La morsure hivernale rongeait peu à peu la volonté du matelot qui surveillait les passages des différents dockers, marchands et voyageurs en cette matinée particulièrement froide sur le port Naragasa. De garde, le garde-côte se reprit bien vite dans sa posture lorsque le groupe d'anciens du clan des Sabreurs fit son entrée sur les quais. L'expérience et l'aura d'assurance qui se dégageait d'eux, cette noblesse visible à leur démarche, leurs tenues soignées pour la cérémonie qui allait avoir lieu, tout ceci imposait le respect sans même qu'il ait à été demandé.

Le groupe armé notamment de tambourins en plus de leurs habituels katanas grimpa ainsi sur le pont du navire qui allait les amener jusqu'à l'île d'Ue et salua l'équipage, peu avant que Misaki n'arrive. Dès qu'elle serait là, le navire lèverait l'ancre et partirait pour atteindre en quelques heures sa destination après une traversée qui ne serait pas de tout repos pour l'équipage face au vent que Zéphyr semblait s'efforcer de maintenir agacé.

Pourtant, malgré des présages qui pouvaient être inquiétants pour les esprits les plus superstitieux, tout se déroula sans accrocs et l'embarcation fit sa traversée sans soucis jusqu'à accoster sur le port d'Ue.

Le plus ancien des Sabreurs prit alors le devant de la marche, invitant d'un geste la jeune Yuki à suivre le mouvement sur l'île.


« Nous devrions être de retour d'ici quelques heures. » lança-t-il simplement au capitaine qui hocha la tête.

Ce n'était pas la première fois que le navigateur amenait une équipe du clan jusqu'ici, et s'il ignorait ce qu'il se passait exactement une fois à terre, il avait une bonne idée du temps qu'il faudrait au groupe pour revenir. Il fit simplement un signe au vieil homme pour lui confirmer son accord avant de se retourner vers ses hommes pour les inviter à prendre quelques heures de pause et d'aller profiter de la taverne qui tentait tant bien que mal de se monter ici bas.

L'ancien quant à lui guida son groupe à travers les sentiers qui s'écartaient de la civilisation pour s'enfoncer dans l'île jusqu'à un chemin discret qui bifurqua vers une plage dissimulée de la côte par une petite crique, là où tout semblait naturellement aménagé pour accueillir la cérémonie.

« Yuki Misaki, il est l'heure pour toi d'affronter le jugement de tes lames. Montre-toi digne, montre-toi imperturbable, montre-toi forte. En ce jour, affronte l'Épreuve et deviens la maîtresse de tes lames. Puisses-tu devenir entièrement l'une des nôtre et rejoindre l'élite, rejoindre les Sabreurs. »

Ressortant du cercle de pierres incrustées dans la plage de sable humide dans lequel il avait invité l'aspirante à se placer, il fit alors le signe aux autres anciens de commencer la cérémonie.

Placés autour de l'aire circulaire, les tambourins s'agitèrent, accompagnant les chants gutturaux qui s'élevaient dans les airs.

L'Épreuve des lames commençait, et avec elle, le jugement des capacités de Misaki par ses deux armes.

Spoiler:

Ce RP fait lourdement référence à celui-çi : https://www.ascentofshinobi.com/t11674-qui-veut-gagner-des-takoyaki-pv-misaki-mayumi


Ainsi, son regard porté vers l’horizon. L’enfant de la glace regardait le navire de la cité de la brume quitter cette île qui en était pourtant l’une de ses perles. Porté jusqu’aux plages qui la bordaient, l’enfant des terres enneigées avait dû attendre que ceux qui l'avaient mené jusqu’ici quitte complètement l’endroit. En décidant de suivre les pas des sabreurs, elle avait visiblement accepté d’être délaissée sur l’île la plus dangereuse de l'archipel.

