Hiver an 205, dans la province du Clan Satsuma, Campement du Fukyuu,

Les samouraïs dans ce campement dédié à la troupe du Fukyuu, s'entraînaient sans relâche. Depuis le dernier recrutement, toutes les journées étaient dédiées aux entraînements. Un programme drastique était appliqué aux nouveaux qui pour la plupart sont des paysans sans aucun savoir faire véritable quant au maniement des lames ou des arcs. Non seulement, il fallait les entraîner mais aussi investir ou s'arranger à subtiliser ou à gagner au combat de nouvelles armes afin d'être toujours certain du stock d'arme à la disposition du Fukyuu. Tout un programme donc dans lequel s'investissaient jour et nuit les membres de la troupe ainsi que leurs leaders. Hitsugaya, devenu un des leaders de la troupe, un bras droit en réalité, depuis la grande bataille qu'il avait livré contre les cavaliers Chikori il y a de cela quelques semaines maintenant, avait reçu la consigne d’entraîner les troupes avec l'appui du champion de la troupe : Shushioka Zanzu.

Hitsugaya était exactement en train d'aiguiser sa lame tandis qu'il jetait un œil inquiet aux mouvements des nouvelles recrues. Celles-ci étaient en train d'être entraînées aux mouvements basiques d'attaque au katana et au maniement de l'arc. Plusieurs tests avaient été réalisés et ceux-ci avaient permis de désigner quelle recrue était plus à l'aise avec telle ou telle arme. Les mouvements des hommes et des femmes armés de katanas à la lame émoussée, frappaient des pantins de paille en faisant mine de répéter des enchaînements. Les autres, eux tentaient d'atteindre leurs cibles en visant juste à une distance appréciable. La formation des archers était plus longue, plus ardue. Ceux-ci formaient une ressource rare qu'il fallait choyer et protéger au combat.

L'ambiance dans le campement était telle l'ambiance d'une fourmilière dans une journée pleine en attente de quelque chose de précis. Pour la nouvelle venue et sa fille, peut-être était-il difficile de savoir exactement quoi et pourtant, il apparaissait assez clairement à quiconque savait lire un tant soit peu dans les actions d'ensemble des hommes, que le Fukyuu était en plein dans des préparatifs guerrier. La troupe était en réalité ainsi, quasiment toujours sur le pied de guerre quand bien même ce curseur pouvait varier selon les événements du repos général à la préparation active au combat en passant par la préparation passive. A ce stade le Fukyuu était bien au dernier stade car il se savait déjà en guerre. N'avaient-ils pas allumé les premières mèches ?

Alors qu'il continuait d'aiguiser sa lame, un samouraï vint l'interrompre dans sa besogne. A priori, deux nouvelles avaient été recrutées par le Champion Zanzu. Il fallait les accueillir. Hitsugaya redressa la tête et porta une attention particulière au messager puis d'un hochement de tête lui fit comprendre qu'il avait parfaitement saisi le message. Il se leva et avant de tourner les talons, lança un message d'encouragement aux recrues en leur intimant de poursuivre avec ardeur leur entrainement. Puis il se déplaça en suivant le messager, jusqu'à l'endroit où le duo était supposé se trouver. Parvenu à celles-ci, le Satsuma s'approcha d'eux de toute et avec tout le charisme que pouvait lui conférer sa carrure et de sa voix rauque regard dur tonna tout en scrutant les nouveaux-venus :

_ Alors c'est vous les nouvelles ? Questionna t-il et pourtant sans leur laisser le temps de placer un mot, il se présenta le premier :
_ Hitsugaya ! Lieutenant du Fukyuu !
_ Qu'est-ce qui motive ce besoin de vous enrôler ici au Fukyuu ? Questionna t'il sans détours.

Dans le camp de mercenaire, du groupe Fukyuu, tout le monde se démène pour progresser. Certains se consacrent aux arts samouraïs, voulant manier le sabre tel un maître, d’autres préfèrent l’archerie, pouvant soutenir de loin ses alliés, le reste lui améliore sa condition physique en général, afin d’être prêt à attaquer, ou bien se défendre, comme ce fut le cas précédemment. Enfin, tout le monde n’est pas vraiment dans cette optique, du moins, dans le présent actuelle. Alors qu’un tournant prend enfin place dans sa vie, le jeune garçon explosif se morfond, allongé sur le dos telle une bête mourante. Son ami est à ses côtés, tentant que le ramener à la raison, tandis que le rouquin agite les bras tel un enfant en crise, ne semblant pas content de la situation.

« Allons Anzaï… Je comprends que c’est fatigant d’étudier, mais si tu veux parfaire ta maîtrise du Ninjutsu, il faut bien que tu t’y mettes plus que ça.

- Mais c’est tellement ennuyant ! Les autres sont entrain de se renforcer physiquement, comme de vrai guerrier, mais moi, je dois lire des bouquins et faire des signes ? Je sais bien que je ne m’améliorerai pas si je n’apprends pas, mais il n’y a pas un moyen plus sympa de le faire ?

- L’apprentissage de cet art demande rigueur et concentration, de bonnes qualités, que tu ne trouves pas forcément dans tes entraînements au corps, vu que tu ne souhaites que faire ton bourrin. Cela ne fera que te renforcer mentalement, en plus d’obtenir de nouvelles techniques et donc des nouvelles possibilités au combat ! »

Les yeux d’Agata s’émerveille en imaginant le potentiel que peut atteindre son ami, tout ça grâce à une étude du Ninjutsu et de ses habilités. Pourtant, ce n’est pas le cas du jeune dépité, qui en profite pour sortir en douce de la chambre. A présent à l’extérieur, mais toujours à l’intérieur du campement, il peut entendre les cris d’acharnements et du fer s’entrechoquant. Il continue alors sa fuite, allant observer les nouvelles recrues. Il se pose puis de temps en temps, se met à rire ouvertement de ceux qui échoue, provoquant la colère des instructeurs qui cherchent alors à sévir. Course poursuite engagée, l’agilité d’un Bakuhatsu n’est pas à sous-estimer, parvenant aisément à se prendre la fuite par les airs, pour ensuite se dissimuler parmi les différentes tentes et les bâtiments. Il entre alors par une porte coulissante, se cachant de la vue de tous, mais entendant de multiples pas, sûrement ceux à la fois des pratiquants moqués et de l’instructeur en colère. Il va alors de pièce en pièce, rapidement, ne voulant en aucun cas être retrouvé par ses poursuivants. C’est alors qu’il tombe dans une énième pièce, surprenant le Borgne, une femme et une fille, tranquillement installés pour discuter.

Débarquant tel un animal sauvage en fuite de ses chasseurs, puis surpris de tomber sur l’un de ses camarades, Anzaï perd son appui et finit sa course sur la table entre les invités et l’hôte. Malgré le poids léger qu’est le garçon, le mobilier ne tient pas le choc et se brise. Une sacrée scène pour ces deux personnes fraîchement arrivées et questionnées par le Lieutenant de la bande.

« Hé, salut Hitsugaya ! Haha, désolé de déranger. Bonjour à vous aussi, mesdames. Bienvenue chez nous ! » sort-il, tout en étant allongé sur le ventre sur les restes de la table, tournant la tête à gauche, puis à droite pour faire les salutations à chacun.