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L'éveil de la Bête [Yasei Doro]

Okkoto
Okkoto

L'éveil de la Bête [Yasei Doro] Empty
Sam 16 Avr 2022 - 16:07

La forêt tremblait du galop furieux de la troupe de cavaliers. Les sabots de leur monture déchiraient le sol, piétinaient sa mousse, fendaient ses feuilles mortes. Et les cris hommes encourageant les chevaux emplissaient l’atmosphère d’un bois qu’une telle agitation n’avait pas remué depuis que, des décennies auparavant, un grand chasseur bardé de fer avait décidé de partir chasser la bête qui ravageait sa province.

La cavalcade se poursuivit jusqu’à une clairière, où la troupe en retrouva deux autres, qui attendaient là. Les chevaux piaffaient d’impatience. Ils avaient été excités plus que jamais : la bave écumait, au coin du mors, et leurs yeux étaient presque révulsés tant ils ne parvenaient à les fixer nulle part.

« Alors ?

-Rien. Le maître va être furieux.

-Il faut trouver quelque chose. Il n’a pas pu se volatiliser sans laisser de traces. Continuez à chercher ! »

Celui qui semblait être le chef de la troupe lança ce dernier ordre, et tous les autres s’exécutèrent immédiatement. Sans doute, la menace du courroux de leur « maître » était-elle une épée de Damoclès suffisamment effrayante pour leur faire oublier l’état de leur monture, ou même leur propre épuisement. Car il y avait plusieurs jours déjà que les cavaliers parcouraient la forêt, à la recherche du fils enfui de leur maître, sans avoir pu trouver le moindre indice du chemin qu’il avait emprunté …

A des lieues de là, bien loin du tonnerre d’une chasse perdue d’avance, et par-delà le rideau de brume le plus célèbre du Yuukan, Okkoto se prélassait au soleil.

Il ne pouvait pas nier avoir un peu chaud. La tête de sanglier qui était devenue une seconde peau pour son visage était comme un casque particulièrement lourd à porter. Mais il y avait longtemps qu’il n’avait pas goûté au plaisir serein de profiter du soleil, dans la plus absolue des libertés.

Enfin, ce qui lui semblait être la plus absolue des libertés. Elle n’était pas sans ses contraintes. En effet, il y avait une poignée de jours à présent qu’il arborait fièrement au bras gauche, en brassard, le bandeau frappé aux armes de Kiri. Il s’était engagé dans la force militaire de la Brume. On l’avait bien prévenu que cet honneur allait avec son lot de prérogatives. Entre autres, il pouvait être réquisitionné à tout moment pour partir en mission, si l’on jugeait que ses talents étaient nécessaires. On lui avait demandé s’il était entraîné aux arts shinobis. Il avait répondu que non. Ses seules capacités au combat résidaient dans son maniement des sabres et de ses propres poings, c’était tout. Mais il avait, dans ces disciplines, bénéficié d’une formation qui le rendaient meilleur que la moyenne.

Bien sûr, il avait tu ses intentions au recruteur qui lui avait délivré le glorieux bandeau. Il craignait les réactions. Peut être se moquerait-on de lui ? Il ne pouvait nier être conscient des regards des autres, déjà, lorsqu’il se promenait dans la rue. Même à Kiri, qui devait pourtant rassembler plus que n’importe quelle autre ville dans le pays des échantillons d’anomalies humaines, la vision d’un homme à tête de sanglier était susceptible de provoquer l’effarement. Il entendait aussi les murmures, les rires, parfois, ou les cris horrifiés. Il en suscitait, lorsqu’il rentrait dans une taverne ou n’importe quelle échoppe. On avait refusé de le servir, plusieurs fois. Pourtant, il ne lui était jamais venu à l’esprit de se débarrasser de cette tête qui n’était pas la sienne, et que d’autres auraient déjà envoyée valser sans un regret.

