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Contemplation de l'Absence

Arai Y. Masamune
Arai Y. Masamune

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Ven 16 Sep 2022 - 0:02
On lui proposa de l’aider à enfiler son épais manteau, pour éviter qu’il n’ait à tirer sur ses points, mais il refusa. Pour simplifier sa sortie du centre médical, on lui avança un fauteuil roulant jusque dans cette chambre qu’il avait occupée plus d’une semaine durant, mais il le refusa. Au fil de ses pas dans les couloirs, son regard à demi voilé par les bandages rendant ses pas hasardeux et hésitants, le Docteur parvint jusque dans le hall où lui furent proposées des boîtes de cachets de tailles diverses, sensés l’aider à combattre la douleur. Eux aussi, il les refusa. Au dehors la lumière pauvre et étouffée d’un soleil voilé de nuages gris l’accueillit, éparpillant sa morosité partout dans la cité. Mollement, laissant son regard embrumé divaguer sur le pavé des rues en travaux, Masamune trouva ensuite mécaniquement le chemin qui devait le ramener chez lui, en dépit de l’horizon urbain profondément transformé. Lorsqu’il parvint au devant de ce qui avait été à la fois son cabinet et son domicile, il observa un moment, stoïque, la ruine écroulée qu’il était devenu, inapte à accueillir qui ou quoi que ce soit.

Ses traits tirés par la fatigue, l’Arai resta là un long moment, planté au milieu de l’avenue dont les sols n’avaient toujours pas fini de détremper. Il aurait juré que quelqu’un aurait déjà dû le retrouver ici, depuis le temps. Se risquant à quelques pas timides vers les décombres, le Docteur sans officine étudia les débris, comme si une réponse quelconque à une question restée en suspend pouvait s’y trouver. Les monceaux de bois brisé et de gravas éparses formaient une fresque lugubre en trois dimensions, leur enchevêtrement hasardeux semblant receler d’antiques et mystiques secrets. Là, sous une poutre effondrée, Masamune repéra les contours abîmés de son couvre-chef, qu’il se pencha mécaniquement pour récupérer. Un problème bien assez simple à résoudre que celui-ci, se dit-il tandis qu’il tirait sur l’épais morceau de textile ouvragé pour le dégager. Lorsque finalement le chapeau fut libéré de son entrave, l’Arai se redressa en l’examinant de plus près, le tournant entre ses doigts calleux comme si il entrevoyait l’objet pour la première fois. Observant le versant intérieur du couvre-chef, un détail attira subitement son attention, un éclat ondulé et très fin qui jurait contre la teinte sombre du textile. Lentement, entre son pouce et son index, le Docteur s’en saisit méticuleusement, le portant au devant de son regard pour l’étudier.

Un cheveux blond.

Tout le corps de l’Arai se pétrifia à la vue de ce mince filament doré. Lui pour qui l’esprit et la mémoire d’autrui pouvaient être aussi accessibles qu’un livre ouvert, c’est seulement alors qu’il se rappela. Que le visage de sa fille décédée lui apparut, souriant, baigné de lumière. Et alors que la tétanie semblait se dissiper en invoquant un calme salvateur, l’image changea soudain du tout au tout, imposant à l’esprit de Masamune une vision d’horreur, celle du corps frêle, angélique et impuissant de sa petite chérie dragué par des flots sans maître. Il voulut l’attraper, tendre la main pour l’empêcher de s’éloigner, la garder tout contre lui et ne jamais la quitter, mais lorsque la vue des décombres lui revint, le Docteur se souvint qu’il était déjà trop tard. Son souffle coupé, sa main tremblante tendue vers le néant, le thérapeute s’effondra soudainement à genoux sur le sol crasseux et trempé, sa bouche ouverte en la forme d’un cri sourd qui resta sans voix. Et ce fut comme si tout le poids de la perte qu’il venait de subir voulait soudainement le tirer par le fond, l’engloutir tout à fait dans des torrents de tristesse.

