Entrevue ancestrale

Depuis le jour où Minako a eu l'enseignement de Akagi sur la sensorialité, à chaque fois qu'elle essaye de s'entraîner sur l'un de ses deux sceaux combatif, le second vient et cela pose conflit autant sur le plan astral que sur le plan physique. En effet, Nobunaga et Samanosuke sont souvent en désaccord sur leur comportement vis-à-vis de leur hôte. Alors que l'esprit insatiable la traite avec respect et la guide de manière sage, tel un guide spirituel, l'esprit de la guerre préfère la voir écouter son impulsivité et frôler la folie en frappant tout ce qui bouge. C'est l'une des raisons qui l'a conduit à vouloir rencontrer Raizen, le seul Meikyû présent à Kumo qu'elle connaît en dehors de son propre géniteur.


Elle a aussi d'autres questionnements, elle voudrait connaître l'histoire de ce clan, comment des âmes peuvent prendre possession de sceaux et comment ils peuvent créer ce genre de pouvoir les liant à leurs hôtes, mais aussi, si un membre du clan Meikyû est en capacité naturelle à voir les âmes des défunts. L'image de l'enfant, à Matshu, enfant qui s'accrochait à la main droite de Minako ne l'a jamais quitté depuis que ça lui est arrivé.

La demoiselle sortit donc, en cette journée grisâtre, au vent cinglant, afin de se rendre tout naturellement à côté de l'académie ninja, là où elle devait rencontrer celui qui pourrait sans doute la guider. Elle lui a laissé, quelques jours plutôt, un petit message lui demandant s'ils peuvent se voir pour parler Meikyû et de son avancée personnelle sur ses ancêtres depuis leur première rencontre. C'est pourquoi, actuellement, la chanteuse du crépuscule s'assied sur un banc, dos à la barrière de l'académie ninja, afin d'attendre celui qui pourrait éclairer sa lanterne. Car nul doute qu'elle ne peut nier ce précepte de la lumière…

Il n'y a pas d'ignorance, il y a la connaissance, @Meikyû Raizen.

Sortant calmement de son bureau pour se diriger vers un lieu de rencontre, Raizen avait été invité par Minako. Or, se devant de gérer de nombreux éléments en même temps, il s’était permis par souci de temps de disperser ses efforts, fragmentant ainsi sa personne en trois entités totalement distinctes afin de pouvoir joindre l’utile à l’agréable.

C’est donc l’un de ses fragments qui rejoignit l’apprentie du Kyuubu au lieu de rencontre. Arrivant par le fait même là où elle l' attendait, le premier réflexe du Meikyû fut très différent de celui qu’il aurait eu habituellement.

Au lieu de se présenter simplement et de manifester sa présence, il laissa ses sens planer pendant quelques secondes afin de marquer l’essence même de l’âme de Minako dans son registre. Utile, c’était un moyen parmi tant d’autres de de pouvoir connaître l’évolution de l’empreinte de son âme et les possibles changements qu’elle avait connus depuis sa découverte ancestrale.

S’approchant ainsi en manifestant sa présence, le Meikyû lâcha un léger sourire.

-Bonjour Minako, comment te portes-tu?

Se présentant armée de sa cape à l’effigie de Kumo, il glissa soigneusement une main dans sa chevelure avant de prononcer quelques paroles qui auraient beaucoup de sens à qui savait l’entendre.

-Et surtout, comment puis-je vous aider ?

L’observant d’un regard concentré, les iris du corbeau déclaraient une concentration importante. Bien que fragmenté, il accordait toute sa concentration à celle-ci de manière à l’aider du meilleur de ses capacités. Étant passé à travers un tel chemin, il était important pour un Meikyû de son idéologie de guider les futurs corbeaux de la foudre à prendre leur envol, surtout lorsque les esprits ancestraux étaient impliqués. Ayant en plus de cela subi un traumatisme récent suite à l'épisode impliquant Joben, il était important pour lui de voir sur quelle longueur d'onde vibrait la virtuose sonore.

Spoiler:

Minako a appris à se connaître et à communiquer avec ses ancêtres. Depuis la dernière fois, son esprit primaire lui a concocté plusieurs épreuves mentales. Puis, son second ancêtre, celui qui en réalité était son capitaine de pirates, a enfin pu lui parler. Elle a pu tisser un lien avec lui aussi de sorte à connaître qui elle est. Leur lien s'étant renforcé parce que Minako leur a dit que leur volonté de soif de pouvoir pour l'un et de soif de combat pour l'autre pouvaient être complémentaires et qu'elle pourrait exaucer leur souhait. Cela dit, ils étaient encore en perpétuel conflit entre eux. Ou plutôt, en compétition, car les deux hommes ne pouvaient s'empêcher de penser que l'un est plus important que l'autre. Ils ne comprennent pas que la banshee, étant l'hôte, est en quelque sorte la cheffe de leur bande spirituelle et qu'ils n'ont pas à discuter ses ordres.

Par ailleurs, ce troisième esprit ancestral que Minako croyait être Yoko ne l'était pas totalement... Au début, l'esprit se montrait sous forme de Yoko pour continuer à lui enseigner moulte choses. Ça a continué ainsi jusqu'à ce que Minako se rende compte que l'esprit de Yoko était aussi celui de Mitsai, l'ami imaginaire transformé en véritable esprit à cause de la résonnance et lui a bouleversé sa vie au printemps 203. Grâce à cet événement, elle n'a cessé de travailler dur pour s'améliorer, d'autant plus depuis sa rencontre avec Aizen. Même après ce tout premier combat alors que le Nara était chuunin, chez le psychiatre, les deux filles apprenaient à se connaître, ont raconté leur vie, ont écrit et dessiné à deux, ont fait de la musique ensemble.