Devant elle se tenait un cercle de pierre. En son sein, elle en valsait son regard céruléen. L’anxiété de l’enfant des glaces était à son paroxysme. Elle n’avait pas été aussi stressée depuis sa rencontre avec la femme serpent qui avait marquée l’être qu’elle était jusqu’ici. Un être né dans le clan Hysko et qui avait malencontreusement péri des mains de Tokage… dû aux affronts de la vague de renouveau appelé : "Résonance".

Si seulement elle savait que, jusqu’ici, elle n’était qu’une proie face aux deux esprits des sabres qu’elle portait à sa droite. Victime de cette réalité, elle avait d’ores et déjà oublié qu’elle s’était assise au coeur du cercle de pierre. Ce qu’elle percevait comme réalité n’était d’ores et déjà, qu’une illusion. Elle avait commencé ce qui ne pouvait qu’être la méditation la plus dangereuse de son existence, Misaki était prise au piège… Et elle ne s’en rendait même pas comptés.

Ainsi, déconnectée de la réalité, la pauvre Paniquée ne voyait qu’en ses actuelles visions une ultime vérité. Prisonnière au coeur de son imaginaire particulièrement florissant, elle n’était que la victime des deux esprits. Au centre de l’attention, soyons clair que quelques minutes venaient de passer pour Misaki, mais qu’en réalité… Perdu dans les abysses de ses propres inquiétudes… Fuzen, l’esprit dévoreur, venait d’engloutir plusieurs heures de sa vie.

"... Tu vois bien qu’elle est incapable de se défendre."

Disait-il… l’esprit de la bénédiction ; Fuse. Et pourtant, malgré l’impression de faiblesse que nourrisait Misaki, elle n’était plus la même femme qu’avait dû connaître Fuzen à l’époque. Si elle venait d'harper quelques heures de sa vie, ce n’était que pour piéger le loup - fuzen - dans un sentiment de contrôle. Misaki était une femme de patience. Elle l’avait démontré lors de la signature de son pacte Kuchiyose…

Elle le montrerait face à la domination de non pas un, mais deux esprits…

[Misaki] - Je me doutais bien que je te ferais sortir, Fuzen. Tôt où tard.

Répliquait-elle d'un sourire pourtant très léger. Ryûken avait échangé sur la personnalité des lames qu’il arborait. Un très court échange qui avait pourtant été capté en détails par la Yuki.

[Misaki] - Écraste-toi.

Ordonnait-elle.

[Misaki] - Je ne suis plus celle que tu as connu…

Déclarait-elle, confiante.

"Gamine. Tu sera toujours la faiblarde que j’ai dominé"

Ses mots étaient pourtant lourds de vérité. Dans son affrontement contre Ryûken, alors qu’il avait véritablement usé de la puissance de ses lames, Fuzen s’était nourri de tout ce qu’était Misaki. Il avait fait naître la terreure dans sa faiblarde psyché, par le biais d’un genjutsu, et il s’était nourri de son corps, par le biais d’une malédiction.

[Misaki] - Dominé ? Ne te sent pas aussi… absolu… Fuzen. Tu penses sincèrement que j’ai usée de toute ma puissance… ce jour-là ?

Elle faisait référence à cet ultime entraînement qui avait scellé son destin en tant que Yuki… mais aussi en tant qu’amoureuse d’une femme condamné.

[Misaki] - J’ai perdu ce jour-là simplement parce que je refuse d’utiliser toute la puissance de mon chakra… De mon Hyôton… Dans un vulgaire entraînement… Jamais je ne blesserais des citoyens de la brume.

Dirigeait-elle en direction de l’esprit qui n’avait qu’offert que quelques mots jusqu’ici.

"MENSONGE" Hurlait-il en mordrant dans sa psyché.
[Misaki] - FUZEN. LES ÉCLATS QU’À ENDURÉ RYÛKEN CE JOUR-LÀ, ÉTAIT-IL TRANCHANT OU BIEN… ÉTAIENT-ILS… AFFAIBLIT ?