Au travers des bandages, il pleura, et un cri déchirant jaillit enfin de sa gorge nouée. Un cri qui retentit, comme certainement beaucoup d’autres avant lui, au travers des rues meurtries de la Capitale.
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Arai Y. Masamune
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Sam 17 Sep 2022 - 1:10
C’était un cauchemar éveillé. Une aberration qu’il était tout bonnement impossible d’accepter, et que tout son corps semblait vouloir rejeter, purger de son organisme afin de mettre un terme à cette folie. De la démarche apathique et morne qu’il avait adopté plus tôt, il ne restait désormais plus rien, l’inertie du choc ayant laissé sa place au profit d’une agitation frénétique, d’une nervosité frappée du sceau du déni. Il fallait que ce soit faux, il fallait qu’il se réveille, que Hana réapparaisse là, sous ses yeux, en lui offrant son plus beau et espiègle sourire. Comme lancé à sa recherche, Masamune déambulait dans les rues, criant son nom, frappant les portes, attrapant les épaules de quelconques passants pour leur décrire son visage et son allure dans l’espoir qu’ils aient pu l’apercevoir. Chaque minute, chaque seconde qu’il passa ainsi ne fit qu’accentuer l’intensité de ses tremblements chargés d’une anxiété profonde et dévorante, à tel point que les regards sur lui commencèrent à converger de tout côté au coeur de la cité.

Le triste, pitoyable et consternant spectacle remonta alors aux oreilles de la garde, dont deux des membres proches de la scène furent sollicités par des citoyens inquiets. Des représentants de l’autorité impériale qui, avec une froideur apparente qui ne masquait que trop bien l’empathie qui naquit dans leur coeur à la vue de l’Arai tramatisé, se saisirent de ce dernier pour le placer en détention provisoire aux baraquements.

« Ma fille !! Je dois retrouver ma fille !! »

L’écho de la complainte lancée par Masamune retentit à travers Urahi, des avenues jusqu’à la caserne, et il se passa un long moment dans l’obscurité de sa cellule avant que la fatigue physique et émotionnelle extrêmes n’aient raison du thérapeute. Dans les limbes de son inconscience, tout se mit à se bousculer, aux frontières des souvenirs, des espoirs et du désespoir. Une onfusion qui demeura prégnante même au réveil de l’Arai, tiré de ses cauchemars plusieurs heures plus tard par le tintement des clefs contre le métal de la grille qui le séparait du reste du monde.

« Arai Masamune, veuillez me suivre. »

Abasourdi, soumis à l’autorité, le thérapeute obéit sans poser de question, escorté à travers les coursives puis les quartiers du centre par les deux soldats qui l’avaient placé plus tôt en détention.

« Où… Où est-ce que- »

Dans le regard des soldats se lisaient la dureté, mais aussi la gêne, l’appréhension, tant et si bien que Masamune n’osa pas questionner plus avant son escorte. Les contours du centre médical se dessinèrent alors au loin, vue par trop familière pour celui qui venait presque de le quitter, une incompréhension croissante et angoissante lui étreignant progressivement les boyaux. Avec un ménagement particulier, d’aucun dirait inhabituel, l’Arai fut alors conduit au niveau le plus bas et le plus froid du bâtiment, un homme en uniforme médical l’y accueillant d’un air compatissant tout en hochant la tête à l’adresse des deux soldats. Ces derniers se retirèrent, laissant l’employé du centre seul avec Masamune.

« Arai-san, je présume. Mes excuses au nom de notre service, vous n’auriez sans doute pas dû pouvoir sortir tout de suite. Pas sans voir.. ce que j’ai à vous montrer.
- Ce que vous avez… à me montrer. Vous…
- Ce ne sera pas facile. Il n’y a jamais vraiment de bonne façon… pour annoncer à quelqu’un la mort d’un proche. Arai-san, votre fille… Elle n’a pas survécu.
- Pas sur-… Je la tenais, elle était avec moi, je la- »

Les images se bousculaient dans sa tête, entre souvenirs et projections, le thérapeute comme assujetti aux annonces de l’agent du centre.

« ...Suivez-moi, Arai-san. »

Et il le suivit en effet, dans cette salle à peine éclairée par une lucarne, froide et impersonnelle, au centre de laquelle se trouvait une forme drapée déposée sur une table. Une part de Masamune, emmurée derrière le trauma, commençait à accepter et à comprendre, mais ce ne fut que lorsque le médic releva doucement le drap pour révéler le visage pâle et serein de Hana que la réalité, cruelle et inexorable, envahit totalement son esprit. Le thérapeute porta une main à sa bouche, horrifié, ses larmes s’émancipant au travers de ses yeux bandés et tuméfiés.

« Oh non...Non, ma chérie… ! »

Il faillit défaillir, s’écrouler sur elle, mais parvint tout juste à se rattraper aux angles de la table, son regard humide plongeant dans les traits inanimés de sa fille.

