’exemple, mais tous ceux connaissant Amagawa savait comment il avait perdu son membre…

-Toi, tu restes avec moi, tu as eu ta première leçon, ne jamais se fier aux apparences. Petit, c’est à un dieu dont nous avons à faire, au cas ou tu n’aurais pas vue les quartiers détruits par cette calamité, nous n’avons pas de temps à perdre. J’ose croire que notre Ombre t’aura mis dans cette unité avec une bonne raison et j’espère que ce n’est pas là un test pour ma patience.

Soufflant, le scarifier radoucit son ton, puis tendit l’objet qui avait créé toute cette situation vers son acolyte, sa main.

-Je suis Ando Amagawa, relève-toi, nous avons l’hôpital et la caserne à vider. Aussi, je ne le dirais qu’une fois, j’ai sacrifié cette main pour le bien de cette nation et que je n’hésiterais pas à recommencer. Je te laisser cogiter sur la relation que tu veux entretenir avec moi, ma main, haha. Arrête de rêvasser, c’est la guerre petit.

Puis, une fois le jeune remis sur pied, il prit la direction de l’hôpital. Seule la réaction de ce Haru dicterait la suite de leur relation, mais certainement cette claque au visage serait dure à surmonter, aussi dure que son entrée dans la triste réalité qu’était la vie d’un Shinobi.

Résumé:

Amagawa avait tout écouté, mais se retourner revenait à donner l’attention attendue par Haru, chose qu’il s’interdisait en maudissant l’énergie débordante du jeune homme. Un ninja ne se doit-il pas d’être discret ? Il roulait les yeux en repensant aux quelques Genins chez qui se syndrome, mélange d’inexpérience et d’insouciance s’était rependue comme de la poudre à canon.

Une fois le monologue du jeune héros terminé, le duo arriva devant l’hôpital. D’un pas leste, le scarifier fit volte-face pour recevoir la main tendue de son binôme. N’avait-il pas compris ? Il n’était pas temps de jouer. D’un regard enflammé, le brun dévisagea son junior en le laissant en plan.

-Si tu tiens à ta langue, fais attention à tes paroles. Me traiter d’infirme ne fait que renforcer l’image d’un enfant pourri et gâter ayant grandi entre les murs dorés de sa maison clanique.

Marquant une pause, l’Ando se dit qu’il savait de quoi il parlait, dans un lointain passé il avait été cet enfant débordant d’énergie. Fils de noble dont le nom n’était plus qu’un souvenir, son clan s’était fait décimer alors que le dieu singe s’attaquait à Iwa pour la première fois. Depuis, des dizaines de Shinobis, tous grades confondus avait polie la pierre brute qu’il avait été en un homme plus solide. S’il devait choisir, il se comparerait à de l’onyx, ou même peut-être une pierre volcanique, mais la réalité le ramenait à la raison.

-Sache qu’au final, seuls tes actes seront remémorés, mais qu’en attendant tu peux descendre d’un cran. Deuxième leçon : En mission, chaque seconde est importante, réfléchit, calcule, pense, mais ne laisse pas ton stress parler pour toi. Aie un coup d’avance sur la situation.

Retournant vers l’entrée, il invitait son compagnon à le suivre d’un geste de la main.

-Je t’ai amené ici pour une raison, j’ai longuement offert de mon temps ici entre les missions et c’est toujours un bon rappel à l’ordre quand on voit dans les yeux d’un frère cette émotion qui ne s’explique pas. Ici, nous aurons à organiser des spécialistes, mais aussi des blessés, la vie de certaines personnes pourra être mise en jeu, c’est pourquoi je veux que tu t’occupes de diviser les médecins disponibles, nous aurons besoin d’unité ici pour ceux ne pouvant pas être déplacés et malheureusement ils partiront les derniers et seulement s’il le faut. D’autres unités seront nécessaires pour s’assurer que tout le monde n’arrive en un seul morceau au port. L’aide de professionnel pourra nous être utile.

Stoppant net devant le bureau de la réception, Amagawa posa sa main sur l’épaule d’Haru.

