Automne 204
Territoires de la Terre » Iwa, village caché de la Roche » Crocs Rocheux.

Un sac de voyage sur les épaules et un chapeau de paille sur la tête pour se protéger du soleil, Amagawa gravissait la montagne qui le séparait de sa destination finale. Le village caché de Iwa. Seul, il aurait douté de ses compétences pour arriver en un seul morceau jusqu’au lieu pourtant secret, mais grâce aux notes de son père qui entretenait de bonnes relations diplomatiques avec cette organisation, il avait réussi à trouver le bon chemin.

Sa main portait sur son front pour le protéger du soleil quand non loin de lui se détachât la silhouette d’une autre personne. Est-ce un autre voyageur qui comme lui souhaitait rejoindre les rangs d’Iwa ? Ou peut-être qu’un vigile avait devancé ses intentions ? Tout en continuant de marcher, il se rendit compte que comme lui, cette mystérieuse personne marchait vers le village et non l’inverse. Doublant sa respiration, le jeune ninja en devenir rattrapa ladite personne et d’une voix à peine essoufflée s’exclama :

-Bonjour noble voyageur, sommes-nous bien en direction du Crocs Rocheux ?

Naïvement, il avait évité de révéler trop d’information sur la situation. Des espions ou des ennemis pouvaient facilement se trouver sur la route, quoi qu’il s’imaginât bien ceux si plus discret, enfin bref. Le jeune homme se trouvait à quelques mètres du concerné et même si ses deux mains retenaient son chapeau et son sac, le jeune héritier du clan Ando resta sur ses gardes.

Je ne pu m'empêcher de prendre un peu mon temps pour respirer l'air frais avant de rejoindre mon comparse plus loin. Je me promenais dans cette zone rocheuse tranquille auprès de Meisho, qui humait l'air avant de sentir l'odeur d'un humain derrière nous. Humain qui finit, essoufflé, par nous demander le chemin. De notre petite taille nous le fixions, méfiants. Qui était-ce ? Un ennemi ? Est-ce que si nous le guidons jusqu'à Iwa il en profiterait pour les attaquer ? On ne pouvait pas le savoir, et Meisho, fort de son intelligence, montra ses crocs.

« Ça dépend, si nous faisons le chemin ensemble jusque là-bas, qui nous dit que ce n'est pas pour attaquer des personnes qui s'y trouvent ? Nous ne voulons pas être complice d'un merdeux. »

En cela, c'est vrai. Meisho et moi, détestons plus que tout au monde la violence. C'est pour cela que nous ne voulons pas aider quiconque ayant de funestes desseins à y parvenir. Peut-être ne serai-je pas prise au sérieux du haut de mes 1,40m, mais je compte sur la prestance de mon ninken pour mettre un bon coup de pression à notre interlocuteur. Après tout, nous venons en paix, au nom de la coalition shinobi, pour demander l'aide des soigneurs de Iwa pour prendre soin de ceux et celles qui ont vaillamment combattu l'ancien samouraï putride dans notre patrie. Nous étions en posture défensive, mais nous ne voulions pas attaquer, dans le doute qu'il n'est pas doté de mauvaises intentions.

L’ombre pourtant si grande au départ fini par diminuer alors que ses pas le rapprochait de ce qui semblait de plus en plus être une jeune femme, l’inclinaison de la montagne et le soleil qui accentuait cette illusion fit sourire le jeune homme de bon cœur alors qu’il voyait l’ombre se diviser pour révéler un compagnon canin inattendu. Bientôt, une femme de petite corpulence et un énorme chien en guise de compagnon ne furent que les seuls vestiges de ce mystérieux personnage qui se détaillais dans un horizon rendu réalité. Comment avait-il pu manquer l’animal ? Était-il descendant des loups pour suivre son maitre pas à pas et ainsi tromper son entourage ?

-Vous avez bien raison.

Dit-il en stoppant sa route, puis en tendant les mains devant lui en guise de preuves.

-Bien entendu, je n’ai rien de plus que ma franchise en guise de défense et avec votre garde du corps, je n’ai pas l’avantage ni la folie pour vous attaquer. En fait, je cherche mon chemin, j’ai une bonne idée d’où nous sommes, mais c’est la première fois que je viens à Iwa.

Que pouvait-il ajouter de plus ? Il ne pouvait pas bêtement lui dire qu’il venait pour s’enrôler, sinon que ferait-elle si de son côté, l’hypocrisie l’avait poussé à feindre pour en réalité mieux planter le couteau de la trahison entre ses si jeunes omoplates…

-Et qui me dit que vous n’êtes pas des ennemis du pays ? Je n’ai jamais vu cette race de chien par ici ! D’où venez-vous ?

