Griffes inconnues [pv Yamiko]

La Chinoike était posée sur un banc, béquilles posées contre celui-ci. Yeux fermés, elle s'entraînait à utiliser son chakra pour retrouver non pas une trace chakratique mais une odeur. C'était un pan de la sensorialité qu'elle avait peu utilisé jusque là, mais elle se savait capable de surpasser la difficulté initiale de la chose maintenant qu'elle avait suffisamment d'expérience dans le domaine. Sa mission avec Ayuu pour l'herboriste l'avait confortée dans ce sens, si elle pouvait exploiter chacun de ses sens au maximum, alors elle n'en serait que plus efficace dans ses traques. Elle limiterait les chances que ses proies puissent s'enfuir si jamais ces dernières avaient des moyens d'effacer leurs traces. Elle-même avait quelques techniques de cet ordre, elle savait donc que multiplier les moyens de traque était une bonne stratégie pour retrouver les traces que certains tentaient de brouiller. Il était rare de trouver des adversaires véritablement préparés à fuir après tout.

Ainsi, elle commençait à essayer de distinguer les odeurs les unes des autres dans ce chaos général qu'était la ville. La plus notable était sans aucun doute celle du pain qui devait cuire à quelques dizaines de mètres de la jeune femme en cette matinée fraîche. Elle se mêlait à celle de la pluie qui avait cessé de tomber depuis quelques minutes et dont la senteur était encore présente, cette odeur d'humidité fraîche qui remontait du sol et couvrait en partie le reste.

Manipulant son chakra avec précision pour mieux détecter l'origine de l'odeur du pain chaud avec certitude, la vampire ne remarqua pas immédiatement cette femme au parapluie étrange. Le ciel était encore menaçant, peut-être une seconde averse ferait-elle son apparition. Mais alors que Katsuko rouvrait les yeux, elle ne put finalement s'empêcher de remarquer la brune qui marchait d'un air assuré au travers de la capitale du feu. La détaillait un peu plus, elle vit enfin le parapluie si particulier qu'elle tenait. Entièrement métallique, ce dernier dénotait tout particulièrement de ce qu'elle avait pu voir jusque là. Elle-même avait attendu que la pluie ne cesse pour sortir et avait simplement prit une cape à capuche si jamais la pluie décidait que son heure devait se prolonger.

Cette apparition qui foulait les pavés avec certitude mit de longues secondes avant de frapper réellement la kazejine. Un parapluie en métal ! Entièrement en métal. Et si... Et si c'était une Metaru ? Mais que ferait une kumojine ici ? Une traitresse ? Ou alors était-elle comme Natsumi, une sorte de prisonnière du lieu ? Difficile à dire... Ah, elle ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Elle aurait dû demander à la jeune infirmière si elle avait connaissance d'autres personnes dans son cas. Et elle n'y avait pas pensé. Elle ne pouvait pas non plus parler de Natsumi à cette fille. Si jamais elle se trompait sur l'appartenance clanique de cette inconnue, alors ce serait simplement une surveillance de plus sur la petite kumojine qui voulait tenter de s'enfuir de ce lieu plus sombre qu'il n'y paraissait au premier abord.

Hésitant encore un instant, la vampire amputée se décida finalement. Autant tenter. Si jamais c'était véritablement une Metaru, alors peut-être pourrait-elle l'aider pour sa jambe. Enfin, si jamais un médecin arrivait enfin. Ces quelques jours avaient semblé être des mois aux yeux de l'informatrice. Sa situation était similaire à celle qu'elle avait déjà affronté à Iwa, et encore une fois, elle vivait très mal cette sorte d'enfermement qu'elle subissait. C'était une sorte de prison là aussi, elle était retenue contre sa volonté, bien qu'elle ne puisse en vouloir à personne cette fois-ci. Elle avait simplement accordé sa confiance aux mauvaises personnes, elle qui avait cru que les Teikokujins seraient capables de la défendre alors qu'elle attaquait le samouraï mort-vivant.

« Sumimasen ! Metaru-san ?.. Enfin... Madame, êtes vous bien du clan Metaru ?.. »

Gênée par sa propre approche assez maladroite, la mercenaire se racla un peu la gorge avant de se reprendre.

