Un homme dans la trentaine bien tassée déambulait dans les couloirs pratiquement déserts. Depuis peu, les effectifs avaient été fortement réduits et celui qui affichait des traits tirés, fatigués, sa chevelure commençant à tirer sur le grisonnant et le blanchâtre soufflait légèrement à l'idée de l'ampleur de la tâche qui était la sienne désormais. Il n'avait jamais cherché spécialement à obtenir la place qui lui été aujourd'hui dévolue, mais les actions de son sang étaient aujourd'hui récompensées. Âge et expérience étaient bels et biens présents. Yuji Aburame, digne fils héritier de Fukuo Aburame, actuel chef du clan avait largement défendu son village contre les attaques récentes et la tentative de rébellion qui s'était jouée.

Bien que d'un faciès plutôt agréable grâce à son teint halé, Yuji n'est pour autant pas quelqu'un de particulièrement communicatif. Ses ordres, il les donne avec fermeté et précision et entend bien qu'ils soient respectés à la lettre. L'autorité représente beaucoup à ses yeux, même si certaines rumeurs s'accordent à dire qu'il a parfois à agir à la limite de l'acceptable. Seulement, à ses yeux, tout est nécessaire pour obtenir des résultats et assurer la sécurité et la pérennité de son clan et de son pays.

Aujourd'hui, il compte bien vaincre le pire ennemi que le monde shinobi ait connu en usant et développant ses recherches et découvertes visant notamment à faire des shinobis du Teikoku les meilleurs de cette Coalition.

Installé dans cet immense laboratoire de recherche, Yuji, aussi posé et réfléchi que d'habitude attendait sagement l'arrivé de celles et ceux convoqués à cette réunion. Lui qui était aussi discret que méthodique attendait un juste retour des choses de la part de ses subordonnés qui commençaient à arriver. Se levant, d'une volée d'insecte, il ferma les portes derrières les derniers arrivants avant que ses insectes ne rejoignent son corps.

"Aburame Yuji. Tel est mon nom pour ceux qui ne me connaissent pas, soit la grande majorité d'entrevous. Je suis tout à fait conscient que la responsabilité qui m'incombe désormais à la tête de l'Unité de Recherche sera grande, d'autant plus que la situation actuelle fait que cette prise de position est quelque peu différente de ce à quoi nous pourrions être habitués, mais peu importe la méthode, aujourd'hui, seuls les résultats comptent."

Debout, déambulant devant les paillasse et autres bureaux, faisant glisser ses longs doigts décharnés sur le matériel légèrement poussiéreux, l'Aburame observait avec attention la moindre des chose qui se présentait à lui, comme attiré par ces études comme une abeille sur une fleur.

" Nous avons fort à faire pour renforcer nos effectifs. Développer notre armement sera aussi une réalité à entrevoir. Si certains ont pu s'accaparer la puissance de leur armement, alors nous le pourrons aussi. En attendant, je vous écoute, avez-vous des questions ? Des questions pertinentes et intelligentes de préférence ..."

Information aux joueurs a écrit:

Le présent RP sert de convocation à tous les membres de l'unité de recherche, mais aussi à celles et à ceux qui voudraient rejoindre l'unité de recherche (que vous soyez sans unité ou souhaitant en changer).

Ce RP sera l'occasion de pouvoir échanger avec le nouveau capitaine pendant un temps limité avant que l'unité en question reprenne du service avec des missions dédiées à cela.

Parler de ses choix avait été le meilleur moyen pour lui de peser le pour et le contre de ses capacités et aspirations. Ses craintes, il avait réussit mettre des mots sur la plupart. Ses certitudes, il n'avait eu aucune difficulté à dire à son ami ce qui le passionnait dans la découverte de plantes, leur milieu favorable, leur évolution, leur résistance et... ce qu'on pouvait en faire. La nature le passionnait, à lui qui n'avait rien d'un manuel. L'écosystème le rendait curieux. Du plus petit habitant au plus grand, du plus fragile au plus fort, de la proie au prédateur. Faune et Flore.

Alors, le résultat finit par être sans appel : la recherche. La diplomatie très peu pour lui, même s'il pouvait garder son flegme en presque toute circonstance. Il n'aimait pas parlementer pour faire plaisir. Juste dire ce qu'il pensait. Il ne voulait pas devoir sortir ses armes pour faire appliquer la volonté de ce pays d'adoption.

Invité chez les Hagiwara, il y passera la nuit, sans chercher à lutter contre la petite Ayumi, écoutant les récits des aînés avec attention. Parfois ses yeux brillaient d'un plaisir dissimulé, à d'autre il mordillait sa lèvre du bas pour retenir un sourire.

Bien avant le levé du soleil, malgré la veille tardive, il s'était faufilé sans un bruit à l'extérieur de la demeure pour aller se poster sur le toit. Prendre de la hauteur, comme lorsqu'il crapahutait dans les arbres chez lui. Observer l'astre du jour déverser sa lumière sur le monde qui l'entour, sentir ses rayons réchauffer ses joues. Plus les jours passaient, plus Ryunosuke se sentait en paix avec son passé et son avenir.
Il regarde Kentaro et sa fille en bas et les rejoins rapidement, non sans des bisous pour la demoiselle sur ses joues, et une accolade brève et franche pour son ami. Pâte de noisettes. Il avait un faible pour les fruits à coques. Le beignet lui rappela la douceur de sa maison, la tendresse de ses parents.