-Fais preuve de patience, tu ne pourras pas crier sur les médecins et encore moins sur les patients, je te laisse dix minutes pour faire l’aile est, je m’occupe du reste. Donne-leur le même point de rendez-vous qu’aux autres et n’oublie pas, nous ne forçons personne, mais tout le monde au village à reçu les instructions en cas d’évacuation, ils comprendront. Aller soldat.

Une fois ça partit de l’hôpital terminé, l’Ando rejoint le point de rendez-vous. Sachant que plusieurs blessés ne pourraient quitter le village qu’au risque de perdre leurs vies, il indiqua à un autre ninja la procédure à suivre. Le tout dans la logique, des équipes avait déjà commencé à revenir, certain quartier était déjà en direction de la montagne et le point positif résidait dans l’expérience passée des survivants. Tous comprenaient que le dieu singe pouvait revenir et seuls les plus fous osait croire qu’il ne le ferait jamais. L’organisation avait donc pris place, le scénario avait été répété, que ce soit avec les enfants ou les civils, tous suivaient les ordres des Shinobis postés aux endroits stratégiques pour effectuer l’évacuation. Jusqu’ici, aucun problème n’était à signaler, mais un mauvais sentiment continuait de planer comme un rapace le ferait avec un animal affaibli.

Le temps s’écoulait, si bien que le moment arriva ou le scarifier se demandait ou était donc passé Haru, il termina de donner les directives au ninja s’occupant du quartier des commerces et de sa main unique, se massait les tempes en l’imaginant accompagner une vieille dame. Pauvre gamin, ne comprenait-il pas que la vitesse était la clé dans cette évacuation ? Haru avait été catégorisé comme un enfant trop gentil, qui un jour comprendrait que tout n’était pas qu’arc-en-ciel et ramens… Un autre ninja revenait pour faire son rapport, Amagawa lui agrippa alors l’épaule et lui murmura.

-Hyuga, petit avec un masque, il est dans l’aile est de l’hôpital, une fois revenue ici, dit lui que nous sommes partis pour le port et dicte lui de nous rejoindre. Je te laisse t’occuper des autres unités Sasaki. Il ne reste que deux quartiers habitables pour que le compte soit bon, ensuite ferme la marche vers les tunnels.

-Entendu.

En réalité c’était pour protéger le jeune masqué qu’il devrait s’en séparer, car le manchot ne le sentait pas prêt et il n’avait pas besoin d’autres raisons. Ainsi, d’une pierre deux coups, il s’assurait de se l’enlever des pattes, mais aussi de lui donner la chance de grandir. Un jour il fera un bon ninja, d’ici là, préservons son innocence encore un moment ne serait qu’un pâle cadeau en comparaison du reste. Songeât-il tout en prenant la direction des portes du village où s’organisait une équipe de volontaire contre le dieu singe. Ces hommes et femmes n’ayant eu la chance de partir dans la première vague s’étaient amassés, certains avaient même probablement déjà commencé à parcourir le chemin en direction de l’affrontement.

Dans son cas, il voulait simplement s’assurer d’une dernière chose avant de prendre le chemin du port.

Les ninjas s'exécutaient, sans savoir où en était l'opération du dieu singe, mais tous connaissaient les conséquences de leurs choix. Motivé par la seule idée de survivre, le village se vida tranquillement, ne laissant qu'en réserve les plus à risque et les volontaires ayant pris leur poste de garde. Du premier point de contrôle, Amagawa était penché sur une carte de la région et rayais les points confirmés de la pointe d'un kunai. Prendre le leadership n'était pas son intention originale, il aurait tout fait pour de ses propres yeux confirmer l'état de Yanosa et des autres, mais l'ombre avait décidé autrement et tant que son bandeau signifierait quelque chose, il se devait obéissance.

Dans l'optique de ne rien manquer, plusieurs ninjas avaient été renvoyés pour une dernière ronde, sans refaire le même quartier sous peine de bâcler le travail. Une équipe attendait en direction de l'endroit où le combat avait lieu, ils seraient là pour aider dans le cas d'une retraite. D'autres aidaient à rejoindre les tunnels et voilà qu'on lui confirmait que l'hôpital avait été pris en charge. Songeur, le balafré se demandait si cette petite expérience avait suffi à ramener le jeune masqué sur terre.