Impossible pour l’esprit de poser son regard dans les souvenirs de son prédécesseur sans percevoir les stalagmites de la Yuki. Des éclats de glace qu’elle avait volontairement arrondis, afin d’en diminuer sa puissance… Même si ce jour-là, elle en avait perdu le contrôle.

Yuki Misaki, troisième fille d’une famille de neuf, ne pouvait pas perdre le contrôle au point de blesser des êtres liés à la brume. Yukijine de naissance, le sang barbare bouillait dans ses veines, mais la noblesse de son existence rendait impossible la possibilité de faire naître la violence contre ceux qu’elle avait juré de protéger. La barbarie de son existence était dirigée contre ceux qui avaient trahi sa patrie. Au point de ne faire d’elle qu’une chasseuse de déserteur.

Cependant… Elle se refusait de blesser la brume. Elle en était incapable. Si elle pouvait mener dans la mort ceux et celles qui avaient quitté son clan - les Yuki d’Iwa - il était impossible pour elle d’exterminer un homme portant les effigies de Kiri. Tel que Ryûken. et une femme qui, sans le savoir ce jour-là, allait devenir celle qu’elle aimerait le plus au monde…

Cette vision, qu’elle offrait en toute sincérité à l’esprit canidé, venait de lui coûter plus de deux jours de sa vie. Une vision qui ne coûtait que quelques moments à Misaki, mais qui avait été dévorée par Fuzen plusieurs fois… à la recherche d’une faiblesse. Jusqu'à ce que… plusieurs heures plus tard… Misaki prononce quelques mots qui atteignent le canidé… malgré lui.

[Misaki] - Arrête de me comparer à Ryûken… Fuzen… Je ne suis pas cet homme... Je suis aujourd’hui bien plus puissante qu’il ne l’était… ce jour-là… À cause de toi… Cet être Incapable du moindre mudra… Il aurait péri sans toi… Aujourd’hui… Je suis bien plus forte qu’il ne l’était. Même avec ton aide… Il t'a abandonné..,

Elle offrait son ultime offrande égocentrique à ce loup pourtant si agressif qu’il se nourrissait du narcissisme… Ce que Misaki n’était pas… Sauf lors de cette ultime épreuve des lames. Elle arborait ici ce qu’elle détestait représenter. Cette ultime version d’elle-même. Dans un affrontement sans le moindre contrainte, la Yukijine était confiante qu’elle était suffisamment compétante pour dévaster un homme incapable du moindre mudra.

Le chakra évoluait de jour en jour. En cet instant et en ce moment, Misaki était à l’apogée de sa puissance en tant qu'utilisateur du ninjutsu. Ce qui était tout aussi vrai ce jour-là… La différence naissait dans la personnalité. La Yuki était persuadée qu’elle avait perdu simplement parce qu’elle avait refusé d’utiliser ses jutsus les plus dévastateurs.

[Misaki] - Fuzen… Tu ne dis plus rien… Tu as désormais accès à ma mémoire, à mes souvenirs, à celle que je suis… Tu sais bien que sans la moindre limite… je vous aurais vaincu ce jour-là.

Car si Ryûken l’avait agressée de toute sa puissance. Ça n’avait pas été le cas de la femme des glaces. Ce que pouvait désormais percevoir l’esprit de la malédiction… l’esprit de la colère… l’esprit de l’impulsivité…il s’était tût… malgré lui… Fuzen avait fermé sa gueule.

[Misaki] - Fuse… Tu es bien silencieux…

Déclarait-elle, son regard céruléen posé vers l’avenir.

[Misaki] - Tu as compris ce que j’étais… dès le début. Tu sais bien que jamais je n’oserais poser la moindre action contre ce que je crois…
"TA GUEULLE"
[Misaki] - JE NE TE PARLES PAS… TU NE T'ADRESSES À MOI QUE QUAND TU EN SERA INVITÉ.

Misaki imposait une dernière fois ce qu’elle était devenue à l’esprit de la malédiction.