Il fut temps d'aller à cette réunion où lui aussi prêterait serment. La porte fermée par les insectes lui fit lever un sourcil. L'autorité ne l'effrayait pas, bien qu'il la respectait plus que tout. C'est aux côtés de Kentaro qu'il écoute la prise de parole de ce capitaine, cet Aburame Yuji.

L'intervention de son ami le surpris. Mais il le laissa terminer avant de s'avancer à son tour. « Hoshino Ryunosuke, je serais honoré de rejoindre les rangs de l'Unité de recherche et partager le savoir de mon pays de naissance. Plus que des questions une remarque. A long terme, connaître notre faune et notre flore sur le bout des doigts et en tirer profit en défense comme en attaque, en soin comme en ravitaillement d'urgence ne pourrait que nous permettre de renforcer nos frontières et de mettre nos ennemis à l'épreuve de la nature. » Il relève doucement une main, quelques doigts légèrement repliés devant ses lèvres, le temps de quelques secondes de réflexion. « De ce fait, serait-il possible de mener ce genre de recherche. Cela rejoindrait tout à fait le désir de mon camarade de connaître notre territoire, de l'explorer de fond en comble. L'Empire doit montrer sa grandeur et tout le monde sait que la connaissance c'est le pouvoir. A-t-on les effectifs pour ce genre d'opération d'envergure mon capitaine ? » et le temps – se garda-t-il de demander bien que ce ne fut pas compliqué de le lire dans ses yeux d'or qui fixaient avec attention cet homme qu'il voyait dors et déjà comme son supérieur.

Hégémonie

J'ai appris qu'il y a des gens qui vont se réunir pour le nouveau capitaine des unités coloniales et de recherches. J'aurai aimé connaître le capitaine de mon unité actuelle mais je ne me sens pas très bien vis-à-vis du genre de mission que l'on peut me proposer. Apparemment, vu que j'adore explorer des ruines, de nouvelles zones forestières, je me sentirai beaucoup mieux dans l'unité de recherche. C'est pourquoi aujourd'hui, moi et Meisho nous nous dirigeons en ce lieu de rendez-vous. Je suis habillée d'une robe noire en laine à manche longue, avec un col roulé, des collants et des chaussures. Je ne suis pas à l'aise à l'idée d'enfermer mes pieds dans ces trucs là mais j'essaye de me comporter comme les humains que je vois dans la ville.

C'est en entrant dans la salle du rendez-vous que je pu entendre comme des bourdonnements, et que je pu sentir la présence de plusieurs personnes. L'une des effluves me fait penser à un nid d'insectes. Ce qui ne me dérangeait pas du tout. De ma petite taille j'étais impressionnée par ces hommes plus grands que moi, avec ceci la peur qu'ils m'attaquent et me chassent, comme lorsqu'on chassa le clan Inuzuka il y a des années, ou quand des soldats m'ont forcé à habiter à Urahi. Une peur qu'on s'en prenne à mon ninken me prend aux tripes, et, boule au ventre, j'ai envie de faire demi-tour afin de fuir ces humains.

C'est Meisho, une nouvelle fois, qui me rassura. Il pigne pour me dire qu'il ne nous arrivera rien et tant qu'on est ensemble, rien ni personne ne pourrait réitérer ces actes barbares du passé. Alors, je m'éloigne de l'entrée, et j'avance en même temps que mon canidé des trois hommes déjà présent, et de ma petite voix timide, je leur dis bonjour. D'un côté, c'est vrai que je suis curieuse de savoir ce qu'ils proposent.

Je les entendais parler, enfin, ceux qui semblaient être les soldats. Lorsque l'homme aux cheveux rouges pointa du doigt le fait que seul le résultat compte, en demandant si ça peut impliquer la mort d'innocent. J'ai pensé aux animaux, à mes amis de la forêt, à mes frères et soeurs, à mes parents et à tous leur ninken, qui, dès lors que l'empereur qui était présent avant la création du Teikoku s'est mis à les chasser, ont été tué alors qu'ils n'ont rien fait pour le mériter. J'eus l'envie de pleurer car je n'ai pas envie de passer d'une victime à bourreau de telles méchancetés. Je le savais, j'avais les larmes qui montaient aux yeux. Cela dit, comme toujours, Meisho me réconforte avant que j'éclate en sanglots. Ainsi je ne pleure pas et ne dérange personne à cause de mes maux. Je renifle en revanche, je crois que de la morve a coulé. Du coup j'essuie mon nez avec ma manche discrètement et je fais comme si rien n'était.

Une petite once d'espoir se profile devant moi en entendant la proposition de découvrir le territoire de la part du même monsieur à la chevelure flamboyante et l'étude de la faune et la flore de la part de l'autre homme, coquet aux cheveux d'ébènes. Ils touchent ainsi la raison pour laquelle mon tuteur m'a dit que je pouvais venir. Oui, je connais la faune et la flore de la forêt autour de Urahi, et donc je serai ravie de pouvoir les aider si ça peut permettre à ce que les animaux et les plantes soient protégés.