Enfin, la professeure que Minako a eu, Yoko, une ancienne Inuzuka qui de part son apprentissage est devenue une Meikyû sans l'être de sang, a pu parler longuement à cet esprit, s'est battu contre celui-ci quand Mitsai prenait possession du corps de Minako, jusqu'à comprendre de quoi il en retournait. Tout ça grâce aux techniques de méditation qu'elle enseignait à sa disciple. C'est lors d'une phase de transe que Yoko a scellé une partie de son âme dans l'oeil gauche de Minako tout en y scellant aussi Mitsai : les esprits de la professeure et de l'ami imaginaire ont fini par se mêler au fil du temps, apaisant ainsi les migraines chroniques de Minako. Cet esprit se faisait nommer dorénavant Mitsaiko.

Minako était désormais que plus sûre d'elle, fière, au sujet de ses capacités et de ses objectifs. Fini la piraterie, en avant le groupe d'onkyotonka ! Sa flamme passionnelle incandescente, sa soif de justice étaient d'autant plus alimentée grâce à la bénédiction du cardinal de la Mort. Ce baptême dans le gunkan en feu a fait naître la Banshee qui se profilait sous les yeux du Raikage, au visage brûlé, cache-oeil cachant son globe oculaire noirci par le sceau.

Ce qu'elle a lu à la bibliothèque quelques jours plus tôt la rendaient perplexe. Tout ce qu'elle y a appris, c'est que les esprits ancestraux peuvent plus ou moins détruire de l'intérieur un hôte mal préparé, voire pas du tout. Minako voulait comprendre comment est-il possible de créer ce genre de sceau et comment les tout premiers Meikyû en ont eu l'idée. Cigarette en bouche, la demoiselle fumait tranquillement jusqu'à ce que son cher boss qui lui a remis en place son sceau oculaire ne se présente à elle.

« Salut Raikage, ça va et vous ? »

Le Meikyû avait l'air d'aller bien, il lui semblait tout aussi décontracté que le jour où il lui avait rendu visite à l'hôpital. La kunoichi du crépuscule remettait en forme ses différents questionnements avant de se lancer.

« Va falloir vous préparer à recevoir ma myriade de questions, je commence.

Je voudrais, tout d'abord, connaître l'histoire du clan Meikyû. J'ai lu les grandes lignes mais il me serait plus pertinent d'avoir les paroles de l'un des leurs, donc de vous étant donné que vous êtes le seul Meikyû que je connaisse. Je voudrais savoir comment être assez fort mentalement pour ne pas se faire écraser par des esprits ancestraux et comment on peut travailler de pair.

Ensuite, je voulais vous faire part d'une expérience que j'ai eu lors de ma mission à Matshu. »

Minako prit une bouffée de sa cigarette avant de reprendre de manière tranquille.

« J'ai vu un petit garçon sur la plage qui m'a demandé ce qu'est mon tatouage sur la main, ce à quoi je lui ai répondu qu'il s'agit d'un souvenir de mon enfance. Puis, il est parti vagabonder. La cheffe du village pensait que je parlais toute seule, mais je n'y ai pas fait attention sur le coup.

Par la suite, j'ai chanté au banquet, au nom de Isonade. Là, j'ai revu l'enfant et bizarrement, il y avait une coïncidence entre ce que j'ai chanté et ce que j'y ai vu, comme si ce petit garçon avait du sel sur les paupières tout comme l'une des paroles du chant. J'ai tenté de kai en vain. Mon homologue onkyotonka m'a aussi fait sa version du Kai pouvant me soutenir, mais rien à faire, je le voyais encore et j'en étais la seule.

Enfin, je lui ai parlé et il se maintenait fermement sur ma main droite, là où l'esprit bienveillant de mon ancêtre était.

Le lendemain, lors du rite funéraire sur le bateau, je le revis, excité, pointant du doigt une vague en me disant qu'il y avait Isonade. Là, une présence aux allures divine a fait vibrer nos cœurs alors que je jouais une ode matshujin, avant de retourner dans les abysses.

Je voulais savoir si la présence fantomatique de ce garçon pouvait être liée au don Meikyû ou non, si vous, vous aviez vu des esprits quand vous avez combattu l'ancien samouraï de la foudre, et ce que vous avez pensé de ce que j'ai raconté. »

Sur le visage de la minareï s'affichait un succinct sourire, en repensant à ce petit Abuku. Jamais, ô grand jamais, elle n'oublierait ce prénom. Plus bas et timide, camouflé sous le fait que c'est moins important que les paroles précédentes,cette dernière demande était tout simplement plus sentimentale qu'autre chose. Une envie de se rattacher à un nom qui lui correspond mieux, le rêve.

« Et puis, ce que je voudrai demander pour la fin est moins important que le reste, mais… Depuis toujours j'ai le nom de famille de ma mère et je voudrais juste… récupérer le nom de mon père avec qui j'ai toujours eu un lien plus fusionnel et plus proche, si quelqu'un a pu voir ma demande manuscrite… »

Attentif, Raizen n’était pas surpris de voir Minako parler aussi rapidement et relater autant d’éléments. Laissant sous-entendre une certaine hâte quant à l’obtention de ses réponses, il se contenta de se positionner de manière comfortable afin de cerner l’objet de ses réflexions.

Attribuant toutefois un regard passif à son comportement et son non-verbal, il était intéressant d’y voir la jeune femme sous un jour différent. Dévoilant beaucoup plus de contrôle, son énergie semblait se déployer autrement, comme si elle vibrait sous une longueur d’onde beaucoup plus proactive, voire constructrice.

-L’Histoire du Clan Meikyû est connue comme étant celle par laquelle sept individus se sont rassemblés autour d’une passion commune : L’art du scellement. Liés par le sang, ces experts ont révolutionné le fuinjutsu comme nous le connaissions jadis et comme nous le connaissons aujourd’hui, brisant ainsi les barrières entre les deux mondes au point de pouvoir y sceller certaines aptitudes annexes qu’ils possédaient. Leur objectif était très certainement lié aux combats contre les dieux, mais pas que. Quelque part, je présume qu’il était important pour eux de trouver un moyen de léguer à leurs lignées les aptitudes qui leur avait permis de venir à bout des pouvoirs divins, un moyen comme un autre d’accepter de partager à sa descendance le fruit de ses efforts.