« Konnichiwa... Désolée de vous déranger mais... Est-ce que vous êtes bien du clan Metaru ?.. C'est votre parapluie qui m'y a fait pensé... Si jamais je me trompe... »

La femme était assez grande, imposante même, d'autant plus face à la blessée, assise sur son banc. Elle se sentait mal à l'aise, elle qui avait plutôt l'habitude d'être en confiance dans toutes les situations. Sans doute était-ce aussi lié à son infirmité temporaire, mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir intimidée. Et pourtant, elle avait besoin de lui parler. Elle avait besoin de l'expertise de cette femme si elle était véritablement une Metaru. Qu'importe qu'elle vienne de Kumo ou qu'elle soit solitaire, elle avait besoin d'une expertise. Et, si possible, de l'aide pour une prothèse. Mais ça, elle pourrait le voir plus tard si jamais elle ne s'était pas trompée et que cette femme avait du temps à lui accorder.

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~ Urahi - Automne 204 ~

Alors que tu passais devant une femme avec une jambe en moins installée sur un banc au bord du chemin, celle-ci interpella soudain une Metaru. Bien que tu fusses issue du clan des manieurs de métal, tu mis cependant un certain temps avant de comprendre que celle-ci s’adressait à toi parce que tu ne la connaissais point. Tu avais tourné la tête à droite, à gauche et derrière toi pour essayer de voir s’il y avait pas une autre femme dans le parage, une autre Metaru donc, mais il s’avérait que tu étais seule. Il n’y avait donc aucun doute, l’étrangère s’adressait bien à toi.

Comprenant certainement l’étonnement qui devait t’envahir et dont elle était la cause - bien que tu continuasses d’arborer ce regard placide qui t’était propre - l’inconnue aux cheveux rosés ajouta un détail que t’as permis de mieux comprendre la situation. Tu avais oublié que tu avais déployé au-dessus de ta tête - afin de t’abriter de la pluie en sortant de l’auberge où tu avais passé la nuit - un parapluie de métal que tu avais créé grâce à la manipulation du chakra et de ton élément.

Il ne pleuvait plus mais tu n’avais pas pensé à faire disparaître ta création. Chose aussitôt que tu effectuas, en réduisant cette dernière en limailles de fer qui s’évaporèrent ensuite complètement. Le temps restait bien maussade mais, bien que tu n’avais cure qu’on d’identifie comme étant une Metaru, tu préférais cependant ne pas trop attirer l’attention. D’ailleurs, tu pensais acheter un parapluie. Celui-ci te sera certainement fort utile durant ton séjour à Urahi où le mauvais temps semblait vouloir t’accompagner jusqu’au bout.

«  - Oui. Bonjour … Je suis effectivement une Metaru ... Que puis-je faire pour vous ? »

Tu étais une personne si sûr d’elle et pourtant, cette fois, ta voix étais quelque peu hésitante. Mais, il y avait deux raisons à cela. D’une part parce que tu étais toujours un tantinet dans la stupeur face à l’interpellation si soudaine de l’étrangère et, d’autre part, parce que tu n’avais, en réalité, point envie de faire quelque chose pour cette personne. Et, non pas parce qu'elle était une inconnue mais parce que tu n’étais pas vraiment ce qu’on nommait une âme charitable, un être disposé à aider son prochain.

Tout en parlant, ton regard violacé s’était posé instinctivement sur la jambe manquante de ton interlocutrice. Tu t’interrogeait si elle allait te solliciter de l’aide pour se déplace ou bien allait-elle oser te quémander de lui construite un fauteuil roulant ? Chose dont tu étais capable mais tu dotais fort cependant qu’elle parviendrait à le faire rouler …

La vampire n'avait pas l'habitude d'ainsi héler les gens dans la rue, aussi était-elle sensiblement gênée dans cette interaction peu commune pour elle. Pour autant, elle se ressaisit rapidement. Il était hors de question qu'elle manque cette occasion, maintenant qu'elle avait sa chance d'enfin en savoir plus sur ces griffes au pouvoir si étrange, cette glace qu'elles étaient capables de créer lorsqu'elle les utilisait, ce froid mordant qui venait accompagner chacune de ses frappes ces derniers temps.