« Je peux aider pour les animaux et les plantes de la forêt. » disais-je de ma petite voix. « J'ai toujours vécu reclus dans la forêt et je la connais par cœur. »

Ces mots qui me semblaient compliqués, c'est Meisho qui me les soufflait. C'est lui mon guide de tous les jours. Avec ceci, il fallait que je me présente moi aussi.

« J'suis Inuzuka Yoshiko et je suis avec Meisho, mon ninken. On sera ravis de vous aider dans vos recherches ! » finis-je sur une pointe un peu plus joyeuse, avec le sourire.

Le nouveau capitaine n’était pas de ceux qui aimaient les discours grandiloquents. Même si certaines paroles étaient nécessaires, il préférait toutefois aller au vif du sujet et ne pas se perdre dans les tergiversations. De fait, il attendait également la même chose de la part de ses subalternes, car oui, il voyait clairement ceux qui étaient sous ses ordres comme des inférieurs qui n’étaient qu’à son service. En tant que fils ainé du chef de clan actuel, celui qui en viendrait un jour à prendre la tête de ceux de son sang, il se savait au-dessus des autres et le faisait comprendre ouvertement. Pour autant, il savait également se montrer pragmatique, parfois même généreux à celles et ceux qui accomplissaient leurs tâches avec dévotion, encore plus quand les résultats outrepassaient les attentes.

Mais pour l’heure, face à la foule de shinobis présents, rares étaient ceux à interférer dans la discussion. Le premier d’entre eux, un homme dans la fleur de l’âge et à la chevelure carmin prit la parole avec tout le malaise possible dans ce genre de situation. Balbutiant ses mots, d’allure peureuse, celui qui était un père de famille accompli offrit ses premiers mots en offrant une apparence aussi raide que possible. Face à cette tenue défaillante de la part d’un shinobi, Yuji souffla de dépit ouvertement, le regard légèrement baissé avant de daigner regarder son interlocuteur d’un air dépité.

« Au moins, tes convictions profondes t’ont aidées à formuler quelques phrases compréhensibles. J’avais peur de devoir demander un traducteur. D’ailleurs, de manière générale, j’ai demandé des questions intelligentes, mais j’aurais aussi dû préciser des questions compréhensibles. »

Caustique mais Yuji avait pour lui le mérite de la franchise. C’est d’ailleurs sur ce même axe qu’il s’apprêtait à répondre à ce Kentaro. S’approchant de quelques étagères sur lesquelles trônaient bon nombre d’ouvrages en tout genre, le capitaine en sorti un du lot et le jeta aux pieds de l’Hagiwara.

« Médecine. Comment crois-tu que toutes les avancées médicales aient été réalisées ? En espérant que les choses fonctionnent ? Non en étudiant et surtout en expérimentant. Quant à sacrifier des innocents, quel mal y-a-t-il à cela lorsqu’il s’agit de servir un plus grand dessein ? Que ferais-tu si demain la dissection d’un bébé innocent, doté d’un sang rare permettait de trouver un remède à une maladie fatale pour milles personnes ? La recherche c’est une chose, l’avancée scientifique a toujours un coût. »

Difficile de dire ce qui était le pire à entendre pour le père de famille. La possibilité de sacrifier un enfant si nécessaire ? Le discours général du nouveau capitaine ou l’absence apparente de moralité dans ses paroles.

« Aujourd’hui, le développement de l’armement est une nécessité de par le contexte actuel. Pour autant, cela ne doit aucunement être notre unique cheval de bataille. L’unité de recherche se doit d’être à la pointe du domaine scientifique et de fait, notre expertise doit s’exercer dans toutes ces branches. »

Yuji aussi se demandait finalement ce que ce Kentaro faisait là. Mais dans la mesure où même les membres de son propre clan ne comprenaient pas toujours les agissements du futur chef, l’Aburame ne releva pas la petite phrase et passa directement à la suite du sujet.

« Défendre et protéger les faibles ? Alliance, diplomatie, cultures étrangères. Je n’ai cure de tout cela. Si tu penses que tout cela est du ressort de l’unité de Recherche, alors effectivement, moi non plus je ne sais pas ce que tu fais là. Tout ceci concerne la Territoriale pour une partie et la Coloniale de l’autre. Si ta vocation est de te promener et te pavaner dans les grands espaces en discutant avec n’importe quels paysans, alors rejoins donc l’unité de cette traitresse. Mais si tu cherches à accomplir quelque chose de réel et de concret pour le pays, alors installe-toi donc œuvre avec ferveur. »

A la suite de ce discours piquant, une nouvelle intervention, plus posée cette fois fit mention de vacuités verbales tant les paroles semblaient logiques aux oreilles du manipulateur d’insecte qui fit une petite moue de dépit avant de répondre une nouvelle fois.

« Ryunosuke. J’hésite encore à te remercier pour évoquer avec tant de verve des évidences. Si notre rôle n’est pas d’explorer à proprement parler, la découverte de nouveaux lieux, espèce florales ou fauniques engendrera leur étude par nos services. Quant à mettre nos ennemis à l’épreuve de la nature, je suis curieux de voir ce que tu vas proposer que les Shinrin n’ont pas encore envisagé. »

D’apparence froide, un certain énervement pouvait commencer à se lire sur le visage fermé de l’Aburame. Porté par ses insectes, l’homme flotta alors jusqu’à son interlocuteur, outrepassant largement la distance d’interaction sociale, son visage bien trop proche de celui de son interlocuteur.