Réfléchissant, calmement, il poursuivit :

-Un peu comme plusieurs institutions de nos jours lèguent à leurs enfants les éléments tangibles qu’ils ont cumulés tant au niveau de leur richesse que de leur pouvoir, le Clan Meikyû en a fait de même sous différentes aptitudes distinctes qu’ils maintenaient. Toutefois, à travers le temps, le clan s’est divisé entre ceux qui désiraient ouvrir les connaissances ancestrales aux autres tandis que les autres s’y opposaient. À ce jour, le courant conservateur est encore en place bien qu’il ait quelque peu séparé les opposants de ce mouvement au clan. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui justifie ma présence à Kaminari.

Fils d’un Chef de l’opposition Meikyû, suite à une lourde défaite, demeurer à Kaze ne semblait pas la meilleure des possibilités pour Raizen, une décision que ses parents prirent avec beaucoup de réflexion et précaution.

-Dans les faits, le clan Meikyû est fort probablement l’hôte et le créateur du Kinjutsu du scellement, un des seuls secrets qu’ils auraient surement partagés en dehors de leur clan, mais cela n’est que supposition pour être bien franc…

Marquant une pause, Raizen avait bien des suppositions concernant l’essence même de l’historique des Meikyûs et des détails sur le procédé initial. Toutefois, il ne pouvait s’adonner à cette théorie sans prendre le risque de manifester de fausses suppositions, un élément non nécessaire pour le moment.

-Les Meikyûs ont divers rites dont des pratiques attachant une protection ancestrale à leurs enfants, un rite comme un autre qui sous plusieurs formes peut garantir la transmission de certaines aptitudes. Toutefois, les esprits étant divers et multiples, apprendre à ne pas se faire écraser par ceux-ci et comment travailler de pair avec eux varie énormément de la personne, mais aussi en fonction des esprits qui l’habitent.

Pointant sa tempe d’une main, il précisa calmement : Ce n’est que ma théorie, mais jusqu’à preuve du contraire, elle semble être relativement descriptive d’une tendance explicative quant à ce phénomène. Tout d’abord, selon ma théorie, nous sommes tous composés d’une trinité qui nous personnifie en le corps, l’âme et l’esprit. Les esprits Meikyûs font donc résonance totale avec ces trois parcelles de notre personne. À travers le corps, elles se manifestent et créent leur point d’ancrage. L’âme qui représente l’essence même de notre personne et la contrepartie psychique de notre corps, leur pouvoir semble correspondre exactement à cette description. Finalement, l’esprit représente notre fortitude mentale et par le fait même notre personnalité, au même degré que celle des esprits qui nous habitent.

Levant chacun de ses doigts au fur et à mesure, illustratif dans son approche, il tenait à être le plus clair possible au regard de la complexité des thématiques dont il était question :

-Être en équilibre sous ses trois facettes nous permet par moment de nous connecter davantage avec les différents ancêtres qui représentent nos aptitudes, mais avant tout chose, il faut être en synchronisation avec sa propre personne. Un peu comme une balance. En cas de déséquilibre, le tout a aussi tendance à se manifester dans la synchronisation que nous avons auprès de nos ancêtres. Cette divergence peut notamment faire varier l’amplitude de notre lien aux sceaux, pouvant autant jouer sur notre esprit que notre corps…voire même notre âme.

Souriant, il précisa :

-Je pense que c’est déjà un bon élément que tu sois en quête active visant à renforcer ton mental. Je te dirais donc que le meilleur moyen de renforcer ton esprit est d’affronter tes faiblesses. Ce sont généralement les plus grands leviers de failles ou point de chute qui peuvent brouiller ta relation auprès des esprits Meikyûs. Une fois fait ou en processus, tente de communier avec tes ancêtres.

S’arrêtant, Raizen se demandait jusqu’où il devait aller au regard de son enseignement. S’arrêtant toutefois avant de n’offrir toutes les réponses, il termina ce point en lui ouvrant une porte :

-Et si tu ne sais pas encore de quelle manière communier avec tes ancêtres, ce sera un bon élément auquel partir à la recherche une fois ton équilibre quelque peu restauré. Personne n’est parfait, mais l’équilibre demande simplement à ce que les divers aspects de ta personne résonnent de manière convergente, pas l’inverse.

Sachant que divers Meikyûs avaient diverses aptitudes et divers moyens d’entrer en communication avec les ancêtres, il préférait éviter de lui transmettre certaines de ses techniques étant donné qu’elles ne pouvaient convenir à tous. Plus important encore, il se doutait que la longueur d’onde entre elle et ses ancêtres en serait grandement minimisée. En attendant, le Meikyû s’était étrangement arrêté, se contentant d’écouter la suite de ce qu’elle racontait sur Matshu.

Y voyant certains souvenirs de lorsqu’il avait lui-même rencontré pour la première fois les différents ancêtres qui l’habitaient à travers ses songes, un frisson parcourut l’ensemble de son derme tandis qu’il dévoila un rictus.

-Ce genre d’histoires me rappelle un peu plus ce que les Meikyûs de la divination sont aptes à faire. Généralement, ils ont un sceau sur l’oeil qui leur permet de voir des éléments au-delà du réel…

Observant Minako, il se demanda si elle ne serait pas habitée d’une telle faculté sans le savoir. Pourtant, à l'œil nu, ce n’était pas forcément l’élément le plus visible. Qui plus est, cette vision ne pouvait fonctionner que d’un seul oeil, un élément dont elle se serait surement rendu compte…

-Je ne dirais pas que j’ai vu des esprits en affrontant l’ancien Kaminarijine à Matshu… Simplement, des fragments de son entité se sont attachés à moi au moment de son décès, comme une manière de m’accompagner dans mes objectifs...