« Hajimemashite Metaru-san. Mon nom est Chinoike Katsuko, j'aimerais discuter un peu plus longtemps avec vous, j'ai une requête à vous faire. Me laisseriez-vous vous offrir un verre le temps que je vous explique ce que je souhaiterais ? »

Alors qu'elle venait de finir sa proposition, elle sentit la faim arriver. Elle qui était perdue dans ses pensées jusque là en avait été sortie par l'arrivée de cette inconnue au sein d'Urahi. Et maintenant qu'elle revenait à la réalité, la faim se manifestait. Avalant sa salive comme pour mieux s'aider à patienter, la vampirette se recoiffa d'un geste de la main.

« Ou même un repas si vous le souhaitez, je dois avouer que j'ai bien faim et les repas à l'hôpital ne sont pas les plus fins... Cela vous conviendrait ? »

Attrapant ses béquilles, la kazejine eut un léger frisson alors qu'un courant d'air venait caresser sa nuque. L'air humide et lourd rendait le vent d'autant plus frais malgré la saison chaude. Peut-être était-elle aussi plus frilleuse dans cet état... Elle se releva difficilement, conservant un certain équilibre malgré tout.

« Je connais une bonne auberge à deux rues d'ici si cela vous va. »

Commençant à faire quelques pas avant de se tourner pour voir si la Metaru acceptait de l'accompagner, Katsuko espérait avoir réussi à être suffisamment convainquante. Sans doute la voyageuse accepterait-elle au moins le repas gratuit ? Cela ferait toujours à l'indépendante un moment un peu plus appréciable que les repas dans son lit à l'hôpital d'Urahi...

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~ Urahi - Automne 204 ~

Drôle de femme, pensas-tu alors que silencieusement tu écoutais celle qui se présentait sous le nom de Chinoike Katsuko.

Était-ce parce que, contrairement à cette Katsuko, tu n’aurais jamais quémandé de l’aide, même à l’article de la mort, que tu la trouvasses étrange. Consciente cependant que tout le monde n’était pas comme toi, tu ne cherchas donc pas à blâmer cette pauvre âme qui sollicitait ton aide allant jusqu’à te proposer un repas alors que vous n’étiez que des simples étrangères l’une à l’autre.

« - Je suis sortie pour chercher où me restaurer alors j’accepte volontiers votre proposition. »

Tu n'étais pas une profiteuse mais franche comme à l’accoutume, tu fis comprendre à Katsuko que sans la proposition du repas, tu n’aurais certainement pas accéder à sa requête. En effet, ne cherchant jamais à plaire, tu ne te sentais point dans l’obligation d’aider tes semblables si cela ne t’apportait la moindre avantage ou n’était pas dans le cadre de ton devoir. Il était clair que dans le contexte actuel, tu n’avais aucune raison de répondre à la requête de cette jeune femme à la chevelure rosée. Son état aurait touché bien de cœur des êtres bienveillants qui se plieraient alors certainement en quatre pour l’aider mais ce n’était pas ton cas. Tu n’étais pas du genre à s’apitoyer sur le sort d’autrui. La compassion t’était étrangère alors il était bien difficile de t’atteindre par le sentiment.

Tu emboitas sans plus attendre les pas de la jeune Chinoike qui te mena vers l’auberge qu’elle avait mentionné. Un lieu plutôt ordinaire mais du moment que l’hygiène était respectée et que le repas était comestible, cela te convenait. Tu n’étais pas bien difficile en ce qui concernait le repas.

« - En quoi puis-je vous aider ? »

Ne comptant pas laisser Katsuko payer ton repas, si le service qu’elle te réclamerait se révélerait ne pas être dans tes cordes, tu préféras donc lui demander la nature de celui-ci avant même que vous ne passiez commande …

Rassurée de voir la Metaru accepter de la suivre, Katsuko fit un nouveau sourire avant de se relancer vers sa destination avec ses béquilles. Elle commençait à avoir l'habitude et n'était désormais plus aussi lente qu'elle ne l'avait été les premiers jours. Malgré cela, elle savait bien qu'elle n'irait jamais aussi vite que n'importe qui qui marchait sur ses deux jambes, aussi tentait-elle de ne pas trop traîner pour éviter de faire fuir celle qui venait d'accepter sa proposition.