« J’espère le répéter une dernière fois. Je … n’ai … cure … de vos ambitions exploratoires et expansionnistes. Si votre bon désir est de découvrir le reste du monde, alors vous ne m’êtes d’aucune utilité. L’unité de recherche n’a pas cette vocation. »

Les insectes bourdonnants retournant à leur hôte, ce dernier s’écarta à nouveau.

« Il fallait bien une question idiote. Il y en a toujours une. Crois-tu que si nous avions actuellement les effectifs nécessaires je serais là à supporter votre présence ? Si cette réunion est ouverte à tous, c’est bien pour faire en sorte que nos ambitions puissent être réalisées. »

Finalement, l’intervenant le plus intéressant de cette réunion, hormis lui-même, Yuji le découvrit en la personne de cette Inuzuka. Ainsi, ils n’étaient pas tous des traitres à leur nation.

« Bien … » assura-t-il à la demoiselle, la gratifiant un sourire amusé avant de reprendre place et d’attendre la réponse de chacun à défaut d’avoir droit à de nouvelles interventions de quiconque.

La jeune femme, il la regarde lorsqu'elle parle, écoute son nom et celui de son compagnon à quatre pattes. Les mots du capitaine tranchent, ne s'arrêtent pas et s'il aurait pu s'offusquer, il aime ce rapport de force qu'il lui présente. Parfait alors. C'était décidé. Il a besoin de ça : pour devenir plus fort encore. Plus fort pour les dominer et les protéger.

Ses yeux flottent jusqu'à Kentaro quand ce dernier répond au Capitaine. Ses mains. Son expression corporelle. Quand l'Hagiwara recule, lui avance et vient doucement effleurer sa main du bout de ses doigts sur un regard rassurant. Il comprenait ses mots, sa position, sa pensée. Il comprenait très bien aussi ceux du Capitaine.

« Quel que soit l'âge de la personne à sacrifier pour sauver des milliers de vies, priez pour que ça ne soit pas la vôtre mon Capitaine comme je prierais pour que ça ne soit pas la mienne. Mais ces deux points de vue se défendent et je doute que ça soit le lieu pour un tel échange. Quant à cette envie de découvrir, elle n'est là que dans le but de découvrir d'éventuelles espèces non recensées : plantes, animales, insectes. Et connaître les pays voisins, je le crois, peut aider dans une moindre mesure. Mais ce n'est pas non plus le lieu ni le temps pour ce débat-ci. » Il inclina sa tête avec respect. « Je serais curieux d'en apprendre plus sur la nature de notre pays et développer nos armes ou nos défenses en votre compagnie mon Capitaine. Si nos points de vues sont un peu différents, nos compétences sont vôtres il me semble. » Il jette un petit coup d'oeil à l'Inuzuka et son ninken pour avoir indirectement son approbation sur ces mots là puisqu'il avait déjà celle de Kentaro qui, têtu, avait décidé de prouver au capitaine Yuji à quel point il aurait tord selon lui. Ca faisait sourire un peu Ryunosuke intérieurement. Cette pensée était légère à ses yeux, mais si ça suffisait à le motiver, soit.

Il ne connaissait pas Yoshiko, mais elle lui inspirait une sorte de confiance. Peut-être sa timidité, peut-être son animal et compagnon de route. Quant à ses qualités à lui, il était clairement meilleur sur la théorie que la pratique. Mais pour sa faiblesse, il ferait confiance à ses partenaires d'unité.

« Du fait mon Capitaine, puisque nous sommes juste plein de bonne volonté et novices dans l'unité, quel sera réellement notre rôle au sein de celle-ci ? » Lui était prêt à tout. Peut-être pas à sacrifier sciemment une vie s'il pouvait avoir une autre solution sous la main... mais une vie pour en sauver plusieurs, il rejoignait quelque peu Yuji.

Très sincèrement, il aimerait débattre de tout ça avec cet homme, c'était un sujet épineux mais fort intéressant qui en dévoilait beaucoup sur la volonté d'un Homme. « Je serais honoré de pouvoir de travailler en collaboration avec les idées des Shinrin pour développer nos défenses naturelles. » C'était un peu moins audible, parce qu'il n'avait pas le droit, pas encore selon lui-même, d'avoir de quelconque prétentions à l'égard de son avenir au vue de sa faiblesse.

L'avenir appartient aux forts.

Si je comprenais que les émotions fusaient à tout va, je comprenais aussi que l'humain se cachant derrière le capitaine met en avant un bien dur labeur et une certaine vérité. Le travail de soldat n'est pas de se croiser les pouces mais surtout, de tout faire pour protéger son peuple. Qu'est-ce que je ne faisais pas pour ma part afin de protéger les animaux des braconniers ? Peut-être qu'ils avaient des familles à nourrir, qu'ils n'avaient d'autre choix que de faire du mal à mes protégés, mais est-ce que je leur pardonnait ? Non. Ces ennemis de la nature méritaient la mort.