Ne préférant pas s’évertuer sur le fait qu’il avait obtenu une compétence dépassant l’entendement de la raison depuis cette journée, Raizen préférait taire certains éléments non nécessaires et plutôt uniques. Simplement, plusieurs éléments attiraient dorénavant son attention.

-Il est possible que tes sceaux tentent de communiquer avec toi de différentes manières. Parmi ce que tu me racontes, je trouve cela intéressant, mais le seul point de corrélation est lié au son…ou plutôt aux vibrations sonores.

Percevant un possible éveil des aptitudes de Minako, sous forme différente, elle semblait élargir ses sens à l'intelligible, un élément qui pouvait possiblement lui être plus naturel étant donné la nature première de ses aptitudes. Que ce soit la longueur d’onde ou la résonance, ces facteurs pouvaient être clairement influencés, voire perçus par une oreille attentive. Or, ce qu’elle partageait était bien plus développé que cela. Si Raizen pouvait parfois percevoir certaines âmes, Minako arrivait possiblement à capter leurs ondes sans même s’en rendre compte…

-Il se peut que tu sois en mesure de communier avec tes ancêtres à travers ce mécanisme, mais dans tous les cas, c’était peut-être un moyen de communiquer avec ton ancêtre protecteur qui semble se situer sur ta main.

Penchant la tête d’un côté, le Corbeau de son regard perçant se décida à satisfaire sa curiosité :

-Que sais-tu de cet ancêtre protecteur ? Que perçois-tu de lui ? Lorsque l’enfant t’a pointé la vague, que s’est-il passé pour que vos coeurs vibrent ?

Vibrations, chants, paroles, ode représentaient tous des facteurs liés au son. Relativement synchronisé avec la longueur d’onde, avait-elle toutefois les aptitudes sensorielles, mais surtout l’état d’esprit adéquat pour y voir l’entéléchie se cachant derrière tout cela?

-Sinon pour ton nom, ça ne devrait pas être un problème. L’administration se chargera de trier ta requête. Elle est surement en cours de traitement ou vérification à l’heure à laquelle nous nous parlons.

Attendant les réponses à ses questions, Raizen avait parlé plus que prévu. Pourtant, c’était le reflet même de son essence. Agissant comme corbeau, il saisissait l’information importante et guidait son interlocuteur vers des pistes de progression, sans pour autant lui donner la totalité des réponses.

Ignorant toutefois la mention d’Isonade, ce n’était pas pour autant qu’il n’avait pas noté l’information…

Écoutant la proposition de Minako, se demandant par le fait même pour quelle raison elle proposait que cette théorie soit proposée en formation. Après tout, bien que Raizen avait écrit de nombreux documents sur le sujet, cela relevait de la métaphysique ou plutôt d’éléments qu’il fallait encore prouver à ce jour. Ainsi, pouvait-il réellement partager et communiquer le tout au sein des différentes formations au point que ça en devienne une vérité absolue ? Pas encore, ou du moins, pas tant que la théorie n’était pas complète…

-Apprendre le contrôle de soi et atteindre l'équilibre est bel et bien important, simplement, cette approche ne résonne pas forcément de la même manière avec tous. Certains tirent leurs puissances de d'autres axes ou éléments..

En faisant un sujet à partager et communiquer à l’institut afin qu’ils puissent en approfondir les faits, il se contenta de reporter son attention sur ce qui touchait au clan Meikyû.

-L’oeil est un sceau excessivement puissant qui peut être utilisé de différentes manières. Ainsi, si l’on se base sur l’historique du clan Meikyû, certaines rumeurs laissent sous-entendre que le gardien ancestral de qui ses capacités sont issues avait des prouesses visuelles hors norme lui permettant de visualiser la puissance de manière tangible au point d'en voir l'essence.

Se permettant d’apporter un peu de lumière sur sa question, sans pour autant y répondre de manière trop précise, Raizen constatait dorénavant qu’elle était au courant de deux des esprits qui l’accompagnaient. Se demandant si un troisième avait été découvert ou même s’il avait été un moindrement apposé, il était fort probable qu’elle n’ait pas suffisamment de longueurs d’âme pour accueillir cette troisième entité dans ce qu’il appelait : le socle des âmes.

-Je ne suis pas surpris d’entendre ce genre d’éléments. Nombreux sont ceux à protéger leurs enfants en demandant à un ou divers ancêtres de les accompagner dans leurs périples et de les protéger. Ainsi, ta grand-mère t’a possiblement même légué une partie de son propre pouvoir si elle maîtrisait elle aussi ces arcanes au point de pouvoir te les apposer.

N’étant pas une tâche facile, il était toutefois plus simple de partager un sceau ou plutôt une entité avec laquelle nous avions déjà une relation. C’était une manière comme une autre de passer la flambeau à une autre personne qui saurait exploiter pleinement la lumière de cette torche jusqu’à devenir un brasier voire plus en fonction des destinées.

-Dans tous les cas, connaître l’aptitude de l’un de tes ancêtres est déjà une bonne chose. Quant à celui qui subsiste possiblement au niveau de tes yeux, je te conseillerais d’entrer en communion avec celui-ci ou de demander à ton ancêtre de l’insatiabilité de communiquer avec celui-ci pour toi. De la même manière que tu peux les utiliser, de la même manière ceux-ci sont liés sans pour autant avoir d’emprise l’un sur l’autre si ce n’est qu’ils veillent respectivement à un équilibre et une manifestation différente de tes aptitudes.