Arrivant enfin à l'auberge, elle s'installa avec la femme qui semblait particulièrement détachée. Elle n'arrivait pas à lire la moindre émotion sur son visage pour l'heure. Cependant, sa réponse précédente lui avait plu. Elle ne la prenait pas en pitié pour son état, et ça, c'était plutôt agréable, de voir quelqu'un qui la considérait encore comme une humaine. Peut-être se faisait-elle des idées, mais cette pensée la réconfortait. Affichant un sourire à la question directe de la Metaru, elle hocha la tête. Elle avait raison, pas besoin de traîner avant de placer le sujet sur la table.

D'un mouvement d'épaule, elle fit basculer le sac qu'elle avait sur le dos sur son côté puis l'attrapa dans ses mains et en sortit un rouleau de tissus assez épais, sombre comme la nuit, qu'elle déroula sur la table entre elles deux. Elle découvrit ainsi de longues griffes métalliques d'un noir mat qui semblait absorber toute lumière.

« J'ai obtenu ces griffes... particulières il y a quelques mois et je voudrais une expertise de quelqu'un qui s'y connait en forge ou en tous cas en métal. Et donc j'ai pensé à votre clan. Elles dégagent quelque chose d'étrange, une capacité particulière, un grand froid au point où il arrive que ce qu'elles tranchent se transforme en glace ou en tous cas se recouvre de givre. »

Prenant une grande respiration, elle fit une moue un peu embêtée.

« À vrai dire, je ne sais pas ce que j'attends exactement de vous... Je voudrais une piste, soit pour les comprendre pour mieux les utiliser, soit pour en savoir plus sur ce qu'elles peuvent véritablement faire, soit juste savoir s'il s'agit d'un métal spécifique qui aurait naturellement cette capacité, un métal que je ne connaitrais pas en somme. Est-ce que vous pouvez m'aider ?.. »

Terminant sa question, elle tourna la tête vers le serveur qui se présenta à leur table. Commandant un simple ragout avec du saké, elle laissa sa compagne de tablée du jour choisir ce qu'elle souhaitait, espérant que cette dernière aurait une véritable aide à lui apporter et ne lui répondrait pas simplement qu'elle ne pouvait pas la renseigner plus que cela. Si elle voulait maîtriser complètement ces armes, il lui fallaiit une piste pour rechercher de plus amples informations, et pour l'instant, elle n'avait pas grand chose.

Elle avait bien pensé aux Sabreurs de Kiri éventuellement, mais elle n'avait pas encore pu rencontrer les émissaires qui étaient venus au Sommet malheureusement. Peut-être aurait-elle la chance de les croiser dans les prochains jours.

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~ Urahi - Automne 204 ~

Ce fut avec une certainement incompréhension que tu fixas les griffes de métal que Katsuko avait dévoilé, sans la moindre hésitation, sur votre table. A sa place, tu te serais montrée plus discrète en invitant ton interlocuteur dans un endroit plus confidentiel pour parler d’un sujet qui, selon toi, était plutôt personnel en plus d’être important. Mais, peut-être que la jeune femme avait voulu rejoindre l’utile à l’agréable en t’invitant à déjeuner tout en abordant le sujet. Ou bien, avait-elle eu peur que tu refusasses sa demande si elle t’avait invité autre part ? En tout cas, pour toi, une auberge n’était vraiment pas le meilleur endroit pour le sujet abordé et qui concernait des étranges griffes qui, d’après les dires de leur propriétaire, auraient la capacité de geler. Un bien étrange pouvoir qui suscita même ta curiosité alors qu’ordinairement, tu accordais si peu d’importance aux choses qui ne te concernaient point.