Car cette tête, ce masque, représentait, plus encore qu’une promesse qu’il s’était faite à lui-même de dévoiler un monde nouveau de pouvoirs, un souvenir de ce réconfort qu’il avait trouvé dans une autre vie que celle que le destin lui avait proposée. La fatalité voulait faire de lui l’enfant malheureux, le seul héritier de son père, contraint à une vie de noblesse froide et sans amour. Il avait, pour ainsi dire, pris son avenir en main et fui cette parodie d’humanité pour aller la chercher, la vraie, dans la forêt. Là, au contact de la nature, des bêtes, des arbres, il avait trouvé plus de sympathie qu’il n’en avait jamais connue. A tel point qu’il cherchait à présent à se fondre tout à fait dans cet environnement, et à ne faire qu’un avec sa nouvelle tête.

Kiri était réputé pour bien des choses. Les clans qui en faisaient la force étaient une de ces choses. Leurs pouvoirs comme leur histoire étaient devenus, déjà, l’objet de légendes au sein du pays. Le dernier arrivant dans la liste ne faisait pas exception à cette règle. Peut être même était-il celui dont on parlait le plus, justement parce qu’il était le moins connu, et donc le plus propice à laisser vaquer l’imagination, au-delà des frontières de la mer, jusqu’aux plaines rases et sèches du désert de Kaze no Kuni … Les Yasei avaient acquis une place particulière dans l’imaginaire populaire. Et leurs dons de métamorphes n’y étaient pas pour rien.

Okkoto se redressa. L’heure était venue. Il se leva, glissa ses deux sabres à sa ceinture avec le soin d’une main aimante, et descendit la colline sur laquelle il s’était prélassé au pas de course. La pente était raide. Il s’engouffra ensuite dans le dédale des rues du village. Le plan en était complexe, mais il ne l’effrayait pas. Il avait compris comment vivait le plus grand labyrinthe du monde en apprivoisant sa forêt. Une ville, alors, c’était presque du jeu. Et puis, il savait exactement où aller.

Le domaine des Yasei lui avait été indiqué par l’homme même qui l’avait fait inscrire au registre des forces armées de la Brume. Il avait eu l’air d’en parler avec une certaine fierté, même si lui-même n’appartenait pas à la maison des métamorphes. Sans doute l’accomplissement que représentait la construction de ce tout nouveau quartier, dans une forme de symbiose de toute la population du village, valait-il la peine de bomber le torse. Mais ce n’était pas l’intérêt touristique qui attirait Okkoto, évidemment. Il allait là-bas pour rencontrer ceux qui, il l’espérait, pourraient lui apprendre leur magie.

Depuis qu’il était tout enfant, les yeux d’un bleu électrique de la Bête habitaient ses pensées. Ils ne le hantaient pas, pourtant. Malgré leur hostilité évidente envers le genre humain, malgré les crocs acérés, malgré les récits, même, de la chasse que son aïeul avait menée pour terrasser finalement cette créature qui semait le chaos dans ses terres, Okkoto n’en avait jamais vraiment eu peur. La Bête le fascinait, plutôt. Elle l’envoûtait. Et avec elle, en se revêtant du dernier morceau de dépouille qui restait d’elle, il avait appris à vivre d’une façon qui lui procurait plus de plaisir qu’il n’en avait jamais eu. Comme si, pendant toutes ces années d’ensorcellement, elle l’avait peu à peu changé en un de ses semblables.

Il avait fui la maison de son père. Il portait la tête de la Bête. Il était prêt, maintenant, à laisser croître plus encore cette part d’animalité dont la présence, plus que jamais, l’habitait.

Le domaine des Yasei était là, devant lui. Il prit une grande inspiration. Il ne pouvait nier être nerveux. Son coeur battait la chamade dans sa poitrine. Il avait bien l’impression qu’il était à l’aube de quelque chose d’important, mais, ne sachant quoi exactement, il en avait peur autant qu’il l’espérait. Et puis …

… il n’avait aucune idée de qui aller voir pour faire les premiers pas.

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