Et finalement, il n'était plus possible de retarder l'inévitable ; ou plutôt, il n'y avait plus aucune raison de rester dans ce pays. Le voyage avait été seulement un aller-retour, pourtant il avait semblé durer beaucoup trop longtemps.
Mais ce qui avait été fait était fait, et il n'était plus possible de revenir sur les décisions prises à ce moment-là. Simples choix du passé qui par leur conséquences, détermineraient peut-être tout le futur de Sharrkan.
Le Kazejin avait été séparé de son groupe et s'était donc mis sur leurs traces pour rattraper les deux autres Jonins avant d'atteindre la cité des Nuages. Évidemment, l'apprenti métamorphe connaissait beaucoup mieux l'odeur de sa sensei que celle d'Aizen, et c'était donc Anzu que Sharrkan pistait.
Il n'était pas encore parfaitement au point sur ses facultés de traque ni sur sa façon de s'adapter à sa nouvelle nature, c'est pourquoi il devait quelque fois retrouver forme humaine pour faire une détection chakratique puis reprendre sa trace ofalctive.
Il trouvait plus facile d'utiliser ses sens de félins sous forme totalement animale qu'hybride. C'était totalement nouveau pour Sharrkan d'être en total contrôle de son côté animal mais depuis qu'il s'était réconcilié avec cet "autre", qu'il ne faisait plus qu'un avec cette facette de lui-même plutôt que de la combattre, le Kazejin se sentait plus entier que jamais. Apaisé, il avait l'impression que son âme scindée en deux s'était finalement recollée pour former un entier. Alors même si le Sommet ne s'était pas bien passé, égoïstement, Sharrkan savourait l'ivresse de sa victoire personnelle.
C'est une fois la frontière Kumojine passée que le manieur de chaleur rattrapa finalement sa sensei. Elle l'avait probablement senti elle aussi, et avait ralenti pour pouvoir se retrouver.
Encore une fois, une proie en lien avec l'homme au chapeau lui échappe, à croire que le destin lui réserve toujours des tours qui la force à devoir retravailler son jeu. Pourtant, son jeu était sans faille, sa proie, ce "dieu" monial, bien qu'il puisse faire appel à des pouvoirs incontestables pouvant la tuer sur le coup, n'aurait jamais tenu suffisamment longtemps sous cette forme pour la battre. Et pourtant, il s'est enfui, il a disparu, lui et tout les cloportes lui servant de collègues qui se sont enfuis. Elle aurait aimé les pourchassés, mais ils se sont tous enfuis, et jamais elle n'aura une piste suffisamment claire pour pouvoir se lancer à leur poursuite. Elle imagine que, de toute façon, tout ceci se réglera d'une façon ou d'une autre.
Légèrement agacée durant le trajet, d'une humeur fracassante pour certains rustres, Anzu se rendait à Kumo, sous l'ombre de son ombrelle, terriblement énervé que ce vieil homme au loin s'amuse à ses dépends, de nouveau la couvre de ridicule malgré son expérience, ce qui la fruste au plus haut point. Il va falloir qu'elle continue ses expérimentations, si elle arrive à terminer ce qu'elle a dû laisser en plan pour allez à la réunion, alors elle compte bien utiliser ces connaissances qu'elle a accumuler de sa famille pour pouvoir surprendre l'homme au chapeau. Cela allait être dur de reprendre des bases mais ... elle se dit que, si en tant que shinobis elle n'arrivera pas à le battre, alors elle battre ce lieutenant en tant que kumojin.
Elle sentait Sharrkan venir se rapprocher, elle le laisse venir la rejoindre en ralentissant le pas. Elle le laisse l'interpeler, lui faisant un léger signe de la tête lorsqu'il s'approche d'elle, clairement encore dans un mood très froid après ce qui s'est passé.
Une nouvelle journée aux portes du village commençait, et comme à son habitude elle s'annonçait plutôt calme et ennuyante. Cela n'avait rien de très passionnant de faire passer les quelques voyageurs qui venaient s'aventurer à l'intérieur des murs de la cité des Nuages pour trouver l'essor de la technologie et des connaissances. A ne pas se méprendre, bien évidemment que Kumo était une ville extraordinaire à tout point de vue, et notamment pour ses avancées scientifiques. C'était la garde de ses portes qui était bien moins intéressante pour le coup. Et aujourd'hui, je montais la garde avec une kunoichi que je commençais un peu à connaître, voir à apprécier ; Minako. Elle était encore en apprentissage pour devenir une membre à part entière du Kyubu, et de ce fait ne pouvait être laissée seule pour ce genre de prérogatives. Mais elle se débrouillait plutôt pas mal, et l'autonomie était l'un des meilleurs moyens d'apprendre.
