Hitsugaya se tenait prêt dans une zone appropriée à une rixe tel que celle qu'il attendait. Il se savait encore très loin du niveau de celui qu'il comptait affronter et pourtant, il souhaitait déjà ardemment le combattre. Lui était sur la voie de devenir chef de la troupe menée actuellement par Hideo alors s'entraîner avec le champion de la troupe était une voie intéressante à suivre. Zanzu, champion de leur troupe renommée : le Fukyuu. A vrai dire, Zanzu était de loin le meilleur combattant du Fukyuu. Il avait battu, devant tout le monde, le chef de la troupe Hideo, jusque là ancien champion de la troupe devenu leader par la force de ses bras et de ses katana. Si Hitsugaya parvenait, à force d'entraînement, à battre Zanzu un jour ne serait-ce qu'une fois, alors cela prouverait non seulement qu'il avait beaucoup progressé, mais aussi qu'il était prêt à réclamer officiellement le lead du Fukyuu.

Fort de tous ces plans, le Satsuma attendait le Shushioka. Armé de son katana d'entraînement fait de bois, il s'était assis sur un gros rocher à l'ombre d'un arbre. Il avait donné rendez-vous à Zanzu et connaissant le tempérament combattif de ce dernier, il était sûr et certain que ce dernier se pointerait. En effet Zanzu était ce que l'on pouvait considérer comme un fou de guerre, un de ces hommes capables de combattre toute une journée durant. Il était évident qu'il était un combattant très précieux à avoir dans ses rangs. Maintenant que Hitsugaya se sentait prêt à l'affronter sans trop faire preuve de faiblesse, il n'allait pas se priver. Encore et encore il l'affronterait jusqu'à le battre. Tiens, pendant que l'on pense au loup, le voilà qui s'approche...

_ Je me disais bien que tu allais venir... As-tu déjà refusé un défi dans ta vie ? Lâcha t-il tandis que Zanzu était désormais à sa portée. La réponse, il la connaissait déjà.

_ C'est quand tu veux, mais au sabre de bois. Je ne tiens pas à crever ! Précisa t-il.

Tenant son sabre fermement, il s'apprêta à subir l'attaque d'ouverture de son frère d'arme.

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Hitsugaya en avait pris pour son grade. Zanzu, le colosse, venait de lui rappeler quelque chose d'essentiel : si jamais il souhaitait venger le Seigneur Taira, alors il lui faudrait porter ses couilles. La phrase qu'il venait de sortir, son malheureux "je ne veux pas mourir aujourd'hui" n'avait pas sa raison d'être, elle n'avait pas sa place dans ce face à face. Deux guerriers supposément se faisaient face, deux combattants et pourtant, l'un d'eux prenait des précautions au moment de l'affrontement. Zanzu venait de lui rappeler la dure réalité de la vie. Seuls les forts survivent persistent et résistent au temps. Seuls les forts avaient le droit de vivre. A Tsume no Kuni, il avait appris cette leçon à la dure. Comment pouvait-il avoir oublié ?



Zanzu ne s'était pas fait prier pour agir. Rapidement, il s'était mis à frapper son vis à vis de coups puissants, assez forts pour laisser pour mort un combattant tel que Hitsugaya. Par chance, depuis la dernière fois qu'ils s'étaient fait face, le samouraï avait progressé, un peu. Il était entre temps en mesure de supporter ce type d'assauts, d'y apporter la réplique. Réagissant à un tempo qui l'emmenait presque automatiquement au summum de ce dont il était capable, le samouraï parait coup pour coup chacun des assauts de Zanzu. Le bout de bois en avait pris un sacré coup, mais il avait tenu.



A la première ouverture, à la première accalmie, le Satsuma avait frappé de son sabre de bois, à l'oblique, de quoi se donner de grande chances de toucher son adversaire. La face était visée, si jamais Zanzu voulait se payer le luxe d'encaisser, ces dégâts fussent-ils légers, lui feraient mal. Rien de bien handicapant.

Ayant terminé son mouvement, le bonhomme finit par se préparer à la suite des assauts. Zanzu hausserait probablement le niveau, Hitsugaya lui était déjà son maximum. Déjà...

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Le combat allait rapidement prendre de l'ampleur. Zanzu s'était mis en tête de corser l'exercice, car il le trouvait pas assez dangereux à son goût. Sans crier gare, il s'était emparé du sabre de bois du Satsuma, d'un mouvement bien trop rapide pour le combattant. Ce dernier, capable de résister sur le mouvement en lui-même ne pouvait rivaliser en termes de vitesse. Zanzu avait posé la main sur le morceau de bois. Avant même que le samouraï n'intègre cette nouvelle donne, le sabre lui était retiré d'un mouvement vif. Les paroles de Zanzu étaient claires et sans équivoques et le fait qu'il poursuivait son assaut sans patienter en disait long sur les possibilités du combattant.

Avant même d'avoir eu le temps de dégainer son arme, le Satsuma constata qu'une nouvelle attaque était déclenchée. Une attaque qui serait puissante, il le pressentait. Une esquive, que pouvait-il tenter d'autre ? Ses muscles n'étant pas totalement prêts à produire mieux, quand bien même il en était capable, le Satsuma fut en partie pris de court par l'assaut de Zanzu. Ce dernier visait ni plus ni moins que son ventre tentant de le perforer de part en part. Déboussolé, et à la fois agacé par tant de légèretés, le combattant serra les dents en recevant une partie des dégâts qui lui ouvrit le côté gauche, faisant perler le sang au niveau de son kimono et de sa chair ouverts.


_ ZANZUUUU !!! Rugit de frustration le Satsuma comme pour lui demander ce qu'il était en train de faire. Cet inconscient était bien incapable de mesurer le risque, le danger. Pour un entraînement, il était prêt à subir et à faire subir de graves blessures.