Il ne restait plus qu'à attendre le signal, est-ce que tous ses efforts seraient nécessaires ? Il espérait de tout coeur ne pas avoir à lui-même rejoindre le port. Enfin, il comptait les secondes, fraction de minutes qui semblait s'être transformée en éternité stagnante. Aimi avait dit qu'elle leur enverrait des directives et lui-même ne pourrait pas rester au village indéfiniment, mais comme un veilleur, il partirait en dernier.

Un homme lui confirma l'évacuation de tout l'est du village, quelques minutes plus tard, c'était le tour de l'ouest.

Est-ce qu'un signe leur serait donné ? Devrait-il partir organiser les gens au port, ou seraient-ils bien pris en charge par ses confrères ?

Seul l'avenir leur dicterait.

Face à l’inconnu, le balafré en arriva à l’inévitable. Il était temps de terminer ce qu’on lui avait tâché de faire. Tournant les talons, il prit la direction des autres avant lui. Dans un saut quasiment inaudible, sa silhouette disparut du rempart le séparant de cette bataille à la fois décisive et lointaine.

Les civils avaient été évacués, l’ordre inculqué par les tactiques guerriers et guerrières des deux montagnes y avait d’ailleurs joué pour la majeure partie de cette première réussite. Les groupes avaient tous terminé leur tâche dans un ordre logique pour la suite du plan. De ses groupes, deux avait été mandaté de s’occuper des vivres et des armes, car une nation ne survie pas d’amour et d’eau fraiche. Bien entendu, tout n’avait pu être emporté, car la rapidité d’exécution primait sur la catastrophe qui pesait telle une épée de Damoclès sur leur tête.

La suite des choses n’était que pure logique, fuir par les tunnels et les montagnes était la seule façon de minimiser les risques. Chaque chemin avait d’abord été emprunté par un gradé ayant connaissance du terrain et de la gestion des troupes, ensuite plusieurs ninjas avait été répartie entre les groupes pour accompagner ceux dans le besoin, car dans l’idée, personne ne serait abandonné à ce dieu singe.

Haru avait été envoyé avec ses mêmes groupes, dans le but d’organiser, ou même d’essayer d’imposer un semblant de camp, car même si la tâche sonnait comme impossible, le port ne serait pas une place adéquate pour loger une nation. Les ordres avait donc été clairs : Là-bas, il devrait sécurisé un périmètre facilitant la discrétion, y installer les blessés et les tentes en attente de plus d’information.

Comme le jeune Genin n’avait pas réussi à démontrer son sérieux à son mentor, l’estropier avait également confié cette même mission à une autre équipe, car dans le meilleur des scénarios, plusieurs entrepôts pourraient être convertis en base d’opération temporaire.

De son côté, resté d’abord en retrait lui permis de rattraper les groupes tout en s’assurant que personne n’ait eu de difficulté à parvenir jusqu’au port. Une fois sur place, l’Ando s’occupa de calmer les quelques groupes ayant du mal à gérer leur stress, puis divisa les tâches les plus simples pour occuper les esprits les plus frivoles. De là, plusieurs équipes commencèrent à préparer les embarcations, alors que des contremaitres furent nommés pour gérer les gens, civils ou Shinobis.

Ainsi se clôturait la lourde tâche qu’on lui avait confiée.

Triste d’avoir perdu la trace du jeune hyuga, le manchot qui tout en rédigent son rapport de mission dans la tour d’un phare, n’épargna pas ses mots pour décrire la disparition de cette ressource. Était-il les yeux d’une unité ou nation ennemis ? Quelqu’un d’autre devrait trouver réponse à cette question.

Regardant le plafond alors que ses pieds croisés sur son bureau lui permettaient d’obtenir un support pour le rapport sur ses genoux, Amagawa priait pour la survie des siens en maudissant son membre fantôme.