-Héhé j'te laisse t'occuper de ceux qui arrivent, ça t'va Minako ?
Comme à mon habitude, j'étais en train de tester mon équilibre sur une des chaises du poste à l'entrée de l'Arche Grise, les mains dans les poches comme une preuve du fait que je n'étais pas le moins du monde inquiet de laisser cette mission aux mains de la jeune femme. Quelques instants plus tard, toutefois, quelque chose vint faire légèrement réviser mon jugement. Très légèrement. Deux silhouettes à l'horizon se découpèrent petit à petit, s'avançant vers nous. D'après leur positionnement et leur langage corporel, cela me faisait dire deux choses avec certitude : ils se connaissaient, et c'étaient des shinobis. En fronçant un peu les sourcils, je me redressai sur ma chaise et me penchai un peu vers l'avant pour me concentrer sur les deux nouveaux arrivants.
Et après quelques instants, alors que leur silhouette se découpait finalement de l'horizon pour émerger de l'ombre, je finis par reconnaître nos deux protagonistes. La première était Anzu, une kunoichi puissante et expérimentée, haut-gradée parmi les ninjas de Kumo. Elle tenait dans ses mains son habituelle ombrelle, extrêmement pratique lors de nos derniers affrontements. Et elle était accompagnée d'un grand homme, au teint bronzé et aux cheveux blancs que j'avais déjà rencontré par avant. Un certain Sharrkan, si je me rappelais bien. Une connaissance relativement proche du Raikage, de ce que j'avais pu comprendre la première fois que je l'avais croisé. Ce qui faisait de ces deux ninjas de puissantes personnalités. Mais aujourd'hui, ce n'était pas moi qui allait les accueillir. Je coulai un regard vers ma coéquipière, et avec un sourire, je lui adressai ces quelques mots.
-Eh bien, on a d'la visite on dirait. Qu'est-ce que tu peux me dire sur les deux personnes qui arrivent ?
Avait-elle remarqué que c'étaient des shinobis ? Si ce n'était pas le cas de prime à bord, ma réaction avait due lui mettre la puce à l'oreille. Mais au-delà de savoir si elle avait remarqué, je me demandais qu'elle attitude elle allait adopter face à nos deux nouveaux arrivants.
Le père de Minako, grand et musculeux, toise sa fille du regard avant de lui annoncer son travail du jour. Pour la première fois, elle doit occuper un poste à l'arche grise. À ses côtés devrait se trouver un officier qui veillera à ce qu'elle comprenne l'ampleur des actions à l'avant-garde. Une seule inattention pourrait coûter cher au village… C'est pour cela qu'à chaque arrivée, il faut passer par quelques vérifications pour éviter quelconque mascarade, et acter par écrit chaque allé et venu des personnes afin de rester alerte sur les potentielles fraudes.
À l'arche grise.
La demoiselle s'installe aux côtés de Ikari, en qui elle eut tout de suite confiance lorsqu'ils se sont échangés quelques coups il y a quelque temps de cela. En cette journée qui semble paisible, seuls quelques voyageurs entrèrent notamment pour s'imprégner du savoir dans la grande bibliothèque du village. C'est ainsi qu'après avoir approuvé la proposition de son supérieur, qu'elle prend note des noms de chaque arrivant, leur souhaitant un bon séjour à Kumo, et inversement.
« Je me demande comment analyser les shinobis qui reviennent pour démasquer les pièges… Ma sensorialité auditive est insuffisante. »
Minako n'a pas encore réussi à développer de manière concrète la sensorialité sonore et elle n'a pas d'imagination pour trouver une alternative. Lorsqu'elle a cligné des yeux, elle a vu comme un regard de chouette qui semblait l'envoûter. Elle cligna de nouveau des yeux mais il n'y avait plus rien.
Ce n'était que son imagination.
Alors qu'elle est correctement assise sur sa chaise, la kunoichi à la peau de sa figure brûlée pu voir deux silhouettes s'approcher. L'une des deux personnes, elle l'a reconnaît. Il s'agit de la finaliste du tournoi opposant les gradés du village, dont elle a pu admirer les techniques contre Aizen. Son partenaire lui est inconnu mais elle suppose qu'il est un shinobi lui aussi et qu'ils ont dû aller en mission ensemble.
« Ils semblent être deux ninjas rentrant de mission. M'enfin, je connais de vue l'une des deux personnes. » répondit-elle à Ikari avant l'arrivée des deux shinobis.