Je comprenais l'envie du rouquin de protéger les innocents d'expérience et c'est louable. Meisho encore plus et c'est pourquoi il se mit devant le soldat et s'assit, de manière droite, en guise de protection. Sans que je ne lui demande quoi que ce soit. Je penchais ma tête sur le côté lorsque celui qui semblait être l'ami de l'humain sulfureux me regarda. Il est plutôt mignon et son regard me fit rougir. Mais je finis par hocher la tête, je suis totalement d'accord avec lui. Après tout, s'il y a différentes unités, c'est pour faciliter le partage des tâches. Avec le sourire je fis une première intervention.

« J'suis assez d'accord avec m'sieur Aburame, s'il y a plusieurs unités c'est pour faciliter la répartition des tâches. J'voudrai quand même dire que pour l'étude des animaux c'bien d'être sur le terrain pour les voir dans leur milieu naturel et j'pense que c'est adéquat pour cette unité. »

Au fond, le clan Aburame et le clan Inuzuka se ressemblent dans leur osmose avec leur animal totem respectif. Peut-être qu'en travaillant davantage à ses côtés, je pourrai mieux le comprendre. Malgré ma soif d'aventure et d'exploration de ruines de Hi, je voulais aussi beaucoup apprendre sur les poisons. D'une part pour comprendre comment fonctionne celui qu'utilisent les insectes et d'autres animaux dotés de cette capacité naturelle, ainsi que les plantes qui, selon certaines, causent d'énormes troubles une fois ingérées. Si on lie ces connaissances au projet d'armement, alors ma quête ne sera qu'intéressante si je travaille dans cette unité.

« Pour les armements, on en est où ? J'veux dire, est-ce qu'il y a des poisons qui ont déjà été étudiés ? J'dois dire que c'est un sujet qui m'intéresse, étudier les poisons naturels et les utiliser dans des armes un peu complexes pour mieux vaincre l'ennemi de la nation. On pourrait faire des tests sur des soldats… Qui sont de base résistants physiquement. Ou sur des prisonniers, au choix. »

Tout cela, je le dis de manière détachée et innocente, les mains dans le dos, à ce capitaine que je trouve réellement charmant. Je ne sais pas pourquoi mais il a un petit quelque chose qui m'attire à lui, c'est plus fort que moi. Il m'intrigue et me fascine, peut-être grâce à notre point commun, cette facilité déconcertante que l'on a à ne faire qu'un avec la Nature. Tout à l'heure, il semblait flotter avec ses insectes et je dois dire que j'ai été facilement émerveillée par ce talent. J'espère cela dit que mon questionnement a été pertinent et que j'ai fait bonne impression à capitaine Yuji.

Le roux était énervé. C’était une bonne chose pensa l’Aburame. Cela voulait dire qu’une corde sensible avait été touchée et de fait, on agit toujours plus et mieux avec des convictions à défendre plutôt que sans. Autant dire qu’à le voir ainsi, le nouveau capitaine imaginait plus ou moins à quoi devoir s’attendre comme discours mélodramatique dont il n’avait cure.

« Merci pour le compliment. »

Ce fut là la réponse d’une voix neutre sans aucun ressentiment quelconque lorsqu’il se fit insulter par son subordonné. Comme convenu, le voir réagir ainsi impliquait également que son discours tant préparé avait été le bon selon lui et qu’il avait fait mouche.

Pour la suite, assis sur sa chaise, Yuji se recula légèrement, lui permettant de croiser les jambes et des poser ses longues mains aux doigts eux aussi croisés sur ses genoux, écoutant avec attention les différents discours qui lui étaient offerts, preuves des convictions certaines de celles et ceux qui avaient osés porter leur voix devant la masse silencieuse qui observait, le regard fuyant pour la plupart. Une fois la parole de chacun libérée, le regard froid et calculateur du capitaine se posa de longues secondes sur ses interlocuteurs, secondes qu’il mit à profit pour rassembler ses idées et répondre à chacun des protagonistes présents.

« Avant toute choses, soyez assurés que je suis ouvert à toutes proposition pour prendre le siège que j’occupe actuellement. N’ayez craintes, en règle générale, la souffrance que j’inflige ne dure pas si longtemps que cela. »

Levant les mains en signe d’ouverture, Yuji invitait quiconque à se manifester sans recevoir de réponse à cette invective.

« Bien, maintenant, passons à l’essentiel, pas le plus intéressant mais au moins, les choses seront claires désormais. Commençons ! Kentaro d’abord. Je suis ravi de voir que malgré ton manque d’ouverture d’esprit tu comprends que la discipline est de mise, d’autant plus dans cette unité qui se veut plus réfléchie que les autres. Quant au fait que ma politique de recherche ne te convienne pas, je m’en moque. Je n’attends pas de mes subordonnés qu’ils comprennent tant qu’ils agissent comme je l’entends. C’est un plus de comprendre ce à quoi vous œuvrez, je te l’accorde, mais cela ne m’est nullement nécessaire pour l’heure. Pour ce qui est des solutions et sacrifices à apporter, dis-moi, que ferais-tu si ce bébé sacrifié sauvait milles personnes aujourd’hui et que toute autre méthode prenne des jours à se mettre en place, causant la mort de centaines à chaque journée ? L’un et l’autre son viables. Je n’ai nullement dit qu’il ne fallait pas envisager la seconde option. Seulement tu m’as demandé jusqu’où j’étais prêt à aller, je t’ai répondu. C’est seulement ton interprétation limitée qui ne t’a fait entrevoir qu’une partie de la réponse. »

Avec une attitude qui pourrait presque ressembler à celle d’un mafieux devant ses hommes, l’Aburame prenait un certain plaisir à répondre ainsi.