Toujours sur ses gardes, mais avec la ferme intention de n’utiliser que ses mots pour le moment, voilà qu’il avançait son pion sur l’échiquier du parler. Serait-elle bonne joueuse ? Ou révèlerait-elle d’autres intentions jusqu’ici bien cachées ?

Je dois reconnaître que j'aurai pu me faire attaquer à cause de ma méfiance, cela dit, il n'en est rien. L'homme n'avait pas l'air méchant, et au contraire, me retourne la situation, sachant que la race de Meisho ne vient pas du coin. Je comprends donc qu'il ne doit pas y avoir de membres du clan Inuzuka en dehors du territoire de Hi…

Et s'il devait m'attaquer parce que je me défendais oralement, alors que je devais rejoindre Iwa au plus vite afin de trouver des médecins qui pourraient sauver les blessés avant que les nécroses ne les tuent. Je ne pouvais perdre de temps, je ne voulais plus voir des personnes souffrir de cette manière.

« Je viens de Hi, là où une malédiction a frappé les miens… Un cadavre d'ancien samouraï s'est éveillé et a propagé un très dangereux poison. Il a été vaincu mais il nous faut les meilleurs médecins de Iwa pour soigner les victimes ! »

D'un sens, je me demandais pourquoi nos eisenin étaient inexistants ou si peu fiables. D'un autre côté, j'aimerai beaucoup étudier ce poison qu'a utilisé ce cadavre. Pour peut-être un jour l'utiliser contre les personnes qui le méritent, de manière fourbe, sans qu'aucun combat ne se déclenche qui sait ! Mais bon, ce n'est pas ma priorité actuelle. Ma priorité, sauver ces personnes, que ce soit des civils malades ou les soldats survivants de la bataille contre ce samouraï.

« Mon chien n'est pas méchant, de là où je viens j'ai appris à tisser un lien avec lui de sorte à ce que nous puissions être deux soldats à part entière. On est là pour protéger les nôtres. J'espère vous rassurer pour la continuation sur le chemin, c'est par là. » dis-je alors que Meisho s'avançait un peu vers une direction précise : là où il a senti la présence de notre camarade au loin.

Impassible, le jeune homme en vint à redescendre ses mains, seul son sourire s’étira vers le haut aux vues du molosse qui le fixait avec un air, disons empli d’envie de croquer dans la vie à pleines dents. Le problème, c’est qu’Ama- adore les animaux et que malgré la volonté de son paternel, il n’avait jamais eu la chance d’en procéder un.

Et puis, la demoiselle tranchant après une certaine hésitation en sa faveur, avait-elle pesé le pour et le contre aussi vite ou est-ce qu’une supercherie se cachait derrière ses mots. Nul doute, elle disait la vérité, son chakra était aussi calme que celui d’un lac et même s’il enregistrait leurs deux signatures dans sa mémoire, le scarifié en vint à se dire qu’une telle histoire ne pouvait s’inventer de toute pièce.

-Alors nous n’avons pas de temps à perdre, les médecins se font rares sur tout le continent et je crains que mes connaissances en pansement ne soient suffisantes pour retourner d’où vous venez !

Insistant le pas à sa nouvelle camarade de route alors qu’une énergie nouvelle l’envahissait, il lui tendit le bout de carte sur lequel ses propres indications étaient griffonnées.

-Je me nomme Ando Amagawa, enchanté de faire votre connaissance à tous les deux ! J’espère que nous aurons le temps de faire plus amples connaissances sur la route ! D’ailleurs je suis désolé pour cette catastrophe, j’ai moi-même subi l’attaque d’assassins inconnue sur notre territoire, d’où ma présence ici. Je viens joindre les forces d’Iwa pour offrir toute l’aide possible.

Motivé, l’Ando augmenta la vitesse de sa course tout en suivant le duo, voyant le tout comme un entrainement, il avait hâte d’en savoir plus sur la situation, car s’était assez anodin, même très étrange qu’un cadavre sorte de sa tombe. Comment son maitre d’école avait-il appelé ses gens, manieurs de cadavre, des nécromanciens ?

Ça nous faisait un point commun. Nos familles respectives ont été déchirées, à la différence près que la mienne a été détruite par deux fois : la première lorsque j'étais enfant, par des bandits, qui a tué mes parents et quelques un de mes frères et sœurs aînés, et la seconde par l'ancien Empereur avant la création du Teikoku, les soldats tuant mes cadets, me laissant pour morte. J'étais pendant longtemps une enfant sauvage, et à peine on m'a emmené dans la ville pour me soigner que l'on m'envoyait ici, dans ce pays rocheux.