Murmurant pour lui-même : et de ta personne. Raizen désirait éviter de possiblement la rendre confuse sur ses aptitudes. Après tout, chacun des esprits représentait et exploitait une facette de sa personnalité. En plus d’être inné, c’était même une des conditions pour que l’ancêtre puisse être utilisé ou contenu. Sans quoi, nombreux échouaient à employer les aptitudes de leurs ancêtres tandis que d’autres finissaient consumer par ceux-ci. Or, ce genre de réalisation faisait partie des éléments que Minako apprendrait, si elle n’était pas déjà au courant de cela.

-S’il s’est toutefois présenté à toi sans que tu fasses appel à lui, c’est surement qu’il est prêt à entrer en communion avec toi ou qu’il te fait savoir qu’il est présent. En fonction, il te révèlera l’étendue de sa puissance, ce que tu peux tenter d’explorer dès maintenant en te concentrant pour essayer de communier avec cette puissance si tu te sens à l’aise.

Souriant légèrement face à cette remarque, la mention d’Isonade rendait le Meikyû songeur. Demeurant toutefois assez stoic, il se permit quelques observations :

-Si je peux me permettre Minako, toi qui es une experte avec le son et les tonalités, peux-tu me décrire ton interprétation du son que tu as perçu provenant de cette créature ? As-tu pu déterminer à quel point elle était proche ou loin ? Peux-tu me décrire la manifestation de la puissance que vous avez pu percevoir d’Isonade ?

Ayant mis les pieds à Matshu avant qu’ils n’y aillent, au regard de l’urgence de la situation, Raizen n’avait pu après avoir défait Sakamoto Tsunenaga se concentrer sur le reste. Toutefois, des éléments bien étranges se produisaient à cet endroit. Malgré tout, il n’en était pas vraiment surpris… loin de là. De ce fait, il se permettait de demander davantage de renseignements afin d’identifier l’urgence d’un tel cri. Après tout, s’il y avait bien une personne qui pouvait interpréter le cri d’une créature méconnue, c’était bien une experte en onkyoton…

Ainsi, alors qu’il attendait sa réponse, un léger choc électrique flirta avec son derme, lui rappelant lui-même la résonance qu’il avait dorénavant avec la fraction d’une 4e entité.

-Sinon, avant de te lier ou d’approfondir ta connexion avec ton premier sceau, qu’arrives-tu à faire jusqu’à présent à l’aide de ton ancêtre premier? As-tu essayé de l’activer et d’absorber du chakra afin d’explorer votre connexion ?

Se permettant de la questionner sur son cheminement, il se demandait à quel endroit elle était rendue quant à l’usage de ses aptitudes ?

Il fallait pour la banshee mettre un ordre dans les informations qu'elle donnera à Raizen. C'est pourquoi, en premier, qu'elle essaya de retranscrire au mieux ce qu'elle a interprété de la créature qu'est Isonade.

« La créature ne semblait en aucun cas agressive, au contraire. L'écho de son cri était calme, comme si la créature nous remerciait, c'était l'écho d'un son similaire à ce que peut faire une créature marine je suppose. C'était au moment où Ken et moi jouions une musique locale au taiko qui fait guise d'offrande à Isonade. »

Minako trouvait la mélodie de sa voix magnifique, et de toute évidence elle avait dépeint cette apparition de manière positive, parce que c'était la vérité. Et elle l'a dit, que quoi qu'il arrive, la Banshee protégerait la créature, il était hors de question que l'on essaye de l'abattre.

« Que l'on soit clair sur le sujet, il est hors de question que l'on essaye de la chasser ou pire, car si elle se défend contre ses ravisseurs, les habitants des hameaux dont Matshu et Humy pourraient de nouveau vivre de funestes sorts, et il serait donc probable que je me fâche sérieusement. En revanche, s'il y a une étude à réaliser pour mieux la protéger et qu'elle se sente à l'aise, alors je ne ferai pas l'affront de manquer à mes obligations de soldate de la Foudre. »

Minako ose insinuer qu'elle pourrait trahir ses supérieurs, dont le Raikage, mais c'est pour la bonne cause, pour la protection des habitants de Kaminari. Sa patrie chère à ses yeux valait tout l'or du monde et il serait inconcevable que d'une part, on touche à une divinité majeure du pays, et que d'autre part, on mette en péril la sécurité des enfants de la Foudre.

C'est ainsi qu'elle changea par la suite de sujet, afin de parler de son sceau dont elle a un lien relativement solide. Sur ses entraînements et ses duels de bras de fer contre ses amis les plus proches. D'ailleurs, c'est lorsqu'elle défie les personnes sur le sujet qu'elle montre à quel point elle les porte dans son cœur.

« J'ai commencé à m'y entraîner en effectuant des bras de fer, en essayant d'absorber le chakra de la personne qui tenait ma main. Sans grand succès je l'accorde, j'essayerai bientôt sur des techniques intangibles afin de m'y entraîner un peu mieux. Par moment, Samanosuke-dono me parle philosophie, ce qui est intéressant. »

Minako cacha l'existence du sceau sur sa main gauche, du moins partiellement, parce qu'elle dit ceci :

« C'est lors de l'un de mes entraînements que j'ai entendu une autre voix et qu'une douleur sur ma main gauche me fit voir un sceau. En revanche je ne dirai pas quel est son pouvoir, mais soyez sûr que je ne l'utiliserai jamais en combat amical contre les frères d'armes, ni lors de rixes si jamais l'on doit se défendre pour arrêter des suspects. Inutile de vous expliquer pourquoi, je suppose, et je voudrai éviter qu'on creuse ce sujet-là plus loin, ne sait-on jamais que les arbres ont des oreilles. Et je refuse que l'on connaisse cette capacité surtout si l'un de nos frères d'armes nous trahit et que je n'ai pas le choix de l'utiliser. »

La raison principale étant qu'il s'agit du sceau de la putréfaction, et qu'ensuite la nature de son lien avec l'ancêtre implique le secret et l'utilisation en dernier recours de son pouvoir. Elle n'a qu'une parole et elle y tient, ce fut l'essence même du quatuor Higure Onkyou ayant grandi dans l'enceinte de Kumo lorsqu'ils se sont réunis.