Tu laissas le serveur prendre vos commandes alors que tu avais choisi les mêmes choses que ton hôte. Puis, oubliant les regards qui s’étaient retournés pour fixer avec curiosité les objets de votre conversation, tu attrapas la fourchette parmi les couverts dressées sur votre table puis, de la pointe de celle-ci, tu touchas une des griffes de métal exposées. Voyant qu’il n’y a eu aucune réaction, tu commences alors à l’examiner en détails mais, restant méfiante, tu évitas de la toucher avec tes doigts. Tu usais de l’ustensile que tu avais en mains pour tourner et retourner la griffe afin de l’examiner sur tous les angles. Une fois satisfaite, tu reposas la fourchette.

« - On dirait des griffes métalliques ordinaires mais, à ma connaissance, aucun métal ne possède la propriété naturelle de geler. A mon humble avis, ce n’est pas le métal qui émet le froid extrême mais, comme vous l’avez affirmé, je dirai plutôt que c’est la capacité propre à ces griffes. Vous avez sans doute y songer déjà mais je pense que ce que vous avez là sont des armes comme possèdent ceux qu’on surnomme des gladiateurs. Il paraît que leurs armes possèderaient presque une âme. »

Parler d’âme était peut-être exagérée mais tu savais que les armes des gladiateurs étaient capables des choses extraordinaires. Certaines étaient même dans la capacité de se mouvoir toutes seules ... paraît-il.

« - Si vous souhaitez les maîtriser, il vous faudra vous entrainer comme le ferait n’importe quel guerrier avec une arme sauf que la vôtre requerra plutôt la maîtrise de votre chakra et non une dextérité de maniement comme un samouraï avec son katana. Je pense que vous devriez considérer ces griffes, non pas comme une extension, mais plutôt comme une partie intégrante de votre corps. Pour bien les maîtriser il vous faudra parvenir à y parcourir votre énergie comme dans tout le reste de votre corps … Ce que j’avance, n’est bien entendu que purement théorique. A vous de vérifier si cela fonctionnera en pratique. »

Tu marquas un bref silence tout en fixant Katsuko, cherchant à savoir si la jeune femme t’avait suivi. Il n’était pas dans tes habitudes de partir dans les détails, ni même t’aider un autrui, mais en acceptant son offre, tu t’étais engagé à l’aider comme tu le pouvais. Tu t’attelais donc à tenir ton engagement, même si tu ne faisais certainement qu’avancer des théories que Katsuko avaient déjà connaissance.

Puis, tu repris sur un ton plus détaché.

« - Je ne suis pas en mesure de vous aider plus. Je pense que vous y aviez déjà pensé mais le mieux serait de vous informer auprès d’un gladiateur ou d’un sabreur. Ce dernier manipule aussi une arme avec des capacités qui dépassent celles d’un sabre ordinaire … Sinon, vous pourriez toujours vous rendre à Kumo. Vous y trouveriez peut-être un Metaru plus apte à vous fournir des informations que moi et … vous pourriez faire des recherches dans la Grande Bibliothèque du Village. Il paraît que c’est la plus grande et la plus fournie de tout le Yuukan. »

Tu avais ouïe dire que la bibliothèque de Kumo était le puit de savoir de Yuukan. On y trouvait presque tout ce qu’il y avait à savoir sur le monde « ordinaire » mais aussi sur celui des shinobi. Des écrits secrets y seraient même dissimulés … paraît-il …

La vampire aux yeux carmin ne comptait pas faire dans les tours et les détours. Elle se moquait également de quiconque pourrait voir ce qu'elle comptait montrer à la Metaru, puisqu'elle avait entièrement confiance en ses propres capacités. Personne ne les lui prendrait.

Posant donc les armes sur la table entre elles deux, l'informatrice ne put retenir une petite moue déçue face à la réponse de cette femme au parapluie métallique. Elle ne pourrait apparemment pas beaucoup l'avancer...

« Hmmm... Je m'en doutais un peu... »

Malgré cette déconvenue, la demoiselle aux cheveux rosés continua à lui accorder une grande attention puisque la kaminarijine continuait son discours. Elle accompagna la fin des paroles de la brune d'un hochement de tête pensif, apportant sa main à son menton, son index longeant ses lèvres fermées.

« Je vois, j'ai commencé à les utiliser déjà mais je pense que j'ai encore beaucoup de chemin à parcourir, et cette... déconvenue que j'ai eu en arrivant ici ne m'aide pas vraiment... »

La suite fut un peu plus rassurante aux oreilles de la Chinoike qui fit un petit sourire.