« Moi c'est Inuzuka Yoshiko ! Mon ninken s'appelle Meisho. Alors allons-y, avec la motivation on peut protéger un maximum de gens ! »

Je me mettais sur le dos de mon gros chien afin qu'on continue notre route, ne sachant pas vraiment quoi lui dire. Devrai-je lui dire que j'ai aussi perdu ma famille ? Peut-être que ça faciliterait le lien entre nous, qui sait.

« Ma famille aussi a été attaquée bien méchamment d'ailleurs ! J'peux te comprendre totalement, et pis bon, en fait entre nos villages y'a un lien de paix, en gros y'a c'qu'on appelle la coalition qui permet à ce que nos pays puissent être alliés contre un ennemi commun et ça c'est trop bien ! On pourra s'entraider, vraiment ! »

J'étais entre-temps devenue joyeuse car j'avais de la compagnie en dehors de Meisho. J'pourrais peut-être à l'avenir explorer de fond en comble le pays en sa compagnie mais le temps presse, je n'aurai jamais le temps de vagabonder comme je le souhaite. Je voudrais être sûre de réussir à sauver tout le monde avant de partir de nouveau en cavale.

Du dos de son chien, le jeune homme dont les jambes avaient vu pire tenait le rythme. Cependant, quand elle fit preuve de sympathie, il se referma une seconde. Était-il prêt à parler de ce qu’il avait vu ? Certainement pas, c’étaient ses démons et comme si la jalousie l’en empêcha, il sourit tout bêtement alors que son âme le rongeait de l’intérieur.

-Nous ne pouvons malheureusement pas les ramener, cependant nous pouvons honorer leur mémoire en continuant d’avancer !

Et sans demander son reste, il continua à courir, accélérant le pas jusqu’à dépasser le museau du chien pour le narguer et l’encourager à aller encore plus vite. Seul dans le vent, il se sentait libre, libre de vivre.

-Au fait, je ne suis pas encore shinobi, je compte cependant passer l’examen d’entrée et rapidement me mettre au service du village pour aider. J’espère que l’alliance durera longtemps, ainsi nous pourrons tous mettre un baume sur les blessures du pays.

Les mots lui manquaient pour le reste, la jeune femme, quoique finalement bien sympathique, l’avait obligé à se refermer un peu plus sur lui-même, mais d’une façon semblable au deuil, avec un silence respectueux.

Puis, après plusieurs longues minutes, deux hommes se dessinèrent au loin.

-Nous arrivons !

« Tant que nous avons espoir en cette paix et que nous continuons à nourrir cette relation, j'ai envie de dire… Oh, enfin… l'espoir que les personnes guéries arrivent…»

L'émotion commençait à venir en moi. Cette envie que toutes ces souffrances se terminent, ce rêve de les voir heureux et guéris me donnaient envie d'être heureuse d'arriver, enfin, à Iwa. Je pouvais voir mon camarade Teikokujin entrer dans les crocs rocheux, enfin dans un bâtiment posté non loin de là, peut-être que c'est là qu'ils vérifient les papiers et les motifs de l'entrée dans leur ville ?

« Je doute qu'on s'recroisera, mais n'hésite pas à m'envoyer des petits mots, d'ici la j'aurai euh… euh… appris à lire… D'habitude, j'suis non loin de la ville de Urahi, à Hi. Je euh… bon courage à toi…» dis-je avant de courir afin de rejoindre mon ami afin de commencer concrètement notre mission…

Yoshiko ne se doutait pas que dans l'ombre, pouvait se cacher des créatures qui la surveillent depuis quelque temps maintenant. Créatures qui attendront qu'elle reparte de la civilisation pour l'accoster.

Dès leur arrivé au village, des ninjas en uniforme prirent charge de la suite, la jeune femme aperçu un ami et le jeune homme due procéder vers l’une des sales d’examen pour prouver son identité. Leur rencontre touchait à sa fin, mais peut-être que le destin les réunirait une autre fois, dans un futur encore loin d’être écris.

D’une main, il salua le duo, la femme et le chien qui resterait gravé dans sa mémoire comme ses dernier compagnons de route en tant que civil.

-Je n’y manquerais pas ! À la prochaine vous deux !

Et sans laisser de trace, leur chemin se séparèrent comme deux branches d’un arbre se battant pour un soleil différent, bien qu’il voyait le tout d’une manière poétique, l’Ando était content d’être arrivé, il pourrait commencer sa carrière de Ninja.

Une nouvelle aventure commençais là ou la dernière s’était terminé, tel était la vie après tout.