[Kyouko] - Je ne comprends pas pourquoi tu t’entêtes. Ça te serait tellement plus utile d’apprendre l’Iroujutsu. Je peux même te l’enseigner.
[Kamiyu] - C’est familial...
[Kyouko] - Familial ? Quelle famille…
[Kamiyu] - Justement…

Il y avait peu de chose que leur avait légué ceux que Kamiyu ne qualifie que de géniteur. Des êtres aux parcours un peu unique et représenté deux clans pourtant si différents. Deux âmes sœurs qui se sont rencontrées et qui ont engendré de la marmaille, sans réellement prendre le temps de leur accorder la moindre valeur. Des bâtards nés de deux clans réputés pour la maîtrise de leur chakra, mais qui n’ont su développer les acquis de leurs parents. Des parents, eux-même victimes de la vie, qui n’avaient même pas ce qu’ils fallaient pour s’occuper d’eux-même. Des parents qui ne voyaient qu’en leurs enfants un vide à combler.

Les frères et les soeurs de celle qui portaient fièrement le nom de Bakuhatsu, qui lui avait été léguée par son paternel, n’étaient tous que des déchets dignes de pire des versions de l’humanité. Des pervers, des impulsifs, des criminels, des meurtriers. Une sœur innocente violée à ont à enlever tout futur et qui s’est elle-même enlevée la vie. Des frères plus pourries les uns que les autres. C’était même un miracle que la jeune femme ait su tirer du positif dans une tellement vie. Elle était malchanceuse avant même d’être née.

[Kamiyu] - Mes parents ne m’ont rien léguer, si ce n’est qu’une appartenance à deux clans.
[Kyouko] - Justement. Tu ne leur doit rien.

Répliquait cette ultime amie qui était autant une mentor qu’une confidente. Son message avait du vrai. Kamiyu éprouvait tellement de difficulté à pousser sa maîtrise des arcanes Meikyû. Si sa nature explosive et impulsive s’était avérée être un don pour son affinité avec les déflagrations, elle n’avait aucune connection avec ceux qui l’avaient précédés, ses ancêtres. Elle avait beau essayer de se connecter avec ceux dont elle partageait les gênes, elle n’y parvenait pas. C’était aussi un art que ne maîtrisait pas Kyouko, contrairement à l’iroujutsu.

[Kyouko] - Tu n’y gagnera rien. Affranchis-toi et laisse moi t’apprendre les arts médicaux. Tu en tirera tellement plus.
[Kamiyu] - Je le dois à moi-même d’être plus que ce que mes géniteurs m’ont offert. Je n’y arriverait pas tant que je n’aurai pas maîtriser les arcanes de mes deux clans.

Visiblement frustrée. L’interlocutrice de Kamiyu s’éleva d’un seul coup. Son regard sévère, ses sourcils froncés et ses lèvres pincées révélait toute la colère qui l’animait. Une colère qui n’avait pas lieu d’être. Finalement, elle ne paye qu’une vieille dette qu’elle avait accumulée. Pourtant, si leur rencontre n’était née que de la nécessité, une véritable amitié semblait désormais les liés.

[Kyouko] - Alors je n’ai rien à t’apprendre… Notre contrat se termine dès maintenant.
[Kamiyu] - Kyouko… Ta dette est payée depuis bien longtemps. Rien ne te retient.

Un feu crépitant craquait de toutes ses braises. Une nuit étoilée à peine polluée par les quelques torches qui éclairaient les ruelles du refuge de l’humanité. Les galaxies visibles au loin, Kamiyu soulevait son regard bistre sur la voie lactée tandis que son amie reprenait place sur un rondin de bois déposé afin de lui faire face. Séparée par une vulgaire fumée ocre alimenté par le bois de pin.

[Kamiyu] - Tes talents en fuinjutsu… Tu sais que j’en ai de besoin…
[Kyouko] - Et pas que ça...

Elle faisait là références aux talents innées d’invasion de l’esprit que possédaient les descendants du clan Yamanaka. S’il y avait peu de chose qu’affichait ouvertement la spécialiste en iroujutsu, c’était son appartenance pour le clan de l’esprit. Elle qui avait fui les terres du feu au moment où Rei, l’ancien empereur, avait trahi les siens pour se joindre aux forces de l’homme au chapeau. Ce n’était qu’après l’appel entendu par tous les hommes qu’elle avait décidé à son tour de quitter l’Empire des flammes pour se joindre aux forces du pays de la griffe. Aidé par Kamiyu lors de son passage, cette dernière s’était enquis d’une dette qu’elle ne pouvait payer avec de l’argent, ayant laissé derrière elle les richesses qui arboraient son gîte. Une dette qu’elle avait remboursé à même ses enseignements des arts de l’Iroujutsu.

[Kamiyu] - Tu sais bien de quoi je parles…

Comment Kamiyu pouvait-elle apprendre les sceaux de ses anciens si même ceux qui lui avaient donné naissance ne lui accordait plus la moindre valeur. Sans doute aurait-elle pu les convaincre, mais elle n’avait aucune trace de leur présence sur le Yuukan. Ils avaient quitté la griffe au moment où celle-çi était morte de par les conflits avec les shinobis. Depuis, plus la moindre trace de ceux qu’elle ne considérait que comme des géniteurs. Sa seule option était de plonger dans ses plus profonds souvenirs afin d’aller en retirer les quelques souvenirs qu’elle avait de sa mère. Enfin, plutôt des différents sceaux qu’elle portaient sur son propre corps.

Jamais elle ne serait en mesure de se rappeler les fins détails des multiples tatouages qui arboraient le corps de sa génitrice. Elle avait définitivement besoin de l’aide de la femme aux cheveux roses, sans quoi elle ne serait jamais en mesure de faire naître sur sa peau les fins sigyls d’un des clans les plus experts dans les arts du Fuinjutsu.

[Kyouko] - Prépare-toi. Je ne le ferais pas deux fois.