« Bon retour à vous ! J'espère que le voyage s'est déroulé sans accroc. Permettez-moi un instant pour procéder à quelques vérifications. »
Minako se fit attentive, se concentrant sur chaque son pouvant provenir des deux revenants. Il s'agit là de la seule méthode qu'elle a réussi à développer pour analyser les passages.
Les retrouvailles avec Anzu n’avaient pas été très chaleureuses ; et ceci était un euphémisme. Ils n’avaient pas été séparés très longtemps, mais énormément de choses s’étaient passées pendant ce moment. Et à vrai dire, Sharrkan avait bien une idée de ce qui pouvait rendre la Sendai dans cet état. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Pourtant, le Kazejin préféra garder le silence, n’étant franchement pas d’humeur non plus pour se faire engueuler par sa sensei.
Il aurait probablement l’occasion d’en entendre parler pendant le rapport. Donc, Sharrkan se contenta de demander où se trouvait le Nara qui les accompagnait, puis ils poursuivirent leur chemin dans un pesant silence.
Heureusement, l’Arche Grise ne tarda pas à se dresser à l’horizon, signant la fin du voyage. Évidemment, les deux shinobis furent accueillis par deux autres des leurs avant de pouvoir entrer dans le village. L’un des deux était le même que celui qui avait interrogé le Kazejin lors de sa dernière entrée : Ikari, le blondinet bagarreur. La deuxième était inconnue. En arrivant à leur hauteur, Sharrkan prit les devants.
« Bonjour ! Ici Metaru Anzu et Sharrkan, Jonins et revenant d’une mission. »
Pour une fois, le manieur de chaleur avait pensé à remettre son bandeau Kumojin en évidence, pour faciliter l’identification.
« Bien sûr, procédez aux vérifications nécessaires. »
Lança-t-il avec un sourire aimable, même si son état d’esprit ne collait pas du tout avec la nonchalance qu’il affichait.
Bien que le silence était pesant pour des raisons ... évidentes, Anzu ne comptait pas laisser son ancien élève sans réponse. Il est probable qu'il soit parti au moment où elle a voulu lui transmettre le message, et donc se trouve hors de portée des oreillettes au moment du message. Dans tous les cas, il souhaitait savoir où le Nara se trouvait. Il est vrai qu'Aizen n'est pas venu avec eux pour des raisons de santé, vu son état, il est vrai que voyager avec de telles blessures lui auraient été fatales, elle espère juste que ces plaies physiques ne se transmettent pas à sa psyché et sa loyauté envers les nuages. Il serait dommage que l'homme avec qui elle a pu commencer à mener une enquête sur la clé se retrouve dans le camp adverse, cela ferait non seulement beaucoup de peine à la Metaru, mais surtout l'unique personne au courant de ce qui risque de se tramer dans le futur, en dehors de certaines hautes personnalités de Kumo.
- Aizen a écopé de pas mal de blessures, venir avec nous lui aurait été fatal. Il a préféré rester sur Hi le temps que ses blessures lui permettent de revenir à Kumo.
Elle finit ensuite par croiser les deux pauvres personnes qui vont devoir les inspecter. Pauvres en effet car ils ne pouvaient pas tomber sur pire personne pour faire des fouilles qu'Anzu qui a envie de vite revenir dans son atelier refaire avancer ces projets, ou bien chez sa femme, peut-être qu'elle parviendra à la calmer. Évidemment, ces deux personnes en face, elle les connait.
- Encore toi. Je te préviens, je ne suis pas d'humeur.
Dit-elle à Ikari, dont elle se doutait que dans ses projets les plus proches seraient de prendre une revanche sur Anzu ou de réussir à la battre tout simplement. Mais pas aujourd'hui, pas maintenant, elle a pas envie de se battre, juste se concentrer ce qui est important pour elle. Alors, elle le prévenait d'avance avant qu'il tente de proposer quoique ce soit.
Comme je m'y étais attendu de la kunoichi marquée par le feu, elle s'était avérée être une apprentie à la fois consciencieuse et fort capable tout au long de la journée. Nous n'avions rencontré aucun problème majeur durant cette journée, ou tout du moins jusqu'à l'arrivée des deux shinobis qui se profilaient à l'horizon. Si les marchands requerraient une certaine inspection bien que minime, les ninjas quant à eux devaient être bien mieux contrôlés. Car nous étions facilement capable de dissimuler aussi bien notre présence que notre véritable identité, et bien d'autres choses. Et ainsi tromper notre entourage, à bien des niveaux. Minako semblait bien consciente de ce problème, et ne tarda pas à aborder ses lacunes à ce sujet. Comme j'avais pu l'expérimenter lors de notre entraînement, elle était capable d'utiliser une capacité au potentiel immense : l'Onkyoton. L'art de manier les sons plus ou moins à sa guise. Des pouvoirs particulièrement utiles dans bien des domaines, et plus particulièrement la sensorialité, grâce à son affinité avec les sons.