Soyons francs, si elle en avait pris possession au moment de son affrontement avec Ryûken… Elle aurait été dominée… elle se serait fait écraser par Fuzen… mais Misaki n’était plus la même… paniquée… qu’elle était à ce moment-là. @"Sendai Mayumi"... @Gozan Arukisa... @Kayuri Namue... @Anaï Eyana... Tous avaient amené Misaki à être plus que ce qu’elle était… à l’époque où elle les avait connus…

Elle parvenait à dominer Fuzen, parce que l’amour de sa vie lui avait appris qu’elle valait tellement plus que ce que sa famille osait lui donner comme valeur… qu’elle était plus que la femme-trophée que sa famille osait lui refléter.

Elle parvenait à dominer Fuse, parce que sa mentor, la Gladiatrice, avait su nourrir la protectrice qui sommeillait en elle… Elle avait fait pousser le germe de la bienfaitrice qui dormait en Misaki. La Yukijine était tempérance et bonté… À cause de Gozan Arukisa.

Elle parvenait à dominer Fuzen, parce que Misaki avait eu à guider une femme dépourvu de calme. Elle avait guidée… du mieux qu’elle pouvait… ce qui pouvait être perçu comme la boucherie et rien de moins. Une femme qui mordrait sans doute toujours bien plus fort que le canidé...

Elle était parvenue à dominer Fuse, parce qu’il pouvait voir en elle... les valeurs qu’elles transmettaientt à son apprentie… Kayuri Namue… La bondé et l'abnégation envers une enfant de Kiri... De ce dont elle croyait profondément...

Misaki était une femme qui dominerait ceux et celles qui en voudraient à la brume et surtout à son clan, ce qui lui permettait d’outrepassé le canidé… qu’était Fuzen… Au même titre qu’elle donnerait son corps et son âme pour venir en aide à ceux qu’elle aimait… ce qui venait rejoindre l’Inuzuk… l’Homme rempli de bonté qu’était Fusen…

[Misaki] - Arrêter de m’arracher des moments de ma vie et aidez-moi… Je ne suis pas Ryûken… je n’ai pas la prétention d’être ce que je ne suis pas… mais j’ai besoin de votre aide et si je me tourne vers vous deux… c’est parce que vous êtes ceux qui peuvent m’aider à parvenir à mes fins.

Elle portait son regard céruléen vers l’esprit de la malédiction.

[Misaki] - J’ai besoin de ta force pour venger l’affront de ceux qui ont déserté mon clan… mon village… D'élevé mon nom dans les rangs... Par ta force... par NOTRE force...

Elle ne pardonnerait jamais aux Yuki d’Iwa… Mais Misaki était plus aptes que jamais à comprends la décisions de Saji... Même si elle n'en partageait pas le sens... Pas plus qu’elle ne pardonnerait à ceux qui s’en prendraient aux êtres qu’elle aime.

[Misaki] - J’ai besoin de ta bienfaisance… pour aider dans le besoin ceux que j’aime…

Déclarait-elle en direction de Fuse. Un être… Humain… Contrairement à Fuzen qui lui… était canidé…

[Misaki] - Ensemble… On deviendra LA force capable d’aider le Yukan… Autant qu’on peut en faire payer le prix de la trahison…

"... Elle est pas si mal…"

"Ouais…"

Sur ses quelques mots. L’esprit de Misaki fut ramené à berge. Invisible aux yeux de tous, mais visible aux iris de la Yukijine. Deux êtres, deux esprits étaient désormais près de la Yuki. Un homme rempli de bonté… qui avait appris l’art du rentajutsu pour venir en aide aux autres… Une bête… qui avait suivi son partenaire jusque dans la mort… Un être qui en avait nourri une rancune millénaire… Un canidé qui avait vengé son partenaire avant de mourir de ses propres blessures… Tout ça avant que leurs esprits... ne deviennent acier…