Attentif aux propos de Minako, que ce soit la mention de l’impact de la musique sur la créature ou son désir réel de la protéger contre ses ravisseurs ou toute autre personne, son point de vue semblait être suffisamment unique pour clamer haut et fort le désir de la protéger au risque de désobéir, un élément aussi intrigant qu’intéressant.

Bifurquant ensuite sur des éléments concernant ses sceaux, Raizen pouvait dorénavant y voir quelques brides de mystères suffisamment omniprésents pour y dévoiler certaines facettes particulières de sa psyché.

Ayant traversé de nombreuses épreuves, semblait-il que ses idéaux étaient plus ancrés, mais sommeillaient dorénavant un peu plus dans les ténèbres maintenant qu’ils étaient ancrés.

Se permettant donc de faire ce qu’il faisait de mieux, Raizen amena soigneusement sa main à son menton avant d’émettre quelques propos.

-La frustration est une émotion assez complexe qui généralement traduit un état d’âme assez poussé. Bien que nous ne sachions pas forcément beaucoup de choses concernant la provenance de ce cri marin, notre devoir reste tout de même la protection de Matshu et de Humy, tout comme le reste de Kaminari et de ses habitants.

Prenant son temps, il poursuivit :

-Évidemment, prendre le temps de l’étudier pourrait être tout aussi intéressant, à condition que ce soit une possibilité réelle et réaliste bien entendue. Ce n’est pas pour rien que certains dévouent leur carrière à effectuer des recherches sur la faune et la flore afin de mieux la protéger et la préserver étant donné qu’elle fait aussi partie de notre patrimoine et de nos richesses.

Ayant rencontré diverses créatures à travers sa carrière, dont des Dieux, il savait mieux que quiconque qu’elles pouvaient être excessivement dangereuses, même lorsque les intentions d’autrui étaient pacifiques. Ainsi, le fait qu’elle partage certains traits similaires à ceux d’Hiko sous un axe opposé représentait définitivement un élément à noter, mais aussi sur lequel faire attention.

-Serais-tu prête à mettre en péril la vie de tes alliés par simple divergence d’idées si la protection de cette créature venait à mettre en péril la vie de plusieurs personnes, dont ceux que tu désires ultimement protéger ?

Se permettant de lancer cette question sans forcément avoir un ton réprobateur, Raizen était surtout curieux de son axe d’analyse et de réflexion.

-Concernant l’absorption, il serait intéressant que tu approfondisses la philosophie que tente de te communiquer Samanosuke. Certains ancêtres fonctionnent par devinettes ou de manière indirecte. Ainsi, il tente possiblement de communiquer avec toi certains éléments pour que tu puisses réellement faire les liens adéquats afin de maximiser ton expérience sans pour autant te donner les réponses sur un plateau d'argent.

Lui offrant ensuite une possibilité, il poursuivit :

-Absorber le chakra de la main d’autrui est faisable et intéressant. Toutefois, avant même te de donner la peine d'aller chercher le chakra de quelqu’un qui n’en utilise pas forcément une quantité suffisante, ma recommandation serait d’injecter du chakra dans une arme que tu tiens de ta main opposée. Ensuite, de l’autre main, l’objectif serait que tu viennes absorber le chakra avec lequel tu recouvres la lame. Une fois accompli avec succès, il faudrait que tu maintiennes l’équilibre entre l’infusion et l’absorption de manière à ce que la lame ne puisse jamais se voir recouverte de chakra ou du moins, uniquement entre une zone que tu aurais délimitée.

Souriant, il poursuivit :

-Poursuis cet exercice en augmentant graduellement l’amplification chakratique que tu infuses dans l’arme en question afin de voir là où ta limite réside. Que ce soit en matière de temps, de contrôle ou tout simplement de synchronicité, tu apprendras plus rapidement à maîtriser l’absorption chakratique avant de t’attaquer à des corps n’en émettant pas en augmentant le degré d’absorption que tu désires par rapport à la manifestation qu’une personne en fait.

Lui partageant un exercice qui l’avait fortement aidé il y a une époque de cela, Raizen dévoila un nouveau sourire. Toutefois, celui-ci était bien différent du premier. Au contraire, il était beaucoup plus mystérieux.

-Autrement, je pense savoir à quel ancêtre tu fais référence. Toutefois, les chances qu’une personne désirant trahir le village soit étrangement et par pure coïncidence présente, dissimulée de manière à entendre cette capacité et que tu aies tôt ou tard à l’utiliser contre celle-ci sont assez faibles je te dirais. Je respecte toutefois ton désir concernant la confidentialité de tes aptitudes bien que ça ne doit pas être un élément sur lequel tu y mets beaucoup de confiance. Il est bien souvent plus simple d’assumer qu’un ennemi en sait plus sur nous que nous osons l’espérer. Cela évite de dépendre de l’effet de surprise, un élément qui ne peut réellement être contrôlé, surtout que de bases, manifester tes sceaux Meikyûs la rendront au fait que le contact physique est à éviter avec toi.

En effet, les sceaux Meikyûs nécessitant un contact physique avec autrui pour fonctionner, elle était donc dépendante de cela, un élément qui était non-négligeable sachant qu’il fallait obtenir la chance de bénéficier d’un combat au corps à corps, un élément qui n’était pas donné à tous.

-Advenant la réalisation d’un moment frustrant comme celui dont tu as fait mention plus tôt, utiliserais-tu ton pouvoir contre tes confrères ou à contrario, serais-tu prête à l’utiliser contre le parti opposé à celui que tu utiliserais ?

Chaque pouvoir venait avec une part de risque. Le sceau de putréfaction bien que plus fatal n’y faisait aucunement exception. Or, avant de lui donner d’autres indications à ce sujet, il préférait confirmer un élément.

Minako avait attendu que tout soit dit avant de réagir à certaines remarques.