« ...Toutes mes condoléances, Arai-san. Je suis vraiment désolé. »

Longtemps il pleura, son corps rendu à l’état d’épave échouée contre la dépouille de son enfant. Puis, alors qu’il luttait pour ne pas perdre la raison, sa mâchoire se serra, sa résolution faite quant à ce qu’il se devait à présent de faire. Sa main doucement alla caresser les cheveux blonds de son enfant, avant de doucement se poser sur son front glacé… et tout son monde, petit à petit, se mit à se déverser en lui.



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Arai Y. Masamune
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Sam 17 Sep 2022 - 14:28
L’acier usé du merlin s’enfonça avec indifférence dans la chair ferme de l’arbre, projetant alentours des copeaux de bois qui allèrent s’écraser un peu plus loin sur le sol. L’écho du rugissement de Masamune, pour sa part, continua à retentir dans l’enclave d’entraînement pendant quelques maigres secondes, juste le temps pour lui d’extraire son outil du tronc ravagé mais toujours debout. Et comme il l’avait déjà fait des dizaines de fois ces dernières minutes, l’Arai repassa de plus belle à l’assaut, projetant la masse de métal en forme de hache avec une véhémence qui n’avait rien de commun. Son cri cette fois s’étira en longueur, comme si l’effort avait commencé à se faire trop important : la vérité toutefois était que ce n’étaient pas ses muscles qui le faisaient le plus souffrir, mais bel et bien son esprit rempli d’images, de regrets et de cette indicible colère. Coup après coup à l’aide de son arme de fortune, le thérapeute s’employa à meurtrir l’arbre qu’il avait arbitrairement choisi pour être le réceptacle de toute cette rage qu’il s’était mis à nourrir, rugissant à chaque frappe, expulsant de son être ce poison qu’il savait être en train d’infecter son âme.

Ce n’était pas juste. Quelqu’un devait payer. Quelqu’un. Quelqu’un…

La pensée le fit frissonner entre deux entailles dans le tronc d’arbre, lui pour qui ce genre de pulsion vengeresse était à la fois trop étrangère et familière. Déjà par le passé, Masamune avait dû faire face à la perte, au deuil et à son intrinsèque injustice, mais à présent que sa vie venait de se réduire à cet océan de colère et de tristesse, l’appel de la violence lui semblait plus tentant et raisonnable que jamais. Que pouvait-il lui rester sinon ce feu dévorant, cette énergie malsaine qui lui irriguait les veines et le maintenait tout juste debout ? Les frappes sur le tronc redoublèrent d’intensité, les larmes se mêlant à la sueur dans un maelström intérieur semblable à une fin du monde. Sa force exacerbée par ses émotions, l’Arai intensifia inconsciemment « l’offensive », tant et si bien que le manche du merlin finit par céder dans un subite craquement, la tête en acier restant à demi fichée dans le tronc, l’air penaude. Essoufflé, éreinté par la canalisation de sa propre rage, le thérapeute sans officine observa le manche resté entre ses doigts, contemplant son inutilité, sa vacuité qui faisait elle-même écho au vide qu’il sentait à présent dans son coeur.

Sa poigne sur le manche brisé se raffermit cependant progressivement, à mesure que Masamune se résolvait à refuser cette vacuité pour lui-même. Il ne pouvait pas se résoudre à demeurer uniquement le dépositaire de la mémoire de celles qu’il avait aimé, de rester ainsi telle une relique qui prendrait la poussière au fond d’un temple. Le Docteur devait faire quelque chose, aider ce monde de fou à guérir et à cesser d’engendrer pareilles tragédies. Combien comme lui avaient eu à souffrir de ces luttes, à payer le prix de l’orgueil d’une poignée ? Combien le devraient à l’avenir ? Dans sa souffrance, l’Arai n’était certainement et tristement pas seul, et si son refus d’obéir aux préceptes du clan dont il était issu l’avait initialement aidé à façonner la vie qu’il souhaitait, certains d’entre eux, malheureusement, revinrent d’outre-tombe dans son esprit. Oui, il devait agir… mais en quelle qualité ? Certainement pas en embrassant publiquement son héritage clanique. D’autres solutions, il devait y avoir d’autres solutions, se répéta-t-il en jetant finalement au sol le manche brisé du merlin, une mine soudain complètement renfermée sur le visage.

C’est alors que son regard, toujours partiellement bandé se posa sur des silhouettes au loin, à l’autre extrémité du terrain. Des hommes et des femmes en uniforme, qui portaient tous l’insigne du Feu. Des jeunes gens en plein exercice et déterminés, sans aucun doute, à défendre leur patrie. Et c’est finalement en voyant ces silhouettes, ce qu’elles représentaient… que Masamune sut comment combler le vide.
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