« Ryunosuke c’est cela ? Un shinobi qui n’est pas prêt à sacrifier sa vie mérite-t-il d’être un shinobi ? Dois-je ainsi comprendre que tu refuserais de sauver mille personne si ta mort pouvait leur apporter le salut ? Quant à ton désir de travailler avec les Shinrin pour ce qui est d’éventuelles défenses naturelles, es-tu en mesure de maitriser le Mokuton ? Si ce n’est pas le cas, je doute que tu sois d’une grande aide. Leur clan traine suffisamment de boulets à ses pieds pour éviter d’en rajouter d’autres. Mais tu peux toujours aller les voir. Après tout, les défenses de notre pays sont bien plus du ressort de la Territoriale que de la Recherche. »

Enfin, le regard las, Yuji se tourna vers l’Inuzuka.

« Je suis ravis de voir qu’une Inuzuka, encore fidèle, fasse preuve d’une certaine jugeote. En effet, la Recherche implique notamment l’étude sur le terrain. Il est nécessaire de comprendre les choses dans leur environnement, savoir comment un animal y vit et cætera … tout comme il est aussi nécessaire l’étude en laboratoire. La vivisection permet de grandes avancées dans ce domaine, dont les poisons en effets. C’est une branche particulièrement intéressante et efficace à développer pour aider nos soldats. »

Finalement, se levant, le bout des doigts posés sur la table, mains écartées, le dos légèrement penché vers l’avant.

« Je le redis une nouvelle fois, quitte à perdre du temps, mais comprenez bien que la Recherche n’a pas pour vocation à explorer quoi que ce soit. Nous passons après la Coloniale, là où ces idiots sont incapables de comprendre ce qui les entoure. Notre travail est essentiel à l’évolution du Feu, c’est ce pourquoi vous avez décidé d’être là, indépendant de votre faculté à adhérer ou non à la manière de faire. J’attends des résultats. Tant que vous me les apportez, tout ira pour le mieux. Comme l’a si bien souligné Ce cher Ryunosuke, vos talents sont miens, vous n’êtes que des outils entre mes mains et lorsqu’un outil ne fait pas l’affaire, il suffit d’en changer. Mais avant cela, sachez une chose, je n’aime pas partager mes outils, je préfère les jeter plutôt que de les offrir à quelqu’un d’autre. Suis-je clair ? D’autres questions ? »

Le regards perçant de l’Aburame se posait dès lors sur chacun des présents, défiant visuellement chaque personne dans l’attente d’une nouvelle opposition à son encontre.

Il ne peut nier les trouver intéressant, elle et cet animal protecteur, et lui, maître de leur destin le temps d'un souffle. Au moins avait-il le mérite d'être clair sur ce qu'il attendait d'eux, sur ce qu'il comptait faire de l'unité en ces temps troubles.

Pas d'attaches ailleurs. La recherche, juste la recherche. Mais il fallait travailler de concert malgré tout. C'était en ce point unique que Ryunosuke désapprouvait quelque peu la façon de voir les choses de ce Capitaine qui, pourtant, avait tout son intérêt. Quant à sacrifier sa vie pour sauver celles des autres, tout dépendait de la situation. Et s'il était prêt à en débattre avec l'Aburame, il ne voulait pas leur faire perdre leur temps à tous. Aussi ne fit-il qu'un bref hochement de tête pour réfuter l'idée qu'il ne donnerait pas sa vie pour les autres. Ca s'arrêterait là.

Ses pensées restent dans son esprit, fermé.

Furtifs regard sur l'Inozuka, l'Hagiwara et les autres.

Ce frisson, cette méfiance, cet écart de puissance entre eux, Ryu avait l'envie de l'éprouver encore. Se trouver minuscule et insignifiant ne faisait que le conforter dans l'utilité de ses entraînements rigoureux. Il recule un peu, arrive près de Yoshiko. « J'aime votre façon de penser. » quelques mots glissés à la demoiselle avant de retrouver son ami. « Tu auras tout le temps de lui montrer qui tu es. » Des murmures pour ne pas gêner l'assemblée avant qu'il ne redresse sa tête et sa posture.

« Tout est clair mon Capitaine. Pouvons-nous dés à présent nous rendre utile pour notre belle Unité de recherches avec une mission digne de vous ? » Lui. Tout l'enjeu était là. Se montrer digne de lui avant toute chose pour pouvoir souffler ne serait-ce qu'un peu en sa présence et lui prouver qu'ils ne sont pas ces outils jetables, mais bien ceux, précieux, que l'on garde et que l'on gardera.

Qu'il avait hâte d'étudier toutes ces choses.