« Je tiens à vous rassurer tout de suite, mon envie première est de protéger ma patrie. Donc si telle créature venait à les mettre en danger, je l'affronterai en premier. Et si j'apprends qu'un élément extérieur a provoqué son courroux, j'enquêterai et traquerai les coupables, de la même manière que j'espère sincèrement la mort de Reijiro. Bon, bien sûr, je préfèrerai protéger à la fois le peuple et dame Isonade, mais entre l'espoir et la réalité c'est vrai qu'il y a un fossé. »

Elle savait à quel point le dilemme peut être douloureux. Par ailleurs, Minako s'était promis de protéger sa ville natale comme l'avait fait Raizen. Elle était infiniment reconnaissante envers le Raikage pour avoir vaincu l'ancien samouraï qui a abattu sa foudre à Matshu. Grâce à lui et ses deux alliés, les âmes pouvaient reposer en paix, et de son côté, elle aurait fait de même pour protéger Humy, la ville portuaire qui, avec Matshu, était considérée comme étant une grande famille.

Elle répondit ensuite à sa dernière question, peut-être le rassurerait-il davantage, car elle pourrait seulement trahir ses supérieurs si ceux-ci mettent en péril la sécurité de Kaminari. Hors, elle a confiance en Raizen.

« Je n'utiliserai pas mes pouvoirs contre mes frères d'armes, parce que je suis d'abord une membre des forces de l'ordre obéissant aux règles qui incombent au Kyuubu. Je sais que ces ordres sont irrémédiablement plus importants que nos propres mœurs. Je n'ai donc pas à agir différemment de mes frères d'armes même si mes croyances envers Isonade sont bien ancrées. Je resterai fidèlement aux côtés de Kumo. »

Elle prit une pause dans son discours avant de reprendre.

« Je n'accorderai donc ma pleine confiance qu'envers Keisuke-sama et vous-même, c'est d'ailleurs pourquoi je me confie à cœur ouvert aujourd'hui. Je vous serais donc obéissante tout comme je le serais à mes supérieurs hiérarchiques, je ne poserai aucune question sur les ordres de mission, et surtout, je n'agirais jamais pour moi-même. Le seul fait est, que si je surprends l'un de mes confrères faillir à ses devoirs, même si je ne suis qu'une minareï, je ferai en sorte qu'il revienne sur le droit chemin, de gré ou non. »

Elle n'y allait pas par quatre chemins, elle a un sens du respect immense, et tous les ennemis,criminels ou traîtres, se doivent de bien se faire cuisiner en interrogatoire avant que quelconque sentence arrive. Elle n'était pas une sauvage, elle n'allait pas violenter pour un pet de travers, quoique elle est capable de jouer de son sarcasme pour ce faire.

Plus tôt, elle avait pris une note mentale sur un exercice lié à son sceau insatiable. Elle n'y avait pas pensé mais c'était évident qu'elle devait s'auto-analyser de la sorte en concentrant du chakra neutre dans une arme et faire des essais avec son sceau. C'était intéressant à savoir et elle se devait d'effectuer cet exercice avant de tester son sceau sur d'autres personnes_ pas sur n'importe qui mais sur des ninjas qu'elle connaît bien dont elle pense qu'ils pourraient l'aider ainsi.

Bon, après, ça l'embête d'entendre qu'il est parfois plus pertinent qu'un ennemi sache tout sur les capacités de ses adversaires, car il pourrait irrémédiablement réaliser des stratégies pour mieux nous vaincre. D'autant plus que la capacité Meikyû est un fléau parce que si le sceau ne touche pas directement la zone ciblée, l'effet ne fonctionne pas. Cela dit, elle préfèrera montrer avant tout ses capacités affinitaires pour mieux enchaîner avec ses capacités plus sombres, qu'elle qualifie venant d'outre-tombe.

Au fur et à mesure que Minako élaborait, le Meikyû ne pouvait s’empêcher de l’observer d’un air attentif. Voyant ainsi sa boussole mentale se déplacer au fur et à mesure qu’elle discutait, Raizen devait avouer être quelque peu surpris. Était-ce de l’instabilité où Minako était plutôt du genre à suivre et appliquer la loi ? L’ayant considéré plus ou moins comme évoluant sur l’axe du chaos, de par ses paroles, elle semblait toutefois indiquer avoir un réel désir de protection et de suivre la loi et les ordres. Or, son but final et ultime était toujours de répondre à son propre code, lui indiquant et lui donnant ainsi la permission de reprocher à plus haut gradé qu’elle la moindre faille ou défaillance.

Avantageux sous bien des aspects, ses mots étaient assez encourageant, voire même rassurant. Après tout, vivre à nouveau un manque de synchronisation entre les différents partis prenants n’était pas du tout le type d’orchestre qu’il désirait mener de l’avant, pas lorsque les enjeux étaient suffisamment importants pour atteindre à la vie du moindre participant.

-Le village de Kumo et l’ensemble de Kaminari te sont reconnaissants pour tes beaux mots et ton voeu de protection. Il n’est pas toujours simple de suivre un tel code d’honneur. Je ne peux ainsi que te souhaiter de pouvoir suivre et appliquer ce code avec justesse et équilibre.

Désirant toutefois ouvrir la porte vers d’autres réflexions, Raizen ne put s’empêcher d’ajouter un élément :

-La confiance est un élément assez délicat et très important. Elle se manifeste sous bien des formes, mais elle se gagne surtout. Que ce soit par rapport à nos proches, nos plus hauts gradés ou notre prochain. Certains partent possiblement avec une longueur d’avance, mais ce lien est à cultiver avec précaution et justesse à travers le temps.

Émettant un léger sourire, il termina :

-Je pense ainsi qu’il serait important, sauf si tu le sais déjà que tu prennes le temps de déterminer sur quoi reposent tes critères de confiance et les motifs pour lesquels tu peux être mené à l’accorder. De même, si ta fidélité est pour le moment un élément assez solide et stable, prend le temps d’y comprendre ce qui la nourrit et de quelle manière elle résonne avec ta personne.