Le Satsuma riposta. Son katana qui était en voie d'être sortie de son fourreau servit de point d'attaque contre Zanzu. La garde de son katana visait le ventre du champion du Fukyuu qui se tenait proche de lui. L'idée était de le déstabiliser, de s'offrir une possibilité de frapper en profitant de l'ouverture qu'il tentait de se créer. Si la proximité entre les deux protagonistes permettait une tentative de la sorte, le niveau supérieur de Zanzu pouvait mener à l'échec la manœuvre. Néanmoins, Hitsugaya n'avait absolument rien à perdre à essayer.


Serrant les dents il frappa à nouveau Zanzu espérant cette fois-ci faire mouche grâce à sa combinaison de techniques. Sachant que le Shushioka n'avait jamais vu Hitsugaya réaliser de telles prouesses, peut-être se laisserait il avoir ? Qui sait ?

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Hitsugaya l'a bien compris, il a bien remarqué que le gap de puissance, la différence de niveaux entre son adversaire du jour et lui même était colossale. Sans trop de peine, Zanzu parvenait à déjouer la moindre de ses tentatives. Dans un affrontement en un contre un, généralement, dès les premiers contacts, chacun était en mesure de jauger l'autre et de se jauger soi-même, de comparer les niveaux de force, de dextérité, de rapidité de prise de décision, de forme. Zanzu était un cran au dessus du Satsuma et ce dernier l'avait senti, il le savait certes avant même le début de l'affrontement.

Cette main menaçante sur la garde de son arme, cette main prête à user de son katana pour le pire, Hitsugaya l'avait bien remarqué. En bon samouraï, il savait exactement quelle technique Zanzu voulait utiliser, quelle technique il hésitait à utiliser. Le fameux laido, la technique qui fut pendant longtemps la technique ultime de l'art samouraï, celle d'ailleurs qui la représentait le mieux. Une technique alliant rapidité, précision et puissance. En un geste, le samouraï était capable de trancher le firmament même. Hitsugaya avait déjà vu cette technique exécutée sur le champ de bataille, mais lui, à aucun moment n'avait jamais été capable d'user de pareille prouesse. Si Zanzu s'attelait à l'exécuter...

Haletant, et voyant la menace de son adversaire prête à être exécutée, le Satsuma dont la fierté venait d'être réveillée, cracha au sol. Il regardait Zanzu droit dans les yeux. Sa voix rauque tonna :



_ Nous étions partis pour nous entraîner Zanzu... Et le premier tu as voulu jouer avec la mort en poussant pour qu'on utilise de vrais katanas. Pour ma part, malgré cette blessure, mon entrainement n'est pas terminé. Dit-il pendant qu'il exécutait des mudra. Autour de lui, son élément venteux circula un moment comme s'il avait été pris pour cible par un jutsu de cet élément. Bien entendu, il n'en était rien. Zanzu avait pu voir que le bonhomme avait ses habits qui s'étaient mis à claquer au vent comme si le vent venait d'en bas. Avant même que Zanzu ne puisse s'y attendre, il avait chargé !

Une frappe en oblique, à la vitesse avec laquelle il était parvenu sur Zanzu et sa toute nouvelle rapidité d'exécution, cette fois-ci, il y avait fort à parier que son attaque somme toute basique ne touche Zanzu. Était-il capable d'y résister ? La surprise provenant de l'assaut du Satsuma qu'il ne prenait que pour un pauvre minable aurait probablement l'effet escompté : celui de le prendre à défaut en termes de vitesse.

_ Zanzuuuuuuuuuuuu !!! Mon entraînement n'est pas fini ! Hurlait-il de rage en tranchant le buste de son adversaire.

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Le Satsuma se trouvait désormais fort, plus rapide ce qui nécessaire lui permettait de bénéficier comme d'un gain de puissance. Il lui sembla que pour une fois, dans ce combat, il pouvait égaler son adversaire du jour, Zanzu, le colosse du Fukyuu. Sa vitesse était grande, si grande que les mouvements même censés être rapides du Shushioka semblaient être normaux voire lents. D'un mouvement sur place, sans trop prendre la peine de faire de grands efforts, le Satsuma parvint à esquiver l'assaut qui lui était destiné. Son regard se posa sur son adversaire, dur, froid, il semblait réellement que Hitsugaya avait changé. Cela pouvait-il se faire qu'un simple combat à la base amical puisse entraîner cette espèce de power-up ? Son regard quoi qu'il en soit était devenu mauvais, et curieusement, il avait pris de l'assurance, beaucoup plus d'assurance que de coutume.

Posant son katana sur son épaule droite, le samouraï, sourire carnassier aux lèvres lâcha d'un ton sûr de lui :

_ Tu as raison, mettons fin à ce combat avant que les esprits ne s'échauffent et que je ne te tue par inadvertance Zanzu... Tu m'es encore utile.

Et sans attendre une réponse de son interlocuteur, il tourna les talons et lui montra le dos. Ensanglanté, le côté droit pissant le sang, il se mit à marcher en direction des siens. Ils avaient dorénavant une soigneuse dans les rangs et c'était Zanzu qui l'avait amenée dans le Fukyuu, une kunoichi liée à ce dernier d'ailleurs.

_ Ton amie est au camp j'imagine, elle saura me soigner à ne pas en douter... La prochaine fois, avant qu'on ne s'affronte de nouveau, trouve le moyen de m'enseigner une ou deux bottes offensives. Tu n'en morfleras que plus. Avait lâché le Satsuma d'un ton sarcastique.

Il continua à avancer vers le camp, là où il savait qu'il pourrait être pris en charge avant que son corps actuellement chaud pourrait trouver des soins apaisants avant que la douleur ne prenne le dessus.