« Oui, je suis encore fidèle à notre empire. Oui, j'ai été déçue d'apprendre ce qu'il s'est passé alors que j'étais en mission hors du pays. Alors, oui, j'atteste à présent, que je veux quitter l'unité coloniale afin d'offrir mes services dans l'unité de recherche. Se pavaner ou se battre, n'est pas de notre ressort, alors étant votre, nous pouvons montrer notre plein potentiel. »

Peut-être que je devrais le prouver à d'autres, mais je suis bien heureuse d'avoir été contrainte d'être devenue une soldate du Teikoku. Que l'honneur du clan Inuzuka soit restauré, que cette flamme danse plus fort, que notre volonté d'être les meilleurs ne s'amenuise pas.

Ma curiosité florissante ne cesse d'accroître, cette envie de bien faire et d'alimenter mes connaissances, je ne peux que le faire au sein de cette unité. Oui, je suis un outil… son outil. Tout comme mon ninken est mon outil de combat tout comme il est mon meilleur ami. Ce fut difficile à comprendre après tout ce temps, mais il faut parfois avoir un comportement cruel pour être fort dans ce pays. Mon ninken aboie faiblement comme pour répondre au bel homme qui apprécie ma façon de penser. Ce serait avec plaisir que nous pourrions discuter davantage après cette entrevue avec le capitaine.

« Vous êtes clair. »

Meisho semblait fier de moi. Cet élan de confiance dont je fais preuve depuis ce voyage, pourrait ne nous faire que du bien. À présent, nous pourrons connaître davantage nos camarades. Nous avons hâte de donner corps et âme à nos tâches, nous grandirons et montrerons à quel point nous sommes un pilier pour les autres unités. Nous sommes confiants vis-à-vis du capitaine Aburame et des deux hommes ici présents. Nous espérons donc, ne pas subir quelconque déception, contrairement à cette myriade d'immondices que j'ai entendu, de ces abandons venant de l'unité coloniale.

Peut-être que ce nouveau capitaine est différent, mais je ne peux m'empêcher de me méfier… il me faut tout de même découvrir ces unités même si mon destin est scellé avec le capitaine Yuji.

Son discours, au-delà de faire adhérer chacun semblait avoir au moins eu le mérite de mettre les points sur les « i », expliquant bien plus clairement la politique de recherche qui était désormais la sienne et qu’il comptait développer au fil du temps. Ses prédécesseurs avaient, selon lui, dénaturé le cœur même de l’unité et il était de son devoir d’y remédier et de faire évoluer cette institution à un niveau qui se devait d’aller au-delà des espérances attendues.

Ainsi, face à la vague d’approbation plus ou moins convenue, acquiesçant avec un sourire presque carnassier la volonté de changement prononcée par l’Inuzuka, Yuji se leva de sa chaise, la glissant sous la table, gardant les mains sur le dossier, balayant une nouvelle fois son regard sombre sur les protagonistes de la scène.

« Bien, c’est entendu alors. Quant à savoir ce que vous pouvez faire pour vous rendre utiles, revenez donc ici demain à la première heure. Les sujets ne manquent pas. »

C’est sur ces paroles que l’Aburame, une nouvelle fois aidé de ses insectes qui ouvrirent les portes à sa place, quitta les lieux sans se retourner ni porter le moindre sur ceux qu’il considérait désormais comme ses outils. Alors qu’il était désormais hors de vue, il décocha de son visage placide, un sourire presque … malsain.

Spoiler:

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Il attend qu'il parte, que le bruissement des insectes s'essouffle pour arrêter de retenir ses pensées et émotions. S'il appréciait l'aplomb de l'homme et respectait sa position hiérarchique, certaines choses lui déplaisait. Peut-être sa gestuelle, peut-être les quelques mots de trop ou ceux manquant, Ryunosuke ne savait pas ce qui l'agaçait un peu chez cet homme qu'il devait avouer trouver fort sympathique au regard. Même ce sourire étrange n'ébranla pas plus qu'elles ne l'étaient déjà ses pensées vers l'Aburame.

L'incompréhension de Kentaro lui fait un peu de peine et son regard se baisse sans qu'il ne le retienne.

« Demoiselle Yoshiko ? » avant qu'ils ne quittent à leur tour la salle de réunion du jour. « Puis-je vous inviter à boire le thé dans un troquet du coin en compagnie de Kentaro ? » Après tout, il était dans leur intérêt d'apprendre à se connaître, ne serait-ce qu'un peu, puisqu'ils allaient être les bleus de l'unité, autant se serrer les coudes.

Quant il eu sa réponse, il sortit à son tour pour retrouver son ami qu'il n'eut pas trop de mal à repérer. Un faible pincement au cœur de le voir dans cet état le fit avancer prudemment. « Nous pourrons en parler calmement ce soir. Il y a des choses que je dois faire, d'autre... que je ne peux pas dire pour arriver à mes fins. Mes pensées ne sont pas toujours en accord avec mes mots alors... ne te tourmente pas trop. Ce n'est pas quelque chose qui arrivera de si tôt : prendre une décision cruciale sur la vie. » Sa fille. Il sait qu'elle est tout pour lui, il l'a trop rapidement compris et c'était à son sens bien normal. C'est en douceur qu'il se pointe devant lui sur la marche en dessous et qu'il lui tend le bras. « Je te propose un thé, et j'ai invité Yoshiko pour qu'on fasse connaissance. On est dans le même bateau. Idéaux opposés ou non, on va devoir faire nos preuves. Pour ce qui est des sentiments, je suis tout disposé d'en parler avec toi quand tu en auras besoin... ça me ferais même très plaisir d'apaiser tes doutes et de répondre à tes questions. »

L'Hoshino affiche un très mince sourire. Il ne pouvait pas faire plus que ça pour son ami. Ces mots là, ce geste, ce soutien et ce petit sourire qu'il lui réserve tout particulièrement. « Aller, je n'aime pas te voir comme ça. » C'était un peu trop sincère, un peu bas aussi, comme un secret.