Levant tranquillement les yeux vers le ciel, il termina :

-Bien des éléments sont liés et bien des éléments ne le sont pas. Toutefois, je suis sûr que répondre à ces questions t’aidera, que ce soit dans ta quête visant à développer ton héritage Meikyû ou simplement dans ta croissance et ton développement Zaiki Minako. Ces ancêtres représentent et résonnent ultimement avec un fragment de ton âme et de ta personne.

Ayant prononcé ces quelques paroles en connaissance de cause, la longueur d’onde était très importante. Or, avant de tenter de capter des ondes ou flux provenant de l’externe, il était important de savoir à quelle fréquence notre propre personne vibrait. Autrement, il était plus difficile de comprendre les différentes interactions avec autrui, mais aussi leurs différences.

Élémentaires, ce genre de bases étaient souvent négligées. Si Minako avait possiblement déjà acquis et ancré ces fondations, ce n’en serait que bénéfique. Si ce n’était pas le cas, elle avait dorénavant de quoi progresser ou garder en tête, car ne jamais agir pour soi-même pouvait être respectable, bien que délicat. Étant important de ne pas s’oublier dans l’équation, au risque d’aller au-delà de ses limites, il préférait ainsi lui donner des pistes de réflexion pour son développement.

-Pour finir, les grades ne servent qu’à cadrer des fonctions. Bien que ce ne soit pas le cas partout et bien que la hiérarchie ait tout de même un certain poids, il est important de savoir qu’un grade n’est pas un élément limitatif, mais plutôt une opportunité, quoiqu’il arrive.

N’ayant jamais forcément attribué d’attention aux grades et au statut, Raizen faisait partie de ceux qui n’avaient pas forcément changé leur rapport à l’autorité et la hiérarchie. Depuis qu’il était genin, ses principes prévalaient par-dessus tout, ne l’empêchant ainsi à aucun moment d’émettre un désaccord si la nécessité y était. Cette chance, elle n’était pas présente partout, mais c’était l’une des raisons pour lesquelles il faisait partie du corps Kumojine et qu’il n’avait pas été envoyé dans un autre corps armé lorsqu'il était jeune.

-Ainsi, en fonction des circonstances bien entendues, si un jour tu n’es pas en accord avec certains éléments, n’hésitent pas à en discuter à quelqu’un de confiance ou la personne concernée et ce, même si elle a un grade supérieur en n’oubliant pas d’utiliser ton jugement bien entendu. La ligne est mince et il faut toujours peser les pour et les contres, mais lorsqu’il n’y a pas d’enjeu ou de gens en danger, la discussion peut être utile et pratique.

Se courbant respectueusement, le Meikyû lui fit une dernière salutation avant de faire part de son départ.

-Je suis heureux de voir que tu sembles bien te porter et que tu progresses dans ta découverte des sceaux. Toutefois, si d’aventure ta situation ou les événements de Joben ou autre avaient un poids trop négatif, n’hésite pas à en parler. Que ce soit à moi ou à quelqu’un en qui tu as confiance. De nombreux experts peuvent aussi être mis à ta disposition pour t’aider au besoin via l'institut aussi tout comme tes ancêtres sont aussi à l'écoute au besoin. Autrement, si tu n’as pas d’autres questions pour moi ou d’autres points à aborder, je te laisse avec ces quelques pistes. Bon courage pour la suite.

Lui laissant du temps afin de déterminer si elle désirait aborder d’autres sujets, si ce n’était pas le cas, le Meikyû comptait vaquer à d’autres occupations et faire s’évanouir le fragment de son âme là où aucun regard ne serait posé à son égard afin de rapporter l’objet de la discussion à l’original.

Minako n'était pas instable. Elle était simplement maladroite dans ses paroles par moment, mais elle ne veut que le bien du peuple Kaminarijin, que ce soit les humains et tout autre être vivant. Qu'elle agisse indépendamment ou non, en tant que chanteuse ou en tant que ninja, le pays de la Foudre est sa maison et agit toujours pour leur protection. Elle pouvait très bien être un électron libre mais autant que son chakra serve pour une bonne cause, et si le fonctionnement de Kumo ne lui plaît pas, elle n'aurait qu'à mettre les mains à la patte pour l'améliorer au lieu de l'abandonner lâchement.

« Je n'ai rien d'autre à ajouter pour le moment. J'ai encore beaucoup de pain sur la planche, mais une fois que j'aurai un lien fort avec mes ancêtres, je n'hésiterai pas à revenir vers vous pour étudier le fuinjutsu en profondeur. »

Sa tâche actuelle pourrait être plus ou moins longue, mais elle est assurée que les conseils actuels du raikage sauront l'aider sur cette voie de la grandeur. S'entraîner à maîtriser le sceau insatiable et être en parfaite adéquation avec le dit ancêtre était sa priorité. De plus, elle était heureuse de l'avoir rassuré, car elle était plutôt radicale et stricte, ses convictions pour protéger les siens étant presque aussi forte que le respect du code de l'armée de Kumo. Son esprit semblait chaotique mais sa loyauté était tout aussi présente et elle ne voulait certainement pas effrayer ses supérieurs sur une quelconque dangerosité de sa part.

“Seuls les criminels et les traîtres méritent la mort.”

Elle n'aurait qu'à continuer à prier pour que Isonade soit protégée d'horribles êtres, en espérant ne pas être obligée de l'assaillir pour se protéger de son courroux. Minako salue son interlocuteur avant de s'autoriser à s'éclipser en direction de l'autel de Isonade.

« Je vous remercie pour vos conseils, je suis bien heureuse d'avoir pu vous faire part de ce qui me tenait à cœur. Je vous souhaite une bonne journée, Raizen-sama. »