Il venait de s'asseoir là, à côté de cet illustre inconnu, laissant échapper un grand soupir. Non pas comme un homme abattu le ferait, mais plutôt comme un homme qui contemplerait les prouesses des siens avec un profond respect.

- N'est-ce pas à la fois splendide et effrayant, ce que l'être humain est capable de concevoir ?

L'heure était à la prise de service pour le personnel hospitalier. Mais lui n'en était pas. Il était arrivé avec son amie, Mori, qu'il avait laissé s'engouffrer dans les coursives de l'hôpital. Lui avait le temps, privilège lié à sa fonction de scientifique. Le temps ne lui manquait pas, il fallait laisser son intellect s'exprimer et donc respirer, s'aérer. Lentement ses yeux se posèrent sur le personnage qu'il avait rejoint. Sa tasse de chocolat dans les mains pour se protéger des froideurs de l'hiver. Le soleil ne s'était même pas encore levé, l'air glacé saisissait les membres et les extrémités de façon brutale. Peut-être fallait-il mieux aller se réfugier à l'intérieur ?

Le Chûnin s'étira, avant de se mettre à trembloter légèrement, autant par la tension dans les muscles que par le froid venant se greffer à la peau du Kumojin.

- Souhaiterais-tu m'accompagner à l'intérieur ? Venir observer mes travaux, te rendre compte des avancées scientifiques de notre pays ?

Un habile mouvement théâtral plus tard et voici Akio forcé de décliner son identité.

- Qu'ai-je fais de la politesse ? Je suis Akio, Chûnin et membre de l'Institut. Et à qui ai-je l'honneur ? Je ne crois pas t'avoir déjà vu dans les environs, ou alors ce n'est que mon faible manque d'attention qui m'accable. Auquel cas je m'en excuse fortement.

Une franche main tendue face à lui pour symboliser cette rencontre. La proposition tenait encore. Il avait beaucoup de travail ces derniers temps, et il se retrouvait le plus souvent seul face à ses démons et ses doutes. Un regard extérieur pouvait lui permettre de faire un vrai bond en avant dans ses réflexions. Les avis auxiliaires pouvaient aussi ouvrir des façons de penser qui lui avaient échappé. Il toisa les alentours très calmes avant de se lever, et de ramasser ses affaires d'un geste ample et maitrisé du bras, laissant paraitre une certaine habileté de ses mains. Il emboita le pas direction les grandes portes de l'édifice. À son approche, elles s'ouvrirent pour laisser apparaitre des couloirs noirs de monde. Le matin tout le monde se saluait et ça provoquait de gros embouteillages. Akio avança vers la cage d'escalier menant aux bureaux de l'Institut. Son regard se porta au dessus de son épaule, pour observer si l'étranger l'avait bien suivi.

Lorsqu'il arriva à sa porte, un bruit facilement audible se fit entendre de l'intérieur. Pourtant le Shinobi ne trembla pas, se contentant de rire. Lorsqu'il vint saisir la poignée et qu'il se mit à la tourner, la porte s'ouvrit sur une copie du Kentoku, qui disparut dans un léger nuage de fumée. La technique du Kage Bunshin, parfait pour gagner énormément de temps.

- Petite astuce pour avancer plus vite. Le clone travaille pendant que je me repose.

Le bureau semblait séparé en plusieurs pôles : l'un rempli de documents écrits à la main et de croquis, un autre parfaitement rangé laissant place à un bureau de travail, et enfin un établi rempli de différents objets métalliques. Beaucoup de choses pouvant attirer la curiosité d'un néophyte.