Mais la Brûlée semblait ne pas savoir que faire de cette capacité, et était à court d'idée en ce qui concernait nos deux visiteurs dont la silhouette se précisait au fur et à mesure de leur avancée. Il était certain qu'il ne suffisait pas d'aiguiser son ouïe pour pouvoir démasquer des potentiels infiltrés. Mais en se servant un peu de son imagination, il y avait bien des manières de faire. Même avec cette sensorialité auditive dont mon apprentie me parlait, même si elle n'en voyait pas encore toutes les possibilités. Toutefois, elle ne possédait pas encore ces facultés, et ce n'était ni l'endroit ni le moment de l'entraîner à cela. Au lieu de cela, je pouvais l'entraîner à réfléchir d'une autre manière. Mettant mes mains dans mes poches, je m'adressai une nouvelle fois à ma coéquipière avant que les ninjas n'arrivent à notre niveau.
-L'plus simple pour un shinobi, c'est d'se faire passer pour un autre shinobi grâce au Henge. Une technique élémentaire. Mais le Henge d'base, il modifie juste l'apparence...et est défait assez facilement...Alors montre-moi ce que tu as dans l'ventre, Minako-san.
Au fur et à mesure que le temps passait, les deux silhouettes se rapprochaient et je pus enfin distinguer leur visage. Et c'étaient deux têtes que je connaissais. L'une était celle de cette rabat-joie d'Anzu, qui n'avait pas vraiment l'air de m'apprécier et qui semblait d'une humeur massacrante. Le second ninja était un homme que j'avais déjà rencontré quelques temps auparavant, au même endroit. A l'époque déjà, j'avais déjà senti qu'il était puissant, et j'avais eu envie de l'affronter. Toutefois, l'occasion ne s'était jamais présenté. Quant à la Sendai devenue Metaru, je l'avais affronté deux fois, et perdu deux fois. Mais je sentais que je me rapprochais doucement de son niveau, et que l'écart diminuait petit à petit. Mais aujourd'hui, aussi étrange que cela pouvait paraître, je n'avais envie de défier ni l'un ni l'autre. Ces derniers temps, j'étais d'avantage concentré sur le développement de mes propres capacités plutôt que sur l'affrontement pur et simple. Je me devais de progresser contre moi-même...Et c'est donc avec un léger sourire que je finis par répondre aux deux shinobis.
-Bon r'tour, Sharrkan-san, Anzu-san. Il me manque encore un peu d'entraînement avant de pouvoir te battre Anzu-san, et j'sens que c'pareil pour toi Sharrkan-san. Mais c'nest pas pour ça que j'suis là aujourd'hui.
Et sur ces quelques paroles avec un petit sourire, je me mis légèrement en retraite pour que Minako les prenne en charge. Cette distance que j'avais prise était entièrement volontaire, dans le but de laisser la kunoichi s'assumer et prendre les devants. Tout en lui intimant par ma posture en retrait que je couvrais ses arrières si besoin.
La jeune ninja vit le bandeau en évidence sur l'homme au teint hâlé, ce qui la rassura amplement sur le fait qu'il s'agissait d'un des leurs. Parfaitement droite, la demoiselle dégaine son stylo et note les noms des deux personnes sans regarder le papier, habituée à écrire correctement sans avoir le visuel, afin de se concentrer sur ce qu'elle a en face d'elle.
Les paroles de celui qui semble être d'appartenance kazejin confirment sa théorie énoncée il y a quelques instants lorsqu'ils n'étaient pas encore devant le jeune duo. La demoiselle laisse de côté le fait que Anzu a l'air de mauvaise humeur, peut-être qu'elle avait besoin de repos auquel cas l'apprentie peut aisément le comprendre. Quoi qu'il en soit, la vérification sera assez rapide car la kunoichi a une petite idée en tête.
Minako tapote sur la table deux fois, donnant des signaux sonores aux tympans de chacune des deux personnes ciblées. Il s'agit d'une technique en cours de développement qui consiste à ce que la cible subisse un très léger dégât de quelques secondes à l'oreille, comme s'il entendait un bruit fort d'un coup. Il n'y a aucune dangerosité pour le système auditif, mais il est très probable que ce soit aussi efficace qu'une simple gifle pour démasquer un banal henge. Elle ne sait pas si actuellement ça peut fonctionner, quoi qu'il en soit elle garde l'oreille attentive.
« Mes excuses, j'espère que vos oreilles vont bien. La vérification me semble correcte. »
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