« Je comprends. Vous connaissez un gladiateur qui serait présent à Kumo et que je pourrais contacter ?.. »

Si elle pouvait éviter d'aller à Kiri, ce serait bien plus facile pour elle qui n'avait pas encore réussi à rencontrer les kirijins qui étaient passés ici, à Urahi, suite au Sommet. Elle rangea alors ses griffes une fois que la brune aux lèvres violettes eut fini de les observer pour manger tranquillement alors que les assiettes arrivaient et étaient posées devant elles. Remerciant le serveur, l'informatrice souffla sur son écuelle fumante avant de prendre une grande respiration.

« Merci quand même... Si vous avez besoin de quelque chose, autre que ce repas, je pourrais peut-être vous aider. Je reste une mercenaire après tout, donc dès qu'un bon médecin sera en ville pour me faire une prothèse, je serai capable de recommencer à travailler efficacement. N'hésitez pas si vous avez une idée. »

Elle ne savait pas vraiment comment enchaîner sur une conversation plus banale avec cette étrangère, surtout qu'elle commençait à avoir sacrément faim, avec cette assiette sous son nez. Un peu gênée, revenant au silence après sa proposition, la kazejine se décida à commencer à manger pour ne pas simplement rester silencieuse et pantoise devant la Metaru dont elle ne connaissait même pas le prénom. Elle se sentait aussi mal à l'aise à l'idée de parler plus en détails de sa prothèse. Elle ne savait d'ailleurs même pas si les prothèses faites à Iwa suite à l'attaque de Yonbi contenaient du métal ou non. Ni si cette femme serait intéressée à l'idée d'en faire. Autant ne pas l'embarrasser, elle avait quand même accepté de lui accorder un peu de son temps pour un simple repas.

Griffes Inconnues - Feat. @Chinoike Katsuko

~ Urahi - Automne 204 ~

Il n’était point nécessaire d’être un fin observateur pour remarquer la déception de la Chinoike face à ton énoncé qui, de toute évidence, ne lui apportait rien de bien intéressant. Dénuée d’empathie, tu n’éprouvas cependant le moindre regret pour ton incompétence à aider cette femme qui était pourtant allée jusqu’à t’offrir un repas dans l’espoir que tu puisses lui fournir des données importantes sur ses griffes de métal.

« - Navrée mais je ne connais aucun gladiateur susceptible de vous aider. »

Peut-être existait-il au moins un gladiateur à Kumo mais tu avais montré si peu d'intérêt aux autres lorsque tu y étais que tu ne connaissais pas grand monde au final au sein du Village.

Tu venais sans doute de pousser un peu plus ton interlocutrice dans l’abime de la déception mais, comme si de rien n’était, tu continuas tranquillement ton repas qui avait été servi entre temps. Tu paraissais bien égoïste et profiteuse mais tu n’étais pas du genre à te prendre la tête ; surtout pas lorsqu’il s’agissait d’autrui. Et puis, tu ne pouvais pas fournir des informations que tu ne possédais pas et tu n'avais aucun intérêt à inventer de mensonge.

Tranquillement et dans le silence, tu remplis ta panse en se délectant avec appétit du repas que tu avais commandé jusqu’à ce que ta compagne de table te proposât son aide pour quoique ce soit, si tu en avais besoin. Surprise par l’offre tandis que tu n’avais même pas pu l’aider dans sa recherche sur ses griffes, tu suspendis ton geste alors que t’apprêtais à prendre une énième bouchée de ton déjeuner.

« - Sincèrement, j’admire votre bonté, fis-tu avec franchise. Je n’ai pas pu vous aider alors que vous m’avez offert ce repas en échange mais vous me proposez en prime votre service … A moins que ce dernier ne soit pas gratuit ? »

La Chinoike avait révélé être une mercenaire donc ses services étaient logiquement payants. Bien sûr, tu savais qu’il existait ici-bas des êtres prêts à aider leurs prochains sans contrepartie. Malgré qu’elle fût une mercenaire, la jeune femme aux cheveux rosés était peut-être un de ces bienveillants personnages !?

« - Je peux essayer de vous fabriquer une prothèse de métal si vous voulez. Je n’en ai encore jamais réalisé mais je pense être capable de bricoler quelque chose pour soutenir votre jambe. Après, je ne garantis pas que vous pourriez marcher correctement avec. »

Aussitôt, tu repris ton repas que tu t’empressas de terminer avant que celui-ci ne refroidisse.

« - Merci pour le repas. Ce fut un régal … Et, je me nomme Gentoku Yamiko. »

Il n’était pas dans tes habitudes de te présenter sans y avoir été invité mais tu savais rendre la politesse.

Bien que tu maîtrisasses le métal, tu ne portais pas le nom de Metaru car tu n’étais qu’une bâtarde qui avait hérité du don de son paternel mais pas de son nom. Fait dont tu ne jugeais pas nécessaire de préciser à ton interlocutrice car pour toi, cela n’avait la moindre importance …

Nouvelle réponse qui enfonçait un peu plus la vampire dans sa désillusion, ou plutôt dans ses mauvais pressentiments. Elle n'avait pas fait un très bon calcul cette fois-ci, elle avait espéré que la Metaru aurait quelques connaissances dans ce domaine, mais à vrai dire, ça avait juste été une connexion peu logique à bien y penser. Qu'elle connaisse le métal et sache l'utiliser n'en faisait certainement pas une forgeronne ni quelqu'un de particulièrement versé dans les connaissances liées aux armes à pouvoir. Non. C'était juste une femme qui maîtrisait ce pouvoir, rien d'autre. Elle maîtrisait le sang et elle n'était pas médecin pour autant... Et à bien y penser, c'était tout autant probable que cette réflexion éclair qu'elle avait eu en voyant la femme passer plus tôt dans la rue. Si elle était allée jusqu'à Kumo et qu'elle était allée voir la les personnes importantes du clan, elle aurait eu plus de chances d'obtenir une réponse favorable, mais c'était plus lié à la multiplicité d'individus qu'elle interrogeait par ce biais qu'une véritable connexion évidente. Elle s'était plantée. Sur toute la ligne. Soupirant un peu en secouant la tête, la jeune kazejine ne pouvait s'empêcher de se trouver stupide en cet instant.

« Ce n'est rien, je n'aurais pas du trop espérer dès le départ avec une question aussi aléatoire que celle-ci. »

Faisant un petit sourire embêté face à sa propre bêtise, la demoiselle essaya de continuer un peu la discussion et de proposer ses services. La réponse de la kumojine la surprit un peu, avant qu'elle ne se remémore sa propre phrase. Il était vrai qu'elle n'avait pas été très claire... Décidément, elle n'arrivait pas à penser convenablement aujourd'hui. Ou peut-être était-ce en ce moment avec cette attente qui lui pesait sur le long terme, à devoir rester immobile, coincée dans cette cité.

« Tout dépendra de ce que vous avez à me demander... Si c'est retrouver un objet que vous savez être dans la ville et pour lequel vous avez une piste, on peut éventuellement s'arranger, si c'est retrouver une personne quelque part sur le Yuukan, j'aurais besoin d'une certaine rémunération. »

Même si la Chinoike était reconnaissante envers la Gentoku pour le temps qu'elle lui avait accordé, le manque de réponses la limitait un peu dans son envie charitable de lui apporter de l'aide. Pour autant, elle n'était pas contre lui accorder un coup de main volontaire, si tant est qu'il n'était pas trop complexe à réaliser. Sinon, elle aurait bien besoin de manger pendant un éventuel périple, et de pouvoir s'équiper si des risques particuliers étaient encourus.

« Hmmm... Pour la prothèse, un irounin qui s'y connait dans le domaine devrait arriver sous peu ici. Si vous l'acceptez, je pourrais le prévenir que vous êtes ici si vous n'avez pas encore choisi de quitter la ville, et vous pourrez alors vous en occuper avec lui ? »

Tant qu'à avoir une prothèse, autant que ce soit celle que le médecin aurait faite, sans doute avait-il déjà eu le temps de travailler dessus, que ce soit pendant son voyage ou lors d'une précédente expérience. Quoi qu'il en soit, ce serait certainement profitable d'avoir une coopération plutôt que l'oeuvre d'une personne, quand bien même cette dernière était de bonne volonté.

Terminant sa propre assiette, la demoiselle aux yeux rougeoyants sourit et hocha la tête en première réponse à la remarque de son invitée du jour.

« Merci d'avoir prit le temps d'écouter ma requête. Enchantée, Gentoku-san. »

Après un instant d'hésitation, la vampirette hocha la tête pour elle-même avant de proposer une dernière idée à la kaminarijine.

« Si jamais vous êtes encore dans les parages lorsque j'aurais suffisamment récupéré en motricité, j'aurais besoin de quelques partenaires pour m'habituer à ma nouvelle condition... Je pourrais revenir vers vous si tel est le cas ?.. Si ça ne vous dérange pas bien sûr... »

Griffes Inconnues - Feat. @Chinoike Katsuko

~ Urahi - Automne 204 ~

« - Je comprends. »

Tu doutais bien que le service d’un mercenaire n’était pas gratuit. Après tout, leur travail consistait à rendre service contre de l’argent. C’était leur gagne-pain. Mais, tu voulais te rassurer que l'aide que la Chinoike te proposait n’était pas totalement désintéressée ; même si tu n’avais jamais eu l’intention de lui demander quoique ce soit et ce même si le service avait été gratuit. Comme tu n’étais pas enclin à aider les autres, tu n’étais pas non plus du genre à quémander de l’aide. Même si ta vie était en danger, tu préférerai mourir plutôt de réclamer secours. Et, ce n’était pas par fierté trop haut placée mais juste parce que tu vivais avec le principe de ne compter que sur toi-même. Façon de vivre qui ne t’avait point aider à t’appuyer sur les autres en cas de besoin.

Beaucoup diraient que le mode de vie d’un mercenaire siérait à merveille à toi l’électron libre qui désirait rendre compte à personne mais, étrangement, c’était un métier qui ne t’avait jamais réellement attiré. Sans doute parce que tu étais réfractaire à l’idée de rendre service à autrui. Mettre ta vie en danger pour les autres ne t'attirait pas réellement. Une des raisons qui t’avait d’ailleurs poussé à quitter le rang des shinobi de Kumo. Mais, quitte à choisir entre le travail d’un mercenaire et celui d’un shinobi au service d’un Village Caché, tu choisirais plutôt le dernier. Tu étais comme un fier destrier sauvage qui, s’il devait être monté, autant que ça soit par un seul Maître. En tant que mercenaire, tu devras satisfaire tous ceux qui te demanderont de l’aide, or en tant que kunoïchi rattachée à un Village, tu ne devras obéissance qu’au kage. Et, éventuellement, à ceux qui seront placés au-dessus de toi mais au final, tu n’auras qu’un seul réel Maître à satisfaire.

« - Je n’ai aucune connaissance en médecine alors je ne pense pas que cet irounin aura besoin de mon assistance. »

Une façon aimable de faire comprendre à ton interlocutrice que tu n’étais pas vraiment enclin à aider l’irounin mais le fait que tu n’avais pas refusé catégoriquement laissait cependant la possibilité de te contacter s’il y aurait un réel besoin de ta présence. Après tout, ce n’était pas comme si tu avais mieux à faire et tu trouverais peut-être attrayant de participer à la réparation de quelqu’un.

« - Je ne compte pas rester longtemps à Urahi mais je serai ravie de vous aider à vous remettre en forme, si je suis toujours dans le parage le moment voulu. »

Tu avais compris que la jeune femme aux cheveux roses te proposait une petite joute amicale. Chose dont ton être était friand. C’était comme rendre service mais celui-ci, tu l’acceptais avec le plus grand plaisir.

Alors que toutes deux avaient terminé de manger, tu te levas.

« - Merci pour le repas et j’espère ne pas vous avoir fait perdre trop de votre temps. Je vous souhaite bon courage pour la suite Mademoiselle Chinoike. »

Sur ce, tu accordas une légère inclination en signe de respect à ton hôte du jour avant de te diriger vers la sortie …

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