« C'est moi qui invite et j'insiste ! » Finit-il par clamer, jetant un coup d'oeil au sachet. « Et ça serait dommage de ne pas les manger. On expliquera tout à Ayumi. Elle comprendra bien qu'on ne peut donner quelque chose de doux à un monsieur pas très gentil. » Simple non ?
En théorie c'était simple, ça le serait sans doute moins lorsqu'ils feront face à la demoiselle en question pour lui expliquer pourquoi le capitaine n'était pas quelqu'un de particulièrement gentil et pourquoi il ne méritait pas les beignets.

Sur le chemin, Ryu rumina un peu malgré lui. Oui il aimait l'écart de puissance puisque ça le poussait à se dépasser. Non il n'aimait ressembler à une lame qu'on affûte selon son gré même si exécuter des ordres ne le dérangeait pas outre mesure, il avait des principes. Des principes qu'il comptait appliquer coûte que coûte si ça ne mettait aucune vie en danger.
La voie du soldat sera longue et ardue. La vie chez lui lui avait paru bien plus simple, et ses débuts ici du vivant de son frère bien plus doux.

Continue et sois fort pour eux. Protège à corps perdu ceux que tu aimes même si ça fait mal. Si c'est ta raison de vivre, ne la laisse pas t'échapper, jamais.

Ses doigts glissent sur l'éventail à sa ceinture. Un souvenir, des mots brillants comme un phare dans la nuit.
Même s'il avait toujours été loin de lui, son frère l'avait toujours soutenu.

Parce qu'ils étaient pareils.

Dans quoi j'étais en train de m'embarquer ? Je ne le sais pas, mais une chose est sûre, mon chemin est tout tracé. À moi l'étude des armements et des poisons ! Meisho paraissait plus sceptique que moi, mais était fier de voir mon engouement lié à cette rencontre et par le fait que je vais réellement intégrer l'unité de recherche. Il ne me restait plus qu'à rencontrer par la suite les deux autres capitaines les prochains jours, mais pour l'heure, celui qui s'appelait Ryukekchose me proposa une tasse de thé.

« Yup ! À condition que Meisho ait droit à un petit bol de lait ! » répondis-je avec joie. J'étais en pleine forme et j'étais tout simplement heureuse. Ma joie limite explosive, j'avais limite envie de courir à toute vitesse une fois dehors. Qu'étais-je bien à respirer l'air frais ! Cela dit, je vis ce garçon aux cheveux flamboyants, il avait l'air déprimé. Je ne su comment essayer de lui remonter le moral, mais il semblerait que celui qui m'a invité à boire du thé avec eux le connaît. Tant mieux j'ai envie de dire.

« Je suppose qu'on va pouvoir mieux se connaître. Je suis apte à vous écouter tout comme je sais écouter les animaux, en espérant pouvoir vous être utile pour vous apaiser en restant à vos côtés. »

Hiver 205


Des prunelles assassines, un temps de chien et un pays en silence morbide. Ton retour s’était accompagné de nouvelles désillusions qui ne t’avaient au final pas plus surprise que cela : Le pays se rongeait de l’intérieur et.. le temps d’un sommet avait suffit à effacer tout ce qui avait été bâti en ta présence. Une tête amochée, des capitaines en souffrance, un noyau fort qui ne cessait de se briser et de renaître. C’était ainsi; l’Empire fonctionnait comme une entreprise qui ne souciait guère de l’aspect pérenne de ses bases, mais qui se transformait continuellement en fonction de l’offre et de la demande.

C’est sans titre qu’on te convoque à une nouvelle introduction, avec un nouveau profil, une nouvelle tête de mir, qui s’était bien gardée de respecter les règles d’or d’intronisation au poste. Pas de conflagration, pas de combat; une mise en place timide qui faisait drôlement écho à la situation remuante de l’armée.

Ta ponctualité étant inexistante, c’est sans remords que tu enfonces la porte qui te sépare de la troupe folklorique qui composait (recomposait ?) l’unité de recherche. Le tour de table est rapide et intransigeant : tu voyais des profils mais les jugeait sans connaître, comme toujours. Une pâle copie d’un précédent porte parole, un androgyne qui transpirait la fragilité bien pensante, une bâtarde et son compagnon racé. La cour des miracles rassemblée pour probablement refaire le monde, une fois de plus, une fois de moins.

Ton corps s’affale lourdement sur une chaise, et tes pieds s’élancent vers les cieux avant de se poser à mi chemin sur la table qui n’avait probablement pas été étudiée à cet effet.

- Alors, j’ai raté la fête ?

Ton arrogance n’attendait plus qu’à être critiquée, peut-être par la personne censée être responsable de cette élite aux desseins vertueux…. Mais tu ignorais encore que le capitaine avait déjà